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 Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)

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Ξ Sujet: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyVen 14 Déc - 23:23

Le soir était tombé depuis déjà une éternité sur Londres et ses environs. La chaleur était telle, au dehors, sous la pâle protection de la lune endormie, qu'on préférait s'abriter à l'intérieur où la température était plus clémente. Le mois de Juillet distillait une canicule incroyable en Angleterre - du moins, pour l'instant! - et Aaron faisait partie de ceux qui n'aimait pas la chaleur. Pas du tout. Au moins, quand il habitait en Ecosse, il pouvait sortir dans les rues en pleine nuit sans avoir peur de brûler vif...

L'atmosphère moite et acide du bar paraissait douce comparée à l'extérieur, véritable fournaise agitée parfois, par miracle, d'une quelconque petite brise du soir. Le front couvert de sueur, le menton lourdement appuyé sur ses bras croisés, Aaron fixait d'un regard vitreux son image réfléchie dans le miroir en face de lui, derrière le comptoir.

Ce n'était pas nouveau, mais il n'aimait pas se voir dans un miroir. Il n'aimait pas se voir tout court, il n'aimait pas son reflet, il se trouvait laid. Avec un plissement de sourcils frustré, il nota que ses tempes grisonnaient de plus en plus, et que quelques rides entouraient ses yeux morts. A son âge... 33 ans! 33 ans seulement, et il en paraissait peut-être 10 de plus! Il se souvenait, pourtant, il se souvenait bien d'avoir été séduisant à une époque...! S'il n'avait pas été saoûl à en goûter son retour de bile, il aurait eu honte d'être vu par d'autres poivrots dans ce bar glauque... mais l'alcool aidant, Aaron bailla largement, ses fortes mâchoires frémissantes, et détourna son regard vers le barman, levant la main pour qu'il renouvelle sa commande. Un autre Whisky pur feu, et vite avant que son palais ne se dessèche...

Il était presque 22 heures et sa soirée ne faisait que commencer. L'alcool n'avait pas encore creusé jusqu'au fond ce cerveau embruiné, attendait patiemment l'attaque finale, lorsqu'il troquerait le Whisky contre la Vodka, finirait les fonds de bouteilles et supplierait les dernières gouttes des verres d'autrui. Aaron, au bar, avachi sur son tabouret, le verre à la main, la main à la bouche, donnait l'air pitoyable et abandonné d'un clochard perché sur le bord d'un trottoir. La chaleur éprouvante lui avait fait enlever sa veste de cuir habituelle, déposée négligemment près de lui, et sur son tee-shirt noir et serré, les tâches de transpiration étaient à peine visibles.

Le barman le resservit, encore une fois. Sa langue devenait pâteuse, sa vision floue, mais ce n'était pas terminé, évidemment pas. Il était si tôt, encore! Si tôt... Les gens commençaient à peine à se dire au revoir, à bientôt... Ils rentraient tous chez eux après un petit verre entre collègues, certains même trompant allègrement leur conjoint avant leur entrée triomphale dans le foyer aimant. Aaron connaissait tout ça, il baignait dans ce genre de scénarios tous les soirs, tous les soirs... sans jamais y toucher.

Sa journée avait été si longue, si longue... Aaron frotta son visage piquant et négligé en repensant aux lourds dossiers miteux qui reposaient sur son bureau, là-bas, au Ministère. Scrimgeour ne cessait de répéter qu'il se tramait quelque chose de louche en Angleterre - évidemment, quel pays de crétins, aussi... - et qui risquait de toucher toute la Grande-Bretagne sous peu - ahhhh, bien sûr! Les missions les plus dangereuses ou les plus importantes avaient été confiées à ses collègues plus compétents (oh, Aaron ne s'en vexait plus, au contraire!) et toute la paperasse administrative lui était retombée dessus. Généralement, il avait tout de même un peu de terrain à faire, mais pas cette fois... et il trouvait ça encore plus éreintant, stressant. C'était un peu toute l'angoisse du Ministère qui s'écroulait sur ses épaules meurtries et fatiguées... non? Alors, c'était tout le travail, celui qu'on devait faire sobre et sain, bien réveillé...

Un nouveau verre vide s'aligna sur le comptoir. Froncement de sourcils, geste au barman, et l'écho lointain d'une porte qui s'ouvre, d'une clochette qui résonne. Il avait soif. Encore, toujours, à jamais...

Aaron s'affaissa légèrement et prit appui sur le bar. Il n'avait pas envie de rentrer chez lui, et pourtant, sa conscience épuisée, comme tous les soirs, lui criait que c'était la meilleure chose à faire. Mais il savait que la première personne qu'il verrait en passant la porte de chez lui, ce serait Amanda, campée en plein milieu du couloir principal, les cheveux en bigoudis, le peignoir baillant, les bras croisés... L'image tue-l'amour ne le dérangeait pas - il était conscient de ne pas être non plus un sex-symbol - mais revoir encore et encore la tristesse et la déception dans le regard bleu de sa femme, ça, il ne pouvait plus le supporter. Elle aurait crié, elle aurait parlé de Melissa, jeté des ultimatum... Non. Mieux valait qu'il attende ici encore un moment, puis il rentrerait quand elle serait endormie, elle ne se rendrait compte de rien, ne s'inquiéterait pas, ne l'engueulerait pas, et il lui ferait croire qu'il avait travaillé jusqu'à tard...

- " Aaron Millers!"

L'Auror sursauta, et sa tête glissa sur son épaule. Balourd et bourru, il fit pivoter son tabouret pour faire face à la personne qui l'avait ainsi hêlé en plein milieu du troquet. Heureusement, ce dernier, crasseux et moribond, n'attirait pas grand monde et seuls quelques piliers de bar subsistaient aux dernières heures de la soirée...

Ce qu'il vit le laissa hagard. Une femme grande et très élégante se tenait devant lui, dressée sur ses talons aiguilles, serrée dans un ensemble tailleur en soie qui lui collait à la peau et soulignait sa taille parfaite. A ainsi la voir, elle et son visage ovale, olivâtre, magnifié par des traits pointus et gracieux, il aurait du être heureux qu'une femme comme elle connaisse son nom et l'appelle, réclame son attention... Sauf que cette femme était la sienne, et que ce qu'il lisait sur son visage était la plus violente colère qu'il n'avait jamais vu.

- " Aaron, qu'est-ce que tu fais ici?"

La voix d'Amanda s'était adoucie, mais la fureur avait laissé place à du chagrin, bien plus difficile à supporter. Le visage d'Aaron se tordit derrière un rictus et il leva sa choppe à hauteur d'oeil, le Whisky se balançant tristement contre les parois transparentes.

- " Je bois."

Le bar avait beau être presque vide, silencieux, Aaron n'en avait pas moins honte. Etouffant soudain, il épongea son front trempé en détournant les yeux pour éviter d'avoir à soutenir le regard pervenche de sa chère et tendre. Celle-ci campa les mains sur ses hanches, rigide et blessée, et s'avança vers lui. L'ombre de ses mouvements, l'arrondi spectral de ses hanches se découpa sur son propre corps au moment où il relevait la tête vers elle.

- " Rentre à la maison..." fit-elle d'une voix sourde.

Aaron secoua la tête en serrant les mâchoires, profondément et ostensiblement agacé. Il ne voulait pas entamer ce genre de discussion ici, et préféra tourner le dos à la BRUNE en crispant ses larges doigts sur son verre ambré. Amanda ne se démonta pas pour autant et se mit à lui tourner autour, croisant et décroisant les bras en soufflant comme un chat enroué, lançant de temps en temps de petites piques désagréables. Aaron fit la sourde oreille sous le regard amusé du barman, mais bientôt, furieux, il se retourna subitement.

- " Fous moi la paix, bordel!"

Amanda s'interrompit sèchement et les rares bavards se turent dans la pièce obscure. Aaron, ne voyant plus devant lui que sa femme suffoquée, baissa les yeux et frotta son visage de ses deux mains à plat
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyDim 16 Déc - 18:25

Son dos cogna contre le panneau de la porte tandis que doucement une main se glissait le long de sa taille, furetant derrière sa veste. Au bout de quelques secondes, cette dernière se saisit de la poignée et l’abaissa. La porte s’ouvrit dans un grand coup, manquant faire trébucher les deux personnes, corps contre corps, qui s’y étaient lourdement appuyés.
Sykes poussa un grognement mêlé de tendresse tandis que sa jeune compagne se raccrochait à ses joues, mordillant sa lèvre avec passion et appétit. Le jeune homme n’eut que le temps de se raccrocher au mur afin de ne pas tomber de tout son long. La demoiselle gloussa, pareil au gazouillement d’un oiseau, et son compagnon le lui rendit… de manière beaucoup plus masculine, en un ronronnement contenté. La jeune femme ne se laissa pas démonter et continua, touchant de ses lèvres charnues son visage, ses paupières, son cou, avalanche de baisers attentionnés sous lesquels Sykes avait du mal à tenir. Il tenta néanmoins de se défaire, redressant la jolie furie sur un sourire poli.


« Hey doucement, doucement, ma belle… -son haleine marquée de tabac se mélangea à celle, légèrement alcoolisée, de la grande blonde- la soirée vient à peine de commencer… ».

Nouveau gazouillement d’oiseau, nouveau sourire. Pour une fois cette dernière n’était pas trop moche, du moins pas trop superficielle… Elle avait une allure, une élégance en plus qui la faisait spéciale et la rapprochait peut-être un peu plus de son propre milieu et propres considérations.
Elle se pencha à son bras, y laissant peser tout son poids, l’œil encore un peu hagard de trop d’alcool ingurgité.


« Apophiiiiss, couina-t-elle comme une enfant, il est tard, je veux rentrer ! Ramène-moi chez toi ! ».

Ses doigts fins vinrent s’entrelacer dans les siens, longs et robustes. Apophis les resserra, légèrement, pour la forme. Son regard calme et limpide se tourna vers le bar.

« Allons prendre un autre verre ! Je te l’offre… -il la tira un peu vers le comptoir- tu viens ? ».

La jeune femme esquissa une mine boudeuse pareille à une petite poupée de porcelaine et acquiesça d’un bref signe de tête. Encore toute pantelante, elle vint à caler son visage dans le creux de son cou et l’enserra par la taille, se laissant porter. Nul doute que la belle était sur un nuage à cet instant précis…
Apophis contourna une violente scène de ménage qui n’avait d’égal que son ridicule et son pathétisme. L’Auror, d’ailleurs, ne put s’empêcher de leur tendre un sourire goguenard, s’attardant tout spécialement sur le pauvre bougre qui se faisait sermonner… sans trop savoir pourquoi il le considérait ainsi… Le simple fait de voir ce visage décomposé, abruti de paroles et d’injures, croulant sur les reproches de sa dulcinée ne pouvaient que faire sourire le jeune homme. Voici une chose doit il était sûr : se marier, jamais ! Pour finir par rentrer à la maison avec l’éternel couplet « c’ta c’t’heure-ci qu’tu rentres ? » ou encore « je fais tout à la maison et toi tu ne m’aides jamais ! », devoir faire l’amour à la même personne durant le reste de sa vie et s’occuper des mouflets lorsque madame aura jugé nécessaire de prendre un peu de repos. Non, pour le moment Lola s’acquittait à merveille de son rôle de mère porteuse et elle faisait largement l’affaire. De plus, c’était une fille intelligente ! Pas comme cette morue, là…
Apophis jeta un bref coup d’œil à la brune effarouchée, pensant qu’il serait certainement mieux à même de résoudre son problème –une paire de claques et tu rentres !- puis il détourna la tête, tâchant d’effacer un petit sourire narquois.

