AlL alONe [PV Chatiel]

September essuya du plat de la main le restant de mousse collée à ses lèvres comme une moustache de carnaval. Il jeta un bref regard dans le fond de son verre puis soupira lourdement -ses épaules s'affaissant d'un coup, comme s'il était incapable d'en supporter le poids.

La bière brune, quant à elle, laissait de grosses traces blanches le long des parois de la chope, traînées filantes vers le fond légèrement ambrée comme de la bave d'escargot. Il ne fit guère attention à la porte qui venait de s'ouvrir ni même aux joyeux fêtards qui venaient de faire irruption. Liverpool venait de gagner haut la main en explosant Chelsea et cela se sabrait au champagne par ici.

Ces moldus... il en avait oublié ce côté chaleureux et bout-en-train. A croire que quelques menues années passées dans sa "seconde famille" en avait fait un marginal, un associal aux yeux de ces personnes dépourvus de pouvoirs magiques.

September avait lentement rejoins le clan très, très fermé des sorciers lui qui s'entendait encore dire il y a de cela quelques temps déjà "jamais je ne remettrai les pieds à Poudlard". Non seulement il les avait remis mais, en plus, il était devenu professeur. Et sa vie avait basculé depuis lors.

Il avait connu Lily-Roze et s'était marié. Désormais il avait une belle-famille sorcière qui l'avait accueilli à bras ouverts, à peu près comme un fils. Il avait enseigné à des cohortes d'élèves sorciers l'art et la manière de se tenir lorsque l'on est amené à se rendre chez les moldus. Et, plus que toute autre chose encore, il était devenu ce qui le faisait le plus frémir : un Mangemort.

Quint ne s'était jamais vraiment considéré comme tel. Il pensait simplement qu'il était comme ces juifs en Pologne ou comme ces Français à Paris sous le joug des Nazis : un sale pourri de collabo, rien de plus. Un pauvre type qui l'on prend car il faut bien s'en servir histoire d'en faire de la chair à canon. Voldemort ne se risquerait jamais à faire mourir ses plus hauts dignitaires... il préférait encore envoyer la petite friture comme lui ou Archibald pour abattre la sale besogne à la place d'un Lucius Malefoy...

Son arrivée à Poudlard fut aussi l'occassion... inespérée et tant attendue, pour parler franc, de renouer avec son passé sorcier si cher à son coeur. Que d'ironie... Il avait croisé Sykes et, à présent, Aaron Millers... pour finir par se faire arrêter et interroger par ce dernier jusqu'à ce qu'il ne lui fasse ses aveux.

Il n'en avait pas dit bien long, juste qu'il était devenu Mage Noir et avait inventé un baratin en affirmant poing levé qu'il croyait avec ferveur en la théorie d'une race unique et supérieure : celle des Sang-Purs et que servir Voldemort était une véritable délivrance pour lui ! Oui, oui !

Il avait menti sur toute la ligne et cela avait paru les convaincre. Docilement il s'était laissé escorté jusqu'à Azkaban où Aaron et Apophis avaient tous deux décidé de le "mettre au frais" en patientant jusqu'à son procès... procès qui n'eut jamais lieu car son Maître se manifesta et libéra les plus fidèles de ses suivants, à savoir : ceux qui avaient casqué vingt ans plus tôt...

September prit la fuite en même temps que les autres mais ne participa pas à la rébellion organisée pour fêter dignement le retour du Lord. Il se cacha, chose qu'il savait faire de mieux, s'éloignant de cette vie qu'il avait progressivement embrassée, se faisant désormais petit aussi bien aux yeux du Ministère que des Mages Noirs...

Il voulait qu'on le laisse en paix. Il voulait... oui... il voulait être loin de cette guerre et ne plus avoir à y participer ! Ne pas devoir choisir son camp, quel qu'il soit. Comme il enviait le moindre gratte-papier assis à son bureau tous les jours ou le petit vendeur du chausseur sorcier du coin de la rue, trop occupé à ranger ses boîtes et faire ses rayonnages pour seulement s'intéresser à l'orage qui gronde au-dessus de leur tête.

