{ Défi des 30 Baisers ~ Edward Of Curty }

#1 : Regarde-moi
#2 : Nouvelle ; lettre
#3 : Scandale
#4 : Toi &' Moi
#5 : " J'ai quelque chose à te dire... "
#6 : Entre le rêve et la réalité
#7 : Superstar
#8 : Jardin Secret
#9 : Course Folle
#10 : #10
#11 : Fleur
#12 : De bonne humeur
#13 : Liens
#14 : Musique
#15 : Le blu le plus pur
#16 : Invisible ; sans égal
#17 : kHz (kilohertz ; unité de mesure de fréquence)
#18 : " Dites aaah "
#19 : Rouge
#20 : Retour à la maison
#21 : Violence, pillage, extorsion
#22 : Bercer
#23 : Bonbons
#24 : Bonne nuit
#25 : Obstacle
#26 : Si seulement tu étais à moi
#27 : Débordement
#28 : Médicament
#29 : Le bruit des vagues
#30 : Baiser

` The Begin ´
* { Extrait n°1 du Journal de bord de l'agent Of Curty

Je m’appelle Edward Of Curty… Et voilà, que puis-je dire d’autres ? C’est complètement idiot, stupide et que sais-je d’autres mots que d’écrire un journal intime, même si ici, on préfère appeler ça un journal de bord, comme quoi, en cas d’accident de travail, on pourrait relire ce foutu papier pour y découvrir des informations. N’importe quoi. C’est complètement irréaliste, comme si toute l’équipe avait le temps de pouvoir noter tous les noms des criminels qu’on attrape, qu’on chasse pour l’instant ou même des amis qu’on a dû quitter pour rejoindre l’agence et qui nous en veulent à mort. Ils sont beaucoup trop nombreux ! Mais enfin, restons réalistes quoi ! Voilà trois ans que j’ai été engagé et j’ai 19 ans ( haha ! J’aurais quand même réussi à écrire quelques informations cohérentes et plus ou moins normales dans ce « journal » ), mais je ne compte même plus le nombre de tarés arrêtés, c’est comme cela, en tant qu’équipe alpha, nous attrapons des dizaines de criminels tous les trois mois ! C’est d’ailleurs après ce compte de 30 jours que j’ai arrêté de dénombré les arrêtés, les morts aussi même si nous faisions tout pour éviter cette corvée, et tout le reste de la marmaille. Bref, Lexy avait eu cette idée, je dirais même cette « superbe » idée, d’écrire un journal de bord et en tant que commandant de notre équipe ( et d’autres ), nous n’avions pu refuser. A mon grand malheur. Bref, j’imagine que je dois raconter quelque chose, et pour l’instant, il n’y a pas grand-chose qui me vient à l’esprit, mise part la nouvelle recrue, ou celle qui devrait l’être. Natacha. Voilà ce qu’il s’est passé en gros.

Une nouvelle recrue. C’était assez rare pour les autres mais étant le premier arrivé dans l’équipe, j’avais recruté tous les autres, bref, j’avais l’habitude. Mais il était vrai que recruter u nouvel agent était assez rare, quatre personnes en trois ans, je ne pense pas que ce soit beaucoup enfin, à part l’Unité Alpha, je n’ai pas beaucoup d’expérience de ce côté-là. Enfin, autant tout raconter du début, je me souviens précisément de l’appel de Terence pour nous avertir de la possibilité d’un nouvel agent, mais apparemment, il fallait tester ses capacités… Un truc dans le style. Bref. Nous étions dans le tout terrain, à nous balader dans la belle ville qu’était Paris ; Jerôme était au volant et nous discutions gaiement de notre dernière « mission » menée à bien - enfin, en même temps on ne discute jamais gaiement des peu de missions que nous n’avions pas menées à bien - quand le portable avait sonné ; les pieds sur ma partie passager du tableau de bord, je l’avais ouvert distraitement, laissant aux autres le loisir de regarder les « beaux cheveux » de Lex’. Morgane lui vouait un tel culte que cela en devenait mal sain ; enfin Kaïn disait qu’elle était en pleine crise d’adolescence et que ça passerait. Je l’espère franchement parce que je ne la supporterais pas beaucoup plus longtemps !

