Escapade nocturne totalement illégale [PV: Peter]

-Peter est en position, il sait que si son tir réussit il sera directement hissé au rang de champion international de lanceur de boomerang, la foule retient son souffle, une légère brise balaye le terrain dans le sens contraire de son lancer, mais certainement pas de quoi inquiéter notre jeune champion, attention je crois que ça y'est...

C’était une belle journée, fraîche mais ensoleillée.
Peter était descendu dans le parc, avec le boomerang que lui avait offert Opal pour noël, il aurait bien sur été plus sage qu'elle lui apprenne comment l'utiliser avant, mais l'orgueil démesuré du jeune gryffondor l'avait pousser à essayer lui même avant de demander conseil à la jeune australienne

Il était donc debout sur l'herbe humide, la pièce de bois dans sa main droite, le visage face aux arbres de la forêt interdite.
Sans prêter attention aux nombreux élèves qui l'observaient parler tout seul, il recula son bras, prit une grand inspiration et fit partir son poignet avec la vitesse et la précision d'une flèche.

Le boomerang fendit l'air à une vitesse folle et disparut dans les arbres balayés par le vent.

Le lion resta immobile, le visage livide, les yeux fixés sur la lisière de la foret.

*Non non non Peter pas de ça, un boomerang ne vaut certainement pas la peine que tu prenne le risque de te faire dévoré par les trucs qui se cache dans le bois, tu remonte dans la tour, tu va demander à Opal ou elle a acheté ton cadeau et tu le commande, mais il est absolument hors de question de prendre un tel risque.*

Deux heures et demi plus tard, Peter fixait toujours le sol à la recherche de son boomerang.

*Je... Je reste encore cinq minutes et si je le trouve pas alors là je pars vite fait avant que quelqu'un me repère.*

Quarante cinq minutes plus tard, le gryffondor parvint enfin à mettre la main sur ce qu'il considérait comme sa nouvelle arme de jet.

Mais lorsqu'il releva la tête, son regard rencontra un ciel noir d'encre, la nuit était tombée.

Il rangea le boomerang dans une des poches de sa cape et pointa sa baguette devant lui, se remémorant les sortilèges à lancer en cas d'urgence.
Il ne s'était pas beaucoup éloigné de la frontière, retrouver son chemin ne devrait pas être trop difficile...

Enfin! Une faible lueur bleutée venait de s'allumer à quelques mètres de lui, sans doute la lanterne du garde chasse ou une des torches qui éclairait le parc...

Il s'avança prudemment, jusqu'à reconnaître une silhouette sombre, une silhouette qu'il lui rappelait vaguement quelque chose...

-Dennis! s'exclama le jeune gryffondor en reconnaissant son ami serpentard.

Il baissa sa baguette, légèrement surpris de le trouver dans un tel endroit

-Mais qu’est ce que... qu'est ce que tu fais la? demanda-t-il, priant pour que le serpent ne lui retourne pas la question, il se voyait mal lui expliquer il avait bravé le règlement pour retrouvé un boomerang...

[Sincères excuses pour le retard]

*une... une envie d'aventure?*se répéta Peter hébété *mais enfin comment peut-on vouloir passer une nuit dans la foret interdite! Si elle est interdite c'est bien pour une raison non?*

Un hululement lointain semblait vouloir confirmer ses craintes

*trouve une excuse Davis, tu peux pas l'accompagner quand même... souviens toi de la dernière fois que tu t'es aventuré la dedans...*

Le souvenir lointain de sa promenade nocturne avec Soren le fit frissonner, mais alors qu'il s'apprêta à décrire à Dennis la quantité ahurissante de travail qu'il avait à faire pour le lendemain, celui-ci lui coupa la parole

- Tu veux... Tu voudrais bien venir avec moi, s'enfoncer plus profondément dans la forêt? Ce serait superbe de pouvoir scruter des créatures magiques, tu ne penses pas?

Le ton de Dennis se voulait de plus en plus insistant, comment réagirait-il à un refus?

Peter hésita, grimaça légèrement mais parvint à transformer le tout en sourire enthousiaste, il n’était pas capable de laisser son ami s’enfoncer tout seul dans le bois.

-heu... oui oui comme tu veux... mais pas trop tard hein, j'ai pas mal de chose a faire pour le lendemain et...

Il fixa le jeune serpentard et serra les dents, au pire des cas que pourrait-il se passer? Dumbeldore ne serait sans doute pas assez fou pour laisser des dangers mortels à proximité de ses élèves...

Il inspira un grand coup et hocha la tête avec détermination

-Bien, je te suis.

[Pour l'instant, c'est surtout moi qui doit m'excuser... Vraiment, vraiment, vraiment, désolé pour ce retard... Désolé... ]

Dennis se sentait satisfait. Rien de tel qu'une petite escapade pour se changer les idées... Et il avait l'accord de son compagnon. Il se demandait ce qu'ils allaient rencontrer, et surtout, il avait une délicieuse peur qui le tiraillait, qui le tyranisait, le rendant aussi pâle qu'un mort-vivant, mais qui le faisait frémir de plaisir, avec cette étrange sensation que ressentent les assoifés lorsqu'ils boivent, ou encore, note moin réjouissante, les loups qui fouinent à la recherche de leur proie...