September était un homme simple et avait toujours été passe-partout, toujours. Alors que certains, à Poudlard, pavanaient dans les couloirs il s'arrangeait pour raser les murs et finir ses journées dans la bibliothèque, un bon livre à la main. Au lieu de cela, le destin s'était amusé à le balancer sur ce nid de frelon pour voir ce qui se passerait, ricanant rien qu'à l'idée que Quint ne tiendrait pas la distance...

Il ne la tenait pas, c'était certain...

Désormais ce qu'il désirait et ce à quoi il aspirait c'était la paix et la solitude. Il ne désirait plus rencontrer quiconque et rien qu'à l'idée qu'il doive rentrer chez lui, franchir le pas de la porte et venir se réfugier lui et touts ses malheurs dans les bras de son épouse il en était malade...

Car il fallait bien admettre que depuis son départ Lily n'était plus si souvent seule...

Il reposa son verre d'un geste sec qui réussit à peine à couvrir le bourhaha ambiant ainsi que les rires gras et les chansons d'ivrognes. L'atmosphère était étouffantes mais tellement particulière -un véritable pub londonnien avec son lot de "casse-la-gueule", de saoulards et de fêtard emméchés. Un endroit où il faisait bon vivre pour passer inaperçu dans ce flot continuel et brassé de masse populaire.

September cala son menton entre ses deux poings et observa d'un oeil torve et endormi la petite télé accrochée juste au-dessus du bar à liqueur. Elle diffusait la fin du match ainsi que les reportages et impressions des entraineurs ainsi que des intervenants.

Oui, c'était une belle victoire. Oui, bravo Liverpool ! Oui Chelsea aurait dû faire attention MAIS ils étaient venus pour gagner les autres, alors cela faisait toute la différence ! C'est certain. Chelsea, elle, était venue pour perdre...

Souriant à sa propre remarque le jeune écrivain secoua lentement la tête et tira sur son bras pour en consulter sa montre. Il était à présent minuit moins le quart et il ne tarderait pas à rentrer à l'hôtel, deux rues plus bas. Comme tous les soirs il s'évanouerait sur son lit, allant de mauvais rêves en sursauts d'inconscience pour finalement se réveiller en sueur et continuer le reste de la nuit à pleurer et à gémir. Il fallait bien laisser aller ses peurs...

Le sorcier, à nouveau, ne jeta pas un seul coup d'oeil lorsque la porte s'ouvrit juste derrière son dos. Cependant il gardait cette impression étrange, comme une pesante et oppressante présence à ses côtés -sensation qu'il n'avait pas ressentie depuis déjà plusieurs semaines.

C'était la même qu'il avait perçu alors que son "père" et son "frère" s'étaient dirigés vers son cachot pour le voir et le confronter encore une fois à la dure réalité de son état... et à présent il ne s'en sentait que plus troublé.

Il plongea doucement la main dans la vieille veste kaki qui pendait le long de ses épaules et serra dans la paume de sa main un petit objet qu'il savait salvateur.
Son pouce rapa doucement contre la lame du couteau.

Il y avait les moldus, au dessus, il y avait les sorciers, dont Chatiel faisait partie… Au dessus encore, il y avait Dieu, et au dessus de Dieu, il y avait eu Evan Hardlex à une époque… Quand à Tom Jedusor… Il n’était qu’un sorcier comme un autre. Si Chatiel avait accepté l’autorité de cet homme par le passer, c’était uniquement parce que Evan avait jugé bon pour eux de rejoindre les mangemort. Mais aujourd’hui, Evan n’était plus là. Chatiel s’était retrouvée triste et seule. Elle était toujours triste, mais plus tout à fait seule. Elle avait à nouveau rejoint les mangemort depuis le retour de Tom. Mais elle ne l’avait pas fait pour plaire au sombre seigneur, elle l’avait fait parce qu’elle avait besoin d’alliés, d’alliés pour avoir accès à Siegfried Léthé d’une façon où d’une autre. L’enfant ne savait pas quel lien le liait à Feu Evan Hardlex, et il ne semblait pas disposé à écouter les explications de Chatiel. Qu’importe, dieu était de son coter, et elle obtiendrait ce qu’elle désirait.

