| | Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* | |
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Ξ Sujet: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Mar 30 Mar - 21:41 | |
| L’hiver était encore bien rigoureux, quoique l’année soit déjà assez avancée, et en ce début de matinée frisquet, une ombre se détachait particulièrement du paysage. Cette ombre n’était autre que Miss Broome. La sorcière avait en effet donner rendez-vous à Atlas sur les bords du port. Pourquoi cet endroit? Certainement pas pour une balade romantique, très loin d’elle cette idée tout droit sortie des films les plus clichés! Non, en fait, le port s’était imposé comme un endroit parfait puisqu’il était relativement facile d’accès, peu fréquenté à cette période de l’année, et surtout juste à côté de Taliesin. Karen ne pouvait pas se permette de se balader d’un endroit à l’autre en toute tranquillité, sa vie était réglée comme du papier à musique, et si le moindre élément venait contrarier l’un de ses plans, ça n’était pas une journée qui valsait, mais presque une semaine, voire un mois entier! Entre les deux hôpitaux et maintenant l’école, elle n’avait pas beaucoup de temps à elle. En fait, elle n’en avait plus du tout, et était bien heureuse d’avoir le don de réplicant, sinon jamais elle n’aurait pu enchainer tout cela.
Elle marchait le long du quai, la jeune femme semblait nerveuse, et elle l'était pour tout dire. Si on lui avait placé un quelconque morceau de papier entre les doigts, le pauvre ne serait pas sorti indemne de cette rencontre. Elle avait de bonnes raisons de se sentir mal à l’aise, d’une part parce que l’endroit n’était peut-être pas si sûr, d’autre part parce qu’elle avait rompu son accord avec Atlas… Il ne voulait pas qu’elle cherche quoique ce soit dans ses dossiers, et finalement la médicomage n’avait pas pu résister. Oui, elle risquait sa place, non elle n’avait rien à y gagner, et pourtant une force invisible l’avait entrainée dans tout cela. Depuis le départ rien n’était clair, mais pourtant évident dans cette histoire. Pourquoi il s’était présenté avec sa patiente décédée à Sainte Mangouste? Pourquoi elle n’avait jamais douté de cet homme qui lui était tout bonnement inconnu, et plutôt suspect? Pourquoi, pourquoi, pourquoi?! Comme ça! Karen aurait pu tout à fait répondre par cette phrase enfantine, pour la simple et bonne raison qu’elle ignorait pourquoi elle faisait cela, mais qu’elle savait au fond d’elle-même qu’elle ne pouvait pas faire autrement.
Le temps passait et personne n’était encore venu à sa rencontre. Elle avait bien vu une silhouette arriver, mais cette dernière était bien trop petite pour être celle du sorcier… La sorcière profita alors du temps supplémentaire qui lui était impartit pour chercher les mots qu’elle pourrait lui dire. Elle n’avait jamais violer une règle de sa profession pour un patient, et voilà que pour un quasi-inconnu (qui n’avait rien demandé ou presque), elle trichait, mentait, fouinait… Ca n’était pas très beau tout ça, et ça pouvait peser très lourd dans un dossier contre elle. Il faut savoir vivre dangereusement! Karen avait prit conscience de ce dicton lorsqu’elle avait rejoint l’Ordre du Phénix. Loin d’être une organisation « pépère », elle avait bien du apprendre à gérer les véritables situations de danger. Finalement, bien qu’ils aient écumé de lourdes pertes, elle n’en gardait pas un mauvais souvenir, et serait prête à de servir de nouveau cette cause, s’il était nécessaire.
La jeune femme jeta un coup d’œil à sa montre et soupira. Elle était en avance d’une bonne dizaine de minutes, comme toujours, mais elle ne pouvait s’empécher d’être impatiente. Sa montre était tout ce qu’il y a de plus moldu: un cadran rectangulaire argenté, sur un bracelet en cuir noir, le tout très étroit. Elle n’aimait pas les bijoux trop voyant, tout devait être particulièrement discret, car c’est avec les petits rien qu’on fait la différence. Sa tenue était également très neutre, dans une vision moldu, elle portait un chemisier assortie à ses yeux, sur une jupe noir, le tout protéger par une longue veste grise foncé. La tableau était complété par ces cheveux d’ében qui tombait en cascade ondulée sur ses frêles épaules. Un petit sac à main en cuir venait donner l’aspect pratique de l’ensemble. Il était petit, mais arangé par un sort, elle pouvait donc y mettre beaucoup de choses, dont le dossier qu’elle comptait remettre à Atlas, qu’il veuille le lire ou pas.