Nina, la jolie blonde avec laquelle il était ce soir, vint à s’asseoir sur un tabouret, jetant son étole sur le coin du dossier avec une grâce toute particulière. Elle cala son menton sous ses mains, posant ses coudes sur le comptoir et considérant le lot de bouteilles d’alcool rangées juste derrière le barman. Il vint à la rejoindre, passant sa main glacée sur son dos nu, caressant ses douces épaules.


« Kkkksshhh, Apophis ! Souffla-t-elle comme un chat en colère, tes mains sont glacées ! ».

Et l’Auror de lui répondre sur un sourire plein de condescendance.

« Je sais, ma chérie, je sais… -et il nicha le nez dans sa chevelure dorée- c’est pas ce qui t’excite ? ».

Son souffle était brûlant, piquant. Il lui chatouilla la nuque puisque la jeune femme se mit à nouveau à glousser et tenta de repousser ses caresses… décidemment trop envahissantes.
L’Auror, tout à elle, se colla davantage contre son corps, cherchant à imposer ses baisers, caressant de son nez le coin de sa mâchoire, frôlant cette peau de pêche. L’espace d’un instant, on eut dit un adolescent obscène et grotesque en mal d’amour. La jeune Nina semblait s’en rendre compte et tâcha de le repousser un peu plus fermement, tendant des sourires gênés et alentours.


« A… Apophis… Sois… Sois gentil, tu veux ? Attends un peu ! ».

Sykes se redressa, fronçant ses sourcils sur une mine perplexe et enfantine. La jeune femme replaça le décolleté de sa robe, se rengorgea et fit ainsi meilleure figure. Replaçant sa coiffure, elle restait toujours attentive aux bouteilles couleur brune et or, semblant ainsi faire son choix.
Baissant les yeux le jeune homme aux cheveux hérissés baissant ensuite les yeux et se leva de son tabouret. S’excusant sur un sourire poli, il porta une main à son ventre et s’inclina gracieusement face à elle. Elle le congédia d’un geste et en revint à sa contemplation, non sans cacher un lourd et profond soupir de dépit. Le barman, quant à lui, lui tendit un œil goguenard et regarda s’éloigner vers la porte des toilettes ce gamin aux mœurs si particulières. Il jeta un clin d’œil à la demoiselle.


« Votre p’tit ami ? », son sourire amusé ne trahissait que trop ce qu’il en pensait.

La créature leva des prunelles d’argent langoureuses vers lui et lui esquissa un pauvre sourire éméché.


« Non, rencontre d’un soir. Mon vrai mari –elle eut le hoquet brusquement-… est reparti dans sa piaule, seul… ».

« Aahh… ».

L’homme reprit silence et jeta un bref coup d’œil à la chope qu’il essuyait de ses gros doigts boudinés. Puis, n’y tenant plus, bouillonnant de l’intérieur, il s’hasarda à une petite question :

« Et… l’avez rencontré où, ce drôle d’oiseau ? ».

A cette phrase, la belle éclata d’un rire haut perché, filant en de petites trilles aiguës et féminines. Claquant sa main sur le bar, elle se pencha davantage vers son interlocuteur.

« A… à une vente aux enchères. Artisanat moldu détourné ! Il surveillait le butin en compagnie du commissaire priseur, hihihiii… ».

« Ah ouais ? ».

« Ouais, parfaitement, mon bon monsieur ! -hips – Vous vous doutez pas de ce qu’il fait comme boulot ! ».

L’homme, tout frétillant et impatient d’entendre tous ces ragots, se pencha un peu plus sur son comptoir.

« Non, que fait-il ? ».

Elle lui fit signe du doigt sur un sourire langoureux et elle rapprocha davantage ses lèvres pulpeuses de son oreille.

« C’est un Auuurrrrooorr… ».

« Noooonn ?? ».

« Siiii ! ».

Et elle gloussa, pouffant de rire, se tordant tout en gardant une main plaquée sur sa bouche.

« Noon, pas possible ! Avec une gueule pareille j’aurais pensé à un… un… ».

« Tout sauf un Auror ! ».

Et la belle, n’y pouvant plus, éclata de rire, frappant du plat de la main sur le comptoir, faisant se retourner certains des autres clients installés aux tables voisines. L’aubergiste lui tendit un bref clin d’œil sur un sourire de connivence puis finit par ranger sa chope.

« Bah z’êtes bien tombée ! ».

« Plutôt ouais… ».

Au même instant, la porte des toilettes se rouvrit laissant apparaître l’imposant Auror dont la jeune femme et le barman n’avaient cessé de parler. Il passa une main dans ses cheveux blancs et hérissés et s’avança vers elle dans une démarche soutenue et étudiée, à des années lumières de ce que sa tenue vestimentaire laissait envisager. Le jeune homme se défit de sa veste en jean sombre et la déposa sur le dossier de son tabouret laissant ainsi apparaître une chemise noire et soyeuse sur un jean noir et délavé, craqué à certains endroits. En passant, il ne fit pas attention cependant et bouscula légèrement le bras de l’homme bourru qui se tenait à côté de lui à boire sagement –du moins, à essayer… sa folle de femme était toujours là !

«Pardonnez-moi, souffla-t-il tout en se retournant – ses yeux d’enfants embrassèrent l’espace d’un instant le visage fatigué du grand brun-, pas d’offenses, hein ? ».

Puis il fit volte-face sur un léger sourire prédateur, coulant sa main le long des épaules de sa compagne afin de l’enlacer tout contre lui. Nina laissa un léger frisson la parcourir mais ne se défit pas de son attention, rétorquant sur une mine minaude :

« Je vais prendre un whisky pur feu ! ».

Et elle se cala tout contre lui…

« La même chose, articula l’Auror blond sur une voix suave, merci ! ».

Et ses yeux, infiniment bleus et crus, s’attardèrent sur son reflet dans la glace…
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyLun 17 Déc - 23:38

Le souffle chaud et rapide d'Amanda lui vrillait incompréhensiblement les tempes, qu'il se frictionnait pourtant avec l'espoir secret que son coeur arrête de battre la chamade à l'intérieur. Son mal de crâne, sa gueule de bois attitrée venait en avance, aujourd'hui, et déjà les douleurs pointaient à l'orée de son esprit, qu'il tentait vainement de calmer. Amanda recommençait à le harceler, lui reprochait tous les évènements de la soirée dont le rhume inopiné de Melissa... A chaque fois, Aaron baissait un peu plus la tête, s'empêchant de répondre pour ne pas avoir l'air trop pitoyable, se raccrochait à son tabouret molletoné en espérant s'y fondre. Ne pouvait-il donc plus s'enivrer en paix...?

Oui, il comprenait sa faute. Oui, il avait honte. Non, Amanda n'avait pas à venir le chercher dans les bars tous les soirs, il était navré de lui faire voir ça. Oui, il était désolé. Oui, il demandait pardon. Oui... Il l'aimait. Mais que faire? Il pouvait à peine parler, il se voyait mal se traîner à la suite de son épouse parce que celle-ci avait besoin de son aide pour moucher sa gamine. Il n'avait pas envie de partir. Il se sentait bien dans ce bar misérable, il représentait bien ses idées, son comportement, son "lui" profond... Ici, il pouvait cuver sa honte et son dégoût autant de temps qu'il le voulait, mêlant le vin et whisky à tous ses soucis. Pourquoi voulait-elle donc à ce point le torturer à le faire revenir au domicile conjugal où il devrait faire face aux photos, à elle, à son passé... A ses responsabilités. Il n'était pas prêt, pas ce soir, enfin!

- " Pas... Pas encore... Encore un peu, s'il-te-plaît..." quémanda-t-il, misérable, dans un murmure lointain.

Amanda écarquilla les yeux, rougissante à vue d'oeil que quelqu'un puisse admirer pareil spectacle. Elle allait tout juste répondre, la bouche pincée, lorsque quelqu'un bouscula brusquement Aaron et qu'il perdit son équilibre déjà précaire.

Ballotant sur son tabouret, il se raccrocha de justesse au comptoir derrière lui et jeta un regard mort à Apophis une fois certain de ne pas tomber à ses pieds. Ses sourcils se froncèrent légèrement mais ses neurones n'étaient pas assez en forme pour activer sur son visage la présence de ressentiment. Il se contenta donc de hocher lâchement la tête sur une moue sombre, les traits fatiguées et désintéressés, puis se détourna de celui qui l'avait poussé, qu'il ne reconnaissait même pas...

Amanda, outrée, repartit sur sa façon de se dérober, de ne jamais aller au bout de ce qu'il faisait, de ne jamais défendre ce qui lui tenait à coeur, de ne jamais rien faire en fait... Au fur et à mesure qu'elle parlait, son attention s'envolait à côté, près du grand blond qui s'était excusé avec une douceur sûrement feinte et courait maintenant les jupes d'une grande bringue platine au même niveau d'ivresse que lui, parce qu'il avait capté un mot de sa part... Auror... Elle avait dit Auror?

Attentivement, presque captivé, Aaron se mit à observer le couple étrange et détaille surtout les traits de l'homme - celui qui était Auror. Uhmmmm, oui, effectivement, il l'avait peut-être déjà croisé au Ministère, il lui faudrait réfléchir à ça l'esprit clair et propre. Mais décidément... Le nez pointu, aristocratique, les traits nobles et pompeux, et la maintien surtout! Ohhh, jamais Aaron n'avait vu quelqu'un d'aussi raide, d'aussi fier dans sa façon de se tenir...! Certainement un petit bourgeois de Sang Pur, un empué de Serpentard...

Soudainement, Aaron fronça les sourcils. Pas parce qu'Amanda venait de le pousser au torse, enragée, mais à cause de ce qu'il venait de penser. Serpentard... Un drôle de souvenir revenait péniblement à sa mémoire, mais tout était encore confus, trouble... Avec seulement un point de lumière à l'horizon, un point de conscience, un point de rappel...

- " Aaron Millers! Vas-tu donc finir par m'écouter?!" grinça Amanda d'une voix sonore et piquée.

Lentement, l'Auror se détacha d'Apophis en clignant des paupières, certain qu'il avait rêvé son instant de pertinence et de raison. Il se reconcentra sur Amanda qui avait attiré à elle, par son cri, bien des regards, et la fixa, la bouche légèrement entrouverte sur une mine un peu froide, dégagée. Il semblait la regarder sans la voir, absorbé par autre chose, un léger détail qu'il avait frôlé mais qui se dissipait peu à peu, loin de lui...

- " Hein...? Que...? Je... Je t'ai pas..."

Aaron se massa le crâne, incertain, insatisfait. L'extrême frustration qu'on ressent tous lorsqu'un petit détail nous échappe alors qu'on l'a caressé longuement du doigt l'assaillit alors, sans qu'il ne puisse y faire quelque chose. Amanda, les mains sur les hanches, paraissait le considérer avec toute la colère et le dédain du monde, mais Aaron ne le remarquait pas. Plus il cherchait, plus ça s'éloignait... Il lui fallait demander, être sûr... ou plus jamais il ne s'en souviendrait...

- " ... entendu..."

Et alors, il se tourna vers sa gauche, vers Apophis et sa conquête de la nuit aux yeux étoilés. Le déclic ne se fit pas encore complètement, mais un mot, ou plutôt une époque lui sauta aux yeux, à l'esprit... Poudlard. Pourquoi y penser? Y avait-il un rapport que son cerveau aiguillonné par ses sens mais entravé par l'alcool tentait de lui faire comprendre?

