Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility


AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où ...
Voir le deal

Partagez
 

 "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyLun 29 Sep - 19:21

Il composa le numéro...
Ce fut assez simple étant donné qu'il n'avait eu qu'à le chercher dans un botin. Plus le temps passait plus il commençait à se faire aux habitudes moldus, manière de vivre qui ne lui était pas des plus déplaisantes.
Il porta le combiné à son oreille puis ferma les yeux un instant, savourant ce moment d'attente tandis que la tonalité lançait son écho étrange à travers son oreille. Il se laissa bercer par ses soupirs.


Si lointain déjà...

*Le soleil se levait sur les toits d'ardoises brumeux de la ville de Londres ; un Londres sorcier, à la limite de la frontière tracée entre ceux possesseurs de pouvoirs magiques et ceux qui n'en étaient pas dotés. Il était encore tôt, si tôt que le brouillard peinait à se dissiper, donnant au ciel des tons pastels oscillant encore le bleu froid de la nuit et le rouge ardant de ce début de journée.

Il avait encore dans le nez l'éfluve du parfum de cette jeune stagière. Elle ne s'était pas faite priée pour l'accompagner dîner hier soir ni même pour rester en sa demeure, en son lit... Cette soirée avait été merveilleuse et c'est au bord de l'évanouissement qu'ils s'étaient finalement abandonnés aux songes. Levée de bonne heure elle avait décrété devoir partir pour être à l'heure au Ministère et Sykes avait pensé que l'accompagner un peu en chemin ne serait pas si désagréable. Il commençait en début d'après-midi mais cela lui permettrait de faire un peu de paperasse. Et puis suivre cette fille...

Il passa le long d'une vieille allée désolée, aux maisons salies par le temps et délabrées par les ages. Au coin de la rue se dessinait l'enseigne d'un bar qu'il avait eu l'habitude de cotoyer lorsqu'un certain compagnon d'infortune insistait pour lui payer un verre. Apophis acceptait, même s'ils en arrivaient à se taper dessus, mais il ne refusait jamais. Et leurs diverses conversations finissaient par aller bon train entre un Aaron complètement ivre et un Apophis en passe de l'être... Le hibou cornu. Etablissement à la hauteur de sa réputation et dans lequel Mµillers se fondait aisément dans le décor. Pas lui, jamais lui.
Et ce matin, à six heues passés, il sentait que sa présence en ces lieux n'était pas un hasard. Il avait ralenti le pas et maintenant laissait filer la fille sans pour autant se préoccuper de la voir disparaître au bout du chemin ou non... Maintenant il ne demeurait plus que cet étrange et désagréable pressentiment de devoir faire quelque chose. Mais quoi ?


Il passa devant les vitrines du pub, dépassa la porte avec apréhension puis, brusquement, quelque chose de lourd cogna dans son dos à grand fracas, manquant le faire déraper. Apophis se rattrapa comme il put à un mur voisin et jeta un regard par-dessus son épaule ; juste à temps pour voir le personnel pouilleux claquer délibérément la porte, faisant trembler les vitres.
L'Auror avait ensuite baissé les yeux sur cette pauvre âme qui s'évertuait à se remettre sur pied, titubant pour mieux se ramasser sur le bitume, s'accrochant comme il pouvait au mur pour mieux glisser encore... Ses sourcils s'étaient froncés mais pas de colère, plutôt de crainte.


"Millers. Bordel...".

Il l'avait pris par le bras pour le soutenir puis l'avait saisi par les épaules, plantant son regard dans le sien, cherchant une once de raison dans ces yeux glauques et ternes à la tête pantelante.

"Millers. Millers !! Tu nous fais quoi, bon sang ?".

Ses yeux bouffis l'avaient reconnu -du moins avait compris qu'une masse, même d'identité indéterminée, lui parlait- et il avait essayé de garder son attention braquée sur lui. Chose pénible et difficile... mais il fallait le faire. Baisser pavillon et se rendre misérable en face de ce péteux de Sykes ? Jamais !
Il cligna des paupières, amorphe.


"F... fous-moi la paix, Serpentard de malheur...".

"Hey ! Soeurette ! Avait-il murmuré tout en lui levant le menton, on n'est plus à Serpentard depuis un bail".

Et l'autre de ricaner amèrement.

"T'es... t'es vraiment qu'une foutue lopette, Apophis... T-toi et les tiens... tous des tarlouzes !".

Retenant un "je t'emm**de sale bâtard de ***" et une envie pressante de lui coller son poing dans les dents, l'Auror blond retint sa respiration et lui tendit le sourire le plus acide qui soit :

"Ecoute-moi, sac à vin poisseux, si je te laisse au milieu de cette rue tu vas te faire dévaliser. Maintenant qaue ton honneur est plus que ravagé ET que j'en ai été témoin, garde au moins quelques piécettes pour faire vivre ta famille !".

"JE T'ENC*LE !!".

Aaron s'était retiré, se propulsant en arrière d'un pas chancelant sur un regard hagard.

"Tu sais rien à propos de ma famille !! Baragouina-t-il, t'façon, t'sais rien à propos d'une famille, Sykes !! T'as jamais été aimé des tiens... Sauf de ta pute de mère peut-être", fit-il et suffisamment bas pour que l'autre n'entende pas. De toute manière il était trop repus par le spectacle que son compagnon lui offrait pour y être seulement attentif.

Il posa ses poings sur ses hanches sur une pose princière et leva fièrement le menton :

"Tu as raison. Je n'y connais rien et heureusement ! Quand on voit ce que cela fait !".

Puis il s'était mis à glousser : gloussement méchant, malsain et bien senti sur un regard de pute délurée, côté féminin de Sykes flirtant avec son côté précieux. Il voulut ajouter autre chose mais n'en eu guère le temps. Le regard noir et glauque de son compagnon le figea d'incrédulité.

"Comment tu peux savoir ça toi ?".

Et cela avait été sa seule phrase... du moins sa seule phrase lucide avant qu'il ne retombe dans un délire post-beuverie dans lequel il souhaitait clairement "enc*ler toute sa famille", "b**ser avec son père, sa mère et ses soeurs", "lui arracher le trou du f*on" et j'en passe...
Apophis tâchant de se contenir puis jugea judicieux de le ramener chez lui.
Sa matinée ne se passa pas à compulser des archives et à lorgner sur le décoltée de sa ravisante amante, mais plutôt à veiller Aaron Millers décuvant lentement*.


Le téléphone cessa de sonner et l'on décrocha à l'autre bout du fil. Une vois bourrue, typique de ce genre de personnes, lui répondit aussitôt :

"Ouais, c'pourquoi ?".

Un sourire se traça sur ses lèvres et il rétorqua d'une voix suave et basse :

"Aaron Millers est-il ici ?".

Un moment de silence puis :

"Ouais, pourquoi ? C'qui qui l'demande ?".

"Dites-lui que sa soeur voudrait lui parler".

"Sa soeur ?!".

Son sourire de requin s'élargit. Il plaqua sur un ton désinvolte :

"Oui ! Sa soeur !".

A nouveau un moment de silence... Il se croyait au Mitchell's en train de réserver une table sous un faux nom tant l'homme semblait dubitatif.

"J'vous l'passe".

Mais Apophis n'attendit guère que son interlocuteur lui parle. Il embraya aussi sec sur un ton des plus susurrants, piqueté d'ironie :

"Hello, soeurette...
Ca fait un baille".


Un long ricanement pincé se fit entendre de sa part...
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyDim 5 Oct - 21:01

Les jours passaient très difficilement. Esseulé, balancé et abandonné tout au fond du gouffre, Aaron survivait plutôt qu'il ne vivait, totalement dévoré par la haine et l'envie de vengeance, assiégé quotidiennement par des pensées moribondes concernant sa fille, des images sanglantes de son corps frêle, des scènes si réalistes où il la retrouvait trop tard, et son petit corps frêle dans ses gros bras impuissants... Il avait bien compris qu'Amanda ne pouvait plus supporter sa présence, aussi ils avaient communément décidé de poursuivre leurs recherches séparément... En fait, c'était beaucoup plus qu'implicite. Amanda l'avait appelé la première fois par simple courtoisie, il en était conscient, et dès à présent, elle n'avait plus besoin de lui. Il était relégué au rang des inutiles, et sans savoir où chercher, il avait arrêté d'aller au Ministère où il savait qu'il ne le trouverait pas, il errait, farfouillait dans l'Allée des Embrumes et s'arrêtait aux bars, parfois en larmes, parfois froidement calme, et torturé par une unique pensée qui désormais prenait toute la place: retrouver Apophis.

Aujourd'hui, comme les jours derniers depuis plus d'une semaine, il s'était rendu au Hibou Cornu, s'était vautré sur une place du comptoir et avait enfoui sa tête dans ses bras entre deux verres de whisky. Ainsi, abreuvé par l'alcool et la tristesse, il se faisait le film de sa vie en constatant que tout allait toujours plus bas, et qu'à chaque fois qu'il croyait voir le bout du tunnel, quelqu'un prenait le malin plaisir de lui enfoncer la tête sous l'eau. La noyade... oui, c'est ce qu'il vivait en ce moment. Aussi cruel qu'un besoin d'air innassouvi, aussi douloureux que les poumons perforés par l'eau en cascade, Aaron étouffait, brassait dans le vide, et souffrait. Oh, oui, il souffrait. Sa fille unique venait d'être kidnappée par un malade, un malade qui jusqu'à une date récente avait été son meilleur ami, il venait de divorcer et était en froid avec Leandrà. Il était si seul... Complètement perdu, sans personne pour le comprendre ou le réconforter, le remettre sur pied, l'aider à retrouver sa fille dont il ne s'était jamais occupé correctement... Sa fille! Melissa, joyau parmi les joyaux, plus belle, tu meurs, entre les mains sales d'un pauvre blaireau désoeuvré qui poursuivait simplement leurs échanges sauvages de bonnes intentions... Tout cela n'était qu'un jeu pour Apophis, il le savait, un coup donné était un coup rendu en deux fois plus fort... Et malgré ses venues lancinantes dans ce bar miteux qui lui rappelait beaucoup trop de souvenirs, malgré ses descentes, tout ce qu'il buvait, ingurgitait jusqu'à la folie dans le seul but d'oublier absolument tout, malgré cela, Aaron vivait comblé d'un vide profond, car quelque chose, ses tripes ou son coeur, peut-être bien, avait été arraché sans ménagement en lui.

- " Un autre."

