[TERMINE] A Strow Story [PV]

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Rappelons les faits, Léna et Eléa sont de sorties ce soir, ces dernières après avoir fait payer leur achat par un gars rencontré dans une boutique finissent par se faire toute belle, encore plus que d’habitude, puis une fois prête, elles filent en boite. La soirée est sympa, quelques verres se passent, mais aucunes n’est ivre ou autre. Léna, afin de rendre la pareille à son amie qui l’a mise au défi quelques heures plus tôt dans la boutique, décide de la mettre au défi à son tour. Bah oui, Eléa voulait savoir si Léna était toujours aussi capable d’utiliser son charme pour se faire offrir ses courses, défi réussi et relevé, maintenant, un peu de compétition ne pouvait pas faire de mal non ?

Léna était tranquillement au bar quand elle proposa son idée à la blondinette, un large sourire aux lèvres, elle expliqua les règles, ce qui était assez simple puisqu’il n’y en avait pas. Il ne fallait juste pas que les filles interviennent sur le mec qui était en train de se faire draguer, voila la seule condition, après tout les coups étaient permis. Bien sur, le but de ce défi, c’était tout simplement d’obtenir le plus de touillettes (c’est ce que disait Lena) qui étaient présentes dans tous les verres de cocktails de la boite. De plus, la boite avait une bonne majorité de garçons, ce qui était très agréable pour ce genre de défi, et les filles qui accompagnaient les garçons, et bien, elles n’en avaient rien à faire, elles étaient la pour s’amuser, pas pour trouver l’homme de leur vie.

« Prête Miss ? Alors à la fin de la chanson on y va, rendez vous au bar dans cinq chansons, comme ça, c’est plus simple pour compter. »

Elle écouta tranquillement, tout en finissant son verre, la chanson qui passait à ce moment la, puis lorsqu’elle fut finie, elle adressa un clin d’œil à son amie afin de lancer le top départ. Léna aimait séduire, ce n’était pas une grande découverte, mais devenir astucieuse pour entrer dans le jeu du garçon, c’était ce qu’elle préférait, leur faire croire monts et merveilles, rien de plus ne pouvait l’amuser. Elle repéra sa proie quelques mètres plus loin, un beau brun seul à une table qui n’arrêtait pas de la regarder. Quand le garçon est déjà accro, c’était presque dans la poche, il fallait juste éviter qu’il soit boulet et possessif, et le tour était joué. Arrivant à sa hauteur, la jeune fille s’installa face à lui, croisant les jambes lui laissant ainsi profiter de la vue sur ses cuisses.

« On ne s’est pas déjà vu ? »

Demanda alors le garçon d’un air intéressé

« C’est possible, mais tu as dut oublier de me laisser ton nom, parce que je n’oublie jamais un prénom. »
« Appelle-moi Luke. Alors, que viens-tu faire par ici ? »
« Je passe la soirée avec une amie, mais elle est partie de son coté et moi du mien, c’est mieux pour faire des rencontres non ? »

La jeune fille regarda le verre du garçon, il était de couleur bleu, la touillette dépassait du verre et appelait Léna silencieusement. Le fameux Luke lui annonça qu’il s’agissait d’un Blue Temptation, un cocktail à base de vodka, liqueur d’orange, de crème banane, de crème laitière et de liqueur de banane verte, bref, rien qu’a l’entendre, Léna en avait l’eau à la bouche. Luke lui proposa d’en boire une gorgée, la jeune femme accepta. Portant la paille à ses lèvres, elle sourit avant d’en prendre une gorgée. Le liquide coula dans sa gorge, brulant un peu sur son passage.

