On est semblable à ceux qu'on aime [PV]

La rentrée était presque toujours synonyme de joie pour Charisma, mais une joie pour le moins mitigée puisqu’elle devait toujours faire très attention à Poudlard alors qu’Andrew la laissait être elle-même quoi qu’il arrive, quoi qu’elle fasse… Toutefois, cette année, elle avait, sans aucune ambiguïté, eu très envie de retrouver son école. Ce n’était ni pour les camarades de chambre (bon, c’est pas qu’elle ne les aime pas mais elle n’a pas des tonnes d’atomes crochus avec non plus), ni pour ses amis (encore que Damon lui ait vaguement manqué puisqu’elle avait utilisé toutes ses sortis du mois d’août pour voir Enry), ni pour les cours (ça vous étonne ?), ni pour les repas (merci mais elle aussi elle avait un elfe !)… c’était donc bien pour voir Enry qu’elle avait eu envie de retourner à l’école. Néanmoins, si elle avait fini par l’avouer à la Voix, vous pouvez rêver pour qu’elle vous l’avoue à vous, sombre inconnu qui lit ma prose un peu fatiguée, il est genre 6h20.

Troisième jour de cours et globalement, Carry était de bonne humeur. Elle veillait à garder son masque de froideur en public mais elle était un peu moins cinglante que d’habitude, ce qui tendait à prouver que rien n’est impossible avec un peu d’amour (vous savez, le mot interdit ?). La jeune fille avait repris ses bonnes vieilles habitudes d’avant vacances, à savoir tenter par tous les moyens de rester le plus tard possible dans la salle commune, ce qui marchait selon le préfet qui lui tombait dessus, ça lui donnait une probabilité de deux sur trois (encore que même Elyna ne soit pas une plaie selon Carry) ce qui était pas trop mal… ensuite, elle mangeait tous les matins avec Enry et comme ils étaient tous les deux assez réservés, on ne pouvait pas dire qu’il y eut de changement notable dans leur comportement. Mais Charisma sentait la différence, allez savoir pourquoi, et puis de toute façon c’était l’un des rares moments qu’ils pouvaient passer à discuter tranquillement dans la journée, sinon ce n’était que cinq minutes par ci, cinq minutes par là, ils n’avaient pas les mêmes occupations ni les mêmes fréquentations et Carry trouvait que c’était bien mieux comme ça. Elle n’aimait pas qu’on la colle, au moins ainsi elle était sûre de ne pas se lasser. Quand elle le voyait, elle avait vraiment envi de le voir, ce qui n’aurait pas été le cas s’ils avaient été comme ces couples roucoulants qui lui donnait la nausée !

Mais même si Charisma était plutôt d’humeur joyeuse, sa Cour ne l’était pas forcément. Gaël du moins faisait la tête depuis la rentrée et même s’il continuait à se plier à la moindre de ses exigences, elle sentait une réticence chez lui qui l’agaçait parce qu’elle ne la comprenait pas. Ce jour là, elle prit donc le parti d’en discuter avec Damon lors de leur rendez-vous hebdomadaire.

« Bonjour Damon. » Elle était arrivée après lui, le connaissant il avait du être peur d’être en retard. Ils n’avaient pas eu l’occasion de se parler seul à seul depuis longtemps et Charisma s’assit avec la grâce qui la caractérisait sur la couverture étendue au sol avant de regarder son ami d’un air scrutateur. Elle savait qu’il était moins tête de nœud que Gaël, elle ne craignait donc pas qu’il l’ennuie comme le serdaigle, toutefois elle restait méfiante. Charisma l’était de toute façon par nature, elle ne faisait pas confiance au genre humain qu’elle méprisait… même ses amis ne faisaient pas exception. Si elle en avait c’est seulement parce que paradoxalement, elle ne supportait pas la solitude. « Comment allez-vous ? Voilà longtemps que nous ne nous sommes vus seuls. » Ils avaient déjeuné ensembles la veille mais la mauvaise humeur de Gaël avait coupé court à toute conversation intéressante. Décidément, ils sont si bêtes ces pnj ces garçons ! Heureusement, Damon relevait le niveau.

