Ce n'était qu'un au-revoir [Bruxelles][PV]

Arya ne répondit rien de plus. Qu’y avait-il à dire ? Rien ne lui venait que des banalités qu’Eliot n’aurait certainement pas envie d’entendre. Le mal avait été fait cinq ans auparavant et elle n’avait que commencé à rattraper ses actes. Pourrait-elle jamais le faire entièrement ? La jeune femme en doutait. Trop de temps avait déjà passé et leur jeunesse ne recommencerait plus. Certes, les deux sorciers n’avaient que vingt-trois ans. Arya sentait déjà, cependant, que le temps des voyages commençait à se terminer.

Mépris, rage, Arya haussa les épaules. Qu’avait-elle le droit d’exiger, de toute façon ? Elle prenait ce qu’Eliot voulait bien lui envoyer à la figure, c’était mérité. Le retour de bâton de sa lâcheté ; le Choixpeau ne s’était pas trompé en l’envoyant à Serdaigle. Tout dans la tête mais rien dans le cœur.

« Par rapport à ce que toi tu as subi », elle dit tout de même, ne finissant pas sa phrase. À quoi bon ? Eliot était mieux placé qu’elle pour le savoir.

Les mains se serrèrent, les regards se croisèrent et Eliot embrassa Arya. La jeune femme sentit son cœur bondir de nouveau dans sa poitrine et elle serra plus fort la main de son… ex-ex-petit ami ? Calme-toi ma grande, ce n’est qu’un baiser. Puis un autre ; elle abandonna son flux intarissable de pensées pour se concentrer sur Eliot.

La déclaration de l’ancien Poufsouffle, murmurée à son oreille. Arya stupéfaite n’eut pas le temps de répondre : déjà, Eliot reculait. Elle lui sourit, hocha la tête.

Arya se leva, fouilla dans son sac et mit deux billets sur la table. Elle prit la main d’Eliot et l’entraina hors de la terrasse, sans oublier de dissiper la bulle : ils n’en avaient plus besoin, pris qu’ils étaient dans une autre forme de bulle.

Mais alors qu’ils se dirigeaient l’un contre l’autre vers l’appartement, Arya ne pouvait s’empêcher de ressentir un certain malaise.