« Waouh ! Pas mal, un peu fort pour moi, mais pas mal… Dis, jpeux garder ton bidule la ? Pour me rappeler ton cocktail et en commander un la prochaine fois. »
« Euh, oui si tu veux… »
« Merci Luke, je vais danser un peu, à plus tard peut-être. »

Elle prit la touillette du jeune homme, laissant une vue sur son décolleté, puis se dirigea vers sa prochaine victime. Pour le moment, elle avait déjà une paille à son actif et elle n'avait surtout pas de temps à perdre à rester à discuter avec les mecs qu'elle accostait...

Un sourire s’étira sur ses lèvres. Les yeux sombres, les lèvres rouges, un jet de cheveux en arrière avec toute la grâce dont pouvait faire preuve une Mayan, et oui, elle était bien là. Bien vivante. Les épaules en arrière, la marche sûre, les visages se retournant à chacun de ses pas. Elle savait ce qu’elle voulait, où elle voulait aller, et qui elle voulait avoir. Son regard passant de proie à une autre, ses mains effleurant chaque personne sur son passage. Un vrai délice que d’écouter la musique effleurer ses sentiments, son âme et de revivre au milieu de la douce puanteur de la cigarette, de l’alcool et de ce qui pouvait en émaner de bien.. Dire qu’elle voulait être aussi pure que jadis. A quoi bon, ça aurait été pareil, elle se serait laissée tenter par l’enfer. Ce qui lui allait tellement bien, ce qui lui prodiguait une sensation intense à travers les veines. Elle n’avait pas besoin de drogue non, il fallait juste qu’on ne lui enlève pas son monde.. Ce triste monde d’addiction, de mensonge et d’argent..

Elle s’assit sur les genoux d’un jeune homme assez beau qui ne refusa pas un peu de compagnie. Puis sans un mot l’enlaça de ses bras pendant que lui la prenait par la taille. Un instant, un baiser et elle prit ce qu’il lui était du verre de sa victime, en écrivant son numéro sur la paume de la main du beau mec. Ensuite, elle se dirigea vers un autre qui avait l’air de célébrer un évènement important avec ses potes. Mariage hein ?... Pauve chou, il allait regretter sa décision la première semaine..

« Et ta.. femme tu crois vraiment qu’elle est aussi parfaite que moi ? »

Que de la franchise.. Personne ne pouvait la battre quand elle se mettait dans le bain, et elle allait le faire comprendre à Lena. Fuck tous ces principes depuis la mort de Chad. Céder au pêché ne peut que faire du bien, surtout quand le but du jeu était de gagner. Se faisant siffler par le groupe, pendant qu’elle chauffait par ses simples paroles le futur marié, elle laissa sa main glisser jusqu’à son verre Elle en but une gorgée, posa ses lèvres sur celle de la jolie personne qui allait avoir la corde au cou dans pas longtemps, et lui passa ce qu’elle avait dans la bouche avec la manière la plus sensuelle possible, avant de lui sourire, de prendre la petite paille et de disparaitre comme elle était venue.
La musique toujours aussi forte faisait bouger la moindre partie de son corps, un sentiment d’abandon, de confiance et d’exaltation. Qu’est ce que ça pouvait faire du bien de se sentir… bien. Ça faisait longtemps, tellement longtemps. Toujours est il qu’elle n’était pas prête à s’arrêter jusqu’à GAGNER. Belle soumission qui aurait certainement un grand impact sur ses futures décisions puisqu’elle regretterait son acte dès demain. Mais comment dire… Pour le moment, elle s’en fichait du moment qu’elle avait ce qu’elle voulait.. now.

