De maître à élève [PV Penny]

Pénélope savait bien que Jason travaillait avec Apophis, mais elle ne pensait pas qu’un jour, son ancien maître souhaiterait la revoir… Pourtant ce jour était arrivé et elle se demandait, vraiment, ce que l’ancien auror pouvait bien lui vouloir. La jeune femme avait laissé Payton chez ses parents, histoire de ne pas la trimbaler partout (surtout qu’Apophis n’était pas, au regard de la jeune maman, très recommandable, niveau fréquentation, pour les enfants en bas âges…). La blonde embrassa donc sa fille de deux ans et demi, qui boudait ouvertement en voyant sa maman partir sans elle. Une chance que ses grands parents soient du genre assez gaga (bien qu’ils le soient moins que les parents de Jason. Il fallait dire qu’avec tous les enfants qu’ils avaient eu, ils étaient sans doute bien plus qualifiés que les parents de Pénélope, qui, elle, avait été fille unique toute sa vie durant). Embrassant sa petite puce, elle lui promit de rentrer la chercher dès que possible, et qu’elle allait, de toute façon, tellement s’amuser avec papi et mamie, qu’elle ne verrait même pas le temps passer. Payton sembla fort sceptique, gémit quelque peu, et finit par se calmer quand la mère de Pénélope la prit dans ses bras, souhaitant une bonne journée à sa fille.

Refermant donc la porte d’entrée derrière elle, après avoir adressé un dernier signe de la main à sa princesse brune, Pénélope se glissa dans un bus, et rejoignit en moins d’une heure, le premier passage accessible du côté moldu, pour entrer sur le chemin de Traverse. La jeune femme descendit du véhicule et traversa le bar, déjà bien fréquenté par de nombreux sorciers. Elle salua le patron, et sortit par l’arrière de l’établissement. Sa baguette en main, elle actionna les briques qu’il fallait et laissa le passage s’ouvrir sous ses prunelles azur. Une fois ce dernier assez large pour la laisser passer, elle traversa en entra sur le Chemin de Traverse.

Comme toujours, ce dernier était plus que bien fréquenté, les sorciers allaient et venaient sans lui accorder le moindre regard. La sorcière s’empressa de faire son bout de chemin, elle aussi. Passant devant les boutiques, sans même en regarder la devanture, elle savait où retrouver Apophis Sykes, et elle se demandait toujours ce qu’il pouvait bien lui vouloir, quand, enfin, elle arriva à destination et se retrouva confrontée à une espèce de sosie miniature de son ancien maître et à… une petite demoiselle plus charmante (sans vouloir être subjective… -paf-). Plusieurs options s’offraient donc à elle : 1/ il avait kidnapper des enfants (pourquoi ? Bonne question, mais si peu de choses dans les actes et comportements de cet homme pouvaient réellement s’expliquer…), et voulait lui faire porter le chapeau (idem, pourquoi ? réponse identique, que précédemment…). 2/ C’étaient ses enfants (ciel, les pauvres, la vie devait être bien dure avec cet homme pour père ! :p) 3/ réponse 3.

« Monsieur Sykes… Vous n’avez pas changé, à ce que je voie… »

La jeune femme sourit doucement aux enfants, répondant à son tour :

« Bonjour… »

Haaaa ! Elle avait sa troisième réponse ! Il comptait les abandonner sous ses yeux pour qu’elle culpabilise et joue à la baby-sitter jusqu’à ce qu’il rentre… pas étonnant de la part de ce vieux croûton vicieux professeur… Quand il reprit la parole, elle hocha doucement la tête (le piège n’était pas encore tendu ?).

« Ce sont vos enfants, je présume ? Vous vous appelez comment ? »

Questionna l’auror en souriant aux deux monstres jeunes gens (sans doute de futurs sorciers en herbe, soit dit en passant…). Puis se tournant vers Apophis, elle poursuivit :

« Bien, je vous suis. »

Elle ne savait toujours pas de quoi il comptait lui parler, mais une petite voix (du genre conscience) lui susurrait qu’elle le saurait bien assez tôt…

Très franchement, Pénélope s’inquiétait pour le bien être de ces deux petits… Avoir un père tel qu’Apophis Sykes n’était pas vraiment ce que la jeune femme souhaitait pour des enfants. Oh, il y avait sans aucun doute bien pire, comme parent, mais l’ancien auror en tenait une sacrée couche quand même… Et sans même parler de sa façon (très particulière) d’envisager les choses et de vivre sa vie, il semblait tellement être dépourvu d’instinct paternel que c’en devenait plutôt… terrifiant… C’est dans ces moments là que pénélope se félicitait intérieurement d’avoir Jason pour compagnon et père de sa petite Payton. Il était parfait dans ce rôle… Calme, attentif, souriant… Il savait s’y prendre avec les enfants. Le fait qu’il ait eu beaucoup de petits frères et sœurs jouait sans doute, mais pénélope ne s’en plaindrait d’aucune façon. Sa famille s’était très largement agrandie depuis qu’elle était entrée dans celle de Jason. Et c’était là, un changement plus qu’agréable pour la sorcière.

