Poudlard, nous voilà ! [libre]

Justin arriva à Londres ce matin là, avec son calme habituel. Prendre le Poudlard express le premier septembre était devenu une habitude.
Près de lui se tenait sa mère, silencieuse, droite.

Ils entrèrent dans la gare, noire de monde, dont le bruit était assourdissant. Immédiatement, Justin se dirigea entre les quais 9 et 10. Il s’immobilisa devant l’imposant pilier, puis jeta un regard à sa mère.

« Vous voulez essayer alors ? »

Lui demanda-t-il doucement.
Sa mère acquiesça nerveusement.
Il la prit alors par la main et traversa le pilier. Sa mère ne put étouffer un cri, bien vite remplacé par une exclamation de surprise.

Le train était à quai, toujours aussi beau.
Lady Finch-Fletchley en restait muette de surprise.

« Pour rentrer, il vous suffira de prendre le même chemin. »

Lui dit calmement Justin, en souriant.

Sa malle fut vite prise en charge et chargée dans le train. Justin embrassa sa mère, puis, le cœur serré, s’engouffra dans un wagon. Lady Finch-Fletchley quitta alors le quai. Elle n’était pas à l’aise au milieu de tous ces gens si différents d’elle.

Dans les couloirs s’entassaient des dizaines d’élèves, de chaque maison, de chaque année, qui discutaient de sujets plus ou moins intéressants tels que « le nouveau balai… », « Harry Potter », « Le nouveau rouge à lèvre bidule, gonfleur de lèvres », etc, etc.

Justin était en avance. Et pourtant, il lui fut difficile de trouver un compartiment de libre.
Il en vit enfin un. Soulagé, il en ouvrit la porte, s’assit et la referma. Le vacarme des inepties disparut alors et il poussa un soupir d'aise.

Les sentiments qu’il éprouvait à chaque rentrée étaient toujours les mêmes, et toujours aussi paradoxaux : d’un côté, il était extrêmement heureux de retourner à Poudlard, qu’il considérait comme un second chez lui, mais d’un autre, il lui était difficile de quitter un monde dans lequel il avait été immergé pendant deux mois, sans interruption, un monde qui, de plus, l’avait vu naître, où il avait tous ses repères, sa famille…

Malgré cela, Justin souriait. Il attrapa un livre dans son sac et en entreprit la lecture.

Après avoir passé les vacances à ressasser des pensées comme : « Cédric Diggory est mort avant de se rendre compte que j’étais la femme de sa vie, bouhouhou. », « C’est cette année qu’on va passer nos BUSES, bouhouhou, j’y arriverais jamaiiis ! » et « Enfer et damnation, le dernier livre de Martine Larmaloeil sortira avec trois mois de retard. » Hannah était relativement contente de retourner à Poudlard.
D’une part car Poudlard était sûrement l’une des places les plus sures du monde magique, d’autre part car elle avait hâte de retrouver ses condisciples.

Traversant les quais avec son énorme malle – Pourquoi diable Les Abbot n’avaient-ils pas d’elfe de maison ?– Hannah jeta alors son dévolu sur une voiture qui semblait un peu moins bondée que les autres. En effet, la gare était noire de monde, à croire qu’il y avait une séance de dédicace à l’intérieur même du train.
Einvind, pour sa part se contentait de manifester son mécontentement à grand coup de « MAOOOW » graves pour bien faire comprendre à sa maîtresse qu’il n’aimait point rester plus de cinq minutes enfermé dans sa cage de transport.

Peinant à se frayer un chemin des les couloirs étroits et bondés qui menaient aux différents compartiments, elle ouvrit brutalement une porte, jeta sa valise dans un filet à baguages ( non sans mal d’ailleurs ) et se laissa tomber sur la banquette poussiéreuse en soupirant de soulagement.
Elle jeta un coup d’œil à son compartiment, l’un des rares encore libre, et pour cause : il était vieux et décrépit. Elle soupira de rechef. Peu importait, au moins elle pourrait lâcher Einvind et être tranquille. Mais à peine avait-elle ouvert la cage d’osier de son animal de compagnie, qu’une foule de personnes se précipita dans le compartiment encore libre.
Tant pis pour la tranquillité, pensât-elle, mais ça ne la gênait pas plus que ça.

