Opaline ne s’était jamais considéré comme une petite chose fragile. Bien au contraire, elle se sentait toujours forte et déterminée. Cette fois, ça ne faisait pas exception. Quand il s’agirait de partir délivrer ses neveux et sa belle-sœur, elle en serait. Pour l’instant, aucune date n’était fixée, le ministère tentait de trouver une autre solution et aussi veillait à ne pas se tromper. Bien que très impatiente de passer à l’action, la brunette comprenait qu’ils ne pouvaient pas juste foncer dans le tas bien que c’est ce qu’ils feront finalement. Elle attendait. Patiemment. Elle regardait le ciel chaque jour en lui adressant une petite prière destinée à préserver sa très chère famille.
Line aimait les siens plus que tout. Elle était attachée aux valeurs de la famille plus que la plupart des Montgomery. Peut-être parce qu’elle était la petite dernière, sûrement aussi parce qu’elle avait grandi dans un environnement plus stable que ses aînés. Candys et Noé étaient quasiment ses frères et sœurs à ses yeux. Les savoir enfermés, coupés de tout, lui rongeait les sangs. Elle s’en faisait aussi pour les autres mais ces deux là tenaient une place particulière dans son coeur et dans sa vie. Elle était plus qu’une tante pour eux qui n’en manquaient pas.
Daryl, pourtant, ne partageait pas vraiment les sentiments d’Opaline. C’est en tout cas ainsi qu’elle voyait les choses : son petit ami n’était pas du tout emballé par la candidature spontanée de la jeune fille pour une expédition à Poudlard. Ils avaient clairement un désaccord sur la question et la température dans l’appartement d’Opaline était ce jour-là carrément glaciale. Elle refusait d’adresser de nouveau la parole à Daryl, ils étaient donc tous les deux dans le salon, assis sur le canapé, mais elle ne regardait pas l’ancien Serdaigle. Il ne pouvait pas la comprendre : le clan Montgomery fonctionnait différemment des familles traditionnelles. S’ils ne pouvaient plus compter les uns sur les autres, plus rien n’aurait d’importance !
Le téléphone brisa le silence qui régnait dans l’appartement londonien. C’était celui d’Opaline. Elle regarda qui appelait et répondit aussitôt : « Roze ?! … Oui … Oui … Tu es sûre qu’ils vont bien ? … Ok. Je pense que tu devrais appeler Christian aussi, pour comparer. … Pas de soucis. On s’apelle s’il y a du nouveau. » Elle raccrocha d’avec sa belle-sœur et soupira, laissant le téléphone retomber sur sa cuisse en un léger claquement. « Ils ont eu de nouvelles preuves de vie de Lucas et Psychée. Il semblerait qu’ils aillent bien, ils n’avaient pas l’air affaibli, ni malades, et ils ne portaient aucune trace de coup. C’est une bonne nouvelle même si ce n’est pas suffisant. » Rapporta-t-elle à Daryl, ayant momentanément oublié qu’elle ne voulait plus lui parler. A voir si ce coup de téléphone allait renouer le dialogue !
En attendant, comme elle avait la bouche un peu pâteuse (conséquence probable des mauvaises nuits qu’elle passait à se tourmenter depuis l’invasion de MS), elle se leva pour se servir un verre de soda. Un peu de sucre ne pouvait pas lui faire de mal. Elle tomba aussi sur les chiffres de sa boîte qui traînait sur le plan de travail, elle les prit et les apporta dans le salon. Qui sait, penser au travail la distrairait peut-être ? Même si ses affaires marchaient mieux quand les élèves de Poudlard pouvaient encore lui passer des commandes… Il n’y avait pas qu’à titre personnel que cette situation ne lui réussissait pas. Mais elle n’allait pas se laisser abattre, foi de Montgomery !
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