Détournement d'échelle...

~ […] C’est donc le tuteur, Stilicon, qui passa au premier plan du testament de la duchesse de Harchtint. Personne n’aurait pu croire en la disparition de son fils bien aimé, le duc Arnold Junior de Harchtint qui pourtant, était connu pour être un marin hors-pair. En effet, ce missionnaire au grand cœur perfectionnait la voile depuis ses sept ans. Dix ans plus tard, il était capable de se débrouiller, seul, pour les grandes courses annuelles. Mais alors, comment cet homme put-il passer par-dessus la rambarde et se noyer dans les eaux tumultueuses de la Mer Noire ? Les enquêtes de l’auror MacKenny n’ont trouvé aucune réponse fructueuse.

Etc […].~ {Gazette du Sorcier, 11 Mai 1957 }

Pfff, reposant le vieil papier grisâtre, un soupir s’échappa des lèvres de la jeune fille. Les articles de journal écrit il y a de cela plusieurs temps étaient bien mieux rédigés que de nos jours. Reprenant en main le journal du jour, Andréanne se mit à relire l’article de la dénommée Rita Skeeter, une journaliste qui était arrivée à la Gazette du Sorcier il y a de cela quelques années. Etant encore toute jeunette, la jeune fille n’avait connue qu’elle comme écrivain depuis ses deux ans et demi. Bien entendu, il y avait bien les livres scolaires et ceux de la bibliothèque mais elle n’avait connu aucun autre « journaliste » voire « reporter ». Bah, tant pis… A l’honneur de gros titre de ce Mercredi matin, la Gazette des Sorciers indiquait que finalement un corps avait été retrouvé et que celui-ci était suspecté comme étant celui du défunt Arnold Junior de Harchtint. Ayant un numéro de référence en dessous de l’article, Andréanne n’avait pas eu de grand mal à retrouver le vieux journal qui contenait le dernier article de cette enquête enfin, le dernier à compter d’hier. En effet, aujourd’hui, on rouvrait l’histoire mais non l’enquête car son corps avait été retrouvé. Recouvert par une couche de sable au fin fond de la Mer Noire, son squelette était intact. Bah, le pauvre homme était tout de même mort de façon étrange, rien n’y changeait ! Fermant d’une seule main l’énorme livre où était entreposé les différents articles de journaux des six premiers mois de l’année 1957, un nuage de poussière grisâtre fumante s’en échappa, la Serdaigloise n’ayant pas eut le temps de rattraper les feuilles. Eternuement. Deuxième éternuement. Pouah, c’est qu’il y en avait apparemment de la poussière d’entreposé entre ses pages. Ce livre-ci ne devait pas sortir beaucoup. Etrange ? Peut-être pas car, qui irait lire le recueil d’anciens articles de journal datant d’il y a plus de quarante ans ? Ne répondez rien, Andréanne est pour l’instant la seule… Enfin d’après Madame Pince, si celle-ci ne se fait pas trop vieille. Mettant sa main devant sa bouche, celle-ci commença à toussoter à cause de certains grains de poussières.

Allée de la bibliothèque. Coin reculé au fond de cette dernière. Les lampes à pétrole étaient plus rares, dû au fait qu’il y avait moins de personnes qui s’y dirigeaient. Cependant, en ses instants et ses minutes, une personne s’y trouvait, portant un lourd recueil entre les bras. Arrivant là où elle l’avait trouvé un peu plus tôt, Andréanne déposa l’objet sur la petite table et se mit à grimper sur l’échelle qui permettait de se rendre aux rayons de livres en hauteur. Se penchant doucement, elle finit par prendre le dit-recueil et le déposer à sa place… Tout en haut avec ceux de son année. L’échelle grinça alors contre les parois et la jeune fille entendit du bruit derrière elle. Se retournant afin de voir qui pouvait bien se trouver dans ce recoin isolé, elle eut une petite moue de surprise. Sous ses yeux, Accroché au deuxième barreau de l’échelle, une petite boule de poil toute rousse tentait de grimper également. Quelle idée ?! Jamais Andréanne n’avait vu un animal grimper tel un humain.