Ses lèvres remuèrent silencieusement, ses yeux verts se plissèrent et se tournèrent vers le miroir où ils rencontrèrent ceux, plein d'infini, plein d'absolu, d'une nuancé bleuâtre et nacrée, d'une vie qu'il n'avait pas, qu'il n'avait plus, d'Apophis. Et il crut comprendre lorsqu'il se fit l'étalage de son visage noir de barbe, de souci, de malheur, son visage fatigué avant l'heure d'un Auror déchanté, son visage trop morose, trop bourru pour être vraiment vivant et celui d'Apophis, juvénile et blond, avec entrain, avec une candeur déplacée de grand gamin de 30 ans. Et Aaron prononça, d'une voix rauque et lourde, comme une sentence:

- " Apophis... Sykes..."


Dernière édition par le Mar 18 Déc - 23:34, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyMar 18 Déc - 19:05

« Apophis… Sykes… ».

Au son de cette voix, le dénommé Sykes tourna son grand corps vers l’homme qui veanait de prononcer son nom, échappant à la charmante ccréature déjà pendue à son cou. Ses longs sourcils blonds s’arquèrent sur une mine enfantine et interrogative tandis que ses yeux infiniments bleus se plongèrent à nouveau sur lui. En un charmant sourire, il articula enfin :

« Oui, c’est moi. En quoi puis-je vous aider ? ».

Mais cette question fut superflue et il le savait. Il le savait pertinemment car ce visage qui l’avait interpellé en entrant dans le bar, cette mine revêche et mauvaise sous ses soursils broussailleux et sombres venait, par bribes interposées, de se révéler à lui. Superposant un à un ses souvenirs, faisant sortir des marasmes insondables de son esprit des fragments de mémoire, il avait réussi à se composer son puzzle, à reformer l’image d’un compagnon longtemps disparu et que jamais il ne croirait revoir. C’était un peu idiot, quelque part, compte tenu des projets dudit camarade mais jamais l’Auror blond ne l’avait seulement croisé au Ministère… ni lors de son apprentissage, de ses stages et encore moins durant sa carrière propre. Non, Aaron Millers était devenu comme le reste de son passé : un mirage lointain, brumeux sur lequel ses propres pensées ne savaient revenir ; damnation éternelle infligée par les Détraqueurs, le condamnant à l’oubli d’une partie de lui-même. Et ce pauvre gosse, ce triste Bouffondor en faisait malheureusement partie. Tous comme sa famille, ses amis, ses souvenirs à Poudlard il avait disparu, emporté, bêtement supprimé comme s’il n’avait jamais existé. Et, comme un aveugle recouvant la vue, Apophis parvenait à présent à mettre un prénom, un nom, un âge sur ce visage. Tout semblait lui revenir progressivement…

Mais ce n’est là que l’état d’esprit du jeune Auror que nous découvrons en ces lignes. Son expression, quant à elle, était loin d’être sereine et réfléchie. Apophis était blanc comme un cierge, un masque de marbre pour seul visage, frappé de stupeur plus qu’il ne l’aurait cru, contemplant ce fantôme, rebu de ses souvenirs. Ses grands yeux clairs et agrandis par cette soudaine révélation ne cessaient de cligner comme pour attester de sa présence tandis que ses mains tremblaient plus que de coutume. Apophis se raccrocha au bord du comptoir comme pour les faire cesser et tenta de se calmer, respirant profondément suite à ce choc reçu. Il dévisagea un peu plus Millers.

Il ne savait s’il se faisait de mauvaises idées mais il avait la fâcheuse impression que le fringuant sorcier de son enfance avait quelque peu changé… Le vert passionné de ses yeux s’était assombri, pour ne pas dire terni, et ses traits fermes et robustes semblaient s’être relâchés, n’esquissant ici-même que les courbures ingrates du temps et de… l’alcool. Pauvre Millers, avait-il le vin mauvais ? Enfin…

Il paraissait même avoir dit au temps «prends patience pour les autres mais achève vite ta besogne avec moi ! Je ne veux guère vivre plus dans ce monde de fous ! ». Aaron avait vieilli avant l’âge ! Témoins cette barbe hérissée et argentée et ses cheveux autrefois de jais grisonnants par endroit. En somme, il était amusant de se dire qu’Aaron avait fait l’inverse de son compatriote Serpentard, subtilisant sa vieillesse tandis que lui gardait farouchement sa jeunesse.
Et, comme de juste, cette dernière ne se fit pas prier pour revenir au galop. Apophis Sykes of Woodbury, démon incessant et gosse maudit par excellence, n’hésita pas à se montrer cynique.


« Aaron Millers…, grinça-t-il baissant les yeux sur son whisky tout en souriant, Aaron, Aaron Millers… Le Gryffondor avec un grand G ! L’impétueux petit lion au service de la cause !… ».

« Si je m’attendais… -il fit tournoyer ses glaçons dans son verre d’un geste distrait- si l’on m’avait dit qu’un jour je te retrouverais sur mon chemin, même pire que ça, assis à côté de moi !... ».

Il darda un regard électrique sur sa personne et le considéra de haut en bas sur un sourire laconique. Pour ceux qui avaient connu Sykes la lueur qui brillait dans ses pupilles blanches à cet instant-là n’était pas rassurante… Il embraya :

« Que voici une troublante coïncidence, tu ne trouves pas ? ».

Et il n’ajouta rien d’autre hormis un sourire félon empreint d’une hypocrisie puante. Nina se pencha sur son épaule, tout contre lui.

« Qui est ce type ? Demanda-t-elle en désignant Aaron du menton, tu le connais ? ».

Elle étouffa un léger hoquet puis fit signe au barman de la resservir, désignant promptement son verre. Le gros homme rubicond s’exécuta sur l’instant, lançant un regard en coin aux deux amis retrouvés. Apophis, le coude posé sur le comptoir, à présent entièrement tourné vers Millers, ne pouvait se départir de son sourire…

« Oui, chérie, je le connais. C’est un ancien camarade de classe… un ami ! Vieux compagnon qui a suivi mes déboires… autant que mes victoires ! », et ses yeux limpides, à ses mots, s’attardèrent un peu plus sur la mégère brune qu’il traînait à ses basques. L’enfant démoniaque qu’il était passa une main dans ses cheveux dressés en piques tout en ricanant. Un second voile venait de se lever dans sa mémoire trouble et une vérité, amusante de part son évidence et son pathétisme, le fit doucement ricaner. Il reprit, un œil vivace planté dans ceux d’Amanda :

« Que le grand Salazar me châtie si je me trompe… Ne serait-ce pas la douce, la sublime, l’éclatante Amanda Collins de Serdaigle ? Quel plaisir de vous voir tous les deux réunis ! –et il se tourna vers Aaron- J’ose croire que c’est pour le meilleur et pour le pire ? ».

Et il lui tendit un bref sourire. Une idée vint alors lui traverser l’esprit et il se retourna vers Nina qui, les bras croisés, attendaient sagement qu’on s’intéresse à elle. Il l’amena à se présenter face à eux –ce que la demoiselle fit non sans une certaine réticence- et reprit :

« Nina, une amie. Je l’ai rencontrée ce soir et nous venons de passer la soirée ensemble. Nous nous apprêtions à rentrer à la maison, n’est-ce pas, mon amour ? ».

Et l’adolescent qu’il était alors laissa sa tête reposer toute contre sa poitrine, ses yeux langoureux et étouffants d’amour disparaissant un peu sous ses paupières. La belle gloussa.

« Quelle canaille ! En réalité, la soirée vient à peine de commencer, je m’amuse comme une folle ! Oh, et je suis ravie de vous connaître, Monsieur et Madame… ? ».

« Millers, chérie, simplement Millers », souffla Apophis qui, pour le coup, avait rouvert les yeux.

« Enfin je présume qu’il en est ainsi ! ».

Et il se redressa, pour être plus à son aise, en un long et profond soupir.

« Je m’étonne d’être ici, avec vous, en votre compagnie, et j’en oublie les plus élémentaires manières ! Barman ! ».

L’homme essuyant ses verres échappa à la rêverie contemplative de ces charmantes retrouvailles et lança à Sykes un hasardeux :

« Oui, monsieur ? ».

« Veuillez sortir une bouteille de votre meilleur champagne ! –il coula un regard vers le petit couple- J’offre un verre à mes amis. Des retrouvailles, ça se fête ! ».

« O-oh oui, monsieur… pour sûr ! ».

« Et surtout, n’oubliez pas de vous rincer l’œil ! ».

L’aubergiste tendit un regard tranchant au grand gamin survolté qui renchérit sur un grand sourire. Apophis se saisit alors de son verre, en contempla le contenu et le souleva à hauteur de ses lèvres.

« Alors, depuis combien de temps es-tu dans la profession, Auror Millers ? ».

Il le porta à ses lèvres et en but une dernière lampée, l’alcool grillant sa trachée comme un feu brûlant.
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyJeu 20 Déc - 18:35

Les rouages rouillés du cerveau d'Aaron s'étaient mis en marche presque en même temps que ceux de son vieil ami. Il le vit blanchir assez rapidement, sans s'en expliquer la cause, sans même que son propre visage ne se départisse de son éternelle morosité, de cette neutralité froide et sombre qui collait à sa peau comme du papier à la glue; il le vit pâlir et il resta là, ballant, à le fixer sans ciller. Il était drôle, assez ironique de considérer ses yeux malades, tout plissés, cachés par les rides du souci ou par ses sourcils constemment busqués, eux qui étaient si vivaces, si fringuants, si flambeurs! du temps de sa précieuse - ô combien! - précieuse jeunesse. Dorénavant, il avait l'air tellement vieux, tellement éreinté... Un malade en stade terminal qui s'accrochait à son bar, à son alcool, à son semblant de survie, comme si au bout du compte, tout était déjà terminé. Oh, oui... Pour Aaron Millers, tout était déjà terminé.

Sykes l'avait reconnu, il le sentait, alors pourquoi prenait-il cette mine terrifiée? Pourquoi les serres blanches du prédateur en face de lui s'était resserrée autour du bar anciennement laqué, à la vue même de son regard métallique? Peut-être s'étaient-ils mal quittés, peut-être Apophis lui devait-il quelque chose d'important qui s'était égaré dans les couches langoureuses et volages du temps... Il ne s'en souvenait plus. A vrai dire, Aaron cherchait encore dans sa mémoire, activant avec fureur ses mêmes rouages grinçants, quel était le dernier souvenir qu'il avait partagé avec cette "canaille". Presque rien ne lui revenait avant sa cinquième année, ni rien après les examens de septième. La séparation de ces accolytes hors du commun n'avait certainement pas fait assez de vagues pour que son esprit dérangé les classe convenablement afin de s'en resservir plus tard, comme il le désirait... Non, Aaron ne retenait rien de tout cela, sauf ses mimiques, sauf ses yeux, horribles d'une vie dérobée, sauf le culot et l'arrogance du serpent. C'était d'ailleurs sûrement la raison de leur ignorance à tous les deux: ils travaillaient dans le même bureau, du même Ministère, ils s'étaient peut-être même déjà parlé, ils avaient sans doute échangé quelques rapports, travaillé sur la même mission, enchaîné les mêmes exercices de préparation; mais leurs souvenirs communs subtilisés par ce qui semblait être une rude séparation s'étaient à jamais perdus, quelque part où il n'irait plus jamais.

