Bienvenue chez moi [PV Gabin Hastings]

Bienvenue chez moi

Bulle devait reconnaître que les bêtises n'étaient pas vraiment son fort. Il lui arrivait d'oublier des choses et de faire des choses qu'elle n'aurait pas dû par simple distraction, mais elle n'avait jamais été fondamentalement désobéissante. Il était donc vrai que tous ceux qui étaient chargés d'autorité sur elle, d'une manière ou d'une autre, avaient plutôt tendance à la laisser tranquille et à lui faire confiance. De toute façon, à son âge où les enfantillages étaient moins présents, elle était généralement dans un nombre suffisamment réduit d'endroits pour que ses parents n'aient pas à la chercher longtemps.

Mais comme elle aimait bien taquiner son ami et que celui-ci était un peu plus porté sur ce genre de choses, elle n’hésita pas une minute. C'était aussi un moyen pour essayer de le faire rire et de lui faire oublier tous les tracas qu'il avait pu avoir avant d'arriver ici. Bulle prenait un malin plaisir à faire sourire les gens qu'elle appréciait d'une manière ou d'une autre. Elle n'aimait pas savoir les gens tristes, en particulier quand elle avait un certain attachement pour eux, ce qui était totalement le cas de Gabin. Elle était peut-être dans la lune, mais elle avait le cœur à la place des yeux quand il s'agissait de donner du soutien à quelqu'un qui en avait besoin.

« Alors que toi hein… », dit-elle avec un sourire malicieux. « Je devrais peut-être dire à mes parents de te surveiller, qu'en penses-tu ? »

Elle lui tira la langue dans un accès de malice et surtout pour lui faire comprendre qu'elle n'était absolument pas sérieuse. Elle ne demanderait jamais à ses parents de surveiller un ami et elle ferait même tout ce qu'elle pourrait pour que le côté facétieux de Gabin ne puisse pas inquiéter ses parents et qu'ils le laissent tranquille. Elle sourit quand il évoqua sa petite sœur qui n'était pas tout à fait aussi sage que Bulle. Elle était beaucoup plus douée quand il s'agissait de marcher droit sans se casser la figure, mais elle adorait grimper partout et ne se préoccupait pas des bleus et des bosses qu’elle pouvait se récupérer.

« Ce n’est pas tant qu’elle fasse beaucoup de bêtises dérangeantes, mais elle adore courir, sauter et grimper partout. Du coup, elle a tendance à revenir pleine de bleus et de bosses et ça n’a pas l’air de la déranger. Remarque, il y a au moins autant de chances qu’elle et moi revenions couvertes de boue. »

Quand il s'agissait de fruits bien frais et bien sucrés, la plupart des gens se montraient gourmands. C'était bien pour ça que la jeune fille n'avait pas hésité à parler à son ami des jolies fraises qu’elle avait cultivées et qu’elle espérait partager avec lui. Ce n'était pas tant qu'elle ne pouvait pas les manger toute seule, d'autant que le reste de la famille allait sûrement lui en réclamer aussi, mais il était dans la nature de Bulle de partager ce genre de choses avec quelqu'un qu'elle appréciait. La dégustation serait certainement un des meilleurs moments du séjour.

« Elles devraient être bien mûres vers la fin de ton séjour. On pourrait finir en beauté avec une délicieuse tarte aux fraises. Qu’en penses-tu ? »

Elle évoqua la fête foraine où elle comptait l'emmener et il avait l'air plutôt content à l'idée de s'y amuser. Il fallait reconnaître que Bulle n'avait jamais été particulièrement attirée par les manèges de fête foraine, mais elle adorait déguster la barbe a papa et gagner des peluches qu'elle offrait ensuite ou même qu'elle gardait pour elle. Après tout, ça n'avait rien de très grave de collectionner des peluches de fête foraine. Mais elle parla à son ami d'une maison avec diverses épreuves à passer.

