Petite rencontre [PV Emy Browne]

September marchait dans les rues de Pré-au-lard, la tête dans les nuages, perdu dans ses pensées, souriant sans même s'en rendre compte. Il était épuisé, éreinté, mais il était certain qu'une petit marche d'une demie heure lui ferait le plus grand bien et l'oxygénerait un minimum.

Le jeune homme passa alors devant diverses vitrines, contemplant leurs étalages avec convoitise et amusement, voyant de la vaisselle, des vêtements, des crayons tournoyer sur eux-mêmes et bouger tous seuls... Tout le charme du monde magique était réuni en ce seul endroit.

L'écrivain en fut particulièrement touché, fier d'avoir la capacité de voir et de pouvoir palmer ces diverses choses -chance que n'avait pas les gens qu'il connaissait et qui habitaient l'autre monde : celui des moldus.

Il passa alors devant la boutique scribenpenne et observa les fournitures qu'il y proposait, le parchemin que l'on pouvait acheter ainsi que les plumes que l'on pouvait y trouver, volant comme des oiseaux dans leur étalage, attendant que quelqu'un se saisisse d'elle. Le jeune écrivain sourit et se dit que, bientôt, quand il aurait un peu d'argent, il irait s'en acheter une comme cela, ne serait-ce que pour commencer l'année prochaine en beauté !

C'est alors qu'il vit, en contemplant ces magnifiques plumes de toutes les couleurs, son propre reflet dans la vitre, glacé par la transparence et la netteté irréprochable de cette dernière. Il voulut se rapprocher un peu plus, fronçant les sourcils sur une mine sceptique.

Passant alors une main sur son menton où naissait une barbe de quelques jours, il l'observa un peu mieux, le tournant d'un côté et de l'autre afin de le regarder sous toutes les coutures. Ses lèvres décrivirent une moue dubitative puis il en vint à elle, plissant davantage les yeux.

Quel spectacle étonnant et à quel point il avait pu changer ! A la commissures de ses lèvres se dessinaient quelques rides tandis qu'aux coin de son nez certaines commençaient à s'imprimer dans sa peau. Les pattes d'oie apparues à ses yeux rendait son regard bien plus fin, redessinant ses yeux en amendes pour lui donner un aspect plus sage, plus vétéran mais aussi plus fatigué.

September afficha alors un pauvre sourire, son reflet le lui rendit et sans grande conviction. Ses lèvres étaient encore plus minces et étirées qu'avant...

Il remarqua ensuite que ses cheveux avaient pris également un tout autre aspect. Ils étaient plus rèches, plus secs et bien moins lumineux qu'à l'ordinaire ! Ils étaient tellement peu ternes qu'ils s'étaient d'ailleurs un peu plus éclaircis et, lorsque le jeune homme passa sa main entre ses mèches blondes, il eut comme l'impression de toucher de la paille...

Il poussa alors un profond soupir puis ferma les yeux. Haussant les épaules, feignant l'indifférence, il se détourna de la boutique et alla voir ailleurs...

C'est alors qu'il l'aperçut, là-bas, toute pimpante, auréolés de lumières et de couleurs vives, éclatantes ! Elle était coincée entre deux autres habitations mais l'on ne pouvait voir qu'elle !

La boutique de confiseries d'Honeyduke !

September eut alors un sourire qui partit d'une oreille à l'autre. Il pressa le pas, comme un écolier, retombant alors subitement en enfance.
Il se sentait pousser des ailes tandis que quelques souvenirs lui revenait en mémoire ! Léger comme l'air, les bras flottants au gré de ses mouvements, il marchait en direction de l'endroit qu'il avait le plus cotyé durant ses jeunes années.

A ce moment-là, une petite voix claire et juvénile vint à l'appeler juste derrière lui. Le jeune homme se retourna...

"Hey Quint ! Tu viens ? Ils sont en train de rassembler tous les élèves et on risque de pas pouvoir aller chercher les bonbecs !".

Là, juste en face de lui, trois silhouettes d'élèves de Poudlard se dessinèrent. Elles n'étaient pas plus hautes que trois pommes, à part la première à gauche qui les dépassait facilement d'une tête et demie.

