Complicité Fraternelle... Ou pas! [Pv]

Alors qu’il avait fini de manger, Friedrich Junior s’en allait pour assister à un cours commun avec Gryffondor. Il n’avait pas pu se souvenir du nom, on lui avait cogné la tête si fort qu’il avait perdu quelques pensées. Le jeune garçon était à cet instant à l’infirmerie, il ne savait pas trop comment il y était arrivé, mais le lit dans lequel il était allongé sentait le désinfectant. Il ouvrit les yeux sur la lumière aveuglante de la salle. En portant sa main à cet endroit, il tentait de remettre ses idées en ordre. Etaient-ils deux ou bien peut-être trois ? C’était très flou. Lorsque sa main cogna son front, une douleur aigüe lui parvint depuis son poignet. En y regardant de plus près, il était bandé. Comment diable Fried avait-il pu se mettre dans un état pareil ? Est-ce qu’on l’avait fait dégringoler d’un escalier en mouvement ? Aucune idée ! Il tenta de s’assoir, mais tout ce qu’il réussi à faire, ce fut de réveiller ses maux de tête. Il grommela en se retournant. Assez fort pour faire venir l’infirmière.
Elle lui demanda ce qui n’allait pas, et en voyant la grimace que faisait le garçon, elle n’avait pas besoin de plus de renseignements pour comprendre. Elle lui passa un cache pour qu’il se protège de la lumière. Et à en juger par le regard suppliant et humide du jeune homme, l’aide-soignante ne put résister à passer un peu de temps avec lui. Elle s’assit sur le bord de son lit. Le petit avait déjà fait plusieurs séjours dans son espace de travail. Au début, elle pensait juste qu’il n’avait pas eu de chance, et avec un sort, l’avait renvoyé aussi sec dans l’arène, mais au fur et à mesure, elle utilisait des remèdes antiques et longs, histoire de le laisser souffler un peu entre deux raclées organisées.

Elle lui expliqua qu’il avait été amené par un groupe de fille qui se promenait, il trainait près du saule cogneur, par terre, visiblement inconscient. La sorcière médecin lui avait soigné toutes les éraflures causées par l’arbre, et dégonflé le visage tuméfié, mais restaient encore quelques blessures, que le jeune homme mettrait plus de temps à compenser. Comme son poignet, ou l’hématome à la cuisse. Elle lui expliqua que les filles avaient entendu du bruit durant leur balade, près du grand arbre belliqueux. Là, elles avaient vu un groupe de garçons. Peu importait les maisons ou qui c’était, Friedrich ne leur en tenait pas rigueur. Les jeunes hommes semblaient s’amuser à chat, mais en s’approchant de plus près, il semblait bien que ce soit toujours le même que les autres tabassaient. A un moment, la victime s’était écroulé à terre, et les autres en avaient profité pour lui jeter plusieurs sorts à la suite, le rendant presque méconnaissable, même pour l’infirmière, qui avait déjà vu sa gueule d’ange pourtant si changée avec les blessures.

En apprenant tout ça, boucle d’or n’avait même pas bronché. Il n’était ni en colère, ni triste, ni revanchard. Il était juste blasé. La gentille dame, peut-être bien sa seule amie à travers l’école, lui indiqua qu’il pouvait prendre son temps, et rester un peu s’il le souhaitait. Il avait acquiescé faiblement. Il avait fermé les yeux, et alors que les rideaux s’étaient fermés autour de lui, empêchant le soleil de venir importuner le garçon, il pleura en silence, se demandant ce qu’encore une fois il avait pu faire pour s’attirer les foudres des autres ainsi.

Stat : 581
Pour Fredericke

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Ca faisait quelques minutes à peine que l’infirmière était partie. Friedrich allait pour se rendormir quand des pas nerveux se firent entendre. Elle n’avait pas besoin de parler, il la reconnaitrait entre mille. On parle d’un garçon qui a l’oreille musicale messieurs dames ! Bref, il soupira de dépit avant même qu’elle ait touché le rideau. Et elle entra. Fredericke était toujours la même. A l’aise partout, et si elle ne l’était pas, elle ferait en sorte que son environnement la mette à l’aise. C’est comme ça que le frère voyait sa sœur. Elle commença à lui parler en anglais, à lui faire la morale. Elle ne pouvait pas comprendre, et Fried était même sûr qu’elle ne voudrait jamais essayer, quoi qu’il dise. Donc il se contenta de la laisser parler. Il avait les yeux fermé, et la bouche entrouverte pour respirer. Respiration trop rapide pour quelqu’un qui dort, c’est ce qui le trahissait. « Hallo Fredericke. Wie geht’s ? » Demanda-t-il d’une vois faible et lente une fois qu’elle eut fini de vider son sac sur lui. Après tout, il était un peu comme la balle anti-stress de tous les élèves de Poudlard, alors pourquoi ne pas évacuer lui-même le stress qu’il causait à sa propre sœur.

Elle avait l’air exaspérée. Et il y avait de quoi. Il préférait se cacher au fond de l’infirmerie plutôt que d’essayer d’affronter ceux qui lui menaient la vie dure. « Ca n’aidera pas, Fred. C’est toi qu’ils n’embêteront plus. Moi, ils recommenceront demain. Comme hier. C’est tout. » Soupira-t-il résigné. Mais il avait fait un effort pour parler en anglais cette fois. Il était lui-même résigné sur sa situation, pourquoi ne le laissait-elle pas se débrouiller seul. Et surtout, pourquoi à chaque fois qu’elle venait soi-disant pour l’aider, elle faisait tout pour le rabaisser ? Pourquoi est-ce qu’elle se prenait pour une dure à cuire, on dirait un Rambo en jupette. Mais bien sûr, le jeune Maiden ne le dirait ou ne le demanderait jamais à sa sœur. Déjà parce qu’il était trop poli pour se permettre de la mettre mal à l’aise avec ses questions, ensuite, parce qu’il redoutait qu’elle s’en prenne à lui, blessé ou pas. Fred était du genre à réagir au quart de tour. Fried, lui, manquait parfois de réaction. Rien que cela, et toutes les différences entre elle et lui étaient expliquées. « Je ne cherche pas les ennuis, Fred. Je ne suis pas comme toi, à n’avoir peur de rien, j’évite tout ce que je peux éviter. Mais parfois, je n’évite pas assez vite, c’est tout. » Termina-t-il. Il parlait ainsi des aléas de la vie, autant que des coups de poings qu’on lui avait offerts. Parce que quand même, il arrivait à en éviter certains, sisi !

Et comme pour lui signifier qu’il ne voulait pas lui parler, il se retourna de l’autre coté du lit. Ce qui occasionna quelques douleurs, entre sa tête qui bourdonnait, sa cuisse qui le martyrisait, et son poignet qui souffrait, il était verni. Et puis en plus, bien qu’il ne semblait accorder aucun crédit à son honneur d’homme, se faire défendre par une fille plus jeune que lui, il avait quand même un peu de mal à l’avaler. Il avait l’esprit trop chevaleresque pour l’encaisser sans rien dire et la laisser faire. Alors non, il ne lui dirait pas qui avait fait ça. Et puis en plus, il ne se souvenait plus de grand-chose, alors elle pouvait toujours demander, si ça l’amusait, il ne parlerait pas. Lui aussi pouvait être têtu, il n’était pas son frère pour décorer.

Stat : 599

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Qu’est-ce qu’elle pouvait l’exaspérer à le titiller quoi qu’il arrive. Même lorsqu’elle avait l’air de se retenir pour lui en coller une, c’était désespérant. Le jeune garçon soupira encore une fois. A quoi bon se battre quand elle était dans le coin. Elle était tellement persuadé que ça lui faisait plaisir de se faire cogner dessus, qu’il n’avait même pas envie d’essayer d’imaginer lui prouver le contraire. « J’me rappelle pas. » Il anticipa sa réaction quelle qu’elle soit, et reprit « Je m’en rappelle pas, je ne sais plus, je m’en souviens pas. » insista-t-il. Il l’avait regardé dans les yeux cette fois, comme elle avait fait l’effort (inutile) de revenir le regarder en face, il lui adressa un regard, bien trop rarissime, qui lui indiquait bien que le plus grand des deux, c’était lui. Et non, décidément, il ne s’en souvenait pas, pas la peine d’insister.

Par contre, lorsqu’il tilta enfin qu’elle venait de lui avouer qu’elle avait eu peur, il fut non seulement étonné, mais surtout effrayé. « Quoi ? Tu as eu peur ? Mais c’est horrible ! A-haye ! » Couina-t-il. Il venait de se relancer la douleur qu’il avait au poignet en essayant de se relever pour qu’elle arrête de se casser le dos à essayer de le dévisager. « Qui est-ce ? » demanda-t-il apeuré.
Vous pensez qu’il s’inquiétait pour sa sœur ? Oh que non, c’était bien plus égocentré que ça, il s’inquiétait pour lui. Si quelqu’un avait pu faire peur à sa sœur, que deviendrait-il face à une personne pareille ? Rien que d’y penser, il en aurait mouillé son pantalon, dis donc !
Il se mit à trembler violement. Non sérieusement, s’il y avait un monstre pareil dehors, il ne sortirait plus jamais de là.

Il remonta les couvertures jusque sous ses yeux, près à pleurer de peur. Il jeta des regards désespérés un peu partout, surtout à sa sœur. Comment elle faisait pour se contenir ? Un grand mystère de la vie que Friedrich ne percerait vraisemblablement jamais. « Je ne peux pas, moi ! » chouina-t-il, une larme prête à faire sa rebelle, alors qu’il faisait des efforts pour se contenir. « Je peux pas… Je n’y arriverai jamais ! » Sa voix se cassa alors qu’un duo de gouttes se donnèrent rendez-vous sur sa joue déjà rouge.

C’est vrai quoi. Vous imaginez vous, un Friedrich qui se rebelle ? En plus, avec son mauvais anglais, ça donnerait un espèce de numéro de cirque où tout le monde rirait de lui (pour ce que ça change ou l’affecte…) mais en plus, il ne gagnerait ni en popularité, ni en crédibilité. Avec ses yeux qui supplient qu’on le pardonne, il demanderait poliment, avec toutes les formules qu’on lui avait apprise qu’on le laisse tranquille ? Allons, allons, à d’autres ! « C’est trop dur, je ne peux pas, je ne suis pas comme ça. Je ne suis pas capable de… me venger… Je ne sais pas… comment on fait… C’est plus simple de venir ici. » Pleura-t-il sous sa couverture avec des yeux suppliants qu’on le pardonne (tiens, quand on parle du loup !)
Fredericke allait sûrement se mettre à lui crier dessus. Et bien ce n’était pas grave, il pleurait déjà, alors un peu plus ou un peu moins.

Stat : 550

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XXX TOUT COMPTE