Something wicked this way comes.

Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979)

Il suffisait de regarder Ernie MacMillan pour deviner qu'il n'avait aucun problème de considération en ce qui concernait sa propre personne. En fait, c'était plutôt le contraire.
Si un adjectif devait définir le jeune Poufsouffle, "pompeux" conviendrait parfaitement. Tout, dans Ernie, depuis sa démarche nonchalante jusqu'à la (détestable) façon, qu'il avait de se passer la main dans les cheveux pour réagencer sa mèche "beaux quartiers londoniens", oui, tout, indiquait la fatuité.

Il était véritablement décevant de constater qu'un garçon aussi sympathique que savait l'être Ernie avait un don pour s'attirer l'antipathie de ses semblables par des airs faux et empruntés. Car son attitude, perpétuellement supérieure, avait le don d'agacer, et à bon droit !
Personne n'aime qu'on lui adresse la parole comme on le ferait à un enfant de trois ans particulièrement récalcitrant.

En cette fin d'année, Ernie ne faisait pas défaut à sa - hélas ! - si exécrable réputation de cabotin en herbe.
Le jeune garçon cherchait un endroit où il pourrait bien tranquillement lire un traité d'herbologie qui, croyait-il, serait utile pour l'examen. En réalité, il s'agissait surtout de se faire bien voir par Chourave en étant capable de citer des sources que les autres n'auraient pas. Tout ce qu'il espérait, c'était que cette fille de Gryffondor, Granger, ne l'aurait pas lu, elle, le traité.

Ernie semblait à la fois admiratif et irrité, lorsqu'il s'agissait d'Hermione. Elle était - à ses yeux aveuglés de suffisance - qu'il ne parvenait pas, parmi tous les élèves de troisième année, à dépasser scolairement. Au mieux parvenait-il à égaliser, et encore, pas toujours. Même en potion ! Pourtant, Merlin seul savait à quel point Rogue pouvait haïr cette fille !

Bref, Ernie et son si précieux ouvrage avaient fini par s'installer dans un coin humide d'un vieux cachot désaffecté, non loin de la lingerie du sous-sol et, supposait-il, de la salle commune des Serpentard.

L'endroit n'était certes pas très confortable mais il avait au moins le mérite d'être plus que calme ce qui lui conférait un avantage considérable par rapport à la salle commune de Poufsouffle et même à la bibliothèque qui, malgré la vigilance de Mme Pince, n'était jamais à l'abri des bavards, en particulier en période de révisions, quand les apprentissages en commun déviaient presque toujours immanquablement sur des sujets (nettement) moins studieux, comme les vacances ou le su-per-be (à prononcer avec une petite voix d'hystérique suivie d'un gloussement stupide) septième année de Gryffondor, blond et va-che-ment musclé, qui venait de plaquer Pamela pour sortir avec Samantha.

Un sujet typiquement féminin qui laissait Ernie perplexe : c'était vrai, quoi, il n'était pas si musclé que cela, le Gryffondor, et d'abord, lui aussi, il était blond !
Ernie soupira ("Ah les filles !") et s'installa à même le sol (humide~~, effet "pantalon mouillé" garanti !~~) et ouvrit son livre là où il en était resté.

