{ Raconte moi ... - - - PV

Alors que Janvier se faisait sa place en ce bas monde, apportant avec lui, montagnes de neiges, et forts courants d’airs froids, la cheminée chez la famille Harris brûlait abondamment, répandant une douce chaleur dans la demeure. Située à Aberdaron, la maison était de taille moyenne. Il y avait quatre chambres, dont deux d’occupées actuellement, et une troisième qui le serait d’ici quelques semaines… Pénélope était, en effet, enceinte de 6 mois. L’été passé, Jason et elle avaient fêté leur mariage, après plus de trois années de vie commune. Payton, leur petite demoiselle de bientôt 4 ans (puisqu’elle était de mars) avait été de la partie, bien évidemment… le mariage avait été parfait et le couple vivait sur son nuage… Ils avaient, d’ailleurs, conçu le numéro deux pendant le voyage de noce. Et grâce aux dernières échographies, ils savaient avec certitude, à présent, que ce serait un petit garçon. Aussi Jason et pénélope cherchaient-ils tous deux un prénom pour le petit bonhomme qui allait bientôt pointer le bout de son nez.

Nous étions vendredi après midi. Jason avait cours jusqu’à 18h, mais ce n’était pas le cas de tous les enseignants de Poudlard… Hadès, un vieil et très bon ami de la jeune épouse Harris étant professeur d’Astronomie donnait souvent cours en soirée, tard, après les autres enseignants… L’astronomie possédant des contraintes évidentes qui ne touchaient aucunement les autres disciplines étudiées à l’école de sorcellerie. Aussi, cet après midi, était-il cordialement invité chez la jeune femme, qui n’avait pas pu voir Hadès, en tête à tête depuis un moment. Elle avait aussi proposé au jumeau de ce dernier de se joindre à eux, mais ce dernier travaillant, n’avait, hélas, pu passer cet après midi. Ceci étant, ce n’était que partie remise, pour Pénélope.

Cette dernière était assise dans un fauteuil, fatiguée. Elle avait entamé un mi temps, depuis deux semaines, et allait bientôt devoir être arrêtée… de toute façon, un Auror enceinte ne sert plus à grand-chose, la jeune maman le savait bien… Mais elle avait aussi une vie de famille, en dehors de son boulot… Si elle s’était enfermée dans son travail durant quelques temps, Jason avait su l’en faire sortir et lui redonner goût à la vie. C’était après la célèbre bataille de Poudlard que pénélope avait eu une dépression. Elle avait été là, présente, au château… Elle avait vu des choses horribles… des enfants mourir… des sauvages s’en prendre à eux de façon si inégale, si… répugnante, que longtemps après, des images revenaient encore hanter ses nuits. Frissonnant à cette pensée, Pénélope chassa ses sombres images aux tréfonds de sa mémoire. C’est le rire de sa petite demoiselle de 3 ans et 9 mois qui la sortit de ses pensés. Souriante, Pénélope tendit ses bras vers sa princesse :

« Et bien qu’est ce qui t’arrive ma chérie ? »
« C’est aujourd’hui qu’il vient le monsieur professeur maman ? »
« Oui… C’est Hadès, mon cœur… »
« Hadès ? »
« Oui, oui, tu l’as déjà vu plusieurs, tu ne t’en souviens pas ? »

Ce qui en soit n’était pas très étonnant… Hadès avait vu la fille de pénélope à plusieurs reprises, mais pas suffisamment pour la gamine puisse s’en souvenir, pas à cet âge… la seule amie de maman qu’elle n’oubliait pas, c’était Cordélia, parce que Payton était ‘amoureuse’ de son fils (une des dernières lubies de Payton… qui voulait à tout prix épouser Stephen…). L’enfant vint se placer contre sa maman, faisant attention à ne pas lui faire mal et chantonna contre le ventre de pénélope, riant aux éclats lorsqu’elle sentit un petit coup donné par son frère…

« Il a encore parlé !!! Tu as senti Maman ??? Il a parlé… ! »

C’est là qu’Hadès sonna à la porte et que pénélope se leva péniblement. Rattrapant sa fille par le bras, elle souffla :

« Doucement, princesse, on ne court pas… »

Remontée telle une pendule à ressort, la petite Payton avait failli chuter, dans sa précipitation. Pénélope et elle arrivèrent donc tranquillement jusqu’à la porte d’entrée et la maman ouvrit la porte sur son ami d’enfance. Souriante, elle ne pu cacher sa bonne humeur (et de toute façon il n’y avait aucune raison de le cacher !) :

« Hadès ! Je suis tellement contente ! »

Prenant son ami dans ses bras, elle l’embrassa chaleureusement sur les joues et Payton adressa un large sourire à l’enseignant :

« Bonjour monsieur Hadès ! Tu as des cheveux longs comme moi !!!! »

Elle observait la coupe de cheveux du jeune homme avec un mélange de consternation et d’admiration, tendant les bras vers lui pour avoir son bisous.

