°Love like winter° [Olivier]

Jamais, elle n’aurait pensé ça si dur. Lui parler, lui sourire, ignorer un passé si proche. Elle ne le pouvait pas Les sentiments qu’elle éprouvait pour lui inondaient encore son cœur frêle. S’engouffrant dans la nuit, légèrement vêtue, elle ne prenait pas encore conscience des basses températures. Pour le peu qu’elle l’avait approché, la jeune sorcière s’était emparée de la chaleur qu’il dégageait, une chaleur enivrante qui la protégeait du froid. Caressant ses lèvres du bout des ses doigts, la douceur de la peau d’Olivier s’éternisait. Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi ce geste qui lui rappelait tant de moment, mais aussi, un geste qui amplifia la blessure.

Ses pas crépitaient dans la neige fraîchement tombée. Les bras croisés contre sa poitrine, luttant contre le froid hivernal de décembre, elle se retrouva inconsciemment au terrain de Quidditch. Ce lieu n’avait plus de secret pour elle. Pénétrant l’arène, se tenant en son centre. Elle leva les yeux vers les anneaux, c’était l’endroit où Olivier était le plus beau, au sommet de sa gloire, exprimant sa passion. Être gardien de l’équipe de Quidditch n’était pas donné à tout le monde, ce poste demandé beaucoup de réflexes.

Ses escarpins avaient disparus dans la neige, prenant l’eau petit à petit. Le bas de sa robe était trempé. Le froid s’emparait doucement de son corps. Fragilisée par ses températures, elle perdit un rien de sensibilité au toucher. Les minutes passèrent, ses jambes commençaient à s’engourdir. Elle ne pouvait plus lutter ni contre ce temps glacial, si contre la volonté de son cœur.

Sur ce match, Léa était perdante. L’hiver venait de remporter, la plongeant dans un état d’inconscience. Son corps vêtu de blanc s’enfonça dans la couche de neige, seul ses cheveux pouvaient signaler la présence d’un être inanimé. Elle aurait aimé appeler à l’aide mais ses lèvres étaient scellées, ses membres ne pouvaient bouger, le moindre geste lui procurait une douleur abominable.

Le coeur battant à la chamade, suffoquant, Olivier courait à perdre haleine dans le but de retrouver à tout prix sa bien-aimée qui s'était subitement envolée telle une traînée de poudre sous une brise légère automnale. Comme si la vie de Léa était mise en péril, il courait, courait en direction du Terrain de Quidditch, car, depuis sa rupture avec elle, sa vie était devenue une spirale infernale dont il n'arrivait pas à se dépêtrer. Il avait l'affreuse impression qu'il serait invivable de laisser une minute de plus Léa dans l'ignorance, car son amour était tel qu'il inondait le Sang circulant dans ses veines et pénétrait dans tous les recoins de son coeur balafré. Des remords cruels le hantait, car il avait causé à Léa une souffrance abominable et inutile, et s'était rendu compte bien plus tard qu'il n'avait pourtant jamais cessé de l'aimer. Et maintenant, elle le fuyait, fuyait la cause de son chagrin, de son amour déçu et, tout au fond de lui même, il ne lui en voulait pas, et était même compréhensif à ce genre de réaction.

Maintenant arrivé à destination, il avait beau parcourir le Terrain des yeux, en long, en large et en diagonale, il n'y avait aucune trace de le jeune Serdaigle. Alors, dans un sursaut de panique et de désespoir, il courut vers le milieu du Terrain et hurla, hurla son nom. Léa, nom à la douceur enchanteresse qui sonnait comme un air mélodieux à ses oreilles. Il hurla à se déchirer les tympans, jusqu'à ce qu'il aperçoive un éclat roux enseveli sous une épaisse couche de Neige d'une pureté éclatante.

Sans perdre une seconde, Olivier se précipita, et, sans s'occuper de la température glacée de la Neige, creusa avec ses mains jusqu'à ce que le silhouette de Léa soit parfaitement découverte, immobile. Ses remords s'intensifièrent douloureusement, A ce moment çi, il pensait qu'il méritait l'enfer et la damnation pour un tel crime que d'avoir fait du mal à une fille aussi douce, intelligente et généreuse.
Alors, pour réparer quelque peu le tort qu'il avait fait et pour porter secours à celle qu'il aimait tant, il plongea ses bras sous son corps et la souleva de cet amas de Neige à la froideur meurtrière, pour l'emporter sur un gradin en contrebas du Terrain, ou il la déposa délicatement. Vu la légèreté affolante de sa tenue, il était naturel qu'elle n'ait pas supporté le climat glacial de Décembre. Rapidement, il ôta sa veste et en couvrit Léa, sans se soucier des flocons glacés qui transperçait sa chemise de soie pour geler son torse.

