[ Défi 2 ] BILLIE ZIEGLER [ 29/30 ]

1. Good Luck For Your Next Life

2. L'histoire du coup de fil et de la babysitter

Pour la première fois depuis un long moment, les parents de Billie, une jeune fille de seize ans, s'étaient décidés à faire une petite sortie, rien que tous les deux. Laissant la maison à la jeune, ils étaient partis en toute confiance du domicile familiale. Après tout, aux dernières nouvelles, Billie restait une jeune fille capable de prendre soin d'elle. Et surtout, ils avaient une tête qui n'était pas si stupide que ça dans le fond. Pourquoi ? Et bien depuis environ une année, Billie avait un petit frère du nom de Shane. Un adorable petit bout de chou qui, au bout d'une année seulement, semblait déjà décidé à faire sa nuit en totalité. Dans le fond, on pouvait clairement dire que c'était tant mieux. Tentez un peu d'imaginer Billie sans arrêt obligé de se réveiller, parce que monsieur le petit frère semblait ne pas vouloir se décider à dormir. Non mais vraiment, vous voulez tenter l'expérience ? Bien sûr que non elle n'allait pas le taper, ni le jeter par la fenêtre ! Comment pouvez-vous vous mettre à penser ce genre de chose hein ? Billie était certes impatiente mais pas du genre à cogner les bébés ! Par contre, elle était capable de le laisser pleurer, de mettre son Mp3 et ses écouteurs et de rester ainsi dans une pièce sans plus s'occuper du bébé ! Ca par contre, elle en était totalement capable, que les choses soient bien clairs !

Enfin voilà, tout ça pour dire que le bébé dormait paisiblement et qu'elle était tranquillement installée devant la télévision. Gentiment, elle avait même invité Josh à venir passer la soirée chez elle. Ben oui, après tout pourquoi pas hein ? Si les parents pouvaient se la couler douce, Billie estimait tout simplement que elle aussi. Enfin... De manière gentille bien sûr hein, pas de la manière pervers que vous êtes en train d'imaginer ! Mais bon, à l'heure actuelle, il lui fallait bien attendre le garçon bien sûr. Être seule dans sa maison ne lui faisait pas spécialement peur mais disons qu'elle serait probablement plus rassurée s'il y avait quelqu'un d'autre. Ben quoi ? On ne pouvait pas lui en vouloir de demander une nouvelle présence quand même non ? Et puis elle ne demandait pas à n'importe qui puisqu'elle proposait à son petit ami !

Alors qu'il était censé arriver d'un moment ou l'autre, la jeune Gryffondor entendit le téléphone sonnait. D'une main assurée, elle s'en empara lorsqu'elle fut arrivée dans la cuisine. Allez savoir où se trouvait donc le téléphone du salon tiens ! Enfin bref ! Attrapant le téléphone donc, elle répondit de manière naturelle. Ben oui, elle n'allait pas se mettre à stresser parce que le téléphone venait de sonner ! Ce n'était pas le téléphone qui allait lui faire du mal ! Il ne manquerait plus que ça tiens ! M'enfin bref, non, ce n'était pas le téléphone qui lui ferait du mal alors elle n'allait pas se mettre à en avoir peur, ça c'était sûr. Collant le combiné à son oreille, elle n'eut pas besoin de dire le « allô » habituel que déjà, son interlocuteur prenait la parole. Il s'agissait d'une voix grave, à la limite de l'effrayante, comme dans les films qu'elle aimait regarder quoi ! Mais bon, en moins effrayant un peu parce que ce n'était qu'une voix dans le téléphone malgré tout. Mais...

- Tu sais, il serait peut être temps que tu ailles voir comment se porte Shane.

Là, tout de suite, tout était vraiment différent. Pourquoi ? Et bien c'était bien simple pourtant, de un, elle ne connaissait pas mais alors pas du tout la personne avec qui elle était au téléphone, et de deux, ce con qu'elle ne connaissait pas connaissait le nom de son frère et en plus de ça, il savait qu'elle n'avait pas été voir Shane depuis au moins heure. C'était là que tout ça faisait peur, tout simplement parce qu'elle ne parvenait pas à comprendre comment un inconnu pouvait en savoir autant.

- Qui est à l'appareil ?

Autant se renseigner tout de suite, c'était probablement la chose la plus intelligente à faire. Même s'il s'agissait d'une plaisanterie, vraiment, les choses n'étaient pas drôles. Il était d'ailleurs impensable pour Billie de pouvoir ne serait-ce qu'imaginer à un plan tel que celui-ci.

- Oh voyons pourquoi me poser une telle question ? Ne te fatigues pas voyons. Vas voir ton frère, Billie.

Voilà qu'elle connaissait son prénom maintenant, non là vraiment les choses n'étaient plus drôles et si la jeune brune se retrouvait à faire une crise de nerfs, ça ne serait pas vraiment drôle mais alors là pas du tout même ! Qu'elle découvre le nom du crétin qui s'amusait à ses dépens et il en pâtirait, foi d'une Ziegler qu'il valait mieux n'avoir qu'en photo. A vrai dire, Billie ne parvenait pas à découvrir ce qui clochait, mais elle sentait que quelque chose n'allait pas dans le sens où la personne au bout du fil ne semblait pas vouloir lui faire peur ou en tout cas, ce n'était pas le but premier. C'était juste histoire de s'amuser un peu. Bon, peut être qu'elle connaissait la personne au téléphone et si c'était le cas, ça allait vraiment chier ! Là, il était clair, qu'elle allait se mettre à taper un paquet de fois le petit plaisantin ! Et il allait le sentir passer !

Mais ce qu'elle vit, lorsqu'elle regarda le numéro affiché sur le combiné lui glaça le sang. Ayant un mouvement de panique, la jeune Gryffondor se mit à regarder tout autour d'elle tremblante. Le numéro qui était affiché, c'était celui de sa maison. La personne avec qui elle était au téléphone se trouvait dans la maison bordel ! Si ça se trouvait, il avait fait du mal à Shane et ça, elle ne pourrait jamais s'en remettre, vraiment ! Il allait payer, oh oui ! Par pitié, faîtes qu'il n'ait pas touché un seul des cheveux du petit ! Faites qu'il s'en aille sans faire de mal à qui que se soit...

- Alors écoute espèce de con, je ne suis pas débile et je sais que t'es chez moi. Si tu touches à un seul des cheveux de mon frère je...
- Mais voyons, si tu t'inquiètes tant pour lui, vas donc le voir !

Que faire ? Laisser les choses se faire ? Ce n'était pas du tout son style. En réalité, Billie était tout à fait le genre de personne à agir avant de réfléchir et ce n'était pas ce genre de chose qui la dérangeait. Elle s'en moquait. Ca lui convenait et oui, elle comptait bien monter dans la chambre de son frère. Mais seulement après avoir fait un petit tour dans la cuisine, là où l'on pouvait trouver les gros couteaux. Muni du plus gros, elle finit par monter. Le téléphone toujours à l'oreille. Elle se rendit alors compte que peut être que si le débile la voyait avec son couteau, il se servirait de Shane pour se défendre. Le poser, elle se dirigea vers la chambre mais sa route fut stoppée et elle fut tirée vers sa chambre. Elle se débattit du mieux qu'elle put, luttant des pieds et des mains pour se débattre et se dégager. Elle avait peur cette fois. Et c'est là, qu'elle croisa son regard. Cessant net de lutter, elle se laissa faire et lorsqu'il la lâcha, elle lui donna un énorme coup de pied dans le genou.

- Josh, sérieux, je te déteste !
- Oh allez, c'était une blague !
- Ouais ben mon poing dans tes dents aussi !
- Ma puce...
- Ouais, ouais, nan mais cherche pas là !

Elle bouda encore cinq bonnes minutes avant de stopper tout ça. Il la prit dans ses bras, posa ses lèvres sur les siennes.

- Si tu me refais ça, je t'étripes.
- Tu vois que tu m'aimes.
- Mouais.
- Oh allez, vois le bon côté des choses.
- Y a un bon côté ?
- Ben tu vois ton chéri !
- C'est le bon côté ?!

