Un peu de flemmardise...[PV Dawn]

Elle avait eu ses examens, elle était passée en troisième année, elle avait rapporté 100 points à Serpentard et elle s'était retrouvée sans Malefoy alors que l'année commençait. Mais quelle importance de tout ceci ? Elle était belle, importante, respectée et détestée dans les autres maisons. Elle avait des alliés si on ne pouvait pas les apeller des amis et elle avait fait preuve de beaucoup de crédibilité auprès de ses professeurs et elle était dans l'estime de beaucoup. Diabalzane, la bonne élève mais la pire ennemie, entrait dans la salle commune, la tête haute, ses yeux froids parcourant sévèrement la salle. Elle s'instant dans un fauteuil, avec la grâce de son rang et de son âge, fière plus que jamais de sa beauté et des changements qui se produisaient. Ils reprenaient leurs esprits, Zabini redevenait Serpentard, plus d'histoire d'amour nulle part, tout était parfait.

Elle croisa les jambes et fit un sourire machiavélique, elle était, elle aussi, devenue plus méchante si c'était seulement possible, elle battait des records d'acidité. Elle posa ses yeux tout autour d'elle. Ses devoirs ? Elle les ferait à peine plus tard, de toute façon elle n'avait pas besoin de sommeil vraiment. Ne dormir que quelques heures lui suiffisaient. Elle attendait quelqu'un sans vraiment l'attendre et sans vraiment savoir qui s'était. Mais lorsque cette personne arriverait elle saurait la reconnaître après tout.

La journée touchait à sa fin, et beaucoup d’élèves se ruaient en direction de la grande salle afin d’être certains d’avoir ‘leur’ place favorite pour manger – comme s’il fallait être à une place bien précise pour s’alimenter…- Une silhouette, néanmoins se frayer un passage à travers le troupeau d’élève qui courait en tout sens, jouait –les gamins- ou discutaient en plein milieu d’un couloir. La jeune fille aux longs cheveux d’un noir profond n’avait besoin d’aucune parole, d’aucun geste, tous la laissait passer, il fallait dire qu’elle marchait sans guère regarder devant elle et qu’elle commençait à être connue pour ses crises de nefs et ses envies de meurtre –façon de parler- dans les autres maisons que la sienne. Forcément, tous les élèves étaient des incapable, mis à part bien sûr ceux de sa propre maison.

La jeune fille avait atteint les escaliers menant aux cahots, elle les emprunta puis eut la joie de retrouver son élément : le calme, le noir, le silence. Parfait. Dawn se dirigea droit vers sa salle commune sans accorder la moindre attention aux quelques retardataires qui s’empressaient de fuir les cachots. La sorcière arriva devant le tableau et prononça le mot de passe. Il s’ouvrit puis elle se glissa silencieusement chez elle, sa seule demeure.

La jeune fille jeta un vague regard autour d’elle, pas de traces de son frère. Soit. Elle s’apprêtait à monter dans son dortoir, puis elle aperçut Diabalzane. La sorcière marqua alors un temps d’arrêt, sa préfète était russe, lui semblait-il et son pays lui manquait. Elle finit par se décider et alla rejoindre sa collègue :

« Bonsoir Diabalzane. Tu vas bien ? »

Question on ne peut plus basique certes, mais efficace pour commencer une conversation. La sorcière s’assit en face d’elle, dans le pire des cas elle lirait si sa compagne estimait qu’elle ne valait pas la peine d’avoir une discussion avec elle.

L'ennui envahissait lentement Diabalzane qui écoutait avec mélancolie et inatention le crépitement lointain du feu. Il y avait toujours du feu ici. Etait-ce par habitude ? Pour simplement donner au lieu une ambiance à la fois froide et chaleureuse ? Pour ne pas casser avec le cadre médiéval ? Où parce qu'il faisait réellement froid... Diabalzane ne sentait plus le froid depuis quelques années. Depuis qu'elle prenait des potions pour sa maladie en réalité. Ces potions lui permettaient de passer ses insomnies pour faire de courtes nuits sans rêve et elle passait outre le froid mais ressentait très fortement la chaleur. Enfin, peu importe, elle s'ennuyait donc sans s'ennuyer, quelque part dans des songes éveillés qui ne mènent nulle part, en se posant des questions inutiles comme " Est-ce qu'il fait froid ? Si non, pourquoi ce feu ?". Des pas, un son mat d'un tableau qui tourne et se bloque puis se referme, enfin une réponse à ses attente et quelque chose qui allait brisé la routine, comme n'importe quel évènement.