Evidement, que ce troquet minable lui rappelait quelque chose. Evidemment.


- " J'en sais rien pourquoi elle réagit comme ça, moi! Je te demande, justement!" s'irrita-t-il en se passant une main sur le visage. "Un autre café, s'il vous-plaît."

Un petit ricanement sec lui répondit, puis une large bouffée de fumée enfla devant son nez. Agacé, Aaron secoua la main pour la chasser, calé sur sa chaise, tout au fond du bar, avec son ami. Il soupira, le front dans les paumes, l'air abattu, et Apophis l'observa attentivement. Ses cheveux étaient encore complètement noirs, et d'ailleurs, Aaron les portait mi-longs, bouclés comme ceux d'un beau romain de l'Antiquité. Les rides sur leurs deux visages étaient inexistantes, mais chacun avait déjà une expression particulière sur les traits. Ils étaient jeunes, si jeunes...

- " Depuis qu'elle est enceinte, j'ai l'impression de devenir fou..." confia Aaron à voix basse.

Apophis prit un temps de silence, laissa délicatement retomber les cendres de sa cigarette dans le cendrier crasseux, puis se pencha vers son compagnon.

- " Ne l'abandonne pas, Aaron. T'as fait la connerie de la mettre en cloque, petit rire glabre, et d'ailleurs, belle performance, maintenant, il faut que tu assumes."

Voyant le peu de réaction qu'il suscitait chez le brun, Apophis poursuivit:

- " Tu l'aimes, nan?"

Aaron soupira d'un air découragé, comme s'il se désespérait de constater que le blond poussait la bêtise à poser cette question, mais pas prêt à lui donner la réponse de vive voix. Il se contenta de grogner pendant que le serveur, rajeuni d'une dizaine d'années, lui déposait son café.

- " Si tu lui montres que tu ne voulais pas de ce gamin, elle va se barrer, soeurette."

Le regard d'Aaron se fit plus dur, puis il baissa simplement les yeux en touillant son café. Le fait qu'il ne réplique rien était bien la preuve qu'il savait qu'Apophis avait raison.

- " Tiens, tu ne me rappelles pas de ne pas t'appeler soeurette?" ricana le blond.

- " Elle veut même plus que je la touche..." marmonna Aaron.

Apophis le regarda fixement, et Aaron ne sut jamais si à cet instant, il avait oui ou non esquissé un sourire moqueur; il regardait ses mains, serrées autour de sa tasse.

- " Ah tiens..."
- " On se parle plus, je passe mes journées au Ministère, et en rentrant, j'ai même pas le droit de... Tu vois."

Cette fois-ci, Apophis éclata de rire, et Aaron lui jeta un regard noir.

- " Soeurette, je savais que tu te sais pas y faire avec les gonzesses, mais la, c'est ta femme!"
- " Ah ouais, sans déconner..."
- " Allez... Ecoute moi, voila ce que tu vas faire... Hey..."
- " Bah quoi?"
- " Millers!"
- " Heeein?"
- " Millers! MILLERS!"


Aaron releva soudain la tête, cachée au fond de ses bras. Ses yeux rougis ne pouvaient tromper personne, mais il avait appris, presque inconsciemment, à laisser couler sur sa carapace les regards qu'on pouvait lui jeter. Le barman, d'ailleurs, l'observait étrangement, un combiné de téléphone à l'oreille, avec l'air de quelqu'un qui vient de trouver la personne qu'il recherche.

Refoulant le whisky à dix mètres, voyant trouble et prostré à son coin du comptoir, Aaron se contenta de le fixer alors que l'homme échangeait quelques mots avec son interlocuteur. Au final, il lui tendit le combiné qu'Aaron regarda d'un air bête.

- " C'est pour toi."

Stupéfait, Aaron secoua légèrement la tête. Il ne connaissait personne chez les Moldus qui aurait plus l'appeler dans ce bar, et d'ailleurs, que quelqu'un veuille lui parler lui semblait impossible. C'était peut-être le Ministère...

- " C'est qui?"

Le barman couvrit son oreille avec le combiné et répéta la question d'Aaron, parut étonné, et recommença son manège.

- " C'est... C'est ta soeur."

Et alors, le monde sembla fondre sur lui-même.

Il n'eut pas besoin de réfléchir, et ne comprenait même pas pourquoi le barman paraissait si interrogé. Il savait très bien qui il y avait au bout du fil, l'implacable vérité s'était faite maîtresse dès l'instant où il avait entendu ce mot, légendaire sujet de moqueries et d'insultes entre les deux compères qu'ils formèrent jadis.

Comme en ce jour lugubre de la bataille du Ministère, quand il avait peur, quand il croyait vraiment mourir, les scènes qu'il voyait semblaient se figer à mesure qu'il les voyait, s'intercoupaient comme un mille-feuilles, comme dans un film angoissant, et Aaron tournait la tête en tous sens, tanguant sur sa chaise, frissonnant, captait le regard de quiconque en espérant trouver Apophis quelque part, caché derrière un meuble et tout sourire, il regardait tout le monde, dans un flot de flash aveuglants, destabilisants. Ses doigts se refermèrent avec force sur le combiné qu'il colla contre son oreille sans cesser d'embrasser de son regard instable l'étendue de son environnement, et c'est un ricanement détestable qui entama la conversation de deux vieux amis qui se retrouvaient enfin.

- " Ne m'appelle pas soeurette, espèce de sale petite tarlouze...!"

La haine qui le brûlait de l'intérieur venait enfin de se personnifier, de se concrétiser, et les doigts blanchis par la force qu'il mettait à serre le téléphone, Aaron cherchait toujours autour de lui. Il était convaincu qu'Apophis n'était pas loin, et qu'il allait bientôt sortir de sa planquette pour lui crier "Surprise!", avec la tête de Melissa au bout du bras. Personne dans ce bar ne pouvait se douter, en voyant Aaron, à quel point tout venait de basculer. Presque comme s'il le savait, presque comme s'il l'attendait...

- " Dis-moi où t'es.... Dis moi où est-ce que tu te planques!! Où t'es??! Montre toi!!"

La voix houleuse, le timbre irrégulier, il était clair qu'Aaron avait énormément bu, mais un léger trémolo dans le ton de ses grognements mauvais différait de ce à quoi il avait habitué Apophis....

Le trémolo des gens qui ont pleuré...

- " Rends moi ma fille! Rends moi Melissa, ordure! Où est-elle?!"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyLun 6 Oct - 14:59




"Rends moi ma fille! Rends moi Melissa, ordure! Où est-elle?!".

"Snif, snif !! Rends-moi ma fille ! Salaud ! Boouhhoouhh... Où est-elle ? Où est-elle ???!".

Il eut un temps de pause, reprenant doucement une large inspiration juste avant de sussurrer à voix basse :

"Tu le sauras en temps utile".

Puis laissant à nouveau quelques minutes de silence.

"Aaron, serait-ce des larmes que j'entends là ? Ta gorge serait-elle nouée d'avoir trop pleuré ?
Allons, allons, mon garçon... Ressaisis-toi un peu ! Cela ne te ressemble guère de t'effondrer sur la disparition des autres, hinhinhinhinhinhinnn...

Comme tu dois être heureux de ressentir cela, Aaron. Comme tu dois te sentir vivant ! Hey ! je n'ai pas versé une seule larme depuis cette fameuse légende qui me fait moi, tu sais".


Il y avait comme un ris dans sa voix puis il se rengorgea, passant la langue sur ses lèvres. Son ton redevint froid et implaccablement vide :

"J'épanche mes chagrins autrement, c'est vrai. Ou peut-être ne se voient-ils pas par de simples larmes ou vibrations confuses dans ma voix ? Peut-être même, Aaron, que mes peines sont bien différentes des tiennes ?...

Tu réalises un peu ce que c'est d'être vide ? Ce que c'est d'être seul ? Ce que c'est de savoir que les regards morts d'amour que te rendent les tiens ne peuvent être réciproques ?".


Il baissa d'un ton, sa voix presque feutrée, incroyablement douce et sereine à en devenir presque malsaine. Ce plaisir-là ne pouvait qu'être jouissance :

"Je sais que tu comprends ce que je cherche à te dire car tu vis et a vécu toujours la même chose, Aaron.
Vide tu l'es d'être incapable d'agir pour quelqu'un d'autre que pour toi-même. Regarde toi ! A assouvir tes passions autant que je nourris les miennes aux côtés d'une gamine...
Seul tu sais aussi ce que c'est. N'être jamais compris par ses proches et surtout par sa femme, être rejeté car l'on place trop d'espoir en toi, te traiter comme un moins-que-rien lorsque tu rentres saoul et misérable... Tout le monde t'a abandonné, tu vois ? Ta femme car tu n'as jamais su être à ses côtés et le Ministère car tu n'étais pas assez infaillible. Il fallait faire comme moi et devenir un monstre... Seulement tu as eu les c**lles de rester ce que tu es !
Et enfin, hinhin, cerise sur le gâteau ! Incapable de rendre l'amour que te porte les autres avec autant de sincérité car tu ne sais décidemment pas ce que signifie cette expression : "tout perdre".
Maintenant tu dois en avoir une vague notion...".


Il eut un rire un peu sec et un peu nerveux, toujours accroché à son combiné, se félicitant copieusement et intérieurement de tout ce qu'il pouvait lui ressasser comme sermon.

"Oh attention ! Reprit-il sur ce même ton jovial, je ne suis pas là pour te jeter la pierre, Millers. Simplement afin que tu regardes les choses en face et que tu cesses, une bonne fois pour toutes et dans ta longue existence, de te faire des illusions.

Quel paradis fait d'amour et d'eau fraîche es-tu en train de te construire avec Mademoiselle Ladylys, hmm ? Un endroit superbe où le soleil brille même la nuit et où les oiseaux chantent pour accompagner vos songes ? Où le simple fait d'être ensemble et heureux résume l'entiéreté d'une vie ? Et si tu pouvais partager tout cela avec ta fille et tes futurs enfants cela ne serait que plus parfait, n'ai-je pas raison ?

Tu me crois fou, Millers, et dans deux secondes tu vas me sommer de me la boucler ! Mais ouvre bien grandes tes esgourdes d'Ecossais mal luné et écoute la grande pét*sse blonde et anglaise que je suis :

J'ai eu la vision d'un monde dépravé et déglingué dans lequel il n'y aurait plus de lois que celles que l'on fait soi-même. J'ai vu le chaos, la mort et la destruction l'emporter sur tout ce qui pouvait être beau, courageux, noble... toutes ces choses qui valaient la peine que l'on se battent et vivent pour elles ! Aujourd'hui il n'y a plus rien à espérer, pas pour des salauds comme nous en tout cas !
Les autres, jeunes et innocents, peuvent encore se bercer d'illusions et croire en un avenir meilleur... mais nous savons qu'il n'en est rien !".


