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 Ξ Sujet: Je m'appelle Sam  Sam 29 Sep - 21:48 | |
| Premier septembre 1994
Je m’appelle Sam.
Voilà. Que dire de plus ? C’est con d’écrire un journal. Je le savais, en plus. J’ai rien à dire, alors … Les idées viennent pas. Et mon écriture est moche, pour rien arranger.
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Quinze septembre.
On est le quinze, comme on pourrait être un autre jour. Quelle différence ? Je veux rentrer chez moi. Ici, c’est nul, les gens sont tous pareils, je m’ennuie … Les cours ne servent à rien, et il y a trop de monde.
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Vingt-trois septembre.
Je me demande. Est-ce que ça existe vraiment, Poudlard ? Ou est-ce que je suis en train de rêver ? On dirait un mauvais rêve. Les gens n’ont aucune consistance, il n’y a pas de surprise …
Je devrais jeter ce cahier … Mais ça me rappelle chez moi.
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Quatre octobre.
Rien de tout ceci n’est réel. Si on pense dans ce sens là, ça va mieux. Je suis le seul à m’en être rendu compte, évidemment. Mais moi, je ne suis pas là, je suis ailleurs. Puisque je dors. C’est logique. Je dors, et je fais un cauchemar : je suis enfermé dans un château immense, où le temps passe lentement et où les jours se suivent et se ressemblent. Quant aux autres, c’est comme si j’étais tout seul. C’est comme … juste un bruit de fond. Je ne les vois même plus. Ils passent sans s’arrêter, des ombres floues, toutes les mêmes.
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Six octobre.
Ce journal est la seule chose qui me permette de me rendre compte que les jours passent. Bon, cette phrase est foireuse, c’est pas grave … De toute façon, personne lira ça. C’est juste pour moi. Pour passer le temps, en fait. Si je le fais pas, j’ai rien d’autre à faire.
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Dix octobre.
Je ne rentre pas chez moi. Pour la Toussaint. Maman m’a envoyé une lettre, ou plutôt, j’ai rêvé avoir reçu une lettre. Pourtant, elle est là. « Sammy ». C’est forcément elle. D’un autre côté, je la connais bien. Je sais exactement ce qu’elle écrirait.
Pourquoi je ne rentre pas ? On m’avait promis. Mon mauvais rêve s’amuse à me torturer. Encore combien de temps je vais passer comme ça ?
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Vingt-sept octobre.
Qu’est-ce qui me dit qu’on est bien le vingt-sept, de toute façon ? Comment je peux le savoir ? C’est les vacances, paraît-il. Pourquoi imaginer des vacances ? Ça ne change rien. Il y a juste moins de bruit dans le château. Après … Quelle différence ? Mes journées ne changent presque pas, à part que je ne vais pas en cours. Pff, des cours. Ça devrait pas s’appeler comme ça. C’est complètement stupide.
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Deux novembre.
Il pleut. J’ai inventé de la pluie. C’est pas mal, quand on y pense.
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Cinq novembre.
Je vais balancer ce cahier, il m’énerve. C’est toujours pareil. Comme tout le reste, il n’a aucun intérêt. Je n’ai rien à écrire, alors je raconte n’importe quoi. Mais ça m’aidera pas à sortir de là !
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Treize février.
En fait, je ne l’avais pas jeté … Pourquoi ça ? Bonne question. En même temps, j’ai bien fait. J’ai l’impression que rien n’a changé depuis la dernière fois. Mais … c’est comme si j’avais quelqu’un à qui parler. Ça me fait du bien, tous comptes faits. C’est mieux que rien.
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