One real thing - Journal

« On dit souvent que le temps guérit toutes les blessures. Je ne suis pas d'accord. Les blessures demeures intacts. Avec le temps notre esprit, afin de mieux se protéger, recouvre ses blessures de bandages, et la douleur diminue... mais elle ne disparaît jamais. »

Je sais bien que je ne suis pas la personne la plus quotidienne au niveau d'un journal intime, mais on ne peut pas vraiment dire que se soit toujours facile d'avoir un journal à remplir constamment. Ca ne l'es pas, loin de là. Il faut toujours avoir des choses à raconter et c'est un peu trop compliqué pour moi de ce côté là. D'ailleurs, j'ai même décidé de recommencer un journal plutôt que de converser l'autre où je n'avais écris qu'une ou deux fois. Je sais bien que ma vie n'est pas palpitante, mais peut être est-elle plus rebondie pour moi que pour d'autres personnes ? Je ne sais pas. Je ne sais qu'une chose, je verrais bien selon les événements. Je ne suis peut être pas faite pour tenir un journal, je ne sais pas.

J'ai décidé d'attendre la rentrée pour commencer à écrire, je ne sais même pas pourquoi je le fais. Si je souhaite tant que ça que personne ne puisse lire dedans, pourquoi est-ce que je prends la peine d'y écrire mes mots ? C'est ça qui est drôle. Mais dans un sens, ça reste un moyen de me confier quelque part et de ce côté là, je sais que j'en ai besoin. Ma vie n'est pas toujours rose, pas toujours simple et il y a des aspects de chez moi que beaucoup de personnes ne pourraient probablement même pas comprendre. Et ce n'est jamais simple d'être ainsi, jamais vraiment facile de devoir faire comme si les choses vont bien alors que ce n'est pas le cas. Je vais bien, si, de ce côté là, je l'accorde, même si par moment, je me plais à m'isoler pour pouvoir penser à certaines choses.

Je n'ai que seize ans mais depuis que je suis née, les choses n'ont jamais été faciles. Le jour de ma naissance, je ne respirais pas, et j'eus vraiment du mal à m'y mettre. Il aura fallu plusieurs longues minutes pour que je m'y mette vraiment. Je suis une sorcière et je l'appris à 8h. Dans une famille où la sorcellerie n'avait pas une place principale, les choses ne furent pas facile de suite. Mon frère me repoussa, quelques temps, découvrant que je n'étais pas comme lui. Mais il m'aimait et il ne tarda pas à revenir vers moi. Mais alors qu'il avait 17 ans et moi 14, il décéda dans un accident de voiture qu'il provoqua, si je puis dire, puisqu'il s'agissait d'une sorte de défi suicidaire.

Une mort à laquelle il me fallut beaucoup de temps pour me relever. J'ai même eu une période de troubles psychologique. Je suis passée par une étape d'anorexie, pour finir par des visions. Je le voyais dans chaque reflet du miroir, parce que l'on se ressemblait vraiment beaucoup. Et tous les miroirs étaient cachés dans ma chambre. Il m'aura fallu du temps pour m'en remettre. Vraiment beaucoup, ainsi que beaucoup de soutien. Et même si aujourd'hui, je n'ai plus le soutien des personnes qui m'ont vraiment aidé, je me sens bien. Ma vie est différente, elle a pris un autre tournant, et de toute façon, je sais bien qu'il est là, qu'il me regarde. Et ça compte tellement pour moi. Dommage que je ne peux plus avoir son avis...

Je continuerais quand je reviens, là, je fatigue. La rentrée c'était aujourd'hui, j'en parlerais plus attentivement demain.

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Mine de rien, cette année, je crois que notre maison peut y croire. Je ne dis pas ça parce que je suis la préfète des Gryffondor bien sûr, il ne faut pas non plus s'imaginer que je peux à ce point m'aveugler pour si peu. Mais c'est juste de l'espoir, l'espérance de voir sa maison aller jusqu'à la victoire et de toute façon, même si on venait à ne pas gagner, je sais bien qu'elle restera ma maison. Et je lui suis fidèle, cela va de soi. Mais malgré tout, rien ne m'empêche de penser que j'aimerais que pour une fois nous gagnions, il n'y a rien de mal la dedans, j'ai une âme compétitive, et même si je ne pratique pas le Quidditch, je souhaite que l'on gagne, voilà tout.

