Sud de la France, avant le départ de Beauxbâtons [Libre]

Florentine avait eu bien du mal à boucler sa valise. Non pas parce qu'elle s'était encombrée d'un attirail superflu, mais parce que sa soeur Eugénie, élève en cinquième année, n'avait cessé de lui tourner autour en l'assomant de questions tour à tour jalouses et anxieuses ("Et pourquoi uniquement les élèves âgés de 17 ans ?" "Et pourquoi nous, on ne peut pas venir pour vous soutenir ?" "Et tu m'écriras très souvent, hein ? Pour me raconter !").

Finalement, quand la jeune fille était parvenue à boucler ses bagages, il était largement temps pour elle de rejoindre le point de rendez-vous. Elle avait donc laissé une Eugénie dépitée derrière elle pour se diriger, un brin agacée, vers le point de transplanage : elle détestait d'avance l'idée d'être en retard tout comme elle détestait l'idée de savoir sa soeur frustrée. Pour un peu, elle en regrettait presque de ne pas avoir que seize ans : elle serait restée tranquillement avec sa soeur, à se demander comment se déroulaient les épreuves pour leur aîné sélectionné.

Florentine n'en accéléra pas moins vaillamment le pas : avoir la chance de partir un an à l'étrange, tournoi ou non, était une opportunité à saisir. Xénophile dans l'âme, Florentine ne pouvait qu'éprouver un pincement extatique au coeur en s'imaginant en Angleterre. Certes, ce n'était pas comme si elle partait à l'autre bout du monde, mais les moeurs et coutumes anglaises restaient tout de même très éloignées, dans certains domaines, des traditions françaises.

Pour bien préparer son immersion dans la culture d'Outre-Manche, Florentine s'était plongée dans tout un tas de manuels traitant du sujet. Sans oublier de passer par la case "grammaire" : Madame Maxime avait été très claire sur le sujet, il n'y aurait pas de potion de Babel mise à disposition des nouveaux venus, à eux de se dépatouiller comme ils le pouvaient avec la langue.

Florentine secoua la tête avec force pour en chasser ses pensées : son permis de transplaner était trop frais pour qu'elle puisse en faire usage sans se remémorer au préalable les trois "D" et sans les appliquer à la lettre (warfwarf).
Elle fronça les sourcils, pinça les lèvres, respira un grand coup et transplana.

Dans un bruit similaire à celui du claquement de fouet, sa valise et elle se retrouvèrent impeccablement droites sur le pavé de la cour.
Machinalement, Florentine consulta sa montre avant de saisir sa valise d'une main ferme : bon, elle était à l'heure.
D'un pas déterminé, la jeune fille - qui avait gardé son uniforme sur elle, après tout, elle voyageait avec Beauxbâtons, non ? - pénétra dans la brasserie.

Il lui fallut un peu de temps avant de repérer Simon : elle était persuadée que tout un groupe d'élèves plus ponctuels qu'elle serait déjà présents et ne s'attendait donc pas à trouver un seul et unique individu.
Ce qui ne l'empêcha pas de sourire largement avant de se diriger d'un pas pressé nettement moins guindé vers le comptoir : Simon était, et de loin, le meilleur ami qu'elle ait à Beauxbâtons et elle était enchantée d'attendre les autres en sa compagnie, plutôt qu'en celle d'Helena, par exemple, avec laquelle elle n'avait pas beaucoup d'affinitée.

- Bonjour, tu vas bien ? demanda-t-elle joyeusement, une fois arrivée à la hauteur de Simon.

Elle posa avec précaution sa valise à ses pieds et ôta le chapeau de l'uniforme avant de reprendre :

- Tu as réussi à tout mettre dans ta valise ?

Ce qui était une façon délicate de lui demander si il n'avait rien oublié.