« Oh ce n'est sans doute pas un très gros défi pour un sorcier. Il y a des choses comme avancer sur un tapis qui roule à reculons ou passer entre des rouleaux qui tournent et qui te gênent. Il y a des endroits où tu peux t'accrocher à un poteau et c'est toi qui vas tourner. Il faut quitter la zone évidemment, mais tu peux t'amuser à tourner un moment si ça te fait plaisir. Ce sont de petits obstacles à franchir. Mais je trouve ça assez amusant et souvent, à la fin, il y a un toboggan. »

Bulle lui offrit un grand sourire quand il mentionna qu'ils avaient finalement quelques ressemblances. En toute logique, ils ne seraient pas amis s’ils n'avaient pas au moins quelques points communs, mais il était vrai que ce n'était pas forcément évident à un observateur au premier coup d'œil. Bulle était d'un tempérament beaucoup plus calme que son camarade mais elle était persuadée que ce qui les caractérisait tous les deux avant tout était la capacité de rêver et de croire qu'un jour, il pourrait atteindre le bout de leurs rêves.

« Il vaut mieux quand on est amis. Mais tu sais, j’aime aussi les côtés que tu as qui ne me ressemblent pas », lui avoua-t-elle avec une étonnante sincérité. « Ca fait partie de ce qui te rend spécial. »

Bienvenue chez moi

Plus on grandissait, plus l'envie d'être indépendant et autonome se faisait sentir. C'était toujours agréable d'avoir des parents bienveillants qui tenaient à vous protéger et à veiller sur vous, mais il y avait un moment où on avait juste envie d'être tranquille loin de tout adulte responsable. Et cela pouvait aussi bien inclure ses propres parents que les parents des autres. Même si Bulle taquina Gabin en disant qu'elle dirait à ses parents de le surveiller, elle n'en avait pas réellement l'intention et elle avait même plutôt le sentiment qu'ils étaient très bien tous les deux ensembles, tranquillement, sans avoir besoin d'être surveillés.

« On n'est plus à un âge où on a besoin d'être surveillé tout le temps. Ça doit te faire du bien de changer un peu d'air. »

Lorsque son ami se demanda si sa sœur et elle en ne devaient pas trop souvent renouveler leur garde-robe à cause de leur comportement à l'extérieur, Bulle haussa les épaules. S’il y avait bien une chose dont elle se moquait complètement, c'était de l'allure qu'elle avait dans ses vêtements. Tout ce qu'elle attendait d'eux c'était qu'ils soient confortables et pratiques et qu'ils ne l'empêchent pas de trifouiller la terre. Il lui arrivait tout de même de porter de beaux vêtements pour de grandes occasions, mais ça n'arrivait pas fréquemment. De toute façon, ni elle ni sa sœur n'appréciaient vraiment les grandes occasions.

« L'important, c'est de se sentir bien dans ce que l'on porte. Je comprends pas l'intérêt de vouloir absolument ressembler à une princesse. C'est compliqué à porter au quotidien et ça ne permet pas de faire ce qu'on veut. On est obligé de faire attention à tout, pour ne pas froisser ses vêtements. C’est pas une vie, je te jure. Je dis pas que c'est pas bien d'être un peu mignonne, Mais pas tout le temps. »

S'il y avait bien quelque chose sur lequel elle s'entendait avec son ami, c’étaient les gourmandes tartes. Non seulement elle adorait les tartes aux fruits, mais sa mère était très douée pour les cuisiner. Du coup, elle se régalait à chaque fois et en plus, une grande partie des fruits utilisés provenaient de leur jardin. L'avantage d'avoir un grand-père et une petite-fille qui partageaient une même passion pour la culture et la botanique. Elle avait donc bien l'intention de transmettre la commande de Gabin à sa mère qui se ferait certainement une joie de lui préparer des gourmandises.