Les mangemort n’avaient pas accepté Chatiel de bon cœur parmi eux. Legimentienne de talent, Occlumentienne naturelle (difficile de lire dans l’esprit d’une folle^^) ces talents étaient déjà tres largement appréciés chez Severus Rogue, lui-même mangemort. Du temps de la première guerre, elle avait été acceptée parce qu’elle était la maitresse d’Evan, et que Evan était un maitre de potion de grand talent. Du coup, elle se trouvait obligée de multiplier les actes de servitude pour prouver son attachement à la sombre organisation. Et là, elle se trouvait envoyée en mission de récupération. September s’était échappé d’Azkaban et Voldemort voulait récupérer un allié puissant, c’était elle qui venait le chercher.

Tous les mangemort étaient reliés au maitre de part la marque indélébile qui marquait leur bras, et il avait été aisé de retrouver l’ancien professeur déchu de Poudlard. Une fois qu’elle eu découvert sa retraite, elle attendit le bon moment pour se présenter. Il n’était jamais très bon de tomber trop brusquement sur un animal blessé. Le moment venu, elle adressa une dernière prière à son Dieu, fit un signe de croix, et avança droit vers le lieu ou september s’était échoué. Elle le découvrit là, misérable, et abattu. Elle se glissa derrière lui tout prêt pour lui parler.

Chatiel : « VAE SOLI ! Malheur à l’homme seul Mon très chère September… Surtout à l’homme seul qui s’est engagé auprès d’autres hommes. Oh, je vous en prie, ne soyez pas si hostile envers moi, vos pensées sont tellement violentes, je suis de ceux qui vous pourchassent, mais pas de ceux qui veulent vous ramener à Azkaban. »

Elle se recula un peu pour marque un pas de distance entre eux. C’était insuffisant si elle voulait se mètre en sécurité, mais Chatiel n’avait jamais été une femme d’action.

Chatiel : « Je manque à tous les principes de courtoisie septembre. Je me nomme Chatiel Proudness. J’étais déjà parmi les mangemort lors de la première guerre, mais j’étais plutôt discrète. Je suis envoyée par nos amis communs pour venir vous expliquer auprès de votre maitre. Votre expérience entant que professeur innocent à été des plus catastrophiques. Vous vous êtes certainement bien amusé, mais ca n’a duré qu’un temps. Vous comptez bien nous rejoindre à nouveau bien sure ? »

September n'avait en aucun cas remarqué la présence féline et souple de la belle et fière Chatiel Proudness, trop occupé à garder les yeux fixés dans le fond de sa bière comme s'il allait être aspiré dedans.

Ses pensées se mélangeaient aussi bien que l'alcool flirtait avec le suc gastrique de son estomac malmené et il lui était encore difficile de faire la part entre le rêve et la réalité. Tandis qu'il était en train de confronter les divers évéments récemment passés ainsi que les échecs cuisants il perçut alors comme un doux murmure, une voix presque fantomatique tant il sortait de l'imaginaire :

« VAE SOLI ! Malheur à l’homme seul Mon très chère September… Surtout à l’homme seul qui s’est engagé auprès d’autres hommes. Oh, je vous en prie, ne soyez pas si hostile envers moi, vos pensées sont tellement violentes, je suis de ceux qui vous pourchassent, mais pas de ceux qui veulent vous ramener à Azkaban. »

Le jeune Mangemort releva les yeux sur la noble Mage Noire et ses iris bleues accrochèrent les siennes infiniment pures et limpides. Un tel calme et une telle maîtrise de soi se dégageaient d'elle que ç'en était particulièrement déconcertant, pour ne pas dire glaçant d'effroi. September retint son souffle et la considéra de bas en haut (comme si elle ne pouvait aspirer qu'un regard porté vers le ciel et non l'inverse), muet comme une carpe jusqu'à ce que :

"Vous vous trompez de Mangemort, je crois...".

Et il laissa ses lèvres fines se fendre d'un sourire, reportant son attention à sa chope bien trop vide. Mais il n'avait vraiment pas le courage de commander une seconde Guiness, vraiment pas...

"Faut dire, y a de quoi confondre...".

Elle ne paraissait pas disposée à repondre à son délire, ainsi embraya-t-elle sur autre chose, un brin plus méfiante mais toujours aussi digne et lointaine.

« Je manque à tous les principes de courtoisie septembre. Je me nomme Chatiel Proudness. J’étais déjà parmi les mangemort lors de la première guerre, mais j’étais plutôt discrète. Je suis envoyée par nos amis communs pour venir vous expliquer auprès de votre maitre.

