A Sofia, capitale Bulgare [PV Jan]

Cordy avait un rendez vous. Un rendez vous ? Oui, oui, un rendez vous, avec un ami de son école, Jan Jensen de son petit nom. Ils se connaissaient depuis longtemps. En fait ils avaient liés amitié lors des problèmes de Cordy. Elle avait 14 ans à l'époque et elle était la risée de l'école à cause d'un garçon dont elle était amoureuse. Jan n'avait pas cru tout ce qui s'était dit et par son soutien s'était naturellement greffé aux autres amis déjà existant de Cordy. La vie de celle ci à Dumstrang semblait de toute façon avoir commencé à cette époque là, en effet c'est à cet âge que l'école avait remarqué son existence et qu'elle ne pouvait plus, mais si elle l'avait voulu, passer inaperçu. Elle était assez belle pour ne pas être vanné sur son physique, assez riche pour avoir des caprices et assez sûre d'elle pour relever la tête. On l'avait hué puis respecté mais son groupe d'amis était resté celui de ceux qui l'avaient soutenus. Peureuse quand il s'agissait d'être seule, elle ne refusait pas non plus la compagnie de ceux qui s'étaient moqués d'elles, mais elle ne leur accordait pas sa confiance. Bref, tout ça pour dire qu'elle avait un rendez vous bien plus important qu'un rendez vous galant puisque ça faisait près de trois semaines qu'elle n'avait pas vu Jan et qu'elle avait beaucoup de choses à lui raconter.

Plantée devant sa glace, elle cherchait la tenue idéale. Elle aimait être jolie donc cette sortie ne devait pas faire exception à la règle mais il ne fallait pas qu'elle soit trop "m'as tu vu" parce que Jan détestait ça. Il n'aimait pas les gens vaniteux hors, même si Cordy ne l'était pas dans le fond (il le savait bien), elle en avait quand même les apparences.

Elle venait d'essayer la dixième robe quand elle se laissa tomber sur son lit de désespoir.

*Qu'est ce que je vais mettre... pfff...*

Finalement comme l'heure passait elle pris un jean taille basse et un haut dos nu bleu et argent auquel elle assortit des chaussures argentés à talons aiguilles. Pas trop simple mais pas trop compliqué non plus ! Elle n'avait plus qu'à enfiler sa veste en Jean et sa besace bleu et elle serait prête. Sauf qu'en fait elle était déjà en retard !

- Aaaaaaaaaaaaaaaah ! Bon sang, il va me tuer !

Elle descendit les escaliers à toutes vitesses et hurla à sa bonne :

- Je rentre tard !

Et hop elle disparu pour réapparaître non loin du lieu de leur rendez vous à Sofia, la capitale, pile sur la grande place. Elle jeta un oeil pour voir si il était déjà arrivé et... il y était déjà.

- Et merde...

Murmura-t-elle pour elle même avant de s'avancer l'air de rien. Puis elle courut vers lui, lui sauta au cou et l'embrassa sur les deux joues (elle n'avait pas mis de rouge à lèvre, heureusement).

- Jaaan ! Je suis tellement contente de te voir !

Non, non, elle n'était pas du tout excessive, enfin... même si elle avait l'habitude d'avoir ce genre d'attitude avec ses amis proches.

Jan était sorti de ses chez grands-parents maternels vers les coups de 18h00 et avait dit qu'il rentrerait tard. Il avait un rendez-vous avec Cordélia, une jeune fille de son école avec qui il s'était lié d'amitié depuis quelques temps déjà. Quelques temps ? Bon d'accord, un bon bout de temps. A l'âge de quatorze ans à vrai dire. Alors que celle-ci avait des problèmes relationnels avec un certain garçon qui selon des personnes, avait profité d’elle, Jan l’avait soutenu et aider a affronté les moqueries incessantes des autres. Ayant était lui-même dans cette situation durant ses deux premières années à Durmstrang, il savait comment gérer ça et après maintes et maintes efforts, à réussi à redonner le sourire et la joie de vivre a Cordélia qui devint bien vite l’une des filles les plus populaires après cette épreuve. Cependant, contrairement à elle, le jeune homme préférait la solitude et ne comprenait pas son choix de rester avec les gens qui s’étaient pourtant moqué d’elle ouvertement. Non pas qu’il ne respecté pas ce choix ! Bien au contraire, Cordélia faisait ce qu’elle voulait de sa vie et cela arrangeait bien Jan mais bon…

Le danois avançait dans une rue principale de la capitale, Sofia. Il y avait beaucoup de monde, les rues étaient bondées et le temps était frais. Décidemment, la Bulgarie était un drôle de pays ! Chez lui, au Danemark, quand le temps était frais, on restait chez soi mais ici, c’était le monde à l’envers.

