Coeur lourd et pensées bien mélancoliques

Eric s'enleva à ses songes lointains pour revenir à cette dure réalité qui l'attriste. Comment pouvait on perdre quelqu'un de si proche et aimé sans pour autant verser la moindre larme. Son coeur refusait de s'ouvrir à qui que se soit et son moral était pour le moins à zéro. Sa silhouette daignait montrer ses traits fantomatiques alors que ses yeux si vivant où une couleur vive, chaleureuse et chatoyante quelques minutes auparavant s'était éteinte pour laisser place à un vide incommensurable. Rien ne venait plus envenimer ses pensées, ni la période d'examens, ni le salut chaleureux de ses compagnons et compagnes qui tournaient autour de lui, Non, rien que l'image de cette maudite lettre brûlant dans les feux presque noircis de la cheminée. L'image qu'il donnait était toujours aussi calme, aussi présagente, mais au fond la seule pensée de crier, de s'enfuir et de s'effacer lésait une grande place dans son coeur. Il avait tellement envie de quitter cet endroit, de se réfugier dans son vrai chez-soi et d'oublier cette triste matinée envenimante en même temps que ce qui lui avait tant briser le coeur et l'âme sans conséquent. C'était si dur. Ses yeux si froids et perdus se laissèrent alors prendre par sa douce mélancolie alors que son coeur se serrait encore plus sur lui. Ce fut la première fois qu'il éprouva un tel chagrin, une telle tristesse et un tel dégoût de la vie. Il se rappela alors de cette phrase il y a deux ans qui avait semblé pourtant bien attachée à lui : « Tu lui dis de s’accrocher… que tout ira bien… Mais le lendemain… parti… Tu ne pourras pas le faire revenir… Personne ne le pourra »

Ses poings se refermèrent alors en même temps que ses paupières pour laisser place à un noir plus insurmontable qu’insupportable. Il n’allait pas revenir… Il n’allait pas revenir… Une dure réalité qui avait bien pu l’anéantir. Pour lui c’était plus un poison qui le rongeait lentement en lui arrachant à chaque instant une part de son espoir et une autre de sa vie. Il avait su être parfait comédien auprès de Kathe en cette matinée même, jusqu’à ce que tout ce qui l’empoisonnait au fond de lui ne se retourne contre elle. C’était sa faute à elle, elle n’avait pas à en parler. C’était le seul consolement qui s’arborait à l’esprit d’Eric mais à quoi s’attacher lorsque votre monde si aimé s’écroule autour de vous en l’espace de 5 malheureuses secondes. Le flash back de la grande salle lui revint :

Il sentait le regard de ses connaissances l’évitaient tant qu’ils le pouvaient et se rendait bien compte de la situation mais qui les avaient informer de ce qu’il lisait à peine à l’instant. Le bout de parchemin se froissa encore plus entre ses mains et il ne pu éviter le sincère « désolée » de la table voisine. Son ange si blanc et vert au début était soudain devenu noir. Il lui a mentit. Il se leva alors au milieu de sourires, de joie, de brouhaha et de regards d’apitoiement pour se diriger vers la sortie de ce monde qui devenait plus qu’étouffant à ses yeux. Ce fut dans les couleurs vives et chatoyantes qui régnaient pour une fois dans les couloirs qu’une main effleura la sienne presque inconsciemment. Ce geste tout simple lui fit voir rouge et c’est d’un regard noir assombrit qu’il se retourna vers la jeune silhouette angélique de Katheline, qui se faisait selon ses traits étirés plus inquiète que d’habitude.

« Fiche moi la paix ! Je t’ai rien demandé »

Le ton froid et brûlant de son cousin fit perdre le peu de confiance qui restait en la jeune fille face à lui, mais celle-ci s’encouragea quand même :

« écoute… Je-je suis vraiment désolée pour ton père… Je voulais vraiment te le di… »

« T’as pas finit ? Excuse moi si je t’interrompe mais je n’ai pas besoin de ton apitoiement ou même de ton aide ! »

« Je… Je voulais juste savoir si tu allais bien… »

« En pleine forme, ma bonne humeur ne m’a pas quitté même à la perte d’un être qui m’est aux dernières nouvelles ma seule famille… »

« Mais il y a toujours grand-mère qui a proposé de te garder dans son manoir »

« Qu’est ce que tu sais d’elle Kathe ?? Ne l’as-tu pas détesté autant que je l’ai fait moi ? Ou as-tu changé si soudainement ton avis… »

« Je sais que ce sera dure avec elle mais elle t’accepte chez elle et puis tu n’es pas sans famille. »

« Elle ne m’a jamais accepté pour tel que j’étais ! Je suis fils d’une saleté de mère de MOLDUE ! PERSONNE NE M’A ACCEPTE KATHE Même pas elle!! »

« Moi si… »

Le jeune homme lui jeta un regard noir orageux avant de se détourner d’elle pour sombrer dans la clarté même de se même couloir. Mais n’était est ce pas dans les ténèbres de mélancolie où il avait pénétré. Ce fut la dernière pensée de la jeune Domas avant de prendre le chemin inverse. Il finirait bien par se calmer tôt ou tard.