Votre expérience entant que professeur innocent à été des plus catastrophiques. Vous vous êtes certainement bien amusé, mais ca n’a duré qu’un temps. Vous comptez bien nous rejoindre à nouveau bien sure ? ».

Il la laissa terminer. Il n'était pas dans ses habitudes de couper une dame et surtout une de son allure et de son acabi. Elle semblait faite d'une toute-puissance qui la rendait inaccessible, le genre de personne qu'aucune attaque ne peut atteindre, tout espoir d'un jour la blesser étant réduit à néant.

Elle restait de marbre, stoïque et peut-être même un peu amusée par le pantin de pacotille qu'il représentait alors... mais qu'à cela ne tienne ! Elle respirait la force ainsi que l'intelligence et rien que pour cela Quint l'admirait. A se convaincre même qu'elle donnait la sensation d'être son exact opposé...

L'écrivain ou plutôt le pauvre petit professeur qu'il avait été voulut se donner un air de circonstance et se râcla la gorge, invitant dans un geste plutôt gauche la divine créature à venir s'asseoir à ses côtés près du bar. Il passa une main hasardeuse dans sa chevelure blonde et fatiguée puis tâcha d'articuler de la voix la moins pâteuse possible :

"Vous me laissez encore le choix de savoir si je vais revenir ou pas ? Ou d'autres de vos compagnons vous attendent à la sortie du bar pour me tomber dessus à bras raccourcis ?

Je suis même assez surpris que vous m'ayez pisté pour me ramener parmi vous, Chatiel Proudness. Les pertes de la bataille du Ministère ont été conséquentes au point que vous fassiez les fonds de tiroir à la recherche de nouveaux alliés ?

Mais je pose sans doute trop de questions...".

Il arqua un dernier sourire, fantôme fuyant de ceux qu'il portait jadis : doux, sincères, presque insouciants. Un éclat passa dans ses yeux, illuminant un peu plus son visage plâtreux pour s'éteindre aussitôt.

"Je me suis enfui car j'avais besoin de faire le point sur moi-même... et je vous le dis à vous car vous me semblez être une personne de bon sens.
J'ai été projeté dans cette condtion, forcé à devenir Mage Noir autrement le criminel que j'étais se retrouverait derrière les barreaux, dans une prison moldue.

J'ai pas la tête de l'emploi, hein ?".

Nouveau rictus, bien plus penaud cette fois, un peu comme si Quint cherchait à cacher une immonde malformation le rendant hideux à voir. Il reprit :

"On m'a ensuite appris beaucoup de chose sur moi-même et, croyez-le ou pas, il est toujours dur de se rendre compte qu'en réalité on ne se connait même pas.

Et je sais maintenant pourquoi le Lord m'a ralié à sa cause... parce que je suis le fils de Mordred de Mortis, français de la vieille noblesse Sang-Pur et qu'il vous fallait donc l'appui de ma famille au complet, surtout concernant mon frère et moi-même n'est-ce pas ?".

Il rehaussa un sourcil éloquant, plissant ses lèvres comme un enfant satisfait d'avoir pu rabattre le caquet d'un adulte.
Si Chatiel Proudness avait correctement fait son travail -et il n'y avait nul doute à cela- elle devait être au courant de ce qui le liait à son jumeau, Amaury.

De plus, si elle était ici dans le but de venir le chercher, c'est que ce dernier était bel et bien vivant -les pouvoirs de l'un ne pouvant fonctionner sans l'autre, relation fusionnelle qu'il n'aurait jamais souhaitée. Peut-être même que c'était Mordred lui-même qui l'avait commanditée ?

"Maintenant, Chatiel Proudness, je suis prêt plus que jamais à rejoindre les miens.
Je crois avoir passé trop de temps dans la peau d'un pariat et, bien que je digère à peine les repsonsabilités qui m'incombent et tout ce que je sais, je pense être prêt...

Enfin... je crois...".

Il se leva et se mordit la lèvre inférieure. Ce fut presque comme un réflexe tandis qu'il baissait les yeux, un peu gêné. Il rentra les mains dans les poches de son pantalon afin de se donner consistance, mais autant dire qu'il ressemblait davantage à un fermier du Sud profond de l'Amérique qu'autre chose... Inutile de se faire la moindre illusion, September ne faisait pas encore le poids face à une telle personnalité.