« Comment tu vas ? Bien arrivé jusqu’ici ? Rentres vite au chaud, installes toi… »

Refermant la porte derrière lui, Pénélope récupéra sa veste et l’accrocha au porte manteau de l’entrée et le fit entrer dans le salon.

« Je te sers un thé ou un café ? Ou autre chose, d’ailleurs ? »

RÉSIDENCE HARRIS
RACONTE MOI...

Il n’était pas une mince affaire que de se rendre à plus de deux cents miles, lorsque la magie nous handicape. Telle était alors devenue la coutume d’Hadès et d’Hippolyte, de se déplacer dans le Royaume-Uni, armé d’une carte des transports en communs. Ils s’y connaissaient, après tout, ils avaient été élevés d’un père Moldu. Mais les transports se multipliant entre le boulot et le personnel, vous pouvez bien comprendre pourquoi ces deux loques avaient finis leur soirée après le retour d'Hadès de Poudlard en poudre de Cheminette, sur le canapé du salon, débraillés et entourés de plat à emporter qu’ils avaient commandé par le téléphone.

Il était Vendred matin, et Hadès se réveilla en se donnant une baffe, dans un sursaut musculaire. Quelques cadavres de bouteilles trainaient sur la table et s’apprêtaient à tomber sur une bande vidéo, posée entre le désordre cinématographique de leur appartement. Hippolyte se réveilla également en sursaut, attrapa sa baguette et essaya d’arrêter la bouteille dans sa chute. Sans succès. Le restant de Bièraubeurre s’écoula lentement, (sadiquement serait un terme plus approprié) sur la bande.

En un juron, le jumeau de nôtre professeur d’Astronomie jeta son bout de bois, désormais inutile contre la TV, qui résonna en un « poc » et retomba au sol lamentablement. Apparemment, ces « angin » n’étaient plus d’aucune utilité. Et pour un sorcier qui avait coutume de se servir de la magie dans sa vie quotidienne (contrairement aux jumeaux Burton), il se voyait lamentablement démuni. Ce n’est qu’après un demi-sommeil de quelques minutes que Hadès bondit du sofa en sursaut en se rappelant de l’heure à laquelle était son train.

Il se dépêcha sous la douche, si bien qu’il faillit s’attaquer à son crâne après avoir rasé son bouc pour le faire paraître plus net et bien taillé. Il sorti en catastrophe de la douche, les cheveux encore mouillés dégoulinant sur son torse humide, alors qu’il tentait d’enfiler un jean tant bien que mal. Hippolyte se contentait de ramasser le désordre du week end et de passer la tête dans la chambre de son frère, histoire de le charrier un peu plus que d’ordinaire. Ce n’est qu’après avoir reçu un caleçon propre en pleine tête qu’il s’abstint de tous commentaires.

Nôtre Hadès revint donc de ses appartements habillés, avec un jean, un T-shirt très décontracté, blanc et un veston noir. Il se dépêcha d’attraper ses chaussures, des italiennes noires qu’il enfila en hâte pendant que son frère lui tendait un toast beurré qu’il avala en une minute. « Après on comprend pourquoi les Moldus sont si stressés hein. » Lança Hippolyte avec un sourire narquois au visage, apparemment très amusé de voir son jumeau aussi paniqué qu’une jeune sauterelle. Élastique au poignet, montre à gousset dans la poche de son veston, Hadès descendit en hâte les escaliers en colimaçon, son frère sur les talons, encore insouciant, le Ministère de la magie n’étant qu’à quelques mètres de là. « Tu lui passera le bonjour ! » Hurla le jumeau d’Hadès en le regardant partir en courant.

Car en effet, Hadès avait bien fait de courir. On le voyait, tenant son chapeau noir à une main, traverser quelques quartiers comme une flèche. Un bon danseur est maigre, souple et rapide. Heureusement pour lui d’ailleurs car il grimpa de justesse dans le wagon du train, alors que les portes étaient sur le point de se refermer. Le métro était vraiment un exercice difficile. Mais c’était le moyen de transport le plus rapide de disponible. Il n’était pas question que la privation de magie empêche Hadès d’aller rendre visite à des amis.

