Que de péripéties pour un banc...

Le principe est simple : marcher normalement. Nous entendons donc par là de bien mettre un pied après l’autre et dans le bon ordre, ne pas essayer un enchaînement trop complexe, laisser les sautillements de côtés et surtout aller droit. Ne pas rentrer dans les gens, on sait jamais ils pourraient être méchants –ça rime- et surtout regarder où on met les pieds. Ce n’est pas trop compliqué ? Théoriquement, non mais lorsqu’on est à Poudlard et que la magie est encore une plaisanterie ou très difficile à accepter, tout semble se compliquer. En effet, cette ournée commençait bien mal pour la jeune Keira.

Le soleil était montait dans le ciel assez rapidement, signe d’un été proche. Le printemps commençait à se faire sentir, l’hiver s’en étant allé. Cela devait plaire à la jeune fille qui était en première année à Gryffondor, mais elle avait encore bien du mal. D’ailleurs, ce matin là, une chose extraordinaire lui arriva !

Keira marchait tranquillement dans les couloirs, elle avait fini de déjeuner et devait se rendre en cours de potion, mais le cours avait lieu dans plus d’une heure, ce qui lui laissait amplement le temps de vaquer à bien des occupations. Elle en profitait donc pour prendre son temps et se promener de ci de là, observer les merveilles du château et s’entraîner avec ses sorts bizarres qu’elle apprenait en cours.

La demoiselle de 11 ans, très prochainement douze, marchait d’un pas tranquille dans le parc, vêtue d’une robe de sorcière obligatoire, chose appelée plus communément un uniforme, mais elle disait toujours robe de sorcière, parce que ça faisait tout de suite plus classe, plus cool, plus magique quoi. La jolie Keira se dirigeais donc dans ce merveilleux accoutrement vers un banc de pierre qu’elle avait en vue depuis qu’elle était sortie de l’enceinte du château. Sur son dos se trouvait son sac de cours avec ses affaires de potion.

La progression se faisait normalement, il n’y avait aucun obstacle entre la rousse et le banc, jusqu’à ce que tout à coup, apparaisse devant elle la pire chose qu’elle n’ait jamais vu, un corps sans tête. La demoiselle s’arrêta tout à coup, et se mit à hurler de surprise ainsi que de frayeur :

« HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!!!!!!!!!!! »

Le cri qu’elle poussa était strident et fort désagréable, très aigu et assez puissant. Avec un peu de chance, les élèves en cours d’Astronomie l’avait même entendue, ce qui n’était pas peu dire, la tour dans lequel se déroulait ce cours étant la plus haute de tout le château. La jeune fille, affolée, recula brusquement, avec un certain désordre qui lui valu une magnifique chute. A deux pas d’une flaque de boue, bien heureusement, elle n’avait pas chutée dans la dite flaque, mais sa main y avait pris appuie. La demoiselle se trouvait donc les fasses par terre, la main droite pleine de boue, la main gauche tenant un long morceau de bois. Elle pointa alors le dit morceau de bois sur le monstre qui l’avait sauvagement attaqué, tout en le menaçant d’une voix faible, et bégayante :

« Encore un pas et je… je… je te découpe entièrement en morceau ! Je te fais flamber ! Je… »

C’est alors qu’elle reconnut le monstre en question : son cher fantôme Nick-Quasi-Sans-Tête, ou quelque chose dans ce style, bref Nick tout court. Elle se releva alors bredouille, murmurant des excuses inaudibles :

« Olala… j’suisdésoléej’aipasfaitexprèsjevoulaispasvousvexer… »

Le fantôme remit alors sa tête d’aplomb et lui adressa un large sourire doux et calme :

« Allons, allons petite, ne vous en faîtes pas pour ça, c’est moi qui m’en veut, je vous ai fait une sacrée frayeur. Veuillez accepter mes plus humbles excuses. »

Rouge pivoine, la demoiselle s’était relevée, elle regarda sa main boueuse, tirant la langue de dégoût, puis l’essuya dans l’herbe tant bien que mal. Elle posa de nouveau ses yeux sur le fantôme, peu habituée à voir des êtres aussi peu… vivants. Elle restait muette, ne sachant que dire, puis finit par reparler :

« Eu… fais beau non ? »

Bon d’accord ce n’était guère approprié à la situation, mais parler de météo ça l’avait toujours sauvée. Cependant, son cher camarade ne semblait pas être de son avis, puisqu’il lui répondit, portant une main à sa collerette :

« Oui très beau mademoiselle, mais je vais devoir vus laisser, vous m’en voyez navré mais on m’attend pour une réunion de la plus haute importance. Je vous souhaite une agréable journée. »

Keira le regarda s’éloigner bredouille et répondit d’une petite voix :

« Ben eu merci vous aussi. »

La jeune fille soupira puis se dirigea de nouveau vers son but premier : le banc ; elle avait à présent complètement oublié l’épisode publicitaire qui avait eu lieu entre sa grande aventure, que dis-je, son épopée du banc. La jeune fille arriva sans autre encombres à son point d’arrivée, puis sauté pour se mettre debout dessus et ainsi dominer d’avantage le grand parc qui s’étendait sous ses yeux bleus. Elle sourit puis dit, d’un ton cérémonial :

« Et voilà. Je vous annonce à tous, qu’à partir d’aujourd’hui, vous devrez respect, admiration et bien sûr loyauté à la grande, la magnifique… Moi. »

Elle sourit. Elle avait l’impression d’être au théâtre. Elle reprit alors son bois de bois à la main et le saisit tel un fleuret, mimant alors un combat d’escrime, toujours debout sur son banc, faisant quelques pas de côté, tout en gardant l’équilibre. Après tout, rien ne le lui interdisait et elle avait besoin de se détendre suite à cette grande frayeur.