Elle soupira une nouvelle fois, et posa son regard sur l’océan. Apophis avait bien choisi son endroit, car à cette heure du jour, la mer revêtait des couleurs pastels absolument divine. Karen n’était pas particulièrement attirée par la mer, mais il fallait avouer que cet endroit avait des petits airs de paradis par moment.
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Ξ Sujet: Re: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Mer 31 Mar - 8:01 | |
| Atlas avait craint le pire... comme la plupart du temps où il souhaitait faire confiance à d'autres personnes qu'à lui-même. Il n'aimait pas beaucoup se lancer dans la grande aventure relationnelle puisqu'il savait que toute avait un prix... et qu'il détestait tout particulièrement le payer. Cependant cette eprsonne lui avait sauvé la mise plus d'une fois et il voyait comment à présent elle pourrait s'en prendre à lui alors qu'elle avait eu mille occasions de le faire bien avant. Après avoir mûrement réfléchi, Atlas s'était enfin décidé à accepter l'invitation de la belle et à se rendre sur cette île du Pays de Galles -endroit qu'il n'avait connu que par le biais des journaux. Il le savait reculé, loin du regard de tous, presque exilé comme si le propriétaire des lieux avait souhaité que tout ceci reste définitivement secret. Comme il pouvait le comprendre... certaines choses ne valent pas la peine d'être mises au grand jour. C'est donc d'un pas plutôt certain qu'il avait pris le ferry au milieu d'enfants de tout âge -étrange... ce n'était pas le genre de lieu de prédilection des jeunes d'aujourd'hui pourtant...-, voguant vers une île inconnue que beaucoup appelait déjà "Taliesin". Ah, tiens... là aussi ce nom lui disait vaguement quelque chose et il regrettait presque que Karen n'ait pas été très explicite dans sa demande de le rejoindre au port, non loin d'Aberdaron -un petit village d'après les renseignements qu'il avait pris. Cherchant à ne surtout pas se mêler à la foule, Rayshern demeura en bout de bateau, prenant l'air du large tout en croisant les doigts derrière son dos afin de ne pas tomber malade... manquerait plus que ça ! Quoique Karen était Médicomage... Mais elle n'aimerait certainement pas que son rendez-vous redevienne l'un de ses patients pour la journée. Il fit ainsi tous ses efforts. Arrivé enfin sur la terre ferme, le géant poussa un profond soupir de soulagement comme de tension car toutes ses appréhensions lui revenaient brutalement en pleine face. Il était parvenu à les chasser un temps mais voila qu'elles refaisaient surfaces, plus vivaces que jamais alors qu'il était enfin en bout de course. Des questions et des craintes se mêlèrent à son esprit et lui donnèrent un instant l'envie de s'arrêter et de reprendre le bateau pour éviter cette entrevue à tout prix. Mais à peine avait-il pensé ses mots qu'il l'aperçut. Elle attendait sagement, cherchant visiblement quelqu'un des yeux, habillée de façon si élégante qu'elle ne passait pas inaperçue... Non ça c'était certain, Karen Broome ne pouvait pas être passe-partout ni quelconque ni comme le commun des mortels. Elle faisait tout dans sa manière de se vêtir, de se coiffer et de se maquiller aussi sobrement que possible pour être plaisante à voir. C'était à cela que l'on découvrait si quelqu'un avait du goût ou non. Un sourire étira un instant les lèvres de l'ancien Oubliator, intention qu'il oublia très vite, chassé par les gros nuages qui revenaient dans son esprit. Il avait associé la jeune Médicomage à un aspect de sa nouvelle existence peu réjouissant et c'était là le drame. Il ne pouvait s'enlever cet instant de la tête, instant affreux où il avait fallu fuir car trop soupçonné après avoir "parlé à un mort". Il n'avait depuis lors pas vraiment suivi