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 Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]

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Ξ Sujet: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 3:22

Rosanna Sanders avait beaucoup d'imagination. Trop, peut-être, selon certains. Ou pas encore assez, si vous vouliez son avis. Après tout, peu importe le nombre d'histoire qu'elle s'était contées, elles n'en restaient pas moins trop éloignées de la réalité — purement barbante réalité dans laquelle elle devait vivre.
Elle n'était ni princesse, ni démone sortie de l'enfer, ni pirate des sept mers, ni enquêteure de crimes. Elle n'avait pas d'ailes pour voler — juste un des vieux modèles de balais que son père n'était jamais parvenu à vendre. Ni de connaissance des technologies futuristes permettant de sauver la terre. En fait, tout ce qu'elle avait, c'était une baguette de marronnier trop longue et de l'imagination à revendre. Rien de ce qu'il lui fallait pour mener une vie palpitante; Au contraire, elle n'était qu'une petite sorcière de onze ans terriblement
normale.

Le fait de se considérer trop ordinaire ne l'empêchait pas d'agir de manière tout sauf ordinaire, et de s'inventer des scénarios pour le moins originaux. C'était d'ailleurs ce qui avait conduit la fillette hors de sa salle commune — Poufsouffle, la maison aux couleurs d'abeille, qui aurait d'après Rosanna du prendre cet insecte comme emblème vu le bourdonnement constant des élèves travailleurs et/ou bavardeurs — ce beau samedi après-midi... Pour aller se perdre dans les sous-sols.
Une fois de plus, on l'aurait crue folle. Perdre une journée comme celle-là pour s'entourer d'araignées, de rats et autres bestioles dégoûtantes? Hmm... On repassera.
Dans l'esprit étrange de la petite Sanders, en revanche, il en allait autrement. Au lieu des murs de pierre humide sur lesquels des champignons et de la mousse avaient élu domicile, elle apercevait un dédale de miroirs infini qui changeaient sens au gré de leur humeur. Et elle courait pour retrouver son chemin, courait à en perdre haleine...
Parce que derrière elle, plutôt que l'écho de ses propre pas, c'était ceux d'un monstre à deux têtes faisant trois fois sa taille qui la poursuivait. Non qu'elle y croyait vraiment au fond d'elle-même. Mais aujourd'hui, elle avait mis en scène les événements du quarante-septième rouleau de parchemin de ses histoires et parvenait presque à s'en convaincre.
C'était un jeu auquel son esprit donnait vie, en quelques sortes.

Et Zanie s'était retrouvée coincée, dans son jeu de faire-croire. Elle venait de heurter deux miroirs qui s'étaient retournés face à elle au moment où elle allait passer devant. Ce qui n'était en fait qu'un mur dans lequel elle venait de foncer devenait à présent un obstacle qu'il lui fallait absolument traverser ou l'horrible créature la rattrapperait...
L'horrible créature? Mais où était-elle à présent? Elle ne l'entendait plus... Il fallait bien avouer qu'elle respirait si fort qu'elle pouvait bien ne rien entendre.
Et si elle se retournait? Peut-être le monstre avait-il pris une autre allée de miroirs qui avaient du se refermer sur lui...
Mis en même temps, peut-être qu'au contraire il était juste derrière elle, à attendre qu'elle se retourne et soit dans l'état de panique le plus total pour la dévorer. C'était bien connu, après tout; Les petits enfants ont meilleur goût pour les créatures fantastiques, qu'elles fussent réelles ou imaginaires, quand ils ont peur.

Lorsqu'elle entendit du bruit venant du début de son labyrinthe de miroirs — sa représentation des escaliers qui descendaient au sous-sol où elle se trouvait, Rosanna se permit de douter. Alors que la partie d'elle-même qui croyait encore à son histoire paniquait, la plus rationnelle, plus
normale se demandait simplement ce qui venait de se produire. Elle savait fort bien qu'elle était seule dans le labyrinthe-sous-sol, alors qu'est-ce qui avait fait ce bruit?

*Rosie, ce que tu peux être idiote! Arrête de croire à tes propres sottises! Tu es trop vieille pour tes jeux de petite fille de toute façon.*
Son imaginaire déforma sa voix mentale pour en faire celle, plus colérique, de sa mère. Le surnom n'aidait pas trop, d'ailleurs, puisque Mrs. Sanders était la seule à appeler sa fille Rosie. L'effet, des plus convaincants, lui donna envie d'abandonner immédiatement, de retourner à sa salle commune et de se plonger dans le premier roman qu'elle trouverait sur sa table de chevet.

Mais Rosanna ne sortait que très rarement de ses aventures en plein milieu. Il y avait là un mystère à découvrir, et elle cherchait une fin pour son quarante-septième rouleau de parchemin. Lui restait encore, par contre, à se retourner pour faire face à la menace... si menace il y avait.
En effet, si Zanie avait été répartie à Poufsouffle, c'était d'après elle parce qu'elle manquait d'intérêt, qu'elle n'était qu'une petite sorcière parmi tant d'autres et que seule la maison de la juste et généreuse Lady Helga pouvait l'accueillir. Elle n'avait ni le courage des Gryffondor, ni l'intelligence des Serdaigle, ni la moindre idée sournoise à la Serpentard.
En d'autres termes, il lui fallut rassembler tout ce qu'elle avait en elle pour se retourner, même s'il n'y avait en fait rien qui l'attendait de l'autre côté.
Ou était-ce réellement le cas?

Lentement, très lentement, en s'imaginant soudainement métamorphosée en escargot géant (parce que c'est bien connu, plus un escargot est gros, plus il est lent), la sorcière de première année s'était donc retournée. Au départ, elle avait fermé les yeux pour ne pas voir ce qui l'attendait, mais elle 'espionnait' quand même à travers ses cils. L'image de son labyrinthe se superposait à celle du sous-sol sombre et humide, donnant un effet pour le moins mêlant dans lequel elle ne remarquait rien d'anormal...