« Maman est une excellente cuisinière. Je pense qu'elle ne verra aucun inconvénient à t'en faire quelques-unes. »

La blonde était assez excitée à l'idée d'emmener son ami à la fête foraine. Il y avait peut-être des activités qu'elle n'aimerait pas faire avec lui, mais globalement, elle était persuadée qu'ils trouveraient beaucoup d'activités à faire ensemble. Ce n'était pas comme si il n'y avait pas d'opportunités. Elle n'aurait jamais pensé à jouer à cache-cache dans une de ses maisons au parcours si étonnant. Mais cela pouvait être drôle. De toute façon, avec son ami, il y avait peu de chances pour qu'elle trouve à s'ennuyer.

« Je n'ai jamais essayé. Ça peut être rigolo. »

Il semblait se demander ce qui le rendait si spécial et qui était si différent des autres. Mais Bulle n'avait pas trop envie de s'étendre sur le sujet. D’abord, elle n'aimait pas analyser en détail et donner son avis sur chaque aspect de la psychologie de quelqu'un parce qu'elle avait toujours l'impression qu'une opinion pouvait être extrêmement subjective et causer de la peine à quelqu'un s'il ne le prenait pas de la bonne façon. Mais on ne pouvait pas prévoir de quelle façon cela allait être pris. Et puis, ce n'était pas tant une caractéristique précise qui faisait que quelqu'un était spécial. C’était plutôt la façon dont les choses étaient tout particulièrement agencées chez lui et c'était pour ça que deux personnes pouvaient se ressembler beaucoup sans être tout à fait pareilles. La jeune sorcière aimait cela.

« Ce ne sont pas tant tes qualités et tes défauts qui te rendent spécial, ou même tes goûts parce que plusieurs personnes peuvent avoir les mêmes goûts. C’est la façon dont tout est agencé chez toi parce que personne n’a exactement la même combinaison de qualités, de défauts et de goûts et c'est ce qui fait toute ta personnalité. C’est pour ça que je pense que c'est très important de respecter qui on est vraiment. »

Bienvenue chez moi

C'était terrible d'avoir une maladie que l'on ne pouvait pas soigner et qui risque de vous poser des problèmes tout le temps et tout au long de votre vie. C'était encore plus terrible quand il s'agissait d'un enfant. Bulle comprenait un peu que les parents de Gabin soient très protecteurs avec la petite fille. La raison pour laquelle ils l’étaient aussi avec leur fils devait tenir au fait qu'ils faisaient un amalgame ou qu'ils ne voulaient pas faire de différence entre leurs deux enfants. Mais elle comprenait que ce ne soit pas très amusant pour son camarade. Il allait se sentir bien ici car il était rare que les parents de Bulle deviennent surprotecteurs.

« Ca ne doit pas être facile pour tes parents et pour ta sœur. Je comprends qu'ils la protègent tout particulièrement. C'est sûr que ça peut être pesant mais cela prouve au moins qu'ils vous aiment et qu’ils ne veulent pas qu’il vous arrive quelque chose. »

Bulle savait que certaines filles aimaient pourtant s'habiller comme des princesses à longueur de temps et elle ne leur reprochait pas, mais c'était vrai qu'elle ne les comprenait pas. Elle avait toujours envie d'être à l'aise et avait du mal à comprendre le plaisir qu'il y avait à souffrir dans des vêtements trop ajustés et des chaussures inconfortables. Elle avait du mal à comprendre comment on pouvait y trouver autant de plaisir, mais il devait y avoir une raison où il n'y aurait pas tant de filles qui le faisaient.