« Salut les gars. Désolé d’interrompre un moment qui semblait être très intéressant mais j’ai un petit job pour vous - C’est-ce qu’il nous dit tous les deux jours, ça devient lassant… -, j’ai eu vent déjà il y a un petit moment d’une fille que nous pourrions recruter et j’aimerais avoir vos impressions dessus, voir si on peut l’engager. T’as l’habitude Edward, je te laisse mener. »

L’image en directe laissa de suite place à un noir total entrecoupé de petits bruits horribles faisant bien comprendre que la conversation était terminée. Vive la sympathie ; même si j’espère que je ne mourrai pas durant un combat lors du boulot, j’espère néanmoins que le « commandant Terence » lira un jour ce foutu journal de bord ( qu’il serve à quelque chose quoi ) et qu’il se rendra compte à quel point il est froid et cynique avec nous alors que nous lui obéissons au doigt et à l’œil, enfin, c’est vrai qu’il faut bien que je précise que le ton sur lequel il disait que la discussion devait être très intéressante, le ton était sarcastique, il n’en avait rien à faire que la conversation soit intéressante ou pas. Dans la voiture, maintenant - enfin, maintenant… Je raconte quoi -, l’ambiance ne s’attardait pas sur le ton de Lexy contrairement à moi, mais plutôt sur la nouvelle. Car oui, pour eux, ça y était, elle était déjà des leurs, ils pariaient déjà sur sa couleur de cheveux, sur sa taille, avec qui elle sortirait dans l’équipe ( mon Dieu, mais pourquoi n’en avait-il pas un plus ou moins conscient dans cette équipe ?! ). Je me rendais compte seulement maintenant que c’était un peu moi qui était le « sous-chef » et sans doute simplement parce que j’étais le premier à avoir été engagé dans l’idée de former cette équipe alpha ; je savais très bien qu’il y avait peu de chances que la fille soit engagée, sans aucun doute que Lexy aurait voulu m’en parler à moi seul, cela s’était toujours passé ainsi. Les trois derrières discutaient joyeusement sans savoi que beaucoup avant eux avaient eu leur chance sans réussir à l’attraper, beaucoup avant, après et entre eux. J’avais échangé un regard de connivence avec Jerôme, le premier que j’avais « testé » et le premier à avoir réussi ; lui aussi savait que les trois autres seraient sans doute déçus. Tant pis. Nous nous rendîmes au lieu où avait été programmé la voiture à distance et Jerôme enleva ses mains du volant, laissant l’engin faire tout le sale boulot.

Le lieu où nous nous étions arrêtés était une salle de sport, moi-même et le chauffeur ( qui n’avait pas fait grand-chose cela dit ) échangeâmes un regard, c’était déjà un bon point, si c’avait été un cinéma, il y avait peu de chance que la fille soit acceptée. Je rentrai, suivi des autres retenant difficilement leur excitation, et de Jerôme, beaucoup plus en retrait, qui interviendrait comme d’habitude par surprise si problème il y avait. Du coin de l’œil, je le vis ouvrir le téléphone portable, faire un sourire discret typique de lui, et me montrer tout aussi discrètement la photo de la recrue. Une belle blonde à l’air revêche, je souris du même sourire que le Fawcett, je savais pourquoi cet étirement de ses lèvres, c’était tout-à-fait le type de filles que je ramenais dans l’appart’ que nous partagions tous les cinq pour les virer le lendemain matin ; ou autrement, le genre de filles chez lesquelles j’allais dormir ( bien que ce n’était jamais l’occupation principale ) et desquelles je repartais avant qu’elle se réveille. C’était fou ce qu’après deux ans et demi il pouvait me connaître, ça faisait presque peur à vrai dire. Je jetai un regard circulaire sur la salle bien trop remplie à mon goût pour un vrai test en bonnet-du-forme. Chad, Mogane, Kaïn et moi nous étions assis à une des tables u petit bar que possédait le site sportif tandis que Jerôme s’était dirigé calmement vers un tapis pour courir lentement en zieutant fréquemment vers la blonde pis vers Morgane, ce qui me fit sourire. Il courrait bien sûr beaucoup plus vite que cela, mais notre but n’était pas de faire tout un cirque et de se pavaner, il le savait très bien.

« Alors Ed’, on peut la recruter ? Dis oui, dis oui, dis ouiiiiiiii ! Je veux pouvoir discuter garçons avec quelqu’un !
- Bah tu peux discuter de garçons avec moi ! Du moment que le garçon en question est moi…
- Je pencherais qu’elle veuille plutôt parler de Jerôme, mais ce n’est pas le sujet. Et baaaah, il faut tester ses capacités physiques !
- Et tu fais comment… ?
- Avec ce genre de filles, c’est facile. »