Déjà la troisième chanson, Léna avait démarré un peu trop doucement, elle n’avait que trois malheureuses pailles qui se battaient en duel dans son sac à main. Elle ne voulait pas laisser la victoire à Eléa, bien trop souvent elle l’emportait, et cette fois, la jeune fille voulait avoir l’avantage. Elle savait que la blonde avait du talent, mais ce soir, c’était la brune qui allait s’en sortir, elle se le promettait intérieurement et décida de passer à la vitesse supérieure. Il fallait donc que la jeune femme se bouge un peu plus, et surtout qu’elle trouve une idée de génie pour attirer le plus de garçon afin d’en obtenir les pailles. Soudain, elle eu une idée, elle s’approcha du barman et lui murmura son idée à l’oreille. Le barman acquiesça d’un signe de tête et autorisa Léna à monter sur le bar. Heureusement qu’elle tenait encore debout, sinon la chute était assurée, et elle avait déjà eu le coup la dernière fois, en plus, Kaïn n’était pas dans les parages et ne pourrait pas lui sauver les fesses cette fois ci. La jeune fille commença donc à danser, attirant ainsi les regards, puis après avoir choppé le regard de plusieurs hommes, célibataires ou non, elle s’en fichait, elle retira son haut, se retrouvant ainsi en soutif. Léna s’allongea alors sur le bar et le barman posa plusieurs shooter sur son corps, une petite dizaine en faite, puis il laissa couler un peu de vodka sur son ventre, de son nombril à sa poitrine pour être précis. Les conditions pour venir boire ? Avoir déjà consommé et conserver sa paille. On la donnait à la demoiselle et on pouvait boire sur son corps, si avec cette méthode, elle n’avait pas de succès, elle pourrait alors rentrer chez elle et se mettre en boule dans un coin à pleurer.

La réaction fut immédiate, les garçons se bousculèrent pour venir boire un verre sur le corps de la jolie brune. Léna récupérer les pailles, le barman également et il était même solliciter pour en remettre rapidement d’autre. Etre mis à l’état d’objet, de femme plateau, ce n’était pas son tripe, mais pour gagner, qu’est ce qu’elle ne ferait pas après tout… En plus, elle avait promis au barman un petit truc après son service, et comme il n’était pas spécialement moche, ce n’est pas comme ci elle se forcerait à tenir son engagement… En plus, si le gars lui plaisait pas, bah elle aurait disparut comme elle le faisait bien souvent après avoir trop parlé ou trop bu… Bref, ce soir, elle comptait gagner et au pire, elle s’enverrait en l’air avec le barman, que demander de plus ? Ah ! Quatrième musique entamée, avant dernière chance de reprendre l’avantage. La jeune femme prit ses pailles, en une chanson elle avait réussi à en chopper une bonne quinzaine, c’était pas mal et peu payé pour ce qu’elle avait engagé à coté de ça… Ou en était Eléa ? En voila une bonne question, elle se la poserait après, pour le moment, un beau brun vint l’accoster pour lui proposer quelque chose de très intéressant.

« Dis ma belle, sympa ton show… ça te tente le carré V.I.P pour une petite soirée avec mes potes… tu danses, on te paie pour te regarder, on ne te touche pas de toute façon t’inquiète tu peux demander à un vigil de venir si tu as un doute, ça te dit ? »

« C’est par où le carré V.I.P ? »

Le jeune homme devina donc qu’elle était d’accord, Léna expliqua qu’elle n’avait qu’une dizaine de minute devant elle et cela ne sembla pas déranger le garçon. Elle entra donc dans le carré V.I.P et découvrit un petit groupe de sept ou huit garçons, tranquillement assis à fumer, boire, et lorsque la jeune femme entra, toute l’attention fut porté sur elle…

Un sourire à croquer sur les lèvres, elle laissa ses fines mains se poser sur l’objet de ses désirs, n’arrêtant pas de danser avec le bogoss en même temps. Qu’est ce que ça pouvait être divertissant de se laisser aller dans ce rythme lent et excitant. Juste pouvoir respirer un peu, entre des bras musclés, un verre à la main, dansant comme un serpent sous l’influence d’une musique ensorcelante. Elle avait beau se dire que c’était à cause de son défis qu’elle ressentait une satisfaction pareille, le fait est que son monde lui manquait, que toute cette mascarade, ce tableau virtuel de joie et de bonheur superficiel lui manquait. Une clope dans la bouche, elle huma la fumée qui s’en échappait en goûtant au plaisir nocturne. Embrassant des lèvres inconnues, mêlant ses mains à d’autres, puis prenant fièrement ce qui lui revenait de droit, à savoir les pailles de ses jolies victimes. Enfin quand elle disait victimes… Elles ne l’étaient pas du tout puisqu’elles s’amusaient autant qu’elle.
Les bras en l’air, sa tête rejetée doucement en arrière, elle continua de danser en oubliant presque le but du jeu. Sa main se posa sur un verre qu’elle glissa jusqu’à ses lèvres.