Le petit garçon qui l'avait interpellé lui offrit un grand sourire, ramenant son écharpe aux couleurs de Serdaigle autour de son cou. Décochant un petit coup de coude à sa camarade -une jolie jeune fille blonde portant l'uniforme des Serpentards- il lui tendit un clin d'oeil et reprit :

"Regarde-le, ce c**llon ! Je suis sûr qu'il allait se barrer sans nous ! Non mais vous vous rendez compte ? Il voulait se rafler les bonbecs pour lui tout seul, le s**ud !".

September leur rendit leur sourire plein de joie et d'émotion, redevenant ainsi le petit garçon qu'il avait été jadis. Son ami s'approcha de lui et lui flanqua une grande tape dans le dos, franche et... virile.

"J'y crois pas ! Maître Quint, le prince des voleurs en personne, voulant se garder sa part de butin ! C'est pas vrai ça ? Non mais tu te rends compte, Svenn ? (l'enfant regarda alors à droite, à gauche, perplexe) Svennounet, t'es où ?".

"Ici, pauvre poire !", le grand Svenn, armoire à glace suédoise, passa derrière lui et lui lança une bourrade qui manqua le faire tomber par terre.

"Aha, très drôle ! Bon les mecs s'pa tout ça, mais faut qu'on se dépêche ! (il fila alors droit comme une flèche vers le magasin, jetant par la même occasion, un regard par-dessus son épaule) Bon alors Susan ? Tu traînes ?".

La petite fille se rapprocha d'eux en claudiquant, lui offrant un magnifique sourire et arrivant à hauteur de September. Ce dernier sentit son épaule le frôler de très près. Prenant alors un air agacé, il leva les yeux au ciel sur une grimace.

Elle n'y prit pas garde cependant et ils continuèrent de remonter la rue, marchant tranquillement. D'instinct, elle s'était même rapprochée de lui, se collant contre son bras.

"'Ember ?".

Le jeune homme baissa les yeux vers elle, prenant son air blasé de tous les jours.

"Ouais ? quoi ?".

Il remarqua qu'elle triturait nerveusement ses petits doigts. Elle leva alors ses yeux vers lui, rencontrant son regard.

"Tu sais, si c'est un problème d'argent, je peux payer pour toi et les copains. Je t'assure...".

Le jeune homme haussa les épaules.

"C'est pas un problème d'argent ! Ne pas voir le vieux vendeur nous courir après en nous jurant de nous tuer, levant sa canne pour nous la fracasser sur la tête, ça na pas trop d'intérêt je trouve...".

"Alors tu préfères le voler plutôt que d'être honnête ? Tu es puéril !".

Elle avait dit cela d'un ton si glacial que, au fond de lui-même, September Quint n'en était pas si fier que cela. Son visage d'ange s'était ensuite fermé et elle n’avait alors plus dit un mot.

September ne supportait pas lorsqu’elle était ainsi ! Il aurait voulu la prendre, la regarder entre quatre yeux, et la secouer fort pour enfin lui faire comprendre à quel point cela pouvait être grisant de voler Honeyduke ! Il aurait voulu qu’elle sache que cela lui plaisait vraiment. Mais, bien entendu, ce n’était qu’une fille ! Une fille pleine de compassion et de bons sentiments !

Il répliqua donc d’un ton sec, les mains dans les poches :

"Ouais, je sais. Mais ça me plait !".

Puis ils n’avaient plus rien dit, ni l’un ni l’autre. Il avait fini par reprendre son air blasé et égal tandis qu’ils marchaient d’un pas légers en direction de la boutique. Leurs amis les attendaient déjà là-bas, faisant de grands gestes afin qu’ils se pressent un peu plus…
Ils s’arrêtèrent alors devant la fameuse boutique et commencèrent à la contempler de haut en bas…

Le September de maintenant se mit alors à un sourire, son visage s’illuminant l’espace d’un instant, amusé et réjoui. Il baissa ensuite les yeux comme s’il avait eu un pincement au cœur puis se décida à entrer.

L’immense magasin des confiseries se déploya alors devant lui, plein d’étagère, de rangements et de meubles croulants sous les chocolats, les caramels et autres bonbons divers et variés. Ca et là, des vitrines avaient été placées remplies de gâteaux, de sucres d’orge ou encore de bâtons de réglisses tous plus gros les uns que les autres.
September se faufila en douce à l’intérieur du magasin et pivota sur la gauche. Il savait exactement où il devrait frapper…

Il longea alors de grandes armoires vitrées, humant l’espace d’un instant le parfum du caramel et des souvenirs… Souriant, il se précipita vers un coin de la pièce, cherchant à atteindre la pièce du fond, tout en évitant soigneusement au passage les personnes qui se trouvaient là. Certaines d’entre elle, à le voir évoluer comme cela à travers le magasin, lui jetèrent de drôles de regards…

Plaqué dos contre une sorte de grande bibliothèque, le jeune homme longea alors tranquillement le mur arrivant bientôt face à l’étalage où était présenté les fameuses sucettes de toutes les couleurs que ses amis et lui prenaient tant de plaisir à manger. Elles coloraient la langue et leur goût ne disparaissait pas avant 24 heures… De quoi prolonger pleinement le plaisir !

