Angel avait terminé tous les achats de sa liste. Livres, baguette, chaudron, robes, fioles, télescope et balance en cuivre seraient fournis en temps et en heure chez sa mère qui emplirait sa malle d'étudiante.
Le dernier point de son billet la fit longtemps hésiter. Il était inscrit que l'élève pouvait emporter un hibou, un crapaud ou un chat.
Angel n'avait fréquenté que les animaux de la petite ferme de sa grand-mère; les chèvres et moutons, elle connaissait, les poules aussi.
Dans la propriété de Mamy Rose traînaient souvent quelques chats à l'affût du moindre rat ou souris. Jamais elle n'avait réussi à s'en approcher tant ils étaient sauvages.
La jeune fille tergiversa avant de se diriger vers la ménagerie.
** Maman n'a rien dit là-dessus. Serait-elle fâchée si...**
Quel tourment!
Pourtant, une fois devant la boutique, une irrésistible envie de posséder un compagnon la poussa à franchir le pas.
Il y en avait des bestioles, ici! Plusieurs hiboux et chouettes au plumage gris, moucheté ou blanc, hululaient doucement. Des cages recelaient rats, souris et batraciens divers mais aussi quelques félins aux poils soyeux.
Dès que les yeux verts de la fillette croisèrent ceux, très bleus, d'une splendide chatte angora blanche, Angel fondit:
Je prends celle-là, dit-elle tout de go au vendeur en pointant l'animal.
Vous êtes sûre? tiqua l'homme d'un ton bougon. Elle est teigneuse! Elle n'est pas malade, non. Seulement, personne n'en a voulu depuis deux mois qu'elle est là tant elle a mauvais caractère. Elle griffe et mord qui l'approche.
Ouvrez la cage, nous verrons bien, soutint Angel qui ne quittait pas des yeux cette chatte adorable.
Le vendeur haussa les épaules:
Vous l'aurez voulu, soupira-t-il, désabusé en obtempérant.
L'animal cracha sa rage à l'approche de la main de l'homme qui débloqua le grillage. Poils hérissés, la bestiole miaula lamentablement sans quitter sa cage.
Viens... Alba, murmura Angel.
Magie? Miracle? La chatte se calma aussitôt et, d'un bond gracieux, atterrit dans les bras d'une Angel éperdue de bonheur. Un puissant ronron récompensa les flatteries dispensées par la fillette rayonnante.
Vous voyez, dit-elle au vendeur, nous sommes faites l'une pour l'autre. Je vous dois combien?
Angel s'acquitta de la somme réclamée puis, lestée d'une cage garnie, elle quitta la boutique. Vite, elle devait montrer sa nouvelle amie à sa mère. Elle fonça vers le magasin de potions tenu par Mrs Grisham.
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