Jan, lui, avait donné rendez-vous à Cordélia sur la grande place de Sofia, nommé ainsi pour on ne sait quelles raisons. Il était habillé d’un jean délavé et d’un pull noir longue manche, assez classique pour sortir et surtout, passer inaperçu ! Le jeune homme avait abandonné son habituel uniforme strict pour mettre à l’aise Cordy car il savait bien que celle-ci n’aimait pas du tout ce genre d’accoutrement et encore moins pour sortir en ville. Mais il savait aussi que celle-ci aimait la coquetterie donc il s’était parfumé et avait enfilé ses plus belles chaussures.

Quelques instants plus tard, le jeune danois arriva enfin sur la place, après une bonne vingtaine de minute de marche durant lesquels il était passé devant plusieurs magasins de vêtements, un restaurant chic qui servait de toutes sortes de nourritures, allant des plats français aux plats bulgares tout en passant par l’italien. Il se dirigea vers le centre de la place et scruta un peu les alentours, cherchant Cordélia des yeux. Apparemment, elle était encore en retard, comme à son habitude, ce qui fit sourire le Jan. Depuis qu’il connaissait la jeune femme, il ne l’avait jamais vu arriver à temps lors d’un cours ou d’un rendez-vous : elle n’était absolument pas ponctuelle.

Une dizaine de minutes plus tard, Jan qui triturait sa bague releva la tête lorsqu’il entendit une voix l’appelé. Ayant tout de suite deviné de qui il s’agissait, il releva la tête, le sourire accroché aux lèvres tandis que celle-ci lui sauta au cou et l’embrassa sur les deux joues. Ce rituel, il y avait droit tout le temps et appréciait d’ailleurs cela. Lorsqu’elle relâcha enfin son étreinte du jeune homme, il dit :

« Bonsoir Cordélia ! Comment vas-tu ? »

Une fois détachée de son ami, Cordy lui fit un sourire éblouissant qu'elle réservait uniquement à ses amis proches. En fait si elle pouvait elle ne les lâcherait jamais d'une seule semelle tellement elle avait peur qu'ils la laisse seule. Elle apprécia la tenue de son ami avec un petit air taquin, son regard passa de son visage aux vêtements (ouf, tenue de ville !) et ensuite aux chaussures. Yeah, elles étaient bien ! Elle releva les yeux et eu un petit rire tout fou, elle était tellement contente d'être avec son vieil ami.

- Tu as fait des gros efforts dis moi ^^ et sinon je vais bien, merci, et toi ? Tu as repoussé combien de filles depuis la fin de l'année scolaire ?

Jan n'était pas un tombeur, en fait c'était plutôt le contraire, il était assez difficile. Mais ça arrangeait Cordy puisqu'elle avait envie de garder son meilleur ami pour elle toute seule, elle savait qu'elle creverait de jalousie le jour où il aurait une copine. Elle ne savait pas trop si Jan était au courant puisque pour le moment la situation ne s'était jamais posé. Beauté glacée elle faisait fuire les filles timides et douces qui pourraient éventuellement charmé Jan, donc, pour le moment, aucun problème. Cordélia n'était de toute façon pas suffisament capable de concentration pour qu'un jour quelconque elle réflechisse vraiment à ce qui se passerait quand le jour de se séparer de Jan arrive. Depuis l'histoire avec "ce" garçon elle ne voulait plus de relations sérieuses. Elle enchaînait les flirts sans lendemain juste pour prouver qu'on pouvait l'aimer. Quand un type venait lui demander de sortir avec lui et qu'elle répondait non, l'expression courante était "L'amazone a encore frappée". Personne ne s'en souciait parmi ses amis parce qu'ils la savaient traumatisée par cette histoire et ils se disaient tous plus ou moins que ça lui passerait un jour ou l'autre. "L'amour tue" était sa devise mais en revanche elle mettait ses amis au premier plan de sa vie.

Un sourire toujours accroché aux lèvres, elle prit la main de Jan, charmeuse, et lui demanda presque comme une supplication.

- On peut aller manger quelque chose là bas ?

Son autre main désignant... une patîsserie avec terasse. Ah, oui, vous ne le savez peut être pas mais la jeune fille adorait le sucre, elle était toujours en train de manger bonbons et gâteaux. Seul une pratique de plusieurs sports et un métabolysme adequate faisait qu'elle ne prenait pas de poid. Ses amies fille lui enviait d'ailleurs cette capacité à manger autant sans grossir.

L'attrait de la patîsserie était donc plus fort qu'elle et elle comptait bien y entraîner Jan, qui de toute façon était habitué, jusqu'à ce paradis du sucre.

- Je te jure sur ma nouvelle paire de chaussure que j'ai pas encore manger un seul gâteau aujourd'hui !