Ses doigts larges et abîmés par l'humidite se crispèrent presque nerveusement sur son verre lorsqu'il vit Apophis faire de même. Pour l'heure, il se posait une question étrange qui n'était ni transmise par des mots, ni illustrée par un masque d'expression: était-il vraiment heureux de retrouver Apophis, ici, par hasard? Ou plutôt, était-il vraiment à l'aise de le revoir en pareille compagnie, en pareille circonstances, en pareil état? Sans doute que non, mais... Il y avait un lien entre eux, depuis déjà des années, et Aaron doutait que le temps, les engueulades ou l'alcool ait pu effacer quelque chose comme ça. Alors, oui, peut-être, l'apparition mystique et hasardeuse dans sa nouvelle vie d'aveugle traumatisé de ce cher Apophis, damné parmi les damné, avait de quoi le faire sourire, enfin. Mais rien n'ébrecha la fermeté, la rudesse de son expression, teinté de noirceur d'âme, et il dévisagea sans vergogne la blonde poupée en compagnie de son ami. Une poupée et un monstre, joli couple...

Une nouvelle flammèche s'alluma dans l'esprit d'Aaron, un nouveau souvenir guidé par les mots et l'attitude d'Apophis. Il avait cru un instant que le dédain immoral qui caractérisait le jeune sang pur à l'époque de Poudlard s'était éteint pour laisser place à une responsabilité, à des qualités intellectuelles d'Auror accompli... Mais finalement non. Les sarcasmes, hautainement distillés, - sardonique angelot aux ailes carbonisées qui venait avec plaisir entêter sa mémoire - le visage tordu souvent d'une moquerie délicate; tout cela était encore bien là. Et il se foutait de lui! Littéralement! Y'avait-il de quoi, n'est-ce pas...? Aaron se doutait bien le choc, ou peut-être, plutôt, l'amusement qui devait assaillir Apophis en ces instants si tendrement émouvants, en ces retrouvailles! Oh, il savait bien ce qu'il pensait... Ironie parfaite de ce coquin de sort... Le Gryffondor ambitieux et courageux, celui qui n'avait pas peur de bosser, celui qui aimait être, paraître, demeurer, celui qui était toujours vivant, celui-là même qui se considérait déjà heureux à vie à l'aube de ses 15 ans éternels, il était là, en face de lui, avachi et pantelant, l'alcool dégoulinant à son menton, la mort cachant de sa chappe glaciale l'enveloppe de son regard. Lui-même aurait été affligé de se voir ainsi après autant d'absence, mais lui, il était habitué, lui, il savait; et Amanda aussi! Le changement s'était effectué vite, mais graduellement, et personne n'avait rien vu venir, c'est vrai...

Oui, Aaron savait à peu près, à son sens, ce qui se tramait dans l'esprit insolent d'Apophis, et il comprenait... Il avait même du mal à lui en vouloir... Il avait plutôt envie d'en rire, comme s'il s'agissait d'une tout autre personne, comme s'il était extérieur à tout ça...

L'Auror brun se montra passif durant les premiers mots d'Apophis, terminant avec passion les dernières gorgées de sa boisson, piquante et douce à la fois. Il s'étonna que sa femme garde encore le silence, mais après un regard vers son visage pointu et concentré, comprit qu'elle-même était en train de reconnaître le Sykes de Serpentard, à son rythme. Ce n'était pourtant pas compliqué... Seuls les joues, peut-être, s'étaient un peu empâtées... Et encore!

- " Troublante coïncidence." répéta Aaron en un morne écho, coulant son regard du verre d'Apophis au sien, vide - il en commanda un autre sous le claquement de langue agacé de sa chère et tendre.

La caricature éméchée aux côtés d'Apophis demanda son identité, et il garda le silence, il garda la sinistre grimace de rien-du-tout sur son visage marbré de barbe, de ride, d'amertume, il garda son regard fixé dans le sien en attendant que le blond fasse les présentations. Il ne tendit pas la main, il ne sourit pas: ces choses là étaient réservées aux gens qui s'appréciaient.

Pour toute présentation, en fait, Apophis ne fit que lui glisser quelques mots alanguis, cernés d'un sous entendu qui creusa un rictus autour de ses lèvres. Comment devait-il prendre ça...? Il eut une partie de la réponse lorsque les yeux azurés du blondinet se tournèrent comme des pics vers Amanda - et quelle douloureuse perspective. Il sentit sa femme se dresser à ses côtés, bombant certainement la poitrine comme elle savait le faire pour imposer une autorité et museler les remarques, s'approchant de lui dans une marque évidente de possession et d'aigreur. Aigreur... Comme ce mot convenait bien à Amanda! Aaron, lui aussi, se tourna à demi-vers elle, l'examinant alors que celle-ci fustigeait Apophis du regard. Que pensait-il, à cet instant? "Il a gagné le gros lot, l'empaffé, une morue qui lui colle les basques jusqu'au bar!" - ou peut-être quelque chose de pire, pire... Une nouvelle fois, Aaron serra les mâchoires, mal à l'aise... et Apophis qui continuait sur sa lancée...

Il avait reconnu Amanda. Là encore, Aaron avait suivi la transformation physique de sa femme au jour le jour, et pour lui, il était terriblement aisé de la reconnaître après toutes ces années. Le même brun foncé, aux reflets auburn, les mêmes yeux pervenches mitigés de couleurs, la même silhouette, presque, avec en supplément des hanches arrondies par des grossesses successives... Avec le temps, toutefois, son dos s'était raidi, son visage durci, des cernes s'étaient creusées sous ses lourdes paupières... et quelle vindicte dans les prunelles, et quel ressentiment dans les traits... A son majeur scintillait pourtant une belle alliance d'or, semblable à la sienne. Lorsque les piques glacées d'Apophis, déliées par sa langue de vipère, se répandirent sur Amanda, celle-ci ouvrit prestemment la bouche, prête à répliquer, toute guindée dans sa fierté. Mais elle fut interrompu par on ne savait quoi, probablement par le regard d'Apophis qui se dirigea vers le sien en négligeant son attention. On l'entendit très nettement feuler de colère, comme un chat enragé.

- " Pour le meilleur et pour le pire." marmonna Aaron - mais sans acariatreté, sans méchanceté, sans rien, finalement - avant de plonger le nez dans son verre qui l'appelait, qui l'appelait à se noyer...

L'expression l'avait fait tiquer. Apophis avait choisi les mots justes, les plus blessants, les plus gênants qui le mettaient dans une sérieuse situation d'introspection. Aaron arrivait à se redemander, avec plus de fermeté, s'il lui était vraiment agréable d'échanger cette parlotte futile avec lui...

Cette dénommée Nina prit la parole, mais Aaron choisit sciemment de fermer son attention à cette blonde bien trop pulpeuse pour qu'il eût put songer à seulement déposer les yeux sur elle. Elle semblait inintéressante, comme toutes les conquêtes d'Apophis, aussi il se contenta de lever pesamment son verre vers elle en guise de salut. Ce serait suffisant.

Langoureux chaton jaune lové dans les bras de sa douce, Apophis se cala toute contre la poitrine de Nina et ferma les yeux; c'était le signe pour Aaron qu'il pouvait se remettre à fixer le bar. Ce geste le dégoûtait, il se sentait étrangement nauséeux à admirer le jeu de drague de son ancien camarade. Amanda profita de son instant d'inaction pour placer, acide:

- " Mme et Mr Millers, oui... Ou ce qu'il en reste."

Il n'eut évidemment aucune réaction en cueillant les dernières gouttes de Whisky niché aux creux de ses lèvres ternies. Qu'elle dise ce qu'elle voulait, ce qui lui semblait juste: il était imperméable à sa lassitude, à sa colère.

Apophis commanda du champagne, et cette fois, Aaron ne s'empêcha pas de sourire, élargissant des fossettes près de sa bouche, sa barbe frémissante du rictus naissant. Il se tourna vers lui comme si Amanda n'avait pas pris la parole, et hausse un sourcil amusé. C'était comme s'il avait oublié qu'un instant auparavant, Apophis l'avait presque traîné dans la poussière... mais peu importait! Son visage était si peu expressif, son sourire tellement vitriolé qu'on aurait pu croire à un parfait cynisme.

- " Ca fait... Ca fait 7 ans, à peu près. Mes formations ont duré un peu plus de temps que prévu." répondit Aaron d'une voix éraillée, mais assez claire pour qu'on remarque une pointe d'ironie. "Je l'avais bien dit que je deviendrais Auror."

Et ses yeux opaques se tournèrent vers Amanda, toujours outrée, attendant de sa part une quelconque réaction du soutien, et pas qu'il considère Apophis comme plus intéressant qu'elle. Mais c'était presque involontairement qu'il avait ainsi retourné son attention sur elle; il venait juste de se souvenir que son mariage avait accaparé énormément de temps aux alentours de ses 26 ans; voila pourquoi son entrée dans la brigade des Aurors avait un peu tardé.

- " Mais toi...? Ce n'était pas la branche qui t'était destinée, je crois..."

Le ton n'avait pas changé, l'expression non plus. Aaron reposa sur le comptoir son verre fantôme en attendant le champagne - alcool bourgeois! - dont il n'avait même pas les moyens de payer un quart des bulles. L'allusion était sourde et muette face à deux femmes comme Nina et Amanda, mais ils s'étaient compris, Aaron en était certain. Il se craqua les doigts, mains croisées, s'étira en portant ses poignets à sa nuque, comme pour se soutenir à quelque chose, étouffant un soupir de contentement.

- " C'est quand même affligeant qu'on ne se soit pas croisé au Ministère... T'as d'la famille, maintenant, Sykes?" - Aaron se pencha un peu vers lui, faussement conspirateur, éloignant ainsi Nina de ses confidences mais gardant le ton haut pour qu'elle entende tout de même - " T'habites quand même plus chez ta mère... si?"

Ses deux sourcils noirs se haussèrent alors que le barman, plus vivement, s'activait derrière eux. Aaron se repositionna, les coudes arqués sur le comptoir, un petit sourire restant fiché sur ses lèvres. Amanda éclata alors, les bras croisés sur sa poitrine trapue.

- " Ahhh, Sykes, toujours le même! Je vois que certaines mentalités ne changent pas après Poudlard! Il faudrait pourtant penser à é-vo-luer! Je rêve, je rêêêve!"

Aaron la considéra un instant avant surprise, mais ne dit rien, constatant que le barman s'affairait et commença à servir. Lâche, sûrement, il se tourna vers lui en louchant sur les flûtes encore vierges, balançant au hasard:

- " Fous lui un peu la paix. Quelle chance de te voir si aimable, ce soir..."
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptySam 22 Déc - 16:47

"Mais toi...? Ce n'était pas la branche qui t'était destinée, je crois..."

Apophis considéra Aaron sur un léger sourire qui finit, par la force des choses, par s'élargir. Ses épaules finirent par gigoter légèrement et un rire gras et fort sortit doucement de sa gorge. Comme un mioche insupportable et braillard Sykes se régalait de l'expression fade et éminamment sombre de son bon vieil ami de toujours.

"Sans déc' ? Sérieusement, t'y crois, Millers ? Le fils des Sykes of Woodbury absolument pas à sa putain de place...".

Il se pencha sur lui comme de connivence et toujours sur ce même sourire.

"Tâche de trouver ce qu'il y avait dans mon esprit à ce moment-là, petit Gryffy....".

Il se renfonça dans sa chaise et jeta un bref regars à Amanda tandis qu'elle commençait à glousser de son rire niais de dinde écervelée. Et gna, gna, gna et Sykes et tu étais comme-ci et comme ça.... Idiote ! Que savait-elle seulement de sa vie, de ce qu'il avait traversé, des embuches rencontrées, de ses douleurs comme de ses tourments...