« Euh je suis très allergique aux poils de chats… Est-ce que ça de te dérangerais de…» Souffla la voix enrouée d’une fille plus jeune qu’elle. Hannah leva les yeux au ciel, rattrapa Eindvind qui ne comprenait pas pourquoi il devait à nouveau de retourner dans son panier, et quitta le compartiment sans dire un mot, mais visiblement agacée.

Affrontant de nouveau la foule des couloirs, * Grmph ! * elle jeta un coup d’œil à plusieurs compartiments * Pas celui-là, celui-là non plus, ha non pas avec Millicent ! * avant d’en trouver un – bien au fond du train – qui n’était occupé que par Justin. Ô joie ! Au moins Justin n’était pas allergique aux poils de chats et elle passerait pas la moitié du trajet à expliquer à de nouveaux élèves que Poufsouffle n’était pas un espèce de dépotoir où allaient les élèves n’étant ni spécialement courageux, rusés ou savants.
Bref, elle ouvrit délicatement la porte du compartiment et avant que le garçon quitte des yeux son livre pour tourner la tête vers la nouvelle arrivante, il se retrouva dans le noir complet. Et pour cause, puisque Hannah lui avait mis promptement les mains sur les yeux avant de lui demander d’un ton enjoué :

« Devine qui c’est ? »

Question bougrement difficile, c’est certain.

Justin entendit que quelqu’un ouvrait la porte du compartiment. Malheureusement, il était au beau milieu d’une phrase et décida donc de la finir avant de se retourner pour voir de qui il s’agissait.

Il lut donc : « Mais au lieu de la simplicité, c'est le faste que je mettais au plus haut rang, si, après que j'avais forcé Françoise, qui n'en pouvait plus et disait que les jambes " lui rentraient ", à faire les cent pas pendant une heure, je voyais enfin, débouchant de l'allée qui vient de la Porte Dauphine - image pour moi d'un prestige royal, d'une arrivée souveraine telle qu'aucune reine véritable n'a pu m'en donner l'impression dans la suite, parce que j'avais de leur pouvoir une notion moins vague et plus expérimentale, - emportée par le vol de deux chevaux ardents, minces et contournés comme on en voit dans les dessins de Constantin Guys, portant établi sur son siège un énorme cocher fourré comme un cosaque, à côté d'un petit groom rappelant le « tigre « de » feu Baudenord », je voyais - ou plutôt je sentais imprimer sa forme dans mon coeur par une nette et épuisante blessure - une incomparable victoria, à dessein un peu haute et laissant passer à travers son luxe " dernier cri « des allusions aux formes anciennes, au fond de laquelle reposait avec abandon Mme Swann, ses cheveux maintenant blonds avec une seule mèche grise ceints d'un mince bandeau de fleurs, le plus souvent des violettes, d'où descendaient de longs voiles, à la main une ombrelle mauve, aux lèvres un sourire ambigu où je ne voyais que la bienveillance d'une Majesté et où il y avait surtout la provocation de la cocotte, et qu'elle inclinait avec douceur sur les personnes qui la saluaient. »

Argh ! Mais pourquoi avait-il fallu que Justin lise justement la plus longue phrase de Proust en cet instant ?
Le jeune homme n’eut pas même le temps de la finir : deux mains venaient de se poser sur ses yeux, rendant toute lecture impossible.

Une petite voix, bien reconnaissable, se fit alors entendre. Justin sourit. Mais décida de ne pas répondre juste tout de suite.

« Hum… Annaëlle ? Hortense ? Georgette ? Non ? Marie-Louise-Joséphine peut-être ? »

Il laissa un temps, qu’il savoura.

« Ne t’inquiètes pas Hannah ! Je sais bien que c’est toi ! »

Il attendit que la jeune fille retire ses mains. Il renonça à lire son livre. Il relirait la phrase plus tard…
De toute façon, il était impossible de lire en présence d’Hannah…

Malheureusement pour Justin, il ne pouvait pas voir la tête que tirait sa camarade au moment il proposait toutes sortes de noms. En effet, l'expression d' Hannah était à moitié étonnée, presque offensée et surtout très déconcertée : * Justin, espèce d' horrible goujat ! Tu ne vas quand même pas me faire la liste de toutes les filles de Poudlard avant de dire mon nom tout de même ? Si ?*
Puis, quand le garçon eu jugé bon d' arrêter la petite plaisanterie, elle ôta ses mains ( Et la lumière fut !) et lança avec désinvolture:

" Tsss-Tsss ! fit-elle, Trois erreurs: t' as perdu."