l'affaire mais il savait que l'effort de la police s'était focalisé ailleurs, notamment auprès de la famille de la disparue. Et ils avaient enfin découverts ce que lui savait depuis le début : l'état sordide et malsain dans lequel l'enfant vivait. Les journaux n'avaient d'ailleurs pas hésité à en faire choux gras, allant jusqu'à faire appel aux association de lutte contre l'enfance en précarité... Atlas Rayshern avait été attristé qu'il faille, pour que les choses se débloquent enfin et qu'on reconnaisse certaines maltraitances, qu'une petite fille en meure. Qu'à nouveau la société se réveille et ai à préndre conscience une fois la catastrophe faite. Et il sentait que ce genre de processus ne s'achéverait jamais tant que le monde serait monde... Il décida alors de chasser ses vieux démons et de ne plus s'accabler. Sans pour autant se donner tout mérite, s'il n'avait pas été là pour faire éclater la vérité, cette gamine serait morte en vain. Et s'il n'y avait pas eu Karen Broome pour lui prêter attention jamais personne ne l'aurait écoutée. C'est donc résolu et souriant qu'il s'approcha d'elle, comme pour dire qu'à présent les jours étaient meilleurs. Il la salua d'un signe de tête puis lui tendit la main juste avant de les rentrer dans les poches d'un jean noir particulièrement moldu. Pas à l'aise et finalement très tendu de se retrouver en sa présence. Le vent soufflait une brise fraîche et marine. Le ciel se dégageait enfin de quelques gros nuages tandis que l'île et son port semblait essuyer les derniers affres d'une averse. Atlas et son sourire bienvaillant, son regard gris et pétillant finit par lui dire : "Il fait beau aujourd'hui, c'est agréable...". Sans trop savoir comment réagir en sa présence afin de ne pas paraître déplacé. Il ne songeait nullement à autre chose qu'un rendez-vous entre amis... Il avait commencé une nouvelle vie, les choses s'étaient tassées, il avait rejoins le Londres moldu et travaillait au coeur d'un journal quotidien. Il avait commencé dans l'imprimerie mais ses efforts et son intérêt pour la presse promettaient d'être payants un jour. Jamais il ne se doutait que le Docteur Broome était revenu dans l'unique but de le faire enfin renouer avec son passé... Il ajouta : "Oh, on va peut-être se trouver un endroit plus calme, non ? Afin de prendre un thé, ça vous tente ?". Et il resta ainsi les mains toujours dans ses poches à attendre sa réponse. |
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Ξ Sujet: Re: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Dim 11 Avr - 21:22 | |
| Karen était soulagée de le voir arriver, elle allait enfin pouvoir se libérer de son fardeau. En le voyant arriver la sorcière se demanda de quelle manière elle devait l’aborder… il n’était pas son patient, et un très récent ami si on pouvait lui donner ce titre… Ce dernier aspect noua l’estomac de la médicomage, elle ne pouvait pas trahir ses amis, alors mieux valait qu’elle l’aborde un peu comme un patient, tout en ne le faisant pas ressentir à Atlas. Ce dernier paraissait déjà bien tendu sans qu’elle n’en rajoute une couche. Elle répondit à son sourire et lui serra brièvement la main. La dossier qu’elle transportait dans son sac lui semblait de plus en plus lourd, le poids de la culpabilité? Il était encore temps de changer d’avis, il n’avait rien vu, elle pouvait prétendre à une seconde rencontre moins animée…
- Oui, on va vers les beaux jours…
Un couple de vieux? Des jeunes qui s’ennuient? Non deux êtres un peu embété avec chacun ses démons. L’idée du thé tombait vraiment à pic, à part recevoir une tasse bouillante elle ne risquait pas trop, bien que cela serait peut-être parfaitement mérité.
- Bonne idée le thé, suivez-moi il y en a un à deux trois pâtés de maisons d’ici.
