Senteur violette [PV]

Ce qui était bien quand on finissait sa semaine et qu'on avait grand besoin de se détendre, c'était qu'on pouvait prendre un bain. Les dortoirs des filles étaient tous équipés de douche, mais seuls un sur deux avaient la chance d'avoir une baignoire. Ce n'était bien évidemment pas le cas du dortoir des 7èmes années ~~qui du coup, avait été renommé le dortoir d'Anali', vu qu'elles étaient deux et seulement deux à présent, à être dans la la chambre~~, qui ne possédait qu'une salle de bain équipée douche. Ce n'avait jamais été un problème pour les occupantes des lieux qui n'avaient jamais hésité à demander la permission d'occuper les bains de leurs voisines durant l'année. Poufsouffle c'était un peu l'entraide et le partage à foison, ainsi aucune fille n'était du genre à réserver sa salle de bain à son dortoir, dès qu'il y avait un problème, aucune n'hésitait à venir demander l'emprunte de la salle de bain à une voisine, c'était comme ça.

Ainsi quand Eli et Ana voulaient prendre un bain ~~soit une fois par an, vu qu'elles ne se lavaient jamais~~, elles allaient squatter la salle des bains de leurs voisines, à savoir celle des 5èmes années filles.

Ce jour là, Elizabeth termina son dernier cours par un devoir et tandis qu'Ana trainait avec Adrien, Eli quitta Alban pour se diriger vers les dortoirs. Elle voulait à tout prix prendre un bain pour faire un peu le bilan de sa semaine et être un peu seule aussi, avant de passer la soirée avec Ana, Adrien et Alban. La jeune fille fila donc vers les sous-sols, vers sa salle commune, son dortoirs, puis prit toute les affaires dont elle avait besoin (soit un peignoir et des pantoufles). Après avoir enfilé son peignoir blanc, Elizabeth attrapa son shampoing, son gel douche et se dirigea vers le dortoir voisin, soit celui d'Ophélia, Eva-Rose, Abbygaël, Jane, Bérénice et Kayliah ~~que du beau monde, donc~~.

La jeune fille frappa à la porte, et n'ayant pas de réponses, s'aventura à entrouvir la porte, pour voir si quelqu'un s'y trouvait. Comme on pouvait s'y attendre, il n'y avait personne. Après tout il était 16h et de mémoire de préfète, il n'y avait que les 7èmes années qui ne terminaient pas à 16h30 le vendredi ~~ceci peut s'appeler aussi 'privilège' selon les avis~~. Bon... Que faire ? Elizabeth hésita à entrer et à emprunter la baignoire aux filles, mais l'un dans l'autre, les jeunes filles ne lui avaient jamais refusé l'entrée, bien au contraire, elles avaient toujours été très enthousiastes. Au fond, de mémoire d'homme (enfin de femme, même), Elizabeth n'avait jamais vu un Poufsouffle râler ~~à part Roman, mais c'était un cas à part. Et Joshua aussi, mais ça n'en parlons pas~~ mais après tout la patience devait être une qualité de Poufsouffle, quand on y réfléchissait.

Elizabeth entra donc dans la chambre puis fila directement vers la salle de bain des filles. Une fois qu'elle y fut, elle actionna le robinet de la baignoire, empêcha l'eau de fuir, et n'hésita pas à verser un flacon entier de produit pour bain moussant. Après tout elle était là pour se détendre, non ?! Une très bonne odeur de violette se fit sentir dans toute la salle de bain et Eli ferma la porte, pour être sûre de ne pas être surprise. Une fois que le bain commença à se remplir, Elizabeth enleva son peignoir et entra dans la baignoire. Ahh ! Que ça faisait du bien, tiens, de sentir l'eau chaude sur sa peau ! Puis la mousse dessus était elle aussi très agréable en sentir, elle était épaisse et douce. Rien à voir avec la salle de bain des préfets, en fait, où certes ça sentait bon (même si le choix de parfum était limite, puis on n'avait pas que ça à faire que d'investir dans des produits de bain pour piscine hein !) mais carrément moins qu'ici ! Puis si là haut c'était plus grand, vous aviez beaucoup de chance de rencontrer quelqu'un (un préfet, soit), et quelqu'un que vous n'aimiez peut être pas. D'un c'était génant quand vous preniez un bain, mais en plus de ça Eli n'avait pas spécialement envie de voir Fredericke, à l'origine de l'expulsion d'Anabelle, qui devait de toute manière passer tout son temps là haut.

(717)

La journée avait été éprouvante pour Eva-Rose, c’était le moins qu’on puisse dire. Non seulement les professeurs avaient été pénibles avec les cinquièmes années, ne cessant de leur dire que le mois de novembre commençait et donc que les BUSEs se rapprochaient toujours un peu plus, mais ils avaient profité de la moindre erreur de chaque élève pour rappeler aux pauvres collégiens à quel point cette échéance était importante pour leur avenir et que la réussite à ce premier grand examen exigeait beaucoup de travail et de concentration. Enfin, et pour favoriser cela, ils n’avaient pas oublié de leur donner une pile conséquente de devoirs à faire pour la semaine suivante, ce qui impliquait que le week end qui approchait ne serait pas non plus de tout repos, non seulement pour Eva-Rose qui comme d’habitude s’était avancée, mais pire encore pour ses camarades adeptes du dernier moment. En tout cas, en ce vendredi soir, alors que d’autres s’étaient déjà précipités à la bibliothèque, la rouquine comptait bien se détendre dans un grand bain chaud en prévision de ce qui l’attendait dès le lendemain.