D'habitude, dans le train, je me trouve avec Seth, Axel et Helena. Comme chaque année quoi, avec le temps, c'était un peu comme si c'était le genre de truc devenu un rituel pour nous. Pourtant, aujourd'hui, je n'étais pas avec eux, j'étais à l'écart, avec Zeno et j'ai passé un trajet agréable, chaleureux aussi. Il m'a même payé une Chocogrenouille ! C'est peut être une broutille, et je le sais, mais c'est le genre de chose que j'aime alors on ne peut pas vraiment dire que je pouvais refuser ! En plus, j'avais mon argent, alors j'aurais très bien pu payé aussi ! Enfin bon, tout ça pour dire qu'à aucun moment je n'ai regretté de ne pas avoir fait le trajet avec mes amis. Bien sûr qu'ils allaient peut être m'en vouloir et mine de rien, cela me peinait d'y penser. Mais ce n'était pas non plus comme si je le faisais souvent. Et Seth est toujours avec Elyna, et si j'ai bien compris, Helena a un copain elle aussi. Je n'ai à m'en vouloir que pour Axel et je sais qu'après qu'il aura un peu ralé, ça lui passera. Si ça se trouve, il n'était même pas avec les autres non plus !

En tout cas, la cérémonie de répartition s'est relativement bien passé, nous avons de nouveaux élèves bien prometteur, et à la table, je trouvai qu'il y avait vraiment une assez bonen ambiance. Les gens se moquaient de l'âge de chacun, on était bien, vraiment bien. A la table derrière, il y avait les Serdaigle. Je me suis surprise à chercher Wade. Je ne sais pas pourquoi, comme un besoin de le voir, de croiser son regard. C'est bizarre, vraiment, je ne sais même pas pourquoi je me comporte de la sorte mais nous pouvons peut être tout simplement dire que c'est plus fort que moi, aucune idée. Je crois que nous avons besoin de parler de toute manière. En plus, depuis... La dernière fois, nous n'avons même pas pris la peine de parler. Et c'est peut être de ça qu'on a besoin. Nous ne nous sommes pas revus, nous ne nous sommes pas écris non plus. Et je sais bien que je ne peux pas l'en blâmer, je suis tout autant responsable que lui. C'est ainsi, peut être que tout cela ne colle pas avec Poudlard, je dois bien dire que je ne saurais pas dire parce que je n'y comprends rien. Nous verrons, de toute façon, c'est tout ce qui compte.

Aujourd'hui, premier jour, les cours reprennent, le train quotidien nous emporte vers une nouvelle année. Je verrais bien de quoi elle est faite d'ailleurs, j'ai hâte de voir ce qu'il se passera cette année. Nous verrons.

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Je crois qu'à peine l'année commencé, les problèmes ont doucement décidé de pointer le bout de leurs nez. Comme si je les attirais, comme s'ils étaient faits pour moi et uniquement pour moi. Peut être que je les attire, qu'il y a une inscription sur mon front qui fait tout pour qu'ils viennent à moi, je ne sais pas. Ca me rend malade, d'avoir si peu de chance, d'avoir si peu d'occasion de sourire. Mais en plus de ça, je dois faire comme si tout allait bien alors que mon petit monde, alors que dans ma petite bulle, les murs ne cessent de s'effondrer. Je parle de problème mais on ne peut pas vraiment dire que ça en soit bien sûr. Disons qu'avec le temps, je mêle les problèmes à la tristesse. Il suffit qu'une note de chagrin se profile pour que je parle de problème.