Ãndréanne~ « Et bien, que… »

Andréanne n’eut guère le temps de finir sa parole que les mots moururent dans sa gorge. En effet, avec les balancements qu’exerçaient l’animal à ne pas tomber ou se faire mal et le fait que la demoiselle ne se tenait plus contre les parois, son pied glissa contre l’un des barreaux et son corps bascula dans le vide. Heureusement qu’il s’agissait que d’une échelle de bibliothèque et que la jeune Serdaigle n’était pas montée très haut. Un boum retentit alors dans la pièce et bien que tous les silences se fussent, ceux-ci ne restèrent pas longtemps. Ainsi, les chuchotements reprirent sans pour autant qu’une personne ne soit venu sur l’instant.
Clignant des yeux, Andréanne se trouvait à même le sol, assise sur les fesses avec le chat au pelage roux entre les jambes. Moue d’étonnement. Bah, finalement elle s’en était plutôt bien sortie.

~Andréanne~ « Que fais-tu là ? »….

Un souffle. Un sourire. La fin de la phrase arriva finalement, telle la chute d’une pièce de théâtre dont on attend le dénouement. Pour toute réponse, l’animal se tourna vers elle et la fixa de ses yeux perçants, comme s’il lui posait la même question. Néanmoins, un animal reste un animal… Et celui-ci perçut l'ombre qui se détachait des rayons voisins, une ombre qu'Andréanne n'avait point perçue.

Le jeune Malefoy était allé à la bibliothèque à contre cœur mais il avait vraiment besoin ~~de travailler~~ de trouver quelqu’un pour travailler à sa place . Drago avait en effet récolté une tellement mauvaise note à son dernier devoir de Botanique que le professeur l’avait appelé à la fin du cours pour lui donner des devoirs supplémentaires ce qui l’avait SUPER VEXE !!! Quand on se destine à être le premier partout (enfin derrière Granger mais elle elle ne compte pas), ça fait super tâche d’avoir un Piètre en Botanique.

Rageur Drago avait presque arraché ses devoirs supplémentaires au professeur Chourave et était parti en boudant et en serrant les dents tout droit vers la bibliothèque. En chemin il avait croisé Crabbe et Goyle qui l’attendaient et qui lui demandèrent ce qu’il pouvait bien avoir.

« Rien, j’ai RIEN DU TOUT, lâchez moi la grappe vous deux ! »

Et ayant accéléré le pas, le Serpentard fonça tout droit vers la bibliothèque où il déposa ses devoirs supplémentaires d’un air rageur.

*Super, comme si j’avais que ça à faire… C’est trop stupide ! Cette matière ne sert à rien en plus à moins de vouloir devenir jardinier, les gens qui ont de l’ambition devraient être dispensés de prendre ce cours de nase !*

Rageant, Drago s’installa à une table et croisa les bras regardant du coin de l’œil son « devoir supplémentaire » sans toutefois se résoudre à lire la moindre ligne de l’énoncé (oui lire l’énoncé sous-entendait pour lui qu’il acceptait ce devoir supplémentaire et l’accepter signifiait qu’il acceptait d’être mauvais et ça, il n’était pas prêt de s’y résoudre !). Au bout de 10 minutes immobile il commença à se sentir un peu calmé et se trouva ridicule à attendre ici. Il allait ranger ce devoir dans son sac et partir de la bibliothèque quand il entendit un bruit dans les rayons. BOUM !

S’étant levé pour ranger ses affaires, Drago laissa la curiosité le guider vers le bruit qu’il venait d’entendre et aperçut de loin tombée par terre une jeune fille. Il s’approcha à grands pas et remarqua alors qu’elle avait un chat entre les jambes et qu’elle était sûrement tombée de l’échelle qui se trouvait à côté d’elle.