« Je ne sais pas. Je pense que certaines filles attendent autant des garçons que de leurs copines. Mais moi, tout ce que je veux pour mes copains et mes copines, c'est que chacun se sente bien dans ses bottes. Oh ! C'est trop mignon », lança-t-elle à son compliment. « Toi aussi tu es plutôt mignon quoi que tu portes. Mais tu dois bien le savoir. Ou sinon tu ne ferais pas aussi souvent le beau devant les filles. »

Elle le regarda avec un sourire taquin. Leur amitié avait commencé le jour où elle lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas intéressée par ses beaux yeux alors qu'il essayait de la draguer. Il avait été compréhensif et plutôt mignon dans sa façon d'appréhender son aveu, mais elle savait qu'il n’hésitait pas à aller draguer les filles chaque fois qu'il en avait l'occasion. Rien de pervers. Il ne faisait que s'amuser gentiment. Elle pensait vraiment que chaque personne était spéciale à sa manière et que ce n'était pas ce qu'on était qui était le plus important mais ce qu'on faisait des dons que la vie vous avait donnés. Pour sa part, elle faisait tout pour trouver de l'amusement dans tout ce qu'elle faisait.

« Oh non, je suis bien une Poufsouffle. Il y a des cuisines pas loin et on adore s'amuser. Et puis c'est tout confortable dans notre salle commune. »

Oui, malgré tout, Bulle aimait son petit confort. Elle adorait les environnements cosy, les plaids chauds et les tasses de chocolat avec un ami en riant à propos de tout et de rien. Une bonne ambiance de Poufsouffle, en somme. Gabin voulut savoir de quoi serait composé la suite de la journée et Bulle éclata de rire. Avec lui, elle savait qu'elle n'aurait pas le temps de s'ennuyer.

« Viens ! Je vais te faire visiter le reste de la maison. »

La journée se poursuivit agréablement. Ils mangèrent avec toute la petite famille de Bulle et passèrent l'après-midi à flâner, à jouer et à s'amuser sans se prendre la tête. Une vraie ambiance de vacances. Le lendemain matin, les parents de Bulle emmenèrent toute la petite famille et leur invité à la fête foraine où ils abandonnèrent les deux adolescents à l'entrée. Le frère aîné de Bulle alla retrouver ses copains et les parents comptaient profiter avec sa petite sœur. Ils leur donnèrent quelques recommandations avant de les laisser tranquillement s'amuser entre eux.

« Tu veux commencer par quoi ? » s’enquit Bulle à l'égard de son invité.

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Ce qu'il y avait de réconfortant, c'était que même s'il avait parfois l'impression que ses parents étaient plus derrière Thalia que derrière lui, non seulement il ne leur en voulait pas, mais il savait que ce n'était pas une question d'amour. Ses parents n'avaient pas forcément envie de le laisser de côté mais évidemment, ils avaient peur pour leur fille malade. Gabin était tout à fait capable de le comprendre mais Bulle savait que c'était peut-être favorisé par le fait qu'en tant qu’adolescent, il était bien content de ne pas avoir sans-cesse ses parents sur le dos.

« Bien-sûr qu'ils t'aiment. Et c’est évident aussi que tu t'inquiètes pour Thalia. C'est normal. »

Bulle n'approuvait pas les filles qui essayaient de transformer leur petit-ami pour qu'il corresponde à leurs principes et à leurs attentes. Elle avait toujours pensé qu’il valait mieux laisser les personnes être ce qu'ils avaient envie d'être et simplement choisir quelqu'un qui soit compatible avec soi-même. Mais tout le monde ne pensait pas comme ça et ce n'était pas forcément le genre de débat qu'elle avait envie d'avoir avec ses amis, pas dans un moment comme celui-là en plein milieu des vacances en tout cas. Mais elle savait que Gabin était sûrement de son avis.

En revanche, il lui donna tort sur le fait qu'il faisait le beau parce qu'il se savait mignon. Elle n'était pas sûre d'avoir totalement tort, mais sa réaction la fit sourire. Après tout, sa façon de répondre ressemblait bien au jeune homme et elle avait toujours pensé à ça avec un petit sentiment d'attendrissement. Au fond, elle se disait que même s'il exagérait, il y avait peut-être une petite part de vérité dans la façon dont il exprimait ses sentiments et sa crainte de disparaître aux oubliettes s'il ne donnait pas de lui-même pour faire le beau.

