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 Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra]

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Ξ Sujet: Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra]   Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra] EmptyMar 17 Juin - 15:48




"Non ! Pas comme ça, non ! Arrête ! Arrête, hahahaa ! Tu vas le casser, tu es fou ?".

"Moi ? Le casser ? Sachez, ma chère, que ce truc est in-ca-ssa-ble ! Développé et breveté par les plus graaandes fabriques de caméras à travers le monde et que... mais ? C'est quoi ce bouton là ?".

"Hahahahaa !! C'est bien ce que je disais ! Tu vas le casser ! Attends, regarde...".

"Non mais, c'est quoi ce bouton ? Rora ?".

La caméra s'était baissée, prenant un angle en plongée vers de l'herbe grasse et folle ainsi que deux paires de jambes qui semblaient se débattre tandis que les échos d'une conversation agitée rythmait la bande son. Eclats de rire, cri de stupeur, puis fou rire à nouveau.

Tout avait un parfum de printemps, un parfum de gaieté. Tout était beau, pur, jeune ! Aussi éclatant que le chaud soleil que l'on entrevoyait par moment au coin de l'objectif tandis que le vent soufflant dans les hautes herbes sèches faisait tourbillonner paresseusement le sable des dunes.

L'image se stabilisa à nouveau et dévoila une jeune femme gracieuse et blonde, grande et élancée qui marchait à reculons tout en rabaissant pudiquement sa longue robe de soie blanche soulevée par les bourrasques. Elle parlait mais Eole faisait que son discours était inaudible. La personne derrière la caméra criait pourtant afin de se faire entendre :


"Plus fort, Rora ! Plus fort, chérie ! J'entends rien ! Quoi ?".

Il y avait de la joie dans sa voix. Une joie brute, non dissimulée. Une joie empreinte de lumière et parfois piquée de gloussements impromptus.

"Laisse-moi la caméra ! Hurlait-elle tout en pouffant, laisse-moi la caméra !".

Et le mistral allait en couvrant leurs paroles. La jeune femme, à un moment, se détourna de l'objectif et se mit à courir vers la plage et les vagues clapotantes tout en rejetant ses espadrilles dans les airs. On eut dit un oiseau prêt à prendre son envol.
Le bourdonnement des rafales feutrait les appels de celui qui, déjà, tâchait de la rejoindre puis le film s'arrêta, la bobine s'enraillant.

Des éclats lumineux, projections de souvenirs, se reflétaient sur son visage maigri et vieilli par le temps. Il porta son verre de whisky à sa bouche, en but une dernière lampée juste avant de reposer le verre de cristal sur la petite table basse. Juste devant lui l'appareil servant à diffuser les images crachotaient, la bande claquant ferme contre son support en métal. D'un geste de la main, l'homme le fit cesser...

Il renifla un dernier coup puis jeta un regard hagard et embué tout autour de lui. Il se trouvait dans le salon -pièce qu'ils avaient tous deux particulièrement affectionnée car elle était pleine de souvenirs. Ils avaient passé, en tant que jeune couple, près d'une demi journée à en repeindre tous les murs -Brad ayant décrété que cela serait plus amusant d'employer l'ancienne méthode Moldue.

Que de franches rigolades ! Il avait acheté un escabeau exprès, il s'en rappelle encore ! Il était monté le premier et avait manqué se casser une jambe en tombant... Aurora, heureusement, avait été plus vigilante et avait lancé un sort de poids plume afin qu'il ne se casse rien lors de sa chute.

Ils avaient fini la journée avachis par terre entre le papier peint et le papier journal pour protéger le sol, armés de pinceaux ainsi que de ce courage usé qu'on les gens après une dure journée de travail. Il avait déclaré avoir besoin d'une bièraubeurre et elle était parti en chercher deux en cuisine. Au goulot, comme des mecs, des vrais. Puis ils avaient ri, ri et ri encore.

