Encore et toujours lui [Pv]

Cela faisait à présent plus de trois mois, qu’Andgy n’avait pas revu Eric . Trois mois, c’était excessif, non ? Assurément, néanmoins le motif de ce fait était admissible . Le souvenir du bal baignait encore dans le cerveau de la petite lionne ! Ou plus formellement, la réminiscence de cette jeune fille, qui était venue troubler, cette soirée, qui avait pourtant très bien commencer . Ce n’était pas les bravades de cette poufsouffle, qu’il ne l’incitait pas guère à prendre contact avec le quatrième année, mais plutôt, ce regard si profond, qu’elle avait déposé sur Andgy lors du bal . Le mot « profond » en soit n’est même pas assez fort pour qualifier ces prunelles . C’était un regard impénétrable, intense et par-dessus tout, en manque royalement d’amour . L’Américaine ignorait tout bonnement, qu’elle était les liens qui unissaient Eric à cette adolescente – oui, parce qu’ils y en avaient et elle en était sûre – cependant elle avait decelé chez la demoiselle, une envie extrême d’avoir le bleu et bronze a ses côters, aussi longtemps, qu’elle le pouvait et qu’elle en avait besoin .

Comment en était-elle arrivée à cette conclusion là ? C’était accomodant . Elle réagissait de la même façon vis-à-vis de sa cousine, Lauranna . Pas exactement de la même manière certes, mais un peu près équivalent . Donc si cette jeune jouvencelle souhaitait que le blondinet demeure en sa présence, elle respectait son choix . Immanquablement, Andgy avait envie de revoir Eric, de le sentir, le toucher, le caresser pourtant cette fille le lui empêchait à sa façon . C’était banale mais suffisamment énergique pour entraver cela . Afin que cet acte se fasse sans encombre possible, la préfète évitait au maximum les endroits tels que la bibliothèque – même si elle n’y allait presque jamais –la tour des Serdaigles, les couloirs l’y emmenant, et le parc . Ce dernier lieu lui tenait, parmi tous, le plus à cœur mais elle avait su s’en séparer sans séquelles . Néanmoins quiconque connaissait Andgy, savait pertinemment qu’elle aimait vivre à sa façon . Vivre sans contraintes . Vivre la vie parfaite . Ce qui l’amèna au fil du temps, à briser « ce pacte qu’elle avait fait » .

Elle vagabondait plus souvent dans le parc, trainait dans les couloirs à une heure tardive, prenait des nouvelles de Liam auprès de ces amis Serdaigles, à proximité de leur salle commune . Au fond d’elle-même, elle se persuadait, qu’elle faisait ceci de manière involontaire, mais en faite elle tentait d’entrer en contact avec Eric, sans le savoir vraiment . Ce qui nous pousse enfin à aujourd’hui, où, sans qu’elle le sache, son désir – même si c’en était pas vrai un – allait se réaliser . Installée confortablement dans un coin de la salle commune, la jeune sorcière lisait un ouvrage, intitulé « les quatre dragons d’or » . Comme on pouvait s’y attendre, entre deux paragraphes, l’Américaine poussait des caquetages . Cette attitude idiote entraina alors son expulsion de la salle commune . Elle avait beau revêtir le poste de préfète, elle demeurait faible face à un attroupement de lions, exaspérés . Ne sachant que faire, elle jugea bon de sortir à l’extérieur et d’improviser à ce moment-là . Ses pas rapides la menèrent au lac, où se dessinant, non loin , un magnifique coucher de soleil .

Le calmar géant, seigneur de l’étang, se prélassait joyeusement dans l’eau . Prenant place sur un rocher, Andgy planta ses yeux azurs sur celui-ci et alors qu’elle esquivait un sourire, ce céphalopode l’arrosa . Prise par surprise, elle perdit son équilibre si bien d’ailleurs, qu’elle glissa derrière le rocher laissant seulement surgir ses pieds. Pendant un court instant, son esprit baigna dans le blanc mais d’un mouvement sec de la tête, elle revint sur Terre . Hissant son corps en avant, elle se releva tant bien que mal et constata que son joli chemisier blanc était imprégné de boue . Poussant un soupir d’exaspèration, elle jeta un regard d’accusation au calmar subséquemment se mit à déboutonner sa chemise pour voir l'étendue des dégâts . Seulement voilà, alors qu’elle détachait le dernier bouton de sa camisole, elle entendit des bruits de pas et se paralysa en pleine séance de déboutonnage .