Le visage du Serpentard s’éclaira alors d’un sourire machiavélique et il entreprit de se venger de son devoir supplémentaire sur cette sotte avec son animal. Il appela alors Mme Pince sans crier mais en haussant le ton et en laissant traîner sa voix comme il savait si bien le faire

« Mme Piiiiince ??? Une élève a amené un animal dans la bibliothèèèque ! »

« C’est assez dingue de voir une Serdaigle autant troubler le calme de la bibliothèque, j’espère que tu seras bien punie pour embêter autant ton monde…» petit soupir faussement exaspéré « Mais que font les préfets quand on a besoin d’eux ? »

*Je l’ai toujours dit, j’aurais du être préfet . Là au moins j’aurais pu faire quelque chose*

Et aussitôt après avoir fini ses réflexions à voix haute, Drago s’approcha de la boule de poil qu’il choppa sans douceur par la peau du cou afin de brandir la bestiole à la bibliotécaire avant que celle-ci eu le temps de s’enfuir.

[541 mots]

Surprise générale. Autant la chute de la jeune Serdaigle avait provoqué un bruit assourdissant, autant les secondes suivantes parurent sortir du réel par leurs quiétudes. Une quiétude qui ne dura guère longtemps d’ailleurs. En effet, Andréanne n’eut ni le temps de se relever, ni le temps d’entendre le moindre miaulement qu’une voix sortit de nulle part résonnait déjà. Et on ne pouvait pas dire qu’il s’agissait d’une voix on ne peut plus amicale.

Kyahh mais c’était quoi çà ? Une élève avait amené un animal dans la bibliothèque ? Et bien, les élèves ne connaissaient donc plus les termes du mot « règlement ». Cela pouvait en devenir frustrant pour les enseignants. Tss, mais pourquoi donc l’avoir quasiment crié dans ses oreilles. On voulait la rendre sourde ou quoi ? Tout en mettant un doigt contre le lobe de son oreille, elle appuya plusieurs fois et de manière intermédiaires comme si elle cherchait à retrouver un tant soit peu son audibilité. Non mais attendez un peu, cette élève dont on parlait dans la bibliothèque… mais c’était elle ! Argh, enfer et damnation. Non enfin ce n’était pas possible, elle n’avait pas amené un animal dans cette bibliothèque. C’était cette boule de poil qui était venue d’elle-même et non le contraire. Non mais franchement, c’était quoi cette histoire à dormir debout ?! Tiens, d’ailleurs le fauve semblait se réveiller en remuant. Et puis, c’était qui ce crétinos qui criait comme un putois, une réalité totalement déformée ? Creusant ses joues afin de pouvoir les mordre intérieurement et ne pas crier d’énervement, elle tourna alors la tête vers l’imbécile de service qui avait eu la bonne idée de venir dans ce coin paumé de la bibliothèque. Bah tiens, ce n’était pas vrai. Après une chute, elle avait droit à Monsieur-Je-Suis-Le-Prince-De-Poudlard. Ne pouvait pas se contenter de sa maison de nombrils du monde ?

C’est qu’il en rajoutait en plus ?! Non, il ne pouvait pas s’empêcher de brailler de la sorte ou alors de s’entendre parler. Aimait-il autant que cela sa petite personne et sa voix ? Non, c’était inimaginable çà.

*Sâle bête… Même les Guéricos sont moins chieurs.*

Non mais attendez, il venait de dire quoi là ? Consternée, Andréanne était même plus que consternée par cette scène plus qu’irréelle. C’était quoi cette tirade de personne consternée ? Non mais franchement, Malfoy était vraiment… comment dire… barbant. Heureusement que Serdaigle avait la plupart des cours avec les Poufsouffles. La jeune fille se serait bien levée afin de pouvoir répondre à cette accusation injustifiée -elle ne pouvait que l’être quand elle sortait de la bouche d’un Serpentard, voyons - mais voilà, Dréa préférait attendre que la douleur de la chute ne passe. Mais cela, elle ne l’aurait surement pas dis… On a beau être un élève de troisième année à Serdaigle ou autre, on possède quand même un tant soit peu de fierté. Et puis, cela ferait surement sourire cette andouille. Pas question de donner un fluet pour se faire taper. Cependant voilà, elle n’allait pas parler à quelqu’un en lui tournant le dos… Cela ne se faisait pas voyons. C’est ainsi qu’elle décida de pivoter tout simplement sur elle-même, restant à même le sol.