La fin de l’année était toute proche et Edward était, si cela était possible, plus anxieux que d’habitude. Dans sa petite tête brune, il c’était déjà imaginé tout un scénario catastrophe: Après avoir lamentablement échoué à tous ses examens, on le réexpédierait « vite fait bien fait » chez lui, à Londres, parmi les moldus. Là il serrait condamné à vivre une vie minable partagée avec une mégère, et son occupation quotidienne serrait de vendre des «Fish and chips» à des touristes français se plaignant d’avoir de l’huile plein les doigts. Alors que n’importe quel bon anglo-saxon sait bel et bien que tout l’intérêt des « Fish and chips » est de manger des chips avec des imprimés d’articles du ‘Times’ dessus, et de se mettre plein de graisse sur sa chemise. Enfin bref…
Bien sur, c’était complètement idiot, il n’avait pas de mauvais résultats, et même un sorcier approchant le quotient intellectuel d’un troll n’était pas traité de la sorte.
A vrai dire, Mister Holmes avait l’art et la manière de se faire toute une montagne de pas grand chose ou dans ce cas, de rien du tout. Mais il avait beau faire, il ne se contrôlait pas, c’était dans sa nature d’être inquiet. Inquiet pour un rien, inquiet tout le temps, inquiet tout court.
Edward quitta sa salle commune et ses bouquins pour s’aérer. Il planchait sans succès sur les même exercices de DCLM depuis au moins 1 heure, et à force il avait légèrement mal à la tête.
Comme il allait sortir, l’apprenti sorcier songea à en faire profiter son animal de compagnie : un rat qu’il avait acheté sur le chemin de Traverse. D’ailleurs il ne lui avait toujours pas trouvé de nom. A vrai dire, avoir un rat pour compagnon ne l’enchantait guère. Il avait toujours eu une préférence pour les chiens, et il avait un peu de mal avec tous ces animaux sorciers.
Le jeune homme jeta un coup d’œil dehors une fois dans le hall : Il faisait un temps gris et maussade, et une fine pluie s’écrasait contre les carreaux. Bien qu’il aurait préféré se changer les idées dehors, il se résolut à redescendre dans les environs des cachots.

Ainsi donc, le brave petit Edward traînait dans les sous-sols, les mains dans les poches de son uniforme. De sa part c’était sans doutes assez étonnant, il n’était pas spécialement quelqu’un qui appréciait les couloirs humides et sombres, et il avait pour ainsi dire la tête de la victime. Et tout bon élève Poudlardien - même quelqu’un d’aussi maladroit qu’Ed’ - savait que les cachots étaient le terrain de chasse privilégié des Serpentards. En somme, il était une proie facile sur un terrain miné.
Mais actuellement, il n’y pensait pas. Il s’efforçait même à songer à quelque chose de positif.
Le petit animal de compagnie s’agitait dans la poche de sa robe de sorcier, et pour cause : la petite créature se sentait à l’étroit. Le Poufsouffle regarda devant lui : les couloirs des sous-sols étaient déserts… Peut-être que son rat voudrait se dégourdir un peu les pattes ? Explorer autre chose que les dortoirs de sa maison ?
Il le sortit donc de sa poche et le posa par terre. Naïvement, le jeune jaune et noir pensait que l’animal allait bien gentiment rester pas trop loin de lui, un peu comme son chien quand il le promenait dans les parcs de la périphérie de Londres. Le petit animal avançait d’abord timidement, puis, conscient d’être à peu de choses prés libre, il se mit à courir en zigzag…
Edgard se contentait de le suivre, un fin sourire aux lèvres. Heureux de la joie que procurait se semblant de liberté au rongeur. Puis l’animal s’arrêta de gambader soudainement. Il se fixa, moustaches au vent, et galopa vers…
Enfaîte Edward n'avait aucunes idées de là où sa bestiole allait, mais une chose était sure : elle y allait !

« Hey, mais attend ! Où tu vas ?! Reeeviiiens ! »

Il lui courut après, mais au détour d’un couloir il s’était fait semer.
Le rat se faufila dans un cachot désaffecté, de manière si discrète, que sa présence était presque indécelable si ce n’est que… après avoir reniflé les épais blocs de pierre qui constituaient les parois du cachot, il s’approcha du garçon qui étudiait là, assit par terre. L’ingénieux animal s’avançait doucement dans la partie mal éclairée du cachot, en effet, il venait de trouver une cachette idéale, qui semblait chaude et douillette. Un endroit où son jeune maître ne le trouverait pas, il en était sur. Ainsi, le jeune Ernie pouvait sentir quelque chose de vaguement chaud et poilu se faufiler en se tortillant dans le bas du pantalon de son uniforme. Pantalon qui pour le rongeur était une sorte de tunnel.
Quant à Edgard, lui, il n’était pas bien loin en train de chercher son rat dans un cachot voisin.

*Ce n’est pas possible d’être poissard comme ça >.< … J’espère qu’il n’est pas allé dans la salle commune des Serpentards… Oh non ! Par pitié tout mais pas ça ! Mais où diable est-il passé ?*

Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979)

Il n'y avait rien de commun entre les scenarii d'Ernie et ceux d'Edward si ce n'était l'exagération. Car, tandis que son camarade s'imaginait éhonteusement exclu de la communauté sorcière, Ernie, lui, s'imaginait déjà porté aux nues, plus jeune ministre de la magie, sauveur de l'économie sorcière et mourant glorieusement, dans la fleur de l'âge, pour sauver la communauté magique, laissant derrière lui une jolie veuve qui lui restera à jamais fidèle, cinq adorables rejetons et deux canaris, tous éplorés, bien entendu.