Assis à l’ombre d’un arbre devant le lac, le jeune Eric s’ennuyait. Ces belles journées au château avec cette ambition d’apprendre encore plus et de découvrir de nouveaux cours passionnants, étaient littéralement passées de ça à journées ennuyantes et sans intérêt où le simple fait de penser prenait le rôle du plus grand et passionnant des passes temps… On pouvait aussi inclure un petit plongeon au lac, mais infesté de créatures un peu hum… effrayantes, il valait mieux pas. Jetant un œil aux horizons le regard vague, il pensait à elle… Celle qui avait donné l’impression de l’éviter ces derniers jours comme la peste, avec le sentiment amère qu’il avait peut être mal agit en lui donnant un baiser au dernier bal comme pour s’excuser de l’intrusion de sa cousine. Le mal était fait, et sans doute ne voudrait-elle pas échanger quelques mots avec lui suite à ça mais au moins il avait été un tit peu clair sur la nature de ses sentiments.

Néanmoins, il ne pouvait plus s’arrêter de penser à elle, à ses grands yeux et à sa belle et longue chevelure. Une obsession, voilà en quoi se résumait cette jolie gryffondore. La sienne. Celle avec qui il avait envie d’être en ce moment. Mais comment puisqu’il ne la croisait plus ? Lui qui s’amusait des fois à se remettre à son statut de dragueur, chaque fois que l’envie lui venait, commençait à juger toutes les autres poudlariennes comme insignifiantes à ses yeux comparées à celle que son cœur avait choisit. Où était elle, que faisait elle, pensait elle à lui autant que lui à elle… tant de questions sans réponses. Le lac était un peu comme son QJ, là où il venait toujours pour se perdre et se retrouver, deviner solution à ses problèmes… et pour ne voir plus qu’elle prendre place en ses songes… Le petit élève model qui n’avait d’yeux que pour le travail avait finalement cédé la place à un jeune homme bien différent, Kathe le lui avait ‘gentiment’ fait remarquer ces derniers jours.

Jetant un regard à une silhouette qu’il venait à peine de reconnaître, il sortit brusquement de son état rêveur et se précipita vers cette dernière. Andgy Kortigas vu de dos, et qui paraissait préoccupée par quelque chose. Il allait enfin pouvoir lui parler après tous ces derniers jours à espérait qu’il allait croiser celle-ci quelque part sans qu’elle ne se décide à l’ignorer ou à l’éviter. La… hum… Chance semblait au rendez vous, et bien de son coté. Arrivant enfin à la hauteur de la jeune fille –enfin presque il était quand même plus grand qu’elle- Il vit enfin ce qui occupait tant la belle paralysée et ne put s’empêcher de rougir sous ses traits d’ange. Ah bah… Quand il parlait de chance –Ravalement de salive xD- Le beau blond s’éclaircit la gorge, un peu plus sèche que deux minutes auparavant et entreprit d’ouvrir la bouche :

« hum… Salut ! Je… ne voulais pas te déranger… »

Il se retourna comme pour laisser Andgy continuer ce qu’elle avait commencé sans gêne et espéra que la Gryffondor ne le prenait pas non plus à cet instant là pour un petit voyeur : puisqu’un simple baiser l’avait fait fuir, on ne sait jamais…

« ça fait longtemps que je t’ai pas vu… A vrai dire tu me manquais ! »

Et vive la franchise. Honnêtement il ne savait pas trop comment enchaîner la conversation après euh… ça et le mieux à faire semblait bien entendu de parler de tout ce qui lui venait à la tête. *Sage conseil de mister Madrown qui le perdra un jour*

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Durant un temps indéterminé, Andgy se contenta de faire face à Eric, sans rien dire, à évaluer si cette situation avilissante se placerait aisément en tête de son classement personnel, mais selon elle, ça ne pouvait équivaloir la honte qu’elle s’était prise lorsqu’elle s’était retrouvée, clouée au sol de la Grande Salle, devant toute une foule hilare . Elle en fut en quelque sorte adoucit, il était seul, il la connaissait plus ou moins et il était suffisamment intelligent pour ne pas tenter de propager cela . Expiré ce temps de réflexion excessif sur l’anéantissement de sa renommée, qui n’était pas déjà très enjolivée, Andgy ferma promptement sa chemise comme si sa vie en résultait, tandis que tout confus, Eric se retournait pour laisser la petite gryffondor poursuivre, ce qu’elle avait à faire . D’un geste rapide, elle extirpa sa baguette de sa poche, dirigea l’extrémité de celle-ci vers la tache, exécuta un mouvement négligé de la main et instantanément la souillure disparut .

Ceci étant fait, elle déposa une main sur l’épaule du beau serdaigle et l’obliqua graduellement . Il était encore plus mignon, lorsqu’il était nébuleux, pas à son aise . Tout comme elle, Eric semblait être affecté par le fait de ne pas avoir vu la préfète . Sourire aux lèvres, elle ne dit rien pour débuter, puis comme sur un coup de tête, s’approcha de lui et l’embrassa . Tout en exécutant cet acte, qui reflétait l’amour qu’Andgy éprouvait vis-à-vis d’Eric, la rouge et or passa sa main sur la nuque du jeune homme . Elle flairait pareillement le parfum de ses cheveux blonds . Le contact entre les deux lèvres persista pendant quelques minutes puis finit par se rompre . Lorsqu’elle se retira, elle lui sourit d’un air amusé et lui adressa un clin d’œil . A présent, elle ne pensait qu’à lui . Son bonheur dépendait de lui, et exclusivement de lui . Qu’est-ce qu’il l’avait poussé à agir de cette façon, précédemment ? Rien en particulier !