[ 1354 ]

J'ai l'impression qu'il est parti depuis si longtemps que dans mon esprit, tout se passe comme si je ne l'avais jamais connu. Je l'oublie, il quitte certaines de mes pensées et j'ai honte, j'ai honte de m'imaginer avoir un avenir loin de lui parce que s'il y en avait bien un qui méritait de poursuivre la route de la vie, c'était lui. Disparu, parti, alors que les lumières du soleil éclairaient encore le chemin qu'il était censé prendre. Il a alors préféré choisir une zone d'ombre et sombrer, il a tout simplement décidé de partir de ne me quitter. Peut être que l'on peut me penser égoïste, peut être que l'on peut me penser détestable, insupportable et chiante mais je ne changerais pas parce que c'était ainsi qu'il était, ainsi qu'il m'aimait et ainsi que l'on nous reconnaissait. Les Ziegler, toujours là l'un pour l'autre, dans les bon comme dans les pires moments. Toujours accrochés, toujours unis et la fraternité qui nous unissait en rendait plus d'un jaloux. On était bien à deux et si l'on nous l'avait permis, on sera encore à deux, face au monde, comme on l'avait toujours été. A deux, face aux parents qui faisaient tout pour nous mettre des bâtons dans les roues, à deux pour ne plus jamais se perdre pour ne plus jamais se quitter. A deux pour ne former qu'une seule et même personne.

Mais voilà, on ne choisit jamais le destin qui nous est offert, on ne choisit jamais ce qu'on veut être. Peut être que je l'aimais trop et que c'était malsain, peut être qu'on était trop proche et que ça en a écœuré plus d'un. Mais le lien qui unissait deux jumeaux nous avait touché, il avait deux ans de plus que moi mais nous partagions les mêmes pensées, les mêmes peines et les même peurs. Et c'est peut être pour ça qu'aujourd'hui, je ne suis même plus capable de faire quoi que se soit. Je ne fais que pleurer, que rester dans mon coin. Je ne prends même plus la peine de manger parce que de toute façon, à quoi bon. Si je dépéris, après tout, je ne pourrais que mieux le retrouver et c'est peut être ça, l'idée première que je veux accomplir. Mais on me retient ici, on me demande de rester mais pas pour moi, pour eux. Cette bande d'égoïste qui se qualifient d'amis. S'ils en étaient vraiment alors peut être me laisseraient-ils partir au lieu de rester accrocher à moi tels de vulgaires boulets dans le seul et unique but de ne pas me voir disparaître du jour au lendemain. Dans le seul et unique but de ne pas pouvoir me voir partir. Pouvoir être heureuse ! Je sais que lorsque je partirai, je le retrouverais. En enfer parce que je sais aussi que là est notre place. Nous sommes uniques en nos genres et là-haut, on n'aurait pas voulu de nous. Comme si l'on était des monstres et si ça se trouvait, peut être en étions-nous vraiment. En tout cas, une chose était sûre, nous n'étions pas mais alors pas fait pour être séparé l'un de l'autre. Que je sois à Poudlard et lui à la maison était déjà douloureux. Mais le perdre, c'était tout perdre et l'on ne pouvait pas me faire ce genre de coup pour ensuite me demander de ne pas le rejoindre. Je l'aime plus encore que je ne pourrais jamais aimé personne. Parce que le même sang coule dans nos veines.

Ce soir-là, lorsque je m'endormis, mes joues étaient inondées des mêmes larmes qui l'inondaient chaque jour. Kayne était partout. Dans chacune de mes pensées parce qu'il m'était impossible de le voir à la maison et que je passais la plupart de mes journées seuls, à attendre que le temps passe et que je puisse retourner à Poudlard auprès de ceux qui me rendent la vie dure mais qui entraînent alors au moins quelque chose qui puisse me faire réagir. Ici, on fait tout pour que justement, je n'ai rien à faire. Kayne est parti depuis trois mois maintenant, et c'est comme si je n'étais même plus capable de marcher. D'ailleurs, mes parents m'empêchent bien souvent de quitter ma chambre. Et Matt n'a même pas le droit de venir à la maison parce que pour eux, il est le seul responsable de tout ça. Bande de cons... Ils ne se rendent même pas compte que se sont eux, les seuls et uniques responsables... Alors me voilà enfermée, telle une prisonnière ayant pêché, juste parce que mon frère est parti rejoindre un monde meilleur. Un monde où je ne suis pas, un monde que je voudrais trouver...

Dans mes rêves, il est toujours là, en plus de me hanter la journée, il me hante la nuit. Comment pourrais-je tenter de me remettre si justement, je le vois partout. D'une certaine manière de toute façon, je ne pourrais jamais l'oublier, je lui ressemble trop. Lorsque mon regard se pose sur le miroir, je n'ai même pas l'impression de me voir. Nos visages sont assez semblables. Seuls les cheveux font que je sais que ce n'est pas lui. Et aussi bien sûr, l'air féminin qui touche mes traits et pas les siens.

Cette nuit nous nous trouvons au bord d'une falaise que je ne connais pas. Il me sourit, me caresse la joue et avance vers le néant. Je lui rends alors son sourire, bien décidé à le suivre mais mes jambes refusent comme à chaque fois d'avancer. Je ne peux le retenir et sur son visage, la peur prend alors toute la place. Il ne sourit plus, il est terrifié, et mes traits sont les mêmes, tiraillés par la tristesse de devoir le perdre à nouveau. Et je le regarde alors, impuissante mais ses pas se stoppent et il revient alors vers moi, posant ses lèvres sur les miennes, il me dit au revoir. Il me dit adieu.

C'est la première fois. La première fois qu'il m'embrasse, la première fois qu'il semble si triste. Mes rêves changent bien souvent mais toujours il finit par disparaître, jamais il ne revient de cette manière. Je suis là, surprise, curieuse. Je ne comprends pas, obnubilé parce qu'il ne bouge pas. Il me prend alors dans ses bras et je le vois pleurer. Il est mal, je suis mal. Et c'est une nouvelle fois une preuve que nous nous ressemblons. Lorsqu'il s'écarte de moi, il pose son front contre le mien, plonge ses yeux dans les miens. Je sais qu'il ne s'agit que d'un rêve, et je sais qu'il ne peut pas réellement se trouver devant moi. Pourtant, c'est comme si tout cela était réel, comme si c'était vraiment lui. Il y a cette tristesse qui ne le touche jamais dans ses songes qui me laisse le penser...

Posant une nouvelle fois ses lèvres sur les miennes, je le sens disparaître. Rares étaient les fois où il m'avait appelé ange. Et je sais que dans mes rêves, jamais il ne m'a appelé comme ça. C'était lui. C'était Kayne qui a travers mes rêves me disait de vivre justement. Il m'avait fait alors le plus beau des cadeaux, m'avait permis d'une certaine manière, même si je n'avais pas su trouver les mots, de lui dire, adieu. Adieu mon frère, toi que je continuerais d'aimer. Je continuerais ma vie en pensant à toi, en m'ouvrant aux autres. Parce que je sais qu'un jour, tu me reviendras.