A cet instant, il tendit un coup d’œil furtif à la caisse. Se rendant compte alors que celle qui y était était une jeune femme comptant les paquets de bonbons que des enfants avaient achetés, il poussa un soupir de soulagement. Manifestement, ces vieux ennemis n’étaient plus ici !

*Ils doivent plus être de ce monde…*, songea-t-il en un étrange rictus, presque triomphant, puis il continua sa progression.
Tout près de l’étalage à gauche se trouvait la porte de service sur laquelle était inscrite « privé ». Juste derrière et un peu sur sa droite la vitrine du magasin étalant tous ces délices fort coûteux à une ribambelle de gamins assoiffés de sucre !

Toujours tapis contre un meuble, accroupi tout près de lui, September traversa alors la pièce –visant à ne heurter personne sur son passage- et se faufila jusqu’à l’étalage de confiseries.
Enfin, il y était ! L’atteignant, il posa sa main contre la porte de service afin de prendre appui et de reprendre son souffle. C’est qu’il n’avait plus onze ans…

Au même instant, il entendit le craquement du plancher juste derrière lui. Il se figea alors, retenant son souffle, comme s’il vivait une véritable mission commando. Déglutissant avec peine, il voulut se tourner pour voir si personne ne l’avait suivi jusqu’à ce petit recoin. Il ne le fit pas bien longtemps…

"Aaaahhh je vous y prends !! Petit vaurien !".

Il sentit alors qu’on le tirait par les cheveux et qu’on le forçait à se relever. Sans faire ni une ni deux, September s’exécuta, toujours glacé par la voix haut perchée qu’il venait d’entendre.

"Bravo ! Joli coup, monsieur le gros malin !! Mais ça ne prend pas avec moi ! Ce petit jeu là, on me l’a déjà fait et…".

La vieille femme en face de lui se figea, se liquéfiant sur place. Comme si les muscles de sa mâchoire étaient devenus du mou de veau, elle laissa pendre cette dernière, frappé de stupeur par la personne qu’elle avait devant elle. Quint, quant à lui, était tout aussi pétrifié de surprise !

Ils se regardèrent tous les deux sans comprendre, le souffle coupé, rendus totalement muets de saisissement ! Pendant une fraction de seconde, c’était comme si le monde tout autour d’eux venait de s’écrouler. September revoyait cette vieille perruche de vendeuse qui n’avait de cesse de déjouer ses plans et elle le petit garçon qui n’arrêtait pas de venir les piller ! Tous deux avaient changés, mais ils se retrouvaient et dans la seule situation qui avait su les réunir.

Mais ce silence ne dura pas bien longtemps ! Les yeux de la vieille folle lancèrent des éclairs tandis qu’elle empoignait toujours avec force les cheveux du jeune homme. Et elle hurla, se tournant à demi :

"Paaattrrooonn !! Il est revenu !! Ce bougre d’âne de September Quint ! Il est revenu !".

Au même instant, les clients du magasin se retournèrent sur eux et le jeune homme crut bien qu’il vivait là le plus terrible des cauchemars… Mais il était loin du compte ! Venant de l’autre bout du magasin, un petit homme sec et vieilli lui aussi arriva en trombe, fendant la foule de personnes qui le séparait de lui.

"Mon Dieu, c’est un cauchemar…".

Et il ne croyait pas si bien dire ! Même s’il avait trente deux ans aujourd’hui et qu’il avait passé l’age de recevoir des corrections, il fallait qu’il s’attende à en recevoir une dans la minute qui suivait.

Le vieillard brandissait déjà sa canne menaçante, la levant toujours plus haut vers le plafond tandis qu’il se rapprochait de lui…
La vieille le maintenait toujours mais, cette fois-ci, au lieu de rester sur ses cheveux elle avait plutôt saisi le col de sa veste en cuir, comme le donnant en offrande à son patron préféré !

