La nouvelle colle d'Ann Iverson [PV Ann]

Ann Iverson s'étant une nouvelle fois mal conduite juste avant les grande vacances d'été - elle avait répondu insolemment à la bibliothécaire - la peste de Serpentard avait une fois de plus été collée.

C'était surprenant comme cette affreuse petite personne ressemblait peu aux autres Serpentards: on savait pouvoir s'attendre de la part de ceux-ci à des coups en douce, des ruses et des truandes, mais ils conservaient généralement les apparences, et une attitudes altière qui convenait à leur rang. On n'en pouvait certes pas dire autant de cette pimbêche, pour laquelle Irma avait ressenti la plus vive antipathie dès la première fois où elle était entrée dans sa bibliothèque.

La suite avait prouvé qu'Irma avait raison de se méfier, et Ann Iverson avait accumulé les punitions pour ses insolences et crimes divers. Aujourd'hui Irma attendait la jeune fille de pied ferme, qui avait bien intérêt à jouer profil bas si elle ne voulait pas croûler sous les sanctions sans tarder. A vrai dire, Irma n'attendait que ça: un mot de travers, un prétexte quelcquonque, pour infliger à l'adolescente un souvenir cuisant de cette journée.

Raide comme la justice, les lèvres plus pincées que jamais, Irma regardait sa montre ancienne - si la scélérate n'arrivait pas dans moins d'une minute, elle serait en retard, ce qui donnerait à Irma un premier prétexte de sanction supplémentaire.

L'année dernière, lors de sa merveilleuse dernière rencontre avec Irma Pince, la bibliothécaire à Poudlard, Ann n'avait pu s'empêcher, une fois de plus, de lui lancer des répliques assassines au visages, comme elle en avait l'habitude depuis sa toute première année à Poudlard. Le plus étrange dans tout cela était qu'Ann Iverson n'avait en fait pas l'habitude de répliquer pour rien aux professeurs et aux autres membres du personnel. Seule Mme Pince semblait avoir écopée de ce rôle privilégié dans la vie de la jeune fille. Pourquoi ? Tout simplement une question de conflits d'intérêt, si la Serpentard ne se trompait pas. En effet, la jeune adolescente n'avait jamais (mais vraiment JAMAIS) réussi à comprendre les réactions ainsi que les comportements de la bibliothécaire. Pas étonnant, vu le comportement de cette dernière ... Oui, Ann avait toujours possédé un certain sens de la justice. Mais celui-ci se voyait, par contre, amplifié lorsque celle qu'elle détestait de tout son coeur se trouvait dans les parages. Se faire justice, voilà ce que faisait toujours la fillette lorsque la bibliothécaire lui adressait la parole pour lui faire reproches par-dessus reproches. Et voilà précisément ce que cette dernière détestait au plus haut point.

Ann Iverson n'était pas une jeune fille méchante, au contraire, mais elle avait souvent trop tendance à défendre ses points de vue avec conviction, chose que beaucoup d'adultes de cette école n'appréciaient pas. Pourtant, elle savait parfois se taire ... Sauf quand Mme Pince se trouvait dans les parages ... Bien évidemment ... Pour ce qui était des élèves, la jeune fille n'avait jamais vraiment eut de problèmes. Elle s'entendait bien avec pratiquemment tout le monde (incluant des Gryffondor et des Poufsouffle), hormis quelques exceptions telles que Kelly-Jane, que la Serpentard trouvaient particulièrement désagréables. Elle pouvait cependant parler à ces personnes de temps en temps, sans se fâcher trop vite. Ceci dit : ne croyez pas qu'il ne lui arrivait jamais de perdre les pédales ... Oui, comme tout le monde, il lui arrivait bel et bien de perdre patience, au dépend de quelqu'un d'autre ...

Cette fois-là, Ann se rendit à la bibliothèque sans trop d'entrain (comme d'habitude, en fait...). Avec tellement peu d'empressement, pour tout dire, qu'elle arriva même en retard de dix minutes à sa première retenue de l'année. Et ça, elle était bel et bien certaine que Mme Pince n'apprécierait pas beaucoup ... Elle se contenta de jeter son sac par terre en faisant le plus de bruit possible, question d'énerver encore plus la bibliothécaire. Mais, accidentellement cette fois, elle fit tomber au passages quelques livres de leur étagère. Ann n'osa donc plus bouger, guettant la réaction de la ~~vieille bique~~.
*Bon..., se dit Ann Iverson. Que va-t-elle me dire, encore ? Qu'elle me déteste et que je suis la pire de toutes les élèves qu'elle a vu au cours de toute sa carrière ? Je commence à le connaître, ce refrain ...*
Au fond d'elle-même, elle se doutait un peu de la réponse à cette question non posée à haute voix. Elle lui reprocherait sans doute d'être "une petite preste née seulement pour lui pourrir la vie" ... Ou du moins, ce qu'elle dirait reviendrait sans doute au même...

532 mots

KING

Irma s'attendait à de nouvelles infamies, mais elle eut un rictus de souffrance en entendant les livres tomber. S'appliquant à respirer calmement, mais les ailes du nez frémissantes, elle dit:

"Votre Maison se verra retirer dix points pour votre retard, ainsi que 5 points pour votre entrée bruyante. Quand à cet acte odieux de vandalisme que vous venez de commettre, il vaudra à lui seul une semaine entière de retenue."