[ 1466 ]

O4 . Numb

Seule dans sa chambre, elle pleure. Si les larmes qui coulent sur ses joues sont silencieuses, son coeur hurle à la mort. Mais personne ne l'entend. Parce que personne ne l'a jamais entendu. Elle a mal et ça se voit. Les traits de son visage sont tirés, ses yeux rouges et elle est si pâle qu'elle pourrait en effrayer plus d'un. Rivalisé avec un mort ? Oui elle en est capable. Mais la douleur est telle qu'elle ne sait plus comment faire, qu'elle ne sait plus comment s'en sortir. Son regard est vide de toute expression et fixe un poing au loin. Comme s'il y avait quelque chose d'intéressant à ce mur vide et de couleur neutre. Assise en tailleur sur son lit, elle ne bouge pas et en est même probablement incapable. Cette jeune fille de seize ans est seule, et ne s'est jamais sentie aussi seule. Son coeur souffre et pourtant, personne ne semble y prêter de réel intention. Mis à part ses amis qui aujourd'hui ne sont pas avec elle. Elle a mal et personne n'est là pour l'aider. Son âme appelle à l'aide mais sa tête semble n'en vouloir aucune. Seule ainsi installée, elle attends, comme si quelque chose d'important devait se passer alors qu'au final, il n'y a rien, rien que l'on puisse faire pour elle. Un bout de papier git sur le sol, mais elle l'ignore. De toute façon, elle sait déjà ce qu'il y a dessus. Son coeur a mal d'avoir été obligé de lire tout son contenu. D'un coup, son regard bouge. Le souvenir éphémère des mots qui figurent sur le papier font couler une nouvelle larme et son attention se porte vers la fenêtre. Elle souffre en silence, comme toujours. Cette fois elle semble tout cacher tellement mieux, personne ne s'inquiète. Elle a menti à tout le monde. D'après elle, elle est partie en vacances, affreux mensonge alors qu'elle est toujours chez elle. Une seule personne sait, c'est Matt, le seul qui sache puisqu'il aurait découvert le pot aux roses bien assez vite. Mensonge, trahison, abandon. Voilà ce qui la touche, voilà ce qui ressort dans le stupide bout de papier roulé en boule à côté de son lit. Glissant ses bras autour de ses jambes, elle appuie son menton dessus et soupire. De toute façon, à quoi bon, elle souffre pour rien. Elle ne devrait plus compter sur personne, au final, tous finiront par l'abandonner. Si la mort de Kayne ne le lui a pas fait comprendre, rien ne le pourra. Un nouveau soupire s'échappe de ses lèvres humide par ses larmes. Larmes qui ne coulent plus mais qui la menacent encore et toujours. Elle qui avait pourtant commencé une bonne journée, voilà que tout était ruiné. Mais comment est-ce que les choses auraient pu aller bien ?

Oui, les choses sont aussi simples que ça. Si Billie Ziegler est aujourd'hui dans un tel état, c'est parce que lui, il part. Si ça lui fait plus que mal que ça ne le doit ? Oh que oui et c'est inimaginable à quel point son coeur est touché. La douleur est intense, dure, violente. Parce qu'une nouvelle fois, dans sa tête la phrase « il m'abandonne » raisonne. Une phrase qui n'a pas lieu d'être. Lui qui lui a toujours promis d'être là pour elle, voilà qu'il retourne sa veste. Il s'en va. Il part loin d'elle et la laisse tomber. Si elle a mal, ça se comprend, il était son dernier appui. La dernière personne qui pouvait compter à ce point pour elle. Certes il n'est pas son frère, certes, il ne peut pas le remplacer. Mais il était devenu tellement proche d'elle qu'il aurait pu être qualifier comme son frère.

Quelqu'un frappe à la porte de sa chambre et oui, Billie l'a entendu mais non, elle ne compte pas se lever pour lui ouvrir, elle sait que c'est lui, elle sait qu'il est venu pour lui dire qu'il s'excuse, pour lui sortir des bêtises, pour lui dire que ce n'est pas de sa faute et qu'il n'a pas le choix. Mensonge. Tous, on a tous le choix, tout comme Kayne avait le choix à l'époque. Tous l'avait et au final, on privilégie le mauvais. Kayne y avait laissé sa vie. Et lui ?

- Fous moi la paix, dégages, je ne veux même pas te voir.

Ses mots sont durs et froids. Mais elle les veut ainsi pour lui faire comprendre, pour lui montrer qu'il n'aurait pas du lui écrire un vulgaire bout de papier, ne pouvait-il pas venir lui dire les mots qui gisent sur ce papier lui-même. Est-il si lâche ? Lui qui lui semblait si fort jusqu'à aujourd'hui. Un protecteur, une personne sur qui elle était sûre de compter. Mais il semble qu'elle se soit trompée pendant tout ce temps. Ce n'était qu'une façade, qu'une image qu'il voulait lui montrer pour lui faire le plus de mal possible lorsqu'elle aurait une si forte confiance en lui. Il était un de ses pieds d'appui, il était celui sur qui elle comptait, son soutien. Il était tout pour elle en faite.

T'es qu'un menteur ! Tu m'as dit que tu serais toujours là pour moi !

La promesse de l'aider à avancer, celle de la protéger quoi qu'il arrive. MENSONGE ! Il n'était qu'un menteur, et il lui fait si mal. Glissant une main sur sa joue, pour essuyer les larmes sèches, elle se lève de son lit pour s'approcher de la porte. Posant une main sur celle-ci, elle tente de sentir sa présence de l'autre côté. Idée idiote, comme si c'était possible.

Elle sursaute. Ne s'attendant pas à entendre sa voix, dans l'idée qu'il soit déjà parti. Mais non, il demeure là. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que sa main à lui aussi est posé au même endroit sur la porte. Une idée partagée. Stupide peut être, mais partagé. De deux âmes égarés qui ne peuvent pas être séparés.

Je n'ai pas le choix.
Menteur !

Elle frappe sur la porte, de toutes ses forces. Forces déjà envolées et choc qui n'entraîne qu'une vive douleur dans sa main. Se laissant glisser, elle sent les larmes revenir et couler, une nouvelle fois. De l'autre côté de la porte, il baisse la tête, il l'entend. Ne supporte pas ses larmes. Il a tellement mal pour elle que ça lui brise le coeur. D'une force si grande qu'il n'en peut plus. Il a mal lui aussi. Il ne veut pas la quitter. Elle compte tellement pour elle que la quitter, c'est tout laisser tomber. Il abandonne une promesse, faite à elle, faite à Kayne, il les laisse tomber. Mais ce n'est même pas par choix. Ses parents le veulent. Ils le pensent trop sombre, trop refermé sur lui même. Ils disent que même si les années ont passés, il reste toujours aussi glauque. Qu'il ne pense qu'à Kayne et à Billie. Qu'il faut qu'il change d'air.

Je reviendrais.
Menteur !

Un cri de rage, ou de tristesse. Elle ne saurait pas dire. Mais un cri puissant et douloureux. Elle est effondrée. Et la douleur s'accentue, encore et encore. Pourquoi lui fait-il ça, comment peut-il oser lui faire ça. Il ne comprend pas à quel point il compte pour elle, il ne comprend pas pourquoi elle a aussi mal. Il ne comprend donc pas qu'elle l'aime. Mais comprend-elle qu'il l'aime aussi? Là c'est une autre histoire...

Je reviendrais Billie, tu ne comprends donc pas que je ne veux pas partir ? Ne comprends-tu donc pas que je ne veux que toi, je ne veux que rester près de toi, telle est ma seule volonté. Je t'aime Billie, pourquoi ne le vois-tu pas...

Elle écarquille les yeux, est-il encore en train de mentir ? Peut-on mentir sur les sentiments et rendre sa voix à ce point sincère ? Le peut-on ? Elle pense que non, elle est sûre qu'il est franc. Du mieux qu'elle le peut, oubliant la douleur au niveau de sa main et le sang qui en coule, elle finit par ouvrir la porte. Et elle le voit. Sur son visage, on lit la même chose que sur le sien. La douleur, la tristesse. La peur. La peur de la perdre... Elle s'approche timidement de lui et pose ses lèvres sur les siennes.

Dès que tu le peux, et dès que je le pourrais. On se reverra. Je t'aime aussi Matt. Et où que tu sois, je penserai à toi, et à nous.

Il sourit. Elle aussi. Au final, oui il s'en va. Mais quand ils se reverront, se sera pour mieux se retrouver. L'aide qu'elle demandait n'est plus utile, il sera toujours là.