Un bruit. Elle aurait juré que c'était un bruit de pas, qui la fit sauter à l'autre bout de la pièce (ou bien sursauter de quelques centimètres). Zanie ouvrit les yeux d'un geste brusque.


"AHHHH!"

Son cri s'était répercuté sur les murs, résonnant en un échos horrible. Ce n'était pourtant qu'un cri de surprise... Et peut-être que, finalement, elle avait tout imaginé. Mais il y avait tout de même quelqu'un, là, à quelques mètres.
Quelqu'un qui devait être sourd, maintenant.
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 14:16

Les cachots n’étaient pas la partie la plus accueillante de Poudlard, loin de là. Sombres, humides, inquiétants et dangereusement labyrinthesques, on évitait généralement de s’y promener. Seules les araignées en avaient fait leur lieu de prédilection. Seules ? Pas vraiment … On racontait que les Serpentard aimaient bien y traîner. Pourquoi ? Très bonne question. Sam ne voyait vraiment pas ce qu’ils pouvaient y voir d’intéressant. C’était peut-être juste pour s’entourer de mystère, et paraître plus impressionants.

Le petit Sam effleura le mur de ses doigts pâles. C’était froid … Qu’est-ce qu’il faisait là ? Pensif, il s’était laissé entraîner là où ses pieds voulaient bien le mener, alors qu’il cherchait la salle commune. En effet, Sam avait été réparti à Serpentard, le jour de son arrivée au château, au début du mois de Septembre. Il n’avait pas particulièrement souffert de cette répartition : il se disait que s’il avait été envoyé là, c’était pour une bonne raison. Sam n’avait encore parlé à aucun Serpentard, ou alors peut-être, juste parce qu’on lui demandait l’heure. De toute façon, il n’avait rien d’intelligent, ni d’intéressant à dire, à qui que ce soit. Depuis la rentrée, Sam vivait dans son petit monde, terriblement seul toutefois. C’était comme si … Comme s’il était loin de Poudlard, de tous ces élèves, de toute cette agitation. Il n’était pas vraiment là, ce n’était pas réel. Il en était venu à se demander s’il existait, à vrai dire, mais un moment de réflexion l’avait convaincu que oui. Puis il s’était demandé si les autres existaient, et il en avait conclu que ça n’avait pas grande importance.

Une goutte d’eau tomba soudain sur son nez, le tirant de ses réflexions hasardeuses. Tout ça lui paraissait tellement différent de ce qui avait été sa vie, avant d’entrer à Poudlard ! Avant, il avait des journées intéressantes, sa vie était faite de surprises, il était bien, dans sa petite maison, en Ecosse. Peut-être qu’il valait mieux qu’il y retourne. Les cours de Poudlard lui paraissaient absurdes, pourquoi apprendre à lancer des sortilèges, à faire des potions, et à métamorphoser un cure-dent en aiguille, alors que l’on pouvait vivre tout à fait confortablement, à la manière moldue ? Sam n’avait pas besoin de savoir lancer un « Lumos » : il lui suffisait d’appuyer sur un interrupteur, et la lumière s’allumait. Pourquoi s’embêter à faire des potions qui empestaient ? Même s’il y avait eu un équivalent moldu, Sam n’y aurait trouvé aucun intérêt, de toute façon. Métamorphoser un objet en un autre ? Mais s’il voulait utiliser cet autre objet en question, il allait en chercher un, pourquoi se casser la tête ? Et puis, il n’avait besoin ni de cure-dent, ni d’aiguille à coudre.

Malgré tout, il continuait à avancer. Le plus logique aurait été de faire demi-tour, pour retrouver la sortie. Surtout que cet endroit n’était pas pour lui plaire … Le sol était de plus en plus humide et l’eau alla jusqu’à s’infiltrer dans ses chaussures, mouillant ses chaussettes. En plein mois de février, il était bon pour être malade … Et alors ? Si rien de ceci n’était réel, ce n’était pas bien grave.

Sam s’arrêta brusquement. Il avait entendu des pas, plus loin, devant. Il n’était pas tout seul, alors. Pourtant, les autres n’existaient pas. Mais si, puisqu’il entendait quelqu’un marcher. Courir, plutôt. Alors ? Sam dut admettre qu’il s’était peut-être trompé. Ou alors, il n’était pas le seul dans son cas. Mais non, ça ne tenait pas debout. Le petit Serpentard se dit alors que le moyen le plus sûr de la vérifier était d’aller voir. Il avait oublié qu’il était perdu dans ce labyrinthe de couloirs puants et mouillés, et qu’il ferait mieux d’aller en sens inverse pour sortir de là. Il avait également oublié la salle commune. Pour le moment, il s’était fixé un nouveau but, et pour une fois qu’il semblait franchir la limite entre lui, et ce monde apparemment irréel, il n’allait pas se priver. Sam accéléra donc le pas, puis se mit carrément à courir. Sans se douter une seconde qu’il entrait ainsi dans le délire d’un autre élève. Enfin, il parut au Serpentard que les pas s’arrêtaient, du moins ralentissaient. Ah, il s’était arrêté. Oui, il. Pour lui, c’était il. Pas elle. Forcément. Et il était là, à quelques mètres.

