Une protectrice [PV Karen Broome]

Shamee avait décidé de se détendre. En effet, tant qu’elle se comportait bien, qu’elle n’avait que de bonnes pensées et qu’elle ne faisait pas honte à sa famille, il n’y avait aucune raison qu’elle fût punie ou ennuyée. Elle s’occupait donc de bien travailler, de faire consciencieusement tous ses devoirs, d’avoir les meilleurs notes possibles et de rester en tout temps digne, droite et obéissante, une bonne petite femme, et tout se passerait bien. Elle n’aurait plus aucune difficulté et même le garçon qui la surveillait n’aurait rien à redire là-dessus. Comme elle avait terminé ses devoirs, la jeune sorcière décida d’aller faire un tour dans l’endroit qu’elle préférait dans tout Poudlard. Il s’agissait, bien-sûr, du parc. La jeune sorcière adorait la nature et tout ce qui s’y rapportait et elle n’avait jamais plus de plaisir qu’en se promenant dans la verdure et les fleurs. Bien entendu, elle prenait soin de toujours marcher avec beaucoup de grâce et de bienséance, sans ciller, pour ne pas être reprise au quotidien. C’était contraignant, mais ça ne l’empêchait pas de se plaire dans cette situation.

Shamee arriva dans le par cet put admirer les nombreuses fleurs, qui n’étaient pas encore fanées en ce début d’année scolaire. La jeune Serdaigle savait que le spectacle n’allait pas durer et que, d’ici quelques semaines, le paysage serait passé de chatoyant à triste et vide lorsque l’Automne aurait ravi toutes ses couleurs aux jardins. Mais ce n’était pas encore le cas et la jeune Serdaigle avait bien l’intention d’en profiter tant que les jolies couleurs du parc étaient visibles. Elle était tellement heureuse d’admirer la nature. Elle se mit à marcher au milieu des fleurs sauvages, s’arrêtant et se penchant de temps à autre pour en cueillir une au parfum si délicat qu’elle respirait son odeur pendant une minute ou deux avant de se remettre en route. Elle se sentait si bien qu’elle fit moins attention à l’endroit où elle marchait. Mais soudain, son pied se prit dans une racine que la petite fille n’avait pas vue. Elle trébucha et s’étala de tout son long sur le sol, allongée sur le ventre, ignorant qu’une autre personne avait été témoin de toute la scène.

*Oh non ! Mon beau tee-shirt va être tout couvert de terre !*

Shamee rougit de honte en se rendant compte qu’elle avait été vue. Non seulement elle s’était montrée d’une maladresse indescriptible, mais un professeur en avait été le témoin privilégié. Shamee n’aurait jamais pu espérer pire situation. La prof allait sûrement répéter à son père qu’elle avait fait une chute et sali son tee-shirt, et elle serait drôlement punie. Mais elle l’avait mérité et le plus honteux pour elle était de montrer à Karen Broome que sa famille avait élevé une petite maladroite. Quelle honte pour ces parents que ce que Madame Broome allait désormais penser d’eux à travers elle. Shamee baissa les yeux devant son professeur qu’elle avait parfaitement reconnue. C’était elle qui leur avait confié ces si délicieux petits animaux si doux et si attachants. Le fait que ce soit cette enseignante dont le cours avait tellement passionné Shamee augmenta encore la honte de celle-ci qui ne put que balbutier :

« Mon… mon tee… tee-shirt… »

Shamee était un peu obsédée par ça, le fait que son tee-shirt était sale et qu’elle allait probablement se faire punir. Plus rien d’autre ne comptait pour la honteuse petite fille qui avait très peur de son père et de la réaction de celui-ci. Elle se demandait comment Karen Broome allait réagir face à ce comportement honteux de la part d’une petite fille bien élevée, mais elle espérait que la sanction ne serait pas trop dure. Shamee n’avait pas envie de souffrir. Elle était consciente de ne pas s’être bien conduite et de mériter une punition, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle ne l’avait pas fait exprès et que ce n’était pas entièrement sa faute, pensées que son père aurait bien entendu puni en doublant la punition initiale, c’est pourquoi elle décida de ne pas parler de ses doutes à Mademoiselle Broome et de lui laisser l’entière responsabilité de la punir comme elle estimerait que ce serait nécessaire.