Il passa ses mains sous sa couverture improvisée pour serrer fort celle de Léa, comme si elles se trouvaient dans un étau de réconfort, de sécurité et de chaleur. Il s'approcha de son visage et balbutia doucement son nom au creux de ses oreilles, et ne savait que faire pour la tirer de son état d'inertie et de semi-conscience.
Mais il était trop proche ; il aperçevait chaque détail se son doux visage, et la moindre parcelle de sa peau l'attirait. Ses lèvres closes, douces et fragiles étaient d'une beauté à couper le souffle et celle d'Olivier se rapprochaient, irrésistiblement attirées par une force invisible mais imminament puissante, l'amour, le désir... Il ne pouvait plus reculer, n'ayant pas assez de force psychique pour lutter contre son envie qui le démangeait depuis si longtemps, alors, il effleura ses lèvres pour un baiser tendre à souhait, celui des retrouvailles, de la preuve de son amour fertile, éternel et sans égal...

[589 mots]

HJ: Je suis vraiment désolée pour le temps que j'ai mis, encore plus pour ce poste si court, et cent fois plus pour la nullité qu'il contient

Léa senti légèrement son corps bouger. Les yeux clos, elle avait l’impression qu’elle quittait sa forme charnelle pour un autre endroit, comme si son esprit s’en allait. Mais il n’en était rien.

Que se passait-il ? Quelqu’un l’avait-il découverte sous cet amas de neige ? Les membres encore gelés, elle se laissa entraîner avec cette sensation de flotter dans l’air frais de ce mois de décembre. Puis tout stoppa, où était-elle à présent ? Soudain, la température se fit un peu plus chaude. Peu à peu, elle retrouvait sa sensibilité du toucher et ressentit quelque chose la couvrir.

C’était agréable. Un autre contact se fit sur ses mains bleutées, c’est là qu’une vague de chaleur commençait à s’infiltrer dans ses veines et la diffusa doucement dans tout son être. Le dernier contact qu'elle eut avec la personne qui vint à son secours fut des plus... il n'y avait pas de mot pour expliquer ce que ça lui procurait. Une chaleur inexplicable prit entièrement possession d'elle, c'était si doux en elle.

Elle ouvrit les yeux doucement, comme si elle n'avait plus rien à craindre, ni le froid, ni l'amour qui l'avaient fait plonger dans cet état d'inconscience. Reconnaissant la personne qu'elle fuyait depuis quelques temps, elle ne savait pas trop quoi dire... mais tenant à tout lui expliquer, elle voulait mettre fin à la souffrance qui emprisonnait son coeur.

Écartant ses lèvres pour parler, rien ne sortit, encore sous le choque de la légère hypothermie. Elle voulait tant lui dire qu’elle l’aimait.

[Pas grave ]

En cet instant unique, exclusif et merveilleux, la Terre aurait pu s'arrêter de tourner, la Lune aurait pu cesser d'étinceler de mille feux, Olivier ne s'en serait pas même aperçu, serait resté de marbre devants ces faits si anodins comparés à l'étreinte des lèvres de la douce Léa. Que d'émotion, de quoi faire battre un coeur à mille à l'heure, de quoi inonder de bonheur un esprit resté trop longtemps sous la maléfique emprise d'un Détraqueur. Olivier avait l'impression de flotter, de s'envoler vers un rêve qui n'était en fait que la douce réalité des évènements en cours de déroulement.
Retrouvant tout d'un coup sa lucidité, Olivier décolla ses lèvres de celles de sa dulcinée, initiative qu'il jugeait raisonnable mais qu'il regretta aussitôt après l'avoir accomplie, ressentant déjà le manque cruel du contact frissonant que lui procurait la peau de Léa.