J'ai reçu une lettre aujourd'hui. Matt. Je me disais, avant de l'ouvrir que c'était un peu trop bizarre qu'il puisse m'écrire dès aujourd'hui. Je me suis dit qu'il y avait un autre problème. Disons que depuis deux ans, c'était justement ses lettres que je regrettais le plus, plus que tout et n'importe quoi. C'était lui qui m'annonçait la mauvaise nouvelle après tout, comment ne pas m'imaginer, à chacune autre de ses lettres, qu'il ne pourrait pas y avoir une autre mauvaise nouvelle dans l'une d'elle ? En faite, il n'y avait pas de mauvaise nouvelle, il m'annonçait juste qu'il avait trouvé une chanteuse pour son projet, et il m'en envoyait La chanson.

Pendant les vacances, nous avons écrit une chanson, lui et moi. Une idée comme ça, pour coucher nos sentiments sur du papier, pour tenter vainement de voir si justement, nous n'irions pas mieux. Lorsque les mots furent installés sur la feuille, nous avons pleuré, ensemble et durant un bon moment. Comme si tout ce que nous venions d'écrire nous permettait de voir que justement, nous avions uniquement l'apparence de deux personnes qui allaient mieux mais nous n'allions pas mieux. Et nos larmes étaient justement en train de clairement nous le montrer. Et nous l'avions rangé, alors qu'il me disait qu'il finirait par trouver quelqu'un pour la chanter. Et voilà qu'il m'envoyait cette chanson.

Il me fallu plusieurs heures pour trouver où je pourrais l'écouter et il fallut que j'aille à la salle sur demande pour imaginer une chaîne capable de le lire. J'ai fait apparaître un fauteuil également et je m'y suis installée. Et alors que les premières notes de musique commençaient, je fus prise de flash. L'un après l'autre, ils me montraient des moments que j'avais passé avec Kayne. Non pas des moments tristes, mais des moments heureux, des instants où je souriais, où j'avais hâte de rentrer chez moi. Une époque qui aujourd'hui me paraissait si lointaine que mes larmes se mirent à couler et que je finis par tomber du fauteuil à genoux, sans parvenir à me calmer. Et j'étais seule, plus seule que jamais je ne l'avais été. Je réalisai doucement que j'avais besoin de quelqu'un, j'avais encore besoin de l'aide d'une personne pour m'aider.

La chanson est magnifique, la voix transpire d'émotion et ça me plait. Mais malgré tout, je ne sais pas si je pourrais l'écouter une nouvelle fois. J'ai porté ma main, sur mon coeur. Là où je me suis faite tatoué, la semaine dernière, le prénom de mon frère. Je me moque de ce que l'on dira, de ce que l'on pensera. Mon coeur lui appartient et lui appartiendra toujours. Celui qui prendra sa place ne semble pas être né encore. Et puis même. La place d'un frère est si importante. Il fut tout pour moi, ce n'est pas demain que ça va changer... Malheureusement d'ailleurs. Dans un sens, mon frère aura toujours été tout ce qu'il y avait de plus précieux au monde pour moi. Et je l'ai perdu. Les années auront beau filé, ça ne changera rien. Absolument rien.

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“ O5 octobre 2000, 21h30 „

Il y a toujours un jour où l'on se permet de croire que tout sera différent, que tout va changer. Un instant d'espoir qui glisse dans les bras de tout le monde qui ne peut pas s'empêcher de ne pas être suffisamment présent pour les gens. Je n'ai plus d'espoir. Et probablement que je n'en aurais plus jamais, tout simplement parce je n'ai plus la foi, je ne crois plus en rien, même pas en l'amour. Pour tout dire, j'ai bien souvent l'impression que j'ai la vie la plus fade du monde. Mais je n'ai pas non plus une vie si catastrophique que ça... Quoique. Mensonge. Qui a une vie comme la mienne ? Ne serait-ce qu'un petit pourcentage ? Ce n'est pas que j'aime me plaindre, pour preuve, je ne dis ces choses que dans mon journal. Mais pour autant, je crois que je n'ai jamais vraiment eu beaucoup de chance et cela, depuis que Kayne n'est plus là. Peut être qu'il parvenait à me cacher toute la merde qui pouvait bien régner autour de moi ? Peut être qu'il était capable de soigner le moindre de mes soucis d'un seul regard ? Je n'en ai pas la moindre idée et pour tout dire, j'aimerais qu'il soit à nouveau là, je souhaite qu'il soit devant moi, je le souhaite vraiment.