"Ahhh, Sykes, toujours le même! Je vois que certaines mentalités ne changent pas après Poudlard! Il faudrait pourtant penser à é-vo-luer! Je rêve, je rêêêve!"

"Tu rêves, tu rêêêves ? -il pencha sa tête de côté sur une mine soucieuse- Ne rêve donc pas trop, c'est mauvais quand on cherche à être réfléchi et efficace... De plus, si évoluer c'est être... rangé, discipliné, sage... personnellement, vive la jeunesse !".

Un décadent sourire se pendit à ses lèvres et Sykes révéla ainsi ses dents luisantes, légèrement ternies par le tabac. Il porta son verre à ses lèvres, sa langue glissant doucement dans le fuselage de crystal de sa flûte comme un gosse contenté se renfonçant davantage dsur son tabouret. Il planta son regard dans celui d'Amanda.
A vrai dire, c'était elle qui l'amusait le plus. Sa façon de se rengorger, de se dandiner, d'hausser le ton ainsi que les talons en sa présence était un régal à ses yeux.... Pour rien au monde -quoique, tout est négociable...- il n'aurait manqué cela. Il se demandait d'ailleurs si Aaron se rendait compte d'à quel point sa donzelle pouvait être risible, à la limite de la vulgarité aves sa poitrine exagérée, ostenciblement mise en valeur -Ohh Seigneur...-, comme un signal d'alarme : prenez-moi je suis à louer !
A louer ? Ah ouais ? Pour ainsi dire, cela ne tombait jamais dans l'oreille d'un sourd.


Mais lorsque l'autre soiffard se permit une réflexion sur sa vie de famille et demanda, le plus innocemment du monde, s'il s'était décidé à fonder une famille, l'Auror blond ne put réprimer un sourire, ne se penchant pas pour autant comme son vieil ami l'avait pourtant suggéré... Il reprit, haut et fort :

"Non, je n'ai personne... personne, du moins, occupant ma pauvre et triste vie de célibataire endurci...

Oh j'oubliais... Il est plutôt mal venu de ma part d'ignorer sciemment certains faits... Je vais être père -il coula un bref regard à Nina, sa coupe toujours levée à hauteur de ses lèvres- et continuer ma lignée comme il se doit... Cela me semble tout naturel...".


"Quant à ma mère, je ne pourrais te dire si elle va bien ou si elle est encore de ce monde... cela fait près de 15 ans que je ne l'ai pas vue... Emancipation, ça a du bon !".

Il reposa sa coupe et héla le barman afin qu'il le resserve. Ce dernier, dissipé, s'approcha cependant et s'exécuta non sans leur adresser un bref regard amusé. Nina, lasse de l'écouter, se leva et posa négligeamment son bras sur son épaule. Sans se laisser distraire, le jeune homme rembraya :

"Comme c'est charmant de voir que certaines amitiés ne durent pas juste le temps d'un été... Je suis heureux que vous soyez encore ensemble ! Epouser son amie d'enfance a quelque chose de poétique, je trouve... Pas toi, chérie ?".

Il s'était tourné vers Nina avec ce grand sourire enfantin et ses yeux éminamment brillants... La jeune femme, dans une pose langoureuse de chatte, haussa négligeamment les épaules, regardant ailleurs. Apparemment, il n'admettait pas que l'on puisse y trouver un certain romantisme...
Sykes se pencha cependant vers Millers et posa sa grosse patte sur son bras. Ses doigts huileux se resserrérent sur sa chair, suintant à travers ses vêtements, oppressant et radicalement présent. Lui qui venait d'apprendre qu'il n'était en réalité que l'ombre de lui-même s'amusait de cette comparaison...


"Tu n'imagines pas seulement tout ce qui aura pu se passer du moment où nous nous sommes quittés à l'instant où je te parle... Tant de choses... -son visage déformé par une démence naissante se rapprocha, si bien qu'Aaron pouvait sentir son haleine alcoolisée mêlée de tabac- J'aimerais te les dire... Je suis sûr que cela te procurera un plaisir extrême !".

L'Auror blond se leva doucement, arquant ses hanches dans un mouvement décadant, toujours sur un sourire biaiseux. Il attendait Aaron, le considérant de toute sa hauteur.
Bien que la tête lui tournât et que ses genoux manquaient de se dérober à chaque instant, Sykes demeurait stoïque -s'avouant à demi mots que, lui aussi, commençait à ne plus être si sobre... Mais qu'importait, il finirait cette nuit vautré dans ses draps en compagnie d'une blonde merveilleuse qui, pour le moment, devrait se contenter de la compagnie un peu trop envahissante d'Amanda...


"Si tu veux bien me suivre afin que mesdames puissent rester quelques instants seules à seules...".

Puis, sans pour autant attendre que son "collègue" daigne accepter, il se détourna de lui et se dirigea vers un lieu connu de tous les hommes et accessible uniquement par ce même sexe : les toilettes.
Titubant légèrement, il tendit la main vers la porte et la poussa tout en gloussant doucement -rire idiot et aigu d'enfant de douze ans. Véritable et insupportable adolescent qui n'avait rien d'un adulte agguerri de bientôt 34 ans...
Il passa l'ouverture, se baissant pour y pénétrer plus à son aise, puis laissa la porte se refermer dérrière lui, sans cesser de rire, de glousser, de pouffer, se retenant comme il pouvait, devenant écarlate, ses yeux ruisselants de la bêtise qu'il s'apprêtait à faire...


-LA FIN BIENTOT-
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyJeu 27 Déc - 1:01

Apophis attendit patiemment quelques secondes. Une, deux... peut-être trois ou même quatre... ou même plus. Depuis qu'il était rentré il n'avait guère plus la notion du temps. Sa tête lui tournait tandis que les rebords d'émail des lavabo et le bois foncé des portes de cabine lui apparaissaient comme flous et lointains. A un moment, l'Auror crut même qu'il allait vasciller... mais il sut se retenir de justesse à la barre de fer d'un porte-serviette assurément secourable. Sykes émit un petit hoquet qu'il étouffa d'une main distraite et vaseuse... A cet instant-là, le loquet de la porte s'ouvrit.

Aaron Millers passa la porte dans un lent mouvement éreinté, comme s'il portait à ce moment précis toute la misère du bas Monde. Sa fatigue semblait freiner ses gestes, alourdissant de plomb ses bras ainsi que ses jambes. Apophis esquissa un bref sourire sans se détâcher de son vieil ami, le considérant de bas en haut sur un regard brillant et intrigué. Le fait qu'Aaron traîne sa vieille carcasse comme s'il n'en était plus le maître l'amusait particulièrement... Mais le jeune homme ne se laissa pas aller à d'autres considérations et choisit de passer à autre chose...

Ses doigts filaient sans qu'il n'y accorde d'importance, le long du rebord de marbre des lavabos juxtaposés. Il pianotait sec, comme pour une musique, les fixant sans les voir, ses ongles cognant, râclant contre la surface froide et lisse. Il releva ainsi la tête vers Aaron et ne put réprimer un sourire canaille. L'enfant qu'il avait été revint à la charge, plus impertinant et inquiétant encore qu'il se matérialisait dans le corps d'un adulte. Sykes rembraya :


"Je n'ai jamais vraiment évalué, ni ne me suis jamais vraiment intéressé, aux années qui me séparent à présent de celles que j'ai vécues à Poudlard... Il faut dire que tout ceci est si lointain...".

Il se rengorgea, ses lèvres s'efforçant d'allonger un sourire qu'il tâchait pourtant de taire. Il avait honte, vraiment honte, et une partie de lui-même peinait à réprouver un fou rire ; fou rire qu'il avait pour lui-même, véritable moquerie dont il était la raison. Ce comportement nostalgique, lancinant et vain était parfaitement ridicule... A croire qu'il vivait depuis cent ans déjà et racontait cette histoire à ses arrières-arrières petits enfants. C'était grotesque de s'abandonner à de telles impressions sous prétexte que l'on venait de revoir une connaissance aussi vieille que vague. Il était loin de se douter cependant que cette subite réaction ne serait pas aussi anodine...
Il poursuivit afin de ne pas lui laisser le temps de placer un son :


"Je sais que tu peux trouver curieux de t'avoir amené ici, et encore plus curieux d'avoir voulu te parler après que nous nous soyons perdus de vue !...".

Son regard s'assombrit, il cherchait quelque chose, ses yeux balayant vaguement la surface du sol. Il reprit, prompt, assuré :

"Mais j'ai mes raisons !".

Et sa voix se tut de peur de trop en dire, le son de son timbre juvénile ravalé dans sa gorge, faisant glisser doucement sa pomme d'adam.
Apophis venait de se rendre compte qu'il s'était justifié. Mais justifié pour qui ? Pour Aaron ? Lui-même ? Il ne savait qu'en penser et ses réflexions se perdaient dans les nimbes de l'alcool aussi bien que des souvenirs. Son esprit, malmené de sensations diverses, ne savait plus ce qu'il se devait de faire et répugnait à avancer si c'était pour faire un pas de travers. Apophis devait se montrer maître de lui et il le savait. Mais, à cette heure, c'est à peine s'il en était capable...

Il ouvrit la bouche mais se ravisa aussitôt. Ses pensées l'amenaient encore à expliquer à Aaron la raison de sa demande tandis que lui s'interdisait formellement de tourner autour du pot. Cela ne ménerait à rien, mais peut-être le soulagerait ? Ou le ferait comprendre, au moins, ce qui l'avait poussé à agir ainsi ?
L'alcool ? La folie ? Une envie impérieuse et expresse ? Le besoin de s'y raccrocher, de ne pas abandonner ce qu'il avait finalement retrouvé et lui prouvait, comme deux et deux font quatre, qu'il était humain lui aussi et avait eu de bons moments ?

Non ! NON ! Jamais ! Idioties ! Perte de temps ! Imbécilités ! Co***ries !!

Aussi futile que de courir après le vent...

La décadence, la suffisance épousèrent à nouveau tous les gestes de Sykes. Son allure guindée et fier de lui reprit lentement possession de son corps offrant ainsi un sourire à Millers aussi terrifiant qu'il était malsain. Il se détâcha lourdement de son lavabo...


"Tu sais qu'étant enfant je n'ai jamais oublié nos parties de franches rigolades ?...".

La lumière perçait à travers une petite fenêtre au verre terni de crasse, lueur blaffarde d'un réverbère lointain. Cet éclat de lune artificiel vint caresser les larges épaules du grand blond voûté, la tête dans l'alignement du cou. Ses yeux de chat ne quittaient plus Millers.

"Je me les remémorais en souriant et, parfois, en riant seul dans mon lit. Je ne cessais de songer à toutes les co**ries que nous avions pu faire, à toutes les farces, les bêtises... Au fil à retordre que nous avons donné à Dumbledore et aux autres... à Sinistra...
L'été de ma dix-neuvième année, je me demandais même ce que le petit Millers pouvait bien foutre de ses vacances... -il eut un geste vague, insouciant- Et tandis que j'étais en compagnie de mes semblables, famille comme amis, tandis que je sortais seul ou accompagné il m'arrivait d'avoir une brève pensée pour toi...".


Ses poings se serrèrent, un long filet d'eau froide descendit le long de sa nuque, comme sous une troublante révélation. Apophis éclata de rire ; un rire aigu, haut perché, seul et commun à une seule race de personnes : les fous. Son visage d'ange se tordait sous la morbide et effrayante expression qu'il affichait alors pareil à un loup féroce aux dents pointues et accérées : Apophis, le Croque-Mitaine vivant sous les lits ou dans les placards. Il renchérit :

"Oh, je savais que tu voulais devenir Auror, je l'ai même toujours su et c'est ça qui me faisait rire... Je songeais que tu perdais ton temps, que jamais tu ne ferais le poids contre nous, que c'était ridicule... Et quand je te vois -il le désigna d'un bref signe de main- là, devant moi, j'ose croire que tu as été assez fou pour croire en tes rêves !