- « Dis donc le comique, je peux savoir en quoi ca te dérange ? …. Après tout, tu ne fais pas parti de ‘mon’ monde… Alors évite de t’inclure là où n’es pas ta place ! »

Non mais et puis quoi encore ? C’était quoi cette manie que de venir et de se croire tout permis. Tout comme ce petit chat d’ailleurs, après tout, elle ne savait rien en ce qui le concernait. « Mais que font les préfets quand on a besoin d’eux ? »… Bah tiens, elle était bien bonne celle-là. Non mais franchement, à croire que tout le monde devait être présent au bon endroit et au bon moment. Cela n’arrivait que dans les livres çà…

- « Cela ne semble déranger que toi… Quel dommage ! Il semblerait que tout le monde ne soit pas à tes bottes ... Comme tu le crois »
Ironie. Autant les phrases de la Serdaigle que la situation étaient teintées d’ironie. Quelle galère, et comment allait-elle pouvoir se sortir de là ? Dans tous les cas, il semblerait que soit Mme Pince n’avait pas entendu, soit elle ne daignait pas accordée attention car personne ne venait… pour l’instant. Chance ou malchance ?! Bah, de toute façon, ce n’était pas elle qui aurait des problèmes, si ? Il devait bien y avoir un registre où toutes les créatures domestiques étaient notées… L'art de s'inclure plus de problème qu'on ne peut en avoir. Et ceci, c'était réellement tout un art. Un art qu'Andréanne commençait à exceller.

{791 words}
{Encore une rencontre houleuse Cool

}

La Serdaigle qui était par terre, Drago ne la connaissait pas… Son visage lui disait quelque chose donc il avait certainement du la voir en cours. A vrai dire il ne se souciait pas vraiment des autres maisons alors il ne risquait pas d’associer un nom au visage d’Andréanne (ce qui ne lui posait aucun problème soit dit en passant puisqu’il dédaignait les Serdaigle). Quoi qu’il en soit il resta là debout dans l’allée, lui coupant ainsi tout moyen de sortie et attendant, son chat à la main que quelqu’un arrive pour pouvoir balancer l’élève.

D’ailleurs en parlant du chat, celui-ci était particulièrement lourd et remuant alors Drago ne le garda pas sur lui bien longtemps… Ne pouvant se résoudre à le prendre dans ses bras 1) à cause des poils et 2) parce qu’il aurait l’air ridicule, il lâcha à contre cœur l’animal. Il essaya bien de le retenir dans ce petit coin de la bibliothèque en l’empêchant de passer et en lui filant des coups de pieds mais la bête effrayée parvint à s’échapper dans un autre rayon.

*Saleté de truc…*

Drago suivit des yeux la bestiole avant de se reconcentrer sur la Serdaigle. Traumatiser la fille serait sûrement 1000 fois plus intéressant que de s’en prendre à un chat, surtout qu’il pouvait lui faire perdre pas mal de points si il rapportait à un professeur ce qu’il venait de voir . L’impertinente prit alors la parole d’un ton sûr d’elle. Alors comme ça elle n’était pas décidée à se laisser faire ? Tant pis pour elle, il prit tout son temps pour répondre et s’apprêta à appuyer son épaule contre l’un des rayons de la bibliothèque de façon à être plus confortablement installé. Un examen partiel de l’étagère le fit toutefois renoncer à son idée car celle-ci lui paraissait sale . Qu’à cela ne tienne, Drago croisa les bras d’un air supérieur et la contempla de toute sa hauteur.

« Suite à certains mauvais choix de la direction, nous sommes obligés de partager temporairement les mêmes lieux toi et moi. Bien sûr il est évident que nous ne serons jamais du même monde. »

Drago marqua une pause dans son discours et s’approcha de la jeune fille, décidé non seulement à ne pas l’aider à se relever mais à l’empêcher de le faire et à la laisser donc par terre (place qui lui convenait le mieux d’après lui ) le plus longtemps possible.

« Et OUI, tu me déranges ! Quand j’essaye de travailler je n’apprécie pas d’être distrait par de sales petites pimbêches dans ton genre ! »

Un rictus méchant se dessina sur le visage de Drago et il l’observa de ses yeux impitoyables.