Ba oui, ses amis les plus raisonnables essayaient tant bien que mal de diminuer sa dose de sucre quotidienne par peur qu'elle finisse par se rendre malade. Ce serait dommage qu'elle se dégoûte ou s'empêche elle même de réaliser son futur rêve de devenir patîssière. Rêve bien modeste pour une fille de son genre mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Cordélia était bien plus proche du caractère du personnage homonyme de Shakespeare que ce qu'on pourrait penser au premier abord. Elle était douce, gentille, innocente mais elle se cachait sous des apparences de fashion victime et de leadeuse.

Pour faire flancher Jan elle se tenait ridiculement droite devant lui, à moitié écroulée de rire et la main droite levée pour certifier son serment.

- Alors, qu'est ce que tu en dis ?

Elle lui fit un clin d'oeil, elle se doutait qu'il plierait mais sait on jamais, il voudrait peut être l'emmener dans un café le sadique ! XD

Cordélia adressa un sourire éblouissant à Jan après l'avoir lâché. Elle était radieuse, peut-être était ce du au fait qu'elle venait de revoir son ami depuis plus de trois semaines. Sûrement même ! Et alors que Cordy, de son surnom, et le contempla de haut en bas, un sourire taquin se dessinant petit à petit sur son visage. Enfin, elle releva les yeux vers lui et eu un petit rire qui fit sourire une nouvelle fois Jan. Cordélia dégageait cette joie de vivre que l'on aimait sentir et ne serait ce que pour cela, le jeune danois l’aimait beaucoup ! Mais bien sur, il y avait plusieurs autres raisons qui font que l'amitié entre Jan et Cordy est très forte !

Quelques instants plus tard, Cordélia prit la parole et complimenta Jan pour ses efforts et lui demanda combien il avait rejeté de filles depuis la fin de l'année. Pas du tout surpris mais plutôt amusé par la question de sa chère amie, Jan fit semblant de faire le décompte. En fait, Jan n’était pas un tombeur. Bien qu’il soit beau et très charmant, il était très difficile du côté cœur et n’aimait pas avoir à choisir entre plusieurs filles et préférait n’en choisir aucune, ce qui lui facilitait la tâche. De toute façon, Cordélia était là. Elle empêchait toutes les filles d’approcher Jan et cela, il s’en était douté depuis longtemps. Quelques instants plus tard, le danois finit par répondre tout en souriant :

« Si mes souvenirs sont bons ma chère Cordy, au moins une bonne vingtaine ! A vrai dire, je n’étais pas vraiment intéressé… De toute façon, tu me suffis amplement, toi et tes bêtises que j'ai toujours à rattrapé... J’ai besoin de personne d’autre dans ma vie ! » Jan lui caressa la joue tendrement et continua en souriant. « Sinon je vais bien, et toi ? Pas trop froid j’espère ? »

Jan avait posé cette dernière question, car en effet, il faisait de plus en plus froid. Un vent sec, glacial soufflait sur la capitale Bulgare et bien que le jeune homme venait d’un pays où à l’origine il faisait très froid, Jan n’arrivait pas à se faire à ce climat en soirée.

Cependant, à peine eut il le temps de se retourner vers Cordélia pour écouté sa réponse que celle-ci le saisit par la main et lui fit le coup de je-te-charme-tu-me-suis qui marchait à tous les coups. Souriant à sa proposition, Jan se souvint alors que Cordélia était accro au sucre et hésita à la suivre et l’entraîner en même temps en ces lieux. Pourtant, elle n’était pas grosse du tout ! Loin de là ! Cordy était même la fille que Jan trouvait la plus belle, mais cela, il le gardait pour lui, ne voulant absolument détruire son amitié avec elle pour de simples mots. Mais alors que la jeune homme allait refusé l’offre de Cordélia et l’invité plutôt dans un restau chic du centre-ville, celle-ci lui jura sur sa nouvelle paire de chaussure –chose qu’elle ne faisait jamais par principe- et réussi à convaincre Jan, même en se tenant dans une position des plus ridicules.

« Allez viens, je te suis et c’est moi qui invite cette fois-ci ! » Avant de partir, il ajouta en souriant. « Et pour toute la soirée ! » Il ne connaissait que trop bien Cordy pour savoir que celle-ci aurait insisté pour tout payer.

Après qu’elle lui ait fait un clin d’œil, Jan attrapa alors Cordélia par la main et la tira avec lui vers la pâtisserie qui offrait à leurs yeux plusieurs confiseries que bien sur, Jan allait se retenir de manger. Il aimait beaucoup ce genre de nourriture mais n’avait pas le métabolisme de Cordélia. Dès qu’il mangeait, c’était apparent !