Avec une rapidité et une impatience qui ne lui étaient pas coutumières, Eva-Rose monta deux par deux les marches qui la menaient à la salle commune, puis au dortoir des filles de cinquième année afin d’y prendre ses affaires : de quoi se changer, se coiffer et se laver (mais dans l’autre sens, vous l’aurez compris).La demoiselle mit d’ailleurs un peu de temps à tout choisir, non qu’elle soit d’humeur coquette et hésitait entre plusieurs vêtements, mais plutôt qu’un ouragan avait dû passé dans le dortoir qui était donc passablement en bordel. Évidemment, la rouquine ne put s’empêcher de tout ranger par un efficace sort de nettoyage. Seulement, elle était tellement fatiguée qu’elle dût s’y reprendre à deux fois. Vraiment, un bain tranquille avec un livre à lire lui était nécessaire. Elle emporta cela également.

Une autre épreuve l’attendait cependant : la porte de la salle de bains des cinquièmes années était verrouillée. Eva-Rose se dit que cela devait être une première ou deuxième année qui s’était entraînée à lancer des sorts ici, ce qui l’ennuyait passablement, elle qui, à cet âge, ne faisait pas ce genre de bêtise. ~~Elle était bien trop mature~~ La Poufsouffle n’avait jamais compris en quoi embêter les autres pouvait être amusant, et quand elle devait s’exercer pour ses devoirs, elle faisait toujours en sorte de ne gêner personne Bon, en même temps, cela faisait peut être aussi qu’on ne la connaissait pas vraiment, car sa discrétion était totale et non limitée à ce domaine.

L’idée de frapper pour vérifier qu’il n’y avait personne dans la salle de bain ne lui vint pas à l’esprit : elle était la première du dortoir à être remontée dans la salle commune et elle ne pensa pas aux septièmes années, qui elles n’avaient pas la chance d’avoir de baignoire dans leur salle de bain. En tout cas, la Poufsouffle dût se résoudre à de nouveau sortir sa baguette :

- Alohomora !

Cette fois-ci, il n’y eut aucun problème pour lancer le sortilège : celui-là était l’un des premiers qu’elle avait appris à son arrivée à Poudlard et pouvait presque le lancer sans prononcer la formule. Elle devait encore faire un peu de progrès de ce côté, mais les sortilèges informulés, qui n’étaient pas au programme de la cinquième année et donc des BUSEs, n’entraient pas vraiment dans ses priorités. Une fois qu’elle eut entendu le déclic annonçant l’ouverture de la porte, Eva-Rose poussa le battant de bois…

…pour se retrouver dans la vapeur d’eau jusqu’au cou, si l’on peut dire ainsi. Il ne lui fallut pas longtemps pour remarquer que finalement, il y avait quelqu’un dans la salle de bain, et que ce quelqu’un n’était autre que l’une des préfètes, Elizabeth Harris. Ni une ni deux, Eva-Rose fit marche arrière et sortit de la salle de bain, puis ferma la porte contre laquelle elle se colla, de nouveau toute rouge.

- Dé…désolée Elizabeth. Je ne savais pas que tu étais là.

Se sachant (presque) seule, Eva-Rose avait parlé assez fort. Histoire d’être entendue par la septième année. Quand même.

[695 mots]

Une fois presque entièrement immergée dans son bain, Elizabeth essaye de se relaxer un maximum. Elle voulait faire un petit point de sa semaine passé, loin des gens, loin des interférences, et loin des soucis en général. Elle s'accordait ce petit moment de faiblesse pour littéralement s'isoler et fuir tout ce qui pouvait l'effrayait ou la contrarier.

Ainsi donc elle s'efforça de ne pas penser à ce qu'avait fait Fredericke à Anabelle. Fredericke qui était pourtant son amie, là, Beth devait bien avouer qu'elle avait été passablement surprise, et en mal. Elle était surtout très remontée contre l'administration, qui sur ce coup là, avait été particulièrement injuste. Certes Ana méritait une sanction (Elizabeth ne remettait pas du tout ça en question), mais Fredericke en méritait une aussi, et la seule raison pour laquelle elle n'avait pas été destituée elle aussi, c'était qu'elle était de Gryffondor, tout comme la directrice de Poudlard. Une injustice de plus dans ce bas monde.

Eli avait été à deux doigts de quitter son poste, également, par soutien envers Anabelle et en signe de protestation contre l'administration, mais son amie l'en avait dissuadée. Tant pis, le principal avec ce problème là, c'était qu'Eli et Ana soient du même avis sur la question et se soutiennent mutuellement. Elizabeth soutenait naturellement Anabelle, et tentait depuis plusieurs jours de lui changer les idées avec des moyens toujours plus variés. Elle avait un peu de mal en fait, puisque pour elle-même, le moral n'y était pas vraiment. Anabelle plus préfète, quoi !