{ 1467 }

Tel Icare, le jeune enfant de la mythologie, j'ai toujours rêvé de prendre un jour mon envol, de voler quoi, de m'envoler pour n'atterrir que lors de coups de fatigue. Pour voyager et ne jamais m'arrêter, oui voilà ce dont je rêvais de faire. Bien sûr, je savais que c'était impossible. Mais rêver n'était interdit à personne à ce que je sache non ? Alors voilà, je rêvais. Si c'est pour cette raison que je suis tombée dans la drogue ? Je ne sais pas. Je ne sais pas du tout. Mais je pense que c'est peut être parce que bêtement, je me suis mise à penser que planer et voler étaient deux termes que l'on pouvait mettre dans la même boîte. Stupide hein ? Je sais mais dans le fond, après tout, ce n'était peut être pas si bête que ça... Oui non, c'est n'importe quoi, je sais que c'est une grosse connerie et que plonger là-dedans est pire que tout. Je n'ai pas vraiment besoin de ça hein... ? Je sais. Je sais que c'est stupide et inutile mais voilà, c'est ainsi et j'ai beau vouloir en sortir. Ce n'est malheureusement pas aussi simple que ça. Je me suis noyée dans la drogue tout comme il est facile de se noyer dans l'alcool. Mais après tout, le monde change et je sais qu'aujourd'hui, je suis loin d'être la seule à me retrouver dans une telle situation mais il n'empêche que ce n'est pas ça qui va me permettre d'en sortir plus facilement. C'est même tout le contraire on dirait. Mais au jour d'aujourd'hui, sans drogue et sans alcool, c'est comme si le monde était incapable de s'amuser. Les valeurs et la dignité se sont comme envolées. Vous ne me croyez pas n'est-ce pas ? Pourtant, il suffit alors de regarder autour de vous pour que vous puissiez vous en rendre alors compte.

Mais après tout, peut être qu'il ne s'agit que de la vision que j'ai, à toujours être entouré de personne qui sont comme moi. Peut être qu'il ne s'agit que de mon propre monde, des choses qui m'entourent. Vous demandez mon âge, mon nom, ma ville... Je ne dis pas que je ne veux rien vous dire, je me dis juste que savoir ces choses vous serez inutile même si malgré tout, je vais vous dire que j'ai dix-huit ans et que je m'appelle Billie. Savoir où je vis est inutile et de toute façon, à quoi est-ce que cela pourrait bien vous servir ? A venir me chercher ? A venir me trouver pour tenter de me venir en aide ? On ne peux pas m'aider. Aussi simple que ça, je suis tout simplement irrécupérable et de toute façon, je ne veux pas de pitié. Je suis désespérée mais j'ai tout de même une certaine fierté.

Il fut un temps, j'étais loin d'être ainsi, un temps pourtant pas si éloigné de ça quand on y pense. J'ai dix-sept ans. Et je viens de finir mes études à Poudlard. Oh mais ne vous leurrez pas, tout ça a commencé pendant mes vacances en cinquième année. Les doses étaient plus difficile à prendre mais d'une certaine manière, comme si des sorciers allaient savoir ce que c'est. Oui, je sais que je me détruis et que je ne suis plus qu'une ombre. Comme si c'était une chose qui aurait du ne pas m'être évident. Aujourd'hui cela m'importe peu, c'est une chose qui est arrivé. Je ne puis plus m'en échapper. Je suis dans la merde ? Oui, et j'y suis jusqu'au coup. Et vous voulez savoir ? Ce n'est pas tout... Je vais vous raconter une de mes soirées... Spécial... Mais habituel.

La soirée battait son plein. Disons que je m'étais déjà injectée une dose assez importance. Et j'étais dans le gaz. Mais totalement quoi. Je connaissais mon nom, mon prénom, et je savais à peu près où mes pas allaient. Mais pour le reste, j'étais totalement perdu, je ne savais pas vraiment où j'étais, ni ce que je faisais. Oui je faisais n'importe quoi et je le savais très bien en plus. Mais quand on est drogué, croyez moi, on ne s'en rend même pas compte. J'étais comme absente, mentalement, même si physiquement, malgré ma taille fine, j'avais tendance à me montrer assez envahissante, ben oui je prenais toute la place quand même. Pour dire ! Je ne marchais pas droit, je titubais. Une dose probablement trop forte, pis le mélange à l'alcool, disons tout simplement que ça ne me réussissait pas. C'est alors que je croisai le regard d'un homme. Plus vieux que moi. Mais allumeur. Et lui par contre, il s'en moquait pas mal de l'âge. Dans mon état de toute façon, je dois bien dire que moi aussi. Il n'était pas beaucoup plus vieux. Deux ou trois ans tout au plus, quatre maximum. Et il avait un charisme à damner. Vraiment beau. Moi, défoncée, mon premier réflèxe fut donc de m'approcher de lui. Pas intelligemment, ça c'était clair par contre. A peine à sa hauteur, nous échangeâmes un regard, et un sourire apparut sur ses lèvres, rapidement suivit par les miennes. Un simple regard est déjà, je savais que la suite des événements ne seraient franchement pas terrible. Mais nous n'étions pas en état bordel, et de toute façon, ça finit toujours comme ça. Il n'y a même pas besoin de mots et d'ailleurs, nous n'en échangeons aucun. Si, nos noms, et je découvris alors qu'il était lui même à Poudlard avant. Bien que bien entendu, il ait quitté l'école avant moi. Edward Of Curty. Un ancien Serpentard. Et venant de ma part, du moins avant, il m'aurait été impossible d'en fréquenter un. Il n'y en avait eu qu'un, et c'était Nathanael McGowan. Mais bon, ce n'était pas le moment de penser à lui et d'ailleurs, je ne pensais à rien d'ailleurs, et j'en étais même probablement incapable. Et lorsqu'il posa ses lèvres sur les miennes, je n'eus absolument aucune résistance. Rien du tout. Et d'ailleurs, c'est moi qui me mit à approfondir le baiser. Le lendemain, je me réveillai dans son lit... Et ce n'était pas la première fois que ce genre de chose m'arrivait...

Bienvenue dans ma vie. Là où ma pire erreur fut justement de vouloir vivre...

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O6 . BECAUSE OF YOU

L'amour était un sentiment qui ne parvenait pas à aider beaucoup de monde, un sentiment fort qui faisait qu'en quelque sorte, on n'était plus réellement maître de soi-même. On ne faisait pas exprès bien entendu. On pouvait même dire que c'était un sentiment qui nous prenait aux tripes et ça, qu'on le veuille ou non. On finissait par faire cette chute que l'on cherchait bien souvent à faire et on n'était plus responsable de nous même parce que l'on était dirigé par ce sentiment. On n'était plus nous même, obligé de faire ce qui nous aiderait à faire en sorte que la personne qui nous plait reste avec nous. Dis comme cela, ça pouvait paraître plutôt simple mais ça ne l'était pas du tout en réalité. Parce que bien souvent, les sentiments amoureux étaient capable d'amener de la peine, de la tristesse, des pleurs et des cris. Les relations amoureuses avaient toujours eu tendance à faire plus de mal que de biens. Il était rare de rencontrer un garçon et de rester avec lui toute sa vie. Parce que tôt ou tard, les sentiments finissaient par changer et par devenir de nouveaux sentiments mais pour une autre personne, c'était ça qui faisait que ce n'était pas toujours facile d'aimer. Parce que la douleur qu'une relation pouvait engendrer en faisait tout simplement douter plus d'un. Beaucoup de personnes ne voulaient même pas tomber amoureux, parce qu'elles ne voulaient pas souffrir. Et oui, ça faisait bien trop mal bordel !

Parfois, on était persuadé de trouver la bonne personne et on restait bloqué dans cette idée jusqu'à ce que la preuve du contraire nous soit montrée. Parce que la plupart du temps, c'était ça qui arrivait, on était persuadé de fréquenter la bonne personne et tout mais non, ce n'était pas, justement, la bonne et elle finissait alors tôt ou tard par nous mentir, par nous tromper. Bien sûr au départ on va toujours se dire que c'est formidable, que c'est une belle histoire ou ce genre de chose mais bien vite on finit par se rendre compte que ça n'a rien d'une belle histoire parce qu'on est tombé sur un gros salaud et voilà tout. C'est peut être stupide mais dans les relations, non, on ne tombe pas toujours sur le garçon idéal.

Je ne dis pas que personne n'a cette chance, disons plutôt que si je pense de cette manière, c'est uniquement parce que moi même, je n'ai pas eu cette chance. Je n'ai pas eu l'occasion de tomber sur un garçon que j'aimerais et qui m'aimerait jusqu'à la fin de mes jours, un garçon sur qui je pourrais compter, quelqu'un qui serait toujours là pour moi et en qui je pourrais toujours avoir confiance. Mais non, j'ai bel et bien rencontré un garçon, je suis bel et bien tombée amoureuse oui, et je me suis également mariée. Mais cela ne veut pas dire pour autant que c'est le garçon parfait et qu'il m'aime autant que je l'aime.