« Beh alors on n’arrive pas à se relever ? Tu dois te sentir bien à ta place par terre… La place qui te convient le mieux, par terre avec la poussière et les rats ! »

Et le Serpentard se mit à rire d’un rire forcé et cruel avant de s’approcher encore plus de la jeune fille de façon à l’empêcher de se relever si elle souhaitait le faire.

[519 mots]

(…)
Contre toute attente, la petite boule de poil réussit à gesticuler assez afin de pouvoir s’enfuir en galopant entre les allées et les jambes des élèves au loin. Réussira-t-il à sortir de cette bibliothèque ? Andréanne ne put que sourire devant la réussite du félin. Même si elle ne le connaissait point, ce dernier avait réussi à s’en tirer. S’il se faisait attraper… qu’aurait-il pu risquer d’ailleurs ? Ce n’était qu’un animal ! Mais la bleu et bronze, allait-elle réussir à sortir indemne de cet endroit ? Les connaissances s’arrêtèrent en cet endroit précis. En attendant, malgré l’endroit et les circonstances présentes, Dréa était contente. Heureuse aurait été un peu trop fort mais l’humeur de la jeune fille ne changea point.

* Il faudrait penser à retrouver son maitre à celui-ci…*

Oui mais pourquoi ? Remerciement ou alors bien au contraire, le réprimer pour la situation dans lequel elle était tombé. Et dire que la journée n’était pas terminée. Allait-elle recevoir un seau d’eau sur la figure au détour d’un couloir ? Bah, mieux fallait ne pas y penser et chercher plutôt à ce débarrasser du cafard qui l’infestait en cet instant. D’ailleurs, ce dernier pensait avoir perdu l’usage de la parole. Loué soit Merlin ou alors heureux hasard du destin ? Peut-être pas car ce dernier ne semblait pas vouloir partir. Aller, tourne toi et fait quelques pas afin de pouvoir sortir de ce coin de bibliothèque. Voyons, ce n’est pas si difficile, on fait un pas de côté, puis un autre et finalement on s’en va l’air de rien… Non, apparemment la télépathie ne devait pas marcher, tout comme les souhaits à effet express. Dans tous les cas, tout ceci n’arrangeait en rien la jeune Serdaigle. Après tout, après avoir perdu le chat, ce dernier n’avait plus aucune preuve mise à part une échelle mise en travers entre deux étagères et le fait qu’elle était assise parterre (avec surement un joli bleu qui resterait plusieurs semaines) mais bon, on avait bien le droit d’être assise à même le sol, non ?

Mauvais choix de direction ? Pas du même monde ? Par le grand saint esprit des livres… Les ovnis existaient finalement. Après tout, ce dernier venait de l’avouer haut et fort, il ne venait pas de cette planète. Enfin de ce monde, suivant ses mots mais c’était du pareil au même. Dans ses conditions, d’où pouvait-il bien provenir ? Et puis, pourquoi ressemblait-il autant à un être humain ? C’était à si tromper. Non, bien entendu, Andréanne O’Byrne ne pensait à aucune seconde que ce dernier parler d’origine sociale et familiale. Pourquoi y aurait-elle pensé d’ailleurs ? Elle n’avait jamais eu une quelconque remarque là-dessus en trois ans, alors pourquoi commencer de nos jours… De plus, que pouvait bien être son monde à elle ? N’était-elle pas une simple élève qui tente de comprendre et apprendre une souche d’être humain possédant des qualités jusqu’alors inimaginables ? Dans ses conditions, si les sorciers et la magie existaient, les petits ovnis verts aussi. Bon, peut-être n’étaient-ils pas verts avec des antennes, le Serpentard ne semblait pas en avoir, mais cela ne changeait pas grand-chose car ils devaient bien avoir des différences culturelles à découvrir.