Avançant alors vers la pâtisserie, les deux jeunes amies s’amusaient tout en se racontant leurs dernières aventures passées…

Cordélia apprécia la réponse de Jan lorsqu’il lui dit qu’elle suffisait, quoi de plus flatteur que de s’entendre dire que la relation « parfaite » à ses yeux ne convenait pas qu’à elle ? De plus ça rassurait sa tendance un rien possessive qu’elle pensait inconnu de son ami.

- Ah, tu m’as battu, moi j’ai juste eu une demande tendancieuse d’une équipe de foot, mais bon je crois que ça aurait été dangereux de les éconduire franchement alors j’ai fait celle qui ne parlait pas la même langue qu’eux. Je leur ai parlé Polonais et ils ont laissés tombé.

Vint ensuite la question du temps.

- Hum, c’est vrai qu’il fait frais mais je préfère suivre le principe qui dit qu’il faut souffrir pour être belle.

Elle fit un clin d’œil à son ami puis ils entamèrent le trajet vers la pâtisserie, Jan lui dit qu’elle ne devrait rien payer. Cordélia trouva ça vraiment bizarre, en règle général elle refusait qu’un garçon paye pour elle, parce qu’elle avait l’impression qu’après elle leur devrait quelque chose et elle n’aimait pas se sentir acculée… Mais là, il s’agissait de l’un de ses meilleurs amis, et pas n’importe lequel, c’était Jan, elle savait qu’il ne ferait jamais rien qui la blesserait alors elle se contenta d’acquiescer bien sagement et de le suivre en sautillant. En fait elle avait un physique de top model mais une mentalité encore très enfantine. Le pire c’est qu’elle en jouait, elle aimait faire rire ou sourire, elle aimait être la petite chouchoutte qu’on protégeait et si sa popularité était basé sur son compte en banque et son physique elle se faisait de vrais amis parce qu’elle était beaucoup plus naturelle qu’il n’y paraissait. D’ailleurs elle était tout à fait innocente, bien souvent elle ne voyait pas du tout de quoi on lui parlait dés qu’il s’agissait de relation garçon/fille, elle ne voyait même jamais qu’elle avait des soupirants avant qu’ils se déclarent. De fait Nathan soupirait depuis un moment auprès d’elle sans même venir lui parler et elle n’y voyait rien, elle se demandait même vaguement si il la trouvait ennuyeuse pour la fuir à ce point. Ça valait mieux pour lui puisque si il se déclarait il serait sûrement éconduit, elle avait bien trop peur des garçons pour les accepter comme petit ami à long terme. Le mieux qu’elle pouvait offrir c’était son amitié et ça, elle en était persuadé, tellement persuadé même qu’une de ses amie à Dumstrang lui avait dit qu’elle ne savait pas faire la différence entre l’amour et l’amitié et que ça lui jouerait des tours. Cette mie s’appelait Julia, elle n’irait pas à Poudlard à la rentrée. Cordy en était très peinée car elle aimait beaucoup Julie qui était son amie depuis la première année, mais celle ci n’avait aucune envie de les suivre dans un autre pays. Elle était Bulgare de naissance et ne souhaitait pas partir à l’aventure.

Arrivé devant la pâtisserie Cordy regarda avec les yeux qui pétillent les gâteaux et en choisis un avec plein de fruits dessus et de la crème fouettée débordante partout. Si son savoir vivre ne l’avait pas retenu elle en aurait tapé des mains pour exprimer sa joie. Elle allait manger des sucreries avec Jan (enfin, Jan ne semblait pas vraiment vouloir manger mais ça importait peu à Cordy, elle avait l’habitude de se goinfrer en solo) et elle avait encore plein de choses à dire à son ami, tant de choses à lui raconter, oui, il allait vraiment falloir qu’elle s’y mette.

Son gâteau et un café commandé ils allèrent dans un coin, sur une des rares tables proposée. On leur amena leur commande et la belle commença à entamer le sujet qui lui tenait à cœur.

- Tu sais… Julia ne va pas venir à Poudlard cette année, ça me rend un peu triste car moi j’y suis déjà inscrite et avec mes résultats d’examen j’ai reçu ma confirmation d’admission….

Elle tournait un peu autour du pot mais c’était plus fort qu’elle. Elle commença son gâteau de bon appétit, profitant de sa dégustation pour ne pas montrer que la question à venir l’embêtait furieusement.

- Et en fait… je me demandais si toi tu venais.

