Une entrée pour le moins indiscrète... [Pv Adrien]

De nouveau cette rue agitée, qui semblait ne jamais connaître le calme. A plusieurs reprises, Gladys avait été bousculée, emmenée par cette foule hystérique de jeunes sorciers. A plusieurs reprises, elle avait fait tomber son sac, manqué de tomber à son tour, dans une inhabituelle agoraphobie. Elle qui pourtant avait connu les larges rues de Tokyo, elle semblait avoir perdu l’habitude de cette foule urbaine, d’autant plus qu’il s’émanait de celle-ci une aura magique et une ambiance pour le moins chaleureuse qui lui était méconnues. Il fallait bien dire que cette sociabilité l’étonnait, parce qu’elle n’avait connu que des gens pour le moins associables et méchants lors de son ancienne scolarisation. Longtemps, dans son école d’art de la scène, on l’avait bousculée dans un cours de danse ; on avait détruit son piano, ses instruments de cours favoris. Aujourd’hui elle était poussée d’un peu partout, mais souvent elle voyait les gens se retourner et s’excuser. Et puis il fallait bien avouer que son aspect lunatique n’arrangeait pas les choses, parce qu’elle avançait tout en rêvassant. Faust, le chat noir qui demeurait toujours sur son épaule, se donnait le devoir de se frotter à sa joue lorsqu’elle avançait le regard vide, prête à foncer d’elle-même dans un groupe de personnes. Cette présence féline lui conférait tout à la fois une aide et son seul ami. Gladys, à cette pensée, esquissa un sourire et passa une main fluide sur le pelage soyeux de son compagnon, appréciant d’entendre son ronronnement unique, qui faisait généralement office de berceuse et la calmait, la plongeait dans une paisibilité agréable.

Bientôt, la silhouette du bâtiment qu’elle cherchait depuis un petit moment montra le bout de son nez derrière la foule. Fleury et Bott, la librairie que Gladys convoitait était là, et grâce à quelque coudée, la fillette réussi à pousser la porte du magasin…avant de s’affaler par terre de manière risible et pitoyable. Oui car une jeune femme avait ouvert la porte au moment même où elle la poussait. Elle se redressa, se frotta le nez tout en grimaçant. La jeune femme quant à elle avait déjà déguerpi, s’engonçant dans la foule massive qui ne semblait pas bouger. Faust se retrouva à côté de Gladys, tandis qu’elle se levait et s’emparait de ses affaires avec une rapidité étonnante. Lorsqu’elle fût debout, elle constata avec effroi que ses mains avaient changé de couleur, virant en un bleu sale particulièrement repoussant. Elle jura dans sa barbe, se saisit de ses affaires et lova Faust dans ses bras, avant de se diriger vers un coin. Elle leva ses mains devant ses yeux, fronça les sourcils. Il fallait vraiment qu'elle comprenne pourquoi elle subissait ces changements, ce qui lui paraissait bien difficile à expliquer.

« Allez soyez mignonnes redevenez normales…Non ne changez pas de couleur…j’ai dis non ! J’ai dis non ! »

Finalement, à force de sermonner ses propres mains, et à force de concentration, elle redevinrent aussi pâle que d’habitude. Seulement voilà, derrière elle on l’observait bizarrement, car il était rare de croiser des personnes comme elle… On pouvait croire qu’elle parlait toute seule, ce qui pouvait être le cas en fin de compte. Gladys se retourna, Faust s’étant glissé une fois de plus sur ses épaules. Elle se dirigea d’un pas lent vers une étagère pourvue de livres en tout genre, et contempla d’un œil distrait sa liste. Elle grimaça une fois de plus…Tout ces noms barbares ne lui disaient rien du tout, et elle su d’avance que pour les trouver seule –surtout pour une née moldue-, cela allait être bien difficile.

