Séduction [PV]

Connor était entré au Ministère de la Magie à sa sortie de l’école de sorcellerie de Poudlard l’an passé. Il avait préparé le terrain pendant trois ans, Communiquant le plus possible avec des personnes du Ministère. Il s’était aussi renseigné auprès du père de Jade, qui avait énormément de relations dans le monde magique « haut placé ». Depuis un peu plus d’un an donc, il était au Ministère, au département de la Justice Magique. Il avait été un stagiaire jusqu’à la fin du mois d’août, et depuis, il courrait partout. L’incident de la Menace sur le Chemin de Traverse rendait son département affreusement mobile et il devait être prêt à transplanter au moindre signal. Cela ne lui déplaisait cependant pas. Connor était quelqu’un qui aimait foncer dans le tas et taper tout ce qu’il pouvait. La chose l’avait démangé sur le Chemin de Traverse, mais Linwood présente, il n’avait eu d’yeux que pour la rouquine et s’assurer qu’elle allait bien était son premier souci.

Avec Linwood d’ailleurs, tout se passait plutôt bien depuis qu’il lui avait dit qu’il l’aimait, deux ans plus tôt. Deux ans, déjà. Quand il y repensait, il se trouvait franchement stupide. Durant l’été qui avait suivit sa déclaration, il avait eu une longue discussion avec Jade, le flamant en partie de tout le malheur qu’avait pu avoir Wood durant l’année qu’il avait passé à Durmstrang mais également concernant tout ce qu’il s’était passé là-bas. Au départ, cela lui avait fait bizarre de parler de choses intimes avec la blonde, car même si elle était sa meilleure amie depuis leur entrée à Poudlard, elle était une fille et il ne se voyait pas parler de ce genre choses avec elle. Avec Riley, pas de problème,  il comprenait, Rudy éventuellement si nécessaire… Mais Jade ? Non, jamais il ne l’aurait pensé. Pourtant, c’était bel et bien elle qui avait amené le sujet sur le tapis. Comment elle l’avait deviné, Connor n’en savait rien. Si elle savait qu’il avait eu une petite amie, puisqu’il lui avait dit, il n’avait pas donné tous les détails… Enfin bref. Tout cela pour dire qu’ils en avait parlé et que Connor s’était rendu à l’évidence. Passer le pas avec Linwood serait un parcours long et compliqué. Il avait, dès lors, décrété qu’il n’y ferait jamais allusion, et laisserait la rousse aller à son rythme.

Cependant, depuis le début du mois, le monde relativement tranquille de Connor avait été chamboulé. En plus de la Menace fin août, une surprise de taille avait débarqué au Ministère. Valeryia, sa petite amie lituanienne de Durmstrang était arrivée, en tant que représentante du Ministère Russe. Connor était tombé sur elle par hasard alors qu’il accompagnait Jade un matin et était resté bêtee. Vraiment bête. Il n’avait jamais cru qu’il reverrait la blonde. Pire encore, qu’elle travaille au même endroit que lui. Jade elle, s’était montrée méfiante et il avait su par la suite qu’elle avait pris la nouvelle venue à part et lui avait fait comprendre qu’elle devait rester loin de Connor. Valeryia était venue lui dire que sa petite amie était « complètement folle » et Connor avait explosé de rire. Jade, sa petite amie ? Par Merlin, non merci ! Il n’y avait sûrement qu’Aiden qui était capable de la supporter toute la vie. Il avait cependant été touché de la démarche que sa meilleure amie. Mais qu’elle se rassure. Si voir Valeryia avait en effet secoué et perturbé Connor, il ne comptait pas remettre le couvert avec cette dernière. Bref.