Cette fois-ci, c’était la fin ! Non seulement il allait se faire chasser à coup de pied mais en plus se faire humilier…
Car, ce qui était amusant et passait pour vaillant à douze ans devenait complètement ridicule et grotesque à trente…

September déglutit avec peine, les sourcils baissés, fixant de ses grands yeux innocents la personne qui s’approchait de lui en faisant de grands moulinets et en criant des « laissez-le moi !! Laissez-le moi ! » à faire frémir…

A moins d’un miracle, il ne voyait pas trop comment il pourrait en sortir…

[HJ : Emy avec un « Y » ange 1

!]

Emily parcourait la grande rue de Pré-Au-Lard. Elle avait été chargée, en tant qu’auror, de surveiller le village. En effet, Sirius Black était en liberté, et avec lui, on pouvait s’attendre au pire. Il devait certainement être à la recherche de son maître, celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Mais, après tout, peut-être l’avait-il déjà retrouvé ? Dans ce cas là, les choses se compliqueraient : le puissant mage noir ne devrait pas tarder à revenir …

L’auror revoyait dans son esprit les images effrayantes qui avaient fait la une de tous les journaux durant des années et des années : des centaines de morts, des mangemorts en fuite, des maisons détruites, toutes surmontées par la marque des ténèbres.

Puis était arrivé Harry Potter … Il avait inexplicablement réussi à retourné le sort mortel qui lui avait été lancé contre son agresseur. Tout le monde avait été soulagé, croyant que le seigneur des ténèbres avait été anéanti. Mais, ce n’était pas le cas … Il allait tout faire pour essayer de reprendre le contrôle du monde de la magie.

Emily regardait attentivement autour d’elle, craignant de voir surgir à tout moment le criminel le plus recherché de Grande-Bretagne. Elle n’était pas tranquille … Tout d’abord, Sirius Black était en liberté. Mais, de plus, des détraqueurs avaient été envoyés ici par le ministère de la magie, plus précisément par le ministre. Et ça, l’auror trouvait que c’était une très mauvaise idée. Elle détestait ces créatures, et se demandait comment ils avaient pu être choisis pour garder la prison d’Askaban. Enfin …

L’auror, après de longues minutes d’allers-retours dans la grande rue, en eut un peu assez de marcher sans que rien ne se produise. Mais, si Sirius Black apparaissait, que ferait-elle ? Elle pourrait transplaner … Non ! Elle le combattrait seule. Du moins, elle essaierait. Et, au pire, si elle n’y parvenait pas, elle appellerait des renforts.

Son regard se posa alors sur la vitrine de la confiserie Honeyduke. Ah, que de souvenirs ! Emily décida de faire une pause pour aller acheter quelques friandises. Après tout, elle ne faisait rien de mal. Il serait étonnant que quelque chose se produise juste lorsqu’elle était occupée, alors qu’elle avait veillé tout l’après midi !

Elle entra donc dans la boutique. Des bonbons, chocolats, dragées et confiseries diverses occupaient toutes les étagères. Etagères si nombreuses d’ailleurs, que le passage était très étroit entre elles. Emily flâna un moment, ne sachant que prendre. Elle opta finalement pour des plumes en sucre, des chocogrenouilles et des dragées surprise de Berthie Crochue.

Elle se dirigeait vers la sortie lorsque des cris se firent entendre : "Aaaahhh ! Je vous y prends ! Petit vaurien !". Au même moment, la vieille vendeuse tira un homme par les cheveux, le forçant à se relever. Elle ajouta, sans baisser le ton de sa voix : « Bravo ! Joli coup, monsieur le gros malin !! Mais ça ne prend pas avec moi ! Ce petit jeu là, on me l’a déjà fait et…". Elle se tut alors, dévisageant l’homme. Soudain, elle hurla de toutes ses forces : « Paaattrrooonn !! Il est revenu !! Ce bougre d’âne de September Quint ! Il est revenu !". Aussitôt, un vieil homme très petit arriva en trombe, brandissant une canne. Il semblait vouloir donner une bonne correction au dénommé September …

Quelle humiliation pour le pauvre homme ! Tous les clients du magasin le regardaient, certains pouffant de rire. Emily réfléchit rapidement. Elle voulait aider cet homme, sachant qu’il était vraiment très désagréable de se faire humilier de la sorte. Elle se dirigea rapidement vers lui, affichant un grand sourire :