Ils voulaient qu'elle soit terminée car une foule de photos attendaient dans un carton avec l'espoir d'être accrochées au mur le plus vite possible. Aurora les avait disposé sur le cheminée et lui un peu partout dans la pièce. Les plus belles et heureuses avaient été sélectionnées par sa tendre épouse et reposait sur l'âtre aux moulures exquises.

Et maintenant où étaient-elles ? Où étaient-elles rangées ?...

Callagher avait fait le tour de la maison sans d'autre succès que de retrouver dans le fond de son armoire et dans de vieilles caisses abandonnés des restes de ses vêtements et de ses affaires personnelles. Il les avait sorties une par une pour mieux les contempler. Certaines de ses vestes empestaient le renfermé et avaient été dévoré par les mites. Seuls les chemise demeuraient un tant soit peu intactes...

Plus de traces des photos et pourtant c'est ce qui lui tenait le plus à coeur ?...

Il lui avait suffi d'aller voir dans la remise pour y découvrir son vieux gramophone ainsi que, mais vous ne le croirez jamais !, un vieux 35 tours des Beatles !
Brad était nostalgique des vieilles machines Moldus... pour avoir vécu en leur compagnie une bonne partie de son enfance. Ainsi, lorsqu'ils avaient tous deux emménagé ici, il avait tenu à faire toutes les brocantes et vide-greniers du pays pour y trouver ce vieil appareil et savourer ce disque qu'Aurora avait insister pour acheter.

Elle l'avait mis en route, un soir, et rien n'avait été aussi magique qu'en cet instant-là...

Il égreinait dans un vieux ronflement propre à son âge les quelques mesures au piano de "she's leaving home". Brad était rentré plus tôt du Ministère et aidait sa compagne à mettre la table. Elle s'était arrêtée sur cet air enfantin et doux et avait commencé à le chantonner tandis qu'il l'admirait, belle et jeune, dans ses atours de femme décontractée mais tellement classe : une chemise blanche et un blue jean sur des converses rouges. Elle n'avait pas décidé de sortir aujourd'hui... du moins c'est ce qu'il pensait.

Et, depuis ce jour, elle continuait de chanter cette chanson -celle de cette gamine qui ferme la porte de sa chambre, descend les escaliers pour se sentir aussi libre qu'un oiseau. L'esprit d'une enfant de 15 ans non d'une jeune femme de 25...
Enfin. C'était devenu "leur" chanson. Et Brad l'adorait car, dès qu'il lui arrivait de l'entendre, c'était à Rora qu'il pensait. Rora, sa femme, son épouse, SA Rora. Rora qu'il avait su si bien protéger, là haut, dans sa tour à Poudlard, loin de ceux qui lui voudrait seulement du mal... Les temps étaient si sombres.

Et jamais elle ne quitterait la maison, jamais... pas d'au revoir...

Les chemises étaient étalées sur le sol tout autour de lui, formant un tas de vêtements sales et brouillons. Tout au long du couloir menant du salon à la porte d'entrée des vestes, des pantalons faisaient un chemin de mi de pain, comme en traçant la route.

Mais toujours pas de traces de photos... il avait cherché, fouillé la maison de fond en combles, tout déménagé, balayer ce qu'il y avait à balayer...

Le salon, l'entrée étaient un chemin de bataille dont les cadavres étaient ses livres, ses disques et où il trônait, là, au milieu de tout cela tel un prince conquérant. Le retour du guerrier...


"Wednesday morning at five o'clock..., entonna-t-il doucement... puis il ravala une dernière goutte de whisky. Certainement celle de trop,... as the day begins...

Silently closing her bedroom door... Leaving the note that she hoped would say more...".


Il s'arrêta, considéra les glaçons qui finissaient de fondre dans le fond du verre puis ravala amèrement sa salive.
Ironie du sort, il ne s'était pas changé pour elle depus qu'il était rentré de son nouveau travail. Mais sa veste noire au col droit était accrochée au porte-manteau de l'entrée et sa cravate toute aussi sombre que le chemise était légèrement dénouée sur sa gorge.

Au même instant, le loquet de la porte teinta. Au même instant, le pied de Brad rencontra le bois rude du gramophone qui se mit en branle automatiquement.