Adrien se sentait très heureux en ce beau jour d’été. Il avait passé toute la matinée avec ses amis moldus et il avait appris une nouvelle figure de break dance. On l’avait félicité de toute part pour son talent et sa souplesse. Il s’était senti si fier ! Il avait toujours du mal à montrer ce qu’il ressentait mais quand il était avec ces gens si chaleureux, si aimables, il se sentait toujours bien mieux. Finalement, il lui arrivait parfois, comme une idée en filigrane, de regretter de ne pas être né moldu. Surtout en cette période sombre… Il était un sang pur et était plutôt du genre discret. Son amitié pour les moldus étaient inconnus de tout le monde sauf sa mère, il s’en sortait bien au fond. Mais la simple idée de ce qui pouvait se préparer lui enlevait l’envie de lire les journaux. Son unique lecture était le hibou bavard, le journal de l’école, et c’était bien suffisant de l’avis du concerné.

Bref, maintenant il allait seul se chercher les livres pour sa nouvelle année. Seulement il vit au milieu de ses rêveries qu’une jeune fille était en train de se faire observer par de nombreuses personnes. Faisait-elle un malaise ? Cela n’en avait pas l’air mais sait-on jamais… Adrien Sallers était Poufsouffle, et sacrément en plus, il s’approcha doucement de la jeune fille pendant que les autres continuaient à seulement regarder et posa avec délicatesse la main sur son épaule.

« Excusez moi mademoiselle… » Olalala mais qu’est-ce qu’il pouvait bien dire ?

« Vous… allez bien ? » Il était clairement en train de se ridiculiser là. En plus même si la fille était plus jeune, lui il était pas doué avec ces créatures, elles lui faisaient peur >.< Enfin, façon de parler, elles le mettaient mal à l’aise tout au moins. Il avait été élevé avec pour seuls éléments féminins une furie de cousine, une autre cousine qu’il ne voyait presque jamais et sa mère… c’était peu. Et depuis qu’il était à Poudlard, il les évitait soigneusement. Quand elles lui parlaient, il répondait évidemment… mais il n’était pas assez bien pour attirer l’attention longtemps.

« Comme… comme ils vous regardaient… Je… J’avais peur qu’ils ne vous soient arriver quelque chose. Excusez moi ! »

Et voilà, il s’était encore mis dans un beau pétrin. Visiblement la jeune fille n’avait aucune blessure. Ce qu’il pouvait être bête parfois !

Gladys triturait gauchement sa liste de livres, s’imprégnait des noms et les cherchait un peu partout du regard. Non loin d’elle, la foule s’était disposée en une ligne maladroite, dans l’espoir de passer au comptoir pour payer rapidement, ou tout simplement pour ne pas à avoir la peine de rechercher elle-même ses bouquins. La fillette, quant à elle, estima qu’il ne valait mieux pas s’emmêler à ce tas humains, dans lequel elle se serait perdue en un rien de temps. Alors qu’elle était plongée dans ses rêves, une main se posa sur son épaule, la faisant sursauter et éveillant en elle de mauvais souvenirs. Une voix masculine l’apostropha, elle se retourna vivement pour observer le jeune garçon qui se tenait en face d’elle, apparemment gêné. Elle soupira de soulagement, résistant à l’envie de s’insulter elle-même pour la frayeur que lui avait causé cette paume délicate. Depuis que son père lui avait fait enduré les plus horribles choses de ce monde, il fallait bien dire qu’elle manquait de tact lorsqu’on la touchait. Il lui demanda si tout allait bien, parce que les gens continuaient de la fixer et de l’observer avec perplexité. Gladys glissa ses yeux vers ce troupeau de sorciers qui rigolaient, nota une pointe de méchante moquerie dans leurs regards. Bah, elle en avait l’habitude maintenant ! Mais c’était encore quelque chose qu’elle avait du mal à accepter. Il fallait dire aussi qu’il était rare de croiser une jeune fille qui parlait à ses propres mains, d’une façon particulièrement puérile, d’autant plus si celle-ci les sermonnait comme elle l’aurait fait avec une quelconque autre personne.