Pénélope ne s’y attendait guère, mais c’est en pleine rue qu’Apophis entama la conversation (et par conversation, nous entendrons, tout naturellement, celle qui avait fait venir l’Auror à sa rencontre…). Ceci étant, Pénélope n’était plus en mesure d’être réellement surprise par son ancien mentor. Il lui en avait fait tellement voir, qu’à présent, il fallait un sacré concentré d’imprévu pour ébranler un tant soit peu l’esprit de la sorcière. Aussi le laissa-t-elle s’exprimer, tout en s’inquiétant quelque peu de l’attitude du petit Néron (Ciel, Apophis devait être exactement pareil à cet âge, ce n’était pas possible… ce même don pour embêter son prochain… Il fallait que ce soit génétique, ça ne peut décemment s’apprendre en une vie, encore moins en quelques années de début d’existence, puisque c’était bien à ce stade-ci qu’était le jeune garçon… !)

Pénélope esquissa un sourire avant dé répondre posément à son aîné :

« Nous savons tous deux qu’il est ridicule de prétendre un éventuel soulèvement d’anciens mangemorts. Ceux qui ne sont pas encore morts se cachent ou ont définitivement renié tout lien avec Lord Voldemort. Depuis sa chute, aucun mangemort ne se sent la force d’affronter le ministère… A juste titre, soit dit en passant. Tenter un soulèvement, à présent, relève de la pure folie et de l’inconscience à l’était des plus brut qu’il soit. »

La jeune femme soupira, en observant Néron lâcher enfin sa sœur cadette pour foncer, tête baissée, dans la foule. Une chance qu’elle ait accouché d’une fille ! Payton était loin d’être aussi folle furieuse que ce petit garnement, et le fait qu’elle ait 4 ans de moins ne comptait pas, non non !!!! Pénélope était presque certaine qu’à 2 ans, ce petit garçon était aussi nerveux qu’il l’était à l’heure actuelle…

« Et pour ce qui est, des informations dîtes ‘officieuses’, rien ne garantit non plus qu’elles soient certaines, d’où leur côté ‘non officiel’. Excepté, évidemment, le fait qu’elles puissent affoler plus que nécessaire la population. »

Oui, nombre d’informations étaient gardées secrètes par le ministère afin d’éviter toute possible crise d’angoisse contagieuse au sein de la population sorcière. Il n’y avait rien de pire qu’une crainte commune pour donner plus de pouvoir encore à de possibles ‘ennemis’.

« Quant aux véritables informations, elles varient d’un bureau à un autre. C’est une sorte de jeu de devinette, dirais-je. Chacun émet ses propres réflexions, ses pensées personnelles… Cela nous donne, au final, une très belle macédoine d’idées aussi folles les unes que les autres… mais je doute qu’une seule soit la bonne. On a tendance à ne connaître le véritable danger qu’une fois qu’il a réellement frappé à notre porte. Et je crains que ce jour n’approche dangereusement. Quant à prédire de sa date exacte, je ne m’y risquerais aucunement. Je n’ai jamais eu le troisième œil. »

Les enfants courant à présent en tout sens dans la ruelle, Apophis éleva la voix, Pénélope, ayant recouvert le silence, observait les deux gamins, fermement maintenus par les solides mains de leur père, par les bras.

Pénélope n’ajouta rien concernant les fameuses attaques, dans le sens où diverses réponses pouvaient être données à Apophis Sykes et qu’il était sans nul doute bien mieux placé qu’elle pour lui faire part du cours de ses propres pensées (enfin, ça c’était dit en toute logique, après…). Effectivement, il pouvait avoir envie de savoir une ou plusieurs choses. Et il existait une certaine palette de choix que lui seul pouvait décliner tel qu’il le souhaitait réellement… Il pouvait demander un rendu général des hypothèses de chacun, ou encore toutes les hypothèses (que Pénélope n’était pas certaine de pouvoir lui fournir, puisqu’elle n’avait pas le dossier sur elle, hein…) ou encore, l’avis de l’auror en question…