« Bien-sûr que tu es mignon. Et ce qui ne gâche rien, c'est que tu es aussi très gentil. Franchement, les filles qui ne veulent pas parler avec toi ne se rendent pas compte de ce qu'elles perdent. Dommage pour elles. Moi, je savoure ma chance de t'avoir comme ami. »

Bulle avait toujours apprécié tout particulièrement la position et le style de la salle commune des Poufsouffle. Le fait de n'avoir pas d'escalier à monter le soir était un bonus. Elle comprenait pour quelle raison son ami était content des dispositions mises en place pour aider sa sœur parce qu'elle n'imaginait pas que l'on puisse laisser une jeune fille autant en difficulté alors qu'elle était connue comme étant malade. Poudlard avait toujours semblé offrir un accueil particulier pour toutes les personnes qui en avaient besoin. C'était beau la façon qu'ils avaient de veiller sur leurs élèves.

« C'est vraiment chouette qu'ils aient fait ça pour ta sœur. Cela dit, il doit y avoir plein d'autres personnes pour qui ça n'est pas facile de monter tous les jours. Je me demande pourquoi ils ont mis les salles communes aussi haut au départ. »

En arrivant à la fête foraine le lendemain, son ami lui proposa de jouer un jeu qui leur permettrait de gagner des tonnes de peluches. Bulle allait sûrement essayer d'en gagner une pour sa petite sœur et peut-être une pour elle-même aussi. Elle aimait bien les peluches et elle en avait toujours quelques-unes dans son lit. C'était pratique à prendre dans les bras quand on ne savait pas où les poser pour s'endormir. Oui, Bulle se posait souvent la question de comment elle allait poser ses bras au moment de s'endormir. Ce n'était peut-être pas la question la plus pertinente du monde, mais ça allait bien avec son esprit fantasque.

« Va pour un premier tour ! Je crois qu'il y a des stands où tu es sûr de gagner un lot, ça peut être sympa. mais bien-sûr, pour gagner un gros lot il faut payer plus cher. »

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C'était toujours mignon de voir à quel point Gabin accordait de l'importance à faire profiter sa sœur de son rôle de grand frère. Il n'était certes jamais en reste pour la taquiner. Mais c'était aussi le rôle des grands frères et Bulle savait que Thalia pouvait compter sur son frère si elle en avait besoin. Il serait toujours là pour la défendre, comme s'il était le seul à avoir le droit de l'embêter de temps en temps. De son côté, elle n'avait pas subi aussi souvent que ça les taquineries de son frère, mais elle se disait parfois qu’elle était un peu trop maladroite et dans la lune pour faire une bonne cible pour lui. Cela devait expliquer qu’il limite ce comportement avec elle. En fait, elle savait que c'était plus quelque chose qu'il développait avec leur petite sœur.

A l'école, c'était un peu différent. Gabin n'avait jamais été méchant avec les filles, mais c'était un séducteur. Il aimait plaire et il faisait souvent ce qu'il fallait pour que ça se produise. D'un autre côté, il n'était pas du genre à blesser une fille ou à la tromper et elle ne pensait pas qu’il irait jusqu'à sortir avec plusieurs filles en même temps. Finalement, c'était plutôt un gars bien. Évidemment, dans sa candeur naturelle, Bulle n'avait jamais remarqué à quel point les sang-purs mystérieux et ténébreux pouvaient intéresser ces copines, mais elle était certaine que Gabin avait déjà fait le tour de la question, rien que pour savoir si cela allait l'empêcher de draguer.

