Périple nocturne, ou matinal [Priorité Amayaelle]

Dans le Dortoir du Serpentard, le silence régnait en dieu et Maître. Autour d'elle, la simple cadence de gens respirant, ce mouvement régulier de chaque poitrine de ses compagnons de Dortoir. Il ne faisait pas très chaud, il y régnait même une fraîcheur amplifiée par l'humidité de l'endroit. Jamais la fillette n'avait vu d'inconvénient à vivre dans un tel climat, mais il faut croire que cette nuit-là, ou plutôt ce bon petit matin, l'esprit n'y était pas. Sous son édredon, Ana suffocait. Quand elle décida de retirer cette étouffante chaleur, la moiteur de la température s'accrochait à ses vêtements et lui rongeait le froid lascinant dont la peau d'albâtre du jeune fille était toujours imbibé. Un inconfort que même avec toute sa bonne volonté, Anabelle ne fit qu'exaspérer et finit par abandonner l'idée de se replonger dans le sommeil.

Rapidement, elle enfila un pantalon noir et un t-shirt dans les tons de gris, un pull qui lui colla une chaleur à la peau à la seconde où elle l'enfila. Anabelle replaça avec minutie les pantalons de pyjama qui lui faisait office de vêtements de nuit sur sa malle close. Nu pieds, elle sentait le dallage froid de l'endroit et pensa à prendre une paire de bas pour ne pas devoir affronter l'horripilant dallage que fouettait de coups de pieds les élèves, partout dans le Château, à des heures plus clémentes. Elle frissonna presque à cette idée, mais elle n'en avait pas envie, pas envie de traîner ici, dans ce silence lourd et particulièrement énervant quand on songe qu'on est seul à se voir tirer du sommeil de manière aussi imbécile. Merlin lui refusait le repos, eh bien qu'il paie désormais.

Descendant à catimini dans la Salle Commune, les braises étaient en train de s'éteindre et l'aube commençait à laisser pénétrer dans les Cachots quelques faibles rayons, des rayons renaissants du Soleil qui reprenait le contrôle du Firmament, relayant sa soeur Lune aux abîmes du Monde. Le jeune fille passa dans le portique, traversant le portrait maugréant de viles malédictions sur ce jeune homme le tirant hors de son sommeil, mais Anabelle n'en portait pas la moindre attention. D'ailleurs, le portrait devait commencer à croire qu'elle ne dormait jamais tant elle semblait prendre ce chemin régulièrement dans la nuit noire, dans le crépuscule ou au beau milieu d'une soirée sans lune.

Ses pas la menèrent vers un endroit où, pourtant, elle n'aurait jamais cru se rendre dans sa sainte et palpitante vie, les Cuisines de Poudlard. Comment s'y était-elle rendu? Elle n'en avait pas tellement idée, ses idées étaient embrouillées et franchement, c'était le cadet de ses soucis. Restait que la jeune fille de Serpentard, se trouvait à l'aube dans les Cuisines, alors qu'il restait près de trois heures avant le petit-déjeuner.

Soudain, un Elfe de Maison apparu devant elle, pourtant aveugle à la présence de la fillette. Le petit être s'afférait à ramasser quelques traineries sur les éléments de cuisine qui s'avérait être des instruments au dîner de la veille, maudissant les traînards l'obligeant lui aussi à quitter les bras de Morphée.

*Par Merlin, que ces «êtres» ici sont susceptibles*

[HRP : Je fais cliché ! xD et Ana, mon nom c’est « Amayelle », et non « Amayaelle » xD]

Amayelle était couchée dans son lit, regardant le haut du lit à baldaquin. Il était tard, il faisait nuit. Peut-être même jour. Enfin bref, tous les Poufsouffle dormaient paisiblement, si bien que la gamine entendait ses amies ronfler et respirer. C’était un bruit qui paraissait très agaçant au début, mais qui devenait normal au bout de quelque temps, faute de s’y être habitué. Amayelle n’était nullement fatiguée, même si elle avait passée une grosse journée. Elle était étendue dans son lit, par-dessus ses couvertures, pensant à rien. Il y a quelques temps, avant qu’elle n’apprenne qu’elle allait à Poudlard, Amayelle était chez elle et avait fait du yoga pour la première fois de sa vie. Elle s’était sentie si bien lorsqu’elle avait pratiqué cet art. C’était un art de détente, voir même endormant. Elle avait d’ailleurs utilisé de l’encens, une sorte de bougie qui ne brûle pas, et qui fait seulement en sorte que la pièce sente bonne.

Bref, je vous raconte cela car c’était précisément cela qu’elle faisait. Elle était couchée sur son lit, les yeux fermés, sa bouche close et se main étendues sur son corps détendu, histoire de se relaxer. Il ne manquait qu’une seule chose pour que la pièce soit identique à une salle de relaxation : de l’encens. Amayelle aurait bien voulu en trouver, mais dans une communauté sorcière, il était pratiquement certain que personne ou presque ne connaissait cela. Même si quelqu’un aurait su c’était quoi, où en trouver ? Pré-au-Lard ? Amayelle était bien trop jeune pour y mettre les pieds, et par ce matin ou nuit gelé, elle avait d’autre chose à penser. En effet, étrangement, il faisait très froid dans le dortoir. C’était peut-être le froid de l’hiver qui agissait enfin sur le corps de la fillette, mais habituellement il faisait bien moins bas en température. Amayelle décida d’aller faire un tour hors du dortoir des filles, histoire de voir si c’était uniquement là qu’il faisait froid, ou si c’était partout dans Poudlard.

C’est avec lenteur que la gamine se leva, prenant soin de ne réveiller personne. Elle mis tranquillement et silencieusement ses pantoufles, puis ouvrit son garde robe pour y prendre sa robe de chambre. Elle était chaude, ce qui fit le plus grand bien à notre chère amie. Puis, elle descendit à pas de loup dans la salle commune et constata qu’il faisait encore froid. Sur un coup de tête, elle décida de faire une petite visite dans Poudlard.

Amayelle sorti du portrait de la salle commune de Poufsouffle quasiment en passant inaperçue, faute qu’il n’y ait personne dans les couloirs. C’était normal, il devait être quatre heures du matin. Enfin bref, lorsque la gamine mis les pieds dehors, elle constata qu’il faisait atrocement chaud hors de la salle commune. Amayelle se gratta le crâne. Le tout était très bizarre. Il faisait froid dans le dortoir, et hors du dortoir il faisait chaud... Était-ce une erreur de climatisation ? Nul ne le savait... M’enfin, Amayelle n’avait aucune envie de retourner se coucher, surtout qu’elle risquerait de geler. Elle décida donc d’aller aux cuisines, car elle sentait son ventre gargouiller.

Lorsqu’elle y mit les pieds, elle sentit une odeur alléchante. Sans doute les elfes de maisons préparaient le petit déjeuné. Amayelle compris avec logique qu’ils s’y prenaient tôt pour tout avoir finit vers sept heures. Enfin, c’est la présence d’une autre personne qui fit sursauter la Poufsouffle. Amayelle s’avança gentiment vers elle, puis lui sourit.

- Salut ! T’es matinale dis donc, dit-elle en riant. Amayelle Kryzentel, enchantée.