Tout à ses rêves colorés, Ernie ne prêtait plus grande attention à son livre de botanique dont il connaissait, d'ailleurs, les grandes lignes par coeur, à force de le potasser. Le jeune garçon laissait échapper un petit soupir mélancolique : il lui tardait vraiment de pouvoir montrer ce dont il était capable.
Quoiqu'il aimât beaucoup sa maison, il regrettait qu'elle ne soit pas un peu plus "active". Les Poufsouffle étaient vraiment très cérébraux, non pas qu'il y eu du mal à cela, mais il arrivait à Ernie d'éprouver une sorte d'ennui lorsque, le couvre-feu ayant sonné, il devait regagné une salle commune un peu trop calme. Dans ces moments là, il regrettait presque de ne pas avoir été réparti à Gryffondor, maison qui avait la réputation d'être plus bougeante que les autres.

Mais ce sentiment ne durait jamais bien longtemps : au fond, Ernie était un Poufsouffle pur et dur, droit, loyal, acharné dans son travail, il serait plus que malheureux à Gryffondor, il suffisait de voir à quel point leur tendance à agir avant de réfléchir, sous le coup d'une impulsion idiote, le scandalisait pour se persuader qu'il n'avait rien à faire chez les lions.

Finalement, Ernie secoua la tête, fronça les sourcils - il n'aimait pas constater qu'il s'était laissé distraire - et se replongea dans son ouvrage, plus concentré que jamais...
... Mais pas pour très longtemps ! Alors qu'il était occupé à mémoriser une partie du sixième chapitre qui pourrait se révéler utile en temps voulu, il lui sembla percevoir un bruit de pas qui venait dans sa direction. Le jeune Poufsouffle se rembrumit et serra machinalement son livre contre lui, mine de rien pas très rassuré : après tout, il était dans un cachot partiellement humide et plutôt mal éclairé, enfoui plusieurs mètres sous la surface de la terre et où personne ne venait jamais. Une imagination plus fertile que la sienne se serait déjà emparée de cette situation peu enviable pour se lancer dans des spéculations abracadabrantesques.

Toutefois, malgré le soupçon de crainte qui commençait à s'insinuer en lui en remontant le long de son épine dorsale, Ernie se leva doucement et se rapprocha à pas lent, dans l'espoir de ne pas être entendu, de l'entrée du cachot qu'il occupait, dans le but évident de lancer un coup d'oeil dans le couloir.
Avec prudence, il avança la tête hors du cachot et scruta l'obscurité relative du corridor, les yeux plissés et la mine un tantinet inquiète. Finalement, n'apercevant personne, il eut un léger sourire en coin, se traitant mentalement de pauvre idiot : ce qu'il avait entendu devait être le vent, tout simplement ! Ou bien Peeves qui faisait des siennes un peu plus loin...

Soulagé à cette idée, il s'apprêtait à retourner s'installer dans son petit coin lorsqu'il sentit quelque chose de velu et plutôt petit lui passer entre les jambes.
Surpris, Ernie fit un bond en arrière ett ouvrit de grands yeux effrayés : Merlin ! A lui ! On l'attaquait ! On cherchait à l'abattre ! On...

D'une main tremblante, il tira sa baguette de sa poche et prononça, bien décidé à éclairer un peu plus la pièce pour débusquer son ennemi :

- Lumos Solem !

Un puissant rayon de lumière vint illuminer le cachot et un petit couinement outré retentit, en provenance d'un coin sur la droite. Ernie y dirigea d'un geste vif sa baguette et s'avança dans cette direction d'un pas un peu trop lent pour être décidé.
Mais ce qu'il découvrit suffit à le rassurer : un rat ! Ce n'était qu'un bête rat et il en avait eu peur ! Il se sentait tellement soulagé qu'il éclata de rire.