Troisième jour de cours, et rien de trop catastrophique à signaler pour l’instant, du côté de Damon Peterson. Le jeune lion avait vu la rentrée s’approcher avec inquiétude, alors que les derniers jours de vacances défilaient sous son regard, impuissant. Il ne voulait pas rentrer, et ce pour diverses raisons : la première c’était qu’en étant à Poudlard, il aurait encore moins de chances de voir Faith, et qu’ils étaient tous deux restés sur une note plutôt acide (même s’il avait revu la jolie brune depuis sa déclaration, il sentait une sorte de vide entre eux depuis, et cela le rendait aussi mal à l’aise que mélancolique. Néanmoins, ce n’était pas pour autant (ou si peu, plutôt) qu’il préférait être éloigné d’elle de force… Oh ça non, alors ! Ceci étant, il ne pouvait, hélas, pas faire grand-chose… Il devait finir ses études. Les finir pour faire quoi, d’ailleurs ? Il n’en savait rien !!!! Rien du tout !!!! Il était complètement perdu…

Voir que Charisma avait, à présent, un petit ami, n’avait pas plus dérangé Damon que ça. Premièrement, elle avait l’âge de se trouver un copain, non ? Deuxièmement, il n’avait jamais été amoureux d’elle, donc pas la moindre raison d’être jaloux. Troisièmement, il pensait que cela ne pourrait que faire du bien à son amie, si distante avec les autres (y compris avec lui, l’air de rien !). Donc pour Damon, ce Enry était plutôt une bénédiction (mais Gaël ne partageait, de toute évidence, pas son avis… Tant pis pour l’aigle ! Le lion, lui, vivait fort bien ainsi !

Ayant rendez-vous avec la douce damoiselle, Damon avait pris soin d’avoir un laps de temps plus que respectable avant qu’elle n’arrive au point de rendez-vous, aussi était-il arrivé avec quinze bonnes minutes d’avance. Etendant une couverture à même le sol (lui-même s’asseyait volontiers dans l’herbe, mais il savait que carry n’était pas comme lui…). Il vit la jolie brune arriver et se leva (plus par réflexe qu’autre chose) pour la saluer avec joie :

« Bonjour Carry ! Comment vas-tu ? »

Il se rassit quand l’aigle prit place sur la couverture, et répondit avec le sourire :

« Ça va bien, pour moi… Je n’ai pas encore eu un seul problème depuis la rentrée… Ceci dit, le fait que Zeno soit parti n’y est sans doute pas pour rien… »

Oui, il était la tête de turc du lion avant… Et le fait que le lion, soit un lion, justement, était plus qu’handicapant pour Damon, puisqu’il était forcé de le côtoyer quasiment vingt quatre heures sur vingt quatre et sept jours sur sept… On n’échappe pas facilement au dortoir, surtout après le couvre feu…

Damon n’étant pas du genre rentre dedans décida qu’il était plus judicieux de ne pas aborder un possible sujet susceptible de fâcher : comprendre le sujet Enry. Il était content pour carry, et n’éprouvait aucunement le besoin de parler de ce nouvel aspect de la vie de son amie, sauf si elle-même en éprouvait le besoin, ou le désir.

« Je me porte comme un charme, merci de le demander. Néanmoins il y a un petit quelque chose dont j’aimerais vous parler. » Le petit quelque chose étant Gaël, à noter que celui-ci n’aimerait vraiment pas que la demoiselle parle de lui ainsi puisqu’il complexait sur sa taille… Mais bon, il n’empêche que le comportement hostile du jeune homme envers Enry perturbait notre brunette ok elle fait châtain clair que l’avatar mais les mannequins et les cheveux vous savez ! qui n’y comprenait rien. En plus, ce n’était pas de chance, puisque Enry et Gaël étaient tous les deux à serdaigle… elle craignait que ça ne finisse par devenir électrique, même si heureusement Gaël était du genre bien élevé.