Cette partie des cachots était très mal éclairées. La seule lumière provenait d’une ouverture introuvable. Une lumière diffuse se reflétait sur les flaques d’eau, et dessinait vaguement le profil bleuté de la personne qui se tenait non loin. Sam était pétrifié, à la fois par la peur, et par l’exaltation. Cette personne existait ! De façon un peu floue dans la tête de Sam, mais elle était bien là. C’était elle, d’ailleurs, et pas il. A moins qu’il ait les cheveux longs. En tout cas, c’était la première personne qui lui semblait aussi réelle, à Poudlard. Sam eut envie de la toucher, juste pour voir. Pour voir si elle était solide, ou si sa main allait passer au travers de cette personne. Mais au moment où il se décidait à bouger, la personne poussa un cri strident et le cœur de Sam fit un bond dans sa poitrine. Dire qu’il était surpris serait un euphémisme. Le hurlement avait résonné et résonnait encore un peu, et le Serpentard ne bougeait plus. Que faire ? Que dire ? Pourquoi avait-elle crié ? Elle avait eu peur de lui ? Devait-il s’en aller ? Sam finit par balbutier :


- Je … euh … Tu …

Brillant. La fille allait sans doute le prendre pour un abruti, maintenant. Mais que pouvait-il bien lui dire ? Lui demander si ça allait ? Mais évidemment que non, ça n’allait pas, elle n’aurait pas crié, sinon. On hurlait rarement comme ça, quand tout allait parfaitement bien. La seule chose qu’il fut ensuite capable de dire, fut aussi longue que la précédente.

- Pourquoi ?
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 17:40

Il avait parlé. Oui, il, ce n'était plus une vague silhouette que Rosanna entraperçevait — voire même imaginait — mais bien un garçon qui s'était suffisament approché pour qu'elle le distingue convenablement. Et qui balbutiait. Mais ça, c'était probablement du au choc de son hurlement.
Les joues en feu et ses yeux se dirigeant de leur propre accord sur le sol, la petite sorcière était honteuse. Pourquoi n'avait-elle pas abandonné ses jeux immédiatement avant qu'il soit trop tard? Mais il était bien trop tard pour revenir en arrière.

"Pourquoi?"

Cette fois, elle avait entendu très clairement. Ce n'était pas simplement les balbutiements hésitants d'un petit garçon qui n'était sûrement pas habitué de parler aux autres, mais une question qui attendait une réponse. Claire, autant que possible. Qu'y avait-il à répondre? D'abord, à quoi s'adressait ce pourquoi? À son cri, à sa présence ici? Il était vrai, maintenant qu'elle était complètement ancrée dans la réalité (parce qu'elle prenait une tournure plus intéressante que le jeu), que sa présence dans les dédales humides qui menaient aux cachots était plus qu'inexplicable. Elle n'était pas à Serpentard donc ne pouvait pas chercher sa salle commune, on était samedi donc aucune possibilité de chercher un cours...

Mais elle n'avait pas l'intention de mentir pour autant. L'inconnu, bien que manifestement Serpentard, ne méritait pas cette offense. Il y avait difficilement pire comme première rencontre que de commencer sur une base mensongère, après tout. Mais tout lui dire? Lui parler des miroirs et de son imagination trop fertile? Il valait mieux éviter; Si Rosanna n'aimait pas être normale, elle n'aimait pas non plus qu'on la croit folle.


"Désolée d'avoir crié, je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici."

La voix timide de quelqu'un qui écoutait plus qu'elle ne parlait, et les paroles de quelqu'un qui lisait tellement que ses mots étaient ceux d'un livre. Rien d'étonnant pour Zanie, mais ce n'était pas des plus habituels à onze ans. Ni pour une élève de Poufsouffle, qui la plupart du temps parlaient beaucoup dès qu'on se décidait à leur adresser la parole. Peut-être devrait-elle rectifier le tir? Parler plus, passer inaperçue comme étant une Poufsouffle parmi tant d'autres. Mais ça revenait à mentir, à prétendre être quelqu'un qu'elle n'était pas...
Qu'elle ironie, quand elle prétendait être quelqu'un de différent chaque fois qu'elle était dans son petit monde.


"Qu'est-ce qui t'amène ici?"

C'était une question des plus banales. Mais la plupart du temps, c'était ce genre de questions qui sortait de sa bouche. Des interrogations neutres qui amenaient les gens à parler, ne serait-ce qu'un peu, et la remettaient à sa place véritable, à écouter et comprendre, à connaître sans trop demander. Si elle se doutait qu'elle ne tirerait pas grand chose d'un Serpentard, elle n'avait pas à se répéter mentalement de ne pas juger les élèves de cette maison; Elle n'y serait jamais arrivée si on le lui avait demandé, trop habituée à ne pas porter de jugements hâtifs.
Mais celui-là, peu importe son nom, allait probablement partir au lieu de répondre. Il n'avait pas l'air de ceux qui restaient pour lui répondre des mensonges, comme elle en avait croisé quelques uns par le passé.
Ou peut-être que si, en fait. Qui était-elle pour juger sans savoir?
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 19:03

Sam n’aimait pas poser de questions. Après, il fallait toujours qu’il développe, et puis soit on le trouvait bizarre de demander ça, soit on le trouvait stupide, il aurait dû le savoir. Le petit garçon avait très vite appris, à l’école déjà, à ne pas trop interroger les autres. Avec les quelques amis qu’il s’était faits, néanmoins, il avait pris l’habitude de les questionner, parfois, pour qu’ils sachent qu’il s’intéressait tout de même à eux. Mais pourquoi poser des questions aux inconnus ? Ces derniers n’étaient pas obligés de lui raconter leur vie, ils ne lui devaient aucune explication. Les questions, du genre « comment tu t’appelles ? », il attendait qu’on les lui pose, et les autres se présentaient naturellement ensuite. Cependant, en ce samedi d’hiver, il l’avait fait. Un simple « pourquoi ? » qui lui avait demandé pas mal d’efforts. Mais surtout, qui était trop vague. Il allait devoir s’expliquer, sans doute, et il n’aimait pas ça. Ne pas être compris. Il détestait répéter, car il avait l’impression d’être un idiot que personne ne comprenait. Le petit Serpentard soupira intérieurement, au moins, avec un livre, on ne s’embêtait pas au sujet des questions …

Mais la fille lui répondit. Sam ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux de surprise. La voix de la fille lui avait fait l’effet d’un électro-choc. Habitué au brouhaha continu de Poudlard, de la Grande Salle, des couloirs, de la salle commune, des cours, ça lui faisait une drôle d’impression, qu’on lui parle, à lui. Depuis le début de l’année, il avait oublié ce que c’était. Car dans le Poudlard Express, il avait bien été obligé de partager une cabine avec d’autres élèves, mais après … il s’était complètement isolé. C’était comme s’il avait toujours vécu la tête sous l’eau, et que tout d’un coup, il en ressortait. C’était une drôle d’impression.