« Ah ! September ! Justement, je te cherchais. On a besoin de toi près de la cabane hurlante, il faudrait regarder si Sirius Black n’est pas à l’intérieur ! »

Puis, faisant mine d’être stupéfaite, elle ajouta à l’intention de la vielle dame :

« Enfin madame … Pourquoi traitez-vous mon collègue de la sorte ? Excusez-moi, mais nous avons pour ordre de fouiller toutes les boutiques du village dans les moindres recoins, afin de nous assurer que Sirius Black n’y est pas. Et elle ajouta au patron, avec une pointe d'ironie dans sa voix : Quand à vous monsieur, lâchez donc cette canne, vous risqueriez de vous blesser en l’agitant ainsi ! »

Elle attendit que la vieille lâche l’homme avant de poursuivre son discours, qui ressemblait fort à un monologue étant donné qu’elle était la seule à parler. Les vieux la dévisagèrent alors, et Emily ajouta :

« Oh, suis-je bête ! Je ne me suis même pas présentée ! Emily Browne, auror. Et cet homme est September Quint, mon collègue. Nous sommes à la recherche du criminel Sirius Black. Vous nous excuserez, mais, nous avons du travail. Passez une bonne journée ! »

Et elle se dirigea vers la sortie, entrainant avec elle September comme s’il était un grand ami à elle, faisant de grands sourires aux clients.

[HJ : j'ai édité Wink

! Mille excuses !! Very Happy

]

« Ah ! September ! Justement, je te cherchais. On a besoin de toi près de la cabane hurlante, il faudrait regarder si Sirius Black n’est pas à l’intérieur ! »

A cette voix, September se retourna à demi, davantage frappé qu'on ait pu l'interpeler ainsi que part le fait que l'on parlait de Sirius Black...

Il vit alors arriver une jeune femme aux cheveux brun foncé et aux yeux noisettes, en amende, luisant comme deux pierres précieuses. La ravisante demoiselle s'approcha d'eux d'un pas rapide et assuré et s'arrêta juste devant la vieille folle qui l'avait pris en otage.

Elle s'exclama qu'elle ne comprenait pas que l'on ne daigne pas leur laisser faire leur travail. Il fallait pourtant qu'ils fouillent tous les lieux possibles afin de "s'assurer que Sirius Black n'y était pas". Ce qui comprenait, bien évidemment, les magasins et les "recoins" de Pré-au-lard.

Alors qu'elle demandait au vieux patron d'Honeydukes de bien vouloir lâcher sa canne, September se rendit compte de l'évidence ! Elle devait faire partie de ce corps d'élite envoyé par le ministère afin de pourchasser le criminel recherché. Ainsi, c'était la raison pour laquelle elle vadrouillait à Pré-au-lard et s'était donc arrêté ici ! Le jeune homme déglutit péniblement.

Il aurait voulu dire quelque chose mais n'en eut pas vraiment le temps. La jeune femme d'un air ferme et décidé l'empoigna par le bras et le tira jusqu'à la sortie... Il eut à peine le temps de saisir son nom au passage, "Emily Browne".

Se sentant peu à peu entraîné vers le dehors avec sa petite brise glaciale et son ciel encore un peu chargé de gros nuages, September ne put qu'à peine entendre les excuses des deux personnes agées derrière son dos. Il tenta malgré tout de se retourner vers elles puis leur lança alors d'une voix autoritaire :

"Ca ira pour cette fois ! Mais tâchez de ne pas recommencer ou sinon...".

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, arraché tout entier à la boutique, il manqua louper une marche lorsqu'il en sortit.
A présent à l'extérieur, il remit son col de chemise en forme et sa veste en cuir en place -que les doigts crochues de cette vieille harpie avaient avidement agrippé-, passant une main rapide dans ses cheveux tout en grimaçant.

Il en revint à la jeune femme et lui fit alors un grand et large sourire. Sans elle, il était sûr qu'il aurait eu à passer un sale quart d'heure...
Gêné qu'elle ait eu à voir cela, il passa sa langue sur ses lèvres d'un geste nerveux puis lui tendit la main :

"September Quint, écrivain et redevable ! Merci beaucoup de votre aide, mademoiselle eehmm... Browne !".

Il eut alors une petite moue embarrassée, honteuse puis rembraya, les yeux baissés :

"J'espère ne pas avoir trop perturbé votre ronde... Si c'est le cas je m'en excuse !".