Fort heureusement la donne avait un peu changée ce matin, où Elizabeth avait reçu une lettre de Gwenog. De Gwenog Jones ! De quoi rendre la jeune fille hystérique, et folle de joie, du moins, d'avoir une réponse. Elle n'avait cependant pas encore ouvert la lettre et avait promis de le faire ce soir, avec Anabelle.

Tout ça avant d'entendre la porte s'ouvrir brusquement, sans qu'Eli n'ait entendu quelqu'un la dévérouiller. Ah, mais ah ! Sous le coup de la frayeur Elizabeth avait glissé dans son bain, s'immergeant pour le coup totalement. Elle ressortit quelques instants plus tard de l'eau, la tête et les cheveux complètement trempés, et s'essuya les yeux. Flûte, qu'elle avait eut peur !

Se retournant vivement pour voir de qui il s'agissait (à vrai dire en fille de 5ème année, on avait le choix !), Eli ne trouva qu'une porte fermée ~~elle avait bu ou quoi ?~~, et entendit quelqu'un parler derrière la porte. La jeune fille avait du avoir peur d'avoir dérangé Eli et était ressortie aussi sec. Et d'après la voix, il s'agissait d'Eva-Rose.

« Non, non Eva, tu peux rentrer, ce n'est pas grave ! »

Eli trouvait quand même le paradoxe de la situation assez comique. C'était elle qui s'excusait alors que c'était Elizabeth qui empruntait la salle de bain, sans permission ? Un comble ! La porte s'ouvrit de nouveau, et Eli ajouta :

« Et c'est moi qui m'excuse, d'emprunter votre baignoire alors que vous n'étiez pas là, quand même ! »

Bon d'accord Eli savait que ses amies ne lui le refuserait jamais, mais sur le principe, Eli n'avait pas à être là. Et ce n'était sûrement pas à Eva d'être génée, sans rire ! Elizabeth était de toute manière bien cachée sous ses bulles et seul le haut de ses épaules se voyaient, ainsi que sa tête. Autant dire, rien qui ne pouvait géner !

(569)

Toujours le dos contre la porte de la salle de bain, rouge comme une tomate ayant prit un coup de soleil, Eva-Rose attendait une réponse d’Elizabeth. Nul doute que si quelqu’un passait par là, cette personne la prendrait pour une folle, ce qui ne changerait d’ailleurs pas grand-chose de d’habitude, mais quand même. Entendre des rumeurs était une chose, se le faire dire en face en était une autre, et la rouquine savait parfaitement ce qu’elle préférait entre les deux. Au moins, quand on ne lui parlait pas, elle n’avait pas à tenter de formuler une réponse en bafouillant et en rougissant. Bref, mieux valait que personne ne passe, surtout si c’était une de ces commères telles qu’Ophélia ou Abbygael. En quelques minutes, la nouvelle serait répandue dans tout Poudlard et la rouquine n’avait pas vraiment besoin de ça.

Heureusement, Elizabeth ne se formalisa pas de l’entrée peu cavalière de sa cadette et Eva-Rose put retourner dans la salle de bain, à l’abri des regards, même si être dans la même pièce qu’une fille de sa maison, plus âgée, nue dans l’eau était aussi un peu gênant. La préfète de Poufsouffle était-elle vraiment sûre de ce qu’elle disait, parce que bon, une fois les excuses acceptées, la rouquine rouge comme une tomate (je l’ai déjà précisé je sais) serait partie sans rien dire et l’incident aurait été clos. Mais d’ailleurs, pourquoi ne le faisait-elle pas ? En voilà une question, qu’elle est bonne. Peut être, on peut l’imaginer, que la cinquième année n’avait rien d’autre à faire et qu’elle ne comptait pas se laisser piquer la place ? C’est une idée comme une autre.

Puis Elizabeth commença à s’excuser. Ouh là, il y avait un problème, deux personnes ne pouvaient pas s’excuser pour la même bêtise. Ce serait comme punir le meurtrier et le mort au jugement, totalement fou, non ? A moins de juger les suicides. Mais ne partons pas dans ce genre de débats macabres qui n’intéressaient pas du tout Eva-Rose, stupidement debout qu’elle était dans la sale de bains des cinquièmes années de Poufsouffle en face d’une septième année qui la squattait, mais ça n’était pas grave, et surtout qui prenait son bain. Situation très gênante pour la jeune Watters qui n’était pas habituée à cela et ne savait pas trop quoi faire.

- Tu n’as pas à t’excuser, on n’était pas là, comme tu l’as dit. J’aurais dû frapper ou appeler avant d’entrer. Je croyais que c’était une mauvaise blague d’un gamin. Ca arrive de temps en temps.

Eva-Rose se tourna un instant vers la porte, histoire de vérifier qu’elle était bien fermée, pas que l’histoire se répète et que pour le coup, ça devienne encore plus gênant, surtout si la personne en question était…enfin, vous le savez, je l’ai déjà précisé, donc restons-en aux faits.