Il esquissa un horrible sourire.

"Car Millers, dans le monde que j'ai crée, les maîtresses trompent leurs amants. Les femmes commettent l'adultère avec les meilleurs amis de leurs maris. Les enfants se font kidnappés par les proches et les personnes en qui leurs parents ont le plus confiance pendant que leurs mères se font royalement sauter par leurs ravisseurs !
Tout ceci je l'ai orchestré, mené à terme. J'ai semé la zizanie dans laquelle vous pataugez tous !

Pourquoi crois-tu que Leandrà ait eu besoin de ton soutien à un moment donné, Millers ? Comment crois-tu qu'il soit possible que, de cette fofolle rose et délurée, soit sortie une jeune femme prompte et sérieuse ?
Pourquoi, à ton humble avis, ai-je passé l'une des nuits les plus torrides de ma longue vie en compagnie de ta femme si ce n'est pour laisser mes gants chez toi et signer mon crime ? Tiens ! Fais-moi penser à te les demander la prochaine fois !
Et enfin pourquoi crois-tu qu'Amanda ne veuille même plus entendre parler de ton nom ?

Hihihihihihihihihaahahahahahahahahahaahahhaahaaaa !! Millers tu me fais RIRE !! La moindre des choses que tu pouvais faire et que je t'ai laissé faire c'était m'en vouloir à MORT !! Comme tu es prévisible, c'pas vrai ! Hihihihihihi...".


Il coupa net à cette trille agaçante et jeta, toujours aussi dynamique :

"Dis-moi, si je te dis de sauter tu sautes ? si je te dis de tuer, tu tues ? Si je te dis de pleurer, tu pleures ?
Mais je suis un Impero à moi tout seul !".


Il marqua une pause durant laquelle il parvenait mal à se contenir de rire, l'étouffant derrière sa main jusqu'à en devenir rouge pivoine et en avoir les larmes aux yeux. Il renifla un bon coup comme à une bonne blague puis ajouta d'un ton plus moelleux :

"Aaron Millers. Je sais ce que tu veux...
Tu veux retrouver ta fille et ensuite tu me tueras. Ou, si tu ne me tues pas, tu me passeras le plus mauvais savon de ma vie. Ou encore tu me traîneras jusqu'à Azkaban car tu ne désires pas devenir comme moi, à savoir : un criminel de la pire espèce.

Ne te donnerais-je pas des idées ? La seule chose qui soit encore restée intacte et solide dans ma vie c'est mon boulot et mon poste au Ministère ! Si tu me retrouves, tu me le fais perdre ! Hahahahaha...

Tu vois ? J'ai tout prévu. J'ai pris soin de tout briser moi-même avant que toi ou un autre ne le fasse lui-même...
La morale et l'éthique qui faisait de moi un meneur de troupes, un professeur de stage hors pair, un Auror irréprochable ? Envolé ! Disparu, out, soeurette !
Désormais il n'y a plus qu'Apophis Sykes".


"J'ai pris le soin de garder ta fille captive dans un endroit connu de moi seul, rétorqua-t-il d'une voix monocorde, seulement, si vous êtes assez futés et réussissez à braver mon jeu de piste vous me retrouverez facilement...
Pour l'heure, voici ce que je te propose : je t'appelle d'une cabine téléphonique quelques rues plus bas en direction des anciens docks de Londres. Je ne bougerai pas d'ici car j'ai quelque chose à te remettre. Je te prie donc de m'y rejoindre une fois que tu auras calmement reposé ton combiné et sera sorti de ce bouge infame dans lequel tu tranes tes guiboles depuis trop longtemps déjà...

Pour ma part je t'attends, Millers".


Et il raccrocha le téléphone.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMar 28 Oct - 2:27

Tut... Tut... Tut... A son oreille, le bip insolent et infatiguable résonnait comme pour le narguer, après le rire aigu et la voix folle d'Apophis. Le combiné compressé dans ses doigts rougis étaient toujours appuyés sur son oreille froide, le visage d'Aaron était sec et fermé et on pouvait pratiquement entendre les rouages crasseux de son cerveau s'activaient furieusement derrière son crâne. Il avait cessé de chercher du regard son éternel meilleur ennemi derrière n'importe qui et n'importe quoi quand il lui avait lui-même dit où il se trouvait. Il avait enregistré ce lieu automatiquement, mais il avait voulu, consciemment ou non, se garder précieusement ces quelques secondes d'inaction pour se donner le loisir de haïr cet homme, de le mépriser et le maudire, de lui souhaiter, de lui prédire la pire des morts, la plus humiliante et la plus douloureuse, au nom de leur amitié déchue, de la loi, de sa fille, il ne savait plus. Laisser le temps au temps de ravaler tous les souvenirs qu'il partageait avec cet homme, et le détester - et se forcer à le détester.

Aaron se redressa en un bond et jeta le combiné contre le mur - trzzzziiinnnggggg - en ignorant les cris du barman. Il renversa son tabouret et saisit au passage la bouteille sur le comptoir. Et de son pas rapide et endiablé, repoussant quiconque voulait l'en empêcher, il fonça vers la porte et l'ouvrit à la volée, arrachant presque les gongs - mais où trouvait-il cette force soudaine? La poigne du barman s'apposa lourdement sur son épaule, mais sa baguette magique fut plus rapide et Aaron envoya valser le gros lourdaud, tout près du téléphone déplumé. Il sortit, il courut même, sa bouteille inutile à la main, sa baguette dans l'autre, des envies de meurtres, comme Apophis l'avait bien dit, plein le crâne.

Beaucoup de gens le regardaient passer en hausser bien haut les sourcils. Après tout, voir un homme de bientôt quarante ans courir comme un dératé dans les rues faussement proprettes de Londres, avec un bout de bois noir et une bonne grosse bouteille de whisky écossais serrés entre ses doigts... ça peut peut-être surprendre. Quoique... La City, lieu de toutes les débauches et de tous les écarts de goût, de désir et de conscience, abritaient tellement de délurés que cela n'était pas si étonnant en soi. Non... Ce qui choquait, plutôt, c'était cet air malade et desaxé, infiniment plaqué sur ses traits tordus par la haine, par un besoin qu'on pouvait voir mais impossible à deviner. Un fou sans doute, juste un fou...

Il était bientôt arrivé. Les mots d'Apophis lui revenaient en tête à mesure qu'il s'approchait, comme si un long enregistrement aigu résonnait à travers toutes les villes, et qu'il s'avançait, s'avançait très vite vers la source de ce bruit. Melissa ne serait pas avec lui, il l'avait bien dit... Voila pourquoi tout ce que Millers avait à présent dans les trippes - la peur, le dégoût et la haine - tout cela était épuré, nettoyé d'espoir. Comme si retrouver sa fille se divisait en deux étapes: botter le cul blond d'Apophis et sauver Melissa. La première phase allait bientôt débuter, il se le promettait, il le promettait à qui voulait, Amanda, son père, sa mère, Leandrà, n'importe qui! Oh, oui, c'était plus qu'une certitude ou une simple envie passagère, c'était un besoin, vital, inexorable, qui lui compressait les intestins... A tel point qu'Aaron se demandait même s'il allait vraiment être capable de le regarder droit dans les yeux, ces yeux si bleus, si pétillants mais si vides, lorsqu'il le foudroirait, lorsqu'il le tuerait comme un chien...

L'odeur aigre, de moisissure iodée, commençait à se faire sentir. Les quais se dessinaient, avec la senteur délicate du poisson avarié propre aux docks plutôt miteux. Il courait toujours malgré l'élancement cruel dans son torse, qui lui déchirait presque tout le corps, et son point de côté extrêmement douloureux. Sa respiration haletante comme celle d'un chien paraissait tellement bruyante que les regards des matelots patibulaires et aussi mal rasés que lui semblaient soudre vers lui. Il courait toujours oui, sans savoir où aller, cherchant des yeux désespérément une cabine téléphonique, une tête blonde, ou bien brune et bouclée qui s'élancerait vers lui en l'appelant papa. Papa, papa, papa... Comme dans ses cauchemars... Papa...

Dans une impasse, il s'arrêta. Un vieil esquif tanguant achevait de se décomposer dans l'eau, juste à côté, séparé de lui par une chaîne rouillée qui s'agitait dans la petite brise matinale. Aaron tourna sur lui-même, ne trouvant pas ce qu'il cherchait, et ayant la désagréable impression qu'il était en fait le traqué, et Apophis le chasseur. HE BEN NON! Pas cette fois! PLUS JAMAIS! Tout avait changé, à présent, et Apophis allait goûter, oui aller goûter à l'humiliation et au déshonneur, tout ce qu'il lui avait toujours fait subir tout en se prétendant frère de sang! Il allait voir, il allait voir!!

Tout ce mélange de passions et de pensées funestes n'empêcha pas Aaron de boire au goulot de sa bouteille quelques gorgées bien méritées. Il tournait toujours, se déplaçait, axait son regard tout autour de lui, vers les fenêtres des bâtiments sordides, vers l'eau qui clapotait lentement, vers le fond de la rue où ces mêmes marins s'éloignaient en marmonnant. Le sermon d'Apophis ne valait plus rien. Ses rires étaient dérisoires.

Et puis il la vit. Un peu plus loin, la cabine téléphonique. Vide. Apophis n'était pas loin, et Aaron reprit sa recherche visuelle. Fatigué de ne pas le voir, et redoutant surtout qu'il soit lui-même chassé du regard, Aaron ferma les yeux.

Et soudain, il rit. Du rire le plus glabre et le plus intemporel qu'on puisse imaginer. Le genre de rire qui ne lui allait vraiment pas, qui ne pouvait pas être doublé de la mention "Aaron Millers". Le genre de rire que pouvait avoir Apophis, comme si le brun voulait à tout prix lui prouver qu'il avait bien retenu la leçon.

Il écarta largement les bras, paumes tournées vers le ciel, et son rire fut plus fort. Une traînée de whisky coula sur le pavé mal soudé.