Le rat fit un bon de côté. Hé là ! Sa cachette douillette lui faisait faux bond… C’était le cas de le dire.
Mais d’Ernie et du rat, c’était sans nuls doutes le petit animal le plus effrayé des deux. Il fila dans un coin sombre de la pièce, toujours à la recherche d’un quelconque abri. Mais rapidement, le rongeur se sentit sous le feu des projecteurs…
Un puissant rayon de lumière l’éclairait au point de l’aveugler. Comme ses petites rétines c’étaient habituées à l’obscurité, il protesta vivement en couinant assez fort. Puis, pendant que l’élève riait du tour que son imagination lui avait jouée, une forme étrange qui ne ressemblait à rien de connu pénétra en émettant une sorte plainte sourde.
La chose avait vaguement silhouette humaine, et semblait recouverte d’une espèce de toile étrangement épaisse, filandreuse, sale, et trouée par endroits. Le spectre sorti des profondeurs abyssales sans noms s’agita un moment et… jeta par terre cette vieille et énorme toile d’araignée collante à souhait.

« Beurk »

* Ba-Haaa ! C’est dégueu ce truc. Berk, Beurk, Beurk … *

En effet pendant son exploration du cachot voisin, ce brave Edward avait traversé plusieurs toiles d’araignées assez impressionnantes, faute de pouvoir toutes les éviter…
Comme quoi, les elfes de maisons ne sont pas si consciencieux que ça, ou bien… le professeur Hagrid cachait peut-être des spécimens de faucheux géants dans les sous-sols. Bref, un autre mystère de Poudlard qui ne prouverait –probablement – jamais de réponse. Quoi qu’il en soit, Edward avait trouvé le parfait costume d’halloween pour l’automne prochain. ( effrayant non ?)

Le rire précédé de la formule qu’il avait entendue depuis la pièce voisine, lui avait fait abandonner prématurément son exploration hasardeuse du cachot. Cachot, qui devait sûrement détenir la palme d’or du plus sale de tout le château.
En effet, à peine avait-il entendu l’incantation et ce rire, que son imagination trop fertile lui avait déjà fabriqué tout le synopsis d’un scénario des plus douteux.
D’horribles élèves de septième année –des Serpentards sûrement– avaient saisi son pauvre petit rat sans défenses, et lui faisait subir d’atroces tortures sous leurs regards pervers et cruels, avides de voir la souffrance du monde. Pauvre, pauvre, pauvre, petite bête. Innocente victime de bourreaux sanguinaires.
Et maintenant, les Ô combien infâmes tortionnaires de l’animal de compagnie d’Edward riaient gorge déployée, fiers de leurs méfaits !
Vite, vite, il fallait que lui, Edward Holmes - faute de mieux sur le marché de l’héroïsme- aille le sauver. Après tout, ce n’était pas parce qu’il n’avait toujours pas donné de nom à sa petite boule de poils, qu’il ne l’aimait pas.
… Voilà comment il avait rejoint le cachot d’Ernie.
Le jeune homme enleva encore les nombreux morceaux de toile qui s’obstinaient à s’accrocher à son bel uniforme et à ses cheveux.
Et, enfin prêt à récupérer son animal avec verve, ou du moins à le demander gentiment, si on voulait bien le lui rendre, enfin si ça ne dérangeait pas trop, hein … Il s’aperçut que la situation était à dix lieux d’être celle qui s’imaginait. Décidément, il faudrait qu’il arrête de regarder des films interdits aux moins douze ans, ça ne lui réussissait pas vraiment.
Pour résumer la situation, il venait de rentrer de manière assez précipitée dans un cachot où un garçon de quelques années sont aîné riait à gorge déployée, de plus, l’élève était de sa maison.
Tiens, tout à coup le rire lui semblait moins diabolique…
Un peu confus et perdu, il resta coi quelques instants. Il songea qu’il dérangeait peut-être, de plus il était entré de manière un peu ( beaucoup) cavalière.