Et surtout pas Pénélope. Elle avait toujours été gentille avec lui. Depuis Poudlard, elle était une des rares qui comptait parmi les « amis des jumeaux ». Car en effet, les deux frères avaient toujours été assez exclusifs pendant des années. Mais la sociabilité s’était arrangée avec le temps. Le mari de Penny, était un collègue et ami d’Hadès, avec qui ce dernier avait de très bon rapport. Il était même désolé pour lui qu’il ne puisse rentrer chez lui plus souvent à cause de ces problèmes magiques, les horaires d’Hadès le permettant de voyager autant tout en assurant ses cours le soir, à Poudlard.

Dans le train encombré et peu accueillant, Hadès eu tout de même le temps de reprendre son souffle, d’arranger ses cheveux mis à mal pendant sa course effrénée. Il descendit après plus de deux heures de trains et marcha les longs des rues jusqu’à trouver un taxi. Aberdaron n’était pas la porte à côté. Après quelques livres en moins dans son porte feuille, le jumeau Burton arriva enfin devant la maison Harris.

En ouvrant le portail, se dirigeant vers la porte d’entrée, près à sonner, Hadès se souvenu alors qu’elle avait aussi une petite fille. Il l’avait vu il y avait de ça quelques mois, mais les enfants grandissent vite, et il n’était pas bien sûr de l’âge qu’elle pouvait avoir. Quatre ans peut être ? Peu importe. Le voilà qu’il appuyait sur la sonnette, la porte s’ouvrant alors sur la jolie Pénélope, rayonnante, suivit de près par une gamine aussi jolie qu’elle.

Prit de court par l’étreinte de Pénélope, Hadès eu un sourire en sentant son ventre proéminant contre son maigre estomac. Il avait toujours du mal avec les approches physiques d’affection. Mais il n’en était pas pour autant complètement gêné, comme au temps de son adolescence.

« Ça fait du bien de te voir. » Glissa-t-il en lui adressant un sourire à la fois ravi et amusé. Il s’agenouilla à la hauteur de la petite fille et la laissa même lui planter un baiser sur l’une de ses joues osseuses. Il la prit dans ses bras en entrant à l’intérieur de la petite maisonnette, accueillante soit-elle. La poupée était un peu plus lourde que dans ses souvenirs. Mais après tout c’était normal, elle était légèrement plus grande que la dernière fois et belle comme un cœur. « T’as vu ça princesse ? Je les ai laissé pousser exprès pour venir jusqu’ici les cheveux au vent ! » Ajoutât-il avec un sourire pour faire rigoler la fillette. En effet, il commençait à faire un temps de chien dehors, et il était bon vivre à l’intérieur de cette maison, chauffée généreusement par un feu accueillant. Il posa la fillette au sol avant d’enlever sa veste, qu’il avait passé tantôt par-dessus ses vêtements, qu’il donna à Pénélope.

« Quel temps. Je te dis, quand la magie sera revenue, je serais le premier à aller jeter un Gallion dans la fontaine du Ministère. Les trains, ça ne me dérange pas, mais l’odeur des métros c’est… Que horror. » Conclut-il avec l’une de ses expressions espagnoles dont il avait prit l’habitude, à cause de son père. Il avança jusqu’à la pièce à vivre, à la suite de Pénélope. Tout ici respirait la joie de vivre. Un style beaucoup moins dynamique que chez les jumeaux. C’était peut être à cause de l’esprit de famille qui flottait dans l’air ? « Je vais bien, tout roule. Et toi et demi ? » Ajoutât-il en adressant un sourire malicieux à l’adresse de ce ventre imposant.

Hadès accepta la place sur le fauteuil que lui proposa Pénélope, suivit de près par la tête blonde. Hadès était plus amusé par les enfants. Il ne les adorait pas au point d’en vouloir des milliers, mais ils étaient pleins d’imagination et de ressource. Hadès se leva lorsqu’elle lui proposa de boire quelque chose « Laisse moi faire ! Je nous prépare du thé ? » C’était mignon et légèrement maladroit, mais son ton enthousiasme et ses gestes gracieux le rendait presque attendrissant. Il n’avait jamais eu affaire à une femme enceinte, encore moins à « une amie enceinte ». Quant à sa propre mère ? Il ne l’avait pas connu. Il s’attacha les cheveux en catogan à l’aide de l’élastique qu’il avait à son poignet et lui pointât la cuisine du doigt avec un petit sourire serviable.