Ce soir, il avait rendez-vous chez Linwood. Vivant toujours chez son père et sa petite amie chez ses parents, se voir pouvait parfois être compliqué. Maintenant qu’il était employé à part entière au Ministère, il songeait cependant à prendre un appartement. Il aurait volontiers proposé à Wood de le rejoindre dans sa démarche, mais il ne savait pas trop où elle en était dans sa maladie et si penser à un nouveau foyer était envisageable. Dans un sens, il enviait Jade et Aiden. Ces deux là semblaient avoir une vie rêvée. Ils étaient ensemble depuis des années -Connor avait arrêté de compter, nul doute que Jade le lui dirait à nouveau sous peu de toute manière- et avaient des projets. Ils avaient emménagé ensemble cet été et étaient fiancés depuis leur dernier bal de Noël en septième année… Une fois de retour chez lui, il s’était donc douché et changé puis avait transplané près de chez Linwood. La liberté de la majorité. Quand elle ouvrit la porte, il lui adressa un sourire et lui tendit un petit paquet de chocolats. Il avait arrêté de vouloir lui acheter des fleurs quand Jade lui avait signalé que « les fleurs, ça peut contenir des insectes et ça prend la poussière ». « Salut toi ! » Connor essuya prudemment ses chaussures et entra dans la maison, en embrassant au passage sa petite amie. Elle était très joliment habillée ce soir, et Connor devait bien avouer qu’il était parfois compliqué pour lui de se tenir un minimum… « Tu es superbe Wood. » glissa-t-il, avant de refermer la porte derrière lui. « Oui, mouvementée, pour ne pas changer, mais bon… Et toi ? Tu avais cours aujourd’hui ? » Que Linwood suivent des cours moldus et travailler en même temps était plutôt surprenant pour Connor, il ne s’imaginait pas la rousse passer autant de temps à l’extérieur… Mais il la laissait faire, puisqu’elle savait de toute façon mieux que lui si une chose lui convenait ou non.

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Lorsque Linwood lui dit de ne pas s’attendre à un festin, Connor fit semblant d’être déçu. « Et dire que je n’ai rien mangé depuis ce matin, exprès ! » C’était faux, complètement faux. Connor étant un véritable ventre sur pattes, il ne pouvait tout simplement pas passer une journée sans manger. Généralement, entre ses repas, le nombre de gâteaux qu’il ingurgitait était phénoménal. Surprenant même, pour quelqu’un qui connaissait pas le brun. Mais comme il avait pas mal de connaissances et d’amis au Ministère, Jade la première, il était sûr de ne pas mourir de faim ou de passer pour un ogre. « Je plaisante, ne t’en fais pas, je suis sûr que ça ira sans problème ! » Et puis il fallait également avouer que Connor, les festins, à part ceux de Poudlard, il ne connaissait pas vraiment. Il avait été élevé par son père au milieu de ses trois frères et l’argent avait souvent été difficile à avoir. Maintenant, même s’il gagnait relativement bien sa vie au Ministère, il restait fidèle à ce qu’il avait toujours été. Seules ses tenues avaient légèrement changées, puisqu’il avait du se conformer au Minisère de la Magie. Pas de t-shirt avec des têtes de mort trop larges, de jeans troués ou de bonnet sur la tête. Mais il gardait cela pour les moments passés à l’extérieur ou lors de ses entrainements.

S’il ne s’attendait pas à un festin, il ne s’attendait pas non plus à la suite de la conversation. Où en étaient-ils physiquement ? Le cœur du brun loupa un battement ou deux avant qu’il ne comprenne de quoi elle voulait parler. Si Connor supportait Linwood dans chaque étape de sa maladie et de sa guérison –ou du moins, dans chaque amélioration- il ne comprenait pas vraiment pourquoi, d’un seul coup, elle venait à parler de… De ça. Non pas qu’il soit contre, loin de là, et quand bien même il s’était juré de laisser la rousse en parler en première, il ne voyait pas trop comment cela avait pu germé d’un seul coup dans l’esprit de sa petite amie. Un coup de Jade sûrement, toujours à se mêler de ce qui ne la regardait pas. « Euh… Physiquement ? Je... » Il ne savait pas quoi dire. Instinctivement, il pensa à Valeriya, qui déambulait sans doute dans les rues de Londres à cet instant. A moins qu’elle ne soit encore au Ministère, qu’en savait-il. Cela était néanmoins compliqué pour lui de ne pas penser à elle alors que la discussion se dirigeait vers le sexe. Si tel était réellement le cas –à moins qu’il n’ai rien compris et qu’elle ne voulait pas du tout parler de ça, par Merlin cela serait splendide !- il serait bien obligé de lui révéler l’existence de la blonde… Chose qu’il avait évité depuis qu’il s’était mis avec elle lors de sa sixième année passée à Durmstrang… « Tu sais que ça ne me dérange pas d’attendre. Ne… Ne te forces pas pour moi tu n’es pas obligée. » Et s’ils pouvaient éviter d’en parler, Connor ne s’en porterait que mieux, parole de Spencer ! Rappelons qu’il est un Serpentard et que fuir devant le danger n’est peut-être pas sa tasse de thé, mais fuir une situation compromettante l’était déjà plus !

