Ah! La famille... Comment s'en passer? [PV Alexis]

La poésie est ce que l'on peut offrir de mieux à une âme en peine. Souffler des mots de Baudelaire au creux de l'oreille d'un arbre, c'était la passion des plus grands rêveurs. Réciter du Shakespire avec son célébrissime "To be or not to be" reste pourtant la phrase la plus récitée et la plus philosophe que l'on ai jamais eu. Pour certains. Savourer une illusion fondée sur un rêve démesuré et s'approprier des mots volages et délicieux restait la matière préférée d'un certain Edward Montgomery, le seul Gryffondor de la famille issue de Claire. Car la famille Montgomery, depuis un certain temps, était en proie à un chamboulement exceptionnel, d'une nature étrange et révoltante, d'une surprise indigne et fourvoyante. Il ne s'agissait plus de dire "Edward Montgomery, le seul Gryffondor de la famille Montgomery" mais il fallait être d'une précision plus poussée au niveau de la périphrase anaphorisée. Depuis un petit moment, la famille Montgomery avait été surprise de découvrir qu'elle était plus grande qu'elle ne l'était déjà. Ou, du moins, Edward Montgomery l'avait été. Cette famause rencontre dans le Hall l'avait chamboulé, et il ne s'en remettrait probablement pas tout de suite... Mais, pour l'heure, Edward lisait un poème d'un auteur français, pays qu'il adorait pour ses poèmes cultivants et florilèges. Il était question d'un poème d'un dénommé Jean-Arthur Rimbaud. Edward ne connaissait pas particulièrement cet auteur, en revanche, il était incollable sur d'autres poètes Français: Hugo, Baudelaire, Prévert, Appoillinaire, de Nerval, Verlaine,... Les mots de l'auteur étaient juste. La vie émanait des mots écrits à l'encre noire, qui sentaient la douceur des jours d'été, l'insolence de la morale moderne, ou la puissance des mots révélateurs...

Edward referma pourtant violemment son livre. Il avait cherché vainement pendant des énnes un exemplaire des Illuminations et il ne l'avait trouvé qu'à un moment où son desespoir avait dépassé son espérance. Mais il commençait à s'ennuyer fermement. Il fallait absolument qu'il lise ces poèmes à quelqu'un, il devait les partager. Le bon vieux temps où il soufflait des mots doux aux arbres lui revint en tête. Mais une autre lui traversa l'esprit en une fraction de seconde, comme une balle de fusil passe à travers un ballon. Il se leva, avec son livre dans les mains, et se dirigea, un élan de fougue folle, il se dirigea vers le Saule Cogneur. Un vieil ami... A qui Eddy devait de nombreuses blessures...

L'arbre était là, en effervescence, chassant deux ou trois moineaux qui avaient l'impétueuse insolence de le déranger. Edward, la bêtise en tête, n'ayant d'autre envie que de s'amuser un peu, sortit son livre, l'ouvrir à la page trente quatre, et cria à l'arbre, qui ne bougeait plus:

"J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route
du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les..."

Edward s'interrompit. L'arbre avait déposé avec sa tendre délicatesse (ironie bien calculée, évidemment) une branche à quelques mètres d'Edward, qui tomba sous le choc de la secousse, assis, dans une position qui aurait pu paraître tout à fait normale si son origne n'avait pas été aussi incroyable. Edward continua, ignorant cette indigne interrumption.

"... pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq.
A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu
son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.
"

Il interrompit sa lecture, le poème terminé. Un sourire malicieux passa sur son visage. L'arbre restait immobile, comme envoûté. Les mots de Rimbaud avaient apparement plus de magie que leur apparence...

Edward se leva, et s'éloigna un peu du périmètre où il pouvait être touché par l'arbre. Il s'arrêta tout d'un coup, à une distance assez raisonnable du Saule Enchanté, visible de façon très précise de cet endroit: quelqu'un venait.