Elle était désolée ? Il n’y avait pas de quoi. Enfin, si. Elle avait crié, ça lui avait fait peur, mais sinon … Sam aurait bien aimé savoir pourquoi. Mais il ne voulait pas poser à nouveau une question, surtout si elle devait encore commencer par « pourquoi ». Ça donnerait l’impression que sa question précédente avait été mal comprise, et il ne le voulait pas. Ah, parce qu’elle pensait être seule ? Sans même avoir insisté, Sam avait eu sa réponse, et il était assez satisfait. Il aurait pu à présent faire demi-tour, ou même s’excuser, avant de partir. Mais la curiosité l’emportait : est-ce que les élèves de Poudlard étaient différents des élèves moldus ? Pourquoi est-ce que cette fille l’avait brusquement ramené sur terre ? Sam avait pris l’habitude de vivre à Poudlard, en gardant une certaine distance par rapport aux autres, et aux événements qui se déroulaient. De fait, les jours se suivaient, et se ressemblaient. Là, c’était … spécial. Une partie de Sam, toutefois, lui disait de s’en aller, et de laisser tomber : après tout, cette fille, on n’avait pas envie de la connaître. Et puis, ça prendrait du temps, et ça serait compliqué, et ça entraînerait plein de questions, que de faire connaissance.

Les chaussettes de Sam étaient mouillées, et c’était vachement désagréable. Ça l’étonnait qu’il y accorde tant d’importance. Foutues chaussettes. Le regard se Sam se dirigea donc sur ses pieds, naturellement. Il avait oublié ce que ça faisait, de regarder quelqu’un quand cette même personne n’avait rien à regarder non plus. Et il n’aimait pas ça, c’était gênant. Alors ses pieds, ses mains, le plafond, devenaient de grands centres d’intérêt. La fille posa une question à son tour, à savoir : que faisait-il ici ? Enfin, ça avait été posé d’une façon plus agréable, mais le sens était le même … Eh bien … C’était une bonne question. Sam ne savait pas vraiment quoi répondre, puisqu’il ne savait pas vraiment pourquoi il était là. Il avait suivi ses pieds, en quelque sorte. Mais il allait passer pour un fou, s’il expliquait cela. Et puis, la fille ne comprendrait sûrement pas tout de suite, et elle lui poserait d’autres questions, et il faudrait qu’il s’explique encore. Non, ce serait trop compliqué.


- Je ne sais pas.

Bravo, il avait l’air malin. Il ne pouvait pas ne pas savoir ! Trouver une excuse, vite. Il s’était perdu ! Voilà, c’était ça ! Comme il était à Serpentard, sa salle commune se trouvait dans les cachots, aussi était-ce l’excuse idéale. Ses parents lui avaient toujours dit que mentir était mal, mais ils n’étaient pas là, et puis ce n’était pas un gros mensonge. Sam ajouta donc, essayant d’avoir l’air détaché :

- Je crois que je me suis perdu.

Puis il ne sut plus du tout quoi ajouter. Pourquoi la fille avait-elle demandé ça, aussi ? Elle s’en fichait certainement. La conversation n’allait pas être aisée, car Sam n’en avait plus l’habitude, et surtout, c’était une inconnue. On ne parle pas aux inconnus, lui avaient dit ses parents. Oui, mais ils n’étaient pas là. Sam détestait les premières rencontres, c’était toujours difficile, s’il ne posait pas de questions, les gens n’avaient rien à lui dire, ou alors c’était eux qui posaient les questions. Et Sam avait des problèmes pour répondre. Dans le cas présent, la fille n’avait pas l’air très bavarde non plus. Pourtant, Sam aurait voulu entendre davantage sa voix … Pour pouvoir encore se dire qu’elle existait, et pour trouver plus d’intérêt pour la vie à Poudlard. Parce que pour l’instant, on ne pouvait pas dire que c’était passionnant … Le matin, il était difficile de se lever, il avait l’impression que ça ne servait à rien, et qu’il connaissait déjà la journée qui allait se dérouler. Il aurait aimé s’intéresser davantage, mais si les gens autour de lui n’existaient pas, ce n’était pas facile … Alors, que dire à cette fille ? Pas de question, on a dit. Mais pourquoi s’intéresserait-elle à lui ? Qu’est-ce qu’on pouvait dire à une inconnue ? Ah oui, les présentations !

- Je suis Sam, déclara-t-il en lui tendant la main.
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 20:24

[Désolée pour la longueur du message, j'ai un peu manqué d'inspiration...]

Le garçon avait menti. La pensée avait traversé l'esprit de Rosanna au moment-même où il avait dit qu'il s'était perdu. Il était trop nerveux, il avait mit trop de temps à ajouter cette phrase, et ça sonnait faux. Oh, évidemment, quelqu'un qui parlait plus qu'il n'écoutait n'aurait rien remarqué. Rosanna, elle, détestait le mensonge presque autant que la normalité. Elle écoutait toujours, et le mensonge était comme une note discordante dans une pièce mélodique. Une note qui pouvait altérer la perception de tout le reste. Une horreur.
Mais elle ne pouvait pas en vouloir à son interlocuteur. Il ne pouvait pas savoir qu'elle détestait tant ne pas savoir la vérité. Et chacun avait quelque chose à cacher.
Elle la première.