"Dites-moi, Chatiel Proudness...".

Et il fronça les sourcils sur un air perplexe.

"D'après vous, jusqu'où un homme qui n'a plus rien à perdre est prêt à aller ?".

Lentement un sourire se dessina sur son visage anguleux et ciselé, ses fins yeux bleus se perdant dans l'éclat nordique de sa chevelure blonde...

September se montrait tellement méfiant. Avait-il prévu ce genre d’entrevue ? Chatiel essayait de se montrer plus calme et plus noble qu’elle ne l’était en vérité. Toute sa folie, toute son instabilité pouvait surgir à n’importe quel moment, pour l’instant, c’était la Chatiel adulte, digne, et posée qui était présente. La Chatiel agitée, et dangereuse pouvait refaire surface à n’importe quel moment.

Chatiel : « Oh, Semptember. Vous pensez vraiment que le sombre seigneur enverrait toute une armée pour vous ramener à lui ? Il sait bien que vous êtes un homme de bon sens, vous savez très bien que vous n’avez nulle part où aller, et personne vers qui vous tourner mis à part nous. En rejetant mon invitation, vous vous métriez clairement en opposition face au sombre seigneur, et, vous ne voulez pas devenir son ennemi, pas vrai ? »

Chatiel n’avait jamais été très habile avec les ruses et les subterfuges des mangemort, mais elle savait très bien jouer avec les peurs, les craintes, et les impasses dans les vies de gens. Et plus que tout, elle savait Mettre les gens en face de toutes ces peurs.

Chatiel : «Ce n’est pas une question de pertes, ou de manque d’effectifs, les évènements du ministère n’ont pas étés si catastrophiques que ce qui s’en dit. Non, la vraie raison pour laquelle Lord Voldemort vous veut parmi nous, c’est seulement parce que vous lui appartenez. »

Chatiel se rapprocha un peu plus, et posa une main sur le bras de september. Par dessus sa chemise, juste là où se trouvait la marque des ténèbres. Ils étaient marqués comme du bétail, c’était la marque physique de leur appartenance.

Chatiel : « Cette marque que vous portez, elle vous rappel à lui à chaque instant. Je sais bien que vous espériez rester en dehors de tout ça, mais en fait, vous avez d’hors et déjà manifesté votre allégeance à notre lord. Je parle de votre évasion d’Azkaban. Vous saviez très bien que l’évasion générale des mangemort était son fait. En vous échappant vous aussi, vous vous êtes rendu un peu lus redevable envers lui. Azkaban n’était pas que votre prison, elle était aussi votre forteresse si vous espériez ne pas nous revoir. Il est trop tard désormais. Vous apparteniez à Tom Jedusor, et vous avez contracté une nouvelle dette envers lui, quelles que soient les raisons d’origine de votre ralliement. »

Elle essayait d'enfoncer le clou, lui montrer à quel point il était libre de ne pas avoir le choix. Etrange paradoxe. Nous rejoindre, ou mourir, mourir de notre main ou de celle du ministère, à vous de choisir.

Chatiel : « Un homme qui n’a rien à perdre peut aller très loin semptember. Mais la question que cet homme devrait se poser est "Ai-je vraiment tou perdu" Ou alors, n’a-t-il seulement égaré ce qu’il affectionnait le plus ? Une femme… est elle vraiment perdue à jamais, ou bien attend elle seulement d’être séduite à nouveau ? C’est un exemple comme un autre mon chère september. Qu’en pensez-vous ? »

September Quint gardait ses prunelles d'azur rivées sur Chatiel tandis qu'elle égrainait avec lenteur ces quelques paroles concernant le Lord ainsi que son appartenance à la Cause. Le jeune Mangemort qu'il était essayait d'entrevoir au travers de ce regard translucide la marque quelconque d'un ris profondément caché, preuve que la jeune femme se serait alors joué de lui.

Ses propos étaient si durs et démontraient avec une telle ferveur de conviction à quel point il était pris au piège qu'il ne put s'mepêcher de frissonner à nouveau... Il se dégagea d'un coup d'épaule de son étreinte sybérienne et en revint au bar qu'il avait droit devant lui, demeurant silencieux.