Souriante, la jeune femme partageait pleinement le plaisir de revoir son vieil ami. L’Aigle, discrète et timide du temps de ses études, n’avait pas eu beaucoup d’amis, à l’époque… un de ses amis principaux avait été Cédric, qui avait trouvé la mort pendant le tournoi des trois sorciers… C’avait été un véritable drame pour la petite Aigle qui aimait énormément le Blaireaux… Elle avait mis beaucoup de temps à s’en remettre. Et finalement, elle avait travaillé comme Auror, amusante façon de faire un pied de nez à la vie. Ca l’avait rendue plus forte. De sorcière brillante, elle était passée au stade de sorcière à ne pas chercher. Pas forcément ‘puissante’ mais plutôt redoutable dans son genre… Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences. Frêle et visiblement fragile, la blondinette avait plus d’un tour dans son sac !

Payton, de son côté était toute émerveillée par la chevelure du Professeur et ami de sa maman. Tout sourire, la petite sorcière, brune aux yeux bleus, applaudit joyeusement, quand l’homme la prit dans ses bras (la jeune fille adorant ça).

« Hooo c’est troooop chouette !!! Tu as vu maman, hein, hein ??? Tu as vu ??? »

Admirant Hadès de ses prunelles rêveuses, elle murmura :

« C’est comme dans les livres… »

Parce que de télé il n’avaient point… Pénélope et Jason n’avaient pas vraiment grandi avec et n’avaient donc jamais trop eu besoin d’en avoir une… Pour les informations, c’était au journal… Donc les histoires, c’était seulement dans les livres/ Nul doute que Hadès ne partage pas le point de vue du couple, mais rien n’empêcherait Payton, plus tard de voir si les films c’était son truc ou pas. Pour l’instant, ses parents la trouvaient trop petite pour rester devant un écran…

Pénélope hocha doucement la tête, quand Hadès parla des transports en commun… Ca n’avait jamais été facile, déjà avec la magie, quand pénélope et Jason ne vivaient pas ensemble pour se voir (surtout avec Payton, puisque cette dernière n’était pas la fille de Jason, pendant plus d’un an, l’Auror avait vécu avec sa fille, sans Jason. Bien qu’ils soient ensemble, ils n’étaient pas encore prêts, à l’époque, pour emménager ensemble… Tout avait été simplifié lorsqu’ils s’étaient installés ensemble). Aussi répondit-elle plus que compréhensive :

« Ne m’en parle pas… Avec la poussette c’est encore pire… ca va que la princesse grandit bien, mais mademoiselle n’a pas toujours envie de marcher, et tu comprends bien que je ne risque pas de la porter dans mon état. »

Elle avait déjà suffisamment mal partout avec son ventre qui était de plus en plus volumineux, alors porter sa petite princesse qui pesait son poids, quand même, ce n’était plus possible. Pénélope sourit à son ami :

« Ca va aussi. On s’approche du grand jour… Et j’ai hâte, parce qu’il commence à faire le polisson ce petit garnement… Mais il va très bien, d’après les derniers examens, et moi je suis juste un petit peu fatiguée… Mais Payton est très sage, donc je n’ai pas à me plaindre, hein ma chérie ? »
« Oui !!! Je suis très très sage… parce que sinon je pourrais pas me marier avec Stephen, maman m’a di… »

Tout sourire, la jeune maman passa sa main dans les cheveux de sa fille, expliquant à Hadès ;

« Oui, parce que Payton s’est trouvé un amoureux… »
« Maman !!!! »

La petite fille jeta un regard agacé à sa maman avant d’expliquer à Hadès, s’approchant de lui, et lui exposant ‘la vérité’ comme une vraie petite femme d’affaire :

« Maman dit n’importe quoi… faut pas l’écouter, hein Monsieur ? Stephen ce n’est pas mon amoureux, c’est mon futur mari !!! C’est pas du tout pareil, c’est beaucoup plus mieux sérieux !!! »

Pénélope sourit :

« Excuse moi mon cœur… »

Quand Hadès se leva pour se proposer à faire du thé, Pénélope le remercia d’un sourire :

« Merci, c’est gentil… J’ai fait des petits gâteaux, si tu en veux. »

Ces derniers reposaient sagement dans la cuisine, en évidence, sur la table. Pénélope les avait faits le matin même. Payton, elle, eut l’air choquée, elle s’écria :

« Haaaan noooon, Monsieur, pourquoi tu attaches tes cheveux ??? C’est plus comme dans les livres maintenant du coup… »

L’air désappointée, elle bouda légèrement devant le changement de coiffure d’Hadès.