Ahah. Une étoile filante. Que pourrais-je bien souhaiter ? Une vie meilleure ? Je ne suis pas sûre que se soit le genre de souhait que l'on puisse faire. Peut être que je dois faire un souhait pour quelqu'un d'autre pour être sûre que ça marche ? Mais dans ce cas, pourquoi ce n'est pas lui qui fait le vœu ? Elle file et déjà, je ne la vois plus alors que l'idée d'un souhait de frôle pas un seul instant mes pensées. Et bien soit, tant pis. A croire que je ne suis pas plus faite pour faire des voeux que pour autre chose mais de toute façon, ce n'est pas non plus comme si j'avais besoin de plus et tout ça. Je me contente de peu, et c'est ce que je suis bien obligée de faire. Je ne suis pas heureuse, je ne fais que paraître l'être et je crois que c'est déjà beaucoup, ça demande un très gros effort.

Un mois que je n'ai pas écrit, et j'ai beaucoup de choses à raconter. Mais je pense que cela peut encore attendre un peu. Pour le moment, je cherche juste à faire le point avec moi même et pour cela, j'ai grandement besoin d'écrire. Ca m'a toujours permis de me poser, de réfléchir au calme, ou du moins, un maximum. Poser ses pensées sur un cahier, c'est le meilleur moyen de trier ce qu'il faut garder et ce qu'il faut laisser tomber. J'ai peur de me trahir, de finir par laisser voir ce côté sombre. Je pense que c'est la dernière chose à faire bien sûr. Personne n'a besoin de savoir que je ne suis pas en grande forme. Pour ça, je ne dois pas trop approché d'INdiana sûrement. Jeune télépathe de Taliesin. Un étrange personnage mais je préfère en parler une prochaine fois. Je pense que je prendrais mon temps, consacrant une page à chacune des aventures qui aura eu lieu. Bien que je ne sois pas, pour autant, une jeune fille très aventureuse. Les larmes et les tristesses qui ont brouillé mon coeur m'empêche aujourd'hui de croquer la vie à pleine dents. Ca peut paraître bizarre pourtant, et j'en ai pleinement conscience. Ca ne peut pas changer de toute manière. Je ne peux plus revenir en arrière, comme si c'était possible tiens... Mais c'est drôle tout de même.

Je m'appelle Billie Ziegler, j'ai 17 ans dans un mois. J'ai un petit ami, des amis formidables. Et pourtant, je ne crois plus en l'amour, j'ai du mal avec la confiance. Et je suis une personne brisée de part en part. J'ai mal au coeur et je souris pourtant comme si tout allait bien.

Je vais bien, ne t'en fais pas.

“ O6 octobre 2000, 20h30 „

Ma journée n'étant pas spécialement folle en événement. Je pense que je vais prendre un peu de temps pour parler des personnes qui sont doucement entrée dans ma vie. Et je suis bien obligée de commencer par Wade, étant donné que c'est lui qui y prend désormais une plus grand place. Je n'irais pas dire que je ne le connaissais pas avant, cela aurait un bien beau mensonge, puisqu'il a mon âge, il est dans la même année que moi, en plus de ça. Non, je le connaissais bien avant. Nous avons grandi ensemble après tout, même si nous n'avons jamais réellement pris le temps de parler ensemble et sur ce point, et bien je crois bien que je le regrette quelque peu tout de même. Enfin bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui, je suis ce que l'on peut qualifier de petite amie pour lui. Mais entre lui et moi, c'est plus compliqué tout de même.