Et la musique de se lancer sur un fond mélancolique, laissant s'échapper ses notes à travers les pièces d'un logis sombre et froid, volets fermés.

Pourquoi avait-elle jeté les photos ? Pourquoi avait-elle oublié jusqu'au moindre de ses sourires ?...

Pourquoi était-elle partie de la maison ?...

Il entendit des pas venir jusqu'à lui et son coeur se serrer de savoir qui c'était.
Il reposa doucement son verre sur cette maudite table qu'il n'avait jamais vu avant, se redressa un peu mieux dans SON fauteuil, et considéra enfin la personne qu'il aperçevait au travers de l'entrebaillement pratiqué par la porte.

Elle était revenue chez elle comme sa routine le lui permettait...

Mais les ombres cachaient trop bien sa propre anatomie, ne laissant découvrir la silhouette oubliée de l'homme que jadis Aurora avait aimé.
Rora, SA Rora. Sa femme, son épouse...

Celle pour laquelle il avait donné tout ce que l'argent pouvait offrir...

Il sourit. Non, pas comme autrefois...

Il sourit, perdu dans les brumes de ses souvenirs, si propche d'Aurora le matin et si loin d'elle le soir...

Il sourit et rien d'autre n'aurait alors pu se mettre en travers de leur chemin.


"Bienvenue chez toi, Rora...".
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Ξ Sujet: Re: Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra]   Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra] EmptyMer 30 Juil - 12:22

Installée dans un taxi, la dame venait de quitter la gare qui reliait Londres à l’école de magie où elle enseignait. Revenue pour passer la période d’Halloween confortablement dans sa maison, loin de bruit et de l’agitation du château, loin de discussions à propos du mage noir et des ses disciples, loin …

Bercée par les mouvements de l’engin, sa tête se posa délicatement sur le velours de la banquette avant de sombrer peu à peu dans un sommeil léger. La fatigue pouvait se lire sur son visage tiré, cerné, sans le moindre signe de joie. La radio passait un titre des Beatles, une chanson bien connue au cœur de notre cher professeur…

Dans son état somnolant, elle crut entendre son défunt époux fredonner les paroles du morceau qui occupait l’habitacle. Etrange… ! Sans s’en soucier, elle dormit un peu le temps du trajet, et ces rêves lui jouèrent quelques tours. La dame se trouvait chez elle avec la sensation d’être spectateur à la scène qui se déroulait sous ses yeux.

"Non ! Pas comme ça, non ! Arrête ! Arrête, hahahaa ! Tu vas le casser, tu es fou ?".

"Moi ? Le casser ? Sachez, ma chère, que ce truc est in-ca-ssa-ble ! Développé et breveté par les plus graaandes fabriques de caméras à travers le monde et que... mais ? C'est quoi ce bouton là ?".

"Hahahahaa !! C'est bien ce que je disais ! Tu vas le casser ! Attends, regarde...".

"Non mais, c'est quoi ce bouton ? Rora ?".


Qui venait de prononcer son nom ? Se retournant vers la lumière, elle vit le vieux projecteur de ses parents ainsi que quelques bobines de films trainer sur la table. Qu’est-ce qu’il se passait ? Découvrant les images, elle se voyait il y a vingt ans de ça en compagnie de Brad lors de leur séjour sur la côté. Tous les deux rayonnaient d’amour, de joie, bonheur, et autres mots pour exprimer ce qu’ils ressentaient… La mélancolie se dessina sur son visage, laissant apparaître un sourire discret et des étincelles dans son regard.

Du bruit surgit de la pièce voisine ce qui l’amena à s’y rendre. Qui pouvait s’être introduit chez elle ? Tentant de parler, de se manifester, aucun son ne sortit de sa bouche, et impossible de prendre un objet. Présente tel un fantôme…

"Wednesday morning at five o'clock... as the day begins... Silently closing her bedroom door... Leaving the note that she hoped would say more..."

