Tentative de fuite

« Ah je commençais à me dire que tu ne te re-transformerai jamais »

Albus Dumbledore le magnifique venait de ressurgir dans la pièce aux côtés d’Harry alors qu’Horace venait de se relever et de protester à cause de la douleur qu’il venait de ressentir. Le directeur le regarda d’un air amusé commencer à ranger et échangea un bref regard avec Harry avant de s’approcher de son ami.

« Tu veux que je t’aide à ranger un peu ? » demanda poliment Albus avant de prendre sa baguette afin d’aider son ami à remettre sa maison en ordre.

Ce qui avait pu passer par la tête d’Horace, Albus en avait une idée assez précise… Son ami ne souhaitait pas être retrouvé car il savait très bien ce que le directeur allait lui demander une aide qu’il n’était pas encore prêt à fournir. Ainsi, il avait mis en place toute cette mise en scène de façon à détourner l’attention d’Albus et d’Harry et que ceux-ci le laissent se cacher tranquillement.

¤ La partie a désormais commencée, je compte sur toi Harry… ¤

En venant ici, Albus avait un plan qui pour sa réalisation nécessitait l’aide d’Harry. Il avait encore une fois une idée précise de la façon dont allait se dérouler la rencontre Horace/Harry, mais il ne pouvait s’empêcher de prier de tout son cœur pour que tout se passe de la façon dont il l’avait imaginé.

Le directeur était en train de remplumer un coussin lorsqu’il rompit le silence en demandant d’une voix forte (pour couvrir les bruits d’une horloge qui venait de se déclencher) :

« Au fait, c’était du sang de quoi ? »

Horace répondit à sa question tout en maugréant un peu – comme à son habitude – et en parlant de l’envolée des prix du sang de dragon, ce à quoi Albus répondit par un hochement de tête compréhensif.

C’est alors qu’il se passa ce qu’Albus attendait : Horace ne put s’empêcher de regarder Harry d’un air qui trahissait clairement son intérêt pour le garçon. Il profita de ce court instant de faiblesse de la part de son ami pour amorcer les présentations.

« Voici Harry Potter. Harry, je te présente un vieil ami et collègue, Horace Slughorn. »

Harry n’avait pas toujours pas parlé et d’ailleurs Horace ne lui en laissa pas réellement le temps car tout de suite il détourna de nouveau le regard du garçon pour protester auprès d’Albus et en lui répliquant que NON il n’accepterait pas sa proposition de reprendre un poste de professeur à Poudlard.

« On peut quand même boire un verre non ? En souvenir du bon vieux temps ?»


[Désolée pour le retard… Pour mon sujet j’ai repris exactement l’intrigue du livre en « imaginant » donc à l’avance les réponses de Slughorn… j’espère que ça ne pose pas de soucis… je pense que ça sera un bon moyen de faire avancer le topic assez rapidement ]

[Ne t'en fais pas, pas de soucis Albus ]

Horace observa Albus d’un air suspect. Après tout que risquait-il ? Il fit donc signe aux deux sorciers en face de lui de prendre place près de la cheminée.

« Bon d’accord mais un seul verre ! »

Horace se dirigea ensuite vers le frigidaire et en sortit une carafe. Il sortit également des verres qu’il déposa sur un plateau avant de se diriger vers les deux visiteurs. Aussitôt son regard tomba sur Harry. La mine déterminée il tourna aussitôt les yeux, comme si il avait peur de les brûler.

Il servit les rafraîchissements à ses invités et prit place à son tour dans un canapé à la droite de Dumbledore. Slughorn occupait les trois quarts du canapé conçu pour trois personnes. Un silence s’abattit alors sur le salon et visiblement Horace n’était pas décidé à parler. Il semblait même bouder.

Au bout de quelques minutes cependant ce fut Slughorn qui brisa le silence. Il semblait vouloir convaincre Albus de quelque chose.

