-♥- Meurtre sur le devant de la Scène -♥-

Kaïn

« C’est le premier dont je veux parler. Il est tout pour moi. J’aime notre histoire, aussi étrange ait-elle pu être, je ne regrette rien de tout ce que nous avons vécu. »

Je ne sais pas où a pu passer mon ancien journal. Et puisque ma psy pense que je dois écrire ce qui me passe par la tête, et bien c’est parti, j’en écris un autre. J’ai d’hors et déjà prévu d’être la plus désorganisée possible, histoire de ne pas trop changer les habitudes, quoi. Je vais essayer de poser les bases, mais me connaissant je ne suis même pas sûre d’y arriver sans trop déraper… Bref, je fais un essai, et on verra bien…


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C’est le premier dont je veux parler. Il est tout pour moi, j’aime notre histoire, aussi étrange ait-elle pu être, je ne regrette rien de tout ce que nous avons vécu. De la haine à notre rapprochement. Tout a été parfait, tout nous a mené à notre situation actuelle, et je suis si heureuse d’être avec lui…

On s’est rencontré grâce à Nate… Il était venu le voir répéter. Et puisque j’avais moins de matériel que les autres à l’époque, j’étais venue discuter avec Kaïn à la fin de la répétition…. Et ça a été assez catastrophique, en fait… Je ne l’ai pas aimé, direct ! Il était plutôt froid, franchement pas agréable et c’était la première fois que je ressentais ça pour quelqu’un ! C’était bizarre et franchement agaçant.

On s’est ensuite revus, plus vite que prévu… Une soirée avec des mecs que je venais juste de rencontrer… Et il se trouve qu’il était parmi leurs potes… J’ai d’ailleurs eu une histoire avec un de ces meilleurs amis ce soir là… Et vraiment rien ne nous poussait vers notre présent… Quand tout a changé, c’est quand il est devenu mon voisin d’en face… Je le croisais bien plus que nécessaire, et aussi séduisant était-il, je n’arrivais ni à l’aimer, ni à le détester comme je le devais… Puis, finalement, il y a eu ce jour. Quand tout a changé… Il m’a trouvée dans la rue, et s’il n’avait pas été là, je ne serais sûrement plus ici à l’heure actuelle. Depuis ce jour là, notre relation a radicalement changée… Il est devenu plus gentil, attentionné et je lui ai accordé ma confiance.

Je ne sais pas si j’ai commencé à l’aimer là ou si ça s’est fait après, mais je sais que très rapidement, je suis tombée amoureuse de lui. J’avais le cœur brisé quand je le voyais avec d’autres filles… Et j’ai fini par tout lui dire. On devait arrêter de se voir. Il vivait avec moi à l’époque, Corann n’étant pas à l’appartement et ayant peur d’être toute seule. Mais face à ce qui se produisait, je préférais encore la solitude à cette souffrance.

Puis il y a eu les fameuses retrouvailles, ce soir où nous avons dépassé le stade de simple ami. Il avait des règles : ne plus se voir après, ou au moins ne plus en parler, faire comme si de rien n’était… Et même si ça me pesait, j’ai préférait dire oui, plutôt que perdre toute chance de pouvoir l’avoir un jour, juste une seule et unique fois, rien que pour moi. Et finalement, c’est lui qui a fini par revenir vers moi… C’était tellement bizarre… C’était quelques mois après notre aventure, et je n’avais rien oublié, je l’aimais toujours autant, si ce n’était plus… Et depuis, nous sommes ensemble, et j’ai encore du mal à y croire.