Certes cette évasion d'Azkaban avait été un sacré coup de chance et qui d'autre pouvait en être l'auteur à part le Lord lui-même ou l'on de ses sujets ? Il ne s'était jeté à corps perdu qu'en en mesurant les conséquences et savait alors de quoi la jeune femme blonde voulait parler dès qu'elle essayait de le convaincre de son utilité au sein d eleur organisation. Quelque part Quint avait tout prévu et il en sourit, étonné et satisfait par cette part de lui-même qui est celle de ne jamais oublier et de considérer chaque injure et souffrance subies.

En parlant de douleur Chatiel Proudness venait de mettre l'accent sur une situation des plus délicates pour ne pas dire déplaisante. Ses lèvres se pincèrent et son regard se fit d'autant plus noir alors qu'il reportait son attention sur elle. Elle n'avait rien à dire, rien à savoir...
Une pensée traversa alors son esprit et le visage sombre et mausade du jeune homme changea du tout au tout pour faire place à un masque cynique et désabusé sous un trait de sourire. Il tut un bref ricanement et hocha simplement la tête juste avant de poursuivre :

"Vous ne savez même pas ce que j'ai en tête, Chatiel Proudness ni même quelles sont mes ambitions. Vous n'imaginez même pas ce qui m'intéresse...".

Et il releva un sourcil sur un air éloquent.

"Vous perdez vainement votre temps à m'apprendre ce que je sais déjà et vous devriez d'ailleurs vous concentrer sur des choses peut-être plus sérieuses que d'aller repêcher des Mangemorts égarés et en mal de reconnaissance.

Car laissez-moi vous dire que si votre cher Lord vous a dépêché pour venir me chercher c'est qu'il ne savait vraiment pas quoi faire de vous...".

Il fit claquer sa langue et se renfonça un peu plus sur son tabouret mimant un air satisfait et heureux de vivre. Il héla le barman, lui commanda "la même chose" en dirigeant son index vers le verre et attendit d'être servi. Son pouce râcla pensivement contre sa joue piquetée d'une barbe de quelques jours. Il reprit :

"Je vais quand même répondre à votre question...
Non, c'est vrai, je n'ai pas tout perdu. Ca serait faux d'admettre cela puisque j'estime encore ne pas être si mal lôti n'est-ce pas ? Mais j'ai seulement pris conscience des changements ayant fait basculer ma vie et m'ayant fait franchir ce point de non-retour.

Par mon absence ma femme s'est réfugiée dans les bras d'un autre. Par ma négligeance mon meilleur ami est mort, et ce parce que j'avais préféré sauver ma peau que de suivre les autres dans cette bataille au Ministère. Par mon imprudence j'ai perdu mon travail ainsi que la confiance de mes proches et de mes amis.

Que reste-t-il dans ma vie à part moi-même ? que me reste-t-il de vivant et de valable ?

Toutes ces choses appartiennent au passé et j'irai même plus loin : à l'autre September, celui arrivé ici en 1994 dans l'espoir de fuire la police londonienne et moldue. Le couard qui se sera caché toute sa vie en attendant que les autres prennent les décisions à sa place.

Mais les autres l'ont trop fait... et ma femme m'a quitté et Sirius Black est mort".

Le barman déposa une autre chope de bière brune juste sous son nez et September y porta sa main afin de s'en saisir. Son visage ne se défaisait pas de ce petit sourire taquin et amusé.

"Vous faites quelque chose prochainement, Chatiel ?

Car j'ai sans doute une idée qui devrait vous plaire...".

Il en avala une gorgée et reposa la chope, ses iris se nimbant d'un éclat lumineux :

"Je connais les horaires des professeurs de Poudlard par coeur.

Demain, dans n'importe quelle salle de cours, une apparition surprise ça vous tente ?".

Il sourit brièvement puis reporta son attention ailleurs comme s'il s'interdisait d'en penser davantage. Ses doigts longs et fins comme ceux d'un pianiste tapotèrent le rebord du comptoir dans l'attente de sa réponse...

