Pour un oubli [PV Ezhno Connely]

Shamee se serait tapé la tête contre un mur aussi idiotement qu’un elfe de Maison pourrait le faire. Elle ne savait pas comment elle avait pu être aussi négligente. Peut-être était-ce parce qu’elle discutait avec Ruth. Néanmoins, elle avait intérêt à réparer son erreur et rapidement encore. Sinon, cela risquerait de mettre un léger froid, non un froid intense sur la soirée. Shamee savait qu’il ne pourrait pas lui pardonner d’avoir commis la moindre bévue, et celle-là n’en était pas des moindres. Elle n’imaginait même pas ce qu’il dirait en apprenant qu’elle avait pu oublier la viande du souper.

Il, ce n’était pas son époux, évidemment. Clément ne lui aurait jamais rien reproché, même s’il n’aurait décemment pas pu aller chercher la viande en rentrant, il aurait été trop tard. Non, ce il qui lui en aurait tant voulu, c’était son père. Pour la première fois depuis le mariage, la famille Fuller venait dîner chez les Myû. Shamee et Clément avait tenté de repousser l’échéance aussi longtemps que possible, mais les convenances ne pouvaient être repoussées indéfiniment. Il fallait faire ce qui se faisait et Shamee allait devoir montrer qu’elle était une parfaite épouse ce soir, ce qui n’avait pas très bien commencé.

Elle était sortie de chez elle à toute allure, pour tenter de rejoindre le marché le plus proche assez rapidement. Elle avait, heureusement, encore de la marge, mais vu les circonstances, il valait mieux se dépêcher. Elle était particulièrement dans ses pensées en marchant dans la rue, réfléchissant aux quantités de viande nécessaires, si bien qu’elle ne remarqua pas l’homme qui se tenait devant elle et dans lequel elle se heurta brutalement. En relevant la tête et en voyant la carrure de l’homme, elle prit un peu peur car la peur de son père mélangée à la carrure de l’homme formaient un tout particulièrement inquiétant.

« Je suis désolée de vous avoir bousculée. J’étais distraite, pardon ! »

Sa voix tremblait tant elle avait peur de mécontenter cette personne. Pourtant, en le regardant, quelque chose lui fit dire qu’elle le connaissait, mais tout à coup, elle ne parvenait plus à savoir d’où cela pouvait bien être.

Depuis sa sortie de Poudlard, Ezhno ne savait toujours pas quoi faire de sa vie active. Enfin, quand on dit active, c’est à supposé qu’il travaille. Pour le moment, il s’était contenté de petit boulot ici et là, mais bon, il ne pouvait pas vraiment être certain qu’il parviendrait à trouver une branche qui lui convienne. Déjà, il ne savait pas lui-même ce qui pouvait lui plaire, mais qu’importe, il fallait qu’il trouve un truc, au moins pour prendre son indépendance et sortir du jupon de sa mère. C’était un homme à présent, il avait parfaitement réussi ses examens de dernière année et avait donc la possibilité de travailler dans ce qu’il voulait… Oui mais quoi ? On en revenait au même problème voyez vous…

Il avait donc décidé de prendre l’air, de sortir traîner un peu et surtout de profiter pour faire quelques courses pour sa mère. Après tout, il ne bossait pas, c’était un minimum de l’aider dans les tâches quotidienne à la maison. Il avait pris quelques nouvelles de sa sœur également et aurait apprécié de parler un peu avec Evan, mais il bossait tellement qu’il ne savait pas quand lui proposer un créneau pour sortir, seulement la aussi, il fallait des sous pour sortir, et Evan n’avait pas son appartement, Ezhno non plus, bref, c’était loin d’être gagné pour sortir à moindre frais.

L’aigle était donc en train de faire quelques achats sur la rue principale de Londres, coté moldue, il voulait voir aussi s’il y avait des annonces de travail. C’était bien calme de ce coté là, mais il fallait bien qu’il se lance dans un boulot quand même… Pensif, il marcha, tenant les courses dans ses bras puisqu’il revenait du marché, les légumes sont meilleurs d’après sa mère, et croyez le, il n’allait pas la faire changer d’avis à ce sujet. Tenter de faire comprendre à sa mère qu’elle avait tord sur une chose était très risqué, il valait mieux être blindé en arguments parce que sinon ça ne tenait pas la route du tout et elle en profitait pour se mettre dans cette faille et en tirer profit. Il comprenait de plus en plus d’où venait le caractère de sa sœur quand il parlait avec sa mère et s’en rendait encore plus compte depuis qu’il vivait avec eux. Avec le château, on ne réalise pas vraiment, on profite de ses parents pour les fêtes, les vacances, mais à vivre au quotidien, c’est vraiment autre chose.

Pendant que Ezhno s’était arrêter pour remonter les sacs qui étaient en train de lui glisser des bras, il se fit percuté par une demoiselle qui semblait aller très vite et qui ne s’était pas rendu compte qu’une armoire à glace lui faisait face –oui Ezhno à une carrure relativement costaud l’air de rien-

« Vous ne vous êtes pas fait mal au moins ? Vous alliez si vite que je n’ai pas eu le temps de vous éviter… »

Il observa la demoiselle un instant, son visage lui disait vaguement quelque chose, et pourtant Ezhno avait une bonne mémoire des visages… Il l’avait déjà croisé, c’était certain, mais ou…

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