L’alcool lui brûla la gorge. Doux mélange qui lui rappela tant de souvenirs qu’elle avait laissé derrière elle… Oui tant de souvenirs comme… Chad… Son Chad… Mon Dieu, Chad.. Il était mort.. Qu’est ce qu’elle foutait là. Avec tous ses gens qu’elle ne connaissait pas, avec cette puanteur qu’elle avait pensée délicieuse il y a à peine deux secondes… Elle se prit la tête dans les mains, toujours debout là, sur la piste de danse, immobile, les yeux vides.. se sentant soudain sans espoir, perdue dans un univers qui lui rappelait son cousin, ses parties, ses afters, sa tendance à se battre pour être le meilleur, à detester Leo, à s'autodétruire comme elle.. Leo, Chad, Elle.. désillusionnés de cette vie dorée qu'on leur a prodiguée depuis leur naissance. Essayant d'échapper à ce qui pourtant en ferait rêver plus d'un, à cette joie de tout avoir, ce bonheur d'être mieux que les autres.. Ils n'en voulaient pas. Ils ne voulaient rien. Juste essayer de vivre loin des mauvaises langues, de la presse, du fric, des soirées, d'eux mêmes. Parce qu'il n'y avait pire ennemi que soi même. Et Elea était bien placée pour le clamer haut et fort. Des ombres bougeaient lentement autour d’elle. La musique se faisait plus lente, plus douloureuse. Et elle.. Elle commençait à danser. A bouger sans arriver à penser à autre chose qu’à Chad, qu’à sa promesse, qu’à ses promesses.. Une larme, deux, trois… Elle avait envie de crier mais n’en faisait rien, prise au piège après avoir bu ce poison, goût brûlant de regrets et de plaies toujours ouvertes.

Un jeune homme vint se coller à elle, entoura sa taille de ses bras et commença à lui lécher le cou, en bougeant avec elle sous le rythme de cette musique damnée. Elle le laissa lui susurrer des ‘je te veux’, des ‘tu sais que t’es super bonne’.. Elle ne l’écoutait pas, déconnectée de la réalité. Elle se laissa embrasser encore et encore, laissa ces mains sales se poser sur son dos, ses hanches pour arriver à ses fesses.. Elle ne sentait toujours rien. Même quand il l’a prit par la taille et qu’il commença à marcher en direction de la sortie. La douleur doux poison de la beauté, avait cité un jour William Shakespeare.