Elle entama le chemin, suivit par le géant, ni l’un ni l’autre n’osa décrocher un mot pendant cette avancé dans le village, leur pas parlaient pour eux, une conversation assez limité cela dit. Arrivé dans ce fameux café, Karen prit un thé et offrit sa consommation à Atlas. C’était bien normal puisque c'était elle qui lui avait demandé de venir aujourd'hui. Ils prirent place dans un coin du salon, mais ne décrochèrent pas beaucoup plus de syllabes intelligibles.
Finalement la sorcière prit son courage à deux mains. Elle ignorait complètement ce qui avait bien pu lui arrivé depuis qu’ils s’étaient quittés. Karen n’avait pas revu non plus ces hommes du ministère, elle les tenait d’ailleurs en horreurs ceux-la depuis leur première entre-vue.
- Le voyage n’a pas trop été pénible. J’espère que mon invitation ne vous a pas dérangé dans vos occupations.
Non loupé, elle ne se lançait pas plus que ça préférant entamer la conversation par des points de base, mais qui selon son souvenir n’avaient pas encore été abordés. C’était reculé pour mieux sauté en fait, et Karen préféra enchainer tout de suite, oui cela n’était certainement pas la meilleure méthode, mais elle n’était vraiment pas à l’aise.
Pour la première fois depuis l’arrivée d’Atlas, elle détacha son regard de lui et laissa fuir un peu partout pourvu qu’il ne retombe pas dans les yeux du sorcier.
- En fait… je ne vous ai pas fais venir pour une visite de courtoisie… Je…Je n’ai pas pu résister.
Elle osa de nouveau le regarder droit dans les yeux, essayant de jauger l’état du pauvre sorcier…
- Je vous avais promis de ne pas aller dans cette réserve, mais c’était impossible de tenir parole. Ces hommes vous on traiter comme un chien! Ils n’ont pas le droit d’avoir cette attitude avec vous! Je me suis dis qu’ils savaient forcément ce que vous-même vous ignoriez sur vous… et quand je vous ai vu embarqué par cette pseudo-brigade, je me suis jurée de faire la lumière sur ce que vous m’aviez demandé dans un premier temps, puis annulé dans un second.
Voilà qui en faisait des paroles d’un coup. Maintenant son regard azur ne quittait plus celui du sorcier, comme pour être certaine de ne pas perdre sa confiance par ce très faible lien. Elle ne cherchait pas à se justifier simplement à expliquer sa démarche. Elle ne voulait pas non plus se faire pardonner, elle ne l’était pas.
- Je suis donc allée, quelques jours plus tard, consulter tous les registres que j’ai pu trouver, et quelques dossier au ministère grâce à un ami. Je… j’ai trouvé. Ce n’est pas bien épais, mais j’ai tout pris pour vous. Personne n’est au courant, ne vous en faites pas.
Elle posa un petit dossier bleu sur la table, puis posa ses mains sur ses genoux.
- Vous n’êtes pas obligé de le lire, mais il est à vous.
Le dossier ne comprenait pas grand-chose, le ministère avait fait un sérieux ménage après les évènements, mais il avait subsister quelques traces que Karen lui remettait maintenant. Elle se sentait toujours aussi mal, mais soulagée d’un poids quand même. |
| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Lun 12 Avr - 9:27 | |
| Non, non, c'était de bon coeur qu'Atlas avait accepté cette invitation et Karen n'avait absolument pas à s'en faire quant à son emploi du temps propre. Dans un certain sens, il n'avait pas grand chose à faire surtout en cette période où Julian Gibson n'avait pas trop à se déplacer et passait le plus clair de son temps à travailler à son bureau. Nulle crainte donc d'un quelconque dérangement infortuit. Lorsqu'ils s'installèrent le géant remercia intérieurement son amie. Rester à proximité du port et de tout ce bruit qu'il y avait autour, ces enfants qui chahutaient, ces marchandises qui descendaient par caisses entières, ces manutentionnaires qui gueulaient, toute cette vie qui bourdonnait avait de quoi vous donner le tourni. Un instant il avait bien cru qu'il finirait par faire un pas de travers et tomber à l'eau à force de vouloir fuir toute cette effervescence. Mais où était ce serveur qu'ils attendaient déjà depuis dix bonnes minutes ?