« Je te crois sur parole, mais j'avoue que je ne comprends pas. Je ne dis pas que ces garçons ne sont pas beaux ou attirants. Je suppose qu'ils le sont. Mais ceux qui sont vraiment mystérieux comme ça font en général partie de famille qui marient leurs enfants alors qu'ils n'ont même pas dix ans. J’exagère peut-être un peu mais il est évident que ces mecs ne seront pas disponibles pour une grande histoire d'amour à la Cendrillon. C'est quand même ballot de se mettre en situation d'échec incontournable parce qu'un garçon est mignon. Ce n'est même pas comme s'il y avait de l'espoir. Non vraiment, je ne comprends pas. »

Elle ne comprenait pas non plus pour quelle raison certains fondateurs avaient décidé de positionner leur salle commune dans des endroits aussi difficilement accessibles que les tours. Elle préférait largement Poufsouffle et son petit côté terrier chill. Ce n'était pas dur d'y accéder, on s'y sentait bien et cela donnait envie aux gens de s'enrouler dans un plaid avec un chocolat chaud dans les mains. L'endroit parfait selon Bulle, il n'y avait pas à dire. Bien entendu, Gabin avait raison en ce qui concernait les oiseaux, mais elle avait un léger doute pour l'interprétation des Gryffondor. On pouvait cependant deviner pourquoi la salle commune d'une personne aussi douce et maternelle que Helga Poufsouffle avait donné quelque chose d’aussi chill.

« J'aurais plutôt dit que c'étaient les Serpentard qui aspiraient à haut, mais bon, je dois avouer que le côté glauque et un peu inquiétant des cachots va parfaitement aux Serpentard. En tout cas, je maintiens que je suis bien contente de ne pas avoir à monter des dizaines d'escaliers pour me rendre dans ma salle commune. »

S'il n'était pas fondamentalement surprenant que Gabin soit attiré du côté des choses sucrées, c'était aussi le cas pour Bulle. Elle avait tendance à beaucoup aimer grignoter et elle devait reconnaître que les odeurs étaient plutôt succulentes. Elle huma dans la direction que le jeune homme lui indiquait, alors qu'il n'était pas très certain de l'odeur exacte qu'il respirait. Rien que l'odeur commença à lui mettre l'eau à la bouche et elle eut soudain une envie folle d'une petite douceur. Elle était tout à fait d'accord pour commencer par se régaler et aller ensuite s'amuser un petit peu à essayer de gagner toutes sortes de lots intéressants.

« Churros, je dirais. J'en mangerais bien un cornet recouvert de chocolat. Tu as raison, commençons par là. »

Si elle ne s'offusqua absolument pas du geste amical et protecteur du Serdaigle, elle ne prit même pas conscience du fait qu'il avait essayé de lui éviter une bousculade. Bulle n'était vraiment pas douée pour percevoir son environnement et elle aurait été capable de s'excuser alors qu'on l'avait bousculée, tout simplement parce qu'elle ne pouvait pas être sûre que ce n'était pas sa faute en n'ayant pas réellement vu où elle allait. En revanche, elle n'avait jamais été contre un geste de tendresse de l'un de ses amis, alors elle lui sourit.

« Tu as raison. Il faut sauver ton honneur », dit-elle avec un petit sourire malicieux.

Pour sa part, elle était tellement maladroite qu'elle appréciait de faire au moins une fois un jeu où elle était sûre de remporter quelque chose et de ne pas repartir les mains vides. C’était amusant de faire des jeux où l'on ne savait pas comment cela allait finir, mais à un moment donné, elle avait quand même envie de repartir avec quelque chose. Ses dernières suggestions la firent sourire quand il affirma qu'ils étaient peut-être un peu trop vieux pour la pêche au canard.

« Moi j'adore la pêche au canard et puis, c'est fait pour ça la fête foraine, pour redevenir des enfants pendant une journée. Alors je le fais à fond. En revanche, les pinces, je te les laisse. Je sais pas si c'est truqué ou pas, mais je suis tellement pas douée que je raterai de toute façon. »