C’est dans des moments comme celui-ci que la jeune femme se disait qu’elle devrait peut-être ralentir sur les défis. Prête à tout pour gagner, la voila qui était seule dans le carré V.I.P avec des hommes peut-être en manque d’affection, ou simplement présent pour faire la fête sans leur copine. Bref, heureusement qu’il y avait un vigil devant l’entrée pour lui éviter de finir dans un coin à se faire prendre par tous les hommes. En tout cas, la prochaine fois, elle y réfléchirait à deux fois avant d’accepter ce genre d’invitation. Pour le moment, voyant donc que les garçons voulaient juste un peu de spectacle du même genre que venait de leur offrir Léna quelques instants plus tôt, la jeune femme se laissa guider par la musique pour faire son show. Elle avait pris un boa de plume pour danser avec, attiser les garçons, les chauffer, les titiller, bref, les allumer du mieux qu’elle pouvait. Après tout, c’était bien pour ça qu’ils l’avaient fait venir non ? Si c’était pour se regarder dans le blanc des yeux, ils étaient mal barrés avec la demoiselle, elle avait un défi sur le tapis, et il fallait bien qu’elle le remporte. Le garçon qui l’avait invité commanda de nouveaux cocktails, et la jeune fille eut les yeux pétillants quand le serveur arriva avec un paquet de petites pailles. Elle continua donc à danser, ondulant son corps autour de la barre prévu pour les danseuses, et lorsque les garçons avaient le regard complètement occupé sur sa poitrine ou même ses fesses, elle en profita pour subtiliser les pailles, les cachant dans son soutien gorge en attendant de pouvoir les glisser avec les autres dans son sac. Le show se termina au bout des dix minutes qu’elle avait annoncées, et le garçon lui donna une petite liasse de billet pour la remercier de la prestation. Il lui proposa de rester un peu plus, et lorsqu’elle allait lui répondre qu’elle avait un petit truc à régler avant de revenir, elle se leva donc mais le garçon la retint par le bras, lui disant qu’elle les avait bien allumé, elle devrait donc aller plus loin.

« Lâche moi tout de suite, je t’ai rien demandé, tu avais besoin de moi pour faire plaisir à tes potes, je crois que tu as eu ce que tu voulais, maintenant, si tu veux une p*te, tu n’es pas au bon endroit. »
« Tu étais bien contente quand je t’ai donné l’argent, c’est tout comme à mes yeux ! »
« Bouffe le ton argent, j’en ai pas besoin, maintenant, je me casse moi ! »

Elle lui jeta ses billets à la figure, et reprit son bras d’un mouvement brutal qui lui ferait surement un très beau bleu du lendemain mais bref… Elle retourna dans la salle et le spectacle qu’elle voyait à présent ne lui indiquait rien de bon pour autant. Eléa était dans une sorte d’état second, elle était en train de danser avec un garçon qu’elle ne connaissait et don les pratiques étaient un peu trop perverses pour plaire à la blondinette. D’ailleurs, pourquoi celle-ci ne réagissait pas ? Il était en train de l’entrainer vers la sortie, et celle-ci semblait avoir complètement oublié Léna, le défi, et connaissait Eléa, ce n’était pas normale. Quoi qu’il en soit donc, elle devait rattraper son amie, la récupérer et la faire se ressaisir. La jolie brune traversa tant bien que mal la salle, se faisait arrêter pour son spectacle, des demandes privées, et autres demandes plus personnelles aussi. Bref, lorsqu’elle arriva à la sortie de la boîte, elle attrapa le bras de son amie, provoquant ainsi la colère du garçon.

« Une à la fois ma belle ! Je m’occupe d’elle et après ça sera ton tour ! »
« Je ne crois pas non, tu vas lâcher mon amie, et aller te faire du bien tout seul, moi je la récupère et on rentre. »
« Elle n’a pas l’air de vouloir te suivre, donc tu devrais la laisser faire ce qu’elle veut, elle est assez grande comme ça non ? »
« Ecoute, soit tu la lâches, soit tu vas regretter ton choix, et crois pas, tu ne sais pas à qui tu as affaire. »
« J’ai hâte de voir ce que tu vas faire avec tes petits bras princesse ! »

Il n’avait pas tord sur un point, c’est qu’elle ne pouvait pas lui mettre de droite digne de ce nom, elle n’était pas assez musclée, et bien sur, sortir sa baguette ici serait une très mauvaise idée, il lui fallait donc réfléchir vite. Une chance que le vigil l’avait suivi dans sa panique et qu’il arriva juste derrière elle.