[936 mots]

Sarah avait passé une bonne journée, dans sa salle commune, à travailler sur un devoir particulièrement difficile, de défenses contre les forces du mal, que le professeur Lupin leurs avaient donné. Au bout d’une heure, la demoiselle avait enfin trouvé ce qu’elle aurait dut trouver, qui n’avait ni queue ni tête, et avait enfin pu boucler son devoir après avoir rédigé une grande conclusion, dont elle était plutôt fière.
Elle avait ensuite rangé ses affaires, pour prendre du bon temps dehors, où il faisait un temps assez satisfaisant, et emporta avec elle, un ouvrage de la bibliothèque qui s’intitulait « La Magie pour les Débutants, second niveau ».
Ce livre était d’ailleurs, très enrichissant. Elle aimait les ouvrages où on pouvait apprendre milles et une choses, juste en feuilletant le sommaire. Là, elle avait son marque page intercalé entre deux pages qui parlaient d’un filtre d’amour sans effets, et d’un sort pour changer des fourmis en coccinelles. Tiens, de la métamorphose, ce devait être drôle, il fallait absolument qu’elle l’essaye.

Alors, tout en se dirigeant rapidement dans le parc pour trouver une fourmi, elle brandit sa baguette devant elle, l’air joyeux d’apprendre quelque chose. Après quelques minutes de recherches, Sarah tomba sur une petite fourmi rouge, et la pris dans ses mains, en espérant que celle-ci ne la pique pas.
Elle relu ensuite la formule dans le livre, se coucha dans l’herbe pour être plus proche de l’insecte, et prononça le sort à vois haute. Un petit panache de fumée rose apparut, et lorsqu’il se dissipa, il y avait une minuscule coccinelle noire à points rouges, qui marchait maladroitement sur le sol fertile.

Contente de ce qu’elle avait fait, Sarah attrapa une fourmi, noire cette fois, et répété l’expérience. Comme elle avait pu s’en douter, le résultat ne fut pas le même, et elle eut une fourmis, rouge à points noirs. C’était très amusant, toutes les couleurs qu’on pouvait obtenir d’une coccinelle. Elle ne souvenait que, elle en avait déjà vu des couleur saumon, des jaunes, des vertes, et marrons, et toute autre chose. Jamais de bleues ni de oranges par contre, mais ça n’allait pas tarder.
Cependant, sachant qu’il n’existait que très peu de fourmi, enfin plutôt, de couleurs de fourmis, la tache allait s’annoncer rude, pour obtenir un autre résultat que rouge à point noir, et noir à point rouge. Réfléchissant pour voir si elle ne pouvait pas faire quelque chose, une petite ampoule s’illumina dans son esprit. Bien sur, c’était évident.

Un sort de couleur, il n’y avait que ça. Cependant, elle hésitait. Changer la couleur avant ou après la métamorphose, telle était la question. Oh et puis zut, à réflexion, la changer avant était plus drôle, vu qu’elle changerait aussi après. Donc, prononçant une formule en changeant le mot de couleur par celle de son choix, elle réussit à obtenir des fourmi saumon (non, ce n’est pas une nouvelle race d’animal), des fourmi jaune, des fourmi vertes, des fourmi marrons, qui se transformaient respectivement en coccinelles vertes, marrons, jaune et saumon. Très amusant comme expérience, il fallait le faire au moins une fois.

Le fait est que maintenant, Sarah avait pleins de coccinelles de couleurs différentes entre les mains, et qu’elle ne savait pas quoi en faire. Surtout que les bestioles semblaient être attachées à elle, et qu’elle se livraient des combats de sumo miniature sur la paume de sa main. Ca chatouillait beaucoup, très désagréable. Mais bon, couchée dans l’herbe, Sarah n’appréciait pas tellement.
Alors, elle essaya de se chercher un banc pour continuer d’admirer ses petites coccinelles, puis tomba sur une drôle d’énergumène, qui faisait de l’escrime contre un adversaire invisible, avec un bout de bois, debout, sur un banc.
Sarah leva les sourcils. C’était quoi ça, une nouvelle mode ?

Surtout que, elle avait déjà vu cette fille quelque part, et qu’elle était dans la même maison qu’elle. La honte !! Enfin. La demoiselle s’approcha tout de même de sa camarade, puis l’aborda gentiment en demandant :

« Bonjour, ça va bien ? »

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