« Euh… excuse-moi de te déranger mais … euuuuuuh…
Hé bien, enfaîte je cherche mon rat… et…
Je me demandais si… enfin, si tu l’avais vu quoi.
Il m’a échappé et euh…
Il est facilement reconnaissable il est blanc, tacheté de noir…
Maisbonjetedérangepeutêtre »

Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979)

Ernie avait abaissé sa baguette - il n'avait plus besoin de se défendre contre un gros vilain pas beau et nécessairement élève à Serpentard - et lorgnait le rat du coin de l'oeil. Mouais, c'était bien joli tout ça, mais un rat, ce n'était tout de même pas une jolie mésange ou un sympathique colibri. En fait, le rat, c'était même porteur de tout un tas de saloperies, comme la peste, le choléra, le paludisme... Ah non, ça, c'était autre chose. Enfin bref, un rat, ce n'était pas très propre, et très franchement, Ernie n'avait aucune envie de redoubler son année parce que, mordu par un rat à quelques jours des examens, il serait contaminé par une maladie rare et dangereuse pile au moment où il lui faudrait affronter les épreuves. Rogue ne se contenterait jamais d'un "j'étais à l'agonie dans un lit d'hôpital" comme excuse ! Même si Ernie succombait à ses blessures, il trouverait le moyen de lui coller zéro pour mauvaise volonté.

Le jeune Poufsouffle envisageait donc sérieusement de changer de cachot - mais non, ce n'était pas de la peur ! - lorsqu'une petite voix, dans son dos, l'interpella.
Ernie fit volte-face, la baguette pointée en direction de l'ennemi potentiel : était-ce le retour du grand méchant Serpentard ? Il lança un coup d'oeil en biais à l'écusson qui ornait l'uniforme du jeune garçon. Ah, non, Poufsoufflen un ami, un allié, un frère même !
Très gêné et profondément vexé de s'être montré si prompt à tirer sa baguette, comme le dernier des couards, Ernie eut une petite moue dépitée (sur le moment, il aurait presque préféré avoir un Serpentard barraque en face de lui, au moins, sa réaction aurait été justifiée).
Une petite moue qu'il changea bien vite en un sourire crispée tandis qu'il essayait tant bien que mal de se justifier sur le thème "Non, je n'avais pas peur, hein ! Ce n'est pas du tout ce que tu crois !". Merlin ! Il n'allait tout de même pas falloir qu'il paie Edward pour que celui-ci se taise ?!

- Ah euh... Fait un peu sombre ici, non ? Euh... Voilà quoi... Il paraît qu'il y aurait une bestiole mangeuse d'hommes dans les cachots, tu y crois, toi ?

Holàlà, c'était pitoyable ! Il s'embrouillait ! Un monstre mangeur d'homme, pff ! Et pourquoi pas des araignées géantes dans la forêt interdite, tant qu'on y était !
Pour rattraper le coup, Ernie s'empêcha de renchérir d'un ton faussement enjoué :

- Ah ! C'est ton rat ! Si, si, je l'ai vu ! Dans le coin, là-bas, précisa-t-il en faisant un vague geste du bras vers le bout de la pièce où il avait aperçu le rongeur, il ressemble un peu à un dalmatien, non ? rajouta-t-il, prenant de l'assurance au fur et à mesure qu'il parlait.

Il coinça sa baguette dans la poche arrière de sa poche et se passa avec désinvolture la main de les cheveux avant d'adresser un nouveau sourire, plus détendu celui-là, à Edward.

- Ernie MacMillan, enchanté de te rencontrer, ajouta-t-il en tendant une main amicale au petit Poufsouffle.

[ Désolée du délai de ma réponse -_- ]

Il n’en manquait que peu pour qu’Edward ne lève les mains en l’air en s’exclamant « J’suis innocent, j’vous jure ! ». Mais il se contenta d’esquisser un petit mouvement de recul quand Ernie se retourna brutalement en pointant sa baguette vers lui. Si un jour on lui disait qu’on avait crut le confondre avec un serpentard, il ne le croirait pas.
Puis, le garçon du cachot commença à parler d’une histoire de monstre mangeur d’hommes qui ne demandait qu’a dévorer un pauvre petit élève de première année…
Edward écartilla les yeux et jeta un coup d’œil derrière lui tandis qu’il jouait nerveusement avec ses doigts.

« C…c’est vrai ? Je… n’en avais jamais entendu parler. Mais… Dumbledore ne laisserait jamais quelque chose d’aussi … dangereux dans les sous-sols de l’école, non ? »

Demanda-t-il, visiblement peu rassuré par cette information qu’il prenait très au sérieux ( après tout, le monde sorcier était tellement bizarre... ).
Il regarda dans la direction qu’Ernie indiquait et s’approcha de l’angle de la pièce, sa baguette éclairant le côté du cachot où se cachait l'animal. Il réussit à attraper son rat, et se jura de ne plus le laisser vagabonder de la sorte. Il aurait put le perdre.