« Un souci mademoiselle ? »
« Oui, Monsieur ne comprends pas que mon amie n’est pas en état de décidé de ce qu’elle veut ou non, et j’aimerais qu’il me laisse la ramener chez nous, seulement, il ne semble pas particulièrement coopératif. »
« Allez Hugo, si tu veux entrer encore un jour ici, laisse cette demoiselle rentrer avec sa copine, ça serait bête pour toi de gâcher tes entrée pour une fille défoncée tu ne crois pas ? »
« Quel la récupère sa pouf de copine, je me serais ennuyée avec de toute façon... »

Le garçon envoya valser Eléa et le vigil la récupéra juste à temps, Léna était trop loin et la jeune fille se serait écroulée si l’homme n’avait pas été la. Bref, le fameux Hugo fila et le vigil laissa Léna s’occuper de son amie. Il les emmena dans une salle sur le coté, à l’abri du monde, laissant ainsi Léna et Eléa discuter un peu. Enfin, il fallait déjà que Léna devine pourquoi son amie était comme ça…

« Eléa ! Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi tu allais suivre ce gars ? Hé ! Je te parle hein ! Eléa ??? »

Elle adressa un sourire au vigil, le remerciant pour ce qu’il avait fait, et surtout, pour les laisser toute les deux. De son coté, le jeune homme retourna dans la salle pour faire son travail, indiquant à Léna qu’il reviendrait de temps en temps pour voir si elle n’avait besoin de rien.

Tant de choses se bousculaient dans la tête de la blonde, à commencer par ce qu’elle allait arriver à faire de sa vie après cette nuit. La solitude la pesait, à tel point qu’elle préférait encore s’abandonner à n’importe qui du moment qu’elle n’avait plus cette boule dans la gorge. Même l’argent n’arrivait pas à lui faire oublier Chad, et pourtant, elle avait toujours cru dur comme fer que tout était possible à acheter : les fringues, le mobilier, les villas, l’amour, les êtres humains, la planète entière.. Elle. Ses illusions de prince charmant avaient disparues en même temps que la perte de sa virginité. Un monstre lui avait tout prit, elle s’était réveillée d’un rêve, d’une hallucination. Elle avait alors cru au karma : A force de traiter les autres mal, elle avait finit par goûter au mal être elle-même en se voyant souillée, détruite, n’ayant pas d’amour propre pour arrêter le massacre qu’avaient été ses fiançailles. On avait voulu qu’elle joue un rôle, elle avait finit par se donner. On avait voulu lui faire comprendre qu’elle n’était qu’un objet taché dE sang pur, elle avait finit par se donner, on avait voulu qu’elle souffre en silence, qu’elle trouve l’amour dans les bras d’un être abominable qu’elle ne connaissait pas, elle avait finit par se donner. Oui donner son corps, son être, sa pureté, son silence, son âme. Elle avait su alors pour la première fois ce qu’elle était vraiment : Un mensonge.

Alors elle avait voulu changer, elle avait voulu reprendre de bonnes bases, celles qu’elle cherchait encore maintenant. Elle avait cessé d’être une garce, avait trouvé l’amour, l’avait perdu, l’avait retrouvé, l’avait perdu encore, avait joué, avait essayé de devenir quelqu’un d’autre, de se terrer dans un silence et d’essayer d’enfouir au plus profond d’elle-même le feu qui brûlait dans chacun de ses membres, celui qu’elle appelait la perfection. Elle n’était arrivée à rien.. A croire qu’elle n’était bonne qu’à se mutiler avec des pensées sordides et à essayer de détruire ceux qui vivaient un bonheur parfait. Elle ne pouvait plus se regarder dans un miroir, trop de sang sur les mains, trop de regrets qui lui ternissaient son passé. Si Chad était là, il lui remonterait le moral.. Sa moitié était morte, elle ne pouvait plus compter que sur elle. Comment ne pas se faire bouffer par tous ces requins…