- Faudrait mettre un truc pour dire que c’est occupé, un peu comme ont les moldus. Ca nous éviterait ça.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Eva-Rose, malgré toute sa gêne, arrivait à parler normalement. C’est qu’avec le temps et les rencontres qu’elle faisait depuis le début de l’année, ça s’arrangeait. A moins que ça ne soit totalement autre chose dont elle n’avait pas conscience. A surveiller.

[537 mots]

Des gamins venaient souvent faire des coups comme ça ? Aha, Eli tenait bien à son rôle de préfète, et n'aurait pas hésité à venir aider les jeunes filles à dénicher le nom du ou des coupables ~~Roman ?~~ pour leur faire la leçon ! Mais bon dans tous les cas, si Eli c'était enfermée ici, c'était plus pour prendre un vrai bain, que pour faire une blague aux filles de 5ème année, mais ça Eva le savait.

« Non, non, juste moi. Mais c'est bien pire qu'un gamin je te l'accorde ! »

Eva semblait un peu gênée donc elle essayait de mettre un peu à l'aise la jeune fille. Elizabeth n'était quand à elle pas franchement dérangée par la présence de sa jeune camarade, pas vraiment même. S'il s'était agit d'un garçon, d'une fille qu'elle ne connaissait pas, ou encore quelqu'un d'autre, d'accord, mais là c'était Eva-Rose, voisine de dortoir, amie dans l'immédiat, et personne de confiance très timide. On n'allait quand même pas jouer les effarouchées dans cette situation là ! Surtout qu'ELi n'était pas visible le moins du monde sous la tonne de mousse ~~qu'elle avait sur la tête, les épaules, lui cachant ainsi toute la partie du corps non immergée~~ qui recouvrait la totalité de son bain. Non franchement Eva, si tu veux être génée par la situation, reviens un autre jour, là il n'y a simplement rien à redouter !

« Ah oui j'en ai déjà vu de ça, c'est super utile ! »

C'était rien de le dire ! S'ils en avaient eut à Basiltown durant toute l'enfance d'ELizabeth, croyez-bien que ça aurait changé la vie des Harris. Et en bien ! Les moldus faisaient vraiment des choses géniales, des fois, il fallait vraiment le reconnaitre. Enfin "des fois", très très souvent même, et ce bien plus que les sorciers, qui avaient eut en plus, l'usage de la magie de leur côté ! C'était presque de la triche quand on voyait tout ce que les moldus arrivaient à faire, sans. Mais nous n'étions quand même pas là pour parler des incroyables avancés technologiques des moldus, bien supérieures à celles des sorciers, non, nous étions bel et et bien dans la salle de bain des 5èmes années filles à Poufsouffle, et il ne fallait pas perdre ça de vue.

« Sinon ne te gène surtout pas pour moi hein, fait ce que tu as à faire, je ne te regarde pas, je vais même me cacher sous l'eau si tu veux ! Et si vraiment je te gène, tu me le dis et je me dépêche de sortir de votre salle de bain! »

Bien évidemment, les filles de 5ème passaient largement avant elle, elle n'allait pas non plus prendre le risque de les mettre en retard – par sa faute, à elle ! - surtout que mine de rien, le temps était déjà bien passé et Elizabeth ne comptait pas rester 40 ans dans son bain. Elle devait rejoindre Alban, Ana et Adrien dans le parc et ils allaient finir par se demander ce qu'elle faisait.

« Bon, sinon, ta journée et ta semaine se sont bien passées ? »

Oui, quand même, c'était la moindre des choses que de lui demander comment ça c'était passé. Après tout, Eli avait eut une semaine mouvementée, mais ça ne voulait pas dire que tout c'était bien passé pour Eva ! En tout cas Eli ne le saura pas à moins de lui demander et c'était donc ce qu'elle venait de faire.

(586)

En son for intérieur, Eva-Rose était plutôt perplexe : comment Elizabeth pouvait-elle être aussi peu gênée par la situation dans laquelle se trouvaient les deux Poufsouffle ? Si elle avait été à la place de la préfète, nul doute que la rouquine se serait enfoncée dans l’eau pour cacher à tout le monde la rougeur qu’elle n’aurait pas manqué de prendre. D’ailleurs, elle n’y avait pas échappé, là, même en étant toute habillée et à l’extérieur de la baignoire, bien au sec, pour le moment. Certes, la rouquine n’était jamais à l’aise, dans n’importe quelle situation où elle se retrouvait avec quelqu’un de plus âgé qu’elle ou quand elle devait prendre la parole, mais là il lui semblait qu’elle n’aurait pas été la seule à devenir toute rouge.

- Mouais, pas sûre. Certains sont quand même sacrément arrangés, si tu veux mon avis.

Ca lui allait bien, à Eva-Rose, de dire ça. Genre elle-même était tout à fait normal. Les quelques garçons à qui elle avait déjà adressé la parole ne risquaient pas de confirmer la chose après l’avoir vue piquer quelques crises de semi-folie. Ou peut être bien, de folie complète, ça se discute, mais de toute façon la rouquine estimait être comme tout le monde, un peu plus timide peut être, et moins à l’aise pour parler, mais après tout, les humains n’étaient pas tous pareils, et heureusement ! Imaginez un peu si tout le monde était comme Amber James, Poudlard aurait explosé depuis longtemps sous le coup de la colère de l’ensemble des élèves et professeurs réunis…bref, revenons-en à des choses plus sérieuses et réelles, même si parler de ce que j’écris comme réel peut paraître bizarre. Mais qu’est-ce que je raconte moi ?