Maximilien avait fait des recherches sur le sujet du Tournoi des Trois sorciers et rien qu’à le lire, il en avait eut des frissons, car non seulement ce Tournoi pouvait être dangereux mais aussi mortel. Max avait bien envie de retourner chez lui au lieu d’aller voir et prier pour ne pas être choisi lorsque le juge impartiale aura son nom dans la paume de sa main. Maximilien n’était jamais inquiet pour quoi que ce soit même lors de ses examens, il était toujours d’un calme olympien, seulement, le jeune homme n’avait jamais risqué sa vie…

*Bon après tout…, vu le métier que je veux faire plus tard, il serait peut-être temps que je me face à l’idée que je pourrais mourir demain*, pensa-t-il en avançant doucement vers la brasserie que les élèves avait choisi. *Je trouve ça tellement stupide, en plus, il fait si chaud, c’est le mois d’octobre et on se croirait en août, je me demande si c’est comme ça en Angleterre*, pensa-t-il en levant les yeux vers le ciel.

En plus le jeune homme ne connaissait presque personne sauf Florentine, mais il ne la connaissait que superficiellement pas en profondeur, malgré qu’il aurait aimé, vu qu’ils avaient la même passion pour la littérature. Il l’avait d’ailleurs croisée une fois ou deux à la bibliothèque durant le mois de Septembre et avait eut un bonjour et un au revoir à chaque fois, mais guère plus. Simon et lui ne se connaissait pas plus non plus, le jeune homme voulait toujours savoir des choses sur les devoirs à faire et lui posait souvent des questions à ce sujet car Max était un élève consciencieux et très travailleur. Beaucoup d’élèves d’ailleurs recherchaient son amitié rien que pour cela ce qui l’énervait au plus haut point. Enfin, je ne vais pas vous faire la liste de ses amis même si il y en a peu, Max rentra dans la brasserie et c’était décidé pour une table à l’écart de toute population quand il entendit la voix insupportable de Miss Maelys.

*Elle a fait une des voix des souris dans Cendrillon c’est pas possible autrement*, se dit-il en se retournant vers elle qui venait d’insulter Florentine.

- Tu sais bien sûr que lorsque le Titanic a coulé il y a eut entre 1 491 et 1 513 passagers qui ont péri ? Tu dois aussi savoir qu’on accepté même les basses classes sur ce paquebot de luxe n’est ce pas ? lui demanda-t-il en s’approchant d’elle de plus en plus. Et bien, je suis sûr que si tu fais une recherche généalogique tu trouvas un de tes arrières grands parents qui en faisaient partie ! Alors au lieu de dire des sottises, tournes ta langue sept fois dans ta bouche ça nous fera des vacances ! dit-il avant de se diriger vers une place libre et de poser sa malle et la cage de duchesse son aigle royal qui était recouvert d’un drap de soie bleu clair.

Les couleurs de Beaubâtons, ainsi que les armoiries était brodée sur le tissu, c’était sa mère qui lui avait acheté lorsqu’il était rentré dans le club de fauconnerie de l’école. Il ouvrit sa malle qui était impeccablement bien rangée et y prit un livre afin de lire un peu avant que quelqu’un ne vienne l’interrompre bien évidement.

Florentine avait souri avec amusement quand Simon s'était mis en tête de pratiquer le franglais (ou l'ançais, c'est comment on veut). Visiblement, le jeune homme était plus que surexcité à l'idée de partir. Ce qu'elle ne pouvait que comprendre : quitter Beauxbâtons pour participer - au moins en tant que spectateurs - à la renaissance du tournoi des trois sorciers, ce n'était pas une chance donnée à tout le monde.

- Une biéraubeurre fera parfaitement l'affaire, avait-elle répondu du même ton enjoué, j'espère qu'il y en aura aussi en Angleterre ! Mon livre sur les quartiers sorciers d'Angleterre parle d'un village près de Poudlard, mais je ne sais pas si il y a de bons "pubs"... avait-elle rajouté avec un froncement de sourcils.

Merlin ! La nourriture anglaise était-elle aussi infecte que le voulait la rumeur ?
Florentine n'avait pas eu le temps de s'apesantir sur la question, Simon embrayait déjà sur les adieux :

- Oh, Eugénie était très... avait-elle commencé.