- " APOPHIS!" cria-t-il en riant. "REGARDE, APOPHIS, JE SUIS LA! TOUT A MARCHE, TU VOIS, TON PLAN S'EST DEROULA EXACTEMENT COMME TU L'AVAIS PREVU!!"

Il rouvrit les yeux, rit de plus belle, but une nouvelle gorgée. Où était-il, bon sang? Aaron surveillait toujours les alentours, mais à croire qu'il était devenu bigleux...

- " ALLEZ VIENS APOPHIS! VIENS ME DONNER CE QUE JE DOIS AVOIR! VIENS, MON VIEUX FRERE! C'EST MOI QUI T'APPELLE, T'ENTENDS? C'EST MOI, AAAAARON, TON POTE!"

Le bruit cinglant de verre brisé se répercuta contre les parois tranchantes du vieux bâteau noir, sur sa droite. Aaron avait violemment balancé sa bouteille contre un mur, faisant fuir un chat un peu trop téméraire qui avait voulu s'approcher. Les briques suintaient maintenant du whisky et les bouts de verre formèrent une brève pluie coupante, comme les lames d'un rasoir, comme la haine qui lui clouait la pomme d'Adam tout au fond du bide.

Il rit de plus belle, repensa aux dires du blond, de son monde qu'il avait créé, de cet univers noir et parrallèle où les femmes trompent leurs maris...

- " VIENS, APOPHIS, VIENS ME REJOINDRE! VIENS REJOINDRE LE MONDE OU LES MEILLEURS AMIS SE BAISENT LES UNS LES AUTRES! VIENS, VIENS, APOPHIS, MON FRERE!"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMar 28 Oct - 10:46

Apophis avait attendu Aaron à l'endroit prévu. Ces vieux docks sinistres rendant cette odeur acre de poisson pourri et de bois moisi n'était pas des plus agréables. De plus il stagnait dans l'air comme une sorte d'humidité ambiante mêlée au froid mordant du soir rendant l'attente plus inconfortable encore. Qu'à cela ne tienne ! La prochaine fois il l'inviterait au Ritz avec tout ce que cela impliquait de forces de l'ordre et de foules indiscrètes. Au moins il serait sûr de ne pas se geler les miches !

Millers avait tenu parole, et c'était fort concevable de la part d'un homme recherchant sa fille. Sykes se dit finalement qu'il n'avait peut-être pas perdu toute sa raison mais se ravisa bien vite en contemplant le pitoyable spectacle d'un Auror hurlant à la lune dans des gerbes d'alcool incontrôlé, l'appelant et le cherchant de tout côté en le sommant de se montrer. Visiblement très occupé par ses pensées le Brun n'avait pas dû remarquer le Blond se tenait juste derrière lui, à quelques pas, caché par l'ombre traitresse du recoin d'une ruelle. il s'avança à peu feutrés, visant bien à rester hors de vue de son éternel saoulard qui lui servait de... faire-valoir ou ami finalement ?


Il finit par s'arrêter, se campant droit sur ses jambes. Une légère brise balaya le long manteau de cuir qu'il portait, jouant avec les mèches de ses cheveux retombant en pagaille tout le long de sa figure à la barbe déjà naissante. Il prononça d'une voix douce et posée :

"Petit Naaron pique une crise, hihihi".

"Je suis là, soeurette ! Derrière toi !".

Il attendit que ce dernier se retourne, s'apprêtant à recevoir le plus mauvais des coups ou encore l'insulte la mieux sentie. S'y préparant il se recula brièvement lui décochant un sourire cynique autant qu'il était puant.

"L'homme plongé dans le plus profond des désarrois, l'abîme insondable de sa douleur...
Finalement je suis rassuré, Millers. Tu es plus amoché que moi !".


Il passa dans un geste crane une main dans ses cheveux, arborant toujours ce sourire biaiseux de caïd surestimant sa force. Croisant les bras sur sa poitrine il n'attendit pas qu'il lui réponde et enchaina tout de go :

"Bientôt tu en seras soulagé. La bonne nouvelle étant que tu pourras rejoindre ta fille dans peu de temps...".

Son rictus s'élargit faisant briller ses prunelles.

"Non, je ne dis pas par là que je l'ai tuée. Je dis simplement que ce n'est plus qu'une question de jour avant que tu ne la retrouves saine et sauve.
Je crois avoir obtenu satisfaction... et tu en es la preuve vivante !".


Un pas de plus et il entrouvrit les bras, comme une invitation à écouter avec plus d'attention ce qu'il avait à dire. Son visage, son le rayonnement de la lune, paraissait plus las et amaigri qu'à l'ordinaire -son teint virait presqu'au gris et des cernes s'étaient déjà tracées sous les paupières de ses yeux, ombre fantomatique et déjà iréelle d'un homme déjà mort.

"Tu viendras avec des renforts, reprit-il sur un ton laconique, tes hommes te suivront aussi bien que ton ex-femme, je présume. Tu déboucheras dans le hall d'entrée, un peu hagard et perdu de te retrouver ici, ne comprenant pas pourquoi ce lieu et pas un autre ?
Tu me trouveras puis tu sauveras ta fille. Je serai pris au piège, capturé, et le choix te reviendra alors de me tuer ou de me laisser la vie sauve... car c'est tout ce que j'ai cherché à faire depuis tout ce temps.

Aaron je souhaitais voir ce que cela donnerait de te retrouver à ma place l'espace d'un instant. De constater comment tu agirais si l'on t'offrait le pouvoir d'influer sur les autres et de ne pas subir... comme tu la fais toutes ces années.

Car -il avança d'un pas- as-tu une seule fois et dans ta longue existence pris une réelle décision ?".


Il n'était plus qu'à quelques pas de lui. Encore deux ou trois brèves enjambées et il pourrait l'embrasser à pleine bouche s'il le voulait. Sykes sourit à cette idée saugrenue et continua, des étoiles dans les yeux :

"Comme tu dois me haïr et comme il doit t'être difficile de soutenir mon attention sans te jeter à ma gorge. Tu es encore sur la corde raide, Millers, victime de mon stratagème. Regarde-toi ! Tu ne peux agir car tu sais pertinemment que cela risque de retomber sur ta gamine. Tu es au pied du mur et, encore une fois, c'est moi qui détient les ficelles.
Comme c'est frustrant...".


Sourire carnassier et clin d'oeil provocateur. Il renifla un grand coup puis passa la main dans le fond du revers de son manteau d'où il tira une fine baguette de bois nouée et luisante sous l'éclat sélénite. Il contempla l'instrument sans mot dire et dit d'une voix toute basse :

"Je te donne la possibilité de choisir, Millers. -ses pupilles pâles se vissèrent dans les siennes- Me tuer maintenant ou attendre le moment où tu retrouveras ta fille pour le faire...
Seulement, sourit-il, si je ne te dis pas où elle se trouve, tu ne la sauveras jamais !".


Brusquement il s'avança d'un pas prompt, s'arrêtant sous le nez de l'Ecossais à la mine mauvaise et au regard bien noir. Il resta stoïque puis dans un frolement de tissu il releva sa main fermée sur la baguette. L'autre s'empressa de se saisir de l'une des siennes, lui communiquant l'objet d'autorité.

"Maintenant tu es en possession de tout ce qui t'aies nécessaire pour m'achever, reprit-il la mâchoire serrée sur un visage froid, ma baguette mais aussi les informations qui te permettront d'aller chercher Mélissa".

Il déglutit, reprenant son souffle.

"Dans un petit village moldu du nom de Murray Hills se trouve un domaine viticole que l'on appelle Candleglow. Ce château est occupé par une femme, une moldue, ainsi que sa famille. Elle s'appelle Amélia of Childburn.
Cet endroit est à 80 kilomètres de Londres, au Sud. La propriété est assez facile à repérer puisqu'elle domine les hauteurs du village, un peu comme un château féodal.
Ta fille se trouve là-bas, Millers, dans une chambre apprêtée pour elle dans l'une des ailes de la bâtisse. Les occupants des lieux, quant à eux, ont tous disparus. Il ne reste qu'elle et moi donc tu ne seras pas surpris par quelques complices éventuels...
Tu comprendras bien vite en voyant leurs portraits sur les murs et danbs les pièces pourquoi j'ai choisi de m'exiler là-bas.

Voila à présent, tu sais tout. Mais à toi de juger si tu me crois ou pas...".


Ses yeux luisèrent d'un étrange éclat et Sykes eut l'espace d'un instant une mine bien affligée. La fatigue semblait peser sur ses épaules plus que de raison si bien que l'on pouvait se demander par quel miracle il tenait encore sur ses deux jambes. L'Auror blond déglutit et le regard profond et insondable qu'il lui offrit eut quelque chose de terriblement glaçant mais aussi d'infiniment beau.
Il amena sa main détenant la baguette, la pointe de cette dernière venant à caresser son propre ventre.


"Quel effet cela fait de me tenir enfin au bout de ton arme, Millers ? quelle sensation cela procure de savoir que, par un seul mot, tu pourrais m'anéantir et mettre ainsi fin à toutes tes misères ?
A moins que tu ne comprennes enfin...".


Sa phrase resta en suspend, Apophis venait de taire son souffle. Il reprit d'une voix tranchante et froide, comme un soupir à son oreille :

"Fais-le, Aaron. Laisse la Mort m'embrasser. Que je l'épouse enfin après l'avoir nourri de tant de cadavres...
Prononce ce mot qui te procura enfin le Repos, l'appaisement.
Tu es libre de décision car ma vie est entre tes mains...".


Sa joue resta accolée à la sienne, sa respiration âcre et chaude sifflant à travers son oreille, montant et descendant telle la marée.

"Mais n'oublie pas, Millers...".

Et il leva à son tour sa grosse patte, appliquant l'embout d'un objet métallique sur le coin de sa tempe.

"Si tu me suis, c'est dans l'au-delà...".

Un déclic retentit soudain...

Il respira à plus forte cadence. Son souffle s'accompagne aussitôt de légers gémissements.

"Aaron... Aaron, continua sa voix fiévreuse, Aaron...
Tue-moi, tue-moi, TUE-MOI...".
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMar 4 Nov - 23:04

[Je suis politiquement incorrect Cool ]



Aaron ferma les yeux. Sa tension baissa aussitôt, même si les derniers mots qu'il avait hurlé résonnaient encore en échos contre les murs sales et l'eau clapottante. Apophis était là, et il devait sûrement être là depuis longtemps, à l'observer chialer son amitié déchue aux étoiles impuissantes. A vrai dire, il s'en moquait... et déjà l'éternelle litanie sortait de la bouche maudite, les mots pleuvaient, pleuvaient, comme l'averse impitoyable. Dans cette situation plutôt désastreuse, Aaron fut saisi par l'idée stupide qu'il aurait bien aimé qu'Apophis soit pourvu d'un bouton "on/off". Tais toi, ordure... tais-toi.