- Utile, oui, quand les gens font attention à ce qu’il y a sur la porte…

Et Eva-Rose en connaissait, des sorciers qui seraient passés à travers la porte avec ou sans indication de son occupation par quelqu’un. Sans doute que Halloween, sa demi-sœur, aurait fait voler en éclat le battant de bois si jamais elle avait voulu prendre un bain. La rouquine se souvint avec un petit pincement au cœur de leur première rencontre, quand la première fille de sa mère avait presque fait exploser toute la maison par dépit de voir qu’elle n’était plus la seule, même si la rouquine avait à cette époque déjà onze ans. Inutile de dire que la rencontre avait tardé à se faire, pour le meilleur et pour le pire. Le rapport avec le sujet ? Bonne question.

- Non non, t’inquiètes pas, j’ai rien de particulier à faire. J’avais prévu soirée repos aujourd’hui, j’en ai besoin.

Mais qu’est-ce qu’il lui prenait de raconter à tout va sa vie à n’importe qui ? Bon, d’accord, ça n’était pas vraiment n’importe qui, puisque Elizabeth était dans la même maison qu’elle et aussi préfète, et en septième année. En plus d’avoir la confiance de McGonagall, la demoiselle Harris avait plus ou moins vu grandir Eva-Rose depuis qu’elle était à Poudlard. Bref, cela ne nous mène pas très loin, à part au fait que la rouquine n’avait pas à avoir peur de son aînée.

- La journée…horrible. Oui, il n’y a pas à dire. Vivement que l’année soit terminée, si tu veux mon avis. J’en ai vraiment marre d’entendre parler des BUSEs tous les jours, comme si on ne savait pas qu’ils approchaient. Enfin, je suppose qu’ils veulent que les flémards se réveillent d’ici décembre, ce qui vaudrait mieux pour certains.

Eva-Rose haussa les épaules. Comme quoi, il lui arrivait aussi d’être un peu méprisante, comme à tout ceux qui se savent bien supérieurs aux autres dans un domaine, et c’est encore plus vrai dans le domaine scolaire.

- Et toi ?

[623 mots]

VAMPIRE
TOUT COMPTE

Certains étaient sacrément arrangés selon Eva et Elizabeth ne pouvait qu'apprécier. Et encore, encore eux n'avaient pas beaucoup de cas sociaux dans leur maison, d'autres avaient beaucoup moins de chance ! Elizabeth le voyait bien quand elle faisait ses rondes, certains ne manquaient pas de toupet, d'aplomb et d'irrespect ! Au final, Poufsouffle était une maison tout à fait raisonnable sur ce point là, et Eli ne pouvait que s'en féliciter ~~c'est elle qui tirait les ficelles, dans l'ombre, et oui !~~

« Et encore à Poufsouffle, on n'est pas trop mal lotis ~~on n'a que Roman~~, j'en connais à Serpentard qui cachent des pétards de chez Zonko sous les lits des filles de 2ème année ! »

Eva rajouta que c'était utile quand les gens faisaient attention à ce qu'il y avait écrit sur la porte. Eli imaginait tout à fait d'ailleurs Roman entrer dans une salle où un panneau "Défense d'entrer" était écrit dessus. Il aurait rétorqué qu'il ne l'avait pas vu, ou bien qu'il pensait que le panneau ne s'appliquait pas à lui. Oui en fait, il y avait des cas partout...

« Ce n'est pas faux ! »

Une soirée repos, ahh ! Rien que d'y penser, Elizabeth était contente ! Une soirée à parler tranquillement à Adrien, Ana et Alban dans le genre détente, on faisait pas mieux ! Sauf qu'elle avait ses rondes à faire, hélas, et ça, elle ne pouvait y échapper. Surtout qu'en plus ce soir elle allait les faire seule, les rondes, vu qu'Anabelle n'était plus préfète. Et d'ici qu'ils trouvent sa remplaçante, ce serait Keith, dans la mesure du possible bien sûr. D'ailleurs, Eli se demandait bien qui l'administration allait choisir pour remplacer Anabelle ! Espérons que ce soit encore une Poufsouffle, en préfet-en-chef !

« Tu as raison, ça fait du bien une bonne soirée tranquille avant le week-end ! C'est là qu'on réalise qu'on a deux jours entiers pour faire tout ce qu'on veut ! C'est vraiment cool d'être internes à Poudlard, en fait, je pense qu'on ne réalise pas la chance qu'on a ! Tu sais que des moldus sont ce qu'ils appellent "externes" à l'école ? Ça veut dire qu'ils rentrent tous les midis chez eux, et tous les soirs ! Ça doit être affreusement dur de se faire de bons amis comme ça ! »

Eva lui parla ensuite des BUSEs et Eli se rappela qu'à 15 ans, c'était aussi son tracas premier... Les examens était de loin ce qui prenait le plus de temps à Poudlard et Elizabeth le savait bien... pour passer ses propres ASPICs en fin d'année !

