"Je n'aime pas étudier, car étudié est dur, long et sans intéret, madame..." Elle se souvenait d'avoir dit ça à sa gouvernante un matin d'aout alors qu'elle regardait ses cousins jouer dans le jardins et qu'elle était privée de sortie. Elle se souvenait aussi très bien de la baguette qui l'avait frappée derrière la tête et l'ordre de se taire et de travailler. Et c'est en se souvenant de tout cela que Diabalzane rentra dans la bibliothèque gigantesque de Poudlard. Voir tous ces livres et se dire qu'elle allait devoir les utiliser pour faire ses devoirs lui donnait la nausé.
*Dur, long, sans intéret...*
Elle n'avait pas changé sur son idée de ce qui était futile et ce qui ne l'était pas. Elle lâcha son sac à côté d'une table et se laissa tomber sur la chaise. Elle sortit ses affaires et se releva, telle une adolescente blasée et de mauvaise humeur, pour se diriger vers les rayons. Trop de lettres sans doute et elle resta immobile devant un livre dont elle lisait le titre pour la troisième fois consécutive. Elle avait souvent des moments d'absence ces derniers temps. Elle se déconnectait du réel et restait sans voix devant des choses idiotes, et elle passait, par la même occasion, elle même pour une idiote.
- Vous cherchez quelque chose mademoiselle Södergren ?
-Hein ?
Diabalzane sursauta et se retourna brusquement, faisant alors face à Madame Pince, la bibliothécaire. Elle resta hébétée, ne sachant que répondre, elle n'était même pas sûre d'avoir compris la question. Elle se redressa pour se donner une contenance, et, le regard fière et la mine sévère elle fit non de la tête.
- Merci bien madame mais je n'ai besoin d'absolument rien.
- Eh bien vous n'avez rien à faire ici...
- C'est pas ce que je voulais dire. Je n'ai pas besoin de vous pour m'aider si vous préférez !
Madame Pince la regarda en biais et hocha vaguement la tête avant de partir. Diabalzane soupira et passa la main dans ses cheveux blonds. Elle attrapa un bouquin au hasard et se rassit à la table. Elle ouvrit l'énorme livre qui parlait de potions complexes et d'ingrédients introuvables. Diabalzane aimait bien cependant les livres, elle se plongeait dedans et il était dur de l'en faire sortir. Elle aimait les lectures passionnantes et adorait se plonger sans faire attention au reste. Et puis, elle oubliait ainsi sa famille pour quelques petites heures où les histoires tristes et dramatiques des autres lui laissaient voir un soupçon de contentement : il y avait des gens plus malheureux qu’elle et c’était bien fait pour eux/
Mais elle ne parvint pas, pas cette fois ci, à se concentrer. Elle pensait trop à Drago qu'elle n'avait fait que croiser en cours. Il lui manquait déjà, et elle se trouvait ridicule de penser comme ça. Elle croisa les bras sur sa poitrine et leva les yeux vers la fenêtre qui lui faisait face, pensant à leurs baisers et au fait qu'elle voulait être éternellement dans les bras du jeune homme. Elle secoua la tête, se repenchant vers sa lecture, en vain.
[519 mots]