Maïlie <-> Sebastien

Salut Seb.

Je sais que je ne t’ai pas écrit depuis que je suis rentrée du Mexique, et je m’excuse. Mais tu as eu ma carte, donc tu sais que je ne t’oublie pas, n’est-ce pas ? J’espère que tu vas bien, cela fera au moins un de nous deux de bonne humeur.

Moïshe m’a larguée sur le quai de la gare, il y a trois jours. J’étais tellement heureuse de le retrouver, avant d’attaquer ma dernière année loin de lui, que je ne m’attendais pas du tout à cela. A vrai dire, j’ai même pensé qu’il me faisait une farce. Cependant, son ton était froid et bien trop sérieux. Il m’a plaquée, comme ça, comme si de rien n’était. Je ne sais pas vraiment pourquoi je t’en parle. Peut-être parce que tu as toujours été là, comme un grand frère, depuis qu’on est arrivés chez Diana, mon frère et moi. Ou peut-être parce que je ne savais pas comment tourner ça pour en parler à Indiana. Je sais qu’il m’aurait comprise, il s’agit de mon cousin et je m’entends très bien avec, mais voilà, je voulais t’en parler à toi.

Il n’était plus sûr de m’aimer, pas sûr de savoir si notre couple tiendrait la distance. Je dois t’avouer que je n’ai absolument pas compris pourquoi il avait si peur de la distance. J’ai des amies -dont une qui est dans mon dortoir, je t’ai déjà parlé d’elle je pense, il s’agit de Romilly- qui sont en couple avec des garçons qui ont quitté l’école. Et tout se passe bien pour elles. Ou alors, c’est ce qu’elles laissent croire, mais Romilly m’a souvent dit qu’elle voyait son petit ami lors des sorties à Pré-Au-Lard, l’an passé. Et pour le bal, elles repartaient chez elles, pour pouvoir passer du temps avec eux… Alors je ne comprends pas pourquoi nous, ça ne marcherait pas. J’ai bien essayé de le faire changer d’avis, mais rien n’y a fait. Je dois être complètement stupide…

Je sais que Dwayne est très affecté depuis. Enfin, pas plus que moi, c’est sûr, mais je le rejette un peu. En fait, je rejette tout le monde depuis que c’est arrivé. Mais j’avais besoin de te parler, à toi… Je suis désolée si je t’ennuies et que je te fais perdre ton temps, tu n’es même pas obligé de lire cette lettre en entier, tu sais. Tu peux la jeter maintenant, je ne t’en voudrais pas.

J’ai vraiment l’impression d’être une parfaite idiote, d’avoir cru qu’on pouvait être ensemble toute notre vie. On était bien pourtant, et les deux semaines au Mexique étaient géniales… Pourtant, tout est fini… Non, je n’arrive pas à l’accepter, et oui, je sais, ce n’est qu’un garçon parmi tant d’autres, mais il était tout pour moi. Se dire, du jour au lendemain, qu’il n’y a plus rien… Ce n’est pas facile.

Je voulais t’envoyer cette lettre plus tôt, mais j’ai tellement pleuré que les autres versions étaient toutes trempées… Je vais m’arrêter là avant que celle-ci ne connaisse le même sort.

Porte toi bien,

Maï.

   

Salut Maï,

Je me demandais justement si je devais commencer à te harceler ou si tu daignerais répondre à ma dernière lettre, je pensais que tu n’allais plus me parler maintenant que tu avais quitté la maison ! Maintenant, je comprends pourquoi tu n’as rien envoyé plus tôt. Moi, je vais bien, le Ministère est relativement prenant, mais je pense que je pourrais avoir une promotion d’ici quelques mois. Ca serait vraiment cool qu’ils me nomment responsable du service où je suis… Mais il n’y a pas que moi qui vise ce poste. Alors croise les doigts pour moi, okay petite tête ?

Ah ouais? Cet abruti t’as laissé tombée comme une vieille chaussette ? Tu veux que je lui refasse le portait ? Non parce que tu sais que j’en serais capable, je ne suis pas une mauviette et je sais me battre… Par contre, lui est un peu gringalet… Je suis sûr qu’il ne ferait pas le poids contre moi ! En tout cas, je suis désolé pour toi, Maï. Mais s’il t’as laissé tombée, alors que t’es une fille géniale, c’est qu’il ne te méritait pas. Il est aussi stupide qu’un Veracrasse ! Tu trouveras beaucoup mieux que lui, ne t’inquiète pas pour ça !