Elle déposa sa valise dans le filet à bagages et défit la bride de cuir qui retenait son chat prisonnier du panier. Puis, elle alla s'asseoir à côté de Justin et commença, comme le garçon s'en doutait, à l' empêcher de lire ( Si c'est pas malheureux...) :

" Je suis trop contente de te voir. Tu as passé de bonnes vacances ? Tu as reçu mon hibou ? ( Hannah lui avait envoyé une petite carte postale d' Ecosse qui pouvait se résumer à : L' Ecosse c'est trop nul, je m' ennuie comme un rat mort et j'ai failli tuer une fille en jouant en golf. )
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que le Poudlard express est encore plus bondé cette année que d' habitude. Peut-être qu'on devrait faire des réservations. D'ailleurs tout à l'heure j'étais dans un compartiment vraiment décrépit, mais j'ai dut en changer car il y avait une fille allergique aux poils de chat. En parlant de ça, je viens de lacher Einvind, ça ne te gène pas, hein ? De toute manière si je ne le lâche pas, il n' arrête pas de miauler et tu sais à quel point il peut être pénible ...
Mais j'y penses tu lis quoi ? C'est moldu ? C'est bien ? Ca parle de quoi ? Tu me fais voir ?"

[ Tout court, tout pourri, Désolée X3. Je ferrai mieux la prochaine fois]

[Nan mais, t’as vu le mien ? Si tu enlèves la citation de Proust, il reste à peine les sept lignes réglementaires ! XD]

Justin était assez content de revoir Hannah. Après tout, Poudlard ne serait pas Poudlard sans elle et le trajet lui aurait sans doute paru long, au bout d’un moment. Au moins, en sa présence, il était certain de ne pas s’ennuyer…

« Oui, j’ai bien reçu ta carte postale. Je t’en remercie d’ailleurs, comme j’ai du le faire sur la réponse que je t’ai envoyée. »

Lui dit-il en souriant, sur un ton on ne peut plus posé.

« La fille que tu as failli tuer s’en est remise ? »

Justin écouta le long monologue de la jeune fille. Elle passait du coq à l’âne sans prévenir, et enchaînait différents sujet avec une aisance rare. Il était parfois difficile de la suivre.
Justin tenta de répondre à chacune de ses plaintes, dans l’ordre.

« Il y a sûrement beaucoup de première année. L’année dernière, ils étaient vraiment peu nombreux… »

Faire des réservations ? Pourquoi pas…

« Un compartiment décrépi ? Il me semblait pourtant que, dans l’ensemble, ce train était assez bien entretenu… »

Justin eut à peine le temps de finir sa phrase. Quelque chose lui sauta dessus et s’aplatit lourdement sur son estomac. La position semblant lui déplaire, cette chose se releva et commença à tourner en rond, sur place, pour ensuite se laisser retomber mollement.
Justin devait être bien inconfortable car cette chose, que l’on pouvait considérer être un chat, trouva bon de se relever et, se ramassant sur lui-même pour mieux sauter, de s’asseoir sur les sièges d’en face.
« je viens de lâcher Einvind ». Effectivement, oui.

« Non, ne t’inquiètes pas, ça ne me dérange pas du tout qu’Einvind soit en liberté. »

Justin était resté parfaitement calme, malgré le niveau sonore qui avait monté de plusieurs crans et malgré le mammifère à quatre pattes qui trouvait bon de sauter un peu partout…

Le jeune homme regarda son livre, qu’il tenait encore à la main.

« Oh heu… Oui. C’est moldu. C’est un écrivain français du début du XXème siècle. Proust. Tu connais peut-être ?
Ce que cela raconte... Beaucoup de choses et pas grand-chose à la fois. Disons que c’est une sorte d’autobiographie. Mais ce n’est pas tant sa vie qui est intéressante. C’est son style d’écriture. Il a révolutionné la façon d’écrire de ses contemporains, il utilise un vocabulaire très précis pour décrire des sentiments très difficiles à exprimer par écrit et… »

Justin préféra se taire. Cela ennuierait plus Hannah qu’autre chose. Et il n’aimait pas s’emporter ainsi.

