Bonnes résolutions [pv]

Il y avait des jours comme ça où Oscar s'ennuyait ferme et aujourd'hui était un de ces jours, il n'avait pas de cours de musique aujourd'hui et avait été placé à la caisse du magasin, c'était sympa quand il y avait un peu de monde ou des conseils à donner, mais quand il n'y avait personne il fallait avouer que c'était quand même pas joyeux joyeux. Ça faisait au moins deux heures que personnes n'était rentré dans la boutique, le chemin de traverse était plutôt désert en ce début de mois de janvier, il faut dire que sans magie c'était tout de même beaucoup moins facile de déneiger la rue il les avaient bien vu ces deux trois types qui étaient sortit avec leurs pelles et de quoi sabler le chemin, mais ils n'était pas du tout motivés et avaient laissé tomber l'affaire au bout de quelques jours, à présent les commerçant déneigeaient eux même le devant de leur boutique et les rares passant pataugeaient dans la neige fondue et glissaient parfois sur les plaques de verglas sur les pavés. Oscar n'était pas du genre à se moquer du malheur des gens mais il ne pouvait s'empêcher d'esquisser un léger sourire à chaque fois que quelqu'un faisait la douloureuse expérience du verglas, c'était après tout sa seule occupation.
L'hiver était loin d'être la saison préféré du jeune homme, tout était mort, les gens restaient aux chaud chez eux, il faisait froid, il faisait nuit trop tôt et jour trop tard, enfin tout cela ne lui plaisait pas du tout, mais que pouvait il y faire après tout, à part attendre le printemps et s'emmitoufler dans un gros gilet de laine pas grand chose.
Le jeune homme mourrait d'envie d'aller fumer une cigarette, mais il était bien trop professionnel pour se le permettre, en plus il avait moyennement envie d'aller se geler les fesses et de faire des tâche sur les chaussures qu'il s'était offert à Noël. Il pouvait bien attendre la fin de la journée, il ne l'apprécierai que plus et puis c'était une mauvaise habitude dont il fallait vraiment qu'il réussisse à se débarrasser, pour la énième fois le soir du 31 décembre il avait prit la bonne résolution d'arrêter, il avait tenu jusqu'au lendemain matin, c'était lamentable, mais en même temps il avait prit cette décision déguisé en cow boy en fin de soirée du nouvel an alors qu'il était quand même un petit peu éméché. L'ancien Poufsouffle savait bien que l'odeur de tabac froid n'avait pas vocation à attirer les filles ou à les faire rester, mais pour l'instant il était célibataire alors ça lui donnait une excuse de plus pour repousser l'échéance.
En attendant que sa journée se termine enfin Oscar feuilletait un magazine musical moldus, qui parlait de groupe dont il n'avait que peu entendu parler, mais il avait envie d'aller voir un concert des derniers jour et tentait de voir ce qui pourrait être intéressant, néanmoins il ne pouvait s'empêcher de regarder l'heure toute les cinq minutes, c'était ça le pire quand on s'ennuyait le temps passait beaucoup trop lentement. Le jeune homme soupira, priant silencieusement pour que quelqu'un entre enfin dans la boutique et le divertisse un peu, si en plus cela pouvait être un de ses potes ce serait encore mieux, mais bon il ne fallait pas trop rêver.

LA GAMME D'OR.
BONNES RÉSOLUTIONS.

Vous savez, c’est généralement quand on cherche un objet qu’on ne parvient pas à mettre la main dessus, et à l’inverse, c’est lorsque son attention nous est totalement égale qu’on l’a entre les mains par inadvertance. Ce jour là, il faisait un froid de canard, et Hadès s’était levé moyennement tard, ne donnant pas cours à Poudlard. En se barbouillant la figure d’eau froide, dans la salle de bain, nôtre jeune homme pouvait entendre les grognements que poussait Hippolyte à fréquence régulière dans son sommeil, comme pour chasser de vieux démons. Il était sujet aux cauchemars, et ce depuis l’enfance alors à force, Hadès ne faisait plus attention à ce genre de nuisance sonore. Ça ne pouvait pas être pire que des ronflements de toutes manières.

En se préparant un thé, il voulut allumer la RITM d’un coup de baguette, mais il se rappela qu’elle lui était inutile. En soupirant, il se contenta de trainer son tas d’os jusqu’à la table basse du salon, et de tourner la molette avant de rester là, tasse fumante en main, debout dans le salon. Il était observateur et passait des heures à penser à des tas de choses, inutiles ou existentielles, jusqu’à ce que son thé soit assez tiède pour être buvable.