« Hm, tout va bien, merci ! Il ne m’est rien arrivé de spécial, il faut croire que personne n’a déjà vu quelqu’un tomber en ouvrant une porte… Mais j’ai rien du tout, pas la peine de vous excuser. »

Sbaam…Et en plus, elle se contredisait. Qu’elle naïveté que de raconter ça, alors qu’elle n’avait rien ! Seules ses mains avaient été problématiques, mais elle n’y pouvait rien, cela faisait plusieurs semaines que ce phénomène se répétait encore et encore. La première fois, elle s’était réveillée avec des cheveux d’une couleur rousse inhabituelle pour son sang asiatique. Elle avait dû se détruire les cordes vocales à hurler devant son miroir…et elle avait réveillé ses voisins qui s’étaient immédiatement rendus chez elle pour voir ce qui n’allait pas. Paniquée, elle avait vu ses cheveux redevenir normaux, et avait du s’expliquer auprès de ce voisinage en colère. La deuxième fois s’était produite dans sa salle de danse attitrée, où lorsqu’elle avait enchaîné des pas classiques elle s’était vue munie d’yeux verts qui ne lui correspondaient pas. Elle ne savait pas d’où cela pouvait venir, ni même si c’était elle qui était déficiente. Et elle hésitait à en parler à quelqu’un. Gladys posa ses yeux noisette sur le jeune garçon, glissa une main sur le pelage de Faust qui commençait à sentir la main de celui-ci, avec une curiosité animale. De son autre bras, elle tenait fermement un sac souple, ainsi que sa liste. Hésitante, elle se demanda si il fallait qu’elle continue à lui parler ou pas, parce qu’elle n’en avait pas du tout l’habitude…

« Je…suis Gladys, et vous ? »

Des efforts, des efforts, il fallait qu’elle fasse des efforts ! Rester muette aurait contribué à conserver son statut de fillette associable. Vaguement, elle esquissa alors un sourire ; chose rare en ces temps.

Adrien était content de voir que la jeune fille n'avait rien de grave. Il ne comprenait toujours pas pourquoi tout le monde la regardait comme ça mais peu importe. Il n'y voyait pas de raisons, les gens étaient probablement juste bêtes pour changer un peu. Adrien ne les comprendrait jamais. C'était impensable pour lui de porter un jugement sur quelqu'un sans le connaître.

"Je suis ravi de voir que vous n'avez rien." Dit-il gentiment. Et ne pensez surtout pas que chez lui ce soit une simple formule de politesse. Il pensait chaque mot qu'il prononçait. Il regarda autour de lui, il voulait des livres de cours mais ce n'était pas non plus une bonne idée de laisser cette jeune fille seule. Les gens étaient tellement impolies. Il devrait peut être essayer de lui porter ses livres... Même si elle disait qu'elle allait bien, elle était quand même tombé une fois. Peut être s'était elle fait mal sans s'en rendre compte, il ne fallait pas qu'elle retombe et aggrave sa - possible - blessure.

Fort heureusement, il n'eut pas à s'imposer puisque la jeune fille se présenta en premier. Il en fut intérieurement soulagé car les relations sociales n'étaient pas son fort, surtout lorsque ce devait être de son initiative. Il n'était pas timide mais très introverti, la peur de faux pas dans sa famille l'avait habitué à une certaine réserve de sûreté. Là, il devait se présenter maintenant.

"Adrien. Adrien Sallers. Nous pourrions peut être nous tutoyer ? Je vais vous aider à acheter et à porter vos livres."

Il ne précisa pas pourquoi, il ne voulait pas paraître empressé ou malpolie vis à vis de la jeune fille. Il se demanda si elle était déjà à Poudlard ou si elle allait y entrer. Il avait du mal à évaluer son âge de visu.

"Vous êtes à Poudlard ? Moi oui, je suis à Poufsouffle, je vais rentrer en troisième année." Il ne savait pas si ces précisions étaient utiles ou non... Mais peu importe, il verrait bien.

[Désolé, c'est pas terrible comme poste T_T]