Ses pas l’avaient bien sûr conduit vers le lac, par cette étouffante chaleur. Il enleva son pull d’un geste las avant de se diriger vers l’attirante étendue d’eau qui s’élançait devant lui. Y noierait il son chagrin ?

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Les pensées d’un certain jeune homme parurent bien lointaines lorsqu’une petite voix se fit entendre à coté de lui. La personne à qui elle appartenait tenait un appareil photo et avant de ne pouvoir dire un seul mot un petit flash l’aveugla. La petite pensée qui lui survint juste après fut en résumer « cette fille est timbrée ou quoi ? ». D’après ce qu’il venait de voir, la jeune fille en question s’amuserait à chaque fois de photographier tout et n’importe quoi, mais qui voudrait de cette « activité » comme passe temps. La brune était classée aux yeux d’Eric comme parmi les personnages les plus bizarres du château, peut être serait elle joyeuse ce petit titre. Pour le moment en pleine solitude, c’était raté. Mais pourquoi donc avait il eu l’idée de venir près du lac, la salle sur demande aurait bien fait l’affaire. En parlant de cette salle, le jeune homme en avait brièvement entendu parler et d’après certains, elle pouvait laisser place un endroit de n’importe quel choix, ce qui aurait pu permettre à certaines personnes de s’éloigner des autres pendant un moment.

Le jeune homme se tut à l’instant, laissant la brune chercher, à ce qu’il pouvait comprendre de ses paroles, le nom de sa maison. Un autre détail qui la rendit encore plus bizarre car qui dans ce vaste château, même en première année ne saurait pas les noms des quatre grandes maisons, où peut être se moquait elle de lui ainsi. En bref Eric ne trouva pas ça des plus amusants car il ne prit pas part de la petite moquerie, si c’en était une. Il resta calme à ses pensées dirigeant son regard encore une fois vers le lac, préférant ne faire aucun commentaire pour l’instant. Il l’entendit se présenter comme étant de gryffondor avec toute une fierté et estime et se dit en bref comment il n’avait pas pu la classer dans cette maison grâce à son caractère à elle et à ses attitudes bizarres. Etaient-ils tous comme ça à gryffondor ? Vu que Rowen ne le semblait pas à première vue, cette jeune fille près de lui serait plutôt la seule gryffondor étrange qu’il aurait connu jusque là.

Elle le questionna sur son état de santé, ce qui l’agaça un peu. Il aurait aimé dire « bien sûr que ça va ! Ça se voit non ? Pourquoi tout le monde me cherche avec cette question ?? » Mais il savait au fond qu’il fallait se retenir car après tout la gryffondor ne lui avait rien fait de mal et ce serait idiot et méchant de sa part d’ouvrir sa bouche pour ne prononcer que des tas d’âneries, comme si le fait de s’être embrouillé avec une personne une fois cette matinée ne lui suffisait pas. Il se contenta alors de répondre avec une douce voix presque lasse par tous les événements désastreux qui avaient tourné autour de lui :

« Je vais ‘très’ bien. Merci de t’en soucier ! »

Bon, c’était un peu sec comme truc, mais il n’avait pas pu prononcer autre chose avec la boule dans sa gorge qui l’avait pris jusque là. Les couleurs claires qui avaient pris place sur la douce clarté de la surface du lac, se reflétaient encore dans les yeux d’Eric, mais il fallait croire qu’ils ne faisaient en rien éclaircir son regard ni même l’amadouer. Il demanda alors à sa compagne une question qui avait tout l’air d’une réponse bien implicite.

« As-tu déjà perdu quelqu’un bien cher à toi ?... Non, je veux dire… Une des seules personnes qui t’avait poussée jusqu’aux bouts de tes rêves ? »

En fait, il avait dit ça presque inconsciemment car à l’habitude il n’aurait jamais parlé aussi franchement à quelqu’un qui ne connaissait que depuis 5mins. Le jeune homme se demanda alors si ce qu’il avait dit aurait un sens pour la jeune demoiselle à coté de lui, après tout, ce n’était pas ses problèmes à elle mais bien les siens, pourquoi donc l’embêter avec ça ? Il se décida alors à répondre tout bêtement :

« Désolé, c'est stupide, oublie cette question… »

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