« Oui tu as raison. Tu as dû assez l'entendre, mais les BUSEs sont importantes. Le but étant d'en réussir le maximum pour faire de bons choix en fin d'année. D'ailleurs si tu veux quand tu auras tes résulats, tu pourras m'écrire pour me demander conseils par rapport aux matières que tu voudras garder l'année prochaine. Crois-moi, il n'y a rien de pire que d'avoir une matière qui finalement, ne te plait pas ! »

Eva lui retourna la question et Eli y répondit avec nonchalence.

« Fiou, pas terrible non plus ! Ça a été la semaine en fait... J'ai appris qu'Anabelle avait été destituée de ses fonctions de préfètes... »

Ce qui en soit devait nécessairement faire réfléchir Eva. La plus mauvaise nouvelle qu'on pouvait espérer, en somme. Pour Eli du moins, et ça se voyait à son visage.

(577)

BÛCHE

Eva-Rose ne put qu’être surprise par l’affirmation d’Elisabeth à propos des actes de malveillances faits par certains Serpentard. Elle savait bien entendu qu’il y avait dans cette maison certaines terreurs, des imbéciles qui ne venaient à Poudlard que pour embêter les autres et ne feraient sans doute rien de bien de leur vie, mais à ce point…Il faut dire que la demoiselle n’avait pas particulièrement de connaissances en dehors de Poufsouffle, si l’on exceptait Rory et Laura, à Serdaigle et anciennement à Gryffondor. Elle n’avait pas reparlé à Tomas depuis la dernière fois, et puis avec Frédérique elle ne pouvait pas dire que c’était le grand amour, même si elles avaient réussi à aligner plusieurs mots sans s’insulter la dernière fois qu’elles s’étaient parlé. Les deux collégiennes avaient malgré quelques points communs d’énormes différences dans leur conception du monde. C’était sans doute ce qui faisait que la rouquine était à Poufsouffle et la brune à Serpentard. Retour à Elizabeth :

- Il y en a vraiment que ne sont pas nets. Pauvres filles.

Un peu naïve, et forcément trop gentille, Eva-Rose ne pouvait imaginer que les filles concernées commettaient sans doute des représailles, bien qu’elle-même eût réagi ainsi si cette mésaventure avait dû lui arriver. La demoiselle pouvait paraître calme et inoffensive, mais pouvait démarrer au quart de tour pour peu qu’on la pousse à bout. La rouquine n’avait pas le sang aussi chaud que sa demi-sœur et s’énervait moins rapidement, mais explosait encore de temps en temps. Il faut aussi dire que certains avaient appris à ne pas l’embêter. Ce n’était pas souvent que les meilleurs élèves étaient attaqués, car contrairement au monde moldu, cela impliquait forcément qu’ils sachent se défendre, et souvent mieux que les grosses brutes imbéciles qui passaient leur temps à Poudlard en brimant leurs camarades.

Elizabeth lui donna raison, mais qu’aurait-elle pu faire d’autre ? L’affirmation d’Eva-Rose n’étant issue d’aucune réflexion, mais seulement du bon sens et de la logique, il n’y avait rien à y ajouter. Aussi ne vais-je pas m’y attarder pour passer à la suite.

La préfète enchaina sur l’internat, affirmant que c’était une chance pour les élèves de Poudlard par rapport aux moldus qui, externes, devaient avoir plus de mal à se faire de bons amis puisqu’ils ne passaient pas toute l’année ensembles, y compris au moment des repas et pour tout ce qui relevait de la vie quotidienne. A Poudlard, les maisons étaient une deuxième famille et les jeunes sorciers voyaient d’ailleurs plus leurs camarades que leurs parents, en tout cas pour ceux qui ne rentraient pas pour les vacances. En revanche, Eva-Rose ne savait si elle pouvait être vraiment d’accord avec Elizabeth, dans la mesure où cela ne lui avait pas suffit à elle pour se faire des amis, même si naturellement elle en avait quelques uns, pourtant trop rares, et même si ça s’arrangeait depuis quelque temps.

- C’est bien possible, répondit-elle simplement. Je ne pense pourtant pas qu’ils sont plus malheureux que nous. C’est juste…différent, je suppose. Et puis, ne pas voir ses parents pendant dix mois, ce n’est pas facile pour tout le monde.

Eva-Rose n’était pas dans ce cas, elle qui avait toujours été plus ou moins seule, mais il était dans son caractère de s’inquiéter pour les autres, même si elle ne les connaissait pas. Les autres couvraient en fait une bonne partie du Royaume Unis.

Comme Elizabeth le supposait, Eva-Rose avait beaucoup entendu parler des BUSEs depuis la rentrée. Les professeurs – et parfois les élèves plus âgés – ne manquaient jamais une occasion de leur en rappeler l’importance vitale qu’elles représentaient pour leur avenir. Cet examen était en fait le passeport pour les sixièmes et septièmes années à Poudlard. Quiconque n’en avait pas suffisamment ne pouvait pas continuer, puisque les professeurs refusaient d’accepter les élèves dans leurs classes en-dessous d’un certain niveau.