Devait-elle lui dire qu'elle savait qu'il ne s'était pas vraiment perdu? Ou complètement changer de sujet? Apparemment, il ne voulait pas en dire plus. Rosanna pouvait bien comprendre, elle-même préférait écouter que parler. Mais dans un cas comme celui-ci, si aucun des deux ne parlait, ils ne se connaîtraient jamais et la conversation silencieuse durerait probablement jusqu'à la fin des temps. Zanie parvenait d'ailleurs à s'imaginer en fantôme, flottant au-dessus de son squelette recouvert de toiles d'araignées, observant encore le garçon dans la même condition... Une idée qui la fit sourire et qu'elle se rappela de noter quelque par lorsqu'elle retournerait à son dortoir. Le début du quarante-huitième rouleau de parchemin, peut-être?

"Je suis Sam."

La sorcière faillit sursauter, mais se reprit à la dernière seconde pour qu'il ne croit pas l'avoir dérangée. Qu'est-ce qu'elle était supposée répondre? Ah, oui, son nom. Mais de quelle manière? Normalement, quand elle se présentait, c'était parce qu'on le lui avait directement demandé. Mais comment répondre à une affirmation?
Si la littérature n'avait plus de secret pour Miss Sanders, l'art de la parole lui faisait doublement défaut. Un retour des choses, sans aucun doute.


"Rosanna," répondit-elle simplement en prenant la main tendue durant un court instant.
Elle n'avait pas l'habitude des contacts formels, qui à son avis n'avaient aucun usage. Ils ne communiquaient rien de plus que les mots, ne rendaient pas service et finalement n'étaient qu'une perte d'énergie inutile.
En parlant de mots...


"Tu cherchais ta salle commune? C'est pour ça que tu t'es perdu? C'est bien la première fois que j'entends parler de quelqu'un qui s'égare en février."

Trois phrases! Pas mal du tout, pour quelqu'un qui détestait parler. Sa voix lui écorchait les oreilles à chaque mot qu'elle prononçait d'un ton beaucoup trop régulier, trop
ordinaire. Mais avait-elle vraiment le choix? Si elle ne commençait pas la conversation, ça n'avancerait à rien. Et autant lui laisser entendre qu'elle avait vu dans son mensonge, ça c'était un avancement.
Mais peut-être que ce serait pour le pire...


"Je veux dire... C'est tout à fait possible, mais c'est la première fois. Les cachots sont vraiment si grands?"
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 21:14

« Je suis Sam » ! Il avait fait fort, sur ce coup-là. Plus nul, tu meurs. Sam s’en voulait affreusement d’avoir dit une chose pareille, il passait encore plus pour un idiot que lorsqu’il ne parlait pas. N’importe quel enfant normal aurait dit « Je m’appelle Sam. » ou encore « Moi, c’est Sam ». Mais pas ça ! Et puis, ça ne voulait rien dire ! Il n’était pas Sam, il se prénommait Sam, c’était différent. Il était un garçon, un élève de première année, un Serpentard, un Ecossais. Sam, c’était juste son nom. Ça ne le définissait pas, qu’il sache.

Heureusement, la fille ne fit aucune remarque à ce sujet et se contenta d’une réponse courte. Rosanna. C’était joli, comme prénom. Tout ce qui venait de cette fille lui paraissait extraordinaire, après avoir évité et ignoré les autres pendant des mois, c’était normal. Et elle serra la main qu’il lui tendait. Sam sentit clairement le contact de la main de la fille, et au début, ne voulut pas la lâcher. C’était bien la preuve qu’elle existait. Emerveillé, Sam gardait les yeux fixés sur sa main serrant celle de la fille, un petit sourire flottant sur ses lèvres. Puis il se rendit soudain compte de ce qu’il faisait, et rendit sa main à l’autre élève. Le rouge lui monta aux joues, encore une fois il avait été ridicule. Tiens, il commençait à se soucier de ce qu’on pensait de lui. Grand changement. En même temps, lorsqu’on est convaincu que les autres n’existent pas, pourquoi se soucierait-on de leur opinion ? Sam eut un nouveau choc en réalisant ce que ça voulait dire. A présent, il n’allait plus pouvoir faire ce qu’il voulait, il allait devoir réfléchir, à chaque geste, à chaque mot. Du moins, avec cette fille. Pour les autres, il ne savait pas.

Elle rompit le silence en lui demandant s’il cherchait sa salle commune. C’était bizarre, tout de même, que la conversation continue, comme si de rien n’était, alors qu’ils étaient dans un cachot sombre et humide, limite glauque. Leurs voix résonnaient à chaque réplique, parfois on entendait aussi le bruit d’une goutte d’eau qui tombe, puis s’écrase à la surface d’une flaque. Pas de bruit de pas. Ils étaient bien seuls. La situation dans son ensemble s’imprimait peu à peu dans l’esprit de Sam. Ce n’était pas qu’il était lent d’esprit. Seulement, lorsqu’on est dans son monde, on ne fait pas vraiment attention à la réalité.