« Vous ne trouvez pas le comportement de Gaël assez… dérangeant… depuis la rentrée ? J’aurais sûrement dû lui écrire pour monsieur Stanley, mais j’ai été très occupé, et je ne pensais pas qu’il le prendrait si mal. » Charisma était certes très intelligente mais elle était aussi d’une naïveté sans fond. Elle gobait n’importe quoi pour peu que ce soit crédible et n’avait absolument aucune empathie avec les autres, ce qui faisait qu’elle ne calculait absolument pas ce qui se tramait dans leur cerveau… sauf si ça ne la concernait pas, mais dès que ça la concernait en tout cas, elle n’y comprenait plus rien. Du coup, la réaction de Gaël, en plus de la laisser dans un certain embarras – au fond elle l’aimait bien son serviteur hein -, provoquait chez elle une profonde et intense perplexité. De fait, elle espérait bien que Damon saurait l’éclairer, lui qui était plus doué avec les gens (pensait-elle).

Ensuite son ami lui annonça que depuis le départ de Zeno il avait la vie bien plus facile et cela fit penser à la jeune fille qu’elle avait quelque chose d’important à dire à Damon. « A ce sujet, vous savez que monsieur Rowle est assistant à Taliesin ? Je trouve que c’est une honte ! Il n’a aucun sens de l’éducation ! » Mettre en futur professeur quelqu’un qui tapait les plus jeunes, voilà bien ce qu’elle ne comprenait pas. Le pire c’est qu’elle le croiserait sûrement à l’intérieur de l’école les jours où elle irait à Taliesin et ça la rendait très en colère. Heureusement que là-bas elle avait pas mal de compagnie (et de gens pour la surveiller, à tout hasard Elyna, Emma et Enry, rien que des préfets !) parce qu’elle serait capable de vouloir aller lui apprendre à vivre. Une seule personne avait le droit de martyriser les membres de sa cour, et c’était elle ! Elle n’en profitait peut-être pas mais ce n’était pas une raison !

« Ah ? De quoi ? »

Comme à son habitude, Damon écoutait attentivement Charisma. Ce qu’on pouvait lui trouver ‘de bien’ c’était qu’il était une bonne oreille (si on oubliait son côté étourdi et gaffeur…). Ceci étant, niveau secrets, il était proche du niveau ‘champion vénéré de tous’, dans le sens où, jamais, il ne répéterais quelque chose qu’on lui avait demandé de taire. Etonnée par les propos de son amie, le Rouge et Or ne su que dire sur le coup. Pensif, il fronça les sourcils, tentant, tant bien que mal, de digéré l’information, avant de reprendre, dans un léger haussement d’épaules :

« J’ai bien vu qu’il était ennuyé, mais je n’avais pas fait le rapprochement… Enfin, je ne pensais pas qu’il était agacé à cause d’Enry… Tu es sûre de toi ? »

Ben oui, quoi ? Damon n’était pas du tout le genre de personne qui comprenait bien les ‘choses’ (on le formulera ainsi…). Dans un haussement d’épaule signifiant clairement sa position, Damon reprit :

« Moi en tout cas, je n’ai rien à redire sur quoique ce soit, te concernant. T’es libre de faire ce que tu veux quand même. Et si Gaël ne peut pas le comprendre, c’est bien dommage, mais on ne peut rien faire pour lui, là… »

Et quand le sujet ‘Zeno Rowle’ vient sur le tapis, le Lion gémit doucereusement, se frappant la tête du plat de la main :

« Non, ce n’est pas vrai !!!! C’est dans ces moments là que je me félicite d’être un sorcier des plus banal qu’il soit ! Au moins, je ne devrais pas être amené à le croiser… Sauf si, un jour, pour une raison qui me dépasse, les profs de Taliesin viennent ici… mais ce serait vraiment pas de chance… »

Damon eut un instant de réflexion avant de poursuivre :

« Carry… ? Il est prof de quoi là-bas au juste ? Non, parce que, franchement, ce gars, en soit, il ne vaut pas grand-chose… Ils prennent vraiment n’importe qui là-bas ou quoi ? »

A moins que l’ex Lion ne se soit fait pistonné, franchement, Damon se demandait comment Zeno avait pu être pris dans le corps enseignant !!!