- Bien vu, ils n’arrêtent pas, en effet. Et merci de ta proposition, j’y penserais le moment venu, même si on a encore du temps, un peu.

Et enfin, Elizabeth aborda un sujet qui semblait lui tenir à cœur : celui d’Anabelle Montgoméry, septième année et ex-préfète en chef qui venait d’être limogée par McGonagall. La rouquine ne savait pas vraiment ce qui avait bien pu se passer, mais compter de profiter de quelqu’un au courant pour se remettre à jour.

- J’ai cru comprendre, oui. C’est difficile à croire. Mais, qu’est-ce qui a bien pu se passer, je veux dire, c’est plutôt rare, non ?

De mémoire, Eva-Rose n’avait jamais vu un préfet se faire destituer, du moins pas en plein milieu de l’année scolaire.

Oui, Eva n'avait pas tort. Au fond Elizabeth avait du mal à comprendre le fonctionnement des moldus, mais l'un dans l'autre, ils n'étaient pas si malheureux que ça ! Bien au contraire, en fait, puisque ils étaient aussi heureux – si ce n'était plus ! - qu'eux. Peut être bien que le fonctionnement de Poudlard les aurait dérangé à eux, pour le coup ! On ne savait pas et dans cette optique là, Elizabeth pouvait juste conclure – à défaut de dire que le système moldu n'était pas bien – que Poudlard, c'était bien.

« Oui, tu as raison, je suis d'accord avec toi ! Les deux systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients, c'est juste qu'il est dur de se l'imaginer quand on n'y est pas... Mais j'avoue que voir ses parents et sa famille plus souvent ne peut que faire du bien ! Quoique moi je n'ai pas trop à me plaindre, j'ai pas mal de proches pas très loin de moi... »

Et ce n'était rien de le dire ! Entre Jessie qui multipliait les visites à Pré-au-Lard pour la voir, les triplées qu'elle pouvait voir à chaque sorties organisées et Edric qu'elle voyait tous les jours, on se disait vraiment qu'elle était une petite veinarde. Certains habitaient très loin de Poudlard et il ne fallait pas compter pour eux, voir leurs familles régulièrement, hélas...

« Hum c'est un peu compliqué comme histoire, et il est un peu dur pour moi de rester objective et neutre, étant donné qu'Anabelle est ma meilleure amie. Mais pour résumer la situation, et pour rester objective, une grosse dispute a éclaté en cours de potions entre deux préfètes, et la directrice a décidé de destituer Anabelle de ses fonctions préfectorales, jugeant que ce comportement n'était pas digne d'une préfète-en-chef, mais cependant digne d'une simple préfète. »

Et franchement, ça, ça agaçait passablement Elizabeth, qui aurait préféré qu'une sanction exemplaire soit donnée aux deux fautives et non pas à une seule. Mais comme l'amitié qu'Elizabeth éprouvait pour Anabelle était plus forte que son objectivité préfectorale et son sens des responsabilités envers les élèves de maison, elle s'empressa de rajouter :

« Mais mon avis à moi c'est que cette décision est tout sauf juste, parce que – d'accord Anabelle n'aurait peut être pas dû se conduire ainsi en plein cours – mais le professeur McGonagall aurait du sanctionner tous les fautifs, et pas seulement Anabelle. Tu ne trouves pas ça bizzare toi, que justement, la préfète qui n'a pas reçu de sanction, soit la préfète des Gryffondor ? Pour moi c'est de l'injustice pure, car McGonagall n'a en fin de compte pas tout à fait perdu son appartenance à la maison de Godric, bien au contraire. D'ailleurs, elle l'a prouvé en ne sanctionnant pas Fredericke Maiden... »

Et ça, Elizabeth le pensait. Elle trouvait surtout dommage – dans le fond – que Minerva McGonagall soit capable d'une pareille injustice. Elizabeth qui voyait tous les professeur parfaitement honnêtes et juste, là elle devait reconnaitre que voir la directrice faire preuve de favoritisme, ça faisait bizzare. Mais non, au fond, elle se faisait des films. Des films ? Des films ? Non, sûrement pas en fait, Elizabeth était sûre de ce qu'elle pensait, elle n'en démordrait pas.

« Bon, je ne vais pas m'éterniser, je dois rejoindre mes amis dans le parc, puis je vais finir en pruneau si je reste une minute de plus, de toute manière ! »

Elizabeth attrapa son peignoir, et tout en sortant de l'eau, l'enfila, tout en se cachant quand même de sa jeune amie [strike]qui allait – aha – justement et plus tard, devenir sa future collègue !strike]. Elle sortit enfin de l'eau, vida la baignoire après s'être rincée, et enfila ses pantouffles pour s'apprêter à quitter la salle de bain. Après tout si Eva avait besoin d'un peu d'intimité, il était tout sauf correct de rester là plus longtemps !