Oui, il pouvait dire qu’il s’était perdu en cherchant sa salle commune … Mais ça aurait été un nouveau mensonge. Enfin, la fille lui offrait l’opportunité de simplement acquiescer, c’était elle qui avait tout inventé. Alors, pourquoi ne pas choisir cette simplicité ? De plus, Sam n’était pas quelqu’un de très bavard avec les gens qu’il ne connaissait pas, ce serait tellement plus facile. Mais la suite de la réplique de la fille ne lui plut pas beaucoup. Comment ça, personne ne se perdait en février ? Et alors ? Si c’était pour dire qu’il était nul, elle pouvait s’exprimer sans sous-entendu … Et si c’était parce qu’elle pensait qu’il n’était pas perdu, elle se trompait. D’un côté, Sam était bel et bien perdu. Bien sûr, il s’était pas égaré en venant par ici, mais … A présent qu’il y pensait, il ne savait pas vraiment où il était. La différence résidait là : il ne s’était pas perdu, il était perdu. Subtile différence. Mais ça changeait tout. Sa parole précédente était un mensonge, mais il pouvait se rattraper. Toutefois, comment expliquer cela à son interlocutrice ? Si l’on pouvait d’elle en ce terme, vu que Sam ne disait pas grand chose …


- Je ne cherchais pas la salle commune, répondit Sam.

Ce qui était tout à fait vrai. Allez, petit Sam, tu as commencé, maintenant, tu termines. De toute façon, la fille allait lui demander ce qu’il cherchait, dans ce cas. Autant le lui expliquer sans attendre. Mais … Enfin, c’était un peu bizarre, non ? Sam baissa les yeux sur ses chaussures trempées. Pas étonnant qu’il ait froid aux pieds, et les chaussettes mouillées. D’où venait toute cette eau, dans les cachots ? Tant que ce n’était pas celle des toilettes et des salles de bain, tout allait bien … Ça pouvait être de l’eau de pluie. Peut-être y avait-il des ouvertures mal fermées, qui donnaient sur l’extérieur ? Et puisque la magie était si utile, d’après son père, pourquoi n’inventaient-ils pas un sort pour empêcher toute cette eau de rentrer ? Ça serait beaucoup plus simple ! Ça leur éviterait de marcher dans des flaques, pour commencer, et puis ça rendrait les cachots un peu plus accueillants ! En y ajoutant des lumières, bien entendu.
Avec tout ça, Sam n’avait toujours pas expliqué la raison de sa présence à la fille. Courage, Sam, tu peux le faire !


- Je … Je suis arrivé ici par hasard, c’est tout.

Bravo mon garçon ! Tu l’as fait ! Maintenant, elle allait vraiment le prendre pour un débile. Comment ça, il était arrivé là par hasard ? Ça ne voulait rien dire ! Aucune personne normale ne se promenait sans faire attention au chemin qu’elle empruntait, aucune personne sensée, en tout cas. Sam avait brièvement relevé les yeux lorsqu’il avait parlé, et maintenant il regardait le mur humide, à gauche. Un silence plus tard, il ajouta, d’une voix toujours un peu hésitante :

- Il faut qu’on sorte d’ici …
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyDim 23 Sep - 23:12

Sortir d'ici? Et pourquoi? Le sous-sol, bien que froid et humide, était aussi bien qu'ailleurs. Mais il était vrai qu'en février, rester dans un endroit pareil équivalait certainement à plonger dans le lac glacé sur le plan 'idées pour attraper la grippe du siècle', et passer une semaine à l'infirmerie à enchaîner les potions pimentées n'avait rien d'intéressant.
Rosanna fronça les sourcils. Elle n'avait aucune envie de retourner en haut, là où il y aurait tellement d'élèves qu'elle aurait du mal à se concentrer sur une seule voix. Mais avait-elle le choix? De toute façon, il y avait toujours des couloirs déserts. Certains changeaient même de direction selon les indication de Merlin seul savait qui!


"Je suppose que oui, nous devrions partir d'ici avant d'attraper la mort."

Rosanna grimaça. En plus d'une voix grinçante de normalité, devait-elle vraiment parler comme une encyclopédie? Ce n'était pas le moment d'endormir Sam! Quoiqu'à ce moment précis, c'était plutôt elle qui se serait endormie. Même avec de la compagnie, la réalité était toujours ce qu'elle était: Ordinaire. Sans intérêt, endormante, nécessitant immédiatement un peu de vie!
Se secouant un peu, elle fit quelques pas vers l'escalier, dépassa Sam et se retourna vers lui, ayant oublié un détail. Elle ne savait même pas où il voulait aller! Ni s'il voulait qu'elle l'accompagne ou non, d'ailleurs... Et évidemment, s'il devait partir de son côté, elle était aussi bien de rester ici.


"Enfin... Nous devrions sortir si tu veux que je viennes," corrigea-t-elle en mettant l'emphase sur les pronoms afin de se faire bien comprendre. Et dans ce cas, aucun malentendu possible, elle était absolument certaine d'être claire comme du cristal.

Elle trouverait bien où aller par la suite, si elle allait quelque part. Ce n'était absolument pas une urgence. Tout ce qui importait, finalement, c'était que même la robe d'hiver qu'elle portait par-dessus son uniforme ne l'empêchait pas de frissonner. Si elle n'y avait pas porté attention au départ, c'était surtout que son sens de l'observation s'arrêtait aux sons, et n'allait certainement pas jusqu'à écouter ses propres réactions physiques.
Hmm... L'idée de rester ici n'était plus si attrayante.
Rosanna attacha le devant de sa robe, tirant sur les pans de sa jupe comme si elle pouvait l'allonger et plongea les mains dans ses poches. Lorsqu'on se rend compte qu'on a froid, c'est exactement comme lorsqu'on réalise qu'on est blessé. On n'arrive plus à penser à autre chose.
La sorcière fit encore quelques pas. Il lui semblait qu'à chaque centimètre qu'elle enlevait entre la porte et elle, l'air se réchauffait un peu plus, l'atmosphère était moins humide...
Et elle marchait sur un peu moins de moisissure.