Nous étions allongés dans notre lit, lui se levant alors pour s'habiller. Je me réveillée toujours en même temps que lui en général, c'était assez marrant parce qu'avant, j'avais toujours été quelqu'un qui aimait dormir le matin. J'ai toujours eu cette tendance et pourtant, quand on s'est marié, ça c'est tout de suite métamorphosé. Je ne parvenais plus à dormir, lorsqu'il n'était plus là. Déjà avant, mais avant, il ne travaillait pas alors les choses étaient clairement plus simple bien entendu. Mais bon, ce n'était pas que ça me dérangeait, je m'y étais bien vite habitué. Doucement, je me redressais sur un coude pour le regarder s'habiller. Qu'il était beau, je n'aurais jamais pu dire le contraire d'ailleurs, parce qu'il l'avait toujours été. Il n'aime pas trop parler le matin, alors je respecte et ne dit rien, me contentant de l'observer. Jusqu'à, du moins, ce que je me lève et que je me mets à mon tour à m'habiller.

En silence nous descendons en bas et je lui prépare son café, parce que je sais qu'il ne parlera pas tant qu'il ne l'aurait pas bu. Et une fois qu'il eut fini sa tasse, il se leva et alla enfiler ses chaussures tandis que je débarrassais. C'était un peu, en quelque sorte, comme un rituel. De toute façon, depuis que l'on était marié, je n'avais plus vraiment l'impression d'être moi-même, comme obnubilé par ma relation avec lui ou un truc du genre. En tout cas, cela faisait déjà deux ans et rien n'avait changé. Lorsqu'il est enfin tant pour lui de partir, il me lâche un rapide « Passe une bonne journée ma chérie. Je vais encore rentrer tard ce soir ». J'acquiesce et lui sourit. Il pose alors délicatement ses lèvres sur les miennes et quand il s'écarte, c'est pour transplaner.

Le plus drôle en soi, c'est que ça fais trois mois qu'il a été viré de son travail et qu'il n'en a pas trouvé d'autres. Il va voir une certaine Roxane Fawcett en faite. Cela fait trois mois qu'il passe ses journées avec une autre en prétextant qu'il va travailler. Je me sais stupide mais je ne veux pas le perdre alors je ne dis rien. C'est ça l'amour, parfois, c'est beau et touchant mais parfois, c'est bien moche. Avant, lorsque j'étais encore Billie Ziegler, ma vie était fantastique, mais le jour où je suis devenue une McGowan, ce fut l'enfer...

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7. SINCE U BEEN GONE

Il y avait des jours où on avait vraiment l'impression que rien n'allait, que tout tournait mal. Comme si on avait eu la malchance de casser un miroir et que la superstition prenait vraiment effet. Et qu'on allait d'un malheur à un autre. Il y avait des jours où on n'avait qu'une envie, c'était de se creuser un trou et de s'y cacher, juste le temps que ça passe, juste le temps de ne plus penser au monde qui nous entourait, juste alors pour se retrouver avec soi-même, dans le seul but de n'être que seule et de pouvoir alors plonger le nez dans ses propres pensées, afin de pouvoir redonner un sens à tout ce qui faisait que l'on vivait. Mais non, on n'en avait pas le droit puisqu'il fallait se contenter d'avancer d'après certains, sans même se soucier des parts de nous-même que l'on pouvait abandonner sur notre chemin. On devait se contenter de sourire au monde et ensuite faire comme si tout allait bien. Mentir donc, et se contenter de ça tout au long de sa vie. Passionnant. Mais trop nombreux étaient alors les personnes qui passaient leurs temps à mentir sur leurs états physiques et mentaux.

Et Billie Ziegler en avait marre de mentir. A un point que l'on imaginait même pas. Elle mentait, à son réveil et ça, jusqu'à ce qu'elle aille se coucher. Elle disait que tout allait bien alors que du matin au soir, quoi que l'on puisse penser, elle était au plus mal. On s'imaginait qu'elle avait enfin recommencer à manger normalement, alors qu'elle se contentait de manger pour tout recracher par la suite. Malade ? Et encore le mot était faible. Seule ? C'était parce qu'elle-même l'avait voulu. Elle ne pouvait rien y faire, elle était tombée un jour, et de tellement haut qu'elle n'avait jusque là pas encore réussi à se relever. Elle s'enfonçait, comme si, écroulée, elle continuait de creuser pour s'enfoncer, toujours un peu plus. Mais ça se voyait moins parce qu'elle avait tout doucement entreprit de se dissimuler derrière des sourires, de fausses joies. Le tout avait été de réussir à mentir à ses amis. Mentir à Joshua n'avait pas été trop dur, il lui avait suffit de passer un bon moment lors du bal. Et ça avait été le cas, le temps d'une nuit, Billie avait vraiment cru que les choses finiraient par aller mieux, parce qu'elle avait été heureuse. Mais au final, ça avait été tout le contraire, le perdre une nouvelle fois avait été comme un coup de poignard. Bien sûr qu'elle aurait dû s'y faire, et elle savait qu'il restait un élève de Taliesin, donc qu'il n'aurait pas pu rester. Déjà qu'il était venu de manière illégale. Il n'avait pas eu le choix, ça se comprenait mais pourquoi alors la douleur de la jeune Gryffondor s'était-elle multiplié ? Elle l'avait regardé s'éloigner, un grand sourire aux lèvres, mais à peine avait-il quitté son champs de vision que déjà, c'était comme s'il n'était pas revenu, comme si ce moment n'avait pas existé. C'était incroyable, et à la fois réellement insupportable. Dans sa tête, tout était probablement chamboulé, tout se mélangeait, toute ses idées, toutes ses pensées. C'était comme si elle devenait folle.

Se levant ce jour-là, son regard se posa dans son reflet, dans le miroir. Mais ce n'était pas elle, qu'elle y vit, c'était lui, son frère, c'était Kayne et il ne semblait pas très content. D'ailleurs, il semblait véritablement avoir mal, il saignait, du sang coulait au coin de sa bouche. Et malgré le fait qu'il ne paraisse pas très content, il pleurait. Ses joues étaient humides, et il était vraiment très pâle comme... En même temps oui, Kayne était mort. Tremblante, devenant pâle mais bien entendu pas à ce point, Billie s'avança vers le miroir, se mettant doucement à pleurer à son tour. « Kayne, je... » Touchant le miroir, elle ne toucha alors que le verre reflétant, et elle se mit encore plus à pleurer, laissant toujours sa main dans le miroir, s'imaginant que le miroir disparaîtrait mais que lui, son frère, il resterait et qu'il serait vraiment là alors, devant elle. Mais ce n'était pas le cas, et elle savait autre chose. Son frère n'était qu'une illusion, il n'était pas là, elle se l'était imaginé de toute pièce. « Tu n'es pas réel... ». Autant qu'elle se le dise, qu'elle le réalise et qu'il s'en aille. A être là, tel un reflet devant elle, il ne l'aidait pas, il ne l'aidait pas du tout. Ca lui faisait mal de ne pas pouvoir le serrer dans ses bras, contre elle, de ne pas pouvoir le toucher mais d'être alors obligé de le regarder, être obligé de le regarder sans qu'il ne puisse rien faire. Il ne semblait même pas pouvoir parler... Et son reflet lui faisait tellement mal, qu'elle avait presque envie de s'arracher le coeur. « Tu me fais du mal... Vas-t'en! ». Mais ça ne fit que pleurer Kayne davantage. A son tour il posa une main sur le miroir, tentant lui aussi de la toucher mais n'y parvenant pas, il baissa les yeux.