Brad ? Impossible… il était mort ! N’y croyant pas trop, elle fut attirée par le capharnaüm qui gisait à terre, et puis cet étranger… non ce n’était pas Brad, SON Brad, … Peut-être que Sykes s’était infiltré dans la maison ? Oui, il en serait bien capable, mais pourquoi ? Se rendant dans le hall, elle se sentit comme transportée et apparut devant chez elle, les clefs dans sa main. Introduisant le bout allongé dans la serrure, elle activa le mécanisme de la porte et entra pour, après quelques pas être accueillie par …

"Bienvenue chez toi, Rora..."

Se réveillant en sursaut, la voiture se trouvait à l’arrêt devant le domicile de l’enseignante. Réglant les frais de déplacement, elle sortit un sac de voyage sous le bras et se plaça sur le trottoir. Perturbée par son rêve, elle observa sa demeure durant quelques minutes, hésitant à entrer. Sans avoir vraiment le choix, en fait elle l’avait et choisit celui de savoir si son rêve avait été prémonitoire. Actionnant la poignée de porte, elle pénétra le hall… Son sac tomba au sol, les clefs de même, et se précipitant dans la première pièce…

Il était là, debout devant elle. Son visage était vieilli, souffrant. Son être blessé, maigre. Rêvait-elle encore ? Vous savez ça arrive de rêver que l’on rêve… mais elle n’y croyait pas. Non, elle était bien réveillée.

- Ils savent que tu es là ?, eut-elle pour réflexe de demander, peur qu’il soit recherché. Elle le pensait mort, tué par les époux Sykes, et comme une évidence, en observant ses yeux elle comprit.
- Tu nous as tous dupé … même moi … Pourquoi moi ..., dit-elle en parlant moins fort, comme pour elle-même.

Ses jambes se mirent à trembler, vacillant légèrement jusqu’à tomber à genou sur le sol. Certes elle était forte, alors qu’elle n’avait pas pleuré sa mort, elle pleurait son retour. De vielles colères resurgirent en elle, doucement elle sentit une autre sensation… comme un cœur qui bat. Le sien logé dans son être, battant rapidement comme s’il allait exploser. Se recroquevillant contre le contour de la porte, elle plongea sa tête entre ses bras.
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Ξ Sujet: Re: Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra]   Speechless Unspeakable... [PV Aurora Sinistra] EmptyLun 4 Aoû - 9:44

"Tu nous as tous dupé … même moi … Pourquoi moi ...".

Aurora s'effondra, éseulée et anéantie contre le chambranle de la porte qu'elle venait de franchir... Debout face à elle Brad, son mari, l'observait sans un mot. Sa détresse était mordante, brisante mais peut-être pas autant que l'était la sienne propre. Peut-être pas autant que ces années d'errances, de retour forcé aux sources et de découvertes plus durs à supporter QUE LE FAIT QU'IL SOIT REVENU D'ENTRE LES MORTS !

Non ! Ce qu'il savait il ne pouvait vivre avec ! Non, ce qu'il avait vu il ne pouvait le voir se reproduire encore ! Et elle parlait de trahison ? ELLE PARLAIT DE TRAHISON ?
Brad plissa les lèvres sur un visage impassible -le même qu'il avait arboré durant toutes ces années de bons et loyaux service auprès du Ministère, sa façon à lui d'être insensible et fort. Il ne lui proposa aucune main pour la relever ni ne la prit dans ses bras... et sa voix fut alors aussi tranchante que du verre :


"Comment as-tu pu me faire ça, Rora ? Comment as-tu pu ?... Voila ce qui devrait être la véritable question. C'est toi qui m'a dupé, Rora !".

Il commença à faire les cents pas, parlant en des gestes larges :

"Tu m'as trompé, Rora ! Trompé ! Nous étions mariés, nous étions deux et tu as jugé que nous n'étions peut-être pas assez ! Moi aussi je voulais une vie à moi, mais elle ne m'a pas été donnée ! Je voulais un enfant, une famille, une belle maison au bord de cette plage que nous affectionnions tant !

Mais mon travail me l'a arraché, Rora !! Je voulais... je voulais plaquer ce maudit job et vivre avec toi. J'en avais assez...".