C'est pour ça qu'il fallait que je l'écrive, c'est une chose dont je ne parle pas avec mes amis, parce que je ne suis pas sûre qu'ils puissent être capable de comprendre. En réalité, entre Wade et moi, c'est uniquement physique. Bien sûr que j'en prend bien conscience et je ne pourrais tout simplement pas faire comme si ce n'était pas le cas, loin de là. Nous ne sommes ensemble que pour justifier une histoire de fesses. Ca a commencé dans une ruelle, sur le Chemin de Traverse, et franchement, je n'en suis pas vraiment fière. Mais disons que c'est arrivé, j'étais attirée comme un aimant c'était comme ça oui, voilà. Et puis on s'est séparé. Je n'étais pas calmée, j'en avais encore envie mais ça n'aurait pas été sérieux.

Et nous nous sommes revus à Poudlard, dans un couloir. On s'est embrassée. Et au final, on s'est mis ensemble. Une relation sans problème, sans accrochage, puisque sans amour, sans rien. Juste la jalousie de voir l'autre avec une autre personne. C'est pour ça d'ailleurs que je me suis officiellement mise avec lui. Il n'y a pas d'amour, mais je ne supporte pas de le voir avec une autre fille. C'est drôle hein ? Je crois que l'on ne peut pas comprendre le comportement de tout le monde. C'est tout simplement impossible, oui, voilà. Enfin bon, voilà, nous sortons ensemble et nous pouvons nous retrouver dès que l'envie nous prend.

Bizarrement, ça me convient, comme relation, j'ai tellement souffert par le passé à cause des histoires d'amour que j'ai comme tiré un trait dessus. Il me fallait donc quelque chose de simple, qui ne prend pas la tête et qui puisse me permettre de rester posée. Mais je sais que l'on ne me comprendrait pas, je sais aussi que ce n'est pas la peine d'en parler si je ne veux pas refléter l'image d'une fille facile sur les gens. Ce que je ne pourrais d'ailleurs pas supporter. Mais peut être que ce n'est qu'une question de temps... Et ne suis-je pas une fille facile ? Allez, je vais arrêter là, ça me désespère. Et je pense que je vais me coucher.

“ 7 octobre 2000, 20h20 „

Au final, et en définitif, je pense pouvoir dire que puisque je n'ai plus la moindre croyance en l'amour, c'est le sexe qui en a pris la place. Lorsque je regarde une personne, ce n'est plus un prétendant potentiel. Non, c'est complètement différent. Mais pour autant, on ne peut pas non plus dire que je n'ai pas l'espoir de tomber amoureuse, un jour où l'autre, c'est même évident. Les choses de la vie ne sont jamais vraiment faciles, c'est évident.

D'ailleurs, j'ai déjeuné avec Indiana aujourd'hui. Un garçon de Taliesin. Gentil, beau. Et féminin. C'est compliqué, et ce n'est pas toujours très facile de comprendre tout ce qu'il pourrait bien dire, loin de là même. Pour tout dire, ce n'est jamais évident quoi. A la moindre légère secousse émotionnelle, il se métamorphose en une fille ! C'est assez spectaculaire mais ce n'est pas non plus si choquant que ça, voilà. Au final, il faut dire que ce n'est pas non plus si bizarre et ça ne me dérange pas. Fille comme garçon, au niveau du mental, ça reste la même personne après tout. Mais je suppose qu'un bon paquet de personne l'on déjà repoussé pour ça. A sa place, je ne sais pas si je serais capable de le supporter en réalité. Mais c'est comme ça, on va dire, c'est aussi simple que ça, il n'y a rien à supporter de plus. Vraiment.