Et bah oui, autant le dire tout de suite, j’étais toujours celui qui avait la belle tête pour ce genre de boulot, si cette fille était vraiment digne de faire partie de notre petit « groupe », j’allais pas en ressortir complet, je le savais déjà à ce moment là ; je n’en ressortirais peut-être même pas du tout, mais mon égo ne pouvait admettre que je me fasse battre par une fille. Les hommes que voulez-vous ? ( Même si je trouvais cela tout-à-fait normal ). Je me levai souplement, me préparant mentalement à la possibilité d’une raclée d’enfers et je regardai la blonde - coup d’œil sur mon portable -, Natacha Wilson, pour la voir s’acharner avec des gants de boxe sur un tapis dur comme de la pierre, suspendu en l’air ; je connaissais assez bien le procédé pour l’avoir tant de fois utiliser. Sans doute qu’en lisant ce journal, si jamais il tombait entre des mains n’ayant rien avoir avec l’agence, on se demandera pourquoi je n’ai pas reculé, après tout, n’importe quel mec censé ne se serait pas approché de ce genre de filles qui vous fout une trempe et efface tout égo pouvant exister. Parce que c’est mon métier, et que, comme dans tous métiers, il y a des choses que l’on n’aime moins faire. Je m’approchai d’elle et après quelques minutes durant lesquelles je la regardai continuer à frapper et suer sur ce pauvre tapis tout ridicule - n’oublions pas quand même que je ne suis pas une chiffe et que, comme tous les autres, je sais aussi me battre ( contre autre chose qu’un tapis de mousse d’ailleurs ) -, pour finir, elle se retourna enfin vers moi, ses deux yeux d’un bleu si pur que je ne l’oublierais sans doute jamais interrogateurs. Très rapidement, je jetai un coup d’œil au grand brun qui était censé courir mais qui était déjà plié en deux. Magnifique. Je pris une grande respiration et me forgeant déjà un bouclier imaginaire à la place de la peau, je l’embrassai brusquement. Il y a de ces filles qui font les farouches mais qui se laissent faire lorsqu’une telle action arrive. Natacha n’était apparemment pas de celles-là, hélas pour moi. Elle me repoussa si violemment que je tombai à terre - sans doute ce que je n’oublierai jamais, personne n’avait réussi à me mettre à terre si facilement ! - mais je me relevai avec un petit roulet-boulet. Je pus discerner loin du cri indigné de la blonde les rires redoublés de « Celui-qui-avait-décidé-de-ne-rien-foutre-de-la-journée » et ma mâchoire se serra, il la sentirais passer celle-là foi d’Of Curty. Et oooh, oui, il l’a bien sentie passer mais je raconterais cela sur une autre page sans doute demain - car si je n’écris pas au moins une page chaque jour, je reçois moins d’argent, mais enfiiin, où va le monde ? T_T -. Une fois relevé, elle s’approcha de moi et je vis avec amusement - elles faisaient toutes la même chose, c’était désolant - sa main se lever dans le but de m’assener une gifle que je savais déjà magistrale. Elle ne m’effleura même pas. J’avais été entraîné pour former des gens, mais aussi pour les évaluer et cette censée gifle était le point de départ au petit test qui allait suivre. Je bloquai sa main d’une poigne de fer si bien qu’elle ne put faire aucuns mouvements avec celle-ci pour la regarder avec un air supérieur, ça marchait toujours pour les rendre folles les filles ! Effectivement, je dois avouer que je m’attendais pas à cela ; toutes les filles que j’avais testé avaient répliqué en se retournant le bras et le mien par la même occasion ( hormis Morgane qui m’avait très joliment remis une deuxième claque avec l’autre main ce dont, je dois le dire, je ne m’étais pas attendu.), mais la jeune Wilson avait préféré me lancer un grand coup de genoux dans mes parties les plus sensibles, me faisant me plier ( et lâcher sa main par la même occasion ) de douleur. Je dois avouer que c’est ma rage qui m’a conduit à faire cela, même si tous pensait que c’était l’envie de la tester, je lui ai envoyé une droit phénoménale et j’entendis sa nuque craquer légèrement sous l’impact. Bien. Elle avait eu mal ( ce que j’avais pu remarquer en la voyant se retourner avec la pommette saignant légèrement ). Une sorte de petit combat eut lieu, rameutant à peu près toute la salle de sport qui poussais des cris indigné lorsque je la frappais ; plus de gentlemans disaient-ils, voilà pourquoi e déteste tester dans des lieux si publics. La fin du combat se termina après vingt minutes qui, je l’avoue, m’avait parlé interminables, tant j’avais mal dans le « bas ventre » ; à mon grand bonheur ( c’aurait été la honte quand même ), la fille était à terre, sur le dos et moi juste au-dessus d’elle, le coude posé fermement sur son sternum, la mettant dans une sorte de KO prématuré. Néanmoins, je pus aisément remarqué sans que Chad ne me fasse la réflexion que j’avais l’arcade sourcilière ouverte, le nez très certainement cassé, le poignet dangereusement enflé et mon entrejambe me lançait de manière insoutenable ( je ressens encore la douleur rien qu’en écrivant sur ces pages blanches ).