« Écoute je te l’ai déjà dis Albus c’est non ! Et puis je ne vais pas très bien. Les poumons fragiles, du mal à respirer ainsi que des rhumatismes ! Je ne peux plus bouger comme avant, il faut se faire une raison… C’est l’âge… la fatigue… »

Albus voulait absolument que Horace retourne à Poudlard mais l’ancien professeur se l’était promis il n’y retournerait pas.

« Le fait est que je suis un vieil homme Albus, tu m’entends, un vieil homme qui a bien mérité une retraite tranquille avec un peu de confort. »

Il porta à nouveau son verre à sa bouche en ne cessant de jeter des regards en biais à Harry, assit juste en face de lui.

Le temps qu’Horace parte chercher des rafraichissements, Albus avait pris place dans un fauteuil aux côtés d’Harry. Il avait bien sûr fait attention à laisser le Gryffondor dans un fauteuil bien en vue. Son ami Horace avait beau être naturellement intrigué par le célèbre Harry, il n’en restait pas moins très borné et était capable de mettre de côté sa curiosité rien que pour contrarier Albus !

L’ancien maître des potions ne tarda pas à revenir avec des boissons et la technique d’Albus ne rata pas : Horace venait de regarder une nouvelle fois Harry. Tout en masquant la grande satisfaction qu’il venait d’éprouver en voyant son plan si bien fonctionner, Albus s’enfonça dans son fauteuil et écouta son vieil ami se plaindre de son âge et de sa santé. Le directeur trouva cela un peu exagéré comme remarque de la part de quelqu’un qui venait de retourner une maison entière en moins de 5 minutes, et ne manqua pas de lui faire remarquer tout en employant un ton légèrement ironique et de ponctuer par un :

« Tu n’es pas aussi âgé que moi, Horace. »

Cette dernière remarque avait été insufflée dans le but de redonner du courage à son ami, mais celle-ci ne sembla pas prendre. Au contraire il semblait estimer qu’il n’était pas tellement raisonnable de continuer de se battre avec autant d’acharnement à leurs âges.

¤ Une retraite au calme… Dans une autre vie probablement… ¤

Le regard d’Horace se posa alors sur sa main blessée et Albus remarqua que celui d’Harry fit de même. ¤ Pauvre Harry, il ne faut pas qu’il s’inquiète… ¤ songea le directeur tout en soulevant sa main et en remuant légèrement le bout de ses doigts noircis alors qu’Horace émettait un doute sur la validité de ses réflexes.

“Tu as parfaitement raison” approuva Albus tout en conservant une expression neutre et tranquille. « Je suis sans aucun doute moins rapide qu’avant. Mais d’un autre côté… »

¤ Rien ne vaut la sagesse et l’expérience que peuvent apporter l’âge… ¤

Cette dernière pensée, Albus ne la prononça pas à voix haute mais il esquissa un sourire et s’efforça de la faire comprendre à ses amis tout en écartant les mains d’un air satisfait et sûr de lui.

Voyant que ce geste n’eut d’autre effet que d’attirer l’attention sur sa dernière acquisition (une bague), Albus en profita pour faire évoluer la conversation et pour entrer un peu plus dans le vif du sujet.

« Et toutes ces précautions contre les intrus, Horace… elles sont destinées aux Mangemorts ou simplement à moi ? »

Horace jeta un regard mauvais sur Albus. Décidément quand celui-ci voulait quelque chose, il le voulait. Mais l’ancien professeur ne se laisserait pas berner, oh ça non ! Albus trouva tout d’abord que Horace n’était pas aussi âgé que lui. Bon cela était vrai mais tout de même à 104 ans il ne pouvait plus se permettre les folies de sa jeunesse.

« Peut-être devrais tu toi aussi songer à ta retraite ! » répliqua-t-il d’un ton abrupt.