« Oui… il ressemble un peu à un dalmatien. »

Bredouilla-t-il avant de déposer son petit animal de compagnie dans la large poche de sa robe de sorcier. Puis, le jeune garçon regarda d’un œil septique la main que lui tendait Ernie…
Y tenait-il vraiment ? Le moins que l’on pouvait dire c’était qu’Edward n’avait pas vraiment ‘les mains propres’ suite à l’exploration des sous-sols. Ne voulant pas paraître mal poli, il essuya sa main droite sur son uniforme – qui était rappelons-le relativement poussiéreux – et sera la main d’Ernie. Poignée de main collante, pleine de fils de soie d’araignée et de poussière en perspective.

« Enchanté aussi… Moi c’est Edward, Edward Holmes… Je suis en en première année. »

Cette dernière information n’était pas indispensable, car le jeune Edward avait vraiment la dégaine de l’élève mal assuré de première année.
Il jeta un coup d’œil nerveux à la porte et ne put s’empêcher de demander, visiblement moyennement rassuré :

« Mais s'il y a un monstre ici… Pourquoi tu restes ici ? On ne sait jamais… Enfin j’dis ça mais ce n’est pas un reproche, hein… C’est juste une question comme ça … t’es pas obligé de répondre… »

Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979)

Visiblement, la délicatesse d'Ernie n'était pas des plus développée : non seulement il affolait le pauvre Edward avec ses histoires de monstre, mais en plus, il ne semblait pas s'en rendre compte. Certes, il avait remarqué que le jeune garçon paraissait un tantinet nerveux mais son ego bien campé n'avait pas été long à mettre ce fait sur le compte de l'impression que lui, Ernie MacMillan, devait produire sur son cadet. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'on tombait sur quelqu'un d'aussi exceptionnel ~~dans la bêtise~~ que lui !
Flatté à cette pensée, Ernie se redressa de toute sa hauteur et prit une pause qu'il pensait très chevaleresque avant de répondre d'un ton désinvolte :

- Oh ! Dumbledore n'y peut pas grand chose, d'ailleurs, nous l'avons bien vu l'année passée, n'est ce pas ?

Il adressa un coup d'oeil entendu à Edward avant de se passer une main dans les cheveux et d'adresser au Poufsouffle un sourire "bright".
Mine de rien, Ernie était soulagé que son camarade ait récupéré sa bestiole : un rat, tout de même, ce n'était pas très propre ! En tout cas, certainement pas plus que l'était pas main d'Edward. Mais il était trop tard pour regretter quoique ce soit. Aussi, avec une philosophie de diplomate, Ernie serra-t-il la main de son camarade, feignant de ne pas remarquer son côté poisseux.
De toute façon, ce qu'il ne savait pas, lui, c'est qu'à s'être assis par terre, il avait les fesses du pantalon toutes sales, ce qui manquait cruellement de classe et lui vaudrait certainement quelques moqueries lorsqu'il regagnerait sa salle commune.

- Première année ? répéta Ernie d'un ton aimable, Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas à venir me trouver ! Entre Poufsouffle, il est très important de s'entraider, d'ailleurs...

Mais malheureusement pour tout le soliloque que s'apprêtait à déclamer Ernie d'une voix pompeuse, Edward se remit à parler du monstre qui, selon toute vraisemblance, lui tenait à coeur.
Ernie gratifia son cadet d'un sourire décontracté avant de bomber le torse pour répondre :

- Oh, moi, il ne me fait pas peur, ce monstre ! De toute façon, le bruit court que Potter l'aurait mis hors d'état de nuire l'an passé.

Un détail qui chiffonnait le jeune garçon : il aurait temps aimé pourvoir se vanter d'être le sauveur de l'école !

- Il a eu bien raison, rajouta-t-il pour bien montrer qu'il n'avait peur de rien, j'aurais fait la même chose, si seulement j'avais su où se cachait le monstre !