Wah, c’était dit, en fait elle savait qu’il avait posé sa candidature mais elle ne savait pas si il avait été pris et ça la perturbait fortement. Aller à Poudlard avec seulement Clémence, ça se serait le cauchemar. Non que Cordy n’appréciait pas à sa juste valeur la présence de Clémence mais elles n’étaient pas à proprement parler les meilleurs amies du monde. Si aucun de ses proches ne venaient elle allait se sentir terriblement seule et ce sentiment c’était celui qu’elle redoutait le plus au monde… Quand elle y pensait elle se revoyait il y a quelques années de ça…

« Eh regardez c’est Cordélia Warldof, vous savez ce que… »

Non, laissez moi, je ne veux plus vous entendre… Je vous en supplie taisez vous… Arrêtez… Ne parlez plus…

« Il paraît qu’elle a… et… »

Pourquoi le croire lui ? N’avez vous aucune confiance en moi ? Ma parole a donc si peu de valeur ? Pourquoi personne ne m’écoute ? Ecoutez moi ! ! ! !

« Cordélia, ne t’en fait pas, tu n’es pas seule. »

Julia…

Cordélia enfourna une nouvelle bouchée de gâteau, elle s’était replongée le temps de quelques secondes dans ses souvenirs mais pas suffisamment pour que ça puisse sembler inquiétant. Elle adressa un sourire à Jan, pas un sourire lumineux mais plutôt un sourire d’excuse pour ce qu’elle allait dire. Sa voix se fit plus faible et c’était presque un murmure.

- Je ne me sens pas encore capable de me détacher de vous tous pour courir à l’aventure.

Elle n’était pas capable de lutter seule, elle le savait depuis ce jour où Julia lui avait tendu la main et lui avait dit avec un sourire qu’elle n’était pas seule. Après elle, juste derrière, il y avait eu Jan et ensuite de plus en plus de monde.

La rumeur… Elle peut détruire quelqu’un car elle fonctionne sur la force du nombre, seule contre tous personne ne peut relever la tête et dire « je m’en fiche », celui qui l’affirme n’a jamais vécu ce type de situation. Lorsqu’on est acculé, même quelqu’un de courageux courbe la tête et longe les murs. La beauté, la richesse, tout ça ne suffisait pas. Il fallait avoir l’approbation du plus grand nombre pour être capable de devenir quelqu’un.

Finalement, elle l’avait obtenu, cette approbation, mais si même Jan ne venait pas, elle n’irait pas non plus. Elle laisserait « sa part » comme elle disait, à Clémence. Elle ne pouvait pas faire autrement. Elle ne savait pas encore avancer toute seule, elle avait des projets mais jamais en solo. Elle n’était qu’une petite fille fragile, au fond…

Pour cacher son désarroi elle prit une cuillère de gâteau avec un sourire qui n’était pas forcé, mais pas encore tout à fait aussi brillant que ce à quoi Jan pouvait s’attendre, et elle tendit la dites cuillère vers son ami. D’une voix mielleuse et pleine de charme elle demanda à son ami :

- Goûtes moi ça, tu vas voir, c’est délicieux.

Et elle se leva un peu pour que le geste soit plus simple. Sa méthode contre les idées noires : changer de sujet. Et ça marchait puisqu’en voyant la tête de Jan son sourire s’élargit.

- Allez, c’est juste une cuillère.

Et elle eut un rire, combien de fois forçait elle ses amis à goûter un peu de ce qu’elle trouvait bon ? Houla… ça ne se comptait même plus !

Jan écouta Cordélia parler avec amusement. Une équipe de foot ? Dites donc, c’était flatteur d’avoir une amie qui séduisait autant de monde. Mais Jan n’était pas du tout jaloux ou possessif, bien au contraire, il désirait tant que Cordélia commence de nouveau à avoir des relations sérieuses avec des garçons. Cela l’aiderait beaucoup mieux pour son intégration social… Bah oui, il ne suffisait pas d’avoir des amis pour être socialement au bon niveau. Oui mais bon, vous me direz qu’elle est riche et belle ce qui l’aide beaucoup mais un petit plus ne ferait pas de mal. Si ?...

Tout en avançant vers la pâtisserie, Cordélia n’arrêtait pas de sautiller un peu partout, ce qui en temps normal, agaçait Jan. Mais c’était quand même sa meilleure amie, il n’allait pas lui reprocher d’être très active. Quoique pourquoi pas ? Esquissant un léger sourire pour lui-même, le danois continua le trajet en compagnie de son amie, ne parlant guère. Il se remémorer une superbe symphonie de Mozart qu’il avait un jour entendu avec son grand-père, dans un grand bal masqué organisé par la reine d’Angleterre… Malheureusement, ce temps-ci semblait lointain… Très lointain. En effet, cela faisait déjà presque un an que son grand-père était mort, dans des circonstances douteuses. Jan n’avait pas cherché à savoir et accepta avec honneur la bague que son grand-père lui avait légué. En fait, pour le danois, il n’était pas seulement un grand-père. Il était aussi un meilleur ami, un mentor, un père, un frère, et tout ce qu’une personne aurait pu rêver d’avoir… Jan avait tant espéré qu’il vive pour le voir réussir mais le destin en décida autrement. Il lui prit tout ce qui comptait dans sa vie… Comble de l’histoire, ils avaient le même prénom : Jan. Le grand-père n’avait, en effet, pas voulu que son petit fils soit nommé Jan II ou tout autre débilité de ce genre… Ce dont il lui était très reconnaissait !