Oh oui, Oui, OUI…. Argh, nonnnn ! Ce n’était pas dans le bon sens çà. Au lieu de reculer, le cafard ambulant s’était avancé, si près d’ailleurs qu’Andréanne n’arriverait sans doute pas à se relever. C’était presque comme si ce dernier avait tenté de lui marcher sur les pieds. Non mais franchement, elle n’allait tout de même pas devoir s’allonger sur ce sol froid afin de pouvoir regarder le haut de sa blondeur infligeant. Oh ca non, il y avait quand même un peu de limite en ce bas-monde, non ?
Elle le dérangeait ? Vraiment ? De la mine effarée, la petite Dréa passa à un grand sourire, heureuse de ce qu’elle entendait. Après tout, vu qu’il la dérangeait elle-même par le fait qu’il lui barrait son chemin, autant qu’il puisse lui rendre la pareille. Andréanne était tellement aux anges de rendre la pareille à quelqu’un qu’elle ne tinta aucunement aux « sales petits pimbêches ». D’ailleurs, c’était peut-être pour cela qu’elle ne vit pas le rictus passer au coin des lèvres de Serpentard. Ce fut plutôt la question dérisoire et fourbe qu’il lui posa en ayant nullement besoin, ni envie de sa réponse. Qu’espérait-il ? Qu’elle allait se mettre à pleurer au milieu de ses livres et recueils ? Non, elle avait beau être blessée ce n’était pas un cafard hargneux pour on-ne-sait-quelle-raison, qui allait y arriver, si ?

Andréanne : « Pourquoi dis-tu cela ? Les rats annexant les cachots te manquent-ils autant que cela ? Oh ne t’inquiète pas, je ne pense pas qu’ils dédaigneront ta compagnie… malgré ta particularité. »

De plus, il fallait dire que les animaux n’étaient pas admis dans la bibliothèque. Après tout, il l’avait lui-même annoncé il y a de cela quelques minutes, à cause du félin. En quoi rat et félin étaient-ils si différents à ce stade ? Oh, mais peut-être que la race d’ovnis de cet individu n’appréciait pas les félins et étaient assez protecteurs et jaloux de ceux qui s’approchent de leur compagnon rongeur. Complètement à côté de la plaque ? Oui, Andréanne l’était véritablement. Mais que voulez-vous, lorsque l’on n’arrive pas à comprendre le sens d’une parole, toutes les autres ne peuvent qu’être déformées. Et c’est ce qui se passait dans le cerveau de la jeune fille qui restait sur l’idée que son interlocuteur ne venait pas de cette bonne vieille planète Terre. Imaginez-vous le scoop à même pas quatorze ans ? « L’existence des ovnis enfin révélée », « Une mascarade qui n’en est plus une »… En quelques secondes, divers titres défilèrent dans le cerveau de la jeune fille à une vitesse folle. Que voulez-vous, on ne change pas !

Andréanne : « Dis, ce n’est pas que tu prends de la place… mais tu ne pourrais pas te pousser un peu ? »

Le ton n’était nullement arrogant, ironique ou autre. Non, une question posée comme une autre envers un élève ordinaire. Une question reste une question.

La Serdaigle à ses pieds semblait ne pas saisir la totalité de ses insultes car elle n’y réagissait pas vraiment comme il s’y serait attendu. Le blondinet trouvait même ça presque frustrant, c’était comme si elle ignorait ses vannes.

*Elle est sûrement trop bête pour comprendre… C’est pas ce que dit son blason pourtant… Elle a du se cogner la tête en tombant et son cerveau a maintenant des dommages irrepérables, c’est probablement ça.*

Blasé par cette réflexion, Drago la regarda du coin de l’œil d’un air frustré quand elle se décida enfin à répondre, prolongeant ainsi la joute verbale, ce qui n’était pas pour déplaire au Serpentard.

« C’est pas mal que t’ais retrouvé ta langue, j’ai eu peur un instant que ta chute t’ai rendue débile. »

*C’est quoi ma particularité espèce d’oiseau dégénéré ? *

Drago se plaisait à insulter la demoiselle mentalement et à se montrer froid et détestable avec elle. Après tout c’était dans ses habitudes de se montrer arrogant avec tout le monde, il avait une réputation à entretenir maintenant, ça n’était pas une mince affaire . Cependant la Serdaigle n’avait pas l’air spécialement concernée par les remarques de Drago… Elle voulait juste se lever et probablement filer d’ici mais elle ne se contenta que d’un maigre « tu pourrais pas de pousser un peu ? » pour lui demander de filer.

Au moins Potter lui avait un peu plus de réparti… Blasé par la jeune fille, Drago ne se bougea pas d’un millimètre, il desserra juste un peu ses bras croisés sur son torse avant de répliquer.