Depuis plusieurs jours, Alexis n'avait pas réussit à avoir un peu de temps pour lui pour pouvoir pratiquer l'une de ses passions. Il réfléchissait si ardemment à ce qui lui était arrivé avec Myrielle, qu'il en avait presque oublié son plaisir premier. Comment cela avait-il pu arriver ainsi ? Comment s'était-il retrouvé avec elle, seul, dans un endroit qui était censé être son intimité ? Ce qui le mettait d'avantage mal à l'aise était de savoir si il était véritablement le "futur petit ami" de la jeune fille ou si elle s'était tout bonnement amusée avec lui par plaisir ? Mais si elle s'était réellement jouée de lui, comment cela se faisait-il qu'elle lui ait prêté l'une de ses boucles d'oreilles en forme de rose ? Glissant ses doigts effilés dans sa poche de pantalon, Alexis attrapa le bijou avant de le regarder plus attentivement. Qu'est ce que cela voulait-il dire ? Avait-il fait quelque chose de particulier pour que tout d'un coup elle s'intéresse à lui ? Et si ce n'était que pour faire passer le temps ? Ou même se venger du préfet, Isaac ? Mais à quoi bon de toute manière y penser, n'était-ce pas tout ce dont Alexis rêvait ? Être à ses côtés ?

Quoi qu'il en soit, il fallait pour le moment qu'il se change les idées et c'était le bon moment pour. Regardant autour de lui, il se disait qu'un coin tranquille du parc serait l'endroit idéal pour danser un peu. Marchant à la dérober, le jeune blond ne savait absolument pas où il allait. Suivre le vent était sans doute bien mais était-ce la meilleure chose à faire ? Le regard dans le vide, le corps du jeune danseur semblait flâner avec grâce.
C'est alors qu'il aperçut des jeunes élèves couraient, tout en disant qu'il était hors de question de s'approcher du Saul Cogneur. Hum, hum... l'endroit idéal se trouvait-il donc tout près ? Un léger sourire narquois se dessina sur les lèvres de l'adolescent alors qu'il prenait la direction opposée des autres élèves. Puisque personne ne semblait vouloir s'approcher de cet endroit, alors autant y aller. Au moins, il était sûr de ne pas être dérangé. Marchant d'un pas lent mais sûr, le cinquième année remarqua non loin de lui, une silhouette plutôt fluette.

Pff. Pourquoi diable ne pouvait-il être seul ? Fronçant les sourcils de mécontentement, il continua cependant vers l'arbre. Devait-il lui faire peur ? Enfin, peut-être qu'il suffisait juste de lui dire "Casse toi !" pour que le gamin comprenne. Arrivé face à lui, Alexis remarqua le blason qui n'était autre que celui des Gryffondor. Autant l'adolescent était conciliant avec les Serdaigle, vu que son frère faisait partie de la maison, autant des Gryffondor et des Poufsouffle... il ne fallait pas trop lui en demander. Pourtant, le jeune homme était plus indifférent face à ses maisons que semblaient l'être ses camarades Vert et Argent. Comment cela se faisait-il ? Peut-être parce qu'il s'en fichait éperdument que des élèves aussi inintéressant puisse étudier tout comme lui, la magie. Il les voyait plus comme étant des incapables qui se ridiculiseraient le moment venu alors pourquoi leur interdire ceci ? Après tout, n'avait-il pas le droit, lui, à avoir ce genre de spectacle de fin d'année ?
Quoi qu'il en soit, pour le moment, il n'avait qu'une envie, être seul. Et si le gamin résistait, un petit sortilège ferait l'affaire !