« Ne peux-tu donc pas partir ? Ne peux-tu donc pas me laisser tranquille ? Je vais mal ! Je vais mal sans toi ! Et toi, tu me hantes, encore et toujours ! Mais qu'ai-je fait de mal ?! ». Et il continua à garder son silence, tout en ayant lever les yeux vers elle, levé vers elle un regard tellement triste qu'il la brûla, comme si ce regard pouvait tuer. Tellement il était douloureux. « Pourquoi... Pourquoi Kayne ? » Elle ne parvenait plus à détacher son regard du miroir, c'était comme un nouvel espoir, elle le revoyait, encore. Il était là, et le sang qui coulait le rendait tellement réel, elle ne savait même pas pourquoi il pouvait saigner comme ça. « Pourquoi tu saignes... ».

Le reflet de Kayne se mit alors tremblant et il se mit à saigner, de plus en plus tandis que les pleurs de la jeune Ziegler se faisait de plus en plus fort. Il souffrait, ça se voyait et elle ne pouvait rien faire, rien du tout... Elle tapa alors si fort dans le miroir, qu'elle le brisa. Du sang se mit alors à couper de son poing, coulant de plus en plus. Elle l'avait cassé... Le reflet de Kayne se trouver dans chaque morceau du miroir, et dans chacun, elle le voyait encore plus triste, recouvert de sang. Et il se mit à crier. Un seul et unique mot mais c'était comme si chaque bout de miroir se mettait à le crier. « POURQUOI ?! ». Posant une de ses mains sur chacune de ses oreilles, Billie se redressa et sortit en courant. Ne s'arrêtant même pas quand elle passa à côté de Helena, qui la regarda assez inquiète, surtout en voyant le sang, elle se précipita dans les toilettes. Elle ne réalisa que là qu'elle tenait encore un bout de miroir. Elle n'en pouvait plus. Vraiment plus... Elle avait envie d'exploser, elle craquait. Et ce cri, poussé par son frère qui lui brûlait encore et toujours les oreilles... Bordel, pourquoi avait-il fallu qu'il réapparaisse ainsi hein ?! Se levant en titubant, elle se dirigea ver les toilettes les plus proches et se mit à vomir tout ce qu'il... N'y avait déjà plus dans son estomac. Elle allait mal, vraiment, et ça allait encore moins bien maintenant. Mais ça passerait ou en tout cas, elle ferait tout pour. C'était dur, bien trop dur. Mais ça passerait. N'est-ce pas ?

Non, ça ne passerait pas. Non, c'était tout simplement impossible. Elle savait que les choses ne s'arrangeraient plus, et en plus, et bien voilà, parce qu'elle commençait à voir des choses qui n'existaient pas. Ca n'irait pas mieux non, ça allait empirait. Serrant un peu plus le miroir dans sa main, elle se fit alors une entaille encore plus importante, mais elle ne sentit même pas la douleur, sur le coup. Trop énervant, peut être trop à cran, elle n'aurait su dire. En tout cas, une chose était sûre, elle n'en pouvait plus. Et elle ne tiendrait pas, un jour de plus. Et à regarder ce bout de miroir, tranchant, qui se trouvait entre ses doigts, elle devait bien avouer que l'envie était forte... Et si elle ne ressentait rien alors pourquoi pas. Elle se laissa glisser sur le sol, posant le bout de miroir sur son poignet. Hésitant, elle le glissa d'un bout à l'autre, mais n'appuyant pas assez fort. Elle avait peur, elle voulait en finir mais elle avait à la fois, si peur... Mais elle fit un mouvement trop rapide. Depuis quelques secondes, sans en avoir réellement conscience, sa main faisait doucement glisser la lame sur son poignet, mais sans réellement appuyer alors ça ne faisait rien. Mais c'est alors qu'un bruit la fit sursauter et que la lame pénétra dans son poignet. Le sang se mit aussitôt à couler. Tellement vite qu'elle se sentit défaillir au bout de quelques minutes. La trace de sang se faisait de plus en plus grande, et plus le sang coulait plus elle devenait pâle. Elle essaya d'appeler à l'aide, mais elle n'en avait plus la force. Se couchant doucement, elle posa sa tête sur son bras, se disant qu'elle avait réellement été bien stupide. Mais elle n'avait pas la force de se lever et d'aller chercher de l'aide, pas la force de se rendre à l'infirmerie non plus. Elle avait peur, en faite, peut être ne voulait-elle pas mourir. Mais n'était-il pas un peu tard pour penser à ça maintenant ? Elle était doucement en train de mourir, et bien entendu qu'elle le savait. Personne ne franchirait la porte des toilettes. Qui pourtant n'était pas fermé, ou alors, il serait trop tard. Le sang se répandait de plus en plus loin, de plus en plus vite. Jamais la jeune Gryffondor n'aurait pu imaginé que son sang la quitterait aussi vite. Elle n'avait même plus la force de se mettre debout, ni même la force de bouger, tout simplement. Toute force la quittait, elle ne parvenait plus à bouger du tout, et elle parvenait difficilement à maintenir les yeux ouverts. Devant elle, elle voyait Kayne, encore. Il avait toujours le même regard triste. Il pleurait encore. Mais cette fois, il ne saignait pas. Il se remit à crier encore, toujours la même chose mais cette fois, Billie comprenait. Il ne voulait pas que sa vie à elle se termine, là, maintenant. Et dans un sens, elle non plus ne le voulait pas. C'était fou comme un acte pouvait être aussitôt regretté... Elle aurait dû y réfléchir, peut être aurait-elle dû s'arrêter de courir quand elle avait vu Helena. Mais pourquoi alors n'avait-elle pas ressenti la douleur bordel... Se couper... Au moment où le bout de miroir avait pénétré sa peau, au moment où elle s'était mise à tant saigner. Elle avait eu l'impression que tout irait mieux, elle n'avait pas eu mal, elle avait ressenti comme un soulagement, comme une impression que tout irait mieux après. Ah bien y penser c'était tellement ridicule.

Elle avait froid, elle ne s'en était pas rendu compte jusqu'à maintenant mais Billie avait de plus en plus froid. Une fraicheur qu'elle ne pourrait pas arranger puisque c'était la chaleur de la vie qui s'éloignait doucement. D'ailleurs, bizarrement, elle sentit une pointe de fatigue la guettait. Elle la sentait depuis un moment déjà mais là, elle se faisait de plus en plus forte. Elle n'aurait qu'à se reposer un peu puis se lever après pour aller à l'infirmerie non ? Oui voilà, si elle dormait un peu, tout irait mieux après... Oui, elle n'avait qu'à se reposer un peu et tout ira mieux. Kayne se mit accroupi devant elle et quand il posa sa main sur sa joue, Billie fut légèrement étonnée de vraiment sentir ce contact. Il se mit alors à l'appeler. A crier son nom. C'était drôle comme sa voix pouvait être différente. Elle ressemblait... A celle de Seth. Mais elle avait les yeux aussi ouvert qu'elle le pouvait alors elle voyait que c'était Kayne. Il pleurait et il semblait inquiet. Mais quand il posa ses lèvres sur les siennes, elle ne comprit pas, il était son frère après tout non ? Pourquoi l'embrassait-il alors ? Elle voulait l'écarter mais elle n'en avait pas la force. Dormir, voilà tout ce qu'elle voulait. « Billie non, me fais pas ça ! Bordel Billie, ne t'endors pas ! Reste avec moi ! ». Oui, c'était la voix de Seth mais dans le corps de Kayne. Du bout des lèvres, elle prononça son nom mais si ses lèvres remuèrent, aucun son n'en sorti. Elle était trop faible, la vie l'abandonnait. « Je t'aime, me laisse pas. ». Il l'aimait ? Oui, il était son frère après tout... Elle se sentit soulevé, mais elle ne le sentit pas très longtemps. L'instant d'après, elle perdait conscience...