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de préciser sa pensée, une petite voix très désagréable - qui n'était pas sans évoquer celle des poupées Barbies avec lesquelles ses soeurs et elles jouaient, étant petites - était venue l'interrompre.
Florentine ferma les yeux l'espace d'une second avant de les lever au ciel, dans un signe évident d'exaspération.

Puis, elle se tourna vers la nouvelle venue : Wagner, quelle peste, celle-là ! Florentine la gratifia d'un coup d'oeil dédaigneux de la tête aux pieds avant de reporter son attention sur Simon, estimant que répondre à l'insulte aurait été s'abaisser au niveau de la jeune fille.

- Donc, comme je le disais, reprit-elle d'un ton parfaitement maîtrisé, Eugénie est vraiment très déçue de ne pas pouvoir nous accompagner... Comme tout les reste de l'école, je suppose. Mais c'est probablement mieux ainsi, j'ai lu quelque part que...

Elle allait enchaîner sur les dangers des épreuves quand Maximilien fit son entrée. Quoiqu'elle le connût (usage particulièrement douteux de la conjugaison, mais chuuut !) peu, Florentine avait toujours éprouvé de la sympathie pour son camarade et, même si elle eût préféré qu'il ne relève pas les bêtises de Maelys, elle lui adressa un sourire reconnaissance avant de dire simplement :

- Bonjour Maximilien, tu bois quelque chose ?

Le verre que Florentine avait commandé (finallement, une autre Bièraubeurre) arriva au comptoir en même temps que la « douce et délicate » Maelys qui se pointa au comptoir probablement uniquement pour balancer des saloperies.

Simon trouvait toujours ces moments extrêmement désagréables…Maelys (tout comme son clône Helena) n’avait sûrement pas d’autre objectif dans la vie que de dépenser chaque jour un peu plus de sa fortune familiale et de médire sur les gens un peu moins aisés…

Personnellement, Simon n’avait jamais eu de vrai problème direct avec l’une ou l’autre des jeunes filles, mais il savait qu’elles disaient des saloperies sur ses amis (et même sur lui) même si en face en général elles s’en défendaient (du genre, « mais nooon, j’rigooolais, t’as pas d’humooour », ah ah ah).

En tous cas, là à l’instant T, Maelys cracha son venin sur Florentine sans prendre la peine de s’adresser au garçon. *Oh non pas cette peste !* Simon ne demandait pas à ce qu’on l’insulte (tiens c’est bizarre ^^) mais il lui était assez difficile d’envoyer promener les gens, et quand les attaques étaient dirigées sur ses amis, il se sentait le devoir de prendre leur défense, mais n’y arrivait pas très bien la plupart du temps.

Par chance, Simon n’eut pas à ouvrir la bouche puisque Flo’ était une fille exceptionnelle . Elle décida que Maelys ne pourrait sûrement pas lui gâcher son voyage et donc l’ignora royalement. D’ailleus au passage, Maximilien avait rejoint le groupe et avait pris la défense de Florentine en parlant du Titanic et de ses milliers de morts.

*Oula… J’ai pas pigé le lien avec le sac poubelle *

Simon regarda Maximilien de façon un peu interloquée (mais pas méchante ^^). Il lui était reconnaissant d’essayer de défendre Florentine mais là il avait du mal à le suivre dans son explication…

Bon en tous cas maintenant que les deux Bièraubeurre étaient arrivées, c’était peut-être un bon moment pour s’éloigner du comptoir et s’asseoir ailleurs .

« Oui, salut Max ! Dis Flo’ ça te dit qu’on aille s’asseoir à une table dans le coin là-bas ? »

Florentine allait sûrement accepter et comme ça, le conflit n’allait pas durer et chacun pourrait conserver sa bonne humeur.

Florentine avait pris une gorgée de biéraubeurre, tant pour s'occuper les mains - elle n'avait aucune envie de les surprendre à trembler de rage - que pour se donner une contenance : Maelys avait considérablement rafraîchit l'atmosphère !
Heureusement pour elle, Simon n'avait pas l'air d'avoir très envie de rester accoudé plus longtemps au comptoir. Ou bien il avait eu la présence d'esprit de s'apercevoir que laisser Maelys et Florentine à moins de cinq mètres l'une de l'autre était peut-être, malgré toute l'indifférence dont Flo savait faire preuve dans ce genre de situations, un peu risqué. Toujours est-il que la jeune fille accueilli sa proposition avec un enthousiasme qui n'avait rien de feint :

- Oui, allons nous asseoir ! répondit-elle avec un hochement de tête approbateur.