Je sors avec Kaïn Haner depuis le 19 octobre 2002. On avait déjà vécu ensemble avant, mais en tant qu’amis… Pendant 2 mois. On a passé pas mal de temps à naviguer entre son appartement et le mien, pour finalement s’installer dans le mien. Je n’avais plus de colocataire, alors c’était tout trouvé…

On n’a pas des vies faciles cependant…. Entre nos boulots respectifs, on se croise souvent sans jamais vraiment pouvoir passer ne serait-ce qu’une semaine tranquilles ensemble… Kaïn est skateur professionnel et mannequin. Alors il se déplace beaucoup… le pire, ça a été pendant l’année sans magie, on ne s’est presque pas vus, c’était vraiment dur. On vient d’emménager dans un nouvel appartement. Plus grand, j’ai une pièce insonorisée pour la musique, et c’est plus sécurisé. Je suis tellement anxieuse que j’ai fini par contaminer Kaïn je crois ! On occupe l’appartement depuis le 12 décembre 2003. Au début, ça m’a fait un peu bizarre, mais bon, étant habituée aux chambres d’hôtel, j’imagine que le dépaysement est moins important par rapport aux gens ‘normaux’ qui se déplacent beaucoup moins…

Nous avons fêter Noël tous les deux, le 24 décembre au soir… je me demandais si il allait me présenter à ses parents. Je sais qu’il tient à eux et qu’ils s’entendent bien… Alors j’ai vraiment peur de la rencontre… Je suis sûre qu’ils ne m’aimeront pas et très franchement, je ne voie pas du tout comment je pourrais leur en vouloir. Qui voudrait d’une fille comme moi pour leur fils unique et adoré ? Enfin, pour l’instant, je ne les ai pas vus… Mais un jour, il faudra bien que je les rencontre, et je n’ai pas franchement hâte…

Carnal Spark

« Je m’accroche, je veux m’en sortir. CS c’est mon projet, depuis toujours. Si il s’effondre, je n’aurais plus de rêve. Et j’ai besoin de rêves pour vivre. »

Je l’ai fondé dans mes premières années d’étude à Poudlard. Dire que j’en ai bavé avec ce groupe, ce n’est franchement pas peu dire ! Je crois bien, avec un peu de recul, que je suis passée par toutes les places possibles et imaginables dans ce groupe… Batteuse, guitariste, chanteuse, bassiste… Il faut dire que la musique, c’est mon truc depuis toujours… Heureusement, d’ailleurs, parce que si on m’enlevait ça, je n’aurais franchement plus grand chose pour moi –à part mon physique, mais c’est une autre histoire…-.

D’une règle générale, j’ai toujours été passionnée par la musique. Que ce soit de l’écoute, de la composition ou tout simplement de la reproduction… Etant plutôt hyperactive, j’avais besoin de toucher à tout, et c’est comme ça que j’ai pu autant progressé en si peu de temps. Je dois sans doute avoir un quelconque don en la matière aussi… Mais revenons en à CS.

Je l’ai donc fondé à Poudlard. J’avais quoi ? 12 ans ? 13 ans ? On s’amusait beaucoup ! Andgy et moi on rigolait bien, mais elle s’est vite lassée… On a eut, pendant une période, un groupe purement féminin avec Merryl et Andgy. C’était sympa, mais ça n’a pas duré. J’ai trouvé des remplaçants… Celui qui est resté le plus longtemps, c’est Michael Corner… C’est grâce à Nathanaël (alias Nate) qui était guitariste à l’époque, que j’ai rencontré Kaïn, aussi… Actuellement, le groupe tient mieux que je ne l’espérais, et on a sérieusement avancé.

La première, du groupe actuel, que j’ai pu recruté, c’est Roze. Elle joue au clavier et est deuxième voix. Ses J’ai toujours trouvé que Roze était géniale. J’admire son tempérament, c’est sûr qu’elle est l’exact opposé de moi et c’est sûrement ce que j’aime tant chez elle. Elle m’inspire, et elle m’apprend à avoir confiance en moi…

Raphaël est le guitariste et le manager du groupe… Il a toujours été une espèce de figure paternelle pour moi. J’aurais aimé avoir un père comme lui. J’aime son caractère, son assurance, sa façon de voir les choses. Il a vraiment un truc… Ce n’est pas évident à expliquer, mais j’aime sa façon d’être.

Luc est le dernier arrivé. Il est sûrement le moins mature (après moi, évidemment) et on s’entend vraiment bien. J’ai eu une aventure avec lui, d’ailleurs, mais ça ne change rien pour moi. Il est à la batterie et se débrouille franchement bien.