Il s'avança doucement parmis les branchages épais et brousailleux de la forêt pour trouver un petit passage sinistre et assez petit qui conduisait vers un chemin sombre, un tapis de feuilles mortes ouvrant la voie, tel un tapis moribond, ou encore, tel un squeulette en décomposition.

Il émanait de cette endroit une pâle et froide atmosphère morbide, comme si les deux sorciers eussent été dans un tombeau. Une sensation gigantesque s'empara du Serpentard, tel un fantôme, prêt à posséder la première proie qui se présentait. C'était une sensation fraîche, invivable, saisissante et typique de l'agonie. Le garçon ferma ses yeux verts, et se fut comme si la lumière qui lui permettait de se sentir en sûreté s'était dissipée, envolée, telle une colombe qui sent sa dernière heure venue.

Quelqu'un ou quelque chose était là, à proximité. Quelque chose qui ne voulait pas d'eux dans cette forêt. Sûrement une sinistre présence. Le Garçon se retint de pleurer, même si des larmes commençaient à apparaître aux coins de ses yeux. Il avait peur, une sensation diabolique d'horreur et d'insûreté, une pâle fraîcheur le rendait sourd, fermé, et froid, comme un cadavre.

Il était déjà bien avancé sur le chemin qui conduisait dans la pénombre, avançant les yeux fermé, les oreilles en alerte, tous ses sens éveillés. La peur l'entourait, et il était heureux, dans cette pâle fraîcheur nocturne. La beauté de la peur vient de sa forme: elle vous saisit, libre à vous d'y croire, plus vous y croyez, plus elle vous ensorcèle. Dennis était possédé par ce sentiment involontaire de plaisir de la peur, de l'aventure, et il ne savait pas pourquoi.

Mais le chemin était long, et deux sorciers de première année sont loin d'être ignorants en matière de magie, comme on pourrait le penser...

La lumière qui illuminait l'endroit s'éteignit lorsque le sortilège d'obscurité franchit les lèvres du Serpentard. Il ne savait pas pourquoi il voulait être dans la pénombre, mais ça allait mieux ainsi. Le Noir était une couleur tellement mystèrieuse, peu de personnes pouvaient se vanter d'en avoir fait leur couleur préférée.

Dennis était submergé par cette folie aveugle, cette peur sourde, cette sensation sournoise qui rôde et qui possède chaque être assoifé d'aventures.

Et il était ravi de partager ce moment avec son meilleur ami.

Car la peur, après tout, n'était rien, face à l'une des plus grandes forces: l'Amitié.

Dès que Peter eut accepté de suivre Dennis, il sut qu'il avait fais le mauvais choix, à en voire l'excitation qui gagnait le visage du serpentard, il comprenait que leur petite escapade n'allait pas être aussi amusante pour lui que pour son camarade...

Les deux garçons commencèrent alors à s'enfoncer dans les ténèbres, éclairant faiblement le sol couvert de brindilles à l'aide de leurs baguettes.

Chaque pas qu’ils faisaient les éloignaient un peu plus du château, Peter le savais et ne pouvais s’empêcher de ressentir une légère appréhension en suivant les traces de dennis.

Et si jamais ils se perdaient ? Et restaient coincés dans le foret, entourés de créatures peu recommandables jusqu’à la fin de leurs jours ?
Peter jeta un regard en biais à Dennis, mais celui-ci semblait bien plus excité qu’inquiet.
Appréciait-il vraiment cette situation ? Ou cherchait-il juste à rassurer le jeune gryffondor afin que celui-ci continue de le suivre ?

Apparemment il aimait vraiment ça, ce silence oppressant qui les entourait, la peur qui leur nouait les tripes, les montés d’adrénaline que recevait leurs cerveau au moindre son, cette excitation qui parcourait chacun de leurs membres dès qu’ils pensaient apercevoir une silhouette parmi les arbres.
Un sourire se glissa sur les lèvres du jeune gryffondor, même pour lui la situation était aussi dangereuse qu’excitante…

Soudain la baguette de Dennis s’éteignit, Peter se demanda si c’était volontaire, mais comme il lui semblait avoir entendu son ami prononcer le contre sort, il l’imita sans poser de question.
Les deux sorciers étaient a présent plongés dans l'obscurité, Peter éprouvait l’étrange sensation d’avoir été enterré vivant… il se tourna, derrière lui, la faible lumière qui émanait de la fenêtre de la cabane du garde chasse scintillait parmi les arbres, en ce moment, elle lui semblait aussi distante que les étoiles qui brillait au dessus d’eux

Peter ne pouvait s’empêcher de la quitter des yeux, il savait que des qu’il ferait un pas en arrière, cette lueur disparaîtrait, et les laisserait livrés à eux-mêmes.
Il se tourna vers Dennis, mais il était devenu presque impossible de distinguer sa silhouette dans les ténèbres qui les entouraient.