Etait-ce vrai ?

Non. Et pourquoi ? Cela vous dérange ?

Il passa une main agitée dans ses cheveux grisonnants, sa lèvre tremblante sous l'émotion et ses cils battants sous un regard brillant de larmes naissantes.


"Rora tu es ma femme. Ne nous étions-nous pas dit : "pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous sépare" ? Certes, je n'étais plus là, certes je n'étais plus à tes côtés mais étaot-ce une raison pour m'écarter de ta vie ? J'étais TON mari et tu m'as oublié purement et simplement pour...

Je... je n'ose en parler !".


Il détourna ses iris claires et chercha un repère dans le plafond, clignant de spaupières tandis que la peine et la douleur se faisaient de plus en plus sentir en lui. Son visage, d'ailleurs, commençait peu à peu prendre les traits affligeant de la souffrance et du chagrin. Il fit volte-face, une main retenant des sanglots compulsifs, étranglant sa gorge.

Puis il respira un grand coup et se tint raide et stoïque pour reprendre d'une voix plus froide, contemplant sans le voir le mur qui était en face de lui :


"Il n'y a plus rien de moi ici... A part les affaires éparpillées sur le sol et quelques vieux films, c'est tout ce que j'ai trouvé.

Tu m'as passé aux oubliettes sans me laisser ma chance. Tu n'imagines pas à quel point tu peux me briser !

Alors ne viens plus jamais, plus JAMAIS me parler de duperie !", cracha-t-il un doigt tendu braqué sur elle.


"Car moi j'en aurais de belles à te dire aussi, Rora... ET RELEVE-TOI QUAND JE TE PARLE !".

Sa voix n'avait été qu'un couinement, ses mots s'étaient brisés dans sa gorge et à présent il la regardait, abandonné et éperdu, sous ces yeux rougis de pluie et ce visage tordu et écarlate. Il passa brièvement sa main sur sa bouche asséchée et intima à son âme emportée de se calmer pour le moment. Tachant de recouver sa sérénité il hochait graduellement la tête, trillant aussi bien ses souvenirs que les arguments qu'il préparait à son encontre.

"Il t'a bien eu, Rora... -et un mince sourire halluciné trancha net son expression abattue- il t'a bien eu... En réalité, c'est lui qui nous a tous berné, tu le sais ça ?".

Il eut un bref ricanement.

"Mais ça tu étais beaucoup trop aveugler par ton propre chagrin, par tes propres désirs pour seulement t'en rendre compte...

Je me suis toujours méfié de ce gamin, toujours...".


Et un brusque flash traversa sa mémoire... moment de douceur, de rire, de joie...

*"Et il a dit : "Monsieur le Ministre, où est le bureau A ? Je pourrais pas remettre ce formulaire si je trouve pas le bureau A !". Et tu sais ce qu'il lui a répondu le Ministre, Rora ?".

"Non attends, Brad. Non ! lui dis pas !".

"Ohh te fais pas prier ! Il a dit : "mais, jeune homme, vous êtes juste devant !"".

De grands éclats de rires s'ensuivirent... fantômes dans sa mémoire... étouffés à jamais...*.

"Tu veux que je te dise tout ce que je sais sur son compte, ma chérie ? Tu veux... tu veux vraiment tout savoir de ton charmant amant, hein ?
alors prépare-toi à être surprise...".


*"Et comme ça vous n'arriviez pas à trouver ce fichu bureau ?"., demanda la jeune femme.

Le jeune Sykes baissa les yeux et lui tendit un sourire poli juste avant de répondre, un peu perdu :

"Je... non je... c'était peut-être mon premier jour. J'avais des papiers à remettre à l'intendance pour une dernière inscription et...".

La main réconfortante de son mentor vint le saisir à l'épaule. Brad riait, tout sourire, heureux et fier d'avoir à sa table son premier élève. Depuis tout à l'heure il n'avait cessé de parler et d'être le maître de cette cérémonie. Il le fallait, c'était ce qu'il voulait : que sa famille soit aussi noble et digne qu'il s'en était venté, et c'était la raison pour laquelle Aurora avait fait un si grand et beau repas. Il le lui avait demandé...