Soudain ses yeux se posèrent sur la main noircie de Dumbledore qui de toute évidence avait été en confrontation avec un mauvais sortilège de magie noire. Horace n’était pas un expert en la matière mais il en connaissait tout de même un sacré rayon, sinon comment aurait-il pu apprendre à Jedusor ce qu’étaient les horcruxes ? Bien entendu cela était un lourd secret et Slughorn n’en avait jamais parlé à personne car c’était en quelque sorte sa faute si Voldemort était devenu si mauvais. Il ne fallait de toute façon pas réveiller les vieux souvenirs, c’était mieux ainsi.

Slughorn lança un regard accusateur à Albus et avant qu’il eut le temps d’observer la bague de plus près, le directeur de Poudlard avait déjà replongé sa main dans sa longue manche. Horace pinça les lèvres. Horace but tranquillement sa tasse de thé lorsque Albus demanda si toutes les précautions étaient destinées aux mangemorts ou au directeur.

« Et qu’est-ce que les mangemorts pourraient bien vouloir à un vieux bougre exténué tel que moi ? »

Il voulait paraître assuré mais sa voix trahissait une certaine nervosité. L’ancien maître des potions se souvint alors de la conversation que Albus et lui avaient eu aux Trois Balais lors de l’année précédente. Albus avait clairement fait comprendre à son ami qu’il devait se cacher car Jedusor pourrait bien chercher à entrer en contact avec lui. Slughorn n’y avait d’abord pas tellement cru mais lorsque un soir il entendit du bruit dans son jardin et constata avec horreur que des mangemorts entraient chez lui qu’il comprit. Heureusement il eut le temps de se métamorphoser en gros fauteuil. Les mangemorts ne trouvèrent bien sûr rien du tout et de fureur saccagèrent l’intérieur de la jolie maison du professeur qui comprit qu’il n’était plus en sécurité. Depuis ce jour il changeait de maison assez régulièrement et n’avait pour le moment pas eut de problèmes. Bien sûr il avait eut la peur de sa vie lorsque il avait entendu le bruit dégagé par son bouclier anti-intrusion. Il avait pensé aux mangemorts mais ce n’était finalement que Albus qui était entré en compagnie de Harry Potter et qui était encore là.

Horace regarda soudain l’heure à la grande pendule. Il était vingt heures. L’ancien maître des potions décrocha un long bâillement qui voulait en fait dire qu’il en avait assez et que Albus pouvait partir tant qu’il voulait, et que Horace n’insisterait pas pour qu’il reste à dîner, et puis de toute façon il ne lui restait que deux poulets, ce qui était à peine suffisant pour le vieil homme corpulent.

Slughorn attendit quelques minutes et voyant que Albus ne partait visiblement pas, il se resservit une tasse de thé et tourna obstinément la tête dans l’autre sens, là où il ne voyait ni les yeux de Dumbledore ni ceux de Harry. Il sembla bouder dans son coin.

« J’imagine qu’ils voudraient te voir utiliser tes considérables talents pour intimider, torturer, assassiner. Tu prétends me faire croire qu’ils n’ont pas encore essayé de te recruter ? »

Si Albus avait répondu du tac au tac, Horace lui le temps de fusiller du regard le directeur avant de se plaindre de nouveau de sa situation. L’ancien professeur lui expliqua d’ailleurs dans les moindres détails l’existence qu’il menait en ce moment : c'est à dire changer de maison toutes les semaines. Albus l’écouta attentivement tout en caressant sa longue barbe blanche. Il soupçonnait son ami d’en dire autant pour susciter l’admiration d’Harry et esquissa donc une ébauche de sourire.

¤ Sa vie n’est pas aussi pénible qu’il veut nous le faire croire. Cependant… Je doute que cette vie lui convienne à long terme. ¤

« C’est une existence qui doit être assez fatigante pour un vieux bougre exténué en quête d’une petite vie tranquille. A Poudlard en revanche… »

Le vieux sorcier n’eut toutefois pas tellement le temps d’en rajouter puisque cette fois-ci, son ami lui coupa la parole, et pour protester vivement.