Rayshern commanda un thé citron et attendit que tous deux soient servis -au bout d'à peine trois minutes d'attente vu le regard pressant qu'il leur avait lancé- pour laisser à Karen la possibilité de rassembler ses esprits puis enfin d'en placer une. Malgré ce qu'elle voulait laisser paraître, elle n'en demeurait pas moins tendue également. Atlas, quant à lui, accueillait ses paroles comme ses intentions avec un joli sourire, répondant déjà avec une angoisse un peu plus contenue :
"Non, le voyage s'est bien passé. Le type du ferry est un peu bizarre mais ça ne fait rien, c'est folklorique !".
Il voulut laisser planer un léger rire pour la mettre un peu plus en confiance et mieux la tranquiliser, songeant qu'elle devait être mal remise de la msaventures dont ils avaient été victimes... Une part de lui-même se sentait encore un petit peu fautive. Karen donc sembla taire tout espoir de rendre cette entrevue un peu plus agréable, et la peur qui le tenaillait par l'association qu'il avait faite de cette jeune femme à un douloureux retour au passé se précisa encore... Le géant perdit tout sourire, toute intention d'être agréable, toute lueur chaleureuse pour ne laisser à la place qu'un masque de marbre impénétrable. Aucune douleur ne serait transmise. Tout serait ainsi voilé...
"En fait…, commença-t-elle, je ne vous ai pas fais venir pour une visite de courtoisie… Je…Je n’ai pas pu résister.
Je vous avais promis de ne pas aller dans cette réserve, mais c’était impossible de tenir parole. Ces hommes vous on traiter comme un chien! Ils n’ont pas le droit d’avoir cette attitude avec vous! Je me suis dis qu’ils savaient forcément ce que vous-même vous ignoriez sur vous… et quand je vous ai vu embarqué par cette pseudo-brigade, je me suis jurée de faire la lumière sur ce que vous m’aviez demandé dans un premier temps, puis annulé dans un second".
Atlas pianota des doigts sur la table. Son thé qu'il n'avait pas touché commençait lentement à prendre la même humeur que son propriétaire : à croire que c'est lui qui rendait ainsi l'ambiance de la salle. Il se souvenait de ce fameux jour, étrangement, même s'il perdait encore la mémoire, même s'il était voué à ne jamais se rappeler quoique ce soit, il en gardait les fragments. C'était étrange mais s'il avait bien retenue une chose, haha, dans ce sordide processus c'était que les personnes amenées à ne plus avoir aucun souvenir de rien se rappelaient avec exactitude les sentiments qu'ils avaient alors ressentis. La peur, la tranquilité, la tristesse, l'affection, la douleur, la reconnaissance... toutes ces sensations restaient gravées. Alors lorsqu'une d'entre elles se manifestaient par hasard à un instant T de la vie, souvent replongeait-on dans des bribes tantôt agréables et douces, tantôt bienfaisantes et touchantes, tantôt atroces et effrayantes... C'était l'effet que lui faisait leur rencontre et leurs retrouvailles : un chaud froid, une sensation douce-amer.
"Je suis donc allée, quelques jours plus tard, consulter tous les registres que j’ai pu trouver, et quelques dossier au ministère grâce à un ami. Je… j’ai trouvé. Ce n’est pas bien épais, mais j’ai tout pris pour vous. Personne n’est au courant, ne vous en faites pas".
"Tiens ? Vous avez des amis au Ministère maintenant ?", aurait-il voulu lui dire... Mais soit par manque de force, soit par lâcheté ou tout simplement par égard pour elle il ne s'en sentit pas capable. Il lâcha un soupir et son regard qui était alors parti ailleurs lui aussi en revint à Karen Broome. Alors, lentement, il approcha la main et déposa les doigts sur la couverture bleue qu'il fit glisser, glisser, glisser tout doucement à lui. Ses sourcils se fronçèrent mais pas comme quelqu'un de mécontent. Plutôt comme un homme qui sent qu'une douloureuse épine vient de lui traverser le corps... Il resta immobile un instant le regard vague et posé sur ce volume de feuille qu'il ouvrit alors...