« Voilà, je te rend ta salle de bain, elle est toute à toi ! Merci milles fois encore ! »

Elizabeth adressa un sourire ravissant à la jeune Poufsouffle et sortir tranquillement de la salle de bain, prête à rejoindre son dortoir. Ana, Adrien et Alban allaient finir par se demander ce qui se passait, à ce rythme là !

(715)
(Terminé pour Eli !)

Cavalerie
706 mots

Les deux filles étaient tombées d’accord pour dire que chaque système, moldu comme sorcier, avait ses avantages, ce qui n’avait rien de très étonnant : si la façon de procéder dans les écoles des gens normaux avait été mauvaise, elle aurait été changée depuis longtemps, et de même pour Poudlard, car si le collège de sorcellerie n’était pas parfait, il y avait vraiment très peu de chose à y critiquer, du moins de l’avis d’Eva-Rose. Où d’autre en Grande Bretagne, voire dans le monde, trouver de bibliothèque aussi fournie que celle de son école ? Même s’il fallait composer avec Mme Pince, qui portait bien son nom, le contenu qu’on pouvait y trouver était proprement exceptionnel. Bref, la rouquine était très bien là où elle était et n’aurait échangé sa place pour rien au monde.

Elizabeth commença ensuite son explication sur l’affaire Anabelle, éclairant ainsi Eva-Rose sur les détails de la destitution de la Préfète-en-Chef, fierté de Poufsouffle parmi d’autres, et c’était peu dire : les Préfets-en-Chef étaient au-dessus des huit autres préfets, ils étaient en lien direct avec la direction, qui avait toute confiance en eux. Que l’un de deux vienne de la maison au blaireau sonnait comme une reconnaissance pour les héritiers de Helga, et il était fort dommage que tout soit chamboulé. Bref, la rouquine était avide d’en savoir un peu plus et de se faire une idée sur le sujet, ce qui avait été impossible jusqu’à maintenant. Elle mobilisa donc toute son attention pour écouter le développement de la préfète de septième année.

Elizabeth commença par confirmer ce qu’Eva-Rose pensait déjà, c'est-à-dire que c’était une histoire compliqué. Ca l’était souvent, dans ses moments là, et la rouquine était heureuse que la blonde puisse l’aider à démêler le nœud de cette histoire qui concernait un peu tous les Poufsouffle. Feu Dumbledore l’avait bien précisé lors de sa première rentrée – et McGonagall avait continué après lui – les jeunes sorciers trouvaient à Poudlard une deuxième famille dans leur maison et si il y avait des rivalités et des rivalités, il y avait aussi des liens bien plus puissants. Tout ce que l’on trouvait dans une vraie famille, finalement.

- Ah oui, bagarre de préfètes, quand même…mais tu as raison, c’est bizarre que ça ne soit tombé que sur Anabelle.

Eva-Rose ne bénéficiait pour le moment que des informations d’Elizabeth, et ne pouvait donc juger qu’à partir de cela, mais si tout était exact, il ne lui semblait pas normal que la Poufsouffle soit la seule qui avait écopé d’une sanction. Dans de telles situations, les deux protagonistes étaient punis. Du moins, c’était toujours ainsi que la rouquine avait vu les choses se passer, et là elle avait du mal à comprendre la logique de McGonagall…quand la préfète donna son explication.

- Je suis d’accord avec toi, même si ça m’étonne de McGonagall, j’ai toujours entendu dire qu’elle était très juste. Mais là, ça ne l’est vraiment pas, et c’est bête pour Anabelle, même si finalement ça ne change pas grand-chose à son sort.

Non, Eva-Rose n’était pas dans une admiration béate des professeurs. Elle savait voir leurs tords quand ils en avaient, et les pensait d’autant plus responsables qu’ils occupaient de hautes fonctions. La rouquine trouvait fort dommage que la directrice s’abaisse au niveau de Rogue à son époque. Elle avait assez senti à quel point il favorisait les Serpentard lors de la seule année où elle l’avait eu comme professeur.

Et puis Elizabeth se mit en tête de partir : elle devait rejoindre des amis, disait-elle. A vrai dire, cela devait faire un bon moment quel es deux filles discutaient, Eva-Rose assise au bord de la baignoire et la préfète prenant son bain. Ca allait être au tour de la rouquine de se plonger dans l’eau chaude, même si c’était plus tard qu’elle ne l’avait souhaité. Ce n’était pas grave, au contraire : parler avec sa camarade lui avait fait plaisir, d’autant qu’Elizabeth était très gentille.

Eva-Rose s’écarta pour laisser Elizabeth passer et détourna le regard au moment où elle sortait du bain, même si la septième année avait prit soin de se couvrir. Enfin, quand elle la salua, la rouquine répondit en souriant.

- Merci, bonne journée à toi aussi.

Dès que la préfète fut dehors, Eva-Rose commença à se déshabiller, sans oublier, cette fois, de verrouiller la porte de la salle de bain. Mieux valait que personne n’entre quand elle serait dans le bain, elle risquerait de se noyer de honte. Quelques secondes plus tard, la cinquième année se plongeait dans l’eau chaude.

[757 mots]
[Terminé pour Eva-Rose.

Cavalerie
Tous comptés

» Douce senteur, eau limpide, bonne rentrée. [PV Cara]