Mais le temps de penser à son grand-père était passé… Il était mort mais avait laissé derrière lui un grand patrimoine culturel. Patrimoine qui portait à présent le même nom que lui : Jan. Et oui, il en a fait des choses avant de mourir. Il a réussi a faire de Jan ce que lui-même était, un homme de culture. La lecture, la musique, l’équitation, tout cela des passe-temps dont ne se lasse toujours pas Jan, bien qu’un peu démoder. Cordélia, elle, n’appréciait pas vraiment cela –sauf l’équitation- ce qui le vexait un peu. Mais, comme à son habitude, le jeune danois ne laissait rien paraître, quitte à en souffrir en silence… C’était ce qu’il faisait la plupart du temps. D’ailleurs, jusqu’à ce stade de son existence, Jan n’avait jamais versé une seule larme.

Quelques instants plus tard, Jan fut sortit de ses songes par la voix surexcitée de son ami qui regardait la vitrine de la pâtisserie avec avidité. Elle finit par en choisir un qui avait l’air très appétissant mais surtout, extrêmement gras. Certes, il y avait des fruits dessus mais aussi beaucoup de crème. Des fois, Jan se demander pourquoi il se privait tant… De toute manière, il n’avait déjà pas un corps de rêve et il n’était pas vraiment le modèle de beauté. Enfin, les filles semblaient plus attiré par d’autres garçons que par lui. Cela l’arrangeait bien sûr mais quelque part, au fond, c’était un peu vexant de savoir qu’on était laid à en faire fuir les filles…

Après avoir commandé un café et un gâteau pour Cordélia, les deux jeunes gens se dirigèrent vers une table vide où ils prirent place. Il n’y avait pas beaucoup de monde mais tout de même, l’ambiance semblait chaleureuse. Enfin, ce devait sûrement être grâce au chauffage… Jan prit donc place sur une chaise, et croisa les bras, tout en regardant sa coquette amie. D’ailleurs celle-ci prit la parole quelques secondes plus tard pour lui parler d’un sujet plutôt délicat pour l’instant : le Tournoi des trois sorciers. Cet évènement semblait vraiment occupé les esprits de tout le monde, sauf le sien. Cordélia lui apprit donc qu’elle avait été reçue ce qui fit sourire faiblement Jan. Il s’attendait déjà à la prochaine question de Cordélia mais ne laissa rien paraître… Le jeune homme écouta alors attentivement son amie, et ne répondit pas lorsqu’elle lui demande si elle venait. En effet, lui-même était encore hésitant à partir bien qu’il le pouvait… Il réfléchit alors un instant puis entendit Cordélia lui murmurer qu’elle ne pouvait toujours pas se débrouiller sans eux, sans ses amis ! Jan soupira alors, réfléchissant de plus en plus intensément… Que devait-il faire ? Partir et voyager avec Cordélia ? Cependant il n’y aurait pas que des personnes de choix lors de ce voyage et il craignait bien sûr de retourner toute la colère qu’il avait en lui envers quelqu’un d’autre… D’un air absent, il goûta à la cuillère que lui tendit Cordélia puis prit un air sérieux. Pour ne pas la blesser, le danois avait décidé de dire oui bien que pour l’instant, il n’était pas vraiment ‘chaud’ pour ça.

« Oui, j’y vais, t’inquiètes pas ! Je te laisserais tomber pour rien au monde… » Il lui accorda un faible sourire puis reprit. « Et puis ça va être une belle expérience. » En disant cela, Jan avait plus essayé de se rassurer que tout autre chose…

[désolé, mon poste est un peu partit en live, mais je voulais montrer une facette différente de Cordy ^^"]

La belle brune se sentit soulagée quand Jan lui dit qu’il viendrait en Angleterre avec elle, mais instinctivement elle sentais que c’était un « oui, mais » alors elle nuança la chose en précisant la raison de sa demande.

- Si tu m’avais dit que non, j’aurais cédé ma place à quelqu’un en liste d’attente. Je sais bien qu’il n’y aura pas que des personnes désagréables là bas… parce que j’ai croisé Nathan et lui il y va. M’enfin… Tu vois, je sais que tu aimes beaucoup Clémence et je l’apprécie aussi mais je me vois pas passé tout mon temps avec elle, elle est trop… trop.

Puis elle précisa quand même le « pourquoi » elle ne se sentait pas d’aller à Poudlard seule.