Toute une vie sur papier. Une vie oubliée, échappée... pour lui seul, pas pour les autres. Tout ce qu'il avait été, ce qu'il avait souhaité être ou pas, ce qu'il avait fait, bien ou mal, ce qu'il avait permis ou empêché, changé ou laissé en l'état... Connu ? Reconnu ? Apprécié ? Méprisé ? Choyé ? Délaissé ?
Rourke Atlas Ellington, puisque c'était ainsi qu'on le nommait, avait été Médicomage à son tour et plus particulièrement Psychomage. Il avait travaillé en tant qu'expert, tout un temps, au Ministère, diagnostiquant l'état des cas les plus sévères, administrant ses conseils et rendant son avis aussi bien que ses rapports, déterminant ainsi quel serait le jugement de tel ou tel assassin avant qu'il ne finisse simplement à Azkaban... Il avait ainsi fait partie du commité d'experts pour le procès de Barthy Croupton Junior et de quelques autres. Jusqu'à ce qu'il ne reçoive un patient qui le convint de le faire. Jonas Rayshern avait été enfermé pour le meurtre de trois petites filles, dont une avait été sauvagement agressée sous les yeux des passants. Jonas avait affirmé que c'était pour montrer au monde à quel point personne n'était à l'abri et combien ce dernier pouvait être cruel... Mais aussi que tout ce qui le "faisait ch*er" ne se mettait jamais longtemps en travers de sa route.
Ce qui s'échappa des entretiens qu'ils eurent ensemble restaient encore un mystère. Toujours fut-il que le Docteur Ellington passait davantage de temps aux visites de Rayshern qu'aux autres de ses patients. Pour les crimes commis, pour l'attitude qu'il eut tout au long de son procès, le Magenmagot jugea qu'il n'était pas réinsérable. Rayshern fut exécuté et Rourke Ellington passa le reste de sa vie à le regretter... Jusaqu'au jour où lui aussi passa à l'acte. C'était intolérable que dans notre société actuelle on puisse encore souffrir de maux graves et insupportables. Rourke Ellington décida d'employer cette pensée à ceux qu'ils connaissaient, qui souffraient, aux siens... parce que les autres, il fallait avouer, ils s'en foutaient un peu. Pour le peu de reconnaissance monnétaire que ses clients lui attribuaient chaque séance. Il soigna Elizabeth du cancer qui la rongeait petit à petit... Soigna son fils James de l'horreur qu'il aurait à vivre sans mère... et allait s'enquérir de "soigner" d'autres malades lorsqu'on lui tomba dessus.
Peu précautionneux lui qui l'avait été durant toutes ces années ; un système d'oeil-mémoire installé dans chaque pièce de son pavillon. Une victoire écrasante pour ceux et elles souhaitant sa fin à son procès. Comme de coutumes -et à ces mots il posa ses yeux sur Karen Broome- le corps des médecins étaient conviés aux procès de collègues et confrères afin de statuer eux aussi... Rourke Atlas Ellington aurait dû passer sa vie en prison, il en fut autrement...
Lentement, l'ancien Oubliator redressa la tête vers son invitée et referma le paquet de feuille qui détenait son ancienne existence. Il sourit comme jamais il ne l'avait fait depuis lors et songea qu'elle avait sûrement dû assister à ce procès, que si elle ne l'avait pas fait cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle avait pu le comprendre -puisqu'un seul homme avait pu lui ouvrir les yeux. Il haussa les épaules sans plus d'humeur. Il paraissait plus serein, plus détâché et nettement moins agité qu'au début de l'entretien. Il resta immobile à l'observer quelques instants puis laissa s'échapper tout l'air qui compressait sa poitrine pour enfin se relaxer, évacuer les dernières pensées qui restait d ela lecture de son dossier. Il se pencha. Et c'est sur un nouveau sourire, découvrant des dents blanches et ciselées, qu'il déposa sa main sur la sienne afin mieux lui dire :
"Merci". |
| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Mer 14 Avr - 12:54 | |
| Le visage d'Atlas s'était renfermé un peu plus à chaque mot qu'elle prononçait. Karen se demanda même si elle devait poursuivre ou tout arrêter, mais elle était déjà bien trop avancée dans son développement pour le laisser comme ça. Et puis ça n'était pas vraiment dans sa nature de ne pas aller au bout de choses. La jeune femme termina donc son explication et lui laissa le dossier.
