Assise sous la pluie. [PV Vincent Fayr]

Sarah était à Poudlard depuis Septembre. En tout, s'amusa-t-elle à compter, cela faisait sept mois et environ 27 semaines qu'elle était ici, à apprendre les rudiments de la magie. Elle sourit, pensant à tout les savoirs qu'elle avait accumulé qu'aucun membre de sa famille n'aurait jamais. Au moins, avec les sorts, personne ne pourrait prétendre qu'il fallait faire telle chose ou telle chose pour réussir. Elle seule savait, et cela l'emplissait d'une joie sans mesure. C'était égoïste. Mais pour une fois, elle tolérait cet accès d'égocentrisme.
Ce jour là, elle était libre, puisque c'était un dimanche. Durant toute la matinée, elle avait travaillé, refusant de se laisser divertir par les autres poufsouffles qui faisaient partie d'échec sur partie d'échec. Le midi, ignorant le repas pour pouvoir finir un devoir, elle avait pu profité d'une salle commune vide, et surtout silencieuse. Les Poufsouffles étaient vraiment très gentils, très agréables et la collocation se passait à merveille, mais parfois, elle les trouvait vraiment trop... bruyant. Enfin, sur le coup des deux heures de l'après-midi, elle eut enfin fini son devoir de potion, et celui de botanique. Elle était fière d'avoir réussi seule, sans l'aide d'aucun sorcier, alors qu'elle provenait du monde moldu.
Elle décida de s'accorder un peu de repos. La salle était à nouveau remplie, car il pleuvait dehors. Sarah était surement un peu folle, mais elle adorait la pluie. Elle remonta dans son dortoir, et prit ses affaires, pour sortir. Elle avait saisi son parapluie, et enfilé sa cape aux couleurs de Poufsouffle, quand elle sortit du dortoir, puis de la salle commune. Elle commença à marcher en direction de la sortie. Dans les couloirs, la jeune fille croisa une de ses colocataires, à qui elle adressa quelques mots sans importance, à propos d'un travail à rendre pour le sur-lendemain.
La première année finit par se retrouver devant l'immense porte de Poudlard. Le concierge faisait les cent pas devant, et dès qu'il la vit, il l'apostropha, criant :

<< Vous ! Vous là ! Ne sortez pas dehors, c'est plein de boue, et vous allez encore saloper le sol tout propre ! Ah ! Vous êtes tous des petits saligauds ! >>

L'ignorant superbement, Sarah sortit sous la pluie. Elle sentit immédiatement les gouttes qui dégoulinaient sur ses cheveux et sa cape. Avec une grâce infinie, elle déplia son parapluie jaune et noir, qu'elle avait payé une fortune, dès qu'elle avait connu les couleurs de sa maison. Elle commença à marcher dans le parc, observant les changements qu'opérait la pluie, tout autour d'elle. Le lac était beaucoup plus gros que d'habitude, la forêt semblait plus verte, et l'herbe glissait légèrement. Elle adorait les jours de pluie.
Elle marcha ainsi jusqu'à la limite des branches du Saule Cogneur. Depuis qu'elle était ici, elle avait appris le chemin à suivre pour éviter ses branches. Elle l'emprunta, et arriva près d'un banc, devant le lac. Elle trouva le lieu d'une telle beauté, qu'elle choisit de s'arrêter ici. Avec le plat de sa main, elle essuya délicatement les gouttes d'eau qui avaient arrêté leur course sur le bois. Ensuite, quand elle eut dégagé une place suffisamment grande pour ses fesses, elle s'assit, face au lac, tenant toujours son parapluie dans la main droite.
Elle était assise depuis une dizaine de minutes déjà quand elle vit arriver une silhouette. Lentement, s'assurant bien de la présence de l'inconnu, elle murmura :

- Bonjour.



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La poufsouffle chercha pendant quelques instants à déterminer qui était la silhouette. Mais la pluie, même si elle adorait ça, n'aidait en rien à son affaire. Elle abandonna et attendit qu'il fut suffisamment près d'elle pour distinguer un garçon de son âge, qui devait être dans une autre maison, puisqu'elle ne l'avait jamais croisé. En vrai, elle l'avait sûrement déjà vu en cours, mais peu habituée à connaître les foules, elle avait beaucoup de mal à mémoriser têtes et prénoms.
<< Bonjour. T’es au courant qu’il pleut ? >> murmura son compagnon d'infortune. Cette seule phrase permettait à Sarah de connaître la maison du jeune homme, vu toute la froideur qu'il s'était appliqué à mettre dans sa voie. Un Serpentard, un pur et dur, un vrai de vrai. Sarah avait déjà entendu beaucoup de mal d'eux, et toutes les autres maisons disaient que c'étaient les pires. Mais n'en connaissant aucun personnellement, elle n'avait jamais jugé cette catégorie d'élèves, que sur des rumeurs. Peut être que les Serpentard pouvaient se révéler être des vraies crèmes.

- Oui. D'où l'usage d'un parapluie, répondit-elle gentiment en agitant doucement l'objet.

Elle sourit au garçon. Elle n'avait pas envie de se faire des ennemis, dès sa première année à Poudlard. Et puis, à part son ton vraiment irrespectueux, son interlocuteur ne l'avait pas vraiment importunée jusqu'à maintenant. Puis, se rendant compte qu'elle n'avait pas vraiment fourni d'explications au jeune homme quand à sa présence dans le parc avec un temps pareil, elle ajouta :

- J'aime bien la pluie. C'est reposant, et ça efface tout. Je suppose que toi aussi, tu aimes ça ?

Elle attendit la réponse du jeune homme en le contemplant. Il avait des cheveux bruns coupés mi-longs, trempés par la pluie. En réalité, il était complètement trempé par la pluie. Il avait encore un visage enfantin et une peau très pâle, qui prouvait une fois de plus qu'il préférait la pluie au soleil. Et puis surtout, la première chose que l'on remarquait chez lui, c'était ses yeux d'un bleu extraordinaire, clairs et aspirants. Sarah fut comme hypnotisée par ses yeux. Elle se laissa tomber dans leur profondeur. Ils étaient semblables à un puits sans fond.
Elle réussit à "sortir" de ses yeux et se dit qu'il devait avoir très froid. C'était une âme charitable, très gentille. Dans toute circonstance, et avec tout le monde. Une poire, quoi x). Alors, avec la douceur qui la caractérisait, elle proposa :

- Tu devrais venir t'abriter sous mon parapluie... Tu risques de tomber malade ! A moins que ce ne soit ce que tu recherches ?

Elle commença à jouer avec l'une de ses mèches de cheveux, de sa main libre. Malheureusement, elle les avait coupé avant d'entrer à Poudlard, et désormais, elle avait du mal à les enrouler autour de son index, comme elle se plaisait à le faire. Elle arrêta de triturer ce pauvre bout de chevelure qui ne lui avait rien fait, et choisit de mémoriser le paysage autour d'elle, pour pouvoir le décrire à Marie, quand elle rentrerait de son collège.
Elle commencerait d'abord par lui décrire le parc. Oui, c'était ce qui plairait le mieux à sa Mère Adoptive. Elle lui ferait imaginer le lac, la bordure sombre de la forêt interdite, menaçante, l'arbre solitaire qu'était le saule cogneur puis enfin, les serres et la cabane d'Hagrid. Mais ce n'était pas aujourd'hui qu'elle reverrait Marie, et elle décida de se concentrer sur Vincent, sa rencontre du moment. A cet instant, le futur ne l'intéressait plus, elle voulait vivre au jour le jour, et rencontrer chaque jour de nouvelles personnes, au lieu de se murer dans ses souvenirs.



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601 / AAA par A.S. 20.10.08