Irma espérait du fond de son cœur rabougri et tout sec qu'Ann oserait une nouvelle réponse insolente aujourd'hui, car alors elle l'exclurait de la bibliothèque, ce dont ne pourrait que la féliciter la directrice, elle-même très à cheval sur les bonnes manières.

A cette idée, ses lèvres minces se retroussèrent sur des dents jaunes, en ce qu'on pourrait appeler faute de mieux un sourire mais qui tenait plutôt de la mimique féline d'un carnassier.

Irma montra de sa baguette un coin de la bibliothèque qu'elle avait carrelé pour l'occasion afin d'éviter des éclaboussures sur le précieux parquet ciré. Sur ce coin de carrelage, un baquet en bois, une brosse... et le tas de linge le plus volumineux qu'on eut jamais vu. Une année au moins de linge sale d'Irma Pince était là, ou bien peut-être deux années, car elle ne se changeait pas souvent.

Ainsi qu'elle l'expliqua à la mécréante, celle-ci allait devoir laver ce linge... sans magie bien entendu, et pour lui éviter toute tentation, Irma confisqua la baguette d'Ann d'un vif mouvement de la sienne, et rangea la baguette dans un tiroir de son bureau, qu'elle ferma à clef. Clef qui vint rejoindre la grosse clef noire de la réserve autour de son long cou.

Puis Irma fit voler les livres tombés jusqu'à son bureau afin de vérifier méticuleusement si l'un d'eux ne s'était pas abîmé dans la chute - ce qui vaudrait le cas échéant de nouveaux ennuis à l'hérétique - laissant la susnommée devant le tas de linge qui comprenait des bonnets de nuit à dentelles, des dessous gris de crasse, des chaussettes odorantes...

15 points et une semaine de retenue ! Mais elle était complètement folle cette ~~vieille vache~~ ! C-O-M-P-L-È-T-E-M-E-N-T-F-O-L-L-E ! Elle n'avait fait que tomber quelques livres des étagères et celà avait suffit à lui donner une semaine de retenue, en l'accusant d'actes de vandalisme. Pourquoi pas un laissez-passer pour Azkaban, tant qu'on y était? Par contre, pour ce qui était du retard, la jeune fille ne pouvait pas vraiment la contredire...
"Quinze points !? s'exclama Ann, furieuse. Juste parce que j'ai fait tomber quelques vieux livres ? C'est n'importe quoi ! Il est évident que ce n'est parce que vous n'avez jamais apprécié les Serpentard. Parce que si j'avais été une Gryffondor, par exemple ..."
La Serpentard savait bien que, plus elle en rajoutait, et plus elle risquait de perdre d'autres points et de se mériter une nouvelle retenue (plusieurs, en fait). Mais lorsqu'elle trouvait quelque chose injuste, c'était plus fort qu'elle. Elle ne pouvait s'empêcher d'exprimer son point de vue.
"Et puis ce n'est pas parce que vous êtes habituée à entendre les mouches voler dans votre bureau que vous devez le faire subir à tout le monde. Si vous détestez tant le bruit et les élèves, pourquoi être venue travailler ici, hein?"
Une fois de plus, ç'avait été plus fort qu'elle. Les mots lui avaient échappés, sans qu'elle ne puisse les contrôler.

Cette fille était stupide. D'autres élèves faisaient des niches à Irma Pince, et réussissaient parfois à s'en tirer, mais la provoquer ainsi de front dénotait des tendances suicidaires (elle requerrait peut-être des soins du cerveau à Sainte-Mangouste pour Logorrhée Goethienne, une maladie rarissime mais souvent mortelle) ou une incurable atrophie des fonctions cérébrales.

Irma n'avait cure, cependant, des diverses pathologies qui pouvaient affecter Iverson - il n'était pas de son devoir à elle, Irma Pince, de soigner les malades mentaux, mais de veiller à la quiétude des lieux, aux soins des livres, et cette absurdité vociférante à pattes posait problème pour l'une comme pour l'autre de ces priorités en ces lieux.

"30 points en moins pour votre insolence inadmissible et récidivante, et vous êtes exclue de la bibliothèque pour un temps indéterminé.

Le linge vous attend."

D'un geste négligent de sa baguette, Irma fit s'approcher une chaise qui vint cogner les genoux de la jeune fille par derrière, l'obligeant à s'assoir. Un sortilège de glue semi-perpétuelle colla l'impénitente à sa chaise. Un locomotor barda l'emmena devant le linge ou elle n'eut plus qu'à s'exécuter docilement.

Sans doute l'impétueuse élève eut-elle vociféré encore, mais elle s'aperçut qu'elle ne pouvait plus parler. Un autre sortilège, probablement. Les sortilèges qu'Irma trouvait utiles, elle les maîtrisait parfaitement. Alors Iverson n'eut plus d'autre choix que de s'atteler à sa tâche pour finir par être libérée, pouvoir récupérer l'usage de sa voix et sa baguette.

Irma Pince la laissa travailler plusieurs heures durant, puis la libéra, exténuée, dans le couloir, et lui claqua la porte au nez. Tsss, la bibliothécaire elle-même avait fait du bruit. *Je m'amollis*, remarqua-t'elle en souriant.

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