Toujours réaliser ses ambitions d'enfant, c'est important !".


Il gloussa, posa une main sur sa bouche comme s'il avait laissé échapper un nouvel hoquet. Ses joues s'empourprèrent un instant, ç'eut tant est que cela fut visible à travers la lumière froide diffusée dans la pièce. Il cligna des yeux, chassant les larmes de rire qui montaient lentement.

"Comme tu te doutes, Millers ! Trancha-t-il les bras écartés, je ne suis pas devenu Mangemort ! Je n'ai même aucune trace de Marque quelconque...".

Il releva sa chemise, dévoilant une peau aussi pâle et grise que la mort tandis qu'il frottait doucement la partie laiteuse située dans le creux de son bras.

"Mon père m'a chassé avant même de pouvoir y songer ! J'ai fait des découvertes et brisé les mensonges du passé avant même d'être catapulté parmis les grands de ce monde ! J'ai appris sur moi-même beaucoup plus qu'ils ne le feront jamais et j'ai suivi mes propres pas comme tu as suivi les tiens !

Et je suis devenu Auror..., murmura-t-il sous une voix davantage sinistre, Apophis Sykes of Woodbury est devenu l'Auror Apophis Sykes...

J'ai changé, j'ai grandi ! J'ai mûri à tel point que je m'étonnais moi-même et ai finalement compris que de cette vérité, à proprement parler, je n'en tirais pas que des ruines !

Mais de quelle vérité je parle ?".


Il avait marché de long en large à travers la pièce et s'était finalement arrêté, lui jetant un bref regard par-dessus son épaule. Il avait ensuite détourné les yeux et secoué la tête sur un sourire désabusé avant de continuer :

"Une chose est sûre : les apparences sont trompeuses. Et c'est ce que j'ai appris... à mes dépends, d'ailleurs...

Les tiens... Lorsque j'ai réussi mes examens, lorsque je suis devenu aspirant Auror... Les tiens, Millers, m'ont méprisé aussi bien que je les avais méprisé durant toutes ces années ! Ils m'ont rejeté, m'ont mis à moisir aux archives, ont fait de moi un vulgaire gratte-papier... Jusqu'à ce que je ne provoque ma chance !".


Un bref demi-tour et Apophis se retrouva à nouveau face à son ami, le visage plus tordu encore par son sourire, partant d'une oreille à l'autre.

"Oohh, comme ils se sont trompés sur mon compte, Millers ! Prononça-t-il d'une voix gargantuesque, ohh, comme ils se sont fourvoyés ! J'aurais été femme, je n'aurais pas aussi bien vendu mon corps ! Hinhinhin...

J'étais prêt à tout, Millers, à tout ! Quitte à organiser des partouzes, sucer des b**les ou lécher des c*ls, peu m'importait ! du moment que je pouvais devenir ce pour quoi j'avais tant travaillé, sué sang et eau !
Alors j'ai offert mon âme, Millers. Et je l'ai bien offerte !".


Il eut un geste ample, fataliste, comme s'il venait de laisser retomber quelque chose par terre. Il reprit, sur une mine navrée :

"Alors je l'ai fait. Je me suis vidé ! Vidé de toute émotion intérieure, vidé de toute sensation ! pour qu'à jamais je ne ressente plus rien : plus de chagrin, plus de peur, plus d'angoisse... plus d'amour, plus de sympathie, plus de passion... Certains philosophes disent que l'esprit dissocié du corps ne nous laisse guère autre chose que notre bestialité, notre instinct animal... hin, sans déc**nner, je crois que c'est vrai !

Mais pour te donner un angle moins "poétique" de la chose : les Détraqueurs m'ont eu jusqu'à la moelle ! Ils ont sucé en moi le moindre millimètre de conscience, de sentiment, ont balayé mes souffrances aussi bien que mes souvenirs et t'ont passé à la trappe, Millers".


Il posa une main sur sa poitrine tout en se désignant, ombre fantomatique et grotesque, vieille carcasse ambulante.

"Ils m'ont tué. Sans rire, Millers, les Détraqueurs m'ont tué...

Le dernier à s'approcher de moi s'est saisi de mon visage. Aux abois, je n'avais plus la force de lutter et m'étonnais encore qu'il puisse trouver nourriture là où, moi-même, je ne dicernais plus rien...

Sais-tu ce qu'ils font quand ils veulent vraiment aller au plus "profond" des choses ?".


Sykes se mit à ricaner. Il fit une pause puis, lentement, porta ses mains à sa bouche...

"Ils desserrent, comme ça ! -il tira, de part et d'autre des commissures de ses lèvres, sur ses joues, tirant, tirant et tirant encore jusqu'à ne plus offrir de lui qu'une horrible grimace...- élargissent ta bouche tandis que, toi, tu ouvres grand par la force des choses...".

Il pencha sa tête en arrière, ouvrant les mâchoires comme un monstre hurlant à la lune.

"Et pénètrent en toi par l'ouverture qu'ils ont crée. Tu les avales, Millers, lentement, tandis qu'ils investissent ton corps tout entier, fouillant, fouillant et fouillant toujours à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent... Pendant que toi, tu attends, comme un légume, poussant des gargouillements immondes et répugnants. Tu n'es plus qu'un corps, une masse charnelle... Tu n'es plus un être pensant !".

Il relâcha la pression et en revint à lui, son regard bleu redevenu calme, serein comme voulant aider son ami à admettre cette cruelle réalité.

"Et tu meurs, Millers. Là alors tu comprends que tu es en train d'agoniser et qu'ils t'ont tout pris...

Beaucoup de gens connaissent le baiser du Détraqueur, celui qui est censé te voler ton âme, celui qu'ils utilisent sur les prisonniers revêches...

Mais je crois que, comme tout un chacun, un Détraqueur a besoin de passer à la vitesse supérieure !".


Il s'était donné un air savant, malin, ses yeux plissés de réflexion tandis qu'il contemplait le sol. Il fit claquer sa langue et la raison lui revint. Il papillonna des yeux, soulevant son regard bleu et cru sur lui.

"Ainsi voila, Millers. Je suis devenu ce que le Ministère a toujours recherché : un Auror insensible et suffisamment fort pour savoir encaisser les horreurs quotidiennes. Je me suis offert à eux, ai vendu mon âme afin de les satisfaire... Et j'ai été grandement récompensé !

Aujourd'hui encore je dois beaucoup à la décision que j'ai prise !".


Et, pour finir, il rentra les mains dans ses poches, arquant davantage ses lourdes épaules, figure vulgaire d'un pantin décharné. Apophis avouait et concédait qu'il avait été tué et, à présent, il n'en était qu'un plus probant exemple. Brisé dans sa jeunesse, arrêté à l'aube de sa vie, son image n'était que le reflet fané de l'homme qu'il avait été jadis. Aujourd'hui qui aurait pu dire seulement s'il gardait encore une once d'humanité ?

Le jeune homme laissa le temps à son interlocuteur de bien digérer ce qu'il lui avait appris sur son compte. Mais il connaissait Millers : jamais il n'avalerait une telle histoire aussi facilement, surtout de but en blanc après des années et des années sans se voir... Pour certains membres du Ministère, elle apparaissait aussi comme une légende et peu de personnes y croyaient. Ainsi faudrait-il du temps à Millers pour admettre et comprendre ce qui s'était passé chez lui et lui avait permis de s'accomplir en tant qu'Auror. Quant aux autres raisons il les passerait, malheureusement, sous silence...
Apophis se rapprocha et, d'un air crane :


"Tu dois sûrement te demander pourquoi je te raconte tout ça, surtout au fond de toilettes d'un bar miteux comme celui-ci, tandis que ta femme et ma copine attendent toutes deux de l'autre côté de la porte...

Je crois que c'est un peu par fierté tout d'abord. Tu as toujours été un Gryffondor bien présomptueux, Millers, peut-être plus que moi... Quoique...

Je voulais voir ta réaction une fois que tu aurais appris que ton vieil ami Sang-Pur jouait dans la même cour que toi ! Je souhaitais savoir ce que tu penserais une fois que tu aurais su et compris les raisons qui m'ont poussé à être où je me trouve maintenant ! Moi qui, pas plus tard qu'une décennie entière, criais encore que jamais je ne me jeterais dans la fange en combattant pour les Mages Blancs !

Tu dois me trouver bien changé... et je m'amuse à songer que des questions se bousculent en ce moment même en ton esprit, même si tu n'oses l'admettre simplement par... quel est ce mot déjà ? Ah oui ! "Fierté" !".


Il lui tendit un dernier sourire et, l'espace d'un bref moment, l'Auror avait laissé place à l'élève, l'ancien Serpentard horripilant qu'il avait su être, gamin voyou et arrogant, d'un blond céleste sur un visage angélique. L'ange déchu appliqua ses hanches contre le rebord du lavabo et plongea ses yeux vers le sol sans cesser de sourire.
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyJeu 27 Déc - 1:01

"Tu te souviens de ce jeu ? Nous étions jeunes, 15 ou 16 ans peut-être, voir moins... Nous nous amusions à nous provoquer, à nous lancer des défis, à voir lequel irait le plus loin, toujours...

Je n'ai jamais trouvé d'adversaire à ma mesure, à part toi bien sûr. Tandis que je réussissais, tu enfonçais le clou un peu plus loin et vice versa... Je crois bien que jamais nous ne nous serons réellement dépassés.

Ainsi considère-je que notre rencontre n'est pas qu'une simple coïncidence... Et que quelque chose l'a provoquée, je ne sais trop comment, pour nous montrer... Rien n'arrive par hasard !".


Et il se redressa à présent tout à lui, faisant quelques pas dans sa direction. Il s'arrêta bien droit, campé sur ses deux jambes et observant son ancien camarade. Toute ride joyeuse avait disparu de son visage.

"Nous nous sommes trouvés, enfants, alors que rien ne nous prédestinait à l'être... et, quinze ans plus tard, nos chemins se croisent à nouveau mais pas dans les circonstances auxquelles nous nous attendions...
Tu aurais voulu me voir entre tes griffes, moi j'aurais voulu te voir dans les miennes ! Mais, regarde ! Nous sommes du même camp !

Je ne pouvais donc pas passer à côté de quelques explications... surtout à l'égard d'un vieil ami comme toi !".


Il fit claquer sa langue.

"Le seul qui me rattache encore à ce que j'étais avant...".

"Ohh non, tu n'imagines pas, tu n'imagines pas ce qui se trame en mon esprit en ce moment, souffla-t-il tandis qu'il s'avançait doucement vers lui, rapetissant le fossé creusé entre eux deux, ce bougre me joue parfois de vilains tours !

Je ne sais même plus distinguer le juste du faux, le blanc du noir, la réalité et le rêve...".


A présent, il n'était plus qu'à quelques centimètres de lui. Son souffle lourd et profond filant sur le visage durci et creusé du grand brun. C'est à peine sur leurs deux nez ne s'éfleuraient pas tandis qu'ils s'observaient tous deux l'un et l'autre -moment de réciprocité qu'Apophis Sykes avait du mal à soutenir. Il faut dire que l'intensité de ces retrouvailles avait tendance à malmener sa raison...
Il posa doucement ses mains sur le col d'Aaron, glissant ses doigts glacés le long de son cou. Resserrant légèrement son étreinte afin d'obtenir son attention, l'Auror blond continua de sa voix monocorde :


"J'ai encore peine à croire que tu sois réel, face à moi...".