Il se retourna lentement. Les mots d'Apophis étaient toujours les mêmes: prétentieux, pompeux et complètement à côté de la plaque. Un peu comme le personnage, finalement. Aaron avait bouffé de ses vérités à deux noises depuis qu'ils étaient ados, et son côté influençable lui avait souvent fait baisser la tête devant ce blondinet castré. Mais à présent, il se sentait totalement indifférent à tout cela, extérieur, comme si tous les liens entre eux avaient été brisés un à un. Mission réussie, Apophis.

Ce dernier, entre deux grosses conneries bavées par ses lèvres sales, lui refila sa baguette magique. Aaron haussa un sourcil en laissant un sourire serein se déposer sur ses lèvres, et il serra ses doigts sur l'objet. Il ne quittait plus des yeux Apophis, observait son visage porcin mais pourtant amaigri, sans jamais cesser une seconde de se dire qu'il le haïssait du fond du coeur.

Il savait à présent où était Melissa. Alors, c'est vrai, Apophis ne lui servait plus à rien, il pouvait aussi bien le tuer que l'ignorer royalement, il pouvait partir immédiatement s'il le voulait. Mais il sentait un besoin, une sourde envie, presque vitale, de rester encore un peu, d'aller au bout avec cet homme, pour voir jusqu'où son esprit malade et trompé par le temps avait décidé de le conduire.

A travers le souffle qu'il déversait sur lui, Apophis se rapprocha, et joue contre joue, menton sur l'épaule, il continua de lui parler, de lui faire part de son plan dé-mo-ni-a-que. Evidemment, ni temps, ni occasion pour répondre quoique ce soit... Il s'en foutait. Il voulait goûter jusqu'à la dernière miette le blabla d'Apophis pour avoir toutes les armes contre lui.

Il entendit bien un cliquetis métallique tout contre son oreille, mais cela lui semblait trop lointain pour s'en soucier sérieusement. Aaron attendit encore quelques secondes, un autre dénouement, une autre proposition aussi débile que la première, peut-être. Quand il fut certain que le silence était total et qu'il ne serait plus interrompu, Aaron se mit à rire. Un vrai rire, pas l'espèce de grognement rauque qui était habituellement le sien, un rire plutôt long qui secoua ses larges épaules, un rire moqueur, franc, jovial. Il parvint difficilement à se taire, mais lorsque ce fut le cas, il recula légèrement, se sépara d'Apophis en le repoussant doucement, en saisissant son visage mou de sa main caleuse. Il le fixa, la main sur sa joue, ignorant totalement le revolver déposé contre sa tempe, et plissa légèrement les yeux.

- " Apophis... Apophis Sykes..." murmura-t-il. "Mais où est-ce que la folie t'a mené...?"

Aaron déposa son autre main sur le visage du blond, et se mit à le tâter, le toucher sous toutes les coutures, comme s'il le voyait pour la première fois et qu'il lui fallait faire un grand choix, une grande révélation. Aaron souriait toujours, très sincèrement, mais ce sourire ne lui allait pas. Sourire ne lui allait pas, ne lui irait plus jamais.

- " Mon frère..." répéta-t-il en secouant légèrement la tête. "Tout a tellement changé, hein? Rien n'est plus pareil qu'à Poudlard... Tout était si facile... Tout était tellement mieux..."

Son pouce s'enfonça sous ses yeux, là où un homme normal que n'auraient pas dévoré d'infâmes détraqueurs, aurait eu des rides d'expression. Mais d'expression, Apophis n'en avait aucune. Aaron s'en rendait compte à présent: à quel point le blond était vide, gorgé de rien du tout, vide à en crever. Encore pire que lui...

- " Mais voila... C'est ça la vie... Les temps changent, et les gens... changent... Surtout nous. On n'est pas nés à la bonne époque."

C'était tellement rassurant! Tellement jouissif! De constater qu'Apophis plongeait à vitesse grand V, beaucoup plus profondément que lui, et qu'Aaron redressait la tête, à son rythme. Tout le monde était au courant de la déchéance d'Apophis, comme tout le monde avait jasé sur le compte d'Aaron. Mais pour le blond, c'était pire. Depuis son grand incident, finalement, il n'avait jamais vraiment eu d'amis, de vrais amis, comme lui. Il était seul, désormais, et les gens craignaient pour leurs gosses dès qu'ils prononçaient ce nom: Apophis Sykes. Aaron, lui, il avait Leandrà, Lilith, Brad, son gosse, Melissa! Même Amanda le préférait à cette ordure! Alors qui avait gagné, hein? Qui avait le plus de haine dans le coeur?

- " Avoue que tout aurait pu être différent, Apophis." fit soudain Aaron sans lâcher le visage du blond, d'une voix amusée. "Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi tu avais eu cette volonté... je dirais, pour parler ton langage, hmmm... viscérale... de détruire tout ce qui nous avait fait amis. Jamais compris. Pourquoi, alors que, excuse-moi, j'étais ton dernier pote, hum? Pourquoi, alors qu'on se marrait bien, on s'engueulait souvent, mais ça, c'est parce que t'es qu'une immonde tapette antisémite... Tu vois?"

D'un geste paternel, amical, il lui tapota la joue droite en plissant de plus en plus ses yeux verts, fatigués, un peu bouffis par les tracas. Tout ce que lui avait dit Apophis précédemment était sorti de son esprit, pour le moment. Là, c'était à lui de tergiverser des heures, de dire tout ce qui lui passait par la tête, de cracher son venin... A lui, de profiter de la situation... A lui, de crier victoire.

- " Non, je n'ai jamais vraiment compris..." soupira-t-il. "J'ai fini par en déduire, bien sûr, que ça venait de toi. Que t'en avais strictement rien à foutre. Alors, et j'y ai mis mon temps, sérieusement, je me suis à mon tour mis à n'en avoir strictement rien à foutre de toi. Oh, bien évidemment, j'ai toujours envie de te crever la gueule... Toujours envie de te frapper à mort mais - bââh! On n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie, pas vrai?"

Et Aaron lâcha complètement son visage. Ses bras retombèrent mollement le long de son corps, mais son sourire persista à courber ses lèvres sèches, gercées, abîmées, loin des embrassades de Leandrà. Il le fixa encore quelques secondes dans le silence le plus total et le plus calmant, puis il pencha légèrement la tête de côté en levant les yeux vers l'arme pointée sur sa tempe. Il eut un petit rire moqueur, nasal, avant de reposer ses yeux opaques sur ceux de son ami, de son ex-ami qui le tenait en joug sans aucun remords.

- " Une connerie Moldue, je suppose... une connerie qui me sautera à la gueule dès que je me serais servi de ça?" - il leva la baguette magique d'Apophis à hauteur d'oeil - "Ouh-la-la, mais Apophis a encore tout prévu... Il me demande de le tuer, mais il se chie tellement dessus qu'il veut m'emporter dans la tombe... Je t'avoue que j'aurais pensé à plus ingénieux venant de toi, dugland. Je ne sais pas moi... Un four crématoire, une chambre à gaz... Quelque chose de poignant, tu vois?"

Il eut un nouveau rire, encore plus railleur. Aaron cligna des yeux un instant, comme s'il réfléchissait à quelque chose de très important qui nécessitait une profonde introspection. Finalement, ce fut beaucoup plus rapide car il reprenait déjà:

- " Mais non... Tu es voué à décevoir tout le monde... C'est tellement... con ce que tu s fait là! Est-ce que tu te rends compte de la gueule que tu as? De l'apparence que tu me donnes? Tu as l'air si... pitoyable, sérieux!" - nouveau rire, à la limite de l'orgasme - "Tu crois que c'est toi qui tires les ficelles, mais tu as tout faux..." - encore, encore rire - "T'as tout perdu, tu es... minable..."

Aaron avait encore beaucoup de choses à dire pour arriver à égalité avec Apophis, mais il n'avait pas envie de se perdre dans les détails techniques. Parce que oui, sa fille il la retrouverait, oui, il allait se marier avec Leandrà, et oui, il aurait une nouvelle famille. Oui, il serait heureux, tout irait bien pour lui. Mais pas pour Apophis, non... Pas pour Apophis.

- " Tu aimerais que je te tue, hein?" chuchota-t-il, comme un secret. "Tu serais tellement délivré, tellement apaisé... Oh, bien sûr, comme je l'ai déjà dit, tu n'aurais pas les couilles de partir sans moi... C'est pour ça que t'es pitoyable, mon gros. Tu aimerais que je te tue, parce que ce serait beaucoup plus simple pour toi, pas vrai...? Tu aimes la facilité... Tu l'aimes trop... Mais je ne te tuerai pas... Non... Parce que moi, j'aime ce qui est compliqué..."

Une pause.

- " Moi, je vais sauver ma gamine. Toi, tu vas aller en taule. Je ne te tuerai pas. Je te regarderai souffrir. Longtemps. Je t'observerai te débattre avec tes démons, ton passé, tes erreurs, sans lever le petit doigt pour t'aider. Comme toi, avec moi. Je vais pas te mentir, je suis ivre de vengeance... Mais j'ai tellement, tellement envie de profiter de ton agonie... Alors avoue que ce serait trop simple de te tuer là, sur ce pavé dégueulasse, à côté des poissons pourris et des matelos moldus... Tu mérites mieux, et moi aussi, soit-dit en passant."

Aaron recula vraiment, se libéra de l'étreinte létale de l'arme de métal. Il fourra les mains dans ses poches, prit grand soin de fourrer la baguette magique d'Apophis juste à côté de la sienne, et fit plusieurs pas en arrière, en continuant de sourire triomphalement. Comme conclusion, il écarta brièvement les bras avec un léger rire de circonstance.

- " Le seul meurtrier ici, c'est toi Apophis! Moi, tu vois, je suis passé à autre chose. Je vais chercher ma gamine, et toi, rentre chez toi, va faire une sieste et profite un peu de tes derniers moments de liberté! Ah, et si t'es vraiment un mec, si t'as les couilles que tu revendiques depuis tellement d'années..."

Aaron tourna le dos à Apophis, continua de marcher pour s'éloigner de lui vers une autre ruelle attenante.

