Très discrètement Ron se faufila hors du château. Il jeta un œil à gauche et à droite tout au long de sa progression vers la grande volière. Il avait essayé par un travail acharné de gagner la somme qui lui manquait mais, après 15 jours d’effort, il devait admettre son échec : sa bourse ne s’était pas aussi remplie qu’escompté.
Ses nuits en était devenues des cauchemars tant il tremblait à l’idée d’encore et toujours paraître ridicule. Non qu’il désirât se mettre en avant mais tout sauf rougir encore à cause de sa pauvre condition sociale. C’était frustrant d’en être réduit à… quémander. Ce qu’il allait faire maintenant ne l’enchantait guère mais il n’avait plus d’alternative. La date de la fête avançait à grand pas et il n’avait toujours pas acheté de cadeau faute de… numéraire.
Le trajet s’effectua heureusement sans rencontrer quiconque. On n’aurait pas à s’étonner de le trouver dehors à cette heure.
Il poussa doucement la porte de ce lieu empli des bruissements d’ailes, hululements et couinements, des divers hiboux et chouettes de l’école. Il dut fouiller un peu avant de trouver SON hibou. Pouvait-on réellement qualifier de hibou ce minuscule machin emplumé qui piaillait à qui mieux mieux dès que l’on s’intéressait à lui. D’ailleurs, cela ne rata pas. Il n’avait pas fait trois pas dans la volière – par chance déserte d’humains – qu’une bestiole se détacha d’un perchoir pour venir lui tourner autour de la tête :
Ça suffit, Coq ! murmura-t-il énervé. Oui, tu vas avoir du travail. Tu es content ? Tiens !
D’un geste assez brisque, Ron jeta une poignée de miamhibou à la bestiole qui s’élança gaiement dessus pendant que Ron sortait sa baguette.
Lumos
Dans la clarté répandue, Ron installa un écritoire de fortune. Il n’avait pas osé rédiger sa lettre dans la salle commune où il était impossible d’être seul ; encore moins dans le dortoir. Il aurait pu l’écrire à la bibliothèque mais Mrs Pince ne lui accordait aucune minute de répit. Donc… La plume courut sur le parchemin :
Chers parents, tout va bien. Je vous envoie l’argent qui me reste car j’ai besoin d’acheter un cadeau d’anniversaire à… quelqu’un. C’est peu, je sais. J’espère que sera suffisant pour l’achat d’un livre sur le monde Moldu, même d’occasion. Si ce n’était pas le cas et que vous deviez compléter la somme, je vous rembourserai dès que possible. Envoyez-moi le livre très vite, s’il vous plaît.
Sinon tout va bien et je suis appliqué en cours.
Je vous embrasse,
Ronald.
Si Ginny l’avait vu, elle aurait encore été étonnée de sa vitesse d’exécution. Pourquoi tout le monde le croyait-il… nul en tout ? Sans doute l’était-il vraiment ?
Ce n’était pas l’endroit pour une cogitation interne. Dès que l’encre fut sèche, il rangea son matériel, roula le parchemin et appela Coquecigrue.
Non mais, franchement qu’est-ce que Sirius avait eu en tête en lui offrant ce… machin en remplacement de son cher Croûtard. Dire qu’il avait partagé son lit avec un animagus non déclaré ! Brrrr ! Il en tremblait de dégoût. Néanmoins, le parrain de Harry aurait pu lui offrir quelque chose de mieux, non ?
La remuante bestiole héritée se montra enchantée de sa mission. Elle hulula doucement en picorant le doigt de son maître qui lui attacha le rouleau à la patte. Lâché, Coq chanta sa joie d’être urile avant de disparaître dans le soleil couchant.
** Vite, il faut rentrer.**
Il éteignit sa baguette d'un "Nox" adapté et se dirigea vers la sortie.
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