Temps maussade

[ Priorité à Bélinda, puis libre.]

Soigneusement emmitouflée dans sa cape, sa lourde écharpe en laine remontée jusque sous son nez Hannah marchait au bord du lac. Elle maudissait ce climat froid et humide, et pour une fois elle aurait bien aimé que cette maudite grisaille quitte l’horizon.
Elle longeait l’étendue d’eau tout en repensant à sa semaine, à ses devoirs, à ses amis, à ses prochaines vacances de Noël. Elle allait sûrement devoir rendre visite à sa grande tante Irma qui, comme chaque années, organisait le grand repas de famille. C’était l’occasion pour les Abbot de tous ce réunir pour célébrer les fêtes de fin d’année. D’ailleurs, il faudrait qu’elle trouve quelque petits cadeaux à offrir à ses frères et à ses parents. Elle n’avait vraiment aucune idée pour Daniel et William, il faudrait qu’elle demande conseil à quelqu’un.

Elle s’arrêta un moment, et regarda le reflet du château dans le lac. Le vent soufflait, froid et violent. Pourtant, elle n’avait pas envie de rentrer, du moins, pas tout de suite. Les autres étaient tous occupés dans la salle commune ou en train d’étudier dans la bibliothèque. Hannah avait besoin d’un peu d’air, non pas qu’elle n’aimait pas se retrouver à l’intérieur avec ses nombreux condisciples, mais elle n’avait put contenir son irrépressible envie de se promener dehors ( je l’accorde, c’est très ridicule). Elle avait proposé à une de ses amies de l’accompagner, mais l’adolescente avait fait comprendre à Hannah que rien ne pourrait la faire sortir dehors par un temps pareil. Soit. Hannah se promènerait donc seule, comme une âme en peine, au bord du lac. Le vent soufflait fort et lui donnait mal à la tête.
Elle ne fit pas très attention au fait que le forêt interdite n’était qu’a une centaine de mètre derrière elle. La Poufsouffle observait la surface du lac ridée par la nageoire d’un poison. Sans être hydrophobe, Hannah n’avait jamais vraiment aimé l’eau. Pour barboter là où on a pied elle était d’accord, mais quand il s’agissait d’y aller carrément, elle faisait carrément demi-tour. Elle s’approcha doucement du bord ( enfin pas trop quand même, elle était bien à 2 mètres de la berge) et attrapa un petit galet, qu’elle fit ricocher sur le lac paisible.

Bélinda,en tant que Nymphe aquatique, avait toujours préféré l'été ou le pringtemps, qui lui permettait de faire de longues ballades en dehors de sa cabane située dans la forêt interdite. Mais l'hiver, il en était tout autrement... Aussi, ce jour là, alors que le vent soufflait fortement, laissant peu de chance à la si belle nature qui entoure Poudlard, Bélinda avait pris un long moment avant de se décider enfin à sortir de sa cachette. Bien entendu, quitte à sortir par ce mauvais temps, autant le faire comme il se doit...

Ainsi, la créature fit un tour dans la forêt, dans l'espoir de croiser quelques petits animaux qu'elle pourrait acceuillir ou observer avec le même plaisir qu'elle a en pleine saison. Mais très vite, son espoir fut brisé par le froid glacial qui avait décidé de se pointer. Aussi, ne dépassant pas un certain périmètre, la nnymphe décida d'aller au secon endroit qui était l'objet de ses ballades habituelle, à savoir le lac. En saison de fin d'année, en général, Bélinda se retrouvait toujours toute seule, aussi fut-elle très surprise de voir une jeune fille, d'une quinzaine d'année, emnmitoufflée par un manteau et une écharpe aux couleurs d'une des maison de l'école, qui se trouvait au bord de l'eau. voyant là une occasion en or pour faire une nouvelle rencontre, Bélinda, garda sa forme physique, et s'approcha d'elle doucement par derrière...

Hannah, toute occupée comme l’était à faire des ricochets, n’avait pas entendu le pas léger de la nymphe qui se rapprochait d’elle. D’ailleurs, elle ne s’imaginait pas un instant qu’en ce jour si maussade et terne, elle rencontrerait une naïade.
Elle regardait le petit galet rebondir sur la surface du lac et soupira avant de se retourner pour continuer « sa ballade champêtre ». Mais au lieu de mettre un pied devant l’autre et d’avancer, elle se retrouva littéralement clouée sur place. Quelqu’un marchait dans sa direction. Quelqu’un avec une couleur de cheveux résolument originale, ce qui avait légèrement « choqué » notre brave petite Hannah qui était plutôt une adepte du look « BCBG » pour sorciers. Un peu plus grande qu’elle, la jeune femme avait des cheveux bleus et malgré la distance qui les séparaient, quelque chose d’étrange émanait de l’inconnue. Pendant un moment, Hannah crut qu’il s’agissait d’une élève excentrique plus âgée qu’elle, mais elle déchanta rapidement quant elle s’aperçut que la personne ne portait pas d’uniforme et sortait de la forêt interdite.
Elle ouvrit des yeux ronds et serra machinalement les poings.