Puis elle vit Lena se ramener, puis un lot de paroles entre elle et le mec qui se tenait à coté d’elle. Elle ne capta aucun mot, trop absorbée par un noir désir : Celui de disparaître comme la fumée d’une cigarette, de s’élever, de s’évaporer, se mêler à l’air, pour ne plus être, ne laisser rien derrière. Elle se sentit tomber, des bras la prendre, la remettre sur pieds, puis Lena se rapprocher d’elle et lui demander ce qui ne va pas, d’une voix douce qu’elle arriva finalement à entendre. Sa vue s’embrouilla pendant qu’elle essayait d’ordonner ses pensées

« Il me manque… Tellement.. J’ai l’impression d’être rien sans lui »

Elle baissa les yeux, la voix étouffée avant de finir

« Il y avait plus que de l’amour entre nous, il n’était rien sans moi, je n’étais rien sans lui.. C’est.. impossible que j’arrive à exister sans lui. Je me sens vide, tu ne peux pas imaginer le mal que ça me fait »

Essuyant les larmes qui n’arrêtaient plus de tomber, elle essaya de se ressaisir sans y arriver pour autant

« La douleur que je ressens est pire que celle que j’ai ressentit en perdant Damian. Je n’aurais jamais cru que Chad crèverait avant moi. Je lui ai fait une promesse le jour des funérailles, celle de ne pas boire, de ne plus toucher à ce qui l’avait détruit.. Je ne l’ai pas tenue Lena. Je l’ai trahi… »

Si on faisait un résumé de cette soirée pour le moment, jamais on aurait pu croire que ça aurait tourné ainsi. D’abord les filles s’étaient relativement bien éclatées, mais voila, Eléa n’était pas encore prête à tenir face à des défis. La jeune femme était prête à tout pour réussir, et on ne pouvait pas lui en vouloir, Léna était pareille, à la différence qu’elle n’allait jamais trop loin dans le danger. Ce soir encore en était la preuve, elle n’avait pas voulu aller plus loin avec les garçons et était partie sans leur rendre vraiment de compte. En plus, il y avait eu le souci avec sa meilleure amie qui lui avait permis de réagir au plus vite, mais au final le résultat était la, et la blonde n’était pas au meilleur de sa forme. Tout cela pour dire donc, qu’à part un innocent petit défi, jamais Léna n’aurait pensé que ça aurait fini ainsi. Elle était à présent dans une salle isolée de la boîte grâce au videur, elle devrait peut-être le remercier ensuite, mais on verrait ça plus tard, pour le moment seule la santé de son amie comptait.

La blondinette restait silencieuse, le regard vide, comme si elle ne réalisait pas tout ce qui se passait autour d’elle. D’un coté, l’alcool avait du pas mal la secouer, et Léna ne savait pas ce qu’elle avait pris en plus. Le mieux serait peut-être qu’elle vomisse, mais pas sur la jolie tenue de la brune, sinon elle allait déguster. Bref, elle continuait de parler à Eléa, essayant de la sortir de ce brouillard sans fin et se retint tant bien que mal de ne pas la secouer. Pas sur que ce soit une très bonne façon de la ramener sans séquelles. Après quelques minutes de silence, Léna commençait à se demander si elle ne devait pas transplaner à Sainte Mangouste et demander un coup de main à Erwan ou William pour qu’ils s’occupent de la jeune femme. Seulement voila, Eléa se mit à retrouver la parole, et Léna ne comprenait pas tout ce qu’elle disait jusqu’à ce qu’elle parle de Chad. Une boule se forma dans sa gorge, parlait du garçon était toujours un peu douloureux pour elle, c’était son meilleur ami, son amant préféré, bref, un gars difficile à oublier, et voir la demoiselle dans un tel état parce qu’elle avait manqué à sa parole, et bien, ça n’allait pas aider Léna à la remettre d’aplomb.