Elle en venait à se demander pourquoi elle avait eu à imaginer des miroirs pour se distraire dans les corridors des cachots. C'était sombre, ancien, un peu épeurant pour une petite fille de onze ans. L'endroit parfait pour mettre en scène une histoire terrifiante... La poursuite de la créature bicéphale, par exemple. Mais maintenant qu'elle y pensait, n'importe quel couloir, si elle y allait à une heure où personne ne s'y trouvait, aurait pu faire l'affaire. Et aurait été moins froid, d'ailleurs.


"Est-ce que la salle commune des Serpentard est aussi froide qu'ici?"

Si elle l'était, elle plaignait définitivement Sam. Mais c'était peu probable, en fait, autrement Mme Pomfresh n'aurait jamais assez de potion Pimentine pour les élèves des autres maisons, ses stocks seraient écoulés dès la première semaine de l'hiver par les élèves de la maison vert et argent. Alors le taux d'absences aux cours monterait en flèche, et les points des maisons descendraient dramatiquement.
Et tous les efforts des élèves seraient vains, seulement à cause d'un problème d'architechture. Même si d'autres, surtout des Gryffondor, auraient tendance à dire 'seulement à cause des Serpentard'.
Qu'est-ce qu'ils avaient fait de si mal, ces Serpentards?
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptyLun 24 Sep - 19:40

Comme elle fronçait les sourcils, Sam eut peur d’avoir vexé Rosanna, d’une manière ou d’une sorte. Ah, peut-être qu’elle voulait rester là … Mais pourquoi ? Que pouvait-on bien faire dans un couloir pareil, sombre, humide, inquiétant, froid, en plein hiver ? Tiens d’ailleurs, elle ne lui avait pas dit pourquoi elle était là. D’un autre côté, il ne le lui avait pas demandé, alors … Mais ça ne le regardait pas, en réalité. La fillette lui dirait ce qu’elle avait envie de lui dire, pas plus. Sam regarda ses pieds à nouveau en attendant une réponse.

Et Rosanna lui répondit qu’en effet, ils devraient sortir, « avant d’attraper la mort ». Le Serpentard eut un petit sourire, quand même, au pire ce serait un petit rhume, rien de bien grave. Le pire problème était ses chaussettes mouillées, c’était pour dire ! Et le froid, bien sûr. Evidemment, on était en hiver, et bien que Sam soit habitué aux températures basses, celle des cachots le dérangeait. De plus, ça sentait la moisissure, le renfermé, rien de très agréable. La prochaine fois qu’il se « promènerait » dans le château, il choisirait un endroit plus sympathique à explorer, la bibliothèque, par exemple. Ah, les livres … Dommage qu’il n’y ait pas de fauteuils confortables dans la bibliothèque de Poudlard. Sam se rappela celle de sa mère, il y passait toute la journée du mercredi, et il avait lu beaucoup de livres pour un garçon de onze ans …
« Sam, c’est maman. Réveille-toi, mon chéri, c’est l’heure. »
Sam revint brusquement à la réalité et à l’humidité des cachots.

Oh non ! Rosanna venait de parler, et perdu dans ses pensées qu’il était, il n’avait rien entendu ! Lui demander de répéter ? Jamais ! Sam était beaucoup trop fier pour ça, et puis il ne voulait pas être désagréable avec la jeune fille. Que faire, dans ce cas ? Et si elle lui avait posé une question importante ? Quoique, au ton employé, ça ne ressemblait pas à une question. Il pouvait alors se contenter d’une réponse vague … Son cerveau fonctionna aussi vite qu’il le pouvait. Il ne pouvait pas non plus risquer de dire une bêtise ! Si elle avait dit quelque chose comme « il fait froid », par exemple, et qu’il répondait « bien sûr ! », il aurait l’air assez bête … En définitive, Sam hocha simplement la tête, positivement. Pas trop de risque, dans ce cas. Il acquiesçait, tout bêtement. Oui, il faisait froid. Ou alors, oui, on devrait sortir. Oui, les cachots sont humides, oui, être malade n’était pas souhaitable, oui, il allait retourner dans sa salle commune ? Il ne savait pas, mais il espérait vivement que Rosanna ne se rendrait compte de rien. Les deux première année commencèrent donc à avancer en sens inverse, vers la sortie, espérons-le.

Et après ? Une fois qu’ils seraient sortis ? Sam ne reverrait peut-être pas la fille, il replongerait sûrement dans son petit monde à lui. Et rien ne serait réel, à nouveau. C’était dommage, parce que c’était agréable, tout de même, de trouver un peu d’intérêt à l’existence. Inconsciemment, Sam choisit un chemin qui n’était celui qui les mènerait à la sortie …

La salle commune ? Non, pas froide du tout ! Sam avait remarqué la cheminée dès le premier jour, et tous les soirs, il était dans un fauteuil, non loin du feu. Avec un livre sur les genoux. Les autres Serpentard ne lui prêtaient aucune attention, et réciproquement, de sorte que Sam était totalement plongé dans ses lectures. Dans ce genre de moments, ce qui se passait dans le livre, avait plus d’importance que la réalité, si on pouvait l’appeler comme ça. Est-ce que cette vie à Poudlard était la réalité ? Sam avait toujours l’impression que c’était un rêve, un mauvais rêve cependant. Serpentard … Ça faisait penser à serpent, évidemment. Et leur couleur était le vert. Pourquoi pas. Sam aimait bien le vert. Il remarqua que la fille avait un uniforme avec du jaune, au lieu de son vert à lui. Jaune, c’était quoi ? Une autre maison ? Oui, mais laquelle ? Ah, non, il ne pouvait pas demander. Tout le monde devait le savoir. Lui, il était vraiment un cas, il faudrait qu’il écoute autre chose que les cours, parfois. Les conversations entre élèves, par exemple, quoiqu’elles ne présentaient pas grand intérêt, toutes les mêmes …


- Oh, non, on a une cheminée, répondit le petit Sam tout en marchant.

