Un adieu sur parchemin...

Fatiguée de sa nuit passé à veiller avec Damian, Myrielle avait dormi jusque très tard et n'avait pas pu dire au revoir à Isaac. Quand elle avait ouvert les yeux, elle était seule dans son dortoir, même Dawn était parti. Se remémorant les évènements de la nuit passé la jolie rousse se fit la reflexion qu'elle avait vraiment tout fait de travers. Pourtant même si son coeur souffrait encore son orgueil se portait un peu mieux, elle n'avait pas tout perdu dans la bataille ou alors elle ne savait pas trop quoi...

La première journée passa comme toutes les autres, elle coud, elle lit, elle reste seule. L'histoire avec Damian était déjà effacé de son esprit. Non qu'elle oublia qu'elle avait trompé son petit ami, juste qu'elle jugeait que c'était mieux de le tromper plutôt que de faire un scandale. Isaac détestait les scandales. Elle n'était pas sûre qu'il aime à être trompé mais ce qu'il ignorait ne pouvait pas lui faire de mal.

Le second jour pourtant le spleen la reprit... se sentant très mal elle prit son écritoire et commença à rédiger une lettre pour Isaac.

"Mon amour,

Je ne sais plus depuis combien de temps je n'ai pas entendu ton coeur battre contre contre mon oreille, ni même depuis quand nos lèvres ne se sont pas frôlés. La procédure d'adoption a été entamé, bientôt je n'appartiendrais plus à mon frère, ni même à ma grand mère. Je n'ai plus personne, je suis seule. J'ai l'impression d'être abandonné, que toi tu m'abandonnes. Tu passes tellement plus de temps avec Dawn qu'avec moi. La jalousie me ronge comme un vers... j'aimerais avoir été choisis comme préfète juste pour soulager mon coeur... tu sais pourtant comme je hais les responsabilités.
C'est difficile. J'ai du mal à trouver les mots. Je n'ai jamais été douée pour ça.
Un jour, il y a longtemps maintenant, par une soirée d'automne, tu m'as promis de ne jamais me quitter. Te rapelles tu cette promesse ? Si oui, alors pourquoi ignores tu ma douleur ? Tu me sais fière, pourquoi ne fais tu pas comme autrefois, pourquoi ne viens tu pas me prendre dans tes bras pour que les larmes qui coulent lorsque je suis seule s'épanchent en ton sein. Tu sais ce que je vis, tu sais que je viens de perdre la seule famille qui me restais, qui plus est je l'ai perdu pour toi ! Si j'ai quitté Nathan c'est uniquement pour pouvoir vivre à tes côtés dans ce futur improbable qui nous faisait tant rêver. Tu déteste mon frère, tu as sans doute raison, il me battait, il me poussait à bout, peut être m'aurait il tué. Je ne nie pas tout ça mais il est mon frère, mon unique famille. Je n'avais plus que lui. Maintenant que je l'ai repoussé tu t'en vas ? J'espère que les retrouvailles avec ton père vaudront cet amour que tu trahis.
Injuste, oui, je suis injuste. Je n'ai jamais connu mon père, pas plus que ma mère. Je ne peux pas te comprendre. Moi je n'avais qu'un frère.
Tu m'oublis dans le tourbillon de ta vie, tu consummes notre union sans me demander mon avis, tu me fais mal. M'aimes tu seulement encore ? Je me le demande toutes les nuits, ces nuits sans sommeil que je passe à seulement quelques mètres de toi devant le feu de notre maison.
Si tu le veux encore, dis moi ce que je peux faire. J'ai peur. Maintenant j'ai peur de toi. Je ne veux pas. Je ne peux pas. Je ne sais plus. Je suis perdue sans toi. Est ce que j'ai encore ne serais ce que le droit d'exister ? Ton indifférence me fais douter et maintenant que tu es parti je me rend compte que je n'ai plus rien. Je ne peux même plus me targuer d'être parfaite, même plus me dire que tu es seul fautif. Je le suis bien plus que toi.
Je me laisse couler. Je nous noie. J'ai embrassé et serré dans mes bras un autre que toi. En lisant ces lignes tu voudras savoir qui mais je ne te le dirais pas. Il n'a rien à voir là dedans, il a juste été le réconfort que je ne pouvait pas te demander.
Je suis seule coupable de notre chute finale.
Je t'aime tu sais, plus que moi même.
Pourtant je ne peux plus vivre ainsi.
Si tu n'y met pas fin, je le ferais. Rien ne me retiens ici. Je n'aurais pas la force de te quitter mais j'aurais celle de ne plus t'imposer ma présence.
Adieu.