(désolé pour l'attente ma chere. le boulo, la bagnole, la famile, j'ai eu la semaine dificile, j'le ferais plus, promis^^)

En se détournant d’elle comme il l’avait fait, september avait matérialisé clairement son refus de rejoindre à nouveau les mangemort, ou du moins, pas selon les conditions qu’il avait accepté par le passer. La réaction qu’il eu fut de dénigrer la pertinence, et l’importance de la tache qui avait été confiée à Chatiel. Sa réaction à elle fut de réagir comme une enfant, l’instabilité de sa personnalité était complètement avérée, une altération de son esprit malade… Elle afficha donc une mine attristée en réajustant ses lunettes. September n’avait pas tord, et elle le savait.

Chatiel : « Comme vous êtes dure avec moi september. Je sais bien que notre seigneur n’a que faire de moi. Vous pensez que ca m’amuse de jouer la rabatteuse pour lui ? Je ne suis pas faite pour le terrain, je ne suis pas une femme d’action, non, pas d’action. Je suis faite pour rester à l’abri, et à prier pour le salut de vos âmes, oui, le salut de vos âmes. Mais notre vie sur terre n’est pas toujours celle qu’on voudrait, oh non, pas celle qu’on voudrait. Je ne suis qu’un outil pour Tom Jedusor, c’est mon rôle dans cette vie, Dieu nous a mis sur terre pour tenir un role, il est important de respecter ce role. »

Le spirituel et le religieux étaient décidément toujours encrés dans la pensée de Chatiel. Toujours à prétendre qu’une autre vie l’attendait âpres sa vie terrestre. Recouvrant un peu de stabilité mentale, elle tenta une nouvelle approche, puisque visiblement, le désespoir n’avait pas pu décider September à faire le bon choix, peut être que l’espoir alors…

Chatiel : « Tenez, par exemple, votre ami dont vous me parlez, Sirius… Pardonnez moi, mais sa place était du cote de sa famille, du coter des serpentard. Du coter de Voldemort… Il n’a pas su tenir où était sa place, et il en est mort. Et concernant votre femme, pardonnez moi encore, mais sa place, est avec vous. Pour l’instant, vous pouvez considérer qu’elle s’est égarée, mais elle vous reviendra un jour, car Dieu sais toujours réunir ceux qu’il a uni. Mais pour cela, il vous faudra vous aussi tenir la bonne place. Pensez vous vraiment que l’autre homme restera vivant longtemps après notre victoire ? Parce que notre victoire ne fait aucun doute. Encore faudrait il que vous ayez rejoint le bon camp. »

Elle était ainsi faite, tourmentée elle-même par une folie qui la rongeait, et qui la dévorait de plus en plus, et pourtant capable de tourmenter l’esprit des gens saints, comme si sa maladie mentale était contagieuse. Pourtant, lorsque september lui fit sa proposition pour le moins, étonnante, elle ne su quoi répondre pendant quelques secondes.

Chatiel : « Dois-je prendre ca… Comme un cadeau de retour parmi nous finalement? Un coup d’éclat au sein même du siège de notre principal adversaire ? »

[HJ : loolll t'inquiète donc pas ^^ tu as bien le droit d'avoir une vie à côté Smile

].

Un "coup d'éclat". Oui, cela devait bien être cela, un coup d'éclat... ou alors un coup de folie suite à une ivresse et un désespoir trop grands, trop présents pour qu'il ne s'y laisse pas enliser peu à peu, petit bout par petit bout.
September posa ses yeux immensément bleus et tristes sur la silhouette de la jeune femme, étincellante et superbe dans tout ce qu'elle avait d'arrogant et de... spécial. September n'aurait su le dire avec exactitude, mais quelques chose n'allait pas.

Ce n'était pas forcément sa présence ni même la situation qui rendaient les choses aussi troublantes mais peut-être bien le fait qu'elle avait usé de mots incroyablement vrais tout en imposant d'entrée de jeu un regard aussi glacial qu'hypnotique. Le jeune Mangemort passa une main brève sur sa bouche dont le menton et les joues étaient piquetés de barbe puis il hocha la tête en signe d'approbation.

"Vous avez raison, mais ce n'est pas un cadeau. Plutôt une preuve de ce que je peux faire et, à cela, je me sens tout aussi prêt à agir...

Je n'ai pas besoin que l'on me tienne la main et je veux simplement m'assurer que vous serez une alliée aussi bien fiable que de taille".