« Enfin, c’est un beau texte. »

Résuma-t-il doucement.

[ 'Fallait pas prendre le résumé de la carte postale au premier degré XD
Dsl, pour le message bidon mais je crois que lorsque on parle de Proust, ça me bloque * cherche pas comprendre XD* D'ailleurs je croyais que tu détestais ?! ]

"Oui, j'ai bien reçu ta lettre, même si Einvind a encore essayé de manger ton hibou. Je crois que si mon chat essayait un peu moins régulièrement de croquer tout ce qui porte des plumes, on m' enverrait plus souvent du courrier."

Hannah sourit, vaguement amusée. De toute manière, quoi que fasse son chat, elle ne lui en voulait jamais, Einvind était toujours trop "Choupi-minet" quoi qu'il fasse. Pourtant, la bestiole avait de quoi en agacer plus d'un, particulièrement quant il se mettait à miauler non-stop.
Puis l'adolescente répondit à propos du petit incident sur le terrain de golf, qui lui avait permis de sympathiser avec la petite Juliet.

" Je pense, oui. La bosse doit avoir disparue maintenant. Ce n'était qu'une balle de golf après tout, et ça n'a jamais tué personne; mais je ne doute pas une seconde que ça peut faire très mal. "

Einvind, qui après avoir piétiné un petit moment les cuisses de Justin trouva que la banquette d'en face avait l' air plus confortable. Le félin bondit et alla se rouler en boule sur le siège d' en face avant fermer ses deux grands yeux en amandes. Puis Hannah continua:

" Pourtant je t' assures que ce compartiment n'était pas bien reluisant, pas vétuste pour autant, mais pas de la dernière fraîcheur non plus. Affirma l' anglaise avec le plus grand sérieux, Peut-être que certaines personnes *Par exemple... les jumeaux Weasley * il ont fait éclater quelques pétards ou qu'en sais-je, il y a quelques temps ? Enfin ce n'est pas bien grave."

Puis Hannah se pencha vers la couverture du livre et lu : " A la recherche du temps perdu". Elle fronça légèrement les sourcils, sure d'avoir déja vu ce titre quelque part.

" HuUuUum... Je crois avoir un vague souvenir de ce bouquin...
Je me souviens qu'on en parlait dans le manuel d' étude des moldus, juste après le chapitre sur les moyens de locomotion j'crois, ça parle d'une histoire de madeleine et de thé il me semble... ou quelque chose comme ça.
L' extrait du manuel était un peu trop fastidieux à mon goût... Je crois que l'auteur était allergique au points et faisait des phrases très [ trop ] longues.
"Proust" C'est un drôle de nom tout de même, il n'est pas anglo-saxon, je me trompe ?
Bah enfaite, non, on ne peut pas franchement dire que je connaisse. Le seul auteur moldu que je connais à peu prés c'est Andersen. [Je vois vous que ça vous étonne, je l' aurais parié ! X3 ]

[Pourquoi ? Je suis sûre qu’Hannah aurait été capable de ça ! XD
Quant à Proust, je déteste, je hais, j’exècre, j’abhorre, j’honnis, je maudis, j’abomine, je damne et je méprise ! ^^ Mais Justin et moi ne pensons pas la même chose !!! ]

Justin haussa un sourcil, l’air amusé.

« C’est bien ce qu’il m’avait semblé. Alcibiade avait perdu des plumes quand il est revenu de chez toi. Ah… Ce cher Einvind. Je pensais qu’il changerai en vieillissant… »

Justin jeta un regard sur son livre. Il y glissa un marque-page et le posa à côté de lui.

« Oui, on en parlait effectivement dans le manuel d'étude des moldus. Juste après le chapitre sur les moyens de locomotion, oui. Et tu as raison, il y est question de madeleine et de thé. Mais ce n’est qu’un court passage. Il y en a beaucoup d’autre tout aussi beaux. Et c’est vrai que Marcel Proust a tendance à faire des phrases très longues. Mais c’est ce qui fait son charme…

Andersen ? Tu connais ? Je n’ai lu que quelques contes de lui. Les plus connus mais a priori pas les meilleurs. Je m’y pencherai, un de ses jours. Mais j’attends d’avoir fini À la recherche temps perdu. Je pense que ça m’occupera jusqu’à noël… Au moins. »