Mais ce n'était pas la fin, Kayne le lui avait promis, juste avant qu'elle ne sombre vraiment. Ce n'était pas son heure, c'était lui qui l'avait ajouté également. Et elle croyait tout ce qu'il disait. Et lorsqu'elle se réveilla dans l'infirmerie, elle comprit qu'il ne lui avait pas menti mais alors qu'elle s'attendait à le trouver à son chevet, elle ne vit que Seth. Endormi, serrant sa main dans la sienne. Elle ne voulut pas le réveiller, mais elle était inquiète. Où se trouvait Kayne s'il n'était pas à son chevet ! De toute la force qu'elle avait, elle se mit à crier son nom, crier et crier encore ! Il ne pouvait pas être parti ! Il ne pouvait pas ! Il lui avait demandé de ne pas le laisser alors pourquoi l'abandonnait-il ?! Seth se réveilla sous ses cris. Il voulut la prendre dans ses bras, la réconforter mais il la repoussa. Il se remit à pleurer. Et lorsqu'il ouvrit la bouche, le monde de la jeune fille s'effondra : « Kayne est mort depuis plusieurs mois Billie, il n'a jamais été là, il n'est plus là. C'est moi qui t'ai sauvé, pas lui. Tu imagines ce que tu as fait ? Tu imagines ce que tu as failli faire ? Tu ne trouves pas ton geste hypocrite ? Comment as-tu pu oser ?! Kayne est parti mais ce n'est pas une raison pour que tu parte aussi ! Imagines un peu ma réaction quand je t'ai trouver dans tout ce sang... Mais putain Billie, pour qui tu te prends ?! ». Et sans qu'elle ne puisse répondre quoi que se soit, il sortit de l'infirmerie. Billie était seule. Et elle risquait de le rester. D'ailleurs, personne ne vint lui rendre visite...

8. BROKEN

9. You and me... And the Others

La popularité n'avait jamais été quelque chose d'important. Dans un sens, peut être que c'était uniquement ce que pensaient les personnes qui n'avait pas la chance réelle d'être reconnu. Dans certains lycées, la popularité était comme inexistante. On ne connaissait les gens que par leurs aptitudes morales et intellectuelles. Mais dans d'autres, il suffisait d'être un sportif pour que l'on soit reconnu, il suffisait de montrer qu'on était le plus fort. Il suffisait d'être toujours là où il fallait être... En soi, la popularité ne rimait plus à grand chose. Alors pour beaucoup, les personnes qui étaient populaires n'étaient que de parfaits crétins qui pavanaient. Les riches, les sportifs... Allez savoir ce qui faisait qu'ils soient aussi populaires... Parce que la plupart du temps, les personnes qui sont populaires sont les personnes qui sont les plus détestés. Voyez donc la réelle ironie de la chose. En d'autre terme, il est également bon de dire que les choses sont compliqués, vraiment très compliqués. Mais dans d'autres termes, ce n'est pas si compliqué que ça parce que non, ce n'est pas toujours quelque chose qui intéresse les autres. En clair, nombreuses sont les personnes qui ne s'intéresse pas à la popularité des gens. Ceux qui aiment les populaires sont rares eux aussi. Mais nombreux sont ceux qui les détestent.

Billie Ziegler était une jeune que l'on pouvait presque qualifié d'asocial, de sans ami. Pourtant, des amis elle en avait hein, n'allons quand même pas imaginer que ce n'était pas le cas. Bien sûr qu'elle en avait. Mais ils étaient aussi peu populaires qu'elle donc on ne faisait pas plus attention à eux qu'à elle. Pourtant, la jeune fille était une sportive, elle était même inscrite au club de football féminin de son équipe. Mais ça ne semblait pas vraiment plaire ou quelque chose comme ça. Ou alors, c'était peut être son sale caractère qui ne plaisait pas ? Ce qui était tout aussi possible puisqu'elle n'était pas du tout du genre à se laisser faire. Billie, elle, c'était plutôt le genre de fille qui n'hésitent pas à cogner sur les gens. Quitte à risquer de s'en prendre plein la tête. Non, ce genre de chose, elle ne s'en souciait pas mais alors pas du tout, tout ce qui importait, c'était qu'elle puisse faire ce qu'elle souhaitait. C'était son seul mot d'ordre. Rien à faire qu'elle ne soit pas populaire, rien à faire de ça. Tout ce qui comptait pour elle, c'était que justement, elle puisse faire tout ce qui lui plaisait, sans se soucier des autres. Bien sûr que l'avis de ses proches lui importaient. Mais quant à savoir si ça plaisait aux pauvres débiles qui se croyaient au dessus des autres parce qu'ils étaient populaires, là, c'était totalement autre chose, elle s'en moquait totalement. Elle les détestait tellement qu'elle ne pourrait jamais comprendre comment ils pouvaient être populaires. Elle n'était pas du tout fière de connaître leurs noms en tout cas, ça c'était certain !

D'ailleurs, ses amis étaient tout à fait d'accord avec elle, ils ne comprenaient pas. On pourrait même presque dire que Billie et sa bande étaient des personnes qui restaient entre elles et qui n'aimaient pas les autres. C'était pour ça qu'ils étaient connus si on pouvait réellement dire ça comme ça. Connu pour n'aimer personne. Ils étaient cinq, et ils étaient très bien comme ça. Axel et Seth, les Griffins protecteur, Helena, la petite midinette mais qui ne se souciait pas du regard des autres mis à part du regard de Friedrich, son petit ami et enfin Billie quoi. A eux cinq, ils étaient très bien. Et il n'y avait besoin de personnes d'autre. Ils n'étaient pas tous pareil bien sûr, d'ailleurs pour tout vous dire, ils étaient tous assez semblables les uns des autres. Mais c'était peut être ça qui les rapprochait en fait. Le fait de ne pas être pareil, ça les avait rapproché.

Lorsqu'on frappa à sa porte ce jour-là, Billie comprit que quelque chose cloché. Seth était avec Axel au ciné, et Helena chez Friedrich. Elle avait d'autres connaissances bien sûr, mais de là à ce qu'elles viennent frapper à sa porte, il y avait tout un monde. Mais vraiment, tout un monde. En plus, il n'y avait qu'elle chez elle. Ses parents étaient de sortis alors bon... Et aussi, Kayne était chez sa copine du moment. Pour ne pas changer tiens. En même temps, il changeait de copine comme de chemises ce crétin. En soi, il faisait ce qu'il voulait bien entendu mais tout de même, il avait certaine tendance à un peu abusé aux yeux de la jeune fille. Mais elle aimait son frère alors même si son comportement ne lui plaisait pas, elle s'en moquait et elle continuerait à être derrière lui. Ils ne se voyaient déjà pas bien souvent vu qu'il avait terminé le lycée lui. Enfin ils se voyaient quand même tous les jours hein ! Mais en clair, personne n'avait de raison de se trouver devant sa porte. Absolument personne. C'était pour ça qu'elle avait bien envie de faire la morte. De faire comme si elle n'était pas là tiens, parce qu'allez savoir, c'était peut être quelqu'un qui allait l'emmerder. Un gars pour des pubs, ou pour vendre un stupide tapis.

Mais bon, faire la morte n'était pas quelque chose qu'elle faisait très bien. La preuve était bien présente puisqu'à peine avait-elle pensé ça qu'elle faisait tombé le verre qu'elle avait entre les mains. Marmonnant un instant, elle se décida à ouvrir. Elle était encore en pyjama en plus, un short gris et un débardeur de Kayne blanc. Oui oui, elle piquait des habits à son frère et alors ? Tirant un peu sur le débardeur pour paraître un peu plus potable. Elle passa la main dans ses cheveux puis elle alla ouvrir. Prête à taper sur le nouvel arrivant qui à coup sûr n'avait rien à faire là. Parce qu'elle n'attendait personne et qu'on était samedi. Le jour où elle ne glandait rien de rien. En gros, le jour où il ne fallait pas la faire chier quoi. Mais allez l'expliquer aux gens tiens ! Mais lorsque la porte fut grande ouverte, elle ne se posa plus aucune question, absolument aucune. Du moins... « Qu'est ce que tu fous là ?! ». L'intéressé en face d'elle lui sourit et la poussa vers l'intérieur. La poussant contre un mur, il referma la porte derrière lui tandis que ses lèvres venaient se poser sur les siennes. Après un baiser enflammé, il s'écarta et posa son front sur le sien., un sourire sur les lèvres. « Ne me fais pas croire que ça ne te fais pas plaisir de me voir ».