Si jamais ils se perdaient dans la foret, que leur arriverait-t-il ??
Dans le pire des cas ils finiraient mangés par (Peter avait toujours espérés que ce soit une légende) des araignées géantes, et dans le meilleurs, un préfet les ramènerait au parc en les traînant par la peau du coup.

Il leva sa baguette, la perspective de se perdre ne l’enthousiasmait vraiment pas, peu importe les danger qu’ils rencontreraient ils trouveraient bien un moyen de s’échapper ou de neutraliser la chose en question, mais si ils ne retrouvaient pas leur chemin…

*désolé de casser l’ambiance Dennis mais y a des limites aux risques que je suis prêt à prendre…*

-trajecto luminem marmonna-t-il en décrivant une boucle avec sa baguette
Le bout de celle-ci prit alors une teinte argentée, il resta silencieux quelques secondes le sortilège avait-il fonctionné ? Il n’y avait qu’un moyen de le savoir.
Peter bougea légèrement sa baguette vers la gauche, une traînée de lumière argentée resta suspendue en l’air, décrivant avec précision le mouvement qu’avait fait l’extrémité de la baguette du jeune gryffondor.

La lumière dégagée éclaira le visage de Dennis

-Heu… Je sais que je vais passer pour un gros peureux mais…

Il jeta un coup d’œil à sa baguette.

-Ce sort devrait nous permettre de retrouver notre chemin sans difficulté, on aura qu’à suivre la ligne tracée par ma baguette…

Avec une certaine fierté il bougea sa baguette de droite à gauche et contempla la traînée argentée qui s’en était dégagée.

Il contempla alors son camarade serpentard, se demandant si celui-ci approuverait son idée…
Appréhendant légèrement sa réaction, il n’avait pas remarqué la silhouette sombre qui s’était silencieusement glissée derrière eux…

[La Peur est au rendez vous, cher ami Rouge et Or... ]

Dennis subissaitl'indescriptible malédiction de la folie aveugle. Il était enfermé dans un monde qu'il ne contrôlait pas, un monde qu'il n'avait jamais visité, une pomme qu'il n'avait jamais goûtée... L'intense noirceur de la Forêt le dévorait et l'écartait progressivement de son meilleur ami, et il ne se rendait pas compte que ses pas l'entraînaient vers un endroit loin, enfoncé et reculé de la forêt.

Mais, par un heureux hasard, il revint sur ses pas sans s'en appercevoir, aux côtés du Gryffondor, comme si de rien n'était. Le Rouge et Or entama une formule qui eût pour effet d'éclairer légèrement le miniscule endroit dans lequel ils étaient égarés.

Dennis lui lança un regard interrogateur, puis, un regard amical lorsqu'il comprit l'initiative de son compagnon. Il l'approuva d'un regard fraternel, puis, commença à avancer, sans se douter que derrière eux se trouvait la chose la plus hideuse qu'il n'avait jamais vue de sa vie (excepté peut être sa Grand-Tante Karrye).

Dans de tel moment, la Vie n'a plus de sens. Freud écrit dans certains de ses livres que la Conscience est l'un des plus grand univers que l'on peut trouver dans sa vie. EN ce moment, le "Sur-moi" était largement récésif, et le Ca l'avait largement emporté. Dennis n'était plus hanté par cette folle ligne limituelle qui habituellement l'empêchait de faire tout ce qu'il aurait voulu faire habituellement (balancer des craies dans la tête de son professeur d'Histoire de la Magie, par exemple, sauf qu'elles ne feraient que passer au travers de son corps filamenteux), tout était sans limite autour de lui, et en ce monde serein, il était l'Egaré.

Le Silence reignait, pesant, dans cette Forêt qui semblait là depuis la nuit des Temps. Dennis avait à peine avancé de deux mètres depuis l'initiative de son compagnon.

Soudain, une branche craqua, très proche, avec un bruit si brusque, si fort, qu'il ne s'agissait plus d'une créature qui e terrait, mais d'une créature qui se montrait: LA créature qui semblait les suivre depuis un petit bout de temps.

Dennis tourna ses yeux verts vers l'arrière, croisant ceux de Peter au passage, et lorsqu'il apperçut la Chose qui les suivait, l'immondice qui avait osé les accoster, son regard Vert se cambra et devint blanc, d'un blanc pur et lipide, un blanc paisible et distant: le blanc de la Peur, le Blanc de l'Horreur.

Sa Baguette lui échappa des mains. Elle tomba sur le sol telle une épée tombant au combat de la main du glorieux cavalier mort transpercé. En cet instant, on aurait pu croire que Dennis avait croisé le regard du Diable.

La Peur s'invite comme elle veut, lorsqu'on l'appelle.