Il ne fallait pas oublier qu’il était impossible à Justin de lire, en dehors de son dortoir, et uniquement à partir de 23 heures. En effet, Hannah s’occupait de lui faire la conversation la journée et ses camarades de chambre prenaient le relais, le soir. Impossible donc de lire entre les cours, ou pendant les repas.
Justin aurait peut-être eu le temps pendant les cours. Mais il s’y refusait. Il avait un engagement à tenir. Aucun droit à l’erreur. Déjà que ses parents lui reprochaient de n’être pas allé à Eton, s’il échouait en plus à Poudlard…

Il en avait été question tout l’été d’ailleurs. Justin y repensa avec soulagement. Il serait tranquille pendant un mois et demi. Quoique sa mère ne l’épargnait pas non plus dans ses lettres…

Le jeune homme se laissa aller jusqu’à s’appuyer sur son dossier. Il repensait à sa famille. Et à son avenir. Un grand dilemme se présentait à lui : travailler dans le monde sorcier ou retourner chez les moldus ? Evidemment, sa préférence allait à la première solution. Mais ses parents le laisseraient-il ?

Il préféra se changer les idées en changeant de sujet. S’il avait eut l’air contrarié un court instant, cela ne paraissait plus.

« Et tu es restée en Ecosse durant toutes tes vacances ? Tu ne devais pas allé aussi au Pays de Galle voir un oncle ou une tante, je ne sais plus trop. Il me semble que tu m’avais parlé de Londres aussi, avec ton frère ? Mais peut-être que j’extrapole un peu… »

La vie d’Hannah, quoi qu’elle en dise, semblait assez remplie. Celle de Justin l’était aussi, certes, mais certainement pas de la même façon.
Loin de critiquer son éducation et son mode de vie, Justin aurait tout de même bien aimé avoir une vie plus simple, pourquoi pas accompagnée d’un frère ou d’une sœur ?

A vrai dire, il en avait assez de devoir continuellement répondre à la même question, à chaque retour chez lui : « Mais… Si vous n’êtes pas à Eton, que faites-vous donc ? »

Et toujours la même réponse vague : « Je suis à l’étranger, dans un école Suisse, bien fréquentée. », qui en général satisfaisait. Malheureusement, pour la rendre crédible, il avait fallu que Justin apprenne le français. Il ne pouvait pas faire croire qu’il était dans une école francophone sans parler un mot de français… Le livre de Proust qu’il lisait se trouvait d’ailleurs être dans la langue de Molière. Lady Finch-Fletchley avait refusé que son fils lise une traduction «forcément infidèle aux idées que l’auteur aurait voulu véhiculer » .

En plus donc de ses études à Poudlard, il suivait des cours de langue. Et il appréhendait. La vie prenait une tournure quelque peu difficile : entre la mort de Cédric, les appels à l’entraide de Dumbledore, la soi-disant réapparition de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, qui plus est, les BUSES de fin d’année et son statut de « sang de bourbe » -comme se plaisait à l’appeler certains de ses chers condisciples de Serpentard- tout cela n’arrangeait pas son moral, qui ne s’en trouvait que plus bas encore. Alors, les cours de français à gérer en plus, Justin ne le sentait pas vraiment très bien.

Voilà ce qui, en gros, se passait dans la tête du jeune homme en ce moment. Et ce, malgré l’air détaché qu’il s’obligeait à garder.

[771 mots dont 725 sans HJ ^^]

[Je pars demain… A dans deux semaines ! ^^]

[ Enfer et damnation, j'ai perdu mon premier message d'environ 800 mots, bouh j'ai la haine D: Sinon j'ai un doute, Edinbourg, c'est bien en écosse ?]

Hannah se demandait bien quel intérêt pouvait retirer le sieur Proust de ses phrases interminables. Peut-être, envisagea l' adolescente, qu'il évitait de mettre des points par souci d' économie, mais ça lui paraissait ridicule : coucher quelques points sur du papier n' asséchait pas votre encrier. Le petit extrait de " A la recherche du temps perdu " qu'elle avait eu l' ocassion de lire lui avait semblé fort ennuyeux, et vraisemblablement, Hannah et Justin de partageait pas du tout les même goûts en matière de littérature.