Comme si ils s'étaient trouvés dans un roman féerique débordant de romantisme, Léa reprit successivement conscience à la suite du baiser d'Olivier, et lui était à la fois heureux, soulagé, mais craintif de la réaction de Léa.Que se passerait il si elle se mettait soudain dans une colère Noire, commençait par l'insulter, puis le sonnait avec un soufflet bien senti avant de s'enfuir à toutes jambes ??? Ce redoutable scénario prenait forme dans le cerveau d'Olivier qui exagérait un peu trop, car cette réaction serait beaucoup trop excessive pour quelqu'un de sage et de calme comme la jeune Serdaigle.

Lorsque ses yeux furent entièrement ouverts et qu'il put constater qu'elle avait l'air plutôt sonnée qu'énervée, elle remua les lèvres en tentant de dire quelque chose à Olivier. Son remord n'en fut que renforcé car il se rendait que Léa s'affaiblissait encore plus pour lui, et il estimait qu'il avait déjà assez causé de dégâts.Alors, il brisa le lien que faisaient leurs mains nouées ensemble pour poser un index sur ses lèvres, signe qu'elle n'avait pas besoin de parler, qu'un seul contact du regard suffisait pour qu'ils se comprennent.

Dans un élan de fougue, il voulut répéter son geste précédent, mais cette fois-çi, eux deux ensemble. Il respira un grand coup pour se donner une poussée de courage dont il manquait en ce moment. Ahh les Gryffondor, réputés pour leur hardiesse incomparable se retrouvaient bien vite désarmés devant la puissance féminine !!! Il trouva tout de même quelque part au fond de son corps assez de folie pour réitérer son geste et poser une fois de plus ses lèvres sur celles de Léa, pour un inlassable baiser qui explosait d'amour et d'émotion...

Elle tenait tant à parler, à prononcer quelques mots. Olivier rompit le lien avec ses mains et vint poser son index sur les lèvres bleutées et gelées de la jeune fille. Encore affaiblie, elle tenta tout de même de se redresser un petit peu. Impossible, son corps était encore emprisonné du froid de Décembre. Son regard plongé dans celui de son amant, elle lui disait combien son amour était important pour elle, et c’est par un nouveau baiser que le jeune homme redonna vie au cœur de Léa.

Plus l’échange durait, plus la jeune irlandaise reprenait possession d’elle jusqu’à ce qu’elle puisse enlacer le sorcier de sa vie par le cou. Son cœur battait la chamade, tout était si merveilleux mais très vite la raison lui revint. La souffrance refit surface… C’était la dernière année d’Olivier. Prochainement, il entrerait sur le parcours professionnel, et elle, elle avait ses études à terminer. Quatre années séparées de celui qu’elle aimait. S’il venait à Olivier de rencontrer quelqu’un d’autre, de son âge, plus belle et plus compétente, plus passionnée encore que ne l’était la jeune O’Gara.

Rompant subitement le baiser, elle évita la moindre rencontre avec le regard du gardien et préféra regarder son état, la mine triste. Petit à petit, elle prit une position assise, laissant ainsi de la place pour une seconde personne. Ajustant la veste du Gryffondor sur ses épaules, elle prit une grande respiration, puis parla d’une voix fragile : « Ta cavalière doit s’impatienter… tu ferais mieux de rentrer. »

Pourquoi était-il là ? Pourquoi eut-il fallu que tu la sauves ? Quelqu’un d’autre aurait pu le faire… Pourquoi toi ! Elle tourna un peu la tête pour le regarder et afficha un petit rictus. La jeune fille prit conscience que ses vêtements étaient très humide. Il fallait qu’elle se change, troquant la belle robe pour un gros pyjama en coton, et préférant la chaleur de son édredon au froid de la nuit. Avec prudence, elle se leva et laissa la veste glisser le long de ses bras puis la rendit à son propriétaire. « Merci… » murmura-t-elle en affichant un sourire qui masquait la tristesse qui ne cessait de croitre en elle. « Joyeux Noël… » ajouta-t-elle en s’éloignant à petit pas.

Une fois retournée, elle accéléra le pas. Elle ne voulait pas qu’il la rattrape, et aussi, elle voulait à tout prix retrouver le confort chaleureux du château. *Ne te retourne pas* s’ordonna-t-elle en filant comme une étoile, les larmes se dessinant sur ses temps à cause du vent.