"Tu verras, Rora, dans... dix ans, non ! Dans cinq ! Dans cinq ! Ce gosse gueulera sur les autres parce qu'ils trouvent pas ce bureau, tu verras ! Ca je parie dix gallions là-dessus ! Hahahahaaa !".

"Arrête ! Je suis pas comme ça...".

Et l'autre de s'esclaffer de plus belles, des larmes dans les yeux.

"Tu plaisantes ?! T'es au moins aussi tyranique que moi maintenant !".

Et son rire grossit, enfla, incapable de s'enrailler. En douce Apophis Sykes tendit un léger sourire contrit à la belle puis baissa les yeux sur son assiette...*.

"Apophis Sykes n'est encore qu'un diminutif... Son vrai nom c'est Apophis Sykes of Woodbury. Il est le fils de feu Montgomery Sykes et d'Honoria of Woodbury, destiné à être comme eux dès sa naissance : un Mangemort. Jusqu'à ce qu'il ne commette l'erreur irréparable de renier ses origines et d'embrasser la cause des Aurors...".

Il s'avança vers elle et se pencha à sa hauteur, saisissant son visage entre ses mains longues et caleuses.

"J'avais toutes les preuves pour les faire tomber. Je détenais tout ce qui me permettait de les coffrer à Azkaban pour le restant de leurs jours.

Le soir où j'ai disparu je suis parti avec une escouade de la Brigade afin de les confondre. Ils avaient, durant les années de puissance de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, perpétré nombre d'enlèvements sans que l'on puisse vraiment attester que c'était de leur fait... mais, à présent ils allaient payer cher des crimes dont ils n'avaient pu être punis à l'époque. Et il est arrivé...".


*"Brad !".

A ces mots l'autre se retourna, baguette au clair. Il poussa un soupir de dépit en l'aperçevant alors...

"Ohh non, pas toi ! Non, non ! Pas toi !".

Le jeune homme ne répondit pas à ses exclamations, trop occupée à contempler la scène qui se déroulait sous ses yeux hagards et agrandis. Bouche bée il était incapable de lui répondre ; sa gorge sans doute trop serrée pour...

"Casse-toi, Sykes ! T'as rien à foutre ici, va-t-en !".

Et ses yeux avaient rencontré ceux incroyablement clairs et tellement fin de race de son élève...*.

"Je croyais qu'il venait là pour m'aider ! Qu'il ne voulait pas qu'il m'arrive malheur connaissant les tendances de ses parents...
Mais au lieu de cela, Rora, ils les a protégé".


*"Pour la dernière fois, Apophis, casse-toi !".

Il lui désigna la porte du manoir d'un geste large, hochant la tête d'un air sentencieux et dépité devant la ténacité stupide de ce pauvre gamin... L'autre, quant à lui, resté planté dans le sol comme un piquet ! Tiens ! Une paquerette n'aurait su être plus réaliste ! A croire qu'il avait finalement adopté le statut de plante verte !

Le visage du jeune blond se fit alors plus dur et ses sourcils se fronçèrent -fantôme de l'homme, l'Auror qu'il deviendrait bien plus tard... 16 heures de Détraqueurs plus tard.


"Non, Callagher.
C'est toi qui va gicler...".


Il braqua sa propre baguette sur lui*.

"Un combat s'est ensuivit. Je commençais doucement à prendre le dessus sur Montgomery et Honoria et Sykes n'était pas assez puissant pour seulement leur tenir tête. Il a très vite été écarté du combat...

Son père, cependant, ne l'a pas entendu de la même oreille que lui. Il a attendu que je sois pris au piège pour se jeter sur son damné de fils, fou furieux et prêt à le tuer.

Je me suis interposé...".


Il caressa doucement son visage dans l'espoir de la rassurer mais aussi de sécher ses larmes. Sa voix s'était ainsi faite plus douce, plus prévenante et plus basse. Il la contemplait désormais sans la moindre animosité.