Dawn Kostovak était Diabalzane Södergren mais avec des cheveux noirs. Elle était très belle, elle aussi, très intelligente, très digne, très mince, très Serpentard. Elle était comme Diabalzane sauf qu'on la connaissait moins, et la jeune préfète regrettait un peu de ne pas mieu la comprendre. Parfois elles avaient les mêmes attitudes, les mêmes mimiques, sans doute le pays qui transparaissait dans leurs gestes. Car Dawn Kostovak était Russe, aussi, et cela la plaçait directement en tête des autres élèves dans l'estime de Diabalzane.

La jeune femme la salua et la grande blonde ne put que lui faire un sourire à moitié complice et à moitié reconnaissant de cette prise de parole qui allait enfin briser la glace entre les deux jeune filles.

*Peut-être l'occasion de se faire une nouvelle amie ?*

- Très bien Dawn, c'est gentil de demander. Et toi ?

Un ton de conversation, doux et un peu ironique comme si la phrase sous-entendait " allons droit au but, qui es-tu ?".

Dawn fut bien accueillit par sa semblable. Elle n’y avait jamais fait attention, mais elle s’aperçut que les deux jeunes filles se ressemblaient étonnamment. Toutes deux avaient une peau d’une pâleur étonnante et même parfois effrayante, pour ceux n’étant pas habitués à une telle vision. Elles étaient de la même taille à peu prêt et d’une carrure assez semblable, et loin d’être désagréable à regarder. Cependant, Diabalzane avait de grands yeux gris, froids mais étonnamment attirants. Ceux de Dawn quant à eux étaient dans les ton bleus et varier sans cesse d’éclat, selon les sentiments et l’humeur de leur propriétaire.

La jolie blonde répondit d’un ton quelque peu ironique, mais Dawn n’y prêta pas trop attention, préférant rester calme et polie. Mais ce ton là ne l’avait pas exaspérée, peut-être parce qu’il s’agissait de Diabalzane après tout, elle ne pouvait savoir… D’ailleurs elles avaient un autre point commun : leur prénom, ils commençaient tous deux par un ‘D’. Bien qu’un soit russe et l’autre anglais…

La jeune fille aux longs cheveux noirs sourit très légèrement à sa préfète et lui répondit à son tour, sur un ton calme dans lequel résonnait une nuance de sympathie, très difficile à cerner, mais dévoiler par la douceur de ses propos :

« Oh, pas trop mal ma foi… »

Dawn ne savait pas très bien pourquoi elle était venue. Diabalzane et elle n’avait jamais vraiment conversé, mais aujourd’hui, elle sentait qu’elles devaient discuter. Faire connaissance, qui sait, cela pourrait s’avérer utile un jour… Dawn reprit donc sur un ton plus neutre qu’au préalable et en effaçant son léger sourire qui de toute façon était pratiquement invisible avant :

« Tes vacances se sont-elles bien passées ? »

Décidément, c’était bien bête comme discussion, mais que dire lorsqu’on ne connaît que très peu la personne qui se trouve face à vous ? Bien sûr, Dawn avait souvent entendu parlé de sa préfète, mais elle ne prêtait guère attention aux rumeurs et murmures.

Ses vacances... Les premières folies de Diabalzane. Oui, Södergren devenait folle et elle s'en rendait compte. Elle sortait dans les rues moldues en insultant les gens, elle se jetait de son balai alors qu'elle était à 15 mètres de hauteur, elle détruisait consciensieusement [oula, l'orthographe] le buffet de la réception chez les Malefoy, elle mordait la main de son futur mari... Elle sombrait lentement dans de dangeureuses entreprises complètement tordues qui lui valaient toujours un million de représailles.