Enfin bref, je pense d'ailleurs qu'Axel va longtemps m'en vouloir pour tout ça. Parce que je n'ai pas vraiment été la personne la plus adorable du monde. Je suis partie avec Indiana en le laissant, c'était naze, je sais, surtout que l'instant d'avant, on était en train de se moquer des personnes qui nous entouraient. Enfin bon, il ne devrait pas m'en vouloir trop longtemps. En tout cas, j'ai passé un plutôt bon moment avec Indiana et je ne regrette pas, même si bien sûr, ça risque d'avoir des conséquences et si Axel me fait la tête, je ne pourrais pas m'empêcher d'être blasée ! D'ailleurs, quand j'y pense, Wade aussi est de la partie, il est même dans ma classe. J'espère qu'il ne va pas se mettre à être jaloux d'Indiana quand même, ça pourrait vraiment être trop bizarre quoi ! Surtout que bon, il n'y a rien qui puisse vraiment le rendre jaloux non ? Quoique, peut être un peu quand même ? Aucune idée. Bref, je ne saurais pas non plus dire si c'est une si bonne chose. Il n'y a pas d'amour entre nous, alors pourquoi est-ce qu'il y a de la jalousie ? Je crois qu'au final, il n'y a pas de réel raison. Et dans ce cas, il faudrait être capable de m'expliquer comment pourrait vraiment se définir notre histoire quoi .Ce n'est pas toujours évident. Et pour tout dire, c'est même loin de l'être. En faite. Enfin bon, je suppose que je finirais par comprendre tout ça non ? Peut être que ce n'est juste pas le moment ? C'est possible, ça, après tout. Allez, à demain pour de nouvelles aventures, je n'ai plus grand chose à dire et ça ne sert à rien de dire n'importe quoi pendant des heures et des heures.

“ 10 octobre 2000, 20h20 „

Il est revenu. Je suis bien incapable de dire pourquoi, et comment, mais alors que j'étais en train de parler avec Zeno, je l'ai vu passé derrière lui, et je n'ai presque plus été capable de parler. La dernière fois que je l'ai vu, c'était lorsque je me remettais avec Nate, comme si ma réconciliation avec lui avait permis de le faire disparaître. Comme si, d'une quelconque façon, il avait senti que je n'avais plus besoin de lui. Mais étant donné qu'il est revenu, quel est le massage qu'il essaie de me faire passer ? Est-ce qu'il sent que je ne suis pas heureuse, est-ce qu'il a quelque chose à me dire ? Mais au final, est-ce qu'il est réellement parti un jour ? Est-ce que ce n'était pas seulement moi qui me refusait à le voir ? J'ai peur, et je sens justement cette peur monter en moi comme si elle me brûlait, comme si j'étais en feu et que je sentais les flammes s'emparer de plus en plus de moi. C'est trop bizarre et en même temps, je ne sais même pas comment est-ce que je suis censée réagir. J'ai peur, de virer folle, de ne plus savoir quoi faire, j'ai tellement peur que j'en tremble, en tenant mon stylo, et je ne sais même pas si je suis réellement capable de relire mes propres mots. J'ai peur parce que si quelqu'un vient à savoir tout ça, j'ai l'impression qu'il ira me balancer, qu'il va me vendre, qu'il va me faire enfermer. Alors je sais que je ne dois rien dire, je sais que je ne suis pas supposé prononcer le moindre mot aussi.

Dès l'instant où je l'ai vu, je n'ai plus su quoi faire, je n'ai plus su comment agir, tout comme j'ai été totalement incapable du moindre mouvement. J'étais paralysée, bloquée, à l'idée que tout cela allait recommencer, que j'allais repartir dans les méandres du mal. Je planais déjà, mais heureusement que je n'étais pas seule. Maintenant, j'ai peur, peur de la solitude, peur de ne plus savoir comment me comporter. J'écris un appel à l'aide mais personne ne doit le voir parce que justement, je ne vais pas bien mais c'est une douleur si forte que personne ne doit la connaître, personne ne doit en connaître l'existence, tant elle est douloureuse. J'ai peur de demain, peur de l'instant présent, tout comme j'ai peur de ce passé dont je n'arrive pas tourner la page.

S'il veut me donner un message, qu'il sorte donc de ce silence qui ne semble jamais l'abandonner. Il est toujours autant paralyser dans ses mots, ses gestes, il se refuse à me parler, alors que je n'attends que ça, et ça continue à me faire mal, parce que justement, je ne sais plus du tout quoi faire, et ça me brûle les entrailles, ça me brûle le coeur. Je ne veux que le mode d'emploi de tous ses sentiments de douleurs. J'ai mal, et j'aimerais crier, mais voici donc encore une action qui me ferait passer pour folle. Si seulement, il pouvait parler, si seulement je pouvais le toucher. Kayne est revenu. Je vais sombrer, à nouveau.