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Grandir dans une maison remplie de testostérone, c’était plutôt pas mal. On ne faisait pas chichis, il n’y avait pas trois tonnes de maquillages partout et on ne se prenait pas la tête. Du moins, pas généralement. Il y avait bien sûr des petites brouilles, par-ci par-là, mais rien de bien compliqué la plupart du temps. Cela dit, il y avait aussi un gros manque de communication. Connor n’avait par exemple, jamais parlé de relations physiques avec son père ou ses frères. Cela était un sujet qui semblait tabou, et moins on en parlait, mieux tout le monde se portait. En réalité, la seule personne avec qui il en avait plus ou moins ouvertement parlé était Jade. Mais comme Jade était relativement pudique concernant son couple –chose qu’il ne lui reprochait absolument pas, pour une fois qu’elle se taisait- la conversation n’avait pas été très loin. En même temps, Connor n’avait jamais demandé de détails à la blonde non plus, non merci, il tenait à la voir à jamais comme il l’avait toujours vue. « Tu ne me plais pas ? » Il s’attendait à tout, sauf à ça. Il avait certes, mis du temps à comprendre qu’il avait des sentiments pour la rousse et s’était bougé au dernier moment, mais il n’était pas si horrible que cela, n’est-ce pas ? « C’est vraiment ce que tu penses ? Tu crois que je serais assez méchant pour rester si je ne t’aimais pas et que tu ne me plaisais pas ? » Il était vexé et cela se sentait dans sa voix. N’oublions pas que Connor avait un passif très colérique et qu’il faisait des efforts pour que cela ne transparaisse plus autant qu’avant. D’ailleurs, il ne s’énervait jamais après Linwood, c’était plus souvent après les idiots qui tentaient de s’en prendre à elle ou alors Jade qui lui racontait n’importe quoi.

D’accord, il était un Serpentard et pouvait être vicieux, était prêt à tout pour arriver à ses fins, mais là, on parlait de Linwood ! Même s’il avait un peu été précipité dans ses bras de part Rudy qui ne voulait qu’elle sache qu’il était celui qui l’avait sauvé de la tempête des années plus tôt, il n’avait jamais joué avec les sentiments de la rousse. Il avait été aveugle un bon moment, mais il n’avait pas joué avec elle. « Je veux qu’on passe à autre chose, bien évidemment, mais si c’est pour que tu te sentes mal après, c’est hors de question. » Parce qu’il avait peur qu’elle ne pense à ce gros balourd de Terence ou qu’elle ne fasse une crise, parce qu’il faudrait qu’il lui parle de Valeryia et qu’il n’était peut-être pas prêt à le faire, surtout depuis qu’elle avait débarqué au Royaume-Uni et qu’il préférait éviter toutes ces situations potentiellement dangereuses pour Linwood. Cela dit, toute mauvaise humeur qu’il avait désormais, il ne pouvait s’empêcher de voir que sa petite amie n’était pas non plus dans le meilleur des états. Voilà pourquoi il ne voulait pas qu’ils en parlent ou autre. Si c’était pour se mettre dans des états pareil, ça n’en valait pas la peine. Bien sûr, il avait des envies, il restait un homme, mais si c’était pour que Linwood fasse une syncope à chaque fois, non merci sa main lui suffisait. « Parles-en, si tu veux en parler. » de toute manière, la soirée était fichue, donc autant qu’elle fasse ce qu’elle voulait à ce stade !