" Oui, je 'connais' Andersen. Répondit-elle. ça doit faire environ deux ans maintenant que j'ai trouvé un très joli recueil de ses contes chez un antiquaire à Londres. C'est une vieille édition très joliment illustrée, je te la prêterais si tu veux. Certaines fables sont assez cruelles [ mention spéciale à "l'elfe de la rose"] mais c'est intéressant de lire des contes moldus. Jusqu' alors je ne connaissais que les histoires que l'on m' avait lue quand j' étais petite. Mais pour en revenir à Andersen, j'ai particulièrement aimé "La princesse au petit pois". "

Hannah sourit. Ha ! Ce cher Justin ne riait pas sous cape en apprenant qu'Hannah aimait lire de la littérature que l'on destine le plus souvent aux enfants, elle n'en attendait pas moins de lui. Puis, elle constata un nuage de contrariété passer sur le front de son camarade, mais la jeune fille ne dit rien. Quand il lui posa sa question elle gonfla les joues et souffla:

" Tout l'été en Ecosse ? Heureusement non !

Nous y sommes restés quatre semaines, et si tu veux mon avis, ces quatre semaines sont très largement suffisantes. Je n'ai rien contre l'Ecosse, les ecossais ou encore les moutons, mais depuis que j'ai neuf ans nous allons tous les ans passer notre "séjour golfe-pêche-cornemuse" là-bas, et très franchement ça ne me déplairait pas qu'on fasse autre chose.
Par Merlin, j' aime beaucoup les activités moldues mais le Golf est, si tu veux mon avis, le sport le plus ennuyeux qui soit ! Et je ne te parle pas de la pêche, c'est encore pire. Or, il se trouve que mon père raffole de ces deux activités, je ne sais pas trop pourquoi d'ailleurs. "

Hannah soupira d'un air passablement lassée et haussa les épaules:

" J'avais suggéré à mon père qu'on aille du côté de Cardiff rendre visite à tante Proserpine et ses 99 chats plutôt que d'aller à Edimbourg jouer à ce maudit sport...
Je ne sais pas si tu as une vieille tante qui préfère la compagnie de ses dizaines de chats à la tienne, mais ce n'est pas la joie.
Elle vit dans une petite maison très coquette pas trop loin de la ville, mais où chaque centimètres carrés est réservé à ses 'petits chéris'. Il y a des chats partout: sur les étagères, les lits, les sofas. Et encore je ne te parle même pas des bestioles empaillées qu'il y a dans les chambres d'amis, ce sont ses anciens 'petits préférés'. Urk...
Enfin, même si tante Proserpine est un peu cinglée, c'est elle qui m'a offert Einvind quand je suis rentrée à Poudlard, et pour ça je lui suis reconnaissante.
Mais en réalité aller lui rendre visite n'était qu'un prétexte pour aller là-bas et faire les soldes à Cardiff. D'ailleurs, j'ai trouvé un très joli petit foulard en soie là-bas qui..."

Réalisant que Justin n'était sans doutes pas la meilleure personne pour parler shoping ( nul n'est parfait en ce bas monde, étrangement la gente masculine n' aimait pas vraiment parler chiffons. ) elle revint à son sujet de départ :

" Bref... j'en étais où déjà ? ha oui, donc : résultat des courses je suis allée en Ecosse ET chez tante Proserpine. Je n'ai put couper à sept ans de tradition familliale. "

Reprenant un peu son souffle et accordant un moment de répit à son auditoire - d'ailleurs la plus grande qualité de Justin était sans doutes de toujours écouter de qu'on avait à lui dire - elle continua :

" Oui, on est aussi aller jeter un oeil à la garçonnière de William à Londres mais il nous a ensuite rejoint pour les vacances sur les green d'écosse.
Mais avant tout ça, je suis allée au début des vacances à la petite recemption d'Alexender, notre prefet. Je pensais que c'était un petit regroupement en la mémoire de Cédric, mais c'était pour son anniversaire. C'était gênant: je ne le savais pas et je ne lui ai rien apporté à part des brownies...

Tant que j'y pense, tu ne serrais pas intéressé par un chat de compagnie? Tante Proserpine a eu une portée qu'elle n' attendait pas et se retrouve avec des chatons à donner... Il faudra que je pense à en proposer un à Susan , elle m'en avait parlé un fois."

[774 Mots sans HJ]

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