Passionnant ! Sam avait un don pour la conversation, c’était évident. Il n’avait jamais su quoi dire aux gens qu’il ne connaissait pas, c’était un fait. Pourquoi faire des efforts, il n’arriverait à rien ! Aller, ajouter quelque chose … Parce que le silence commençait à être dérangeant.


- Je préfère les radiateurs, quand même.

Eh oui, Sam avait grandi dans une maison moldue, où la magie aidait rarement, car sa mère insistait pour éplucher les légumes à la main, pour avoir l’électricité, la télévision, et d’autres choses dans le même genre. Le père de Sam ne se fâchait pas, et d’ailleurs il avait appris à vivre avec tout ça. Quelle surprise ça avait été pour le petit garçon, lorsqu’il était arrivé à Poudlard ! Il n’y avait pas d’électricité ! Pas de lampes, pas de télévision, pas de chaîne pour écouter de la musique, pas de radio ! Ni internet. Sam avait certes appris à se servir d’un hibou pour envoyer des courriers, mais ça le déconcertait …

[923 mots]


DONE
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Ξ Sujet: Re: Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre]   Quand un sous-sol devient labyrinthe. [libre] EmptySam 6 Oct - 11:33

[Je suis terriblement désolée du retard! Tu me pardonnes?]

La réponse de Sam n'avait pas surpris Rosanna outre mesure. Après tout, elle avait presque voulu se gifler mentalement après avoir posé sa question, tellement les possibilités qu'il en soit autrement étaient minces. Toutefois, l'idée aurait été intéressante — tout particulièrement la possibilité de manquer des cours. Enfin... Meilleure chance la prochaine fois!
Sans s'en rendre compte, Zanie rougissait de gêne; Ce n'était pas souvent qu'elle parlait sans raison à quelqu'un, et autant l'admettre, elle était rouillée dans tout ce qui impliquait des capacités sociales. Et fort peu attentive à ses propres réactions, elle attribuait la soudaine chaleur de son visage à une réaction au froid... ou encore un début de grippe.
Magnifique.

La jeune fille venait d'atteindre l'escalier quand son interlocuteur ajouta une explication un peu banale, qui la fit s'arrêter brusquement. Un radiateur. C'était quoi déjà? Un objet moldu, certainement. Souvent mentionné dans des romans à suspens, lorsque l'auteur s'amusait à décrire la scène pour gagner du temps. Mais c'était plus le fait que
Sam l'ait mentionné qui la dérangeait.
Rosanna aimait croire qu'elle n'avait pas les même préjugés que la majorité des gens. Par contre, certaines particularités étaient ancrées dans les croyances populaires si profondément qu'elles étaient dures à déloger.


"Le- Les radia... Les radiateurs?"

La Poufsouffle s'éclaircit la gorge et se retourna. C'était une blague, n'est-ce pas? Une idée de génie pour la surprendre et lui faire réaliser qu'elle n'était absolument pas à l'abri de l'influence des stéréotypes. Un Serpentard, si sympathique puisse-t-il sembler, ne pouvait pas mentionner une préférence pour un item moldu, quel qu'il soit! Au quel cas, il risquait probablement de se faire avada... c'était quoi déjà? — Enfin... Tuer — par les fanatiques de la soit-disant pûreté de sa société sorcière.
Du vent, certes... Mais quand même. La jeune fille ne savait plus si elle avait seulement été surprise d'avoir été la personne à qui s'adressait une phrase si rare ou inquiète qu'un Serpentard de septième année ne sorte de derrière une tapisserie à moitié pourrie pour faire regretter ses paroles à Sam.


"Tu en connais beaucoup, des objets moldus qui sont préférables à leur équivalent magique?" avait-elle décidé de demander, jaugeant son camarade de classe du regard. C'était plus sûr que de s'exclâmer « Mais tu rigoles? Tu es à Serpentard, quand même! » et définitivement moins insultant. En plus, avec un peu de chance, la conversation continuerait.

"Moi je préfère la magie pour la plupart des choses quotidiennes. Entre un coup de baguette et des kilomètres de fils pour l'éklectité — Hum... Désolée de la prononciation, je manque de pratique. Mais tu vois ce que je veux dire?"

La sorcière avait fini par s'assoir sur la dernière marche de l'escalier, observant toujours fréquemment autour d'elle — peut-être, après tout, qu'un Serpentard de septième année militant contre les moldus sortirait vraiment de derrière la vieille tapisserie? — mais surtout en détaillant Sam du regard. C'était inconscient, une habitude datant de plusieurs années qui venait avec écouter. S'il lui laissait assez de temps, probablement cinq à dix minutes, elle serait capable de le reconnaître même dans le noir le plus profond ou à distance, comme elle arrivait à le faire avec tous ceux avec lesquels elle avait été attentive.
Dans ce cas-ci, elle était probablement plus intriguée qu'attentive, par contre, cherchant à comprendre pourquoi elle ne l'avait jamais remarqué entre les foules d'élèves qui parlaient trop.
Parler de rien avec quelqu'un qui parle aussi peu que soi-même, après tout, c'était de loin l'expérience la plus étrange qui lui soit arrivé... sans compter ses aventures imaginaires.

Soudainement, aux histoires qui couvriraient bientôt d'une petite écriture régulière ses chers rouleaux de parchemins, un nouveau personnage était apparu, aussi réel que ceux qu'elle avait parfois utilisés. Celui-là, par contre, l'apprentie auteure comptait bien le garder jusqu'à la fin.
Et si elle pouvait faire de même avec la version réelle, pendant qu'elle y était... Une connaissance, c'était déjà bien parti. Un ami, ce serait plus difficile.
Elle allait quand même essayer. Pourquoi pas?
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