- Je sais qu’il ne sera pas à Poudlard mais être dans le même pays que « ce type » toute seule ça me file des cauchemar. Il travaille à Pré-au-lard. C’est juste à côté de Poudlard mais je pense que je n’irais pas m’y promener.

Cordélia avait été sincèrement amoureuse de ce garçon mais vraiment maintenant rien que de penser à lui elle en devenait malade. Julia se faisait beaucoup de soucis à ce sujet d’ailleurs. La brunette allait recommencer à parler en changeant de sujet (elle pensait parler de sa dernière lecture qu’elle avait mis deux semaines complète à lire, vraiment, elle n’était pas douée quand il s’agissait de se concentrer…), seulement un garçon qui devait à peu près avoir le même âge que Cordélia et Jan vint les voir, ou plutôt il vint voir Cordy.

Gars : Salut ma jolie. Tu es…

Réponse du tac au tac.

- Pas du tout intéressée.

Non que le garçon en question soit moche, en fait il était même plutôt pas mal mais c’était un moldu et là elle était occupée donc elle n’avait pas le temps de flirter. En plus elle détestait qu’on l’appelle « ma jolie » parce qu’elle considérait qu’elle était bien plus qu’une « jolie fille ».

Gars : Eh prend pas la mouche, je voulais juste te proposer de boire un verre quand ton ami sera parti.

Cordélia regarda Jan d’un air désespéré mais en même temps ce n’était à lui de l’aider à régler ses problèmes, et puis elle était habituée.

- Désolé, j’aime beaucoup mon « ami » et je pensais partir en même temps que lui.

Elle espéra qu’il comprenne l’allusion.

Gars : Allez chérie, juste un verre.

Apparemment pas. Rien de mieux pour faire voir Cordy rouge. Elle s’excusa d’un regard auprès de Jan, se leva s’approcha de son ami pour l’embrasser sensuellement sur la joue (en espérant qu’il pose pas de question) et attira le gêneur plus loin.

- Bon écoute moi gars, là je drague tu vois donc dégage.
Gars : Tu n’avais pas l’air de draguer.

Il tenta de poser les mains là où il ne fallait pas, Cordy le repoussa et bien décidé à lui foutre la honte elle dit tout fort.

- Navré, je suis bien trop belle, riche et intelligente pour toi. Quand à mon « ami » tu ne lui arrive pas à la cheville donc si tu ne veux pas que je fasse venir quelqu’un pour te faire partir fais le de toi même.

Elle était cinglante et froide, ses yeux lançaient des éclairs. Elle jaugeait le type de toute sa hauteur et en cet instant on comprenait pourquoi à Durmstrang on la surnommait l’amazone. Le type gromella des insultes que Cordélia n’écouta même pas et il se tira un peu honteux. Cordélia fit ses excuses pour le dérangement à la patronne et retourna s’asseoir.

- Excuse moi, j’ai voulu lui faire croire que je te draguais pour qu’il parte de lui même mais il était trop stupide pour comprendre mes allusions… tu te rend compte ? Il a essayé de… ah beurk.

Elle reprit une bouchée de gâteau pour faire passer son dégoût. Vraiment, voilà pourquoi elle ne voulait plus sortir avec un garçon. Ils étaient tous des cochons, enfin à part Jan et quelques autres comme Nathan.

Jan, après avoir répondu à Cordélia, la regarda manger. Elle semblait inquiète et l’Angleterre était pour elle terre de danger puisque ‘lui’ s’y trouvait aussi. Selon les dires de Cordélia, il travaillait à Pré-au-Lard… Intéressant ! Dire que le danois voulait faire un tour avec Cordélia là bas, c’était raté ! En gros la situation se résumerait à Poudlard… et le tournoi des trois sorciers. Pour tout avouer, Jan n’avait même pas l’intention de poser sa candidature… Gloire, argent, reconnaissance… Tout ça, Jan n’en avait pas besoin. Il vivait suffisamment bien comme il était, pourquoi en rajoutais ? Par contre le danois voyait bien Krum ou Nathan comme champion, peut-être aussi Derrek… Tout compte fait, non, pas lui ! Il ne s’intéressait qu’aux filles ce type et lui demander de faire un effort pour un tournoi aussi puéril à ses yeux serait un sacrilège.