« Puce ! Je sais qu’il te manque, c’est également mon cas tu sais, mais faut qu’on passe au dessus de ça, qu’on continue à avancer, tu crois qu’il serait content de te voir comme ça ? Et puis, t’es pas parfaite, tu as le droit d’avoir des moments d’égarements il en a déjà eu lui aussi… »

Bon d’accord, ce n’était peut-être pas les même égarements, seulement il fallait que Léna trouve de quoi rassurer son amie, et pour le moment, ce n’était pas si facile que ça à faire. Elle la tenait dans ses bras, puis sortie un mouchoir de son sac et lui donna.

« Je sais que Chad et toi, c’était une vrai histoire de complicité, qu’il était un peu ton double, mais tu ne vas pas t’arrêter de vivre, au contraire, maintenant, tu dois vivre pour deux, faire ce qu’il ne pourra plus faire. C’est à toi de te ressaisir et faire en sorte que tu ailles bien, qu’il soit fier de toi, que tu réussisses malgré ce que les gens peuvent penser de toi. Si tu ne le fais pas pour toi, fais le pour lui. »

Léna en donneuse de conseils, c’était la meilleure, mais ça pouvait fonctionner, ces conseils n’étaient pas complètement stupide, c’était même carrément vrai et fondé, il fallait qu’elle reprenne le dessus, c’est ce qu’avait essayé de faire Léna en tout cas, et elle semblait sur la bonne voie. Quand à Eléa, elle vivait chez la brune, alors quitte à la surveiller le temps qu’elle aille mieux, Léna le ferait, mais en attendait, la jeune femme devait se reprendre et cesser ses larmes.

« Tu veux que je demande au videur de nous apporter un truc sucré ? Ca devrait te faire du bien, ou un verre d'eau ? »

Lena savait comment réconforter la blonde, c’est peut être ça qui les rapprochait toutes les deux. Ça et la mort de Chad. Elles ont toutes les deux été affectées par les mêmes raisons et donc chacune soutenait son amie comme elle pouvait. Elles avaient beau se détester quelques fois, se battre pour avoir un mec, montrer qu’elles sont parfaites, elles resteraient toujours amies avant tout. L’ex perfect prit la belle brune dans ses bras, le regard larmoyant. Ses mots lui redonnaient espoir, la laissait croire en l’avenir, peut importe ce qui pourrait s’y passer. Le fait est qu’il y en avait bien un. Avec ou sans Chad. Avec ou sans Damian. Avec ou sans sa famille. Trop de gens l’avaient abandonnée, et on la prenait pour la méchante sous prétexte qu’elle lançait quelques piques et qu’elle savait ce qu’elle voulait et qui elle voulait. On lui avait attribué le mauvais rôle, et elle devait faire avec. Son mascara avait coulé sous les larmes, ses lèvres rouges tremblaient encore mais ses idées étaient bien en place. Elle avait droit aux erreurs comme tout le monde, même si les siennes n’arrêtaient pas de se répéter.. toujours. C’était comme ça elle ne pouvait rien changer elle n’avait qu’à fermer les yeux et se laisser aller comme tous les êtres humains de cette planète. Le pêché faisait partie de la vie, il l’enveloppait. Le blanc et le noir s’entremêlaient pour donner un magnifique mélange. Le doux poison que pouvait procurer la vie, en un souffle, en un regard, en un toucher. C’était si facile de souffrir.

« Merci »

Dire je taime. Etre brisée ensuite. Le redire encore. Etre rejetée. A croire que ça ne voulait rien dire d’aimer quelqu’un anymore. Elle se noyait dans son propre piège en n’écoutant plus les paroles de sa mère. Oui elle avait beau la haïr, selon elle garder son cœur et ses sentiments pour soi protégeaient de tout. Elle se sentait libérée. Vraiment. Une bonne nuit de sommeil et ça irait encore mieux.

« Non, je veux rentrer… On rentre Lena ? »

La brune fut d'accord. Elles transplannèrent dans lappartement de Lena et Elea pu s’étaler sur le sofa du salon sans même enlever ses vêtements. Ses yeux se refermèrent et elle put rejoindre le paradis des rêves.
[END]