Tiens, dis voir, quand est ta première sortie à Pré-Au-Lard ? Je pourrais venir te voir, si tu as besoin de prendre un peu l’air, de penser à autre chose… On ira boire une Bieraubeurre aux Trois Balais ! Je dois passer chez Honeydukes faire le plein en plus, j’ai plus rien. C’est dingue ça, ça part comme des petits pains leurs bonbons ! Heureusement que j’habite tout seul, si j’étais encore à la maison, ton frère les auraient dévorés. Ne sois pas trop sèche avec lui, tu sais qu’il t’aime beaucoup. Il a besoin de toi et il t’aidera à garder la tête hors de l’eau.

Tiens moi au courant pour Pré-Au-Lard.
Je t’aime petite tête,

Seb.

PS : je ne suis pas aussi doué que toi pour écrire des lettres, m’en veux pas.

   

Salut Seb,

Désolée de ne pas t’avoir écrit plus tôt, j’ai été prise avec les devoirs et les rondes. La vie de préfète n’est pas évidente… J’essaye de faire de mon mieux en oubliant Moïshe, mais ce n’est vraiment pas évident.

Par contre, je suis dois sûrement être la fille la plus idiote que le monde magique ait connu. Quelques jours après t’avoir écrit la première lettre, je suis rentrée d’une ronde avec une autre préfète, et j’étais en pleurs. Normalement, aux heures auxquelles je rentre, tout le monde est dans les dortoirs, donc il n’y a personne… Sauf que là, il y avait encore quelqu’un, un garçon de mon année. Je ne sais pas si je t’ai déjà parlé de lui, il s’appelle Riley. Donc il était là, dans un fauteuil et révisait des techniques de Quidditch. Je ne joue pas, tu le sais, mais je peux comprendre que cela demande un certain effort pour avoir un niveau correct. Un peu comme le football américain ou le basket… Enfin bref. On a pas mal parlé, ou plutôt, il m’a écouter parler de Moïshe. Il a du mérite quand même, je pense qu’un autre m’aurait tout simplement dit que j’étais bête et serait parti. Mais Riley est resté, il a même été chercher des Fondants du Chaudrons dans son dortoir. Il a vraiment été sympa. Je lui parlais avant, mais on n’avait jamais parlé autant, tu vois , Et comme une idiote, je l’ai embrassé… Je ne sais même pas pourquoi ! Je suis toujours amoureuse de Moïshe, même si je sais que ça ne sert à rien. L’aimer sans limite ne le fera pas revenir je le sais… Mais voilà, j’ai embrassé Riley, comme si ma vie en dépendait… Je m’en suis voulue aussitôt. Pauvre Riley… Il n’a pas à subir ma tristesse et ma solitude, c’était vraiment stupide de ma part… Tu peux m’envoyer une beuglante, je le comprendrais tout à fait…

Enfin, voilà, je suis vraiment idiote. Heureusement, il ne m’en a pas vraiment tenue rigueur, on n’en a pas reparlé depuis… On se dit bonjour, mais il n’a pas évoqué le baiser ou tenter de m’embrasser à son tour. C’est sûrement mieux comme ça, de toute façon, je ne me vois pas du tout me lancer dans une autre relation. J’ai l’impression qu’on m’a arraché le coeur et que je ne pourrais plus jamais aimé qui que ce soit…

Ne te dérange pas pour Moïshe. Il n’a pas besoin qu’on lui casse la figure. Je ne crois pas que je l’accepterais de toute manière, je tiens beaucoup trop à lui. Et oui, je sais, c’est bête, mais c’est comme ça. Je pense qu’il me faudra du temps pour oublier les deux ans et demi qu’on a passé ensemble.

Pour Pré-Au-Lard, les dates seront données dans quelques jours, je ne les aient pas encore, mais je serais contente de te voir, oui. Je te redonnerais la date par courrier, d’accord? Et puis, je pense que je vais devoir passer par Honeydukes aussi, pour faire le plein de chocolat, vu la vitesse à laquelle je mange celui que j’ai emmené dans ma valise…

Embrasse tes parents de ma part et de celle de Dwayne.

Je t’embrasse,

Maï