Gladys esquissa un vague sourire aux paroles du jeune garçon. Il disait être ravi qu’elle n’ait rien, mais elle était persuadée que sa gentillesse n’était rien d’autre qu’une faille. Une jolie phrase bien prononcée et préalablement apprise par cœur dans un bouquin rappelant la politesse. Taillée sur un ton agréable et ayant pour but de faire rougir la plus imprudente des filles. Elle avait trop connu ça dans son enfance. Des gentillesses par-ci par-là, des mots sympathiques pour finalement être rebu. Pour que le monde vous tourne le dos et répète ces phrases à quelqu’un d’autre, dans le probable espoir de recevoir quelque chose en retour. La fillette baissa les yeux, sentit le nez humide de son chat frôler sa joue. Le ronronnement incessant de l’animal l’apaisait toujours autant, et la faisait douter sur ses mauvaises suppositions. D’ordinaire, Faust ne ronronnait jamais quand quelqu’un lui mentait, aujourd’hui il ne réagissait même pas, acceptant la présence du garçon sans feuler. Ce qui était également très rare, puisque la boule de poil noire n’aimait pas les gens. Un mauvais caractère digne d’une race majestueuse. Le garçon se présenta sous le nom d’Adrien Sallers, proposa un tutoiement dont elle appréciait l’arrivée et qu’elle accepta d’un léger hochement de tête, et lui proposa même de l’aider. Gladys s’inclina légèrement en avant, comme elle l’avait apprit dans son éducation, au Japon.

« Enchantée ! Je te remercie de vouloir m’aider, en fait je suis un peu perdue avec tout ces livres… Mais les porter, je pourrais le faire, ne t’inquiète pas pour ça… »

Ses pommettes avaient prit une légère teinte rosâtre, indigne de sa personne puisque le fait de rougir ne lui était jamais arrivé auparavant. Elle s’insulta intérieurement, mais elle restait quand même gênée par sa proposition. L’aider à acheter ses livres, elle accueillait cette proposition à bras ouverts ; mais porter ses livres, elle ne voulait pas non plus passer pour un bourreau… Quand elle voyait les jeunes sorciers sortir avec leurs achats…le pauvre ! Il voulait se détruire les bras ? Gladys, pour conforter son bien être, sourit d’avantage, avec un peu plus de confiance.

« Oui, j’entre en première année. Mais je ne sais pas dans quelle maison je… »

Elle se tu, Faust venait de faire un léger bond pour se retrouver…sur l’épaule d’Adrien. Il n'était vraiment pas gêné ce chat !

« Désolée, désolée ! »
Mal à l’aise, elle tenta une approche de l’animal, qui était bien décidé à rester perché sur son nouveau territoire.

[HRPG > Non t'inquiète pas c'est bien ^^]

Adrien allait demander à la nouvelle Poudlardienne de lui montrer sa liste de livres pour l’aider à les trouver quand le chat de la demoiselle décida de venir se percher sur son épaule. Le Poufsouffle aimait les animaux, aucun problème à ce niveau là, mais il avait quand même été un peu surpris et avait sursauter. Retenant tout mouvement violent, il resta le plus immobile possible pour ne pas se faire griffer.

« Bon heu… Il a pas l’air de vouloir bouger… »

Le benjamin Sallers était bien ennuyé mais en même temps, c’était les risques du métier quand on était un gentil et serviable Poufsouffle. Du moment que la bestiole ne se décidait pas à le griffer, tout irait bien. Du moins, c’est la pensée qu’eut Adrien pour se rassurer. Tentant de penser à autre chose qu’au chat perché sur son épaule (pas si large que ça en plus, il sentait les griffes du chat agripper le tissu), il en revint à ces histoires de livres.

« Sans faire de mouvements brusques… Tu peux me montrer ta liste de livres s‘il te plaît ? On va essayer de les trouver heu… enfin si ton chat veut bien… »

C’était quand même pas gagné. Quoi qu’Adrien était dans une période faste, en général il avait plutôt des problèmes de communications et là, il se débrouillait plutôt bien alors… autant tenter sa chance en continuant. Au pire, une petite griffure n’a jamais tué personne hein ? Comme il était tout de même curieux de savoir le nom de son squatteur, il demanda d’une voix relativement calme :

« Et comment s’appelle ton chat ? »

Avant de prendre la liste de fournitures et d’y jeter un œil. On ne pouvait pas dire que l’école se renouvelait beaucoup, c’était chaque année les mêmes fournitures et les mêmes livres pour les nouveaux arrivants. Heureusement que Poudlard comptait peu de redoublants… Ce pourrait être franchement ennuyeux à la longue sinon… Bien, bien, donc les livres de première année c’était… Ah ! Bah tout droit en fait.

« On doit aller là bas » dit-il en désignant le rayon en face d’eux. « Tu crois que je peux bouger avec lui sur l’épaule ? »

It’s a very good question mister Sallers !