Le sorcier le prit et commença à le feuilleter, certainement pour voir à peu près la consistance de al chose, puis à le lire vraiment. La sorcière était en suspend, n'osant plus bouger ou dire le moindre mot, elle restait accroché au visage d'Atlas. Rien n'en ressortait, il avait cette faculté de mettre à l'abrit tous ses ressentit.
Et puis enfin, ce fut la délivrance."merci". La sorcière s'attendait tellement à quelque chose de plus réactif, qu'elle partit de suite, avant de comprendre le sens de ce qu'il venait de lui dire.
- Je suis vraiment désolée, me pard... merci? Vous me remerciez?!
C'est à ce moment là qu'elle s'aperçut qu'il souriait et qu'il avait sa main sur la sienne... Pas des plus réactives Karen lorsqu'elle est un peu perturbée. Mais elle se sentait tellement en faute, tellement coupable. Elle sourit tout de même, il avait l'air apaisé...
- Vous ne m'en voulez donc pas?... Pourtant je n'ai pas tenu ma parole, j'ai trahis le peu de confiance que vous aviez en moi... j'ai fouiller dans le passé d'une personne que je ne connais presque pas...
Là aussi, elle s'aperçut qu'effectivement ils ne se connaissaient toujours que très peu, en fait ça n'avait pas progressé depuis leur première rencontre. Sauf qu'elle avait trouvé quelques petites informations sur lui, que lui-même avait oubliées. Elle n'avait pas assisté à ce procès, ou en tout cas elle ne s'en souvenait pas... peut-être était-il tombé au moment où elle-même était vouée à perdre une partie de la mémoire.
La sorcière était partagée dans ses sentiments, fière d'avoir accompli ce que personne n'avait osé faire pour cet homme, mais en même temps terriblement coupable de l'avoir fait. Mais une autre petite lueure, dans son esprit, la tranquilisait. Elle aussi ignorait une part de son passé, et si quelqu'un pouvait un jour trouver le moyen de la lui rappeler, elle serait heureuse de connaître cette personne.
Oublier les choses peut être un protection, un processus normal de soupape de sécurité pour l'âme. Mais lorsque l'acte d'oublier vous est infligé par une personne extérieure, on peut se poser des questions sur ce qui ne doit plus être connu. Deux ans c'est long dans une vie, et c'est le temps qu'ignorait Karen. Elle savait qu'il s'était passé quelque chose, elle en avait la plus intime conviction, mais rien ne lui revenait, et rien ne lui reviendrait certainement jamais...
Mais il n'était pas question d'elle, c'était Atlas le principal intéressé de toute cette histoire, et maintenant qu'il était en mesure de comprendre certaines choses de son passé, il fallait qu'il aborde le présent, mais surtout son futur.
- Qu'allez-vous faire maintenant que vous savez?
Il ne savait certes pas grand chose, c'était très peu en vérité, comparé à ce que la vie avait du lui servir comme "réjouissances". Mais il est très difficile de trouver beaucoup d'informations sur une personne qui ne se présentait pas sous le bon nom. Karen avait de bons restes de l'Ordre, de toute façon cela ne remontait qu'à Deux ans, lorsque chaque membres recueillait le plus d'informations possibles par tous les moyens plus ou moins légaux qu'ils connaissaient pour contrer les attaques de Lord Voldemort. C'était d'ailleurs une personne de cette époque qui lui avait permis de jeter un coup d'oeil sur certains dossiers du Ministère.