"J'ai sauvé Apophis. Il ne méritait pas de mourir, pas comme ça. Il méritait de leur cracher à la gueule, de vivre sa vie quoiqu'il fasse, mais pas de mourir de leurs mains !

A présent il est toujours vivant... et je le suis aussi. Ce qu'il ignore.

Alors, pour te répondre, chérie, acheva-t-il en se redressant, non ils ne sont pas tous au courant. Seul le département des Langues-de-Plomb et le Ministre le savent... ce que je suis à présent, une Langue-de-Plomb. Et, crois-moi, des souvenirs, des visions, des futurs incertains ou dictés j'en brasse chaque jour.

Que me reste-t-il à moi ? Que me reste-t-il ? J'avais une vie, un chez moi, une femme, un avenir ! Maintenant je suis forcé de me cacher aux yeux de tous tandis qu'il est là à se pavaner...

Je devrais être à sa place. Au lieu de cela c'est lui le bras droit de Scrimgeour, c'est lui l'Auror le plus réputé, c'est lui l'amant, c'est lui le fiancé, c'est lui le père... Il m'a tout pris, tout !
Mais surtout il m'a pris ma Rora et ça je ne pourrais jamais le lui pardonner !".


Il eut une exclamation euphorique, un rire sans joie.

"Et j'oubliais ! Il a aussi piétiner sans vergogne la chance que je lui avait offerte d'être vivant et bien portant !
La fameuse légende qui fait de lui "Monsieur Indestructible" est vrai, à la différence que Sykes, ce jour-là, s'est tué ! Il est mort, Rora, en croyant faire ce qui serait bien pour lui. Il pensait, mais quel utopique !, que les Détraqueurs ne feraient que lui prendre son âme !

Me faire cela est comme me cracher à la figure sachant mes sacrifices...
Et maintenant c'est avec lui que tu te commets ! C'est avec lui que tu dors ! C'est lui qui sort de ton lit ! C'est lui qui t'embrasse ! C'est ce sale gosse qui te menait tant la vie dure à l'école ! C'est ce pauvre type qui couche tous les soirs avec une fille différente !!

D'ailleurs, Rora, tu devrais lui dire d'adopter une coupe et une couleur plus "réglementaires" car à force d'être blond platine avec des cheveux longs on va vraiment le prendre pour une p*tain ! Il veut se vendre ou quoi ?".


Il calma ses ardeurs. Nouveau réflexe. Une main portée à sa bouche sèche de paroles. Il lui tourna le dos à nouveaun, tâchant de faire les cents pas pour modérer sa hargne et sa colère de façon à ce qu'elle ne vienne plus lui repprocher le moindre débordement. Il savait à quel point ses accès de rage et de jalousie lui faisait de la peine et, pire encore, la faisait se remetrte en question vis-à-vis de leur union.
Alors autant faire porter le chapeau à Apophis plutôt que de s'avouer ses fautes....


"Vous n'aviez pas le droit...

Je suis parti mais maintenant je suis là et pour une seule raison...

Je veux vivre près de toi à nouveau...".


Et ses épaules s'affaissèrent d'avoir trop à en supporter...

*"Apophis y a peut-être une chose que tu ne sais pas encore...".

Il s'était levé de table pour rejoindre Aurora, se campant juste derrière son dos pour se saisir de ses épaules. Il enroula doucement ses bras autour de son cou, collant sa tête contre la sienne.

"J'aime ma femme et rien au monde ne pourra me faire réellement changer d'avis.

Ohh ouais, ouais, ouais ! T'es encore qu'un gosse ! Toi, les nanas, elles te tombent dans les bras comme des fruits mûrs et tu penses pas vraiment à te fixer, hein ?

Mais apprends donc, jeune homme, que donner son amour à quelqu'un est la plus belle chose qui soit ! et que le petit être résultat de cette passion est sans doute la plus merveilleuse des créations... et je blague pas !

Un jour tu connaîtras ça, je te le souhaite !".


"Un jour, avait souri le garçon et de manière si étrange, un jour... peut-être..."*.
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