Ca la démangeait depuis le bal et dans la suite de ses vacances de Février, elle avait changé . Elle était moins gaga, plus sérieuse, et plus femme ! Ce qui incluait donc, qu’elle s’intéressait plus aux garçons et autres bla bla d’une adolescente ! Elle repoussa ses cheveux en arrière et ne quitta pas des yeux le visage d’Eric . C’était comme si, une sorte d’attraction parcourait l’intégralité de son corps et l’empêchait de regarder ailleurs . Une insonorité s’installa tranquillement … Elle s’était peut-être un peu trop emportée ! Elle, qui d’habitude discutait de tout et de rien pendant des heures, là voilà qui s’était mise à ne rien dire . Ce n’était pas non plus, quelqu’un de faible, qui fondait en larme pour une quelconque histoire . Loin de là ! Elle était intrépide, et gardait toujours la tête haute – elle tenait cela de sa mère – c’est pourquoi, rassemblant toutes ses forces, elle articula, d’une voix accorte, qui ne lui allait pas du tout :

« Et toi … Tu m’aimes ? »

Elle avait besoin de le savoir . Selon elle, un baiser ou encore une fantaisie ne signifiait rien et n’engageait encore moins une relation . Il pouvait lui retourner la question, elle savait adonc quoi répondre . Un côté d’elle-même l’incitait à balancer joyeusement « je blaguais » mais l’autre, celui plus mature, voulait avoir une réplique . Le visage impassible, elle attrapa sa main comme pour l’inciter à réagir, tout en essayant de déclarer, que peu importe, la réponse, elle ne lui en voudrait point du tout . C’était du tout elle, ça ! Andgy n’éprouvait jamais une dent particulière contre quelqu’un (plus particulièrement quelqu’un d’une autre maison). Alicia, l'ancienne préfete-en-chef des Serdaigle et également la cousine d’Andgy lui avait apprit cette tolérance en faisant partit d'une maison différente de Gryffondor: Depuis sa première année, elle avait apprit à différencier les élèves par leur attitudes et non par leur maison. Chose que la plupart des Serpentard, par exemple, ne faisaient pas, mais elle s'en foutait pas mal. Elle était plutôt indifférente à cette querelle, sauf quand on l'offensait personnellement ou qu'on l’offensait l’une de ses connaissances. Ca s’appliquait également pour les statuts des élèves. Bien qu'elle soit de sang mêlée, elle ne méprise pas les sang-de-bourbe, et s’avère plutôt sceptique lorsque les autres se moquent d’eux. Bref, elle n’était pas dogmatique autant qu’elle n’était pas taciturne .

Reprenant mollement sa respiration, elle attendit une réponse de la part de son bien-aimé . On aurait dit que c’était bougrement important – ah parce que, ça ne l’est pas, en faite ? # sbaaaf # - encore plus considérable qu’une enquête, dont la solution à tout, rapporterait une somme inestimable. Elle se demandait d’ailleurs pourquoi elle ne s’était pas mise à faire les cents pas, comme elle avait l’habitude de faire quand elle attendait impatiemment quelqu’un ou quelque chose . Naturellement, depuis cette question, elle n’avait rien ajouté, rien fait, elle attendait tout simplement que le verdict tombe . Elle scrutait continuellement Eric, de son regard de braise, qui faisait un tantinet, flipper .

Dans sa tête, à elle, il en était de même . Seul la figure du jeune homme baignait gaillardement . Sans qu’elle le veuille vraiment, son sang s’était mis à affluer dans ses tempes avec une telle véhémence, qu’ elle avait l’impression qu’elle allait exploser à tout moment . Au fil du temps, elle perdait le contrôle d’elle-même . Elle se laissait submerger par le scepticisme . Ca l’effrayait un brin puisque comme il avait été dit antérieurement, elle ne se laissait que peu engloutir par ce genre de sensations, sentiments . Pour empêcher qu’un flot de consciences trop puissants explose, elle se pinça les lèvres . Pourquoi ne disait-il rien ? Il fallait qu’il parle ! Qu’il dise quelque chose, même n’importe quoi ! Serrant les poings, une pensée traversa son cerveau . Il était probable, qu’il n’ait pas envie de répondre . Peut-être que le perspective de former un couple avec une fille, était rude pour lui ? Telle était la question !