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Connor avait sacrément du mal à parler, à se confier, à dire ce qu’il pensait ou ce qu’il ressentait. Enfin, cela dépendait des sujets. Mais pour son couple, aller plus loin était pour lui un gros problème, car toujours, le souci Terence revenait. Il avait beau aimer Linwood de toute de son âme et de tout son cœur, il lui arrivait relativement peu de le lui dire. Il le savait, et Jade lui avait déjà fait la remarque, ce qu’il trouvait gonflé, sachant que la blonde n’était elle-même pas très démonstratrice avec son fiancé. Quoi que, il ne connaissait que le couple sur le plan public, peut-être était-elle toute autre lorsqu’ils n’étaient que tous les deux. Bref, il savait qu’il devait fait des efforts d’élocution, mais il ne voyait pas pourquoi, d’un seul coup, Linwood avait soudainement envie de se donner corps et âme dans leur relation. Disons que pour le brun, ils étaient déjà plus ou moins sur ce côté-là, même sans relations charnelles. Ce n’était pas qu’il n’avait pas envie de la rousse, loin de là, il l’aimait à en mourir et la trouvait d’une beauté aveuglante –surtout depuis qu’il avait compris ses sentiments, croyez-le, ça aidait plutôt pas mal !- Mais de là à risquer une crise, il y avait une toute autre dimension à prendre en compte et il n’était pas sûr de la réaction de la famille de sa chère et tendre s’il devait l’emmener en urgence à l’hôpital suite à cela…

Bref, il n’était plus d’humeur et avait croisé ses bras sur son torse, et s’était enfoncé sur sa chaise. Il était mal à l’aise et énervé, ce qui ne faisait généralement pas bon ménage chez le jeune homme. La suite de la discussion l’énerva encore plus. Ce qui était mauvais signe, sachant que Connor gérait mal sa colère et qu’il préférait souvent fuir devant le danger qu’il ne pouvait affronter. Aucun soucis au Ministère, un bon sort bien placé et le tour était généralement joué, mais là… « Linwood, si j’avais envie d’une mini-jupe et d’un décolleté, je sais où aller trainer… » lança-t-il, sans vraiment penser aux conséquences de ses mots. Qu’on soit bien d’accord, il n’allait pas voir ailleurs, mais s’il l’avait voulu, ce n’était pas comme si ces choses n’étaient pas connues de tous ! Loin d’être ravi de la tournure des choses, le brun se renfrogna et regretta ce qu’il venait à peine de dire. En fait, il n’avait pas envie d’en parler. Pas ce soir, pas maintenant et clairement pas pour le moment.

Il laissa cependant Linwood lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, puisque cela semblait être relativement important, mais n’en pensait pas moins. Cela étant, comme il n’était pas un fou furieux, il n’exploserait pas –du moins, pas devant elle- et resterait poli et courtois (ou il tenterait tout du moins, ce qui n’était pas cent pourcent assuré). Mais la goutte d’eau fit déborder le vase et le jeune homme craqua. Linwood semblait comme désespérée et il avait la mauvaise impression qu’elle ne voulait cela que pour se prouver quelque chose. Allez savoir quoi et pourquoi, mais il était hors de question qu’il la laisse faire une idiotie plus grosse qu’elle. « C’est n’importe quoi. Je m’en vais, je te verrais demain. Bonne soirée Linwood. » Il se rendait compte qu’il était peut-être un peu trop dur avec la rousse, mais que voulez-vous, il ne savait pas comment réagir. Il savait que son ton était froid et que se lever ainsi et passer la porte pouvait être risqué. Il prit néanmoins le temps de l’embrasser sur le front avant de se volatiliser, dans un « pouf » reconnaissable entre mille.

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