C'est une autre culture [PV]

Ehawee & Agatha ♥

« Bonjour Agatha ! Tu vas bien ? Regarde ! J'ai emmené mon album photo de la tribu comme je te l'avais promis, et aussi mon arc et mes flèches ! »

« Viens vite t'assoir sous la couverture. J'ai tout prévu. »

Agatha s’était faite une amie chez les Griffondors – une certaine Ehawee. Elle avait déjà entendu parler d’elle – plutôt en mal d’ailleurs – dans la salle commune. Elle avait surtout entendu parler de son grand-père : un amérindien qui vivait dans une réserve en Amérique. La plupart de ses camarades de classes (et des élèves de Poudlard en général) se fichait pas mal de son grand-père, un sauvage, disaient-ils. Mais Agatha ne voyait pas les choses de cette œil-là. Pour elle, les amérindiens étaient un peuple remarquable, un des seuls peuples moldus qui méritaient que les sorciers lui portent de l’attention.

Pendant ses premiers mois d’écoles, elle avait cherché à approcher la jeune griffondor. Son grand-père l’intéressait, elle aurait voulu en savoir le plus possible sur lui, découvrir les amérindiens, afin d’accroitre ses connaissances sur ce peuple moldu qui flirtait avec celui des sorciers. Elle avait cherché à l’approcher de la manière la plus discrète possible – que dirait-on d’une serpentarde qui fréquente une griffondor, qui plus est une née moldue ! Depuis, elles étaient devenue amies mais ne se voyaient que très rarement et dans des endroits discrets.

Agatha avait demandé à Ehawee d’amener des photos de son grand-père car elle voulait voir à quoi ressemblaient les amérindiens. Elle avait tenus sa promesse et lui avait tendu l’album dés qu’elle était arrivée sur le lieux du rendez-vous. Agatha prit à peine le temps de lui sourire et de lui adresser un vague « salut » avant de se plonger dans le livre. Elle tournait les pages, admirant les paysages sauvages américains et les photos de la tribu de son grand-père. Ces indiens, les seuls moldus qui arrivaient à vivre sans les inventions tels que l’électricité, la fascinait. Elle pensait que si elle voulait un jour devenir une grande sorcière, au sens d’une sorcière qui pousse le plus loin possible les portes de la puissance magique, il lui faudrait passer quelque temps dans une tribu d’indiens, et essayer de les mettre dans son camps également.

Pendant qu’Agatha regardait les photos de son album, Ehawee avait allumé un feu au sol. Chose étrange, Agatha n’avait pas sentit de puissance magique à l’œuvre, ni entendu le bruit caractéristique que faisait une baguette magique en lançant des flammes, et puis, il aurait semblé étonnant à Agatha qu’une née moldue de deuxième année soit capable de lancer un sortilège d’incendio. C’était comme si Ehawee avait allumé le feu simplement avec ses mains. Peut-être avait-elle appris cela de son grand-père ?

« Viens vite t'assoir sous la couverture. J'ai tout prévu. »

La jeune griffondor avait préparé deux couverture, une couverture épaisse en laine qu’elle avait étendu par terre et sur laquelle elle s’était assise et une plus petite qu’elle avait mis sur elle et où elle invitait Agatha à se glisser. Elle n’avait pas froid (elle résistait naturellement au froid hivernal) mais vint quand même se blottir sous la couverture à côté de son amie. La question du feu lui trottait encore dans la tête.

« Dis donc ! T’es prévoyante comme fille, j’aurais jamais pensé à tous ca moi »

Elle se tut quelques instants puis reprit, sans réussir à cacher un mélange de curiosité et d’admiration dans sa voix qu’elle n’aurait pas voulu montrer :

« Dis-moi, le feu, tu l’as allumé sans magie ? »

« C'est parce que j'ai l'habitude ! On vient souvent dans le parc ou ici avec Silah, pour tirer à l'arc par exemple ! Du coup, je suis rodée. Ce serait bête d'attraper froid en plus, ce sont bientôt les vacances. » Ehawee haussa les épaules, faisant voltiger dans son dos (aidée en cela par le vent) quelques mèches blondes. Ehawee n'avait rien de ces secondes qui se prennent déjà pour des grandes et qui ne se préoccupent que de leur apparence. Ce n'était pas qu'elle s'en fichait, mais la mode, ce n'était pas son truc. Son visage avait encore des marques de l'enfance, et elle se préoccupait bien plus de tirer correctement à l'arc que des garçons. Cela changerait sûrement (même si elle aimerait toujours l'arc) mais ce n'était clairement pas à l'ordre du jour. Aussi ses cheveux, d'un joli blond paille pourtant, étaient libres d'aller et venir autour de son visage. Quand elle travaillait ou faisait du sport, elle les attachait, quand elle voulait s'habiller à l'indienne, elle faisait des nattes, mais même attachés, ils étaient si fins qu'il y en avait toujours qui s'échappaient...

Elle passa l'album à Agatha qui s'installait et la laissa tourner les pages, silencieuse pendant quelques secondes, ce qui chez elle n'était pas anodin. Ehawee aimait parler, personne ne pouvait l'éviter quand elle décidait de se mettre à raconter sa vie à qui voulait bien l'entendre. Mais ces photos avaient quelque chose de sacré pour elle. Comme tout ce qu'elle tirait de la culture de son grand-père. Nul ne savait si cette obsession de sa part était né à cause de lui ou si c'était simplement parce que Ehawee était une sauvageonne dans l'âme. Le fait était que la culture irlandaise – intéressante aussi pourtant à bien des égards – ne l'avait jamais autant enflammée. Elle regardait donc d'un œil attendri les photos et ne fut interrompue dans sa propre contemplation que par le son de la voix de son amie ainsi que sa question.

« Oui, bien sûr. J'ai une pierre à feu pour ça, depuis que j'ai cinq ans j'en ai une d'ailleurs. Mais je suis obligée d'en changer de temps en temps, parce qu'elles s'abiment. Qui pourrait croire qu'un silex s'abime, hein ? Et pourtant ! L'été dernier, la mienne était réduite à une peau de chagrin, alors mon grand-père m'en a trouvé une autre. » Elle sorti la pierre qui n'était rien d'autre qu'un silex taillé de façon à créer des étincelles le plus facilement possible. Rien à voir avec les pierres à feu moldus qui étaient enduites de différents combustibles. Cela demandait un certain coup de main de faire du feu comme les indiens d'autrefois ou comme les hommes de cro-magnon, mais elle aimait bien ça quand même. C'était très agréable de faire les choses de ses mains. Elle apprendrait sûrement un jour à faire du feu avec sa baguette, mais même ce jour là, elle était bien décidée à ne jamais se séparer des bonnes vieilles méthodes, difficiles, certes, mais toujours fiables !