Une fois qu’elle eut expliqué son problème à Damon, celui-ci lui demanda si elle était sûre d’elle. La jeune fille le lui confirma, elle était absolument sûre que Gaël se comportait ainsi à cause d’Enry… sauf que bien sûr, vous et moi savons que même si elle le lui avait annoncé par lettre bien avant la rentrée (admettons juste après qu’elle se soit mise avec), le serdaigle ne l’aurait guère mieux pris. Il était presque de notoriété publique que Gaël était amoureux de Carry, enfin, il se croyait amoureux du moins puisque la servitude n’est pas réellement de l’amour mais surtout de l’admiration, ce qui ne changeait rien au fait qu’il n’appréciait pas la concurrence. Chose que Carry n’intellectualisait pas du tout, et visiblement Damon à peine plus.

« Et bien, si ce n’est monsieur Stanley, je ne vois pas ce que cela pourrait être, après tout, c’est la seule chose qui a changé. » Oui parce que même si elle manquait d’empathie, elle était d’une logique absolue, ce n’était pas pour rien qu’elle adorait les sciences appliquées.

« C’est vrai mais cela m’inquiète un peu pour la suite, je n’aimerais pas que nous nous fâchions vous comprenez ? » cela avait objectivement peu de chances d’arriver, mais vous savez ce que l’on dit, on ne voit jamais ce qui se passe dans son propre jardin. Du coup Carry n’était pas tout à fait dans le vrai concernant Gaël.

Le sujet passa ensuite à Zeno, Charisma regarda un moment le ciel. Elle se doutait que ça allait ennuyer Damon, mais il pouvait s’estimer heureux, ce n’était pas lui qui allait croiser l’ex-lion tous les deux jeudis !!! Dire qu’elle avait une dent contre ce type n’était pas un euphémisme, même si elle ne présentait pas vraiment Damon comme tel, il était ce qu’elle avait de plus proche d’un meilleur ami et il trouvait inacceptable le comportement qu’avait eu Zeno avec lui. Vraiment, que des gens comme lui entrent dans l’enseignement était juste… improbable ! Et révoltant ! Si on laissait voix au chapitre à Charisma pour une quelconque évaluation des professeurs, il allait en prendre pour son grade, foi de Kostovak ! Malheureusement cela avait peu de chance d’arriver dans le sens où la jeune fille était dans une autre maîtrise que celle où il enseignait comme assistant.

« Je doute que cela arrive mais je partage entièrement votre désapprobation. Il n’y a pas idée de mettre un insecte nuisible comme ce monsieur Rowle à un poste d’enseignement. Les enfants de là-bas vont finir tous violents ou morts. » Elle exagérait sûrement de beaucoup la situation, mais elle était tellement outrée aussi !

« Il est l’assistant du professeur Broome là-bas, il l’aide dans l’enseignement de la maîtrise corporel je crois. Bref, il n’est pas dans mon secteur autrement dit. » Car Charisma était en maîtrise mentale avec son don de prémonition, don qu’elle avait par ailleurs bien développé durant l’année passée, elle ne se projetait toujours que quelques minutes dans le futur mais maintenant elle pouvait voir des choses qui ne la concernait plus directement pour peu qu’elle pense à la personne en question. Un progrès est un progrès après tout, aussi petit soit-il !

Esquissant un sourire, Damon interrogea son amie, pensif :

« Tu penses vraiment que la situation, je veux dire : ta situation, soit la seule chose qui ait changé ? »

Tout en posant cette question à la jolie brune, il poursuivit, l’air rêveur :

« Moi, je crois qu’il y a plus d’un facteur qui entre en compte… Peut-être bien que tu as changé toi aussi ? Evidemment, tu ne peux pas t’en rendre compte, puisque tu ‘te voie’ tous les jours, mais peut-être que lui, il a pu remarqué quelque chose de ce genre ? Après, je dis ça, mais en soit, je n’ai jamais été un fin psychologue, sinon tu le saurais, depuis le temps… »

Surtout que, comme Carry le savait très bien, Damon n’était pas quelqu’un qui jugeait les autres. Il ne mettait pas de barre de niveau à atteindre et acceptait les gens tels qu’ils étaient. Après il n’aimait pas la méchanceté gratuite (comme Zeno à son égard), mais ce n’était pas pour autant qu’il crachait sur les gens qui lui déplaisait, il se contentait de ‘trouver ça dommage’.