« … » Alors qu'il allait lui dire de partir, son regard se posa sur le livre que l'adolescent tenait entre ses mains. Il ne ressemblait aucunement à un livre de magie, que ce soit de près ou de loin. Alors n'était-ce pas forcé que ce soit un livre moldu ? Il ne manquait plus que ça ! Déjà qu'il allait être tolérant de l'accepter face à lui, devait-il en plus de cela l'être pour un Moldu ? Il fallait remarquer cela dit qu'Alexis n'avait pas pour habitude d'insulter les Moldus de Sang-de-Bourbe. En effet, pour lui, critiquer ainsi des êtres inférieurs revenait à dire qu'on l'était tout autant. Plongeant son regard froid dans celui du jeune homme, Alexis ne pouvait se douter un instant que celui qu'il avait face à lui n'était autre qu'une personne de sa famille.
Replongeant son regard vers le livre, il finit par pourvoir déchiffrer les lettres qu'il y avait d'écrit. « Rimbaud… » dit-il tout en relevant la tête. « Lequel ? ». Il n'était peut être pas le meilleur pour exprimer ce dont il pensait et se doutait fortement que le jeune homme allait lui dire "De quoi ?"

Edward plongea son regard dans celui du nouvel arrivant. Un Serpentard. Sans aucun doute. Excepté le fait que l'individu possède quelques signes visibles de Serpentard, vous vous demandez peut être comment Edward Montgomery parvenait à distinguer un Serpentard d'un autre élève. C'était une habitude qu'il avait acquise avecles années. Les Serpentards ont une attitude, un regard, et des réactions typiques, et celui-ci ne semblait pas être exclus du lot, quoique Edward ne trouvait pas dans son regard l'insolence habituelle qui était facilement décryptable dans tous les ragrds des Serpents. Il se prépara à changer d'attitude, pour prendre la posture et le ton le plus froid qu'il puisse avoir, afin de paraître le moins sympathique possible.

La question qui fut posée laissa Edward perplexe. Lequel... Un mot interrogatif pourtant assez banal, mais qui n'avait pas grand chose à faire dans la discussion. Quand on disait lequel, on répondait habituellement par "celui-ci", par "cela", ou encore "le numéro 29", ou aussi "ceux-là", mais ici, Edward n'avait rien de chiffré, rien qui puisse être numéroté où décryptable telle une série, ou encore une répétition dont on ne saurait se débrouiller autrement que de poser une question pour savoir lequel il était question.

Le Gyffondor fronça alors les sourcils, et lança un regard interrogateur au Serpentard, ignorant complètement qu'ils avaient un peu de sang en commun.

"Lequel quoi? Tu connais d'autres livres aussi célèbres de Jean-Arthur, Rimbaud, toi?"

Illuminations était le seul livre que Edward connaissait, de Rimbaud. Il n'était pas vraiment très bien callé en matière de poésie et de littérature Française, néanmoins, il avait quand même une certaine et respectable culture, que certains d'anglophone ne possédaient pas. Il ferma le livre, son regard toujours planté dans celui du Serpentard. Il n'allait pas rester une heure comme ça, quand même, à le regarder et à le dévisager! Mais il ne s'en irait pas d'ici. Parole de Gryffondor. Si l'autre voulait rester, et bien c'était tant pis pour lui. Il subirait sa présence. Le Serpentard ne l'avait pas exprimé de façon explicite, mais il avait bien envie d'être seul. Le simple fait de cette question déplacée et incompréhensible en était une petite preuve. C'était quoi ces manières de poser des questions grostesques et irréfléchies?

"Ca se voit que tu connais pas les Montgomery, toi."

Cette phrase était sortie toute seule, sans forcément, elle aussi, avoir été réfléchie, décryptée, traitée de telle manière qu'elle concorde avec les évènements. Edward avait dit ça pour faire comprendre au Serpent que s'il lui cherchait des noises, il n'éhsiterait pas à faire rappliquer son frère Quentin, et s'il était de bonne humeur, Christian. De quoi, normalement, être une tentative d'auto-réconfortabilité -pardonnez ce mot barbare- mais qui, ici, était assez irnoque vu la situation insolite.

En bref, Edward avait dit implicitement qu'il se défendrait comme il pouvait à toute tentative de le faire partir.

C'était ça, la guerre des clans, à Serpentard. Un simple "Lequel" pouvait provoquer bien plus qu'une interrogation...