Alors face à Dawn, que dire ? Diabalzane pensa un instant lui raconter ses exploits fous dont elle était plus fière qu'autre chose. Mais elle se contenta d'afficher un sourire des plus machiavéliques avant d'annoncer avec un soupçon de cruauté dans la voix.

-Merveilleuses, ces vacances ont été merveilleuses !

Elle croisa les jambes et se redressa un peu. Où habitait Dawn ? Moscou, lui semblait-il, en tant que préfète elle aimait connaître la vie de tous les élèves de sa maison. Isaac faisait pareil d'ailleurs, il n'était pas rare de les voir terrifier les première année en les appelant par leur nom et en leur demandant des nouvelles de leurs parents. Les parents de Dawn... Les Kostovak, Diabalzane avait du les voir un jour, peut-être à une reception ou un truc comme ça, en tout cas elle ne s'en souvenait plus très exactement.

-Et les tiennes ?

Elle repensa soudain à quelque chose.

-Ah, j'ai croisé un garçon, ton jumeau je crois, je ne savais pas que tu avais un frère !

Suite à la question que la jeune fille brune avait posé, un long silence s’installa, silence pendant lequel sa jeune interlocutrice semblait cherché ses mots, hésiter entre tout dire ou ne rien dire, faire croire ou ne rien dévoiler… Finalement, la réponse qui lui fut donnée fut à la fois insignifiante et très explicite. Elle disait tout, tout en ne disant rien… Et oui, ce sourire si particulier de la jeune russe, à la fois cruel et sans pitié, doux et magnifique, elle avait toujours l’air désagréable, tout en étant d’une beauté époustouflante…

Sa réponse laissait tout envisager, visiblement elle n’était pas restée chez elle cloîtrée, à ne rien faire… parfait, elle pourrait peut-être renseigner Dawn en ce cas… La question qui suivit fut adressée à la brune, celle-ci leva son regard de glace sur l’autre russe à la longue chevelure blonde :

« Oh, et bien c’était plutôt… plat pour tout te dire, rien de très intéressant… »

Puis Dawn regarda de nouveau son interlocutrice, et lui demanda alors la question qui la chagrinait tant depuis qu’elle avait aperçu l’autre russe dans la salle commune :

« Pourrais-tu me dire un peu ce qui se passe en ce moment en Russie ? Ca fait tellement longtemps que je n’y ai plus mis les pieds, et pour tout t’avouer ça me manque terriblement, je n’ai plus aucune nouvelle du pays depuis plus de deux ans… Il faut avouer que les anglais se moquent complètement de notre pays… »

Puis une remarque s’en suivie, il s’agissait du frère de Dawn, Diabalzane l’avait donc vu. Dawn sourit doucement et lui expliqua d’une voix calme :

« Oh oui, Vladimmir, et bien en fait il n’était pas à Poudlard avant… Pour tout te dire je ne le connaissais même pas avant… »

Dawn ne savait pas pourquoi elle disait ça à Diabalzane, peut-être bien parce que de toute façon, qu’elle le veuille ou non, des rumeurs courraient, et elle préférait les éviter en restant franche.

Ce qui se passait en Russie ? Diabalzane voyait là une bien étrange question ! Que ce passait-il dans l'Ex-URSS ? La jeune fille ne savait pas trop et elle en avait quelque part un peu honte. Vivre dans un pays que l'on ne connaissait pas... C'était facile lorsque l'on était cloîtrée dans un manoir Russe disparut normalement et que l'on entendait à longueur de journée des domestiques se plaindre - sans doute parce qu'ils étaient payés pour - de la fin de la monarchie absolue presque cent ans plus tôt. Elle avait appris la généalogie des plus grands Tsars, on lui avait exposé avec ferveur les grands moments de l'Empire Russe.