- " Tire, mon frère!"

L'image fugitive de deux gamins d'une dizaine d'années qui se tapaient dans le dos, les larmes aux yeux, en proie à un fou rire...

- " Mais surtout, surtout, ne me regarde pas dans les yeux..."

Leurs 400 coups, et puis cette fois-là, où ils s'étaient battus jusqu'au sang pour une fille.

- " Tire-moi dans le dos, Apophis..."

Une brève étreinte, "on fait la paix" de gamins morveux mais peu rancuniers...

- " Comme tu l'as toujours fait..."

Et deux hommes, bien charpentés, un brun qui tourne le dos, un blond armé et traître, dont l'amitié s'est envolée.
Oh, oui.
Tout avait tellement changé depuis Poudlard.
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMer 5 Nov - 17:05

" Tire, mon frère!"

Je ne l'entendis qu'une fois comme si... oui comme si c'était la seule phrase qu'il avait dite au travers de toute sa litanie. Il était là face à moi à me jauger de cet air mièvre et c*n comme il a l'habitude de fair elorsqu'il m'observe... On eut dit un instant qu'il était prêt à me mordre. Me mordre ? Moi ? Haha ! Hihi ! Encore et encore et encore... j'aimerais... j'aimerais... mais je mordrai avant ! Je tuerai avant !

" Mais surtout, surtout, ne me regarde pas dans les yeux..."

Je me pris à rire à cette demande je... je ne sus ce que j'avais à cet instant rpécis. Toujours fut-il que j'avais une folle envie d'éclater. Je devins rouge pour le coup, le sang afluant brusquement à mon visage, frappant dur à mes tempes... C'était à tomber raide. Je serrai les poings et les mâchoires dans l'espoir d'étouffer cette atroce euphorie.

" Tire-moi dans le dos, Apophis...".

" Comme tu l'as toujours fait...".


Je retins mon souffle un instant puis :

"Maudite fiotte, lui dis-je prenant bien le temps de détacher chaque syllabe, maudite, maudite fiotte ! Petite queue ! Sale suce-bite !
T'as toujours pas compris, soeurette ?
-le souffle court, le coeur tembourinant en ma poitrine et un rictus fou sur le visage... s'il avait mis tant de temps à apprécier ma physionomie sans couleur tout à l'heure je lui en annonçais une toute nouvelle désormais-
Je ne veux pas mourir !! Je ne vais pas mourir !! Je vais vivre, VIVRE et m'abimer !!! C'est MOI que je baise, Aaron Millers, maintenant ! Et devine quoi ? Ca me plait ! Me foutre en l'air me plait ! Tu n'y peux rien c'est comme ça !
JE SUIS MAITRE DE MON DESTIN !!".


Je vascillai un instant, papillonnant des paupières comme un drogué, lobotomisé qui a grand mal à se concentrer sur sa proie. Je me retins afin de ne pas chanceler et accusait le coup sur un ricanement lours de dédain, reniflant bruyamment. Il est de ces jouissances qui vous font tourner la tête et mordre avidement la poussière.

"Et toi, Aaron Millers, tu es le témoin de ma nouvelle transformation. Ce n'est pas une déchéance mais une métamorphose ! Je ne suis pas en train de tomber mais en train de changer. Alors oui je croupirai en prison ! Oui je serai destitué de mes fonctions ! Oui je ne serai plus libre !
Mais vois le bon côté des choses, espèce de gros lâche...
Au moins je me mettrai définitivement au régime !".


J'écartai grossièrement et piteusement les bras afin d'attirer son attention. A me quitter aussi vite qu'il finissait d'engrosser sa bourgeoise cela avait le don de me fiche passablement en rogne. Il n'avait pas le droit de me tourner le dos ! Pas le droit !
Mais offrir voix au chapitre du "bon vieux temps" ne me plaisait pas tant que cela finalement... S'il était ici pour se lamenter sur notre passé j'étais là pour tourner la page.


(Et je la ferai tourner avec lui que cela lui plaise ou non...).

Car je sais bien ce que je représente pour lui... comme il sait ce qu'il représente à mes yeux !

Je m'avançai d'un pas doux et décontracté -pas comme si nous étions à nous les geler dans une ruelle sombre et humide ! pas comme si nous étions deux ennemis en pleine confrontation ! J'évoluais comme si j'étais en train de lui tenir une conversation de plus inspirante dans mon propre salon.
Le plus étrange chez ce mec-là c'est que je me suis fait sa femme, j'ai été le premier à me farcir sa nouvelle épouse, j'ai kidnappé sa fille et il me parle de Poudlard et que ahh bouhhooouhhoouhh c'était tellement bien avant que tu ne deviennes une saloperie de fantôme Apophis ! C'était tellement bien avant que tu ne décides d'effacer ces instants précieux de ta mémoire, que tu ne m'oublies...
Mais j'ai un peu envie de dire :


"Aaron !".

J'attendis qu'il se retourna tout de même...

"Notre histoire commence maintenant, chéri !".

Et levai mon arme droit sur lui, braquant le canon de mon revol... revélol... enfin bref de ce machin droit sur sa poitrine en articulant sur un sourire exagérément puant :

"Ouvre les yeux et vois !".

BLAM, BLAM !! Un doigt sur la détente et deux putains de détonations ! Une balle dans l'épaule une autre dans le bras, tout près ! Je vise pas encore très bien mais au moins je touche... je touche... JE TOUCHE !!

"TOUCHE, MILLERS !!!!! TOUCHHHHEEEEE !!!!! YYYAAAAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAAHAHAHAHAHHAHAHAHHAHAHAHAHAHAHAHAHAAAAA !!!!".

J'ai lâché mon arme et mes bras se sont ouverts vers le ciel comme si je l'implorais en une dernière et ultime prière !
T'iras ramasser ta fille avec un bras en moins, soeurette !! En moins !! Hahahahahahhaaaaa !!

J'ai gagné !! J'ai gagné !!! J'ai GAGNE !!!


"SI TU... HAHA... SI TU SAVAIS A QUEL POINT... A QUEL POINT J'AI... J'AI GAGNE !!!".

Des larmes coulèrent de mes yeux... une abondance que je ne comprenais qu'à peine tandis que mos ris partait en trilles vers les nues...
Je m'effondrai à genoux, tombant dans ma propre engeance ; celle de la folie et de la dépravation la plus noire.
Mais cela me faisait du bien ! Un bien fou !
Et jamais Aaron n'aurait pu se douter, jamais, à quel point je pouvais être heureux de constater qu'une fois encore il était perdu...
non en fait je crois qu'il le sait lui aussi. Je ne suis que l'élément de plus qui lui fait comprendre que son existence sera loin d'être rose désormais...
Car il en aura toujorus été ainsi pas vrai ?

Aaron, jouet de l'existence !
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMar 11 Nov - 16:42

[Parce que moi aussi je sais écrire avec Je (ooo)... Mais au présent Cool (ouuhhh, audacieux!]


Je sens l'air moite rentrer dans mes poumons, je ne tremble pas. Moi, trembler devant cet échec sur pattes? M'étonnerait. Je sens l'air qui rentre dans mes poumons, je sens aussi la sueur sur mes tempes grisonnantes, je sens que j'ai peur, tout au fond, j'ai peur. Evidemment, je ne me l'avoue pas, je fais semblant d'avoir fini tout ce qu'il y avait à faire avec cet-homme là, je continue de marcher comme s'il n'avait plus aucune importance. Je me persuade que c'est le cas, et après tout, je pense avoir raison. Je marche, dos tourné à la blondasse qui me bave encore des conneries, éternelles conneries dans sa bouche à lui, je fais semblant de ne pas l'entendre. Est-ce qu'il m'a entendu, lui, toutes ces années? Nah. Bah on a rien sans rien, mec.

Je me retourne vers lui. Je sais même plus pourquoi. J'ai pas les idées très claires, je tangue un peu sur mes pattes. Je le vois, encore, alors que je m'étais promis quelques secondes plus tôt d'oublier ce visage, de le dégager de ma mémoire sélective. Je regarde encore ses traits, ce blond pisseux, ses yeux menteurs.

Et pan, pan. J'ai rien compris.

Je me voûte en avant sous le coup d'une douleur que je n'arrive pas à assmiler. Je m'entends crier, de surprise puis d'avoir mal, et je presse mon bras qui pisse le sang. Je le sens mou, immobile, j'arrive plus à le bouger. L'épaule est touchée. Bordel, j'ai mal...

Enfoiré... Il a fini par tirer... Même pas dans le dos, ah, je suis mauvais devin... Je dois avoir l'air con, c'est ce qu'il attendait. Je serre la mâchoire, je la serre tout le temps, mais là, c'est pour contenir mes gémissements. Je crois que les projectiles sont toujours dans mon bras, y'a des rigoles de sang qui coulent sur ma veste... La tête me tourne, je crois.

- " Tu... T'as tiré, sale bâtard!"

Je crie, et j'ai une voix éraillée. Pourquoi j'ai dit ça...? J'en doutais, peut-être? Evidemment, il a tiré! Je le pensais meilleur viseur... Deux coups dans le bras, c'est juste minable.

Je grimace, j'ai mal. Le sang s'enfuit à travers mes doigts, je ne le retiens pas. Bientôt, tout semble rouge, j'essaye de me redresser mais mon dos est douloureux, mes jambes tremblent légèrement; l'alcool calme la souffrance comme il peut. J'ai bien fait de boire finalement. Au moins, je ne suis pas tombé.

- " T'es... T'es qu'une petite merde, Sykes! Ouais, une PETITE MERDE! T'es pas plus qu'un grain de poussière, tu sers à rien! Crève, pauvre sac à merde!"

J'ai jamais été très doué pour les grands discours ou les phrases choc. Peu importe, le message est sans aucun doute passé. J'arrive à faire dos droit, à ne pas laisser transparaître trop de douleur sur mon visage, mais j'ai l'étrange sensation d'arriver au bout de quelque chose, comme si j'allais tomber dans les vappes. Nan, pas maintenant.. Je préférerais crever que de m'évanouir comme un chien devant lui.

- " Qui est le lâche! Qui est le lâche entre nous deux, Apophis?" Cette voix haineuse, c'est la mienne, elle tranche mais je ne crie pas. "Qui est la "maudite fiotte", qui perd sa vie, qui n'a plus rien? Tu te crois maître ton destin, mais t'es écrasé!! T'es écrasé, t'as compris? Tu... Tu te fais tout un baratin pour rien!"