Et ses mains parcoururent son visage comme un aveugle tâchant de reconnaître les traits effacés d'un de ses pairs. Il insista, passant l'empreinte de ses pouces sur les crevasses de ses rides avec une certaine animosité.

"Alors que tu n'étais qu'un fantôme pour moi il y a de cela quelques heures...

Peut-être es-tu le fruit de mon imagination, qui sait ?

Quoiqu'il en soit, les ruines ne reviennent pas à la vie comme cela, il y a une raison ! Une raison qui nous lie à nouveau... Tu n'as pas l'impression, Millers ?".


Et délicatement, Apophis posa sa tête sur l'épaule d'Aaron Millers, laissant son corps retomber tout contre le sien, achevant d'observer l'horizon d'un oeil lointain et mort, trop torturé par des centaines, des milliers de questions pour seulement prêter une quelconque attention à la réaction de son camarade.
Trouver une justification au retour de son ancien rival et compagnon d'infortune l'épuisait et lui soulevait le coeur plus que de raison... Et le fait de le sentir vibrant, palpitant sous sa carcasse glacée le revigorait plus qu'il ne l'aurait cru. Ainsi se raccrochait-il à la certitude que ce n'était pas un mirage et à l'amère constatation qu'il n'était pas là par hasard...


"Millers, écoute-moi bien, c'est important.

Nous avons plus de choses en commun que tu ne voudras jamais l'admettre. Et, même si nous nous efforçons d'être différents l'un de l'autre, notre naturel revient toujours au galop !

Je me demande simplement ce que la vie t'a réservée à toi... mais je crois en avoir déjà la réponse : une existance vide où tu marches seul, sans cesser de chercher à t'accomplir... pas seulement pour ton plaisir personnel mais pour celui des tiens. Dernier élément où nous différons, tiens !".


"Alors, je le vois comme cela -et ses mains, raccrochées à son dos, se ressérèrent contre sa veste- :

Je vais te battre, je vais t'achever, et ce quoique tu tentes ou quoique tu fasses ! Je vais l'emporter sur ton propre terrain et tu ne m'empêcheras pas de te battre à plate couture, Millers. C'est moi qui te le dis !

Je vais user de cette situation à mon avantage...".

"Alors ? Souhaites-tu entrer dans mon jeu ? Maintenant que tu es pris dans le rouage, tu n'as guère d'autres choix...".


Un long et délicieux frisson lui parcourut l'échine et ses poils se dressèrent comme s'il venait de recevoir une décharge électrique. Ses mâchoires se serrèrent l'espace d'un instant et il se reposa davantage contre lui.

"Cap ou pas cap, Millers, de me résister ?".

"Hihi, tu sais quoi ? Tu es tout chaud contre moi, c'est agréable !".

Et le jeune homme laissa échapper un gloussement...
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyLun 14 Jan - 1:45

La porte des toilettes s'ouvrit en effet très lourdement. Aaron n'était pas vraiment en état d'éviter Amanda, de marcher droit et d'ouvrir royalement une porte dans la même minute...

La porte s'ouvrit donc sur une atmosphère épaisse et blanche, le nacre des lavabos sautant douloureusement devant ses prunelles défaites. Aaron ralentit, le bras sur le battant, pour se soutenir ou pour se reposer, peut-être un peu des deux... Les secondes s'étaient écoulées depuis cette proposition sordide et inquiétante d'Apophis, mais Aaron se demandait encore avec une certaine appréhension jusqu'où allait le mener cette... Conversation. Apophis n'était pas rassurant, ni dans sa manière de parler, ni dans sa manière de paraître... Et puis, oh, tout avait changé... Ils ne pouvaient plus décemment s'appeler des amis... Tout avait changé, malheureusement, et Aaron envisageait cette discussion aux toilettes avec beaucoup, beaucoup de prudence...

Lorsque ses deux prunelles vertes se fixèrent avec insistance sur Apophis, Aaron relâcha la porte qui se ferma sans un bruit. Il resta quelques instants sur place, s'empêchant de tanguer pour donner l'impression à son ancien camarade qu'il savait tenir l'alcool, lui, et sans jamais cesser de l'observer, de haut en bas, comme s'il le jaugeait, comme s'il voulait s'assurer que tout ça était bien réel, qu'Apophis était vraiment revenu. L'espace d'un instant, il s'était dit que l'alcool jouait avec lui et qu'en ouvrant la porte des toilettes, il ne verrait rien d'autre que trois abrutis aux pissotières, saoulards anonymes perdus derrière la porcelaine des urinoirs. Mais non! Cette fois, la boisson ne le tailladait pas - ou plutôt si, mais pas comme d'habitude. Aaron n'était toujours pas en mesure de savoir s'il était content ou défait de ces retrouvailles, et en une fraction de temps, il se demanda pourquoi il avait accepté de suivre son collègue dans un lieu si incongru.

Il s'avança un peu au moment où Apophis se mettait à parler, ses jambes frémissantes de fatigue, la démarche incertaine, s'accoudant à un lavabo dans un avachissement qui ne reflétait que trop bien son alcoolisme latent. Il avait encore beaucoup de mal à se soutenir, le dos tourné à Apophis mais leurs regards se battant sans relâche dans le miroir qui lui faisait face, trônant au dessus des lavabos blanchâtres. Aaron descendit ses prunelles sur lui-même, ressentant une satisfaction sauvage à voir ce visage bouffi d'alcool et creusé de fatigue, de ride, piqueté de barbe, et de pouvoir partager cette vue poignante à Apophis. Oh, oui, regarde moi... et vois comme j'ai changé. Le sourire qui naquit sur ses lèvres était le comble de l'ironie, ses doigts tremblants passant avec délicatesse sur ses paupières lourdes, sur son arête nasale, sur ses lèvres; il donnait l'air de s'examiner, au même titre qu'un médecin devant son patient. Il ne savait pas que dans quelques années, tout au plus, la vue des miroirs, la vue de lui-même le ferait vomir, et qu'il casserait les miroirs à chaque passage devant eux...

- " On s'est perdu de vue..." glissa Aaron sur un air pensif, écho vague d'une phrase d'Apophis. "C'est vrai... Je ne me souviens pas t'avoir parlé une seule fois, tout ce temps... Pourtant, on bosse au même endroit... On s'entendait bien - enfin c'est relatif, quoi.... C'est bête d'avoir perdu toutes ces années..."

Et Aaron se mit à rire, cynique au possible dans cette atmosphère lourde et froide, tout bas, tout doucement, comme un enfant qui a peur d'être entendu. L'éclat autrefois électrique de ses yeux se posa sur le reflet d'Apophis, qui continua - à lui seul, hummm - la discussion.

Aaron n'était pas nostalgique, il n'était pas mélancolique, il n'aimait même pas se souvenir "du bon vieux temps". Mais les simples bribes du passé que ramena à lui Apophis, brassant et brassant sans cesse sa mémoire, le fit réagir étrangement. Comme un petit soubresaut au coeur qui secouait les entrailles de son torse, qui secouait ses tripes, même, mais doucement, agréablemement. Et avant d'avoir pu se contrôler, il se sentit nostalgique et sa langue alourdie du plomb de l'alcool se délia malgré lui

- " Je m'en rapelle très bien, aussi..." confessa-t-il. "Enfin, je veux dire... J'y pensais aussi, avant... Rien qu'à me rappeler la gueule qu'il tiraient tous à nous voir faire des conneries plus grosses que nous... Hahahaha, et Sinistra, oui... Quelles teignes..."

Une pause, puis:

- " Pendant quelques années, j'ai continué, parfois, de me souvenir de toi, de nos blagues... Un peu moins chaque année... Toujours un peu moins... J'me demandais juste, parfois, si t'étais vraiment devenu Mangemort et si on devrait se battre un jour..."

Il eut un nouvel éclat de rire, franc et sincère, alors que ses doigts se crispaient de plus en plus dans le renfoncement crasseux du lavabo. Désireux de continuer sur ce qu'il disait, Aaron se tourna réellement vers Apophis, se soutenant par l'arrière mais bien droit, bien digne. Ils se fixaient tout deux, comme s'ils ne voulaient pas en perdre une miette.

- " Et puis, j'ai arrêté de penser à toi. T'étais qu'un souvenir de plus. T'étais qu'une connaissance de Poudlard, comme tant d'autres, que j'ai arrêté de voir. Ma vie devenait trop..."

Pendant un instant, Aaron chercha son mot, le "o" de son "trop" s'alanguissant entre ses lèvres pour glisser sur les miroirs, sur le lavabo et le carrelage, battant légèrement des bras avec l'air de l'avoir sur le bout de la langue... Finalement, il ne termina pas sa phrase qu'il laissa en suspens avec un lourd haussement d'épaules, un mouvement sec du bras, comme pour dire "Enfin t'as compris, quoi!".

Il se retourna, se faisant face à lui-même de nouveau, presque honteux de ce qu'il s'apprêtait à dire.

- " Tu sais, pendant tout ce temps où on s'est mis sur la gue*le entre deux paris... On était franchement plus des rivaux que des potes... On se battait tout le temps... En plus, t'étais un Serpentard et j'étais un Gryffondor..." - un léger soupçon de fierté se nicha alors dans son expression marbrée - "...mais ça n'empêche... Pendant tout ce temps... T'as été pour moi ce qui se rapproche le plus d'un ami..."

Il se mit à observer Apophis pour guetter sa réaction, puis, pouffant, baissa la tête en se moquant de lui-même. Pour se donner consistance, il alluma d'un geste brusque les robinets du lavabo en face de lui, et se passa de l'eau sur le visage, tout en écoutant Apophis d'une oreille plus qu'attentive...

Le blabla sur ses rêves d'enfant, il le balaya, ne souhaitant même pas y répondre, mais il coupa nettement l'eau quand Apophis releva sa manche. C'était presque un réflexe, un peu indécent, mais il s'était tourné si brusquement vers le blond pour vérifier de ses propres yeux si la tête de mort ne trouait pas de vert sa peau de satin si délicate... Rassuré, dans un sens, il s'épongea le visage du revers de sa manche, en souriant, bêtement béat. Et il se détourna, incapable de soutenir ce regard trop puissant pour lui.

Il devait s'en douter, n'est-ce pas? Apophis adooooorait parler, il avait toujours eu cette manie, même à Poudlard, de discourir des heures de son air affable, de sa mine dédaigneuse, aristocratique, parlant et parlant sans laisser le temps à ses camarades de répondre entre deux. Aaron qui était si loin de ça, lui toujours un peu bougon, toujours rustre, préférant garder les mâchoires serrées au-delà de la pudeur... Tout le contraire d'Apophis, en fait... Aujourd'hui, son sujet choisi était... Roulement de tambours... Son passé! Pas qu'Aaron n'en avait rien à carer, mais presque, tout de même... Aussi, son visage se dépeignit d'un peu d'attention, chassant la curiosité même de ses rides, et il se mit à fixer l'émail scintillante plus que l'élan passager d'Apophis.

Blablabla, et il se plaignait, et il devenait même vulgaire, pleurant sur son sort et sur tous ces méchants Aurors qui s'étaient moqués de lui... Et blablabla, et moi, et moi, et moooooi, Apophis le grand....

Quoi, des Détraqueurs?!

Aaron se figea, fronça les sourcils inconsciemment, son regard perdu dans le vague. Il mettait le doigt sur la grande légende qui courait au Ministère depuis des lustres! Ainsi donc, c'était lui, la grande figure emblématique de la bêtise et de la folie, qui s'était, disait-on en chuchotant dans le grand bureau des Aurors, offert à des Détraqueurs?