Le groupe a beaucoup évolué depuis sa création. On a sorti un album et on a fait une tournée dans le Royaume-Uni. Le prochain objectif serait de faire l’Europe… Et l’idéal serait une tournée mondiale, mais on n’y est pas encore… Chaque jour nous rapproche de cet instant cependant ! Je m’accroche, je veux m’en sortir. CS c’est mon projet, depuis toujours. Si il s’effondre, je n’aurais plus de rêve. Et j’ai besoin de rêves pour vivre.

Les Podiums

« Si vous croyez que la gloire rime avec amour, alors vous êtes très loin du compte. »

Les défilés, les photographies. Tout ça, ça n’a jamais été moi. C’était ma mère. Uniquement elle. Les rêves de grandeurs, les besoins de se sentir supérieure aux autres… je ne suis pas cette fille. Je ne suis pas cette fille qui veut gagner au risque d’écraser les autres sur son passage. Je ne suis pas celle qui vous regarde de haut. Je ne suis pas celle qui se moque des autres, ou celle qui se moque ouvertement de vous, de votre ‘médiocrité’ de votre incapacité à me suivre dans mes déplacements… Je ne suis pas cette fille qui est prête à tout pour gagner, quitte à oublier qui elle est vraiment… Je ne suis rien de tout ça. Rien.

Tous ces mots, j’aimerais pouvoir les dire. J’aimerais pouvoir affirmer toutes ces choses sans me mentir. Mais ça, c’était celle que j’étais avant. Depuis j’ai basculé… la chute a été lente, je n’ai vraiment rien vu venir. Mais lorsque j’ai ouvert les yeux, j’ai compris. J’étais devenue cette fille. J’étais cette garce que je haïssais depuis que j’étais toute petite. Cette fille superficielle qui ne méritait que du mépris, de l’indifférence, mais qui recevait des regards mêlés d’admiration et de haine. Cette fille qui voulait gagner, qui était prête à tout pour être la plus admirée, la plus demandée… Et la plus détestée.

Si vous croyez que la gloire rime avec amour, alors vous êtes très loin du compte. On a beau vous dire ‘je t’adore’ dans toutes les langues possibles et imaginable, ce qu’il faut retenir : c’est que c’est un amour très éphémère… Et hypocrite. Ce n’est pas ‘nous’ qu’on aime, c’est notre image, notre capacité (incroyable, soit dit en passant) d’être la plus maigre de toutes, sans tomber dans les pommes. On admire notre résistance à la fatigue (merci les amphétamines), notre teint (on remerciera surtout les maquilleuses qui font franchement des merveilles…). On nous brûle les cheveux, arrache les sourcils, on nous torture pour nous ‘embellir’ selon leurs propres critères. Toujours plus maigre, des talons toujours plus haut, des coiffures toujours plus excentriques que la précédente… On nous demande plus, encore et toujours plus. On teste nos limites. Seules celles qui sont folles à lier peuvent monter au sommet. Dans ce milieu, il faut être une psychopathe, si on ne veut pas mourir en route.

Alors la question qui se pose et s’impose c’est, évidemment : pourquoi continuer ?

Je me le suis souvent demandé. Je ne sais pas pourquoi je reste ici… J’avais réussi à fuir, et pourtant, je suis de retour. Si j’ai commencé, au début, c’était seulement pour plaire à ma mère… mais avec ses ‘remerciements’ (inexistants) j’ai bien vite appris à fonctionner en fonction de moi, et uniquement moi. Je l’ai abandonnée. A quoi bon continuer à s’accrocher, alors que cette personne en face se moque de vous ? Et pourtant, je reste ici, dans ce milieu qui me ronge, dans ce domaine où j’ai creusé ma propre tombe. Je sais que ça me détruit, mais je n’arrive pas à abandonner. Ce serait un signe de faiblesse, non ? Je suis tellement lasse d’être faible, inexistante, pathétique. Je veux qu’on soit fier de moi. Je veux juste réussir à faire ne serait-ce qu’une chose de bien dans ma vie. Même si cette chose me détruit.