« Pour ce qui est de sa fâcher, je doute que Gaël puisse se fâcher avec toi… Tout comme je n’ai aucune raison de l’être à ton égard… Peut-être traverse-t-il une mauvaise passe, mais on est ensemble depuis tellement longtemps, qu’il aurait sans doute beaucoup de mal à voir Poudlard sans toi… »

Pour ce qui concernait Zeno, Damon soupira… Il partageait, bien sûr, l’avis de son amie… mais, en soit, ils ne pouvaient rien faire pour ça… Et Damon se félicitait (sincèrement) de ne pas mettre les pieds dans l’école du Pays de Galle… c’était toujours ça de gagné, en temps de survie en ce bas monde !

« C’est une chance… Je préfère ne pas imaginer ce qu’auraient été les cours là-bas, pour toi, si tu avais dû le supporter comme assistant… »

Damon esquissa un sourire à la fois amusé et terrorisé. Non, imaginer ce malade mental en guise d’enseignant, c’était vraiment trop flippant, quoi… Aussi préféra-t-il passer à autre chose :

« Bon, on change de sujet ? Pas que la vie de Zeno ne me passionne pas mais je suis persuadé qu’on peut avoir un sujet de conversation au moins cent fois plus intéressant que lui… ! »

Damon enchaîna donc avec bonne humeur :

« Comment se sont passées tes vacances ? On n’a pas beaucoup eu le temps d’en parler ? Tu en as un peu profité ? Et cette rentrée ? Tu la sens bien cette nouvelle année ? Personellement, j’ai l’impression qu’il va toujours nous tomber une ‘tuile’ sur le dos, avec les années qu’on a eu jusqu’à ce que Tu-Sais-Qui meurt définitivement… C’est presque plus stressant, quand il ne se passe rien… Comme si le temps s’arrêtait pour que les ennuis puissent mieux nous écraser après… »

Pensif, Damon laissa ses prunelles couleur terre se promener dans le ciel, à la rencontre des nuages de septembre… Il ne faisait pas encore froid, mais, à la couleur du ciel et au vent qui commençait à se lever, on sentait bien que les beaux jours touchaient à leur fin et puis le calendrier, en lui-même ne mentait pas non plus *paf*

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« Bien sûr, quoi d’autre ? » Contra Charisma d’un air absolument sûr d’elle, comme si c’était d’une logique évidente. Et cela l’était sûrement pour elle car ce fait lui semblait indiscutable. Elle ne pensait pas que quelque chose d’autre ait changé que sa situation amoureuse, pour certaines choses, elle aurait bien aimé, mais ça ne semblait pas être le cas, ou alors elle avait loupé le 20h et donc une information capitale pendant l’été. Aurait-on oublié de lui dire que le monde ne tournait plus dans le bon sens ? Elle en doutait. Et le comportement de son ami lui semblait aussi improbable que cette donnée. Gaël avait toujours été comme un roc pour Carry, quelqu’un sur qui elle pouvait compter et qui ne demanderait jamais explicitement ce qu’il désirait. Charisma n’était pas stupide – loin s’en faut – elle savait que Gaël aurait aimé qu’ils soient plus qu’amis, mais la jeune fille n’avait pas de tels sentiments pour lui et il y a quelques temps de ça, elle aurait juré qu’elle ne les éprouverait pour personne…

Elle écouta néanmoins l’idée de Damon, et y réfléchit, parce qu’il ne servait à rien de parler à autrui si on était pas prêt à l’écouter, quand bien même l’autrui en question ne soit pas du genre susceptible.

« Changer… moi ? Peut-être, je ne sais pas, je n’en ai pas l’impression, mais le changement est quelque chose d’immuable. » En vérité, Charisma n’aimait pas spécialement les changements, dans sa vie ils étaient souvent synonyme de catastrophe, mais si là c’était de ça qu’il s’agissait, elle n’y voyait que du positif. Elle se sentait moins malheureuse, moins seule, cela ne la guérissait pas de ses hantises, de sa folie ou de sa vie en général, mais elle avait trouvé comme un réconfort dans cet amour qui au départ lui avait fait si peur. Se comporter comme n’importe quelle fille l’avait rendue un peu plus vivante, bien qu’elle gardait toujours soigneusement son masque d’impassibilité.