Non, Aaron n'y croyait toujours pas. C'était une histoire de bonne femme, pour faire peur aux plus crédules, et il n'était PAS crédule. Si Apophis s'était vraiment fait dévorer par les Détraqueurs, il ne serait pas en face de lui à lui parler, c'est tout... Mais freiné par toutes ces paroles, assommé par l'alcool qui circulait avec violence tout le long de ses veines empoisonnées, Aaron ne réagit pas - du moins pas automatiquement, pas visiblement.

Ainsi Apophis expliquait le fait qu'il l'avait totalement oublié par une histoire abracadabrantesque? Autant dire tout de suite qu'il n'en avait rien à fo*tre de lui, il ne se serait pas vexé! Lui, au moins, son explication tenait la route! Une vie de famille, surtout avec une femme comme Amanda, c'était éreintant, qu'est-ce qu'il croyait...

Apophis laissa un petit temps de silence planer dans les toilettes, comme satisfait de sa litanie, voulant en juger les conséquences. Mais il n'y en avait aucune. Si Aaron répondait, il s'agacerait et finirait par se mettre en colère contre cet idiot de blondinet, et s'il se contentait de soupirer ou de pester, c'était certainement Apophis qui s'en vexerait. Aussi, le brun se contenta de se tourner vers lui lorsqu'il vit son ancien camarade, par le biais du miroir, se rapprocher de sa lourde carcasse.

- " Apophis Sykes, légende vivante - ou pas - du Ministère... L'homme qui murmurait à l'oreille des Détraqueurs..." railla Aaron d'un ton très peu charitable.

Il eut un drôle de rire, moqueur, nasal, presque retenu; et secoua la tête, incapable de laisser Apophis croire... qu'il le croyait. C'était tout bonnement impossible, enfin! Qu'il arrête donc de raconter n'importe quoi, ils n'étaient plus des enfants... S'il voulait lui parler de ses petits problèmes émotionnels, il n'était pas obligé de lui raconter des salades...

Mais manifestement, Apophis ne l'entendait pas de cette oreille, et il se moquait bien de son visage ostensiblement hautain, de son port plus que raide et de ses mots. Il avait déjà embrayé.

- " Hé bah ma réaction, tu la vois!" s'exclama-t-il soudain, claquant ses bras le long de son corps massif. "M'en fous! M'en fous complètement! C'est cool, t'as changé, j'ai changé, mais on va pas y passer des heures... Ouais, j'suis surpris que tu sois devenu Auror mais ça en reste là, mon pote... On va pas perdre notre temps et gâcher ces retrouvailles exceptionnelles..." - léger sourire de circonstance, un peu navré, faussement désolé - "Et désolé, mais... Aucune autre question ne se bouscule dans ma tête que: "Pourquoi tu gardes cette couleur de cheveux" et "Tu l'a payé combien, la fille à côté"..."

Et il haussa les épaules, l'expression vide et glaciale, le menton inhabituellement bien haut. Ah, si Apophis savait... Oui, bien sûr, les questions affluaient! Oui, bien sûr, le voir devenir Auror plus rapidement que lui, lui qui pataugeait dans sa vie de famille détestable, le voir réussir, ce petit pro-Mangemort dans l'âme, tout ça avait quelque chose d'horriblement frustrant! De... dérangeant. Mais Apophis parlait de fierté, et même si le temps et le whisky avait à jamais ébranlé cette conception obscure, Aaron restait un Gryffondor... Jamais il n'aurait dit tout àa au blond, tout ce qui moisissait dans son crâne obstiné... Puisque ce dernier était quasi-omniscient, il n'avait qu'à le deviner, pas vrai? Et quant aux questions qui tournoyaient dans son esprit embrumé... elles finiraient bien par disparaître en étouffant sa curiosité comme il étouffait son besoin de savoir, son besoin de parler à cette petite bouille de démon qui l'avait fait tellement rire et tellement réfléchir pendant près de 7 ans, et qui lui manquait.


[Fin bientôt... J'espère xD]
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Ξ Sujet: Re: Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)   Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri) EmptyMer 16 Jan - 16:56

Apophis avait baissé les yeux, semblait songeur, c'était drôle... Aaron, sans s'y arrêter plus de quelques secondes, retourna à son reflet, tristement narcissique, jusqu'à ce que cette voix tant maudite et tant attendue se lance à nouveau tout contre ses oreilles. Le blond parlait d'un jeu, amusé, et le brun comprit tout de suite, évidemment. Sans qu'il ne le contrôle vraiment, un petit sourire vint même se figer sur ses lèvres, immobile comme le rictus d'une statue tragique. Oui, il se souvenait, bien sûr. Tout lui revenait très facilement, à présent, c'était agréable... Comme si Apophis, dans son grand rôle de fauteur de trouble, avait rué et éclaté les barrières sordides que l'alcool dressait souvent dans son esprit, l'empêchant de comprendre, l'empêchant de penser...

- " Cap ou pas cap..." murmura-t-il en fermant les yeux, un peu ému. "Ahaha... On était vraiment tarés... Cap ou pas cap, pfff...! Si je me souviens bien, on était très très fort à ce jeu... Surtout moi, d'ailleurs, maisça doit venir de Gryffondor, ça..."

Tarés, en effet, c'était sans doute le mot le plus juste, mais est-ce qu'on pouvait vraiment parler au passé pour deux hommes aussi fondus qu'eux deux? Aaron ne connaissait pas l'Apophis de 1994, il parlait encore au gamin de quinze ans, survolté et arrogant, mais il se doutait bien que ce mioche étrange était toujours vivant derrière la nouvelle carcasse blonde... et pour sa part, il n'avait jamais nié le fait d'être perdu et dérangé...

Bref, les adolescents idiots qui voulaient tellement s'impressionner au temps de Poudlard étaient toujours là, face à face dans des toilettes, sûrement prêts à relancer une nouvelle compétition s'il le fallait vraiment. Sincèrement amusé, cette fois, son sourire s'élargissant en découvrant ses lèvres à demi-cachées par sa barbe, Aaron se retourna. Il pouvait se l'avouer maintenant, cette discussion, aussi bizarre qu'il avait pu le prévoir, lui plaisait réellement - ou du moins, ne l'ennuyait pas trop, ce qui était déjà un luxe. A vouloir ensevelir son passé et sa vie d'avant, Aaron en avait oublié que certains de ses souvenirs valaient le coup d'être rappelés à sa mémoire trop sélective...

Apophis termina sa première litanie d'une drôle de façon... Oh, drôle, peut-être, mais pas inhabituelle! Il s'en remettait à une raison précise, à quelque chose, une force qui le aurait réuni... Aaron écarquilla les yeux, mimant l'admiration d'un spectacle incroyable, levant légèrement les mains, moqueur.


- " Ouuuhhh, Apophiiiiiis! Une force céleste nous aurait-elle réuniiiiiiis??! Coincidence?"- extatique et moqueur, il laissa lourdement retomber ses bras dans une béatitude exagérée, reprenant ensuite très bas, sur le ton de la confidence, jetant quelques regards apeurés aux alentours - "Ca te fout pas un peu les jetons?"

Il continua son petit manège un temps, puis n'y tenant plus, éclata d'un rire méchant et volontairement blessant. La tête rejetée en arrière comme s'il se délectait de sa propre connerie, Aaron en profita pour détourner son regard de celui d'Apophis.

Il avait toujours détesté cette idée minable qu'ont parfois les gens étroits d'esprit, à savoir que quelque chose les guidait toujours, leur faisant prendre des décisions qu'il regrettait par la suite, qui les piégeait ou au contraire les aidait... Comme si ses gens étaient trop bêtes, trop niais pour savoir se débrouiller seuls et qu'ils avaient continuellement besoin qu'un autre leur tienne toujours la main... Aaron en vomissait de dédain. Pourquoi ne pas accepter ses propres fautes, pourquoi ne pas accepter que RIEN ne les contrôlait, qu'ils faisaient tous leurs vies comme ILS l'entendaient et que rien, rien sinon eux ne pouvaient décider de leurs sorts? Même à Poudlard, les deux amis se disputaient à ce sujet: Apophis accusant Aaron d'être trop terre-à-terre et Aaron se moquant de la stupidité niaiseuse d'Apophis. Mais à présent, Aaron avait vécu et de son expérience tirait la preuve de ce qu'il avançait: seuls ses propres choix, seules ses propres erreurs avaient fait de sa vie ce qu'elle était alors.


- " Ahahahahaha... Relaaax..." lança Aaron, plus à son propre compte qu'à celui d'Apophis.

Lentement, il se passa une main dans les cheveux, décoiffant ce qui n'était déjà pas très arrangé, et écoutant toujours, malgré sa propre volonté, Apophis qui continuait.

Il lui disait qu'il était dans le même camp, et pendant un instant, juste un très court instant, Aaron fut parcouru d'un léger frisson. Mouais. Il n'osait pas se l'avouer, même en pensée, mais cet état de fait n'était pas encore totalement prouvé à ses yeux désabusés. Surtout quand il rajoutait par la suite qu'il ne savait plus dissocier le Bien du Mal... Et là, il devait être rassuré, c'est ça?

Et alors qu'il approchait, Aaron recula, juste un peu, sans s'en rendre compte. Son dos rencontra la solide porcelaine blanche du lavabo encore suintant, et il s'arrêta, s'immobilisa, le coeur battant, ses tempes douloureuses, la gorge brûlante. Sa face fatiguée et vieillie riait toujours, cependant, et il n'avait pas peur... Mais il craignait... Craignait quoi? Hum, il ne savait même pas...

Ce fut un véritable sursaut qui l'agita quand les mains glaciales du blond se déposèrent tout doucement sur son col. La mine stupéfaite, il fronça les sourcils en quémandant silencieusement quelque explication, qu'il n'obtint pas... Apophis avait l'air de trouver ce geste, ce rapprochement tout-à-fait normaux, mais Aaron n'était pas dans son cas. Il essaya même de reculer un peu plus, sans y parvenir, évidemment, lorsque les doigts montèrent un peu plus haut et se serrèrent sans délicatesse.


- " Ho-hé, Apophis...! M*rde, il t'arrive quoi?"

Il ricana légèrement, peut-être pour faire croire à Apophis qu'il était serein ou du moins amusé... Mais il ne tenta plus de rire quand Apophis se mit à forcer sur son visage.

Il ne souriait plus, Apophis lui faisait un peu mal en forçant sur chacun de ses traits, mais il ne se débattait pas. Il le laissait faire, parfaitement passif, plissant juste les yeux lorsque les pouces du blond s'enfonçaient trop profondément dans sa peau abîmée. Ils s'affrontaient du regard, bien plus lourdement qu'auparavant, mais Aaron ne cillait pas, ne cillait plus. Il voulait voir jusqu'où allait aller Apophis, il voulait voir ses réactions et goûter à son horreur, son dégoût, peu importait finalement.


- " J'existe bien en dehors de ton imagination mon vieux... Et je pense que la seule force qui nous a poussé à nous revoir aujourd'hui s'appelle le hasard..."

Il insista bien sur ce mot, souhaitant transmettre à Apophis tout ce mépris que lui inspirait sa naiveté, mais se trouva parfaitement incapable de dire quoi que ce soit lorsque le corps lourd et bouillonnant de cet enfant si blond se reposa contre le sien, raidi de crainte et d'attente.

(Rahhh la fin bientôt xD)
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Deux perfects seniors un chaud soir de Juillet (Apo-chéri)
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