Elle le regarda avec un air doux et compatissant. Il pouvait compter sur elle, elle ne lui ferait pas faux bond. Comment le pourrait-elle de toute façon, maintenant qu'elle était lié à ce sorcier?... S'il avait encore besoin de quelque chose, Karen ferait de son mieux pour l'aider. Avec son métier, la jeune femme n'était pas du genre à s'apesentir sur les personnes, mais une fois qu'elle donnait sa confiance, cette dernière était sans faille. |
| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Dossier top secret... j'ai rien lu! *pv* Lun 9 Aoû - 19:35 | |
| Atlas... ne savait plus quoi dire. Que voudriez-vous dire lorsque vous savez qu'une part de votre passé renferme un homme sombre, un homme sans vie, un homme sans pitié aucune ? Comment alors trouvez-vous encore l'indescence de serrer une main aussi douce que celle de Karen Broome ? Atlas était délibérément perdu. Il ne savait plus quoi faire. Son esprit, s'efforçant de demeurer à la surface de ces quelques lignes de souvenirs, ne cessait pourtant de plonger dans le marasme le plus noir et le plus sordide, comme incapable de s'extirper de ces eaux insondables.
Atlas était délibérément reconnaissant. Parce qu'elle lui avait rendu une part de la vérité ! Pas un service. Une part de la vérité ! Elle avait rétabli un équilibre là où il n'y en avait plus et elle 'navait donc pas à s'excuser d'avoir fait ce qu'il lui avait dit de faire... il l'avait voulu, il l'avait souhaité, ardemment souhaité... et tout ceci afin de mieux se comprendre et comprendre le monde l'entourant. Et, enfin, Atlas n'était sans doute plus seul. C'était horrible à dire et égoïste d'ailleurs mais c'était un fait : Karen l'avait appris au travers du dossier. Ainsi était-elle sa confidente dans la confidence. "Confidente dans la confidence"... quelle histoire ! La pauvre femme... s'il avait su... Il resserra sa main dans la sienne, y apportant tout doucement et tout tremblottant la seconde pour la refermer délicatement. Les yeux baissés, Atlas n'osait même plus rien dire... Ce fut un énigmatique sourire suivit d'un ris tout aussi cynique qui brisa ce silence trop épais :
"Je ne sais pas... mais avancer. Avancer coûte que coûte, quitte à tomber. Je me relèverai, j'en suis sûr".
En même temps qu'il relevait des yeux embués de larmes vers un lointain brouillon, sommaire, inconnu, terrifiant...
Vraiment terrifiant...
Il poussa un bref soupir puis délivra son amie aussi bien qu'elle-même l'avait délivré.
"C'est rien, c'est passé ! Assura-t-il sur un sourire, ouh ! Quel choc, hein ?".
Rétablir l'équilibre à tout prix, l'atmosphère chaleureuse de cette pièce, leur rendez-vous en tête-à-tête... Il plongea ses yeux clairs dans les siens et ajouta...
"Peut-être qu'en revenant aux sources ?... Je vais essayer de contacter le Ministère, leur expliquer la situation... Peut-être faut-il que je me constitue prisonnier vis-à-vis de ce qui est arrivé à l'hôpital ?".
Cette enfant dans ses bras, la mort... Il est de ces souvenirs que l'on préfère justement oublier... Et si c'était ce genre d'horreurs qui risquaient de faire ressurgir l'homme qu'il avait été autrefois ? Non, peut-être pas, peut-être pas maintenant... peut-être pas maintenant... qu'elle était là.
"Faire les choses dans la plus grande légalité. Il faut que je reparte du bon pied, qu'en pensez-vous ?".
C'était presque dit sur le ton "qu'en pensez-vous ? Est-ce que j'en serai capable ?". Et c'est alors qu'une pensée lui échappa de l'esprit...
"Karen... me ferez-vous toujours confiance malgré tout ?".
Trop de désarroi dans son être et trop de bouleversement dans son âme pour seulement réussir à tamiser un peu ce regard de chien battu. De plus, il était à bout de forces, incapable de lui mentir. Et quand bien même aurait-il été en mesure de le faire, peut-être en aurait-il éprouvé un sincère dégoût ? Comment donc mentir à pleine bouche à une femme aussi généreuse qu'admirable ? |
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