Elle était engagée. Je pourrais avoir ma revanche entre les murs du centre où je pouvais montrer toutes mes capacités sans craintes, comme je l’ai eu avec tous les autres.

` Tuch Me ´
* { Extrait n°2 du Journal de bord de l'agent Of Curty

Je vais étriper Lexy. En faire du hâché menu. Je suis un bon agent, merde à la fin ! Sans aucun doute un des meilleur qu'il n'ait jamais, peut-être le meilleur ; pas que le doute ne m'étouffe pas, mais c'est la vérité, l'humilité c'est bien, mais trop d'humilité, ça ne l'est pas non plus. Sur les cinq années passées en institut, sur les centaines de missions où j'ai été déporté, une seule a capoté et simplement parce que mon coéquipier était un mouchard. Rien avoir avec moi. Je pourrais être là, maintenant, au lieu d'être penché sur ce journal de bord merdique, en mission, ou entrain de m'amuser avec l'équipe au centre d'entraînements, à nous lancer des défis ridicules, mais pas entrain de me faire chier à l'entraîner. Elle. Cette Natacha Wilson de ... Pardon, je dois tout de même resté poli, si un jour, je meurs en mission -en espérant tout de même que ça n'arrive pas-, je ne veux pas que ce soit un langage trop colérique ou acide qui m'empêche de devenir un héros de la nation. Et oui, chacun ses objectifs, et j'aimerais marquer un petit peu l'agence. Pas devenir un agent imbattable comme Lexy, ou une légende comme Peter, mais briller un petit peu, ne serait-ce qu'au second plan.

Mais non. Je me retrouve à devoir entraîner Mademoiselle qui m'avait brisé plusieurs os il y avait à peine une semaine ! Je n'avais fait ça qu'une seule fois dans ma vie : j'avais entraîné Jerôme. Il s'était montré une bonne recrue, docile, apprenant vite, mais je ne suis pas du genre patient, bon, ou tout ce qui peut faire d'un enseignant un bon enseignant. Je l'avais entraîné par obligation, Lex' était quelqu'un de très bien formé, parfait pour cela, mais il était bien trop occupé pour cela, et comme le Fawcett devait intégrer la prochaine équipe mené par moi-même, j'avais été forcé de l'entraîner pour le hisser au niveau le plus haut possible. Les autres membres arrivés, c'était le jeune homme qui les avait entraîné, il aimait bien ça et était beaucoup plus pédagogue que moi. Mais là, non, la blonde avait dérogé à la règle, Lexy m'avait demandé personnellement de s'en occuper, d'en faire "mon bras droit". N'importe quoi, je n'ai pas besoin de cette fille pour m'aider, et même si j'avais vraiment besoin de quelqu'un, j'aurais choisi quelqu'un qui avait prouvé sa compétence et était très bien entraîné. Jerôme sans doute ou, par soucis de mixité, Morgane. Alors, discrètement, j'ai refilé Natacha à Jerôme, comme si de rien était. Peine perdue, Lex' est venu me voir et m'a passé un savon dont je me souviendrais toute ma vie.

« T'es un super agent Edward, je peux pas le nier, mais évite de prendre la grosse tête. Je pourrais t'abattre les yeux fermés et une main dans le dos ! L'entraînement est essentiel pour tout le monde, et même si tu ne le sens pas, entraîner les autres t'entraînent toi. Je me fous complètement que t'as peur d'elle parce qu'elle t'a foutu la pâtée à la salle sportive, ok ? Alors, tu bouges tes grosses fesses, tu vas congédier Jerôme, et tu vas l'entraîner. Tout de suite. »