« C’est vrai… nous sommes tous les trois depuis longtemps maintenant… je me demande si notre amitié survivra au passage à l’âge adulte. » Charisma parlait peu du futur, elle n’était même pas certaine d’avoir un jour raconté à Damon qu’elle voulait devenir Auror, mais elle y pensait tout de même et elle espérait qu’elle ne perdrait pas ses amis lorsqu’elle quitterait Poudlard, ou plutôt quand eux quitterait l’école, de fait, ils étaient plus vieux qu’elle pour la plupart. A commencer par son petit ami qui était en septième année, mais ça, ça voulait peut-être juste dire qu’il fallait avoir le recul de l’âge pour comprendre Charisma ? Du moins quand on n’a pas le caractère souple et tolérant de Damon !

« Sûrement. » Approuva-t-elle au sujet de Zeno avant d’enchaîner sur le reste sans transition. « Le mois de juillet a été un peu ennuyeux, mais le mois d’août a été… intéressant. Avec Enry et la préparation de la rentrée, je n’ai pas eu le temps de souffler. Ni de me poser beaucoup de questions. Je dois bien avouer que je ne me suis même pas posée de questions comme les vôtres. Le calme est si rare que peut-être vaut-il mieux en profiter sans trop s’inquiéter. Carpe Diem mon cher Damon. Et vous, vos vacances ? »

Damon ne partageait aucunement l’avis de la belle brune. Elle avait beau avoir une influence non négligeable sur sa personne, il ne pouvait s’empêcher de ne pas partager son avis en cet instant précis :

« Immuable ? Je ne crois pas, non… le principe même du changement c’est qu’il est imprévisible et qu’il survient sans qu’on ne s’y attende forcément. On peut passer par plusieurs stades, pour, finalement, redevenir celui qu’on était initialement… Même si cela se fait indépendamment de notre volonté… »

Puis, il ajouta dans un haussement d’épaules :

« Et puis, étant donné nos âges, ne pas changer serait particulièrement étrange… »

N’étaient-ils pas en pleine adolescence ??? Donc oui, ils étaient dans une phase de mouvement… ils grandissaient, physiquement, mais aussi psychologiquement même si certain, à trente ans, sont toujours de vrais gosses, mais bon… c’est une autre histoire !. Donc, du point de vue de Damon, Carry était obligée de changer depuis quelques temps et ce jusqu’à ses 17-20 ans (selon la durée de la ‘crise’ si tant est que l’on puisse appeler la chose ainsi ). Puis, très convaincu par ses paroles, Damon s’exclama avec fougue :

« Ho mais moi je suis sûr que je t’aimerais toujours autant dans 10 ans ! Tu as toujours été une véritable amie pour moi Carry ! Et de mon point de vue, une amie de ta trempe ne peut assurément pas être remplacée ! Tu es et tu resteras toujours unique pour moi. »

Puis Damon écouta attentivement son amie qui lui expliquait comment ses vacances à elle s’étaient déroulées. Il hocha doucement la tête, n’étant pas du même tempérament que la jolie brune, il ne pouvait partager son point de vue, aussi se contenta-t-il de lui offrir un petit sourire silencieux (qui voulait bien dire qu’il ne voyait pas les choses de la même façon qu’elle *cf le calme* mais qu’il n’avait rien à argumenter…). Quant à ses vacances à lui… et bien il n’y avait, en soit, rien de bien passionnant à raconter…

« Oh, tu sais c’était très calme, de mon côté… Comme toujours… j’ai aidé à la boutique, j’ai lu quelques bouquins… Et j’ai vu Faith… mais bon, eu… c’était pas vraiment une réussite, en soit… bref… Je n’ai rien vécu de très palpitant… »

Puis le Lion se redressa, adressant un sourire à sa compagne, il reprit la parole :

« Je crois qu’il est l’heure… j’ai quelque plantes à aller ceuillir pour mon herbier… mais peut-être pourrons-nous dîner ensemble, si tu es libre ce soir ? »

Parce que Enry était peut-être au programme ? Bref mieux valait s’informer avant de préparer des choses… hein ! C’était donc dans le parc que Damon allait se promener un instant, le temps de trouver quelques arbres et fleurs qu’il n’avait pas encore cueilli cet été (puisque oui, il n’avait commencé son herbier que cet été )


[FIN POUR DAMON]