« Excuse toi pour l’animal et pour m’avoir dérangé en détruisant cette malheureuse échelle, alors après peut-être je te laisserai passer… »

Et le Serpentard écarta davantage les jambes pour avoir un appui au sol plus stable. Il serait ainsi sûr de rester debout au cas où la folle décidait de le pousser.

*Ne t’avise pas de te rebeller, toi qui n’est même pas capable d’insulter correctement les gens…*

Heureux sont les simples d’esprits. Un jour, un sage a soufflé cette parole à Andréanne. Un sage? Hum, pas tout à fait. Disons qu’il s’agissait plutôt de l’homme plus cultivé de la petite banlieue d’où venait la jeune fille. A Lewis, les personnes cultivées ne courent pas les rues, ni les chemins de terre. Bien entendu, en Angleterre, on en trouve beaucoup plus, mais c’est comme cela. Les petites archipels ont souvent du mal à se rendre sur le « continent » alors prendre le temps de philosopher au lieu de partir travailler, cela n’arrive quasiment jamais.
Tiens, il semblerait que la technique du simple d’esprit ne marche nullement envers cet être-là. Il devait vraiment venir d’une autre planète pour ne pas être parti. Ordinairement, les gens semblent avoir peur de cette faculté des simples d’esprit, comme s’il s’agissait d’une contamination imminente. Dès qu’on s’approche d’eux, ils s’enfuient en courant, comme si le manque d’intelligence flottait dans l’air. Mais alors… Pourquoi ca ne marchait pas là ? Pourquoi ce dernier n’était-il pas allergique à la bêtise humaine ? Non pas qu’Andréanne formulait ouvertement qu’elle était une simple d’esprit mais il était tellement plus simple de faire croire quelque chose falsifiée plutôt qu’une vérité.

« Peur pour moi? » Etonnement général. « C’est étrange, je pensais que les Serpentards n’étaient pour la plupart que des insensibles… On m’a mal renseigné, mais pourtant… Oh non, ca ne doit pas être çà… Tss, décidément les informateurs ne sont plus ceux qu’ils étaient… »

Partie dans ses pensées et réflexions, la jeune fille pensait que le Serpentard allait finir par partir, ayant surement d’autres choses bien plus importantes à faire, mais nan… il resta net sur ses positions. Non, c’était bien pire. En plus de ne pas bouger d’un moindre millimètre, celui-ci demandait des excuses. Oui, oui, vous avez bien compris : des excuses. Non mais franchement, il y en a vraiment qui ne doivent pas venir de cette planète ou alors qui ont fait leurs éducations ailleurs. Non mais franchement, pourquoi devait-elle s’excuser alors qu’elle n’était responsable d’aucun de ses méfaits, si on pouvait appeler cela des méfaits en plus… De plus, c’était quoi ce « peut-être » ? Gnagna mais pourquoi les garçons et autres élèves sont-ils aussi embêtants… Ils n’avaient pas d’autres personnes à embêter ou dénigrer ? Mais euhhhh, ce n’est pas juste. Le monde est parfois injuste. Non, le monde est injuste tout court. Après tout, qu’avait-elle fait de mal mise à part ranger un livre et avoir eu peur de la présence d’une petite boule de poil ? Mais justement, elle n’avait rien fait de mal. Alors, dans ses conditions…

- « D’accord, très bien joué ! Dis, elles sont où les caméras que je leurs fasse un petit coucou rapide ? »

Grand sourire en regardant néanmoins de part et d’autres des rangées. Après tout, peut-être étaient-elles derrière les étagères ? Ou dans la reliure d’un livre ? Au plafond ? Ou alors dans l’une de ses lampes à huile ? L’inconvénient chez les sorciers venaient de leur particularité magique, ainsi, Andréanne ne savait jamais à quoi s’attendre. De quoi en déstabiliser pas mal… Mais attendez, s’il y a des caméras, ce n’était pas pour elle. Mais non voyons, on voulait la tester. Après tout, quelqu’un devait bien savoir qu’Elle comprendrait que cet élève n’était pas ce qu’il prétendait… qu’il venait d’ailleurs. Ainsi, la théorie était réellement fondée : les extraterrestres existaient ! Et s’était à elle qu’on avait demandé de le questionner ? Quel honneur, alors qu’il y a tellement de journalistes sur terre qui auraient voulu cette chance. Mais pourquoi elle, une simple élève ? La question restait sans réponse. Et si elle se trompait, et bien tant pis, il la prendrait pour folle et la laisserait tranquille… C’est ce que d’autres ont bien fait avant lui.