Liquide ingéré, le ventre vide, Hadès descendit l’étage pour se rendre dans cette salle qu’il aimait beaucoup. Il passa un regard vers les bureaux qui se trouvait à l’ouest, surfaces de travail pour son frère et lui, puis s’installa près de l’estrade de claquette, sur le petit tabouret se trouvant devant une batterie qui semblait semblant neuve, bien qu’elle ait quelques années à son compteur.

Au pire il réveillerait son frère, mais tant pis. Il chercha à tâtons les baguettes, qui reposaient d’ordinaires sur l’un des tambours… En vain. L’air parfaitement idiot, il se mit à chercher un peu partout sans succès, en retournant la plupart des tiroirs à accessoire de musique qui se trouvait dans la salle, à côté des miroirs pour la danse. Ni baguettes neuves, ni morceau de bambou. Rien. Niet.

« Que mierda. » Murmura-t-il dans le vide. On entendit quelqu’un éteindre la radio en sourdine à l’étage, puis des pas prudent dans l’escalier. Hippolyte venait de descendre l’escalier d’acier en colimaçon, habillé comme son frère en simple pantalon de bas de pyjama. Ses cheveux étaient relevés en un chignon maladroit, signe d’une douche à venir. « On peut savoir ce que tu fais ? » Demanda-t-il en s’étirant un bras, dévoilant ainsi quelques os supplémentaires. Hadès lui pointa du doigt la batterie présente dans le coin de la pièce, et se remit à chercher. « Oh non… » Soupira son jumeau en s’assaillant sur la dernière marche de l’escalier, « Pas encore. » Hadès acquiesça la tête avec un « Mais si. » Assez tendu et continua à vider chaque tiroir présent dans la pièce.

Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que son frère se décida à prendre le relais, les nerfs d’Hadès n’y tenant plus. Des minutes ? Non. Des heures. Hippolyte avait détaché ses cheveux qui pendouillaient mollement sur son visage, la tête penchée dans un carton qui traînait dans un coin, à l’étage. Ils étaient montés et avaient fouillés dans toute la maison. « J’abandonne. » Dit-il en sortant sa tête du carton, un mouton dans les cheveux. S’allongeant de tout son long, il finit vite par être rejoint par son frère, assez grognon pour le coup.

Il retira l’amas de poussière dans la tignasse de son jumeau et se releva en attrapant un jean et un T-shirt, qu’il attrapa sur le sèche-linge. Enfilant le tout sans prendre la peine de prendre une douche, il mit des baskets, une veste en cuir et s’attacha les cheveux en un chignon, agacé de les avoir dans la figure à force de chercher quelque chose qui apparemment ne se trouvait pas dans cette maison, à s’agiter comme une vieille poule décapitée. Hippolyte leva le bras en l’air, se faisant relevé par son cadet. Il s’assit devant la TV qu’il venait d’allumer. « Je vais à la Gamme d’Or, j’en ai pas pour longtemps. » Déclara inutilement Hadès en attrapant une écharpe sur le porte manteau. Il descendit en hâte l’escalier, traversa quelques rues avant de se retrouver sur le Chaudron Baveur.

Ce n’est qu’une fois sur le Chemin de Traverse, qu’Hadès échappa de peu à quelques gamelles monumentales sur la neige tassée, ses baskets n’adhérant pas assez au sol. Il se rattrapa de justesse à l’entrée du magasin de musique dirigé par des amis. Il se retint à la poignée de porte et entra. Oscar était son meilleur ami. Le meilleur ami que les jumeaux considéraient vraiment comme tel, sans se soucier de cette solidarité trop étroite dont ils faisaient tous les deux preuves à Poudlard.

« Oscar ! L’homme qu’il me fallait. » Dit Hadès d’une voix forte comme pour réveiller la chaumière endormie. En effet, et ce à cause, sans aucuns doutes de la neige, il n’y avait pas foule, ni sur le Chemin de Traverse, ni dans le magasin. Hadès s’appuya contre le comptoir de paiement et serra la main du jeune homme d’un geste fraternel. Il soupira et souffla sur une mèche rebelle qui lui pendait devant son visage. « Tu le crois ça ? Des baguettes. Disparues ! Je déteste l’hiver. T’as pas un fond de café sous le coude à me servir ? Je crois que je vais mourir d’hypoglycémie si ça continue. » Hadès lui adressa un sourire, avant de s’affaisser un peu plus sur le comptoir, comme une moule à son rocher. Un peu plus et il se mangeait la porte du magasin dans la figure. Un petit coup d’adrénaline n’est pas bon pour le cœur. Hadès retira son écharpe et reprit ses esprits, légèrement sur les nerfs.