Le poussant du bout des doigts, Billie leva les yeux au ciel « D'habitude tu ne viens pas, t'as trop peur d'être repérer par la greluche en face." Il la regarda avec un air blasé puis soupira, se mettant doucement à chercher ses mots. « Tu sais très bien pourquoi... ». Elle se mit à rire. Si elle savait pourquoi ? Bien sûr et c'était justement ses raisons qui la faisait bien rire. C'était du gros n'importe quoi même, si vous voulez son avis. Ridicule et même plus encore. Devant elle se tenait Nathanael McGowan, un des gars les plus populaires de son lycée. Et vous savez c'était quoi le pire, dans le fait de ne pas aimer les garçons populaires ? C'était de sortir avec l'un d'eux...

Et oui, aussi incroyable que les choses puissent être, la jeune fille sortait depuis peu avec le jeune garçon. Du moins... Dire qu'ils sortaient ensemble, c'était peut être un bien grand mot en soit. Parce que non, ils ne sortaient pas vraiment ensemble. Du moins... Ils ne le montraient pas, à personne. C'était Nate, qui en avait décidé ainsi. Et elle, elle avait accepté parce que ses amis n'auraient déjà pas compris, et qu'en plus, elle ne voulait pas que ça se sache, tout simplement. Du moins... Sortir en secret avec quelqu'un n'était pas non plus quelque chose qui lui plaisait. Mais aussi drôle que la situation puisse être, elle tenait à lui. Vraiment beaucoup. Et ça la rendait malade parce qu'ils avaient beaux se croiser tous les jours, ils n'étaient que très rarement vraiment ensemble. D'ailleurs, il ne venait pas souvent chez elle parce qu'une des connes populaires habité justement en face de chez elle. C'était en soit, plutôt compliqué, mais lorsqu'on n'avait pas le choix... Dans un sens...

« Un jour, je trouverais un mec avec qui je pourrais me montrer. ». Il se mit à sourire parce que c'était le genre de phrase qu'elle s'amusait bien souvent à répéter. Enfin non, ça ne l'amusait pas. Mais elle aurait bien aimé avoir un copain avec qui elle aurait pu s'afficher. C'était vraiment trop demander ? « Et un jour, je trouverais une fille qui arrêtera de râler... Et ça serait nettement moins drôle ! ». Il caressa doucement sa joue. Lui aussi il tenait à elle, ça se voyait. Et quand ses amis se moquaient d'elle, il prenait toujours sa défense. S'attirant bien souvent les foudres de ses amis. Mais il ne le disait pas, il ne le disait jamais. Il cachait tout ça depuis déjà six mois. Si elle le vivait bien ? Pas du tout. Elle n'avait surtout pas le choix si elle voulait pouvoir continuer à être avec lui. Mais pour faire genre, lui, il s'amusait à sortir avec d'autres filles, toutes plus idiotes les unes que les autres. Il disait que c'était pour cacher tout ça. Et bah, s'il trouvait ça drôle très bien. Mais en tout cas, quand elle, elle avait voulu en faire de même, il lui avait fait toute une scène ! Mais de toute façon, elle ne voulait pas d'un autre, c'était lui qu'elle voulait, lui et personne d'autre. Même si un jour, elle finirait bien sûr par se lasser de ce manège... « Tu es très bien habillé aujourd'hui, y a rien à redire ». Il sourit alors, la dévorant totalement des yeux, posant ses mains un peu partout rien que pour pouvoir se prouver qu'elle était là et qu'il n'y avait personne d'autre. Il n'était que tous les deux dans la maison, il n'y avait donc personne pour les gêner. Et ça, c'était parfait. Surtout quand on se souvenait du premier jour où tout avait commencé...



FLASH BACK

Le lycée avait décidé d'organiser un bal où les gens devaient s'amener vécu classe mais avec un masque sur le visage. Une idée saugrenue, d'ailleurs, c'était la première fois que l'établissement avait ce genre d'idée. A la base, Billie n'avait pas voulu y aller, mais elle n'avait pas pu résigner Helena qui avait finit par la pousser à y aller. Ce à quoi elle avait fini par craquer bien sûr. La bande des cinq si était donc rendu. Billie au bras de Seth et Helena à celui de Friedrich bien entendu. La soirée promettait d'être amusante vu qu'ils étaient ensemble. Mais allez savoir comment, à un moment de la soirée, Billie avait fini par sortir de la salle seule, en faite, elle avait juste besoin de prendre un peu d'air, ce que l'on pouvait tous très bien comprendre puisque l'on ne pouvait pas toujours rester dans une pièce pleine de monde où la musique était à fond. Il venait toujours un moment où on avait besoin de respirer. Mais elle avait tout de même été surprise de voir qu'elle n'était pas toute seule. Alors qu'elle venait tout juste de se mettre assise sur un banc, devant l'entrée, un garçon était sorti à sa suite, affublé d'un masque comme elle. Il s'était approché d'elle et avait poliment demandé s'il pouvait s'asseoir à côté d'elle. Ils s'étaient mis à parler, de tout et de rien. Sans même penser un seul instant à enlever leurs masques. Et au final, ils avaient finir par s'embrasser. La raison de ce baiser n'était pas clair pour eux, ils en avaient tout simplement éprouvé l'envie, d'un seul coup et ils n'avaient pas pu résister. Mais quand était venu le moment de retirer les masques, tout avait été si différent... Déjà parce qu'elle le détestait. Oui, voilà, c'était un fait, elle ne le supportait pas, il faisait partie des gens qu'elle n'aimait pas après tout, alors comment est-ce qu'elle aurait pu vouloir de sa compagnie ? Et lui ? Il ne savait même pas son nom après tout. Mais pourtant, ils s'étaient embrassés encore. Et encore. Sans même être capable de s'arrêter. Mais alors qu'il avait été question de le dire aux autres, pour eux, le choix avait été évident, il ne fallait pas. Et le secret avait alors commencé là.

FIN DU FLASH BACK



Mais après six mois, Billie venait à se dire que si la relation tenait jusque là, elle devrait quand même pouvoir continuer s'ils se révélait au grand jour nan ? Ils étaient ensemble depuis six mois non ? La moitié d'une année ! Alors bon, ça voulait tout de même dire que leur histoire était sérieuse nan ? Tout aurait dû les séparer. D'ailleurs, ils n'auraient probablement jamais dû se fréquenter pour tout vous dire. Ils étaient tellement différents l'un de l'autre. Et les choses qui lui plaisait à lui semblait l'éloigner, elle. C'était compliqué et conserver le secret de tout ça, rendait les choses encore plus compliqué...

Le téléphone de Billie se mit à sonner. Et quand elle répondit, la voix de Seth lui fit tout simplement comprendre que pour aujourd'hui, ça serait tout. D'ailleurs, elle ne tarda pas à le comprendre « Hey Billie, on est chez toi dans dix minutes, juste le temps de partir du ciné ! ». Quand il raccrocha, elle le dit à Nate, après tout, il devait savoir que quelqu'un allait débarquer, et prendre sa décision. Rester et tout avouer ou partir... Et laisser le secret les ronger. Ou du moins, la ronger elle... Il l'embrassa, doucement, la serrant contre lui comme s'il ne voulait pas la quitter. Mais il ouvrit tout de même la porte et au final, c'est la jeune fille qui posa sa main sur le bras de Nate. « Reste... ». Il la regarda et caressa sa joue. Mais il ne répondit pas et d'ailleurs, pour tout dire, il se contenta simplement de sourire. Il l'embrassa alors sur le front et fila.

C'était ça en soit, le problème des populaires, c'était qu'au final, leurs images leurs importaient énormément... Bordel, c'était ça le pire dans tout ça. Et elle n'avait pas pu s'empêcher de s'amouracher de lui... Mais dans le fond, pouvait-on réellement dire que c'était de sa faute ? Pas vraiment, puisqu'elle n'avait rien demandé à personne. Et ce n'était pas arrivé non plus de sa propre volonté, vu qu'elle n'avait pas voulu le fréquenter. En soi, tout cela était dû à de stupides masques. Si avant de parler, ils n'avaient pas garder leurs masques, ça ne se serait jamais produit. Tout ça à cause d'un bal masqué. Ca avait été la première fois qu'elle s'y rendait, mais il était clair qu'elle n'irait plus jamais. C'était la dernière fois qu'elle se rendait à un bal. Surtout si c'était pour que par la suite, elle doive souffrir à ce point...