Très tenté de placer un : « Mais j’étais pas là, moi, l’an dernier » il se ravisa cependant car, malgré tout, il avait entendu parler de cette histoire même s’il soupçonnait les camarades qui lui en avaient fait le compte rendu d’avoir l’hyperbole un peu facile tout de même.
Il cligna des yeux en regardant Ernie prendre une pose digne d’un monument sur une grande place publique, avec un largue sourire façon Gilderoy Lockhart scotché sur la bouche en prime. Il le trouvait un peu ridicule, mais essayait de ne pas le montrer : après tout il avait l’air sympathique cet Ernie malgré un goût visiblement prononcé pour les poses un brin théâtrales.

« Ha euh… merci c’est sympa… »

Répondit Edward à la proposition de son collègue poufsoufflien, qui ne tarda pas à se jeter des fleurs. Il le regarda avec scepticisme, et se demanda un moment s’il était sérieux ou, au contraire, s’il se moquait de lui.
…
Il aurait réellement voulu rencontrer le Romarin ? … A non ce n’était pas ça… Hum … comment s’appelait-elle déjà cette bestiole ? Ha oui … le Basilic…
…
Il n’y croyait qu’a moitié – si c’est pas malheureux d’abuser de la crédulité de la jeunesse- mais comme le jeune Edward n’était pas de nature à contrarier les gens, il ne fit aucun commentaire.

« Harry Potter l’a peut-être tué alors… »

Dit-il plus pour lui-même qu’autre chose, histoire de se rassurer. Même si ça ne le regardait pas vraiment il se demandait ce qu’il pouvait bien faire ici. Bien sur, il pouvait lui retourner la question, mais Ernie, lui, ne promenait pas son rat.
Edward jeta un coup d’œil à ce qu’il tenait dans sa main, un livre… Quand même quel drôle d’endroit pour lire songea le jeune poufsouffle. Finalement Ernie lui apparaissait comme une espèce d’original, à moins qu'il ne soit là pour autre chose.

« Et enfaîte là, ‘tu’ le cherches ? »

Peut-être qu’Ernie n’aurait jamais dut parler du Basilic à Edward, car malgré son scepticisme ça piquait la curiosité du cadet et il ne semblait pas décidé à changer de sujet.

Âge : 37 jets de cheveux (7 Octobre 1979)

Heureusement pour son amour-propre, Ernie n'avait, jusqu'à présent, jamais eu le sentiment de son ridicule aussi conserva-t-il sa pause supposée héroïque, regrettant cependant un peu qu'Edward ne paraisse pas plus impressionné que cela par son courage certain. Mais les jeunes, de nos jours, étaient si difficilement impressionnables ! Sans doute un fils de moldus, la télévision lui avait pourri les neurones. Enfin, il était bien gentil tout de même !

Oubliant donc le peu d'effet positif qu'il avait produit sur son camarade, Ernie se passa à nouveau la main dans les cheveux avant d'accepter de reconnaître :

- Oui, d'aucuns le pensent. Mais Harry m'a confié qu'il n'était probablement que gravement blessé. Les yeux, me semble-t-il. Enfin, en tout cas, il est suffisamment amoché pour qu'il lui soit désormais impossible de nuire.

Certes, Harry ne lui avait pas exactement confié le fait, mais il avait entendu, au détour d'un couloir, MacGonagall assurer à Flitwick que Dumbledore lui avait dit qu'Harry lui avait dit que... Ce qui revenait presque au même, non ? Et puis, pourquoi s'embêter à rentrer dans les détails ?

Un peu embarassé par la question à brûle-pourpoint de son cadet, Ernie s'empressa de secouer la tête avant de répondre :

- Non, vois-tu, pour le moment, je révise les examens. L'herbologie. Une matière très importante, l'herbologie, si tu veux mon avis !

De toute façon, même si Edward n'en avait pas voulu, ne son avis, Ernie se serait pas privé de le lui faire partager pour autant.
Finalement, pour ne pas perdre toute crédibilité, il rajouta avec un aplomb presque indécent :

- D'ailleurs, l'entrée de l'antre de la bête n'est certainement pas dans les cachots, tu peux me faire confiance sur ce point. Et comme tu l'as si bien suggéré toi-même, il y a de bonnes chances pour que le monstre ne cause plus de dégât.

Il lança à Edward un regard perçant, accompagné du sourire de "celui qui sait des choses".

» wicked game ↄ Niels