¤ Nous voici dans le vif du sujet… Horace je te connais, et je sais aussi qu’il y a à Poudlard ce que tu ne pourras trouver nulle part ailleurs ¤

Bien qu’Albus garde le regard plongé dans celui de son ami, il avait ses pensées tournées à 100% vers Harry. Horace était quelqu’un qui était irrésistiblement attiré par la célébrité, et le directeur restait persuadé que sa petite cour de « stars » lui manquait. Avec des arguments percutants, il serait certainement possible de faire renaitre en lui ce besoin de s’entourer.

¤ Encore quelques instants et ça sera bientôt à Harry de jouer ¤

Slughorn observa Dumbledore d’un œil mauvais. Il avait sans cesse réponse à tout et c’était vraiment agaçant pour le vieil homme qui aurait espérait passer une soirée tranquille surtout qu’il avait pu se procurer une dinde farcie pour le repas du soir et que son estomac commençait à réclamer cette belle part.

Alors que le vieil homme allait demander au directeur de Poudlard de partir, Dumbledore commença à expliquer que la vie de Slughorn ne devait pas être très brillante mais qu’elle le serait sans doute mieux à Poudlard.

« Si tu essayes de me dire que ma vie serait plus paisible dans cette effroyable école, tu peux épargner ta salive, Albus ! Même si je passe mon temps à me cacher, d’étranges rumeurs me sont parvenus sur la façon dont tu traites tes enseignants et surtout depuis que Dolores Ombrage est partie ! Tu dois du respect à tes enseignants car si tu les traites tous comme ça il n’est pas étonnant que tu n’en trouves plus… »

Non mais pour qui il se prenait celui-là à la fin. Slughorn avait entendu parlé de l’état dans lequel Dolores Ombrage était revenue au Ministère de la magie suite à son abandon au poste de défense contre les forces du mal : un état de quasi démence, elle était assez méconnaissable…

Slughorn tira une nouvelle fois sa montre à gousset de sa poche et leva les yeux vers le ciel comme pour montrer, une nouvelle fois, que c’était l’heure de partir.

« Le professeur Ombrage s’est attiré les foudres de notre troupeau de centaures. Je crois que toi, tu n’aurais pas commis l’imprudence d’aller dans la Forêt interdite et de traiter de « répugnants hybrides » une horde de centaures furieux »

Horace continuait d’argumenter contre son retour à Poudlard, mais Albus sentait qu’il serait rapidement à court d'idées. Il répondit donc avec beaucoup de calme à la remarque de son ami sur le traitement infligé à Ombrage. Ce qui était amusant, c'était que celui-ci alla d'ailleurs rapidement dans son sens et ne manqua pas de pousser une exclamation indignée devant la bêtise d'Ombrage. Cette réplique amusa le vieux directeur mais aussi Harry qui n’avait pas tellement bougé depuis qu’ils s’étaient installés pour prendre le thé.

Voyant Harry se mettre peu à peu à l’aise, Albus estima que le moment était plutôt bien choisi pour laisser Horace et le jeune survivant faire plus ample connaissance. Le directeur se leva alors brusquement de son siège dans l’objectif de quitter la pièce.

Un court instant le regard d’Horace se teinta d’une lueur d’espoir en pensant que le directeur s’en allait.
Albus avait bien remarqué que son vieil ami trépignait d’impatience à l’idée qu’ils partent tous les deux, mais il n’était pas décidé à lui accorder ce privilège.

¤ Et non Horace, je ne peux partir avant d’avoir obtenu gain de cause… ¤

« Je voulais seulement te demander si je peux utiliser tes toilettes. »

Albus sourit à son ami et se laissa indiquer les toilettes, avant de quitter la pièce tout en suivant la direction indiquée par Horace.

¤ A toi de jouer Harry ¤ songea Albus, remplit de confiance pour son jeune protégé.