¤ Je me demande comment on peut être aussi superficiel… Ce garçon est vraiment bizarre. Quoi qu’il en soit j’espère qu’il ne me cherchera pas durant ce voyage, je n’aime pas avoir ce genre d’ennuis avec lui. ¤

Songeant à son prochain voyage, la voix de Cordélia retentit et l’obligea à revenir sur terre. Si Jan n’était pas parti, elle aussi. Cordélia évoqua comme raison pour cela le fait qu’elle ne se voyait pas passer une année entière avec Clémence et surtout parce qu’il s’y trouvait. Essayant alors de répondre quelque chose de convenable, un jeune homme, qui devait avoir l’âge de Jan et Cordélia vint vers eux et commença à draguer l’américaine. Cordy lui répondit alors au tac au tac qu’elle n’était pas intéressée et le danois la laissa faire. Il voulait voir jusqu’où elle pouvait aller et surtout comment elle faisait. Au pire des cas, si cela tournait mal, il interviendrait ! Observant alors le spectacle, il fut étonné de voir Cordélia se lever pour venir déposer un baiser sensuel sur la joue du jeune Jensen. Celui-ci rougit alors légèrement mais trop peu pour qu’on puisse le remarquer. Il regarda alors Cordélia, qui entraîna l’autre garçon vers un autre côté. Tout semblait se déroulé normalement jusqu’à ce que celui-ci essaye de mettre ses mains où il ne fallait pas. Jan se leva alors à moitié de sa chaise mais à peine eut-il le temps d’esquisser un geste que Cordy remettait le jeune homme à sa place. Celui-ci quitta alors le magasin en grommelant tandis que la jeune américaine s’excusait auprès de la patronne pour le vacarme qu’ils avaient causé.

« Hmm, tu te débrouilles plutôt bien ! » Dit Jan en souriant lorsque Cordélia revint s’asseoir. « Je n’aurais pas mieux fait ! » Puis elle lui expliqua pourquoi elle l’avait embrassé sur la joue et sa bonne humeur s’envola, comme elle était venue. Bien sûr, il s’en était douté mais il avait cru pourvoir espérer. « Hum… Oui, je comprends, ce n’est pas grave. » Ajouta le danois en souriant faiblement. Il l’observa un instant puis détourna son regard pour regarder sa montre. « Il se fait tard, je crois qu’on devrait y aller. Je te raccompagne puis je rentrerais chez moi ! » Annonça t’il avant de se lever. Celui-ci paya l’addition puis ils sortirent de la pâtisserie tranquillement…

Cordélia ouvrit grand ses mirettes quand Jan lui annonça que c'était l'heure de partir, elle n'en avait aucune envie et était à la limite prête à faire un caprice, mais elle n'en fit rien. Pourquoi ? Parce qu'elle ne comprennait pas toujours son meilleur ami, il pouvait changer d'idée en l'espace de deux secondes et elle avait peur de la fâcher ou de le blesser en ne suivant pas son idée. Elle le suivit donc mais quand ils furent arriver en transplanant devant sa maison en pologne ses jolies yeux verts se remplirent de larmes.

- J'aime pas quand on se sépare, oublis pas de m'écrire.

Elle se serra contre lui, l'embrassa sur la joue et pour qu'il ne voit les larmes qui montaient finirent par couler elle rentra précipitement et lui lança à travers la porte.

- Je t'adore Jan !

Puis elle entendit le "pouf" qui annonçait que Jan était parti et elle se laissa tomber le long de la porte d'entrée de sa maison trop grande et trop vide. Elle était contente d'avoir pu passer quelques heures avec son meilleur ami mais elle doutait de pouvoir le revoir d'ici la rentrée... Il irait sûrement à la coupe du monde et il s'amuserait avec d'autres, peut être même avec Clémence. Elle, elle ne pourrait pas y aller car ça tombait la semaine où elle serait avec son père et comme elle ne le voyait qu'une fois par an il avait la priorité, même sur Jan. Mélancolique elle prit son téléphone portable (Cordélia vit comme une moldue car son père travaille avec eux) et elle tapa le numéro de Julia. La bulgare répondit au bout de deux sonneries.

Julia : Cordy ? qu'est ce qu'il y a ?
- Excuse, tu dois rentrer tout juste du boulot mais je me sentais un peu patraque alors...
Julia : Qu'est ce qui s'est passé ? Un problème ?
- Non, non, j'ai vu Jan à l'instant, c'était super mais là qu'il est partit je me sens un peu triste.
Julia : Je vois... Je suis désolé qu'on puisse pas se voir en ce moment mais...
- Oui, oui, je sais t'inquiète pas.

Entendre la voix de sa mailleure amie réconfortait la petite sorcière.

Julia : Tu sais, tu es un peu bizarre parfois, enfin... là je dois aller faire le souper mais tu devrais arrêter de coller ce pauvre Jan.
- Je ne le colle pas !
Julia : Oui, oui, enfin de toute façon il se laisse faire. On se laisse tous faire. Bon je te laisse ma belle, on en reparle plus tard. Bise
- Bye Julia...

Cordy regarda un long moment son téléphone avec un air perplexe, elle ne comprennait pas du tout ce que Julia voulait sous entendre...

*Bof tant pis*

Et les vacances continuèrent mais c'est une autre histoire...

[Fini ^^]