J'en ai pris dans l'aile sur le coup. Je sais que c'était nécessaire, pour moi, pour mon humilité, mais aussi pour cette petite ... enfin pour la Wilson quoi. Lexy voulait vraiment qu'elle m'épaule quand elle serait entraînée et s'en sortirait plus que correctement, lorsqu'elle serait capable de battre tous les autres, tenir un combat plus que correct contre moi, peut-être même me battre, et lorsque Lexy serait capable de la battre les yeux fermés et une main dans le dos comme il le disait. J'ai pris mon courage à deux mains et, non sans un soupir désespéré, je suis allé la chercher. Ok, j'allais l'entraîner, mais si je devais la mener si loin, elle allait en baver. Comme moi, j'en avais bavé, peut-être même plus, non, sans aucun doute plus qu'il en avait bavé. Des kilomètres à courir tous les jours, tôt au matin, oui, vraiment tôt au matin ; du ramping -ça démotivait toujours un peu-, je vais la pousser à bout, trouver son point de rupture, jouer avec et le repousser de plus en plus loin. Il voulait que je l'entraîne ? Qu'il ne se plaigne pas si elle ne résistait pas. Juste avant de passer le pas de la porte, je me suis retourné vers lui et ai grogné :

« Peut-être les yeux fermés, mais t'aurais besoin de tes deux mains, prends pas la grosse tête non plus«

Et ... ouais, quand même. J'avais mon orgueil en miette aussi, autant en garder les pauvres parties que Lex' avait accepté de me laisser. Alors que la porte glissait sur le mur, se fermant automatiquement, j'ai entendu le rire du patron, content que j'ai fini par accepter et sans doute résolu à essayer de me vaincre avec un seul bras, ce que je savais impossible, tout Lexy Terence qu'il était. J'ai traversé pendant quelques minutes les couloirs d'acier, mes pas provoquant un écho que j'ai jugé un peu trop indiscret, légèrement ébloui par les grosses lumières flottant sans appui au-dessus de ma tête. J'ai fini par trouver la porte de la chambre de Natacha, même si je n'y avais été qu'une seule fois, avant de refiler la patate chaude à Jerôme. J'ai apposé ma main sur le détecteur de paume de sa cabine et le passage s'est ouvert, sans demander la permission à la blonde ; c'était nécessaire pour réveiller l'équipe en cas de mission d'urgences. C'était Lex' qui avait permis cela et je trouvais cela assez drôle de déranger les gens dans leur moments intimes, alors que seul moi avait la permission pour entrer dans ma cabine. La vie était belle parfois. Je suis rentré et me suis retrouvé face à Morgane et Natacha qui discutaient sur le lit. Un coup d'œil, pis, je leur ai tourné le dos, me lançant déjà dans le couloir.

« Entraînement Wilson. Je m'occupe de toi. Ramène-toi Morgane, tu vas lui montrer le principe des bâtons électrifiés. »

La rousse me suivit en sautillant ; je la trouve assez sympas Winston, peut-être la plus conviviale de l'équipe je crois. On s'entend assez bien, peut-être que c'est pour ça, qu'arrivés dans la salle d'entraînements, elle a enfilé la combinaison de rigueur sans broncher et a attrapé son bâton électrifié pendant que je faisais de même. On s'est placé l'un en face de l'autre et, pendant ses attaques, j'expliquai le principe à Natacha, qui nous regardait sans rien dire.

« Le principe est simple : Tu me touches 10 fois. Ou je te touche 10 fois. C'est au premier qui gagne. Même si les combinaisons absorbent la plupart du choc, les bâtons sont électrifiés et la touche ne fait pas que du bien. Compris ? »

J'eus droit à un hochement de la tête et je me suis penché sur le combat. Deux minutes trente, j'ai trouvé la faille dans la défense de Morgane, feinte, on se baisse, je l'ai touché au bas du ventre, lui coupant légèrement le souffle. Même s'il n'y avait aucun danger, elle avait été électrocutée légèrement et ça ne faisait de bien à personne. La douleur pousse les gens au plus profond de leur capacité, m'avait dit Lexy la première fois que j'ai été entraîné avec les bâtons électriques. Douloureux souvenirs sachant que je ne l'avais pas touché une seule fois alors qu'il avait marqué les dix touches en à peine dix minutes. Histoire de pimenter les choses, j'ai attrapé Morgane et lui ai planté un petit baiser sur les lèvres avant de me reculer, sachant qu'elle allait être folle de colère après cela.

« Histoire que tu y mettes du tien, à chaque touche que tu subiras, je te prends un baiser. Et ne fais pas comme si tu pourrais m'éviter comme la semaine passée. L'électricité te coupe le souffle. Ramène-toi. »

Morgane est partie sous une floppée d'injures que je savais fausses et Natacha avait enfilé l'équipement. Je l'ai regardé dans les yeux lorsqu'elle a attrapé le bâton et j'ai vu dans ses yeux qu'elle allait faire de son mieux -ce qu'elle avait de mieux pour l'instant-, histoire que je ne la touche pas plus que nécessaire. Cette constatation m'avait fait bien rire, sachant qu'elle n'aurait aucune chance pour son premier entraînement.