Myrielle Symphonie"

La lettre resta sur l'écritoire de Myrielle, elle voulait l'envoyer puis... puis elle ne savait pas trop. Cependant Preciosa en avait décidé autrement. Elle attrapa le papier et le laissa retomber dans le feu. Courant vers le feu la jolie rousse voulu la récupérer mais elle ne sut que se brûler, alors de colère elle se tourna vers son faucon.

- Qu'est ce qui te prend !

Bien sûr Preciosa ne pouvait répondre mais leur esprit était en parfaite communion. La confusion chez sa maîtresse mettait le faucon en situation d'agir de son propre chef. Elle ne comprennait pas les mots mais elle savait que la raison des larmes de sa maîtresse était cette lettre d'adieu. Si la lettre avait été envoyé, Myrielle serait parti.

Finissant par comprendre ce qui se passait chez son faucon la belle rousse s'approcha et la caressa.

- Pardonne moi, tu as raison. Je ne peux pas faire ça.

Elle ne pouvait pas se tuer, même si Isaac finissait par lui dire qu'il ne l'aimait plus, elle ne pourrais pas. Il y avait encore quelques personnes qui comptaient sur elle. Et puis, même si elle perdait l'amour de son petit ami, il ne supporterait pas de se savoir responsable de la mort de son premier amour. Sans Preciosa elle allait faire quelque chose de stupide. En mourrant elle aurait détruit la vie de celui qu'elle aimait. Non, le silence était le prix à payer. Elle ne lui dirait pas non plus pour Damian. Cette histoire était sa seule responsabilité.

"Qu'importe le temps qu'emporte le vent, mieux vaut ton absence que ton indifférence."

Elle ne lui écrirais pas. Elle attendrais. Peut être que lui le ferais. Si un contact se faisait peut être que tout ne serais pas perdu ? Non, Myrielle n'y croyait que très peu elle même. Cela faisait plus d'un moi qu'Isaac n'avait plus de temps à lui accorder, maintenant qu'il était auprès de ce père que la rousse maudissait il ne devait même plus penser à elle.

Seule, elle eu un sourire triste. Preciosa voleta près d'elle mais même la présence de sa plus vieille amie ne pouvait empêcher les larmes de couler. Caressant Preciosa elle ne put qu'articuler quelques mots.

- C'est trop dur de vivre mais je ne peux pas...

"lui faire ça.", se détruire encore, finir ce que son frère avait commencé et enfin dormir pour ne plus jamais se réveiller. Elle ne pouvait pas mais n'en pouvait plus. Elle devait encore attendre et même après elle devrait encore vivre alors qu'elle n'avait plus rien. Le futur s'annonçait bien sombre. Si seulement... Si seulement... ce n'était qu'un cauchemar, si seulement elle pouvait se réveiller ce matin d'août où tout avait commencé à aller mal pour n'aller que pire ! Si seulement...

Epuisée, elle s'endormit la tête posé sur la coussin humide de ses larmes de la salle commune. Personne n'osa prendre le risque de la réveiller d'autant que Preciosa, perchée sur le rebord du canapé, ne laissait personne approcher.

[1270 mots et quelques larmes par la joueuse ]

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