Diabalzane se redressa encore un peu, se penchant presque en avant, le dos très droit. Elle posa ses coudes sur ses genoux.

- Tu habites loin de la Russie et tu ne sais pas ce qui s'y passe... J'habite en Russie et j'en sais autant que toi...

Un légère mélancolie lui enserrait la gorge. Que valait son pays aux yeux du monde maintenant ? On crachait sur les Russes, on maudissait leur accent, plus personne n'apprenait leur langue. Mais Diabalzane, loin de se sentir rejetée, se sentait soudain bien au dessus des autres, elle savait parler quatre langues, elle dessinait à la perfection, elle jouait du piano, elle connaissait les subtilités des potions, elle avait plus qu'un don, elle avait le Sang Pur et ça suffisait à la contenter complètement.

Vladimir Kostovak, il avait un nom plus russe que celui de sa soeur, même si Dawn c'était vraiment beau et lourd de sens. Elle ne connaissait pas son frère ? Tiens, c'était encore quelque chose de très étrange à Poudlard. Il y avait décidément ici bien des histoires de familles !

- Je vois...

Sans doute était-ce assez grave. Mais Dawn ne semblait pas trop affecté par cette longue séparation. Elle fit un mauvais sourire.

- J'espère qu'il est lui aussi un vrai Serpentard, comme sa soeur... Nous accompagnerait-il, tu penses, pour un quelconque méfait ?

A son plus grand regret, sa jeune compagne n’en savait guère plus qu’elle, c’était vraiment désolant, mais au fond, qu’y avait-il de pire ? Être loin de son pays et ignorer ce qui pouvait bien s’y produire, ou bien y vivre, tout en ignorant totalement ce qui se passait autour de nous ? Les deux étaient assez gênants, il fallait bien l’avouer. Dawn acquiesça alors doucement, sentant bien qu’il s’agissait d’un point fragile. La Russie lui manquait tant, elle aimait ce nom, le nom de son pays résonnait, pour elle, comme la plus belle des mélopées, il était ensorceleur, charmant, tout en lui lui plaisait, mais il était vrai qu’à présent, le grand empire était tombé bien bas, tout le monde les méprisait, ils devenaient méconnus, loin de tout. En un sens, il y avait là un avantage, si jamais il se rebeller, ce serait inattendu et le coup ne se ferait que ressentir avec d’avantage de force et de vigueur… la sorcière resta pensive un moment.

Puis la jeune préfète de serpentard eut un léger sourire empli d’une certaine malice et assez terrifiant, quand on ne la connaissait pas. Dawn savait déjà ce qu’elle avait en tête : un sal coup, malgré le fait qu’elles n’aient jamais beaucoup conversé, elle connaissait cette partie quelque peu machiavélique de la sorcière. Dawn sourit doucement à la question de sa collègue et répondit avec franchise :

« Je pense qu’il est digne de notre maison, il est après tout issu d’une lignée de grands sorciers, et grâce au ciel a été élevé par des sorciers, ce qui lui donne déjà l’avantage d’être assez doué en sorcellerie, et je pense que la magie noire devrait l’intéressait, quand à un mauvais coup… je ne pense pas qu’il refuserait de faire équipe avec nous. Après tout, pourquoi refuserait-il un moyen de se distraire en compagnie de sa sœur et de la plus jolie fille de serpentard ? »

Dawn eut un léger sourire à cette idée, oui faire équipe avec Vladimir serait intéressant, cette idée lui plaisait bien. D’un côté, ils se connaissaient encore bien mal, mais avec le temps, ça viendrait, tout doucement. Elle était déjà ravie de l’avoir retrouvé. C’était une chance inouïe. A présent elle avait un semblant de famille, bien qu’elle soit un peu jalouse de lui, elle devait bien l’avouer, savoir qu’il avait eu le droit de vivre dans la magie, chez une famille de sorciers dignes de ce nom la rendait verte de jalousie lorsqu’elle revoyait sa famille à elle : des moldus sans intérêts, stupides et égocentriques, mis à part son cher Ivan, qui était loin d’elle à présent…