Il s'empressa de payer le barman, laissant sur le coin de la table quelques pièces, juste avant de ne prendre la jeune femme par le creux de son bras et de ne la tirer vers l'extérieur. S'engouffrant dans ce froid mordant de Novembre le jeune homme rentra sa tête dans ses épaules, parcouru d'un bref frisson. La jeune femme blonde était incroyablement proche de lui et il la tenait suffisamment serrée afin qu'elle ne se débine pas. Il voulait être sûr, il souhaitait savoir qu'il pourrait lui faire confiance.

Il s'arrêta net au détour d'une ruelle, là où les ombres jouaient en leur faveur. Plongeant ses yeux dans les siens il la scruta de haut en bas juste avant de poursuivre d'une voix monocorde mais ferme :

"Je n'irai là-bas qu'afin de leur prouver que notre menace est toujours présente et valable, qu'ils ont raison de se faire du souci. A cela je vous donne rendez-vous à l'orée de la forêt interdite, près du lac juste devant le château à dix heures du matin.

Soyez à l'heure et soyez précise. J'organiserai tout en détail...".

Et sa main se desserra afin de la laisser libre. Il resta droit et stoïque, incapable de prononcer la moindre parole, incapable de faire le moindre geste... Sa gorge resta nouée et il redressa le front pour ne pas se laisser aller.

"Maintenant, vous êtes assurée de ce que je m'apprête à faire. N'essayez plus désormais de vous renseigner sur moi...

Je tâcherai, par la même occasion, de joindre mon frère ainsi que mon père. Si vous souhaitez venir accompagnée c'est votre choix. Nous fixerons les modalités de l'attaque demain.

En attendant, passez une bonne nuit".

Puis il fit volte-face sur un visage glacial sans même lui accorder le plus simple sourire ni même la plus petite importance. Il prit le chemin inverse, remontant la rue et passant devant le pub qu'il venait de quitter.
Sa seule destination... la savait-il seulement ? Tout ce qu'il désirait c'était dormir. Oui, s'apesantir pour ne rien penser à d'autre qu'au lendemain, aux conséquences et à l'issue finale d'une telle rencontre...

Chatiel sorti a son tour, une fois certaine que September s’était éloigné. Était-il sérieux ? Allait-il tout simplement se retourner contre Poudlard aussi simplement que ca ? Elle fit quelques pas dans la rue avant que ne sortent de l’ombre deux hommes encapuchonnés, des collègues mangemort.

Mangemort1 : « Alors Miss Proudness ? Qu’est ce que ca a donné ? »
Chatiel : « Je pense que tout s’est bien passé, même si j’aurais préféré que vous restiez encore cachés. Imaginez qu’il nous observe encore. Nous étions d’accord, je devais lui dire que j’étais seule, et vous ne deviez apparaitre qu’en cas de besoin. »
Mangemort2 : « Il devait aussi revenir avec vous. Nous devions l’amener directement au quartier général, et là, ce que je constate, c’est que vous partez chacun de votre coter. Nous allons nous occuper de lui puisque vous n’avez pas été capable de le convaincre. »
Chatiel : « Oh je vous en prie, ne me prenez pas pour plus dérangée que je ne le suis déjà. September m’a proposé quelque chose, une promenade en amoureux à Poudlard. Oh, il en faudra plus pour me séduire, Dieu veille bien à ce que je reste fidele à mon marie même après sa mort. Mais ce genre de petite escapade, serait plus intéressante aux yeux de notre seigneur qu’une simple promesse d’allégeance ne croyez vous pas ? »
Mangemort1 : « … C’est une idée à lui ? Ou la votre ? »
Chatiel : « C’est venu de sa propre initiative. Vous savez, Dieu a séparé les 2 sexes dans le seul but de leur réunion, et September est un homme que l’on a privé de cette réunion. Des lors, c’est un homme dont on peut tout attendre. »
Mangemort2 : « Et vous allez tenter cette expérience seule avec lui ? »
Chatiel : « Autant limiter les risques, retournez au quartier général, et dites a lord Voldemort, que september a manifesté son envie de nous rejoindre, et qu’il va me prouver la valeur de son attachement profond pour nous. "
Mangemort 1 : « Est-ce bien la vérité ? »
Chatiel : «Qui sait, les voix du seigneur son impénétrables… »

FIN DU SUJET