* Restons calme, restons calme… rien ne prouve qu’il s’agit d’une de ces créatures sanguinaires qui hantent la forêt interdite… c’est peut-être…une…euh… intervenante pour un cours, ou un juge supplémentaire pour le tournoi…*

Si on ne pouvait pas reprocher à Hannah d’être la dernière des couardes, elle n’était pas franchement téméraire non plus. Elle préférait se qualifier de « prudente » plutôt que de « trouillarde ». Elle essayait désespérément de se rassurer, mais n’y arrivait pas vraiment. Après tout, elle était à l’autre bout du lac et si la jeune femme était une détraquée qui en voulait à sa peau ? (On remarquera que notre amie de Poufsouffle développe une légère tendance à paranoïa depuis sa rencontre avec Milicent). Pas rassurée elle s’exclama :

« EUUUUH, BONJOUR ! »

Pourquoi braillait-elle si fort ? Le stress sans doute. Elle avait réussit à dire quelque chose, c’était déjà pas mal. Se sentant mal à l’aise dans le silence elle débita ces quelques mots à une vitesse fulgurante :

« Il ne fait vraiment pas beau, non ? Ho mais après tout c’est normal, nous sommes en Novembre. Tu… Vous… n’avez pas un peu froid ? Mais au faite je ne vous ai jamais vu dans les murs de Poudlard vous êtes un nouveau membre du personnel ? Ho heu… Excusez moi, c’est vrai que peut-être cela ne me regarde pas… je euh...Ha-ha. »

Elle avait terminé sa phrase par un rire d'excuse très faussement désinvolte, et crispé.

* Mais j'y pense ! C'est peut-être une fille de Beauxbatons ! *

A peine cette pensée avait-elle effleuré son esprit qu'elle se détendit un peu.

Plus Bélinda avançait, plus le regard de la jeune fille qui faisait des rocochets sur l'eau du lac, et vers qui la créature se dirigeait, se fait lourd et pesant. Bélinda étant une nymphe, était plutôt du genre à vouloir avoir du contact, et aimait aller vers les autres. Mais là, bien qu'elle ne s'aurisait pas à ommettre un jugement sur une personne qu'elle ne connaissait pas encore, Bélinda sentait bien que la jeune élève de du château, semblait décontenancée et très surprise de son arrivée. D'ailleur, les soupçons de Bélinda se confirmèrent lorsque son interlocutrice se mit à hurler un bonjour. A la fois amusée et surprise par cette salutation qui venait de lui casser les oreilles, la créature répliqua tout calmement, tout en continuant d'avancer à petit pas:

"Eh bien, quel enthousiasme. Bonjoir mademoiselle."

Bélinda, bien que n'étant pas une véritable humaine, avait appris à les comprendre et à les observer, surtout depuis le nombre d'années d'expérience qu'elle avait derrière elle. C'est pourquoi, alors que la jeune élève rétorqua à toute vitesse quelques remarques sur temps très mauvais qu'ils avaient pour un mois de novembre, suivi de peu par des questions sur son identité. Bélinda prit tout son temps pour répondre. Peut- voyez vous en cela un moyen de se venger du fait que la jeune femme l'ai prise pour une membre du personnel de l'école, ou tout simplement par ce qu'elle ne savait pas comment formuler ses mots ? En tout cas, après un long silence, la créature reprityla parole, tout en regardant la jeune femme droit dans les yeux:

"Non je ne suis pas une employé de l'école, Pour le reste, oui vous avez raison, il fait très froid ces derniers temps, personnellement je préfère l'été et le pringtemps. Pour répondre à votre question, j'habite dans la forêt, mais il m'arrive parfois de venir ici me rafflraichir les idées, et vous que faite vous?"

Hannah entrouvrît la bouche, et étouffa un hoquet qui trahissait sa surprise et sa crainte grandissante. Raide comme une nappe trop amidonnée, elle n’en revenait pas: « Non je ne suis pas une employé de l'école », avait répondu la jeune femme.

A moitié convaincue qu’il y avait de fortes chances qu’elle soit en présence de la fille cachée d’Hannibal – La Poufsouffle avait parfois l’imagination fertile – elle piétinait légèrement les quelques brins d’herbes sous ses chaussures vernies.
Après tout, le cadre était parfait : dans la nature, dans un endroit un peu en retrait, un horizon nuageux où se découpait la silhouette massive de Poudlard. Il ne manquait plus que le corps inanimé d’une innocente victime, gisant sans vie dans les roseaux…
Elle voyait déjà la scène.

Ses cheveux auraient put se dresser sur sa tête quand la personne, après avoir donné elle aussi son opinion sur le temps de cette saison, avoua qu’elle habitait dans la forêt. Ça confirmait les pires craintes de l’adolescente. Dans le petit chaperon rouge, le loup aussi il avait l’air gentil : au début . Pour peu qu’elle fut cardiaque, Hannah en serrait tombée dans les pommes. Elle regrettait amèrement d’être allée se balader seule.

Car à présent, la jeune fille aux nattes blondes en était sure : ce n’était pas une élève excentrique qui se tenait devant elle, mais bien une créature de la forêt interdite. Or, tout bon sorcier se doit de savoir que : ‘Si la forêt est interdite, ce n’est pas pour rien’ : les bois étaient remplis de jeunes femmes aux cheveux bleus. Créatures perfides, cruelles et maléfiques, carnivores de surcroît. Elles avaient l’air gentilles et innocentes vues comme ça, mais il s’agissait d’un fin stratagème pour dévorer les petites blondes aux yeux bleus de Poufsouffle qui s’aventurent un trop prés de la lisière maudite du bois. ( Si, si, n’en doutez pas ! )

Tout ça pour dire, que ces quelques mots avaient tirés sur la sonnette d’alarme de mademoiselle Abbot, qui ne tarda pas à sortir de sa torpeur pour piquer un sprint vers le château en hurlant de terreur sur les premiers mètres.

Instinct de conservation, voyez vous.
[Désolée que ça finisse en queue de poisson comme ça ^^ ;]

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