- « Bon alors, d’où viens-tu ?... Et puis, comment es-tu arrivé ici-bas ? C’était long ?... Je veux dire, le voyage ? Car ce n’est pas la porte à côté… »

Râh flute, elle n’avait rien pour noter. Son sac en bandoulière et utilitaires à écriture se trouvaient de l’autre côté de la bibliothèque et elle doutait fortement, que l’être inconnu se décide à faire ses révélations plus tard. Tant pis, elle allait devoir faire fonctionner sa mémoire et ses neurones. Bah, c’était surement plus intéressant qu’une leçon.

La fille était définitivement débile. Ou bien alors elle n’avait aucune conscience de qui étaient les Serpentard et à quel point ils pouvaient être cruels par moment. Quoi qu’il en soit, elle était soit d’une naïveté à vomir, soit insolente et elle jouait la sotte pour abréger la conversation. Dans les deux cas elle n’intéressait pas plus que ça le Serpentard et il avait bien envie de la laisser là avec son échelle et de laisser les autorités compétentes se charger de la demoiselle (si elles se décidaient à venir, les autorités compétentes !)

Le Serpentard ne prit même pas la peine de répondre à la réflexion de la demoiselle et n’afficha rien d’autre qu’une grimace de mépris. Grimace qui si elle avait été traduite en langage courant aurait certainement voulu dire quelque chose du genre « ma pauvre fille » !

« Miss niaise » comme il se plaisait à la surnommer mentalement refusa toutefois de s’excuser, parlant de faire des coucous à un ou une caméra , enfin bref, sûrement un objet moldu

*Un objet à qui on doit faire des coucous ? C’est quoi encore ce truc, elle vit dans un de ces mondes elle !*

Drago commençait à réfléchir sérieusement à l’idée de partir d’ici après avoir donner un coup de pied violent dans l’échelle mais il songeait qu’il allait abîmer ses chaussures et peut-être même se faire mal. Cette fille n’en valait tellement pas la peine ! Elle était là à sourire aux livres à la recherche de son ou sa caméra, jusqu’à ce qu’elle s’intéresse de nouveau à lui et lui posa des questions complètement incohérentes sur le lieu d’où il venait.

*Mais qu’est ce qu’elle croit cette c****

Le Serpentard avait troqué son regard méprisant pour un regard complètement halluciné du genre « quoi ? il existe des gens aussi bêtes dans cette école ? mais qu’est ce qu’elle raconte ??? ». Enervé de ne pas suivre le raisonnement incohérent de la jeune fille, le blondinet recula d’un pas dans l’attitude de celui qui ne souhaitait pas qu’une fille aussi bizarre ait un risque de le toucher.

« Super !!! J’sais pas d’où tu viens toi mais visiblement ça te réussi pas de fréquenter des gens civilisés ! »

La fille le regardait comme si elle buvait ses paroles… Elle était super agaçante et Drago commença à sentir la chaleur lui monter aux joues. Le Serpentard pinça les lèvres et chercha un nouveau moyen d’énerver la fille mais il abandonna rapidement cette idée, ne trouvant rien de bien efficace.

« … Les Serdaigle sont vraiment trop débiles cette année ! »

N’ayant rien de mieux à répondre, Drago tourna les talons et sans adresser un seul regard à Andréanne, il retourna s’asseoir à sa place… C’est alors qu’il se rappela qu’il comptait partir de la bibliothèque quand le bruit fait par l’échelle qui tombe l’avait dérangé. Le Serpentard se releva alors et rassembla ses affaires et les remis dans son sac. Son regard biaisa sur le comptoir où se tenait habituellement la sexy Madame Pince. La gueuse était partie faire on ne sait quoi , pas étonnant après que les élèves se croient tout permis !

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