Elle tira sa baguette de sa poche et l'agita de manière désinvolte en direction de leurs deux verres qui se mirent docilement à flotter dans les airs.
Dirigeant alors sa baguette sur sa valise - puisque Simon semblait avoir laissé la sienne ailleurs - elle recommença l'opération de telle sorte que le bagage flotte à la hauteur de ses chevilles.
Si il y avait une chose dont Florentine était très fière, c'était bien de sa capacité à lancer des sorts sans parler.

- Tu veux venir avec nous, Maximilien ? proposa-t-elle ensuite à son camarade. Sûrement, étant donné le tour pris par l'embryon de conversation entre ce dernier et Maelys aurait-il été suicidaire de les laisser en tête-à-tête.

Puis, elle attrapa avec autorité le bras de Simon et se dirigea d'un pas vif vers une table libre, à bonne distance de Maelys, suivit de près par les deux verres et par sa valise.
Arrivée à la table repérée, elle brandit à nouveau sa baguette vers les verres et, d'un petit mouvement sec du poignet, les ramena en douceur sur la table.
Enfin, elle fit de même avec sa valise qui retrouva le plancher des vaches.

- Donc, reprit-elle calmement en s'asseyant, toi aussi tu as essayé d'apprendre l'anglais ? C'est un peu dur, en si peu de temps ! Ceci étant, Madame Maxime a bien raison, de ne pas nous autoriser à prendre de la potion Babel : c'est excitant, non, d'aller dans un pays dont on ne maîtrise pas la langue !

Le moins qu’on pouvait dire de Florentine, c’est que quand elle le voulait, elle était capable d’avoir une poigne de fer ! Ainsi Simon avait à peine eu le temps d’ouvrir la bouche pour proposer à Flo’ de changer de place que déjà son amie s’était chargée de transporter toutes leurs affaires dans le coin qu’il avait vaguement désigné. Ensuite la « frêle » Florentine l’attrapa par le bras et se chargea de l’emmener vers cette table… Manque de chance, pendant ce court déplacement, le tibia de Simon trouva le moyen de percuter une sorte de banc et manqua de le faire tomber.

« Aïe aïe aïe… »

Simon sentit sa jambe l’élancer mais il se contenta de se mordre la lèvre et de continuer d’avancer en boitillant. Il ne souhaitait pas se donner en spectacle alors qu’ils n’étaient même pas encore partis et il voulait également épargner ça à Florentine. Le jeune Français prit donc sur lui et se concentra sur la destination à atteindre avant de laisser échapper une autre forme de painte.

Une fois assis, Simon écarta sa robe de sorcier pour constater que son tibia n’était aucunement écorché et se contenta de le frotter gentiment pour le ramener à la vie.

¤Concentre toi un peu Simon =__= Faudra pas faire ça en Angleterre !¤

Le jeune Français prit alors une profonde inspiration suivit d’une longue expiration et d’un large sourire. Ce petit rituel était pour lui une façon d’expluser toutes les pensées négatives qui pouvaient l’habiter et ainsi de se montrer toujours souriant et agréable pour les autres. Pendant ce temps Florentine reprit sur le sujet de l’anglais…

[français] « Arf, beh mon anglais est complètement miteux… Je ne sais pas si je vais réussir à comprendre grand chose mais bon… Quand on part de zéro on ne peut que progresser il paraît. »

Et Simon prit une nouvelle gorgée de Bièraubeurre avant de jeter un nouveau regard sur la salle qui commençait à se remplir. Madame Maxime venait d’arriver et elle n’allait certainement pas tarder à rassembler les élèves pour leur donner les dernières consignes.

[Je ne sais pas trop comment finir le sujet… Si quelqu’un a une idée ^^]