Mes genoux tremblent, je titube. Je commence à voir trouble cette grosse traînée de sang, sur le sol pavé. Je lève mon bras valide, je lui fais un doigt d'honneur bien insistant, et mon tatouage, le fameux "fuck", semble écarlate.

- " Care toi ça ou je pense, lopette, et va baiser ta mère! La seule que tu peux avoir! Et maintenant, qu'est-ce que t'attends?? Tire, vas-y, tire! Achève-moi si t'en es capable, vas-y! C'est pas que de la provoc, quand même?"

Je sais qu'il en est capable. La notion d'ami ne fait pas partie de son vocabulaire, j'ai fini par le comprendre. Mais tant pis, tant mieux, je n'arrive plus à penser correctement, et de toute façon, la provocation, c'est plutôt mon domaine. Qu'il se serve de son truc Moldu, de toute façon, je sais que je crèverai pas. Pas comme ça, c'est pas possible. Je le sais, et c'est tout, je sais que je vais retrouver ma fille, je sais que c'est pas le moment pour moi de passer l'arme à gauche. Oh putain, j'ai mal au bras. Je tangue encore, sur le côté, j'ai envie de me soutenir à un mur. Les deux plaies saignent à gros flots.

Et puis un instinct me dit que si Apophis n'hésiterait pas à se servir d'une arme Moldue pour me finir comme un clebs dans ce coin paumé, il n'y a aucune raison que je m'en prive moi-même. Alors je me dépêche d'attraper une baguette, n'importe laquelle, la sienne ou la mienne, j'en sais rien. Je la prends, je la serre, je la lève vers lui, mais je souris pas. J'arrive pas à sourire, c'est comme ça.


Je sens l'air moite rentrer dans mes poumons, je ne tremble pas. Je sens la sueur qui brûle mon visage, je sens le sang comme de l'acide sur mon bras flasque. Je suis calme.
Je sens l'air moite rentrer dans mes poumons, mais il me fait mal. J'ai mal, et je sais très bien pourquoi.

- " Endoloris!"
Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyMer 12 Nov - 10:32

Memories...

Les rues étaient bondées de monde au Chemin de Traverse si bien que c'était à peine s'ils distinguaient ses deux parents dans la foule.
Père marchait en tête de cortège suivi de près par mère qui, aidée par la gouvernante attitrée du fiston, s'efforçaient de placer convenablement les livres dans le tout nouveau chaudron acheté pour l'occasion.

Son père avait décrété qu'il en faudrait en un cuivre et s'était ainsi dirigée vers une boutique spécialisée dans laquelle ils avaient pu croiser le secrétaire du Ministre de la Magie, un membre du Magenmagot ainsi que leurs fils et filles... La balade allait bon train et désormais ils approchaient progressivement du magasin d'Ollivander.


Apophis Sykes of Woodbury, premier né et extrême fierté de la famille, était entouré par trois majordomes et deux nourrices qui n'avaient de cesse de vérifier s'il ne manquait de rien, s'il suivait bien le reste de la troupe et s'il n'était pas fatigué. Le petit adulte dans son costume endimanché n'avait fait aucune objection, mis à part que ce doux chérubin avait ressenti le besoin urgent de déguster une glace en passant devant chez Florian. Ils s'étaient arrêtés et il avait ainsi commandé un cornet triple parfum : fraise de bois sauvage; mûres écrasées au coulis de fruits rouges et cerise griotte. Un véritable délice tandis que l'on s'affairait afin qu'il ne se tâche pas.

"On est bientôt arrivés, père ?, demanda sa petite voix fluette et précieuse, je suis exténué !".

Une nourrice, à cette annonce, se pencha sur lui et lui demanda s'il ne voulait pas faire une pause... mais son auguste père fut plus rapide à répondre.

"Apophis ne fera aucune pause. Nous ne sommes pas loin de la boutique de toute manière...".

Et la chère tête blonde de lever les yeux vers lui -un regard si implorant et désarmant qu'il fit se serrer le coeur de sa mère.

"Mais, père...".

"Pas un mot".

Et ils reprirent leur marche, arrivant finalement quelques mètres plus loin au seuil de la boutique encestrâle de celui qui pourvoyait sorciers et sorcières depuis des siècles. Le troupeau y pénétra et se retrouva nez-à-nez avec une file d'une dizaine de personnes attendant leur tour. Apophis soupira, passa la main dans ses cheveux, manquant décoiffer cette sublime coupe réalisée à coup de patience et de brillantine.

"Attention, jeune maître ! Ajouta l'un des majordomes, votre mise".

Le petit garçon le foudroya du regard et se détâcha du groupe, allant admirer les différents rayons remplis par des milliers de petites boîtes en bois toutes identiques... Sykes se demandait bien laquelle serait la sienne. Un éclair bleu fusea non loin de lui.

"Attention, bougre de garnement !! Brailla un vieil homme juste à sa droite, tu as failli éborgner quelqu'un !".

Le blond se retourna pour fixer davantage la scène et vit enfin celui dont ses gens lui parlaient tant -car eux aussi avaient reçu une baguette un jour et disaient que cet homme s'y connaissait vraiment et était très gentil. Il observa le vieillard prendre délicatement la baguette des mains de son porteur comme si elle avait été un bébé ! Il n'en revenait pas...

Le petit garçon -car oui c'était un petit garçon tout comme lui qui essayait les baguettes à présent- semblait assez gêné de la remarque acidee qu'on venait de lui faire. Il jeta un regard à ses parents qui l'enjoignirent à prendre la nouvelle baguette qu'il lui présentait. A peine la tint-il entre ses doigts qu'Ollivander déclara :


"Bois d'ébène, cheveu de vélane et de 25 centimètres ! Une très bonne baguette pour les enchantements. Vois donc comme elle est souple".

Au fur et à mesure Apophis lui-même s'approchait. L'autre enfant observait l'instrument magique sous toutes les coutures puis on lui demanda de l'essayer. Il la tendit devant lui au moment ou une main aussi menue que la sienne se referma sur son poignet.

"La tiens pas comme ça, répliqua le jeune Sykes, tu t'y prends mal !".

Il lui fit un signe de tête pour lui demander de la lâcher. Le garçon s'exécuta et Apophis s'en saisit, la tendant à présent droit devant lui comme un véritable professionnel -tout guindé dans son rôle de sang-pur péteux.

"La main légère et le poignet souple. Ta prise doit être ferme cependant sans pour autant être dure ! Tout en douceur. N'oublie jamais que la baguette n'est que l'instrument qui sert à canaliser ton flux magique et...".

"Maître Sykes ?".

L'enfant se retourna brusquement sur l'un de ses majordomes suivi de près par son père.

"Regagnez votre place, jeune maître". Et l'homme lui offrit sa main tandis que le regard de rapace de son père était vissé sur lui. Ses yeux lui faisait l'effet d'une chape de plomb pesant lourdement sur ses épaules.

L'enfant prit la main du vieil homme tiré à quatre épingles et le suivit. Monsieur Montgomery Sykes se permit alors de lui faire quelques recommendations d'une voix basse mais suffisamment sévère pour qu'il s'en souvienne encore...


"Apophis ! Ne fais jamais, jamais ça ! Jamais ! Ne te mélange pas avec les autres, tu m'entends ?
Combien de fois te l'ai-je dit ? Tu es un sang-pur et un Sykes of Woodbury qui plus est ! Ton nom et ton rang sont importants...".


Ils regagnèrent sagement leur place et il déposa une main sur son épaule, le pinçant si fort qu'il avait la sensation d'être compressé dans un étau.

"Ne te fourvoye jamais, mon fils".

...

"Hhhmmm... un esprit calculateur et déducteur. Fin stratège qui plus est qui aime parvenir à ses fins... et ce par tous les moyens.
Je ne vois qu'une seule maison digne de ton sang, mon garçon.
SERPENTARD !".


Une foule d'enfant coiffés de chapeaux de sorciers et enveloppés dans des robes aux couleurs de leur maison ovationna le petit garçon de onze ans qui descendaient des marches. Un charmant sourire se peignait sur ses lèvres tandis qu'il regagnait progressivement sa place auprès des siens. Un autre, dont les cheveux noirs et longs convenablement lissés commençaient à se faire rebelles, lui ficha une grande tape dans le dos.

"T'es le meilleur, mon pote ! Un vrai Sykes, cent pour cent !".

"Ta gueule, Sidney, lui décocha-t-il, alors ? C'est le tour de quel tocard à présent ?".

"Regarde Sykes ! Le grand là-bas ! Nom d'un troll regarde-le comme il à l'air couillon !!".

"SERDAIGLE !!".

Une fois encore, tonnerre d'applaudissement... sous les huées serpentardes.

"Hahahaha ! C'est vraiment une maison de pleutres !".

"Pas pire que les gryffons, pour sûr", renchérit Apophis.

D'autres élèves passèrent puis bientôt ce fut le moment de faire honneur aux plats préparés pour ce fameux banquet. Apophis Sykes et ses compagnons discutaient à bâton rompu, pointant du doigt le premier ère venu, s'esclaffant de leurs blagues bien à eux et pouffant ouvertement devant les filles peu jolies... L'un d'entre eux s'arrêta brusquement sur un garçon dont le chapeau lui semblait quelque peu singulier. Une sorte de petite coupelle posée sur la tête, juste au sommet. C'était à hurler ! L'un des jeunes Serpentards tendit bien fort le doigt.

"Regarde l'autre débile de Gryffondor ! Regarde son chapeau !! Il est ridicule, hahahahahahaa !".

"C'est clair !! J'ai jamais vu une horreur pareille ! Hey Apophis ! Tu mettrais un truc comme ça toi ?".

Le jeune blond jeta à peine un regard à ce pauvre déluré de Sidney Junior qui le fixait avec ses grands yeux de merlan frit... quel boulet, j'vous jure ! Pour toute réponse il haussa les épaules et les autres continuèrent de se moquer de leur victime.
Jusqu'à ce qu'un élève légèrement plus agé ne se lève suivi par deux autres de ses compagnons. Ils se postèrent face à eux, devant une table de Vert et Argent subitement interloquée, posant les poings sur leurs hanches et ajoutant tout de go en direction de Sykes :


"C'est toi qui te fout de notre copain, blondinet ?".

Le petit garçon déglutit discrètement, la gorge subitement sèche. Un sourire s'arrondit lorsque son regard croisa celui du jeune homme tant méprisé par les siens. Il ajouta pointant son pouce en direction de Sidney :

"Non, Black. C'est lui".


Le silence se fit et ce fut à son infortuné camarade de se sentir tout petit sous le regard pesant de ces grands. Aucun autre mot ne fut ajouté mis à part celui-là :

"Qu'on ne vous reprenne plus jamais à vous moquer de nous !".

Et ils tournèrent les talons sous les pouffements bien sentis et suffisamment courageux pour n'être audibles que d'eux seuls. Sirius se rassit auprès de ses camarades et ficha une légère tape dans le dos du nouveau au chapeau si spécial.

"T'en fais pas, Millers, l'entendit-il ajouter, ce ne sont que des vipères stupides et rien d'autre !".

Apophis sourit et son regard s'enflamma.

...

Il était allongé sur le dos le regard plongé dans les étoiles, fixant le ciel sans le voir. Sa main compressait avec douleur et avidité sa poitrine gauche tandis que des râles immondes ainsi que de la bave sortaient de sa gorge. Les yeux écarquillés, le visage frappé par une incommensurable stupeur l'adulte qu'était devenu Apophis Sykes tâchait de lutter contre une souffrance intérieure qui coupait son souffle et enraillait ses pensées.

Plus les spasmes se faisaient puissants plus son corps se tordaient... et plus un seul cri ne s'échappaient depuis que l'endoloris avaient été lancé.
Les minutes s'écoulaient aussi lentes que des heures alors que progressivement, tandis que la mort resserrait son emprise, les souvenirs de ces années lointaines lui revenaient par bribes... Elles lui apparaissaient, claires et belles sous les yeux, pleines de douceur, d'innocence et de rires, de ces moments partagés et à jamais enfuis tandis qu'il se battait pour conserver la vie.

Aaron Millers avait frappé fort. Il avait mis toute sa haine, sa hargne et son énergie à ce sort pour que jamais il ne puisse s'en relever et qu'il goûte certainement un peu de cette douleur qui était la sienne...

Il n'avait jamais souhaité cela, songea l'enfant qu'il était jadis.

Sur son honneur jamais il ne se serait permis d'en arriver à ces extrémités, pensa l'adolescent qu'il avait été autrefois.

Pour rien au monde il n'uarait agi de la sorte, se dit au même instant Apophis Sykes, s'il n'y avait pas eu ces événements... s'ils n'avaient aps tous deux été aveuglés... si seulement...


"A-Aaron, murmura-t-il d'une voix rauque, A... Aarroonn...

Aarroonnn... A... A... Aarrroonn...".



Revenir en haut Aller en bas

Invité
Anonymous




"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] EmptyDim 16 Nov - 20:29

[Ha-haha, on change d'avis (et de style je-il) comme de chemises, hein? Very Happy Bon, bah je fais pareil, tel un mouton! ^^
Bon-heu, Aaron ne portait pas de calotte à Poudlard!!! Ca va pas, oui? XD La honte! xD Je laisse passer pour cette fois, sale suédoinien, mais ne recommence plus Razz]


Un grand frisson le traversa de part en part. Quand le sort fut expulsé, quand Apophis fut touché, le frisson grandit en lui et fit trembler sa main, son échine, son torse. Essoufflé, il mit quelques secondes à s'en remettre; puis ensuite, lorsque le silence revint, et qu'Apophis gisait au sol, le frisson s'en alla, et Aaron fut certain que quelque chose d'autre était parti en même temps et ne reviendrait plus.

Il n'entendait plus rien que les râles faibles d'Apophis. L'eau clapotait toujours sur sa droite, mais ce n'était qu'un bruissement presque inaudible. Les voix lointaines s'étaient dissipées dans l'air sec de cette nuit londonienne, et le reste... Sa respiration, le glouglou lancinant de son sang qui gouttait sur le pavé, il n'y faisait pas attention.

Pourtant, le souffle rauque de ses poumons sortait à une cadence effrayante, bruyant, tremblottant. Aaron tremblait légèrement, ses doigts se crispaient par spasmes incontrôlés sur la plus grosse de ses plaies, celle de l'épaule dont la chair à nue pissait le sang. Il rangea difficilement sa baguette dans une de ses poches, en grimaçant et en gémissant à cause de son bras, et il laissa encore passer du temps. Inutilement. Pour reprendre ses esprits perdus très loin, et parce qu'il en avait besoin... Jusqu'à ce qu'Apophis l'appelle. Très faiblement.

Aaron revint à la surface avec une brusque inspiration saccadée, comme après de gros sanglots d'enfant. Il s'approcha lentement du corps étendu au sol après avoir secoué la tête, et il s'efforçait d'avoir le pas égal et droit, malgré les élancements dans tout son corps. Quelle rage avait-il pu mettre dans ce sortilège Impardonnable pour faire tomber cette grosse masse au sol... Quelle haine l'embrasait pour n'en avoir aucun remord, aucun...

Ses pieds s'arrêtèrent à quelques centimètres de la tête d'Apophis. Avec une grimace menaçante, il donne un grand coup de sa chaussure contre le revolver dans la main du blond, pour l'envoyer à distance raisonnable. Le bruit d'éclaboussure qui résonna soudain lui indiqua que l'arme avait finalement plongé dans l'eau sale des docks.

Le visage d'Aaron avait une expression étrange. On sentait une certaine souffrance sur les traits burinés, mais il était difficile de savoir s'il s'agissait simplement de la douleur ou d'autre chose qui serait survenu lorsque les yeux verts se seraient déposés sur la bave qui dégoulinait de la bouche d'Apophis. De la pitié, aussi, et une gêne de devoir supporter ce spectacle incongru... Et Aaron inspectait méticuleusement ce vieil ennemi, comme un connaisseur ferait l'examen d'une pièce de collection. Il se pencha légèrement, laissa son bras pendre et arroser de son sang juif ce corps du prototype naziste. Ses yeux étaient plissés, sa mâchoire serrée et ses lèvres décollées. Oui, de la douleur sur le visage...

- " Jusqu'à la fin... Apophis... Je te ferais payer..." marmonna Aaron d'une voix laconique, sans cligner des yeux, en respirant à peine.

Il se pencha un peu plus, presque agenouillé, pour observer de plus près ce qu'il avait fait à cette force de la nature... ou pas.

- " Tu aurais du me prendre au sérieux... Tu crois que c'est toi qui te baises... Tu crois que tout découle de toi? C'est pathétique d'avoir autant de merde dans les yeux..."

Un instant de silence, et son visage tout près du sien. Aaron tendit la main. Son regard devint curieux, il reflétait là l'interrogation d'un enfant devant une fourmi dont il arrache les pattes une à une. Apophis était si faible, si faible... Il pouvait le briser, comme ça... En un claquement de doigts, éteindre sa vie stérile, inutile, et passer pour un criminel... Ses doigts se posèrent sur la gorge d'Apophis. Juste en dessous de la pomme d'Adam. Et il se mit à serrer.

- " Je te hais." murmura-t-il en séparant très nettement les mots. "Je te hais, Apophis Sykes, et je te maudis. Tu n'as plus rien de ce que tu étais avant, et je suis fatigué de te défendre... Garde ça bien dans le crâne jusqu'à ce que tu crèves comme ce chien que tu es: je - te - hais."

Oh, oui, quelle facilité à l'étrangler! Une facilité qui ne lui plaisait pas, qui souillerait ses mains d'un sang déjà sale... Il n'était pas un meurtrier. Ce n'était pas à lui, mais aux Détraqueurs, de finir leur vile besogne... Après une dernière poussée à sa poigne meurtrière, Aaron se ravisa et se redressa brusquement. Du haut de sa stature, il surplombait Apophis et son regard paraissait si vide... Cet homme-là, au blond pisse écoeurant, cet homme avait été son meilleur, son seul et son dernier ami. Comme il était douloureux de savoir que c'était justement lui qui avait décidé de mettre en pièces la vie instable d'Aaron! Le brun ne lui avait jamais rien fait... Il l'avait toujours considéré comme son ami et son frère, et s'ils s'engueulaient souvent, c'était plutôt à la façon de gamins qui se serraient la pince la seconde d'après. Mais voila, peut-être était-il trop juif, trop... petit, brun, écossais, il ne savait pas... Quelque chose avait cloché, et Apophis tel qu'il le connaissait avait disparu... Bref.

Aaron avait très froid. Son bras était gelé, mais ses blessures le brûlaient de l'intérieur. Il frissonnait, pas de la même façon qu'il l'aurait souhaité... Il devait partir.

Son expression était dégoûtée. Tout ce qu'il voyait semblait le fondre dans un état d'écoeurement assez poussé.

Très brusquement, Aaron donna un violent coup de pied dans le visage d'Apophis, puis un autre, et un autre. Il répéta cette action jusqu'à ce qu'il perde connaissance (ou le simule) et que son nez se brise, puis son arcade et sa lèvre inférieure. Déséquilibré par ses coups dans lesquels il avait mis presque toute sa force, Aaron recula. Le visage d'Apophis était sanglant et contusionné, on le reconnaissait à peine. Oh, il ne mourrait pas. Il était bien plus résistant, pas vrai...?

Aaron sortit sa baguette magique et la leva vers le ciel.

- " Apophis Sykes se trouve aux docks de Londres. Il faut l'arrêter et le conduire à Azkaban. Agissez avec prudence. Ferais rapport en rentrant. Vais retrouver ma fille. Suivez le Patronus."

L'objet magique s'illumina d'une lueur argentée, et de son extrémité surgit soudain une grosse masse d'ombre grise. Un Sombral sortit ainsi de sa baguette, déploya ses longues ailes squelletiques et s'enfuit à travers le ciel étoilé. Direction le Ministère. D'ici quelques minutes, Apophis Sykes serait retrouvé.

- " A très bientôt... Tarlouze." souffla-t-il avec un dernier regard.

Pour la deuxième fois, Aaron lui tourna le dos. Avec beaucoup de facilité, avec beaucoup d'aisance malgré son bras blessé. Parce que cette fois-ci, comme lorsqu'ils étaient enfants et soudés tels les deux doigts de la main, Aaron savait qu'Apophis ne pourrait jamais lui tirer dans le dos.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé





"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty
Ξ Sujet: Re: "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]   "Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
"Allô Fatal ? C'est Vitoo..." [PV Aaron]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
HP-Hogwarts :: Archives :: Archives :: Les vieux grimoires :: Les années précédentes :: Sujets clos année 7-
Sauter vers: