La colle d'Ann Iverson

[HJ: N'oublie pas avant de poster ici d'aller frapper à la porte de Rusard pour lui demander le matériel ! Wink

]

La pièce, lugubre, sentait le moisi. Contrairement au reste de la bibliothèque qui brillait comme un sou neuf, la réserve était sale, lugubre et sentait le moisi. Il faut dire que presque personne n'entrait jamais ici. Parfois un professeur, mais rarement.

Ann aurait bien du travail. Il y avait des toiles d'araignées, de la poussière sur les étagères et de la crasse par terre. Certains livres étaient sales comme s'ils avaient longtemps séjourné dans une cave avant d'être hérités par Poudlard à la mort de leur propriétaire. Les nettoyer sans les abîmer serait une tâche délicate. D'autre part, Ann n'avait bien sûr pas le droit de les lire, tous les livres présents dans cette partie de la bibliothèque étaient interdits aux élèves.

Lugubre, la petite pièce était sombre comme une prison. Au milieu se trouvait une petite table en bois sombre, pour travailler peut-être, mais qui aurait envie de travailler dans un endroit pareil? Dans un coin, une malle s'agitait par moments légèrement, agitée de soubresauts: un épouvantard était venu s'y installer subrepticement.

Irma avait rendez-vous avec Ann ici à 19 heures. A 19 heures moins deux minutes (la ponctualité est la politesse des reines), la maigre bibliothécaire entra dans la pièce, alluma d'un coup de baguette une vieillote petite lampe et s'assit à la table avec une encyclopédie qu'elle voulait consulter. ~~La mécréante~~ L'élève avait intérêt à ne pas être en retard!

Spoiler:

Ann revenait du bureau de Rusard. Elle était allée lui emprunter le matériel dont elle aurait besoin pour nettoyer les rayons miteux de la bibliothèque. Mais comme à son habitude, Rusard ne s'était pas montré très sympathique. Mais comme Ann avait déjà écoppé d'une retenue pour impolitesse, elle avait tout de même préféré rester polie avec ce dernier, pour qu'il n'ait pas un prétexte pour lui coller une autre retenue.

*Les professeurs sont tous pareils ! pensa la Serpentard, furieuse. Ils adorent nous donner des retenues chaque fois qu'on fait un faux pas !*
Au fond d'elle-même, la fillette savait qu'elle méritait sa punition mais jamais elle ne l'admettrait à qui que ce soit.

Lorsqu'elle arriva à la bibliothèque, il était 19h pile. De justesse ! Elle avait faillit arriver en retard, ce qui, elle en était certaine, aurait coûté d'autres points à Serpentard. Elle se dirigea vers la Réserve, où une lumière éclairait déjà cette sombre partie de la bibliothèque.

Irma accorda un sourire méprisant à la jeune effrontée, la regarda de haut en bas comme si elle n'avait pas vu souvent créature plus misérable au cours de sa vie, puis lui dit sèchement:

"Et bien, qu'est-ce que vous attendez? Allez-y, faites le ménage! Et tâchez que ce soit parfait!" Elle se replongea dans son livre. La malle s'agita dans son coin, agitée de soubresauts, sans que la bibliothécaire ne se donne la peine d'y jeter un regard ou de dire à Ann de quoi il retournait. Que l'élève ait peur ou pas était le cadet de ses soucis.

Une petite araignée vint tomber sur l'épaule d'Ann, et un peu de poussière tomba du plafond sur ses cheveux. La pièce était vraiment très sale, il y aurait du travail!

Sur une étagère, cependant, des livre plus propres que les autres paraissaient avoir été déposés là récemment. Une étiquette toute fraiche indiquait en dessous "livres favorables aux Moldus". En effet, ceux-ci n'étaient plus à la disposition des élèves, désormais, et seuls les professeurs pouvaient maintenant consulter ces ouvrages considérés comme malsains d'un point de vue idéologique.

S'ils n'avaient pas été détruits par l'administration actuelle (mais Irma se serait opposée au péril de sa vie à la destruction d'un livre, quelque soit son contenu), c'était sûrement uniquement afin de permettre aux personnes sûres de connaître les arguments des pro-moldus pour mieux leur river leur clou publiquement.

Irma avait l'habitude, et ne s'inquiétait pas outre-mesure de cette disposition: chaque fois qu'un nouveau directeur prenait son poste, il retirait ainsi les ouvrages qui lui déplaisaient et demandait à Irma de les mettre dans la réserve. Dumbledore en son temps l'avait fait (il en avait même gardé quelques uns), puis Ombrage, puis Rogue. Cela importait peu à Irma à la condition qu'on n'en détruisit aucun. C